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Transcription
00:00Et nous allons parler, Paul, d'autisme à présent, car vous avez décidé notamment dans vos livres de mettre un peu les pieds dans le plaid,
00:07d'en parler librement pour mieux faire connaître les particularités de ce fameux syndrome d'Asperger au plus grand nombre.
00:13Alors expliquez-nous, qu'est-ce que c'est que le syndrome d'Asperger exactement ?
00:17Alors certains diront que c'est une appellation qui n'a plus lieu d'être, parce que désormais nous parlons de troubles du spectre de l'autisme,
00:25mais j'aime bien faire cette différenciation, c'est un peu sur le nuancier du TSA, c'est quelque chose qui est une tendance neurologique différente,
00:41des connexions neurologiques différentes, ignorantes à toute personne porteuse d'autisme, et sans possiblement de retard mental.
00:50Et donc il y a aussi certaines facultés qui sont assez représentatives de l'autisme, il peut y avoir une mémoire assez incroyable, phénoménale, etc.
01:05Il y a des difficultés évidemment à comprendre l'humour, le second degré, mais ça encore une fois, grâce à la plasticité cérébrale,
01:14on est en mesure évidemment d'évoluer vers une pente un peu moins raide, voilà, la détestation de l'imprévu, voilà, il faut qu'il y ait un cadre routinier qui nous satisfasse, on va dire,
01:31et c'est vrai on a aussi beaucoup d'intérêt d'y restreindre, voilà.
01:35Qu'est-ce qui est difficile au quotidien ?
01:38Lorsqu'on se rend compte qu'on est atteint de ce syndrome ?
01:41Comme pour tout trouble ou pathologie d'ordre neurologique ou psychologique,
01:47c'est extrêmement difficile de donner une définition qui engloberait l'ensemble, c'est littéralement impossible.
01:55En revanche, évidemment, le noyau dur, c'est ce que je viens de vous expliquer, de vous illustrer.
02:02Me concernant en tout cas, ce qui est difficile, encore une fois, je vais parler pour moi dans l'optique,
02:07est-ce que les gens qui nous écoutent possiblement se reconnaissent ?
02:10D'autres ne se reconnaîtront pas, voilà, c'est le spectre qui est extrêmement large.
02:16Mais je veux dire, ce qui est difficile, me concernant, c'est l'aspect irrationnel, illogique de toute chose,
02:22c'est ce qui est révoltant, une nervosité palpable, on est à fleur de peau, c'est extrêmement difficile.
02:30Les habiletés sociales en sont compromises, et donc très difficile de créer du lien avec autrui,
02:37que ce soit lien sentimental, amical, amoureux, etc.
02:42Même difficile de montrer ces émotions de telle sorte,
02:49à ce que les autres puissent considérer que c'est une émotion qu'ils nous transmettent, qu'ils nous donnent.
02:54Voilà, on a l'impression qu'on est très froid, qu'on est un glaçon, qu'on n'a pas de cœur parfois aussi.
03:00Vous n'avez pas d'amis, vous n'avez pas de copines, vous n'avez pas de...
03:02C'est extrêmement difficile.
03:06Donc, évidemment, ça sera un peu sévère pour ceux qui considèrent que ce sont mes amis,
03:11mais comme j'ai une haute estime de l'appellation d'amitié, c'est vrai que je suis assez sévère, assez dur,
03:17et donc je considère que je n'ai quasiment pas d'amis, oui.
03:20En revanche, j'ai des relations humaines qui sont fortes,
03:25et qui pourraient à minima devenir des relations dites amicales.
03:29Mais pour le reste, c'est assez compromis, on va dire.
03:31Est-ce que vous sentez des émotions plus fortes que les autres, que vous, que nous ?
03:34Oui, j'ai une hypersensibilité exacerbée, donc vraiment, j'appuie sur la chose.
03:42Ce n'est pas un oxymore, c'est littéralement, ni même un pléonasme,
03:47c'est littéralement la chose que je viens de vous dire.
03:50Et donc, c'est très difficile pour moi de maintenir des relations suivies,
03:55saines et agréables avec autrui, parce qu'à chaque fois, il y a justement des compromissions
04:02et un non-consensus, que ce soit de part et d'autre, qui ne permettent pas justement...
04:08A quel âge vous avez été diagnostiqué ?
04:10C'est-à-dire qu'on s'en est rendu compte comment ?
04:13On s'en est rendu compte très tôt, mais on a obtenu le diagnostic
04:17que 13 ans après s'en est rendu compte.
04:20C'est-à-dire qu'à 3 ans, ma mère a suspecté
04:24que j'avais une différence d'ordre cérébral,
04:28mais ne sachant pas ce que c'était,
04:30elle s'en est référée évidemment à des professionnels de santé
04:34pour qu'ils l'aiguillent, qu'ils l'orientent.
04:37Ça n'a jamais été, on va dire, concluant.
04:45Voilà, c'est le terme que j'ai cherché.
04:46Mais est-ce que vous étiez en classe, en primaire, tout ça ?
04:48Oui, bien sûr.
04:48Ça a été un handicap ou ça a été un avantage ?
04:51Qu'utilisez vos copains ?
04:52C'est compliqué parce que quand on est plus jeune,
04:56on va dire qu'avec l'évolution aussi des mentalités,
05:01l'évolution d'un individu au fur et à mesure où il grandit,
05:05de toutes sortes, c'est extrêmement difficile
05:09de maintenir un relationnel constant,
05:12tout simplement parce que les considérations ne sont pas les mêmes.
05:14quand on est plus jeune dans une école élémentaire,
05:17il y a une meilleure acceptation de l'autre
05:19parce qu'on ne voit pas forcément qu'il est différent.
05:21Ou alors on considère que ce n'est pas un drame
05:25et donc on l'accepte au sein d'un groupe d'enfants.
05:29En revanche, il y a une plus grande hostilité,
05:33un aspect plus farouche de la part de collégiens.
05:38Alors le lycée, ça s'atténue un petit peu,
05:39mais le collège, on va dire que c'est un sas extrêmement difficile,
05:45inextricable, où là vraiment les relations humaines
05:50étaient quasiment inexistantes.
05:51Merci en tout cas de nous avoir expliqué un petit peu
05:54ce dont vous souffrez.
05:57Vous n'êtes pas le seul, Van Gogh, Mozart, Marie Curie,
05:59Einstein, Andy Warhol, Lionel Messi, Mark Zuckerberg,
06:02Elon Musk, Eminem, Thomas Edison.
06:05Voilà, belle équipe.

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