- 10/03/2023
A propos de la réforme des retraites examinée au Sénat, Éric Coquerel, député (LFI) de Seine-Saint-Denis, Président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale juge que "c'est à Emmanuel Macron de faire en sorte qu'on sorte de la situation dans laquelle nous sommes et dans laquelle il a mis le pays, dans un contexte de crise sociale et économique qui n'avait pas besoin de ça".
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00:00 – Et notre invité politique ce matin c'est Éric Coquerel, bonjour.
00:02 – Bonjour.
00:02 – Merci beaucoup d'être avec nous, député de la France Insoumise
00:04 de la Seine-Saint-Denis, président de la Commission des finances
00:07 de l'Assemblée Nationale.
00:08 On est ensemble pendant une vingtaine de minutes,
00:10 on va évidemment parler longuement de la réforme des retraites.
00:12 Éric Coquerel, le Sénat a donc voté le report de l'âge légal de départ à 64 ans,
00:17 c'est une défaite pour vous ?
00:20 – C'est une défaite, c'était un peu attendu qu'ils finissent par le voter,
00:23 notamment parce que le président du Sénat avait pris soin d'ouvrir le week-end,
00:27 je vous rappelle, c'est-à-dire d'utiliser pleinement le nombre de jours disponibles
00:31 selon l'article 47.1, enfin l'outil législatif qui est utilisé.
00:37 Donc c'était à peu près probable qu'ils y arrivent,
00:40 ça ne lui donne pas une majorité dans le pays.
00:43 En plus ils y sont arrivés de manière tout aussi étonnante
00:47 que la manière de faire à l'Assemblée, c'est-à-dire avec cet article 38
00:51 qui permet d'éliminer des sous-amendements et de raccourcir encore le temps du débat
00:56 par rapport déjà à un outil législatif dont il faut dénoncer sans arrêt,
01:00 il faut dire sans arrêt qu'il est non seulement inadapté
01:04 pour faire passer une réforme de cette ampleur,
01:06 mais qu'il permet à peu près toutes les pratiques antidémocratiques,
01:09 de raccourcir les débats, de passer sans vote, etc.
01:12 – Alors la majorité sénatorelle dit qu'il y a eu des débats il y a des heures,
01:15 il y a plus de 100 heures de débats qui sont prévenus au Sénat,
01:18 que la gauche a demandé…
01:19 – 100 heures pour deux ans de travail en plus, ce n'est pas beaucoup.
01:21 – Que la gauche a demandé à ce que cet article 7 soit examiné après la manifestation
01:26 et que la droite sénatoriale a dit oui,
01:28 vous reconnaissez quand même qu'il y a eu une volonté de la droite sénatoriale
01:32 de voir la gauche pouvoir débattre et pouvoir exprimer son point de vue ?
01:35 – Alors moi je ne reconnais rien du tout, je ne reconnais pas quelque chose,
01:38 encore une fois dans le cadre d'un outil législatif qui n'est pas normal.
01:45 Vous me dites, attendez, je reviens, vous me dites,
01:48 100 heures quand même de débats, est-ce que ce n'est pas suffisant ?
01:50 On n'a jamais vu ça, on a une réforme globale qui va forcer les gens
01:54 dans les années à venir à travailler deux ans de plus,
01:56 qui impacte le pays jusqu'à des décennies à venir,
01:59 et on nous explique qu'il faudrait que tout ça passe rapidement
02:02 parce que le gouvernement l'a décidé ainsi et qu'il utilise ça
02:04 parce qu'il n'est même pas sûr de majorité.
02:06 Donc la droite peut dire ce qu'elle veut au Sénat,
02:10 moi je pense que la raison est du côté de la gauche,
02:14 comme elle était du côté de la nupèce à l'Assemblée nationale,
02:17 il n'est pas normal et donc à partir de là il est logique
02:21 que l'on utilise absolument toutes les possibilités
02:24 pour ralentir ce projet de loi, voir qu'il passe sans vote,
02:28 c'est-à-dire qu'ils utilisent un coup de force de plus
02:31 qui montre que ce projet de loi n'est pas légitime.
02:33 – Donc vous encouragez la gauche sénatoriale à ralentir les débats ?
02:36 – Manifestement je n'ai pas besoin de l'encourager parce qu'elle y vient elle-même,
02:39 ce qui d'ailleurs, entre parenthèses, quand même est assez étonnant,
02:43 qui montre bien que ce n'est pas tant les opposants
02:45 qui posent des problèmes dans la manière de traiter cette loi,
02:48 mais c'est cette loi elle-même, parce qu'à l'Assemblée nationale,
02:51 ce que ça a produit, ça se produit aujourd'hui au Sénat,
02:54 c'est-à-dire à la gauche les opposants sont dans leur rôle,
02:55 on ne va pas empêcher en plus de s'opposer,
02:58 c'est-à-dire de faire en sorte que le mouvement social puisse se développer,
03:02 de ralentir cette loi, si possible même de faire en sorte qu'elle ne passe pas,
03:05 et donc à partir de là les débats se tendent,
03:08 puisque en face on essaye de passer en force.
03:10 – Donc ça veut dire que vous espérez que dimanche soir à minuit
03:12 le Sénat n'ait pas voté ce texte ?
03:13 – Bien sûr, et je l'espère d'autant plus que j'ai vu que M. Retailleau
03:16 avait fait le même appel finalement que j'avais fait à l'Assemblée nationale
03:20 pendant toute la dernière semaine en rappelant que c'est le gouvernement
03:22 qui décide d'arrêter au bout de 15 jours au Sénat ou au bout de 20 jours à l'Assemblée.
03:26 Il pouvait prolonger à l'Assemblée,
03:28 il pouvait nous donner le nombre de jours nécessaires
03:30 pour continuer à examiner la loi et puis ça peut être fait au Sénat
03:33 et même cette fameuse limite des 50 jours,
03:36 en réalité quand on regarde les textes, rien n'indique qu'elle soit obligatoire.
03:40 – Et Bruno Retailleau effectivement demande à ce que le Sénat puisse siéger
03:43 un peu au-delà au moins la journée de lundi,
03:45 vous aussi vous souhaitez que le Sénat siège jusqu'à lundi
03:47 ou ça vous arrange finalement que ça termine à minuit à midi ?
03:49 – Non, non, moi, plus ça dure, mieux c'est, voilà,
03:52 parce que plus ça dure au Sénat, plus ça va être compliqué
03:55 pour faire en sorte que le 16 ça arrive à l'Assemblée
03:58 et plus ça traîne, plus le mouvement peut se développer
04:01 et plus ça montre en réalité que les initiateurs de cette loi
04:03 n'ont aucune certitude, pourquoi ?
04:05 Parce qu'ils n'ont pas de majorité dans le pays,
04:07 ils ont même une majorité très forte opposée à ce projet de loi.
04:11 – La majorité de la droite et du centre du Sénat et Gérard Larcher
04:13 avec la majorité présidentielle veulent un vote, on l'a dit,
04:16 est-ce que c'est quand même pas plus courageux politiquement de voter ce texte
04:19 que de refuser de le voter ?
04:21 – En quoi c'est courageux politiquement ? Expliquez-moi.
04:23 – Est-ce que les parlementaires ne sont pas là pour voter des textes ?
04:26 Pour dire clairement…
04:27 – La question n'est pas… aujourd'hui la question qui est posée,
04:30 excusez-moi, on inverse un peu les…
04:31 – Est-ce que vous n'avez pas été élu pour voter des textes
04:33 et pour vous prononcer sur des textes ?
04:35 – On n'est pas élu pour accepter des pratiques antidémocratiques,
04:38 on n'est pas élu pour que à dix reprises on utilise à l'Assemblée un 47-3
04:42 pour faire passer un budget parce que le gouvernement n'a pas de majorité,
04:45 on n'est pas élu pour accepter que le gouvernement utilise
04:48 un projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificatif
04:51 qui lui permet de passer sans vote, qui lui permet de raccourcir les débats,
04:54 qui lui permet de faire à peu près ce qu'il veut.
04:56 Alors en plus avec soit l'article 38 au Sénat, soit le 49-3 à l'Assemblée,
05:02 enfin tout ça, je veux dire, ça montre bien qu'on est arrivé, je crois, dans ce pays,
05:07 parce qu'il y a plein d'autres pays où il n'y a pas cette possibilité
05:10 comme ça de contraindre le Parlement à accepter ce qu'il n'accepte pas.
05:13 On est arrivé à une vraie crise, non seulement politique,
05:16 mais une crise de régime, tout ça…
05:17 – Pour vous, vous êtes dans une crise politique aujourd'hui ?
05:19 – Oui, on est dans une crise politique, ça c'est clair.
05:21 La preuve c'est que j'ai cru comprendre que Mme Borne estime
05:24 qu'elle n'est même pas sûre d'avoir une majorité,
05:25 mais on est même dans une crise de régime.
05:27 C'est plus supportable que tout renvoie à une seule personne,
05:30 au Président de la République, d'ailleurs c'est pour ça que,
05:32 moi je crois que le cœur du problème,
05:34 l'intersyndical l'a bien ciblé, c'est Emmanuel Macron.
05:38 C'est lui aujourd'hui qui doit faire en sorte,
05:40 et je lui ai fait un appel solennel ce matin,
05:42 il doit retirer cette loi parce que c'est lui qui l'a voulu à tout prix,
05:45 c'est lui qui l'a voulu par le PLFSR,
05:48 et c'est lui qui l'a voulu contre tout un pays.
05:50 On ne gouverne pas contre tout un pays,
05:51 il est en train de mettre ce pays en tension,
05:53 c'est à lui qu'il revient de sortir de la crise,
05:55 et donc il a une possibilité pour ça,
05:57 enfin il sort de son pied d'estal, il reçoit les syndicats,
06:00 et franchement quand vous avez plus de 60% des Français
06:04 qui sont d'accord avec la grève,
06:06 qui sont d'accord avec ce que vous appelez le blocage du pays,
06:09 eh bien on réfléchit deux secondes,
06:11 on arrête de mettre ce pays en tension.
06:14 Cette 5ème République elle est à bout de souffle,
06:15 et là je crois que c'est ce qu'est en train de montrer Emmanuel Macron,
06:18 par une vision très hyper présidentielle du régime,
06:21 mais en plus en disant que non il ne va pas recevoir les syndicats,
06:24 alors qu'on sait que cette réforme ça vient de lui.
06:26 – En disant qu'il les a déjà reçus,
06:27 qu'Elisabeth Borne a déjà reçu les syndicats,
06:29 après l'Élysée dit que la porte les gouttières est ouverte.
06:32 – On sait très bien que Mme Borne applique une politique décidée à l'Élysée,
06:36 donc le responsable de cette politique c'est Emmanuel Macron,
06:38 donc c'est à lui de prendre les mesures
06:41 qui fassent en sorte qu'on sorte de la situation dans laquelle nous sommes,
06:44 et dans laquelle il a mis le pays avec les tensions,
06:47 dans un contexte de crise sociale et économique
06:50 qui vraiment n'avait pas besoin de ça.
06:51 Donc moi je lui dis, il doit recevoir les syndicats,
06:54 et il y a plusieurs manières, s'il veut il fait un référendum,
06:56 moi je pense que ça serait par exemple une manière démocratique
06:59 d'aller vérifier qu'il a ou non une légitimité pour imposer cette réforme.
07:03 Bon en réalité je pense qu'il n'a pas du tout tout l'indique,
07:05 mais il peut, ou il retire son projet de loi,
07:09 je pense que ça ne serait pas de votre faiblesse.
07:11 À un moment donné de dire,
07:12 je n'ai pas envie de continuer comme ça à tendre le pays,
07:15 à imposer à 9 actifs sur 10 qui refusent ce projet de loi,
07:19 le fait de travailler 2 ans de plus alors même que on sait…
07:22 – Mais vous savez qui répond,
07:22 que les Français l'ont élu en connaissance de cause,
07:24 que ce texte il a présenté, que ces députés l'ont présenté
07:29 quand ils ont fait leur campagne, qu'ils ont obtenu le groupe majoritaire.
07:32 – En tout cas c'est le plus grand groupe,
07:34 ils n'ont pas la majorité absolue,
07:35 mais c'est le plus grand groupe le groupe connaissance.
07:37 – Mais vous savez bien que ce n'est pas vrai,
07:38 revenons sur ce que vous venez de dire,
07:39 le groupe au lendemain du premier tour a fait appel
07:41 à tous les candidats qu'il estimait démocratiques,
07:43 il a même fait un appel à Jean-Luc Mélenchon
07:46 pour le soutenir face à l'extrême droite,
07:47 il savait très bien que ces candidats-là
07:49 ne portaient pas le fait de reculer l'âge de la retraite à 65 ans,
07:53 donc il sait très bien que ce n'est pas sur son programme qu'il a été élu,
07:56 et à partir de là il faut qu'il en tire les conséquences,
07:58 là tout indique qu'il n'a aucune majorité,
08:02 moi je le dis il doit rencontrer rapidement l'intersyndicale
08:05 et prendre les mesures nécessaires,
08:07 et franchement ça serait plutôt faire preuve de sagesse
08:10 que de retirer cette proposition de loi,
08:12 au lieu de mettre le pays dans la situation où il est aujourd'hui.
08:14 – Vous pensez qu'un accord sera conclu
08:16 dans la commission mixte paritaire mercredi matin,
08:18 entre députés et sénateurs ?
08:19 – Si, manifestement il y a un accord avec le mouvement républicain
08:24 et la majorité présidentielle,
08:26 donc il devrait y avoir une CMP conclusive,
08:28 après je ne sais pas ce qui se passera à l'Assemblée,
08:30 on verra bien, nous tout le monde va essayer de mettre en œuvre,
08:33 nous on va évidemment mobiliser, je dis nous la NUPES,
08:36 absolument tous les députés pour voter contre,
08:38 on verra bien jusqu'où ça va,
08:39 Mme Borne a l'air inquiète, ce qui montre que là aussi,
08:42 c'est un gouvernement qui ne sait pas où il va
08:44 et qui ne sait pas la manière dont il avance,
08:46 bon moi je crois que quoi qu'il se passe,
08:48 le 12 n'est pas une fin en soi de toute façon,
08:51 parce que ça ne reflète pas, si jamais le texte vote,
08:54 ça ne reflètera pas ce que pense la majorité dans le pays.
08:57 – On va revenir là-dessus,
08:58 mais pour vous le gouvernement sera contraint d'utiliser le 49.3 ?
09:01 – Ça serait une preuve de faiblesse de tue,
09:02 et puis alors là je le dis franchement,
09:04 s'il utilise le 49.3, c'est-à-dire après l'avoir utilisé 10 fois sur le budget,
09:08 cette fois-ci sur une déforme de cette importance,
09:11 ça va être une déflagration au pays, il le sait,
09:12 il prend ses responsabilités.
09:13 – Une déflagration, ça veut dire quoi pour vous ?
09:15 Qu'est-ce qui va se passer ?
09:16 – Comment voulez-vous que les gens acceptent qu'un texte comme ça
09:19 soit une fois de plus imposé par la force,
09:21 par un coup de force de la part du gouvernement ?
09:24 Ce n'est pas possible, ça veut dire, ça sera un aveu de plus
09:27 qu'il n'a même pas de majorité à l'Assemblée nationale
09:29 pour faire passer ce texte.
09:30 J'espère que très franchement, il reviendra en la raison,
09:33 il vaut mieux le retirer, je l'ai dit tout à l'heure,
09:35 plutôt que de mettre encore à mal la démocratie
09:38 qui à mon avis n'est profitable pour personne.
09:41 – Si c'est le cas, vous déposerez une motion de censure ?
09:42 – Bien sûr.
09:43 – LFI ou l'ANUP ?
09:44 – L'ANUP, elle se dépendra de la motion de censure, ça c'est clair.
09:47 – Avec d'autres gens, est-ce que par exemple vous discutez
09:49 avec Aurélien Pradié, avec les députés du groupe Libertés et Territoires ?
09:52 – Avec Aurélien Pradié, il y a eu des discussions
09:54 lors de la première lecture qui ont été faites,
09:56 on discute avec Liotte aussi, le groupe bien évidemment
09:59 qui a adopté aussi une position contre le projet de loi.
10:02 – Et vous discutez du dépôt d'une motion de censure commune ?
10:05 – Non, pour l'instant on ne discute pas ça,
10:07 mais pourquoi pas l'envisager avec les groupes démocratiques
10:11 ou les députés démocratiques, à mon avis,
10:13 qui font partie du champ démocratique,
10:14 ce qui pour moi exclut le Rassemblement National, vous l'avez compris.
10:17 – Non, mais ça veut dire que si c'est par exemple Libertés et Territoires
10:19 qui déposent cette motion de censure avec le secrétaire d'Aurélien Pradié,
10:22 là vous la jospez ?
10:22 – Je ne veux pas m'engager sur ces voies ce matin,
10:24 on fera en sorte, s'il y avait le 49.3,
10:26 on fera en sorte de déposer une motion de censure
10:28 qui ait le plus de chances possibles de passer,
10:30 et de toute façon s'il y a le 49.3, on sera dans un nouveau contexte politique,
10:33 c'est-à-dire avec un gouvernement qui aura avoué une fois de plus
10:36 qu'il n'a pas de majorité,
10:37 et je pense que la crise politique de Frax, accentuée,
10:39 elle se doublera de la crise sociale qu'on connaît,
10:41 et je ne donne pas très cher dans ces cas-là la durée de vie de ce gouvernement.
10:44 – Alors on a compris pour en quête 49.3,
10:45 si jamais ce texte est adopté 149.3,
10:48 est-ce que vous continuerez la mobilisation,
10:50 ou vous êtes parlementaire et vous direz
10:52 "le Parlement s'est exprimé, il est légitime, on arrête" ?
10:55 – Mais vous savez, il y a un moment donné,
10:57 si ce texte finit par passer, il y a un moment donné où,
11:00 de manière manifeste, ce que représente le Parlement
11:03 n'est pas légitime par rapport à ce qui sort du pays.
11:06 La démocratie sociale, ça existe, ça a tout le temps existé dans un certain moment.
11:08 – Elle est supérieure à la démocratie parlementaire ?
11:09 – Je n'ai pas dit qu'elle était supérieure,
11:11 mais en tout cas on doit en tenir compte
11:12 quand il y a autant de Français qui sont opposés.
11:14 Tout indique, et d'ailleurs c'est contesté par personne,
11:17 qu'il y a une très large majorité de Français
11:19 qui ne veulent pas de ce projet de loi.
11:20 Donc la démocratie c'est aussi, à un moment donné,
11:22 de la part d'un gouvernement qui veut l'imposer,
11:27 d'entendre ce qu'il montre de la population.
11:29 On ne peut pas gouverner contre le peuple.
11:30 Vous savez, le seul exemple de la Ve République
11:34 où quelqu'un a décidé de passer en force sur un texte
11:37 qui manifestement n'est pas de majorité, c'est M. Sarkozy en 2010,
11:40 ça ne lui a pas porté bonheur deux ans après.
11:42 Donc je pense qu'il faut revenir à la raison.
11:44 En plus, nous savons très bien que tout ça n'a aucun rapport
11:47 avec l'équilibre de régime des retraites.
11:49 Nous savons très bien que ce n'est pas ça qui est recherché,
11:51 puisque le Corps a largement montré qu'il y a un déficit,
11:57 d'abord ce sera très faible.
11:58 Nous, on a montré qu'il y avait plein de mesures possibles
12:00 pour le compenser.
12:02 Donc tout ça ne tient pas debout.
12:03 La seule raison, c'est que…
12:05 – Ça tient, il va y avoir un déficit à long terme quand même.
12:07 – Non, non.
12:09 Vous avez un déficit de 12 milliards, si jamais…
12:11 – Si jamais c'est pas rien.
12:12 – … le gouvernement paye moins ses fonctionnaires
12:14 et rembouche moins de fonctionnaires qu'aujourd'hui,
12:15 ce qui est un choix politique.
12:17 Et ce déficit de 12 milliards, à partir, dans le pire des scénarios,
12:20 peut-être 2050, il s'équilibre.
12:21 12 milliards, c'est 3% de ce que coûtent les retraites,
12:25 et 3%, c'est beaucoup moins que le déficit de l'État.
12:27 Donc il y a plein de manières d'en régler.
12:29 Il y en a un par exemple, on a parlé du 8 mars,
12:32 la journée internationale des femmes.
12:34 Eh bien, il suffit par exemple de faire une loi
12:36 qui impose l'égalité salariale homme-femme,
12:37 et vous avez 5 milliards qui rentrent dans les caisses de vieillesse.
12:42 Vous pouvez aussi faire en sorte que les dividendes soient…
12:44 on impose une cotisation à la hauteur des revenus du travail,
12:47 ça fait 40 milliards qui rentrent.
12:48 Donc il y a plein de méthodes au lieu de mettre le pays dans la difficulté,
12:51 et surtout de forcer les gens à travailler deux ans de plus.
12:54 C'est ça qui, à mon avis, explique le refus majoritaire des Français.
12:58 – Est-ce qu'un vote du texte n'affaiblirait pas cette contestation
13:00 et n'affaiblirait pas ce mouvement social ?
13:02 – Moi, je… enfin, l'affaiblirait.
13:04 Je veux dire, un vote du texte serait une nouvelle…
13:06 il faudrait prendre à partir de là des mesures nouvelles,
13:09 c'est l'intersyndical qui les décidera,
13:10 mais moi, de ce que j'entends, on n'a pas une intersyndicale
13:13 qui aujourd'hui a envie de faiblir,
13:14 parce qu'elle sent bien qu'elle a une population qui est derrière elle,
13:20 qui est derrière les positions qu'elle prend,
13:21 et moi, pour l'instant, je ne me mets pas, en tout cas, dans ce cas de figure.
13:25 Voilà, je pense, je le redis,
13:27 qu'il va y avoir une semaine encore avec des grèves conductives,
13:29 des grandes journées, et M. Macron, encore une fois,
13:31 a les clés en main pour régler cette question,
13:34 et c'est à lui qu'il revient de le faire.
13:35 – Justement, sur ces grèves et sur ces actions,
13:37 l'électricité a été coupée avant-hier
13:39 dans la permanence parlementaire de Gérard Larcher,
13:42 et au domicile de certains sénateurs.
13:43 C'est ce qu'a indiqué hier Bruno Retailleau,
13:45 est-ce que vous cautionnez ces actes ?
13:47 – Écoutez, moi, par rapport au fait d'être obligé de travailler deux ans de plus,
13:52 de la part notamment de sénateurs qui voient, si j'ai bien compris,
13:56 leur retraite à plus de 4 000 euros au bout de 12 années de cotisation,
13:59 et qui voient imposer que des gens qui ont 40 ans de cotisation
14:02 travaillent deux ans de plus pour une retraite moyenne de 1 400 euros,
14:05 très franchement, la violence, elle est à mon avis de ce côté-là.
14:08 Donc, si je m'y incompose, c'était des coupures…
14:09 – Non mais donc, vous cautionnez.
14:10 – C'était des coupures symboliques, de ce que j'ai compris,
14:12 qui duraient une demi-heure, qui n'étaient en rien des problèmes de santé.
14:16 Donc, dans tout mouvement social, vous avez des formes, à un moment donné,
14:19 de contestation qui sont de la responsabilité des syndicalistes,
14:22 mais si vous comptez sur moi pour les condamner, je ne les condamnerai pas.
14:25 – Vous ne les condamnez pas, y compris au domicile.
14:26 Bruno Retailleau a parlé de domicile de certains sénateurs.
14:29 – Je vous dis, ça, ce n'est pas moi qui prends ces décisions,
14:32 moi je suis député, je décorte, les syndicales font,
14:34 mais je veux dire, il y a un moment donné, il y a une proportionnalité des choses.
14:38 Ce qu'il est en train de faire, notamment la droite au Sénat,
14:41 en donnant une majorité au gouvernement, au Sénat, possiblement,
14:45 ils n'en sont pas là, et j'espère que ce texte ne sera pas voté,
14:49 pour un projet de réforme qui durcit la vie de toutes les Françaises et les Français,
14:54 je trouve qu'une coupure de 30 minutes, à un moment donné, ciblée,
14:58 ce n'est pas un drame, voilà, ça ne vaut pas d'en faire des tonnes par rapport à ça.
15:02 – Il y a une mobilisation des jeunes, hier, on a vu ce "Blocus Challenge"
15:06 par votre collègue LFI, Louis Boyard,
15:09 est-ce que pour vous, faire ça, ça a été condamné,
15:12 notamment par Yelbrun Pivet, la présidente de l'Assemblée,
15:14 est-ce que c'est digne d'un parlementaire ?
15:15 – Moi je n'ai pas entendu condamner par contre le double bras d'honneur
15:17 de M. Dupond-Moretti.
15:18 – Ah bon, va y venir, elle a écrit une lettre à Elisabeth Borne,
15:20 mais on va y venir.
15:21 – D'accord, ok, parce que ça me semble plus problématique.
15:23 – On va en parler, je vous promets,
15:25 est-ce que ce "Blocus Challenge" c'est digne d'un parlementaire ?
15:28 – Ecoutez, moi ce n'est pas indigne d'un parlementaire,
15:31 moi ce n'est pas la manière dont je communique,
15:33 je n'ai pas l'âge de Louis, d'accord,
15:35 il utilise des moyens aujourd'hui par rapport aux réseaux sociaux,
15:38 il l'a dit lui-même, le côté concours était un côté,
15:41 j'allais dire, qui était un peu le paquet cadeau
15:44 par rapport à un message politique qui était le fait de dire,
15:46 on va soutenir les lycéens et les étudiants
15:49 qui pourraient rentrer dans le mouvement,
15:51 c'était ça son message, le reste on peut juger,
15:53 est-ce que c'est efficace ou pas efficace,
15:54 est-ce que c'est la meilleure manière de faire,
15:56 moi je ne me permettrais pas, Louis il a un peu plus de 20 ans,
15:59 il est du même âge que tous ceux qu'il appelle à se mobiliser,
16:02 il connaît aussi des codes de communication, franchement ce n'est pas…
16:06 – Mais au-delà du TikTok, est-ce que dire, il faut faire des photos
16:09 et en échange vous aurez droit à une visite de l'Assemblée,
16:12 est-ce que ce n'est pas une forme de mépris de l'Assemblée nationale et de l'institution ?
16:15 – Encore une fois, entre ça et un double bras de nord d'un ministre,
16:20 je trouve que… si vous voulez, vous voyez ce que je veux dire.
16:22 – On va y venir, mais sur le bras de nord…
16:24 – Il y a un décalage énorme, non ce n'est pas un mépris vis-à-vis de l'Assemblée,
16:27 on peut estimer que c'est maladroit tout ce que vous voulez,
16:32 peut-être, je n'en sais rien, moi ce que j'observe c'est que ça a fait du bruit,
16:36 donc ça a permis d'être entendu par les jeunes,
16:39 après c'est quelque part les lycéens, les étudiants à qui il revient de dire
16:43 est-ce que c'était bien ou pas, mais franchement,
16:46 je ne vois pas en quoi ça serait un mépris vis-à-vis de l'Assemblée.
16:48 Nous on assume quelque chose, je vais vous dire,
16:50 moi j'étais, hier matin, j'étais dans des piquets de grève des incinérateurs de Paris,
16:56 j'étais la veille à un piquet de grève au dépôt RATP de Pléiel,
16:59 je soutenais les électriciens gaziers,
17:01 hier, qu'on fait une action en Ile-de-France dans ma circonscription,
17:04 donc notre rôle aussi, nous, députés France Insoumis,
17:06 c'est d'être aux côtés des mobilisations et de faire en sorte qu'elles se développent,
17:10 pas de parler en leur nom, mais de faire en sorte qu'elles se développent.
17:12 – Et Elbrune Pivet, justement, elle a adressé hier une lettre à Elisabeth Borne
17:15 pour lui demander de recadrer ses ministres, de les rappeler à l'ordre,
17:17 suite au bras d'honneur d'Éric Dupond-Moretti, elle a eu raison ?
17:21 – Oui, mais est-ce que c'est suffisant, je ne sais pas,
17:23 j'espère qu'on va aller un peu plus loin, parce que c'est un outrage…
17:25 – Un peu plus loin, c'est quoi ?
17:27 – Excusez-moi, mais c'est un outrage à l'Assemblée Nationale qui a été fait,
17:30 en plus il a été assumé, il a vraiment fallu beaucoup de choses,
17:33 donc quand moi je vois le bruit qu'on peut faire sur tel ou tel député Léphy
17:37 et qu'un ministre de la Justice, un des principaux ministres du gouvernement
17:41 se permet de faire ça dans l'Assemblée,
17:43 je pense que, j'espère que les mesures qui vont être prises
17:47 vont être à la hauteur du problème.
17:49 – Mais qu'est-ce que vous attendez clairement ?
17:50 – Je ne sais pas, écoutez, enfin je veux dire…
17:53 – Qu'il soit sorti du gouvernement ?
17:55 Vous demandez qu'Elisabeth Borne ne démissionne pas ?
17:56 – Pourquoi pas, mais moi je pense qu'il serait…
17:58 la question de ce gouvernement devrait être posée, mais…
18:01 – Non mais là, vous demandez une sanction, est-ce que vous…
18:03 – Ce que je demande, c'est qu'il y ait quelque chose
18:05 qui soit à la hauteur du geste qui a été fait,
18:06 donc au gouvernement de décider ce qu'il fait par rapport à ça,
18:09 l'Assemblée Nationale…
18:10 – C'est-à-dire que le recadrage d'Elisabeth Borne n'est pas suffisant pour vous ?
18:12 – J'espère qu'on en reparlera au bureau,
18:13 en présidence de la conférence des présidents de l'Assemblée Nationale,
18:16 mais en tout cas ça ne peut pas passer juste par une lettre,
18:18 et puis Mme Borne en gros, juste avoir deux-trois mots d'excuse pour son ministre,
18:22 qui encore une fois, vraiment a balbutié quelques mots à peine audibles
18:26 pour expliquer son geste, enfin c'est…
18:28 Rendez-vous compte qu'il se permet un double bras d'honneur,
18:32 en plus je ne commande pas ce que signifie ce geste,
18:36 par rapport au président de groupe des Républicains,
18:38 en plus tactiquement c'est pas très très fin d'avoir fait ça,
18:41 alors qu'on compte sur les Républicains pour passer un projet de réforme,
18:44 mais ça c'est les problèmes de cette majorité…
18:46 – Il dit que ce n'est pas Olivier Marlex mais la présomption d'innocence,
18:48 son bras d'honneur.
18:49 – Oui c'est ça, et puis quoi encore ?
18:51 – Bon mais juste que je comprenne bien,
18:53 si vous ne demandez pas sa démission,
18:54 mais que vous demandez des sanctions plus fortes, quelles sont ces sanctions ?
18:56 – Moi je demande des sanctions plus fortes,
18:57 et franchement sa démission ne me choquerait pas, voilà.
19:00 – Donc vous demandez sa démission ?
19:01 – Non, je n'ai pas dit ça, je vous ai dit qu'elle ne me choquerait pas.
19:03 – Elle ne vous choquerait pas.
19:04 Un mot quand même sur la France insoumise,
19:06 est-ce que la stratégie de la France insoumise a eu un impact sur la cohésion de l'ANUPE ?
19:11 On est maintenant à plus de trois semaines après ce qui s'est passé à l'Assemblée,
19:14 est-ce qu'avec un peu de recul ça a eu un impact, ça a eu des tensions ?
19:17 Est-ce qu'il y a des tensions au sein de l'ANUPE depuis ce qui s'est passé ?
19:19 – Écoutez, moi ce que j'observe c'est qu'on a beaucoup glosé
19:22 sur éventuellement des différences de tactique,
19:25 est-ce qu'on va ou pas au début de l'article 7,
19:27 mais sur le fond, l'ANUPES a pris la même décision tout ensemble,
19:33 l'Assemblée nationale, de ne pas aller jusqu'à la fin de ce projet de loi en première lecture…
19:38 – Vous avez fait les autres retirer leurs amendes ?
19:39 – Attendez, laissez-moi finir.
19:40 De ne pas aller jusqu'à la fin de ce projet de loi en première lecture,
19:44 ne pas oublier au cadre contraint du 47.1,
19:47 ne pas aller même jusqu'à la fin de l'article 7,
19:49 c'était quelque chose qui était très majoritaire dans l'ANUPES,
19:52 et à mon avis c'est ça qui m'importe,
19:54 et d'appeler à soutenir non seulement le retrait,
19:57 mais les mouvements de grève en ce moment qui ont lieu.
19:59 Donc moi je trouve que ce type d'accord et de réflexe commun de l'ANUPES
20:05 montre que je pense qu'on est globalement sur la même position.
20:08 – Mais ça n'a pas divisé votre groupe aussi ?
20:11 Il y a eu un vote qui était partageant ?
20:13 – Vous savez c'est bien qu'il y ait des débats.
20:15 – Vous étiez sur quelle ligne vous d'ailleurs ?
20:16 – Je ne saurais pas, parce que moi je garde en interne ce que je pense,
20:19 voilà je n'ai pas spécialement envie de l'expliquer en externe,
20:23 mais c'est plutôt bien qu'il y ait des votes,
20:25 c'est plutôt bien qu'il y ait un débat démocratique au sein de notre groupe.
20:27 On a un groupe de 75 députés qui représente la plus grande formation de gauche.
20:31 C'est l'inverse qui eût été étonnant sur un choix finalement tactique.
20:34 Donc voilà, je pense que ce n'est pas un problème.
20:36 Et ce que j'observe, je le répète,
20:37 c'est que finalement on nous disait qu'on serait totalement en désaccord,
20:41 en décalage par rapport à la gauche au Sénat,
20:44 finalement j'observe qu'elle utilise les mêmes proximes.
20:46 – Et il ne faut pas revoir le fonctionnement de l'ANUPE,
20:47 il n'y a rien à revoir, Sandrine Rousseau, Olivier Faure demandent un acte 2.
20:50 – Ah non, moi je pense que… non, ils demandent un acte 2,
20:52 nous on demande un nouveau souffle pour l'ANUPES,
20:55 je pense par exemple que le fait de faire des réunions plus fréquentes
20:58 de tous les parlementaires de l'ANUPES à l'Assemblée nationale,
21:00 c'est une bonne chose.
21:01 Le fait qu'on a proposé un agora,
21:02 une espèce de parlement qui avait été mis en place à la fin des législatives,
21:06 c'est une bonne chose de le faire.
21:08 Donc nous on souhaite au contraire plus d'intégration, ça serait parfait.
21:10 – Deux dernières questions.
21:11 – Et même d'être ensemble pour les prochaines élections,
21:13 c'est aussi la proposition qu'on a faite, je vous le rappelle,
21:15 notamment pour les européennes.
21:16 – Et les sénatoriales ?
21:18 – Ah oui, bien sûr, pour toutes les élections, on souhaite être ensemble.
21:20 – Parce qu'on n'avait pas de sénateur, la France insoumise.
21:22 – À partir du moment où c'est sur un programme de rupture,
21:23 parce que ce qui caractérise l'ANUPES, ce n'est pas seulement l'unité,
21:27 c'est l'unité sur un programme de rupture.
21:29 – Un mot sur une autre actualité,
21:30 Emmanuel Macron qui a annoncé un projet de loi dans les prochains mois
21:32 visant à inscrire la liberté des femmes à recourir à l'IVG.
21:35 Vous saluez cette annonce ?
21:36 – Elle me pose deux problèmes dans la forme.
21:39 Alors d'abord, il y a eu deux termes qui ont été utilisés,
21:45 ce qui a été majoritaire à l'Assemblée nationale,
21:46 sur proposition de France insoumise dans une niche
21:49 et qui a eu une unanimité, je crois, des députés,
21:53 c'est le fait de garantir le droit à l'IVG.
21:57 Le Sénat a préféré le terme de liberté de le pratiquer,
22:02 moi je pense que c'est beaucoup moins fort d'un point de vue constitutionnel.
22:05 Donc déjà, j'observe que le Président Macron reprend plutôt ce terme,
22:09 c'est déjà un premier problème,
22:10 qu'il ne reprenne pas celui qui a été majoritaire à l'Assemblée.
22:13 Et la deuxième chose qui me gêne plus,
22:14 c'est qu'il a l'air de vouloir rentrer ça dans un cadre,
22:17 dans une révision constitutionnelle globale dont il sait
22:20 que là par contre il n'aura pas l'adhésion de tous les députés,
22:23 voire même qu'il ne pourra pas le passer.
22:25 Donc là aussi j'en appelle à lui, si vraiment, comme nous,
22:29 il veut faire en sorte que l'IVG soit, devienne un droit constitutionnel,
22:33 eh bien il doit faire une loi ad hoc et non pas essayer
22:36 de nous faire avaler d'autres mesures par ce biais-là
22:39 dans une révision complète de la Constitution.
22:41 – Vous pensez qu'il cherche à l'enterrer l'IVG en passant ?
22:43 – J'ai un peu peur de ça, ou alors de faire passer
22:46 ce qu'on ne veut pas par ailleurs.
22:47 Sur ce coup-là, il ne faut pas être politicien.
22:49 Il y a unanimité à l'Assemblée nationale là-dessus,
22:52 il doit respecter cette unanimité et se mettre au service de ça.
22:55 – Et une dernière question, l'Assemblée nationale a rejeté cette semaine
22:57 une proposition de loi Renaissance qui voulait imposer une peine d'inéligibilité
23:00 pour les auteurs de violences conjugales ou intra-familiales.
23:04 Ça fait, on pense, à un référence à ce qui s'est passé avec Adrien Quatennens.
23:07 Pourquoi vous avez voté contre ?
23:09 – Il n'y a pas que nous, il y a une grande majorité.
23:11 Il y avait deux problèmes dans cette loi.
23:13 Déjà, une première chose qui a été dite, à l'heure auberge,
23:16 il y avait des amendements socialistes, c'était de ne pas en profiter
23:19 pour faire en sorte de rendre inéligitimes, par exemple,
23:21 des personnes qui auraient commis des violences dans des manifestations et autres.
23:25 Donc, premier problème, c'était quelque chose de global.
23:28 Deuxième question qui se posait, c'était, jusqu'à maintenant,
23:31 les juges peuvent décider de cette inéligibilité.
23:34 Donc, nous, on est quand même assez pour la liberté du juge.
23:37 Après, on peut peut-être voir si c'est suffisamment utilisé ou pas.
23:40 – Et vous l'avez vécu comme une loi anti-Quatennens ?
23:43 – Je n'ai pas vécu ça forcément comme ça, mais la question a été posée.
23:48 Moi, je crois à la sincérité d'Aurore Berger, je pense.
23:51 Mais par contre, la sincérité n'empêche pas aussi des visées un peu politiciennes.
23:55 Et je pense que c'est un peu ce cumul des choses
23:57 qui a fait en sorte que sa loi ne puisse pas passer.
23:59 On aurait mieux fait de travailler ensemble à quelque chose de plus global
24:03 et qui, là aussi, aurait pu devenir unanime à l'Assemblée nationale.
24:06 – Merci, Eric Coquerel.
24:07 Merci beaucoup d'avoir été notre invité.
24:09 On va reparler réforme des retraites tout de suite dans le club.
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