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La gauche a imposé son pouvoir et son autorité sur nos vies. Ces hommes se prenant pour des dieux nous tyrannisent et nous musellent, allant jusqu'à nous interdire de penser. Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, l'essayiste Jean-François Chemain nous donne des explications dans "Notre amie la gauche, deux siècles de cléricature". Avec ce livre accessible, il montre comment, en deux siècles, la gauche a imposé sa doxa idéologique, brandissant ses anathèmes contre toute pensée dissidente et refusant tout dialogue.
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00:00Le compte à rebours est lancé. La mobilisation massive doit se poursuivre d'ici le 20 juillet.
00:07Mettez TVL, hors de danger.
00:09Chers téléspectateurs, bonjour. Dans notre Zoom du jour, nous allons parler de la gauche.
00:31Cette gauche qui nous tyrannise, qui nous muselle, qui nous interdit même de penser.
00:38Pour comprendre comment on en est arrivé là, nous recevons Jean-François Chemin.
00:41Jean-François Chemin, bonjour.
00:42Bonjour.
00:43Vous êtes diplômé de Sciences Po Paris, vous êtes docteur en droit, vous êtes agrégé et docteur en histoire.
00:49Vous intervenez dans plusieurs établissements d'enseignement supérieur.
00:53Et dans votre ouvrage, intitulé Notre ami la gauche, deux siècles de cléricature, publié aux éditions Via Romana,
00:59vous décryptez comment la gauche a, en deux siècles, imposé sa vision de l'homme, sa vision de la société,
01:07à travers toute une liste de questions, de questions assez simples.
01:11Pour qui se prennent-ils ? Qu'est-ce qu'ils croient ? Qu'est-ce qu'ils font ?
01:14Pour qui nous prennent-ils ? Qu'est-ce qu'ils veulent ?
01:17Alors, vous écrivez en fait cette gauche comme une sorte de religion, une sorte d'église sans Dieu,
01:23une église sans amour, une église sans au-delà, avec son magistère, ses propres dogmes,
01:32et bien sûr, ses sexcommunications.
01:35Voilà, effectivement, j'ai abordé la question de la gauche comme une religion,
01:41puisqu'effectivement, ce qui m'a frappé, c'est que l'origine même de la gauche,
01:45c'est-à-dire sous la Révolution française, en septembre 1789,
01:48eh bien, a un caractère religieux, d'abord parce que la Révolution française
01:53a très largement été faite de religieux, contrairement à ce qu'on pense.
01:57On pense que c'est le tiers État qui s'est libéré,
01:59mais les grands personnages de la Révolution sont soit des religieux au sens propre,
02:03on pense à Sieyès, on pense à Fouché, on pense à Talleyrand,
02:06mais bien d'autres, j'en donne beaucoup d'exemples,
02:09ou bien des clercs au sens plus large, mais des clercs, c'est-à-dire des intellectuels,
02:13bénéficiant d'un statut qui leur permet de bénéficier d'un magistère intellectuel et moral,
02:19donc des avocats, des juges, des universitaires, etc.
02:24Et donc, le grand œuvre de la Révolution aussi, ça a été de s'attaquer à la religion,
02:29que ce soit la constitution civile du clergé,
02:32que ce soit le serment de fidélité exigé des prêtres,
02:34que ce soit la création d'une religion de substitution, le culte de l'être suprême,
02:38donc la Révolution a véritablement un caractère religieux,
02:44et ça se veut telle, et en fait, plutôt que de donner le pouvoir aux tiers États,
02:50comme elle le prétend, elle a en fait maintenu au pouvoir une caste,
02:54alors que je n'appelle plus le clergé,
02:55bien qu'elle soit cette caste issue du clergé d'Ancien Régime,
02:58je l'appelle la cléricature,
02:59Alors, ce sont effectivement toutes ces professions,
03:03enseignants, journalistes, monde du spectacle, de la culture,
03:10aujourd'hui on a aussi les associations, la franc-maçonnerie bien sûr,
03:15la magistrature et le monde politique.
03:18Alors, cette cléricature vit très largement sur des fonds publics,
03:23soit que ces gens soient fonctionnaires, comme les enseignants, les juges,
03:27soit qu'ils bénéficient de subventions,
03:29comme les journalistes ou le monde de la culture.
03:33Mais dans tous les cas, ce sont des gens qui structurellement se posent
03:36en situation de surplomb par rapport à la société,
03:40le magistère intellectuel et moral, encore une fois,
03:43avec mission non pas d'écouter le peuple,
03:46mais de l'éduquer, de le rééduquer, éventuellement de le punir,
03:52et puis même, ils n'ont jamais hésité à le faire, en France et ailleurs,
03:55de l'éliminer à grande échelle si le peuple est trop récalcitrant.
04:00– C'est vrai que cet aspect religieux, il est même très explicite au début,
04:04on voit la fameuse déclaration des droits de l'homme et du citoyen
04:06avec des anges au-dessus du texte.
04:08– Absolument, ou encore mieux, le tableau de David représentant le servant du jeu de paume,
04:14qui est véritablement représenté comme une pentecôte.
04:17On a effectivement une foule rassemblée dans une salle,
04:20qui a un grand vent balaie, on voit les rideaux qui se volent à l'intérieur,
04:24une puissante lumière inonde la salle et vient converger sur la personne qui dirige le serment,
04:31et les membres sont pris de trance, ils s'étreignent, etc.
04:35Bon, la révolution a véritablement été vécue comme une nouvelle pentecôte,
04:41et d'ailleurs, dans son livre assez récent,
04:43M. Vincent Péillon, ancien ministre de l'Éducation nationale,
04:46la révolution n'est pas terminée,
04:47dit bien qu'effectivement la révolution n'est pas terminée,
04:50tant que la république laïque n'a pas remplacé toutes les religions
04:56et ne tient pas lieu de religion de substitution.
05:00Il ne dit même pas tant la république laïque, la gauche.
05:02Il parle de la gauche, qui doit effectivement,
05:05l'esprit de gauche qui doit tenir lieu de nouvelles religions.
05:07– Oui, c'est comme Jacques Attali aussi,
05:09qui proposait dans un ouvrage il y a une petite dizaine d'années,
05:12que la remise de la carte des lecteurs,
05:14qui est aujourd'hui une simple formalité administrative,
05:16elle soit solonisée au cours d'une cérémonie à la mairie, je crois,
05:21comme si recevoir votre carte d'électeur
05:23était comme faire recevoir votre première communion,
05:25recevoir le sacrement de la confirmation.
05:26C'était presque ça l'idée qui était défendue par Jacques Attali.
05:31Alors, ils instaurent une nouvelle religion
05:34en définissant eux-mêmes leur propre bien et leur propre mal.
05:37Vous comparez, vous faites un assez long développement dans votre livre
05:42sur une comparaison avec les pharisiens
05:44et les nombreuses hérésies qu'on a connues en 2000 ans d'histoire,
05:48les pélagiens, les cathares, les gens sénistes.
05:50Alors, pouvez-vous nous en dire un mot sur tous ces courants
05:54et en quoi la gauche en est quelque part l'héritière ?
05:58– Absolument. Alors, je crois que le monde politique,
06:02le monde des idées se divise, l'idée n'est pas de moi,
06:04je crois que la phrase est de Carl Schmitt,
06:05entre ceux qui croient au péché originel et ceux qui n'y croient pas.
06:08Alors, je rappelle ce que c'est que le péché originel,
06:10c'est une théorie développée par saint Augustin au début du 5e siècle
06:14qui dit que nous sommes tous, du fait du péché d'Adam,
06:19appelés à ne pas faire le bien que nous voudrions faire
06:22et à faire le mal que nous ne voudrions pas faire.
06:23Nous n'arriverons pas à nous sauver nous-mêmes
06:25parce qu'on est tiraillés entre le bien et le mal
06:29et donc la frontière entre le bien et le mal,
06:31elle passe au milieu de nous, au milieu de chacun de nous.
06:34C'est la position de l'Église catholique.
06:36Eh bien, dès les origines et même avant même le christianisme,
06:40que vous parliez des pharisiens, c'est une tentation,
06:43des gens ont considéré que la frontière entre le bien et le mal
06:46passait entre eux et les autres.
06:48Alors, les pharisiens, pharisiens, ça veut dire les séparés,
06:50c'était des gens avec lesquels le Christ débattait
06:54parce qu'ils étaient persuadés, ces pharisiens,
06:56qu'ils étaient meilleurs que les autres.
06:58Et cette idée a été très largement reprise
07:01par différents courants, hérésies à travers les siècles.
07:03Vous avez parlé par exemple de Pélage.
07:06Pélage, c'était un moine de l'époque de Saint-Augustin
07:08avec lequel Saint-Augustin a fait railler
07:10qui disait qu'on peut faire son salut soi-même.
07:14C'est une question de volonté.
07:15Si je veux être un saint, alors je le peux.
07:17Saint-Augustin lui répond non, on ne le peut pas
07:20parce qu'il y a le péché originel.
07:22Le problème, c'est que le pélagianisme a été condamné
07:26officiellement par l'Église, mais qu'il n'est jamais mort.
07:28On le retrouve avec l'humanisme, on le retrouve avec Rousseau,
07:30l'homme est naturellement bon, on le retrouve avec Robespierre.
07:34– Ce qui découle de ce pélagianisme, c'est que l'homme serait naturellement bon
07:39et pourrait se sauver lui-même, et pourrait créer un monde parfait ici-bas.
07:41– Alors que lorsqu'on est chrétien, on a conscience que le seul monde parfait
07:46il sera dans la cité céleste, il sera au ciel, au paradis,
07:50et qu'ici-bas nous devons au moins corriger nos défauts,
07:55nous repentir de nos péchés, corriger nos faiblesses,
07:59avancer vers la perfection.
08:00– C'est exactement ça, exactement ça.
08:02Et je dirais que cette idée sympathique a priori de l'homme naturellement bon,
08:05en fait elle est extrêmement dangereuse.
08:07Parce qu'à partir du moment où vous constatez que la société est grise,
08:10elle n'est ni blanche ni noire, elle est grise.
08:12Et si vous partez du présupposé que l'homme est fait majoritairement d'hommes bons,
08:17on va dire de blancs moutons, si la société est grise,
08:20c'est qu'au milieu de ces blancs moutons se cachent des loups tout noirs,
08:23qui eux sont intrinsèquement mauvais.
08:25Et d'autant plus intrinsèquement mauvais que d'abord ils ont fait le choix du mal,
08:28puisqu'encore une fois, ils ont décidé de ne pas être bons
08:36comme leur nature devrait les y pousser,
08:39mais également ils sont hypocrites,
08:40puisqu'ils se cachent au milieu du troupeau.
08:42Et donc toute l'action de l'homme de gauche
08:45va consister non pas à résoudre les problèmes,
08:47mais à considérer qu'ils ne seront résolus qu'à partir du moment
08:50où on aura démasqué et éliminé tous les loups
08:53qui se cachent au milieu du troupeau de moutons.
08:55Donc c'est pour ça que dans le langage de la gauche,
08:57il y a régulièrement cette idée,
08:58de démasquer, arracher le masque,
09:01montrer qui quelqu'un est vraiment.
09:03Et quand on aura démasqué tous les méchants,
09:05et c'était un peu l'obsession de la Révolution,
09:07quand on aura démasqué et éliminé tous les méchants,
09:10eh bien on pourra enfin vivre entre gens de bonne volonté,
09:15amenés à construire un monde parfait.
09:17– Oui, tout ça, ça a pour conséquence le fait qu'on ne peut…
09:20Alors, au mieux, on ne peut pas débattre,
09:22c'est même judiciarisé, il y a des délits d'opinion,
09:25au pire, ça passe par des exterminations de masques
09:27comme la Révolution française, les goulags, les soviétiques.
09:31– La gauche, depuis qu'elle existe, a toujours procédé,
09:34malgré qu'elle en ait, à des exterminations de masse
09:38des gens qui ne voyaient pas les choses comme elle,
09:40et en toute bonne conscience, parce que ces gens sont considérés
09:43comme étant l'incarnation du mal,
09:45et comme ayant choisi le mal.
09:47Alors, sous la Révolution, bien sûr, ça a été les royalistes,
09:50ça a été les Girondins, ça a été la couverture de mon livre
09:56prend une gravure de la Révolution française qui montre Robespierre
10:01guillotinant le bourreau après avoir guillotiné toutes les factions
10:03qui lui étaient contrées.
10:06Mais on retrouve la même chose, bien sûr, avec la Révolution russe.
10:11Les massacres n'ont pas commencé avec Staline,
10:13ils ont commencé dès Lénine, à très grande échelle.
10:16On peut parler évidemment des massacres en Chine avec Mao,
10:21on peut parler des massacres au Cambodge avec Pol Pot,
10:25mais de tout ça, la gauche finalement n'accure,
10:28parce qu'elle considère que ces massacres, d'abord qu'elle passe son temps
10:30à euphémiser, je ne sais pas si le terme existe,
10:34mais enfin voilà, ils ne sont pas si graves que…
10:36Ce sont finalement les dégâts collatéraux de l'avènement d'un monde meilleur.
10:42Donc on ne va quand même pas lésiner.
10:43Et puis quelque part, ceux qui en sont victimes
10:45ont un petit peu mérité leur sort, n'est-ce pas ?
10:47Les contre-révolutionnaires, les coulacs à l'époque de Staline, etc.
10:54Bon, tous les gens finalement qui, quelque part, ne l'ont pas volé.
10:58Donc la gauche ne lésine pas sur le massacre, à très grande échelle,
11:02et elle en a parfaitement bonne conscience.
11:03Je voudrais quand même donner deux chiffres
11:04qui permettent quand même de mesurer les choses, évidemment.
11:07Je ne suis pas un grand partisan du général Pinochet.
11:09Notons simplement que le général Pinochet,
11:11qui lui était un authentique homme de droite,
11:14– C'est un régime qui a établi un régime autoritaire.
11:16– Un régime autoritaire, anti-gauche.
11:18– Mais qui n'est pas le totalitarisme qui prend ça à la gauche.
11:21– On lui prête 3500 morts.
11:22Je ne l'ai pas inventé, c'est sur Wikipédia,
11:24on peut regarder, Pinochet, 3500 morts,
11:27une quinzaine d'années.
11:28À la même époque, au Cambodge,
11:32Pol Pot, c'est 1000 fois plus, en 4 ans.
11:34Le rapport du nombre de morts entre Pinochet et Pol Pot
11:38est de 1 à 1000, en ordre de grandeur.
11:40Et pourtant, Pinochet passera toujours pour pire que Pol Pot.
11:44– Même pire que ça, au lycée, on a tous entendu parler de Pinochet.
11:48Au lycée, on nous parle très peu de Pol Pot.
11:50Je pense que beaucoup de Français, en tout cas de ma génération,
11:52n'ont jamais entendu parler.
11:53– Absolument.
11:54– Ils ont entendu parler des effroyables crimes de Pinochet.
11:56– Voilà.
11:58Donc en fait, cette supposée supériorité,
12:04cette volonté de définir un bien en mal,
12:07surtout, elle est très subjective,
12:08parce que c'est eux qui réécrivent leur propre bien,
12:10leur propre mal, et sans socle, une idéologie qui est évolutive.
12:14Ils ont toujours, en deux siècles,
12:16ils ont changé de figure de proue.
12:17Il y a eu d'abord les classes laborieuses, modestes,
12:20les femmes avec le féminisme, ensuite c'était les immigrés,
12:24ensuite on est passé aux dites minorités sexuelles,
12:27et même, pour une partie de la gauche, les animaux,
12:31ou même la nature de façon plus large,
12:33avec la sacro-sainte écologie.
12:35En fait, c'est du flou artistique,
12:38ça évolue constamment de génération en génération,
12:42et à la fois qu'on a des contradictions parfois flagrantes.
12:44– Il y a plusieurs questions dans la vôtre,
12:47donc je vais essayer d'y répondre successivement.
12:50D'abord, effectivement, une autre hérésie ou tendance
12:54dont la gauche est l'héritière, c'est le manichéisme.
12:57À la même époque que Pélage,
12:59cette idée qu'il y a un dieu du bien, un dieu du mal.
13:02– Qui touchera d'ailleurs sur l'hérésie cathare.
13:05– Voilà, tout à fait.
13:06– Cathare qui signifie les purs, les parfaits, voilà.
13:10Donc, la gauche est l'héritière aussi de ce manichéisme,
13:15qui considère qu'il y a d'un côté le camp du bien,
13:17de l'autre côté le camp du mal.
13:18Et par définition, la gauche se considère
13:20comme étant le camp du bien, opposé au camp du mal.
13:24Et quel que soit le sujet, elle considère
13:25que si l'histoire a tranché quelque chose
13:27en disant que c'est bien,
13:31forcément la gauche se l'attribue.
13:32Prenons l'exemple de la résistance.
13:34Bon, l'histoire a très justement considéré
13:35que la résistance c'était le bien
13:37et que la collaboration c'était le mal.
13:39Bon, ça c'est vrai.
13:41Maintenant, que la gauche soit résistante,
13:44en tout cas au début…
13:45– Jusqu'en 1941, ça se discute ?
13:48– Ça se discute.
13:49Effectivement, un pacte germano-soviétique en 1939.
13:53– Les communistes qui sabotaient l'armée française.
13:55– Le parti communiste qui est interdit
13:56par l'Assemblée du Front populaire.
13:58Thorez qui déserte, des ouvriers communistes
14:04qui sabotent les usines d'armement.
14:07Le parti communiste qui va en délégation
14:09demander aux Allemands qu'il appelle à bien accueillir
14:12l'autorisation de réouvrir l'humanité, etc.
14:15On attend véritablement juin 1941
14:18pour que les communistes en sont en résistance.
14:22Quant au gouvernement de Pétain et à la collaboration,
14:24il était truffé de gens de gauche.
14:25Bon, et bien pour autant…
14:27– A commencer par le fameux Pierre Laval qui était socialiste ?
14:29– A commencer par Pierre Laval, Déa, Doriot,
14:32tout ça, c'était des gens qui venaient de la gauche.
14:33Bon, Luchère.
14:35Voilà, donc, mais aujourd'hui, l'affaire est entendue.
14:38La gauche, c'est la résistance
14:39et la droite, c'est la collaboration.
14:41Bon, j'imagine que De Gaulle, Leclerc, etc.
14:44– Ils étaient des gens de la gauche.
14:45– Ou bien, prenons également le procès de la Cagoule
14:46qui était une authentique organisation terroriste
14:48de l'extrême droite avant la guerre.
14:50Eh bien, après la guerre, leur procès a été ajourné
14:52parce qu'on s'est aperçu qu'ils étaient passés
14:54avec armes et bagages dans la résistance
14:56et que leur chef, Eugène Deloncle,
14:58avait été tué par la Gestapo.
14:59Bon, voilà.
15:00Maintenant, prenons autre chose.
15:02La colonisation.
15:03Aujourd'hui, l'histoire a tranché en disant
15:05la colonisation, c'est pas bien.
15:07Bon, bien évidemment, la gauche va dire
15:08la colonisation, c'est pas nous.
15:10Peu importe les déclarations de Jules Ferry,
15:13peu importe les déclarations…
15:15Alors, Jules Ferry disant, je le rappelle pour les téléspectateurs,
15:19que c'était le devoir des civilisations supérieures
15:22que de conquérir les civilisations…
15:24– C'est quand même qu'il disait les races supérieures.
15:26– Non, alors, celui qui parlait des races, c'est Paul Baer.
15:28– Ah.
15:28– Paul Baer.
15:29Alors, Paul Baer, je renvoie,
15:30parce que je n'ose même pas le citer devant la caméra,
15:34mais je renvoie à mon livre pour voir quand même
15:36ce que ce Paul Baer, qui a des rues et des lycées partout,
15:39pouvait dire en termes d'inégalité des races.
15:41Mais aujourd'hui, bien évidemment,
15:42la gauche était contre la colonisation,
15:44contre le racisme et la droite pauvre, etc.
15:49Donc, la gauche passe son temps à réécrire l'histoire
15:51pour s'attribuer le bourreau.
15:55Alors, comme vous le disiez, effectivement,
15:57très justement tout à l'heure,
15:58la gauche n'a pas de…
16:00– Comment dire ?
16:01– De socle.
16:02– De socle.
16:04Ses idées changent.
16:05Elle a pu être pour la colonisation,
16:07elle a pu être contre,
16:07elle a pu être pour la collaboration,
16:09elle a pu être contre, voilà.
16:10Ce qui importe simplement,
16:12c'est de considérer qu'elle a raison au moment où elle parle
16:14et qu'elle a toujours eu raison.
16:17Le propre de la gauche, c'est d'ailleurs un petit peu,
16:22comme j'ai montré dans un précédent livre,
16:24ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde,
16:26que le fil rouge de l'histoire de l'Église,
16:28ça a été libéré.
16:29Libéré, l'Église était la source,
16:32je ne vais pas le développer ici,
16:33mais la libération des esclaves,
16:34la libération des femmes,
16:35la libération de la science,
16:36la libération de l'économie, etc.
16:37C'est-à-dire, malgré toutes les légendes noires
16:39qu'on a pu lui faire.
16:41La gauche reprend, héritière de tout ça,
16:43reprend cette idée de libération.
16:45Mais elle n'a jamais fini de libérer.
16:47– Et ce n'est pas toujours qui libérer,
16:49c'est-à-dire qu'elle a besoin de changer parfois.
16:50– Il en faut toujours, il en faut toujours d'autres.
16:51Alors au début, elle a libéré le tiers-État,
16:53de la tyrannie, de la royauté, de la société d'ordre.
16:57Bon, ça a donné effectivement,
16:59avec la révolution industrielle,
17:00ça a donné l'exploitation de la classe ouvrière.
17:02Elle s'est battue ensuite pour libérer la classe ouvrière.
17:04Et c'est très bien.
17:05Et on la crédite encore de ça,
17:06sauf qu'aujourd'hui, la classe ouvrière,
17:07elle n'en a plus rien à faire.
17:09Aujourd'hui, après, ça a été le migrant.
17:11Alors, donc la gauche s'est battue pour les migrants.
17:13Mais maintenant, c'est même plus tant le migrant,
17:15c'est les femmes.
17:16Et puis, ce n'est plus tellement les femmes.
17:18Maintenant, c'est les LGBTQ++.
17:21Et puis ensuite, c'est les animaux,
17:23comme vous l'avez dit, la planète.
17:24Donc, il s'agit toujours de libérer une minorité,
17:29enfin, ou pas, enfin, les femmes ne sont pas une minorité,
17:31mais une catégorie de personnes de la tyrannie d'une autre.
17:35Et donc, la gauche fragmente la société à l'infini,
17:39suscite une atmosphère de guerre civile,
17:41de guerre de tous contre tous.
17:43Et le problème, c'est qu'avec tout ça,
17:45il n'y aura plus grand monde à libérer bientôt,
17:47parce qu'aujourd'hui, les discours de gauche
17:49conduisent à un fondrement démographique,
17:51la promotion de l'euthanasie, etc.
17:55Donc, il n'y aura bientôt plus personne à libérer,
17:57et la gauche sera bien embêtée.
18:00– C'est plus que libérée,
18:01parce qu'elle est tellement occupée à libérer des groupes
18:03apparemment contradictoires.
18:04Je vous lis dans un de vos chapitres,
18:06sur la question du mariage gay,
18:10au moment de la loi Toubira.
18:11Donc, l'homme de gauche traite aussi bien de facho,
18:14la brute homophobe qui agresse les gays,
18:17que le catholique, qui dans la ligne de l'Église,
18:18s'oppose à la possibilité de ce mariage,
18:21sans pour autant porter de jugement sur ceux qui y sont candidats.
18:26Et après, vous dites,
18:26mais il ne s'offusquera pas qu'un musulman soit hostile
18:30tant au mariage pour tous qu'à l'homosexualité,
18:32parce que ce serait alors se montrer islamophobe,
18:34donc à son tour facho.
18:35Et vous concluez, pas facile d'être homme de gauche.
18:37Avec toutes ces contradictions, mais comment il s'y retrouve ?
18:40– Je crois qu'effectivement, il ne s'y retrouve pas.
18:42J'ai fait un petit schéma, justement, une petite matrice,
18:44en montrant que la gauche tient compte de deux critères.
18:48D'abord…
18:49– Le plaignant agréé, le…
18:51– Voilà, donc il y a des victimes qui ont le droit d'être victimes,
18:54et puis il y a des situations qui ont le droit d'être choquantes.
18:57Donc effectivement, par exemple, un dit militant d'extrême droite
19:02qui se fait casser la figure par des militants d'extrême gauche,
19:06ni la victime n'a le droit de se plaindre,
19:08ni la situation n'est choquante.
19:09Donc là, pour un passage à tabac, la gauche ne bronchera pas.
19:14Voilà, donc il y a des…
19:16Par contre, effectivement, un homme qui bat sa femme,
19:20bon, effectivement, battre sa femme, c'est une situation
19:23qui est objectivement problématique pour la gauche et qu'elle dénoncera.
19:28Mais quand la personne est issue d'une culture où finalement ça se fait,
19:33on trouvera la gauche beaucoup plus embarrassée pour dénoncer le fait.
19:39Donc voilà, la gauche est en permanence dans des conflits de légitimité
19:46de la plainte et du discours victimaire.
19:50– Alors, un peu plus loin, vous évoquez justement un paradoxe apparent de la gauche,
19:55notamment le deux poids, deux mesures, leur hostilité envers les cathos,
19:59et particulièrement les cathos tradis, et leur complaisance vis-à-vis des musulmans.
20:03Je vous lis encore, on pourrait constater que la phobie de l'homme de gauche
20:06envers le catholicisme ne s'étend pas à l'islam.
20:08C'est vrai qu'il y a une contradiction, du moins apparente,
20:11dans cette union au sein de la gauche entre l'idéologie progressiste,
20:15féministe, LGBTQ+, etc., et l'islam qui est totalement à l'encontre de tout ça.
20:22Et pourtant, vous le dites dans un de vos chapitres,
20:24ce n'est pas si contradictoire que cela.
20:26– Il fonctionne de manière proche et complémentaire.
20:30Je m'explique.
20:30D'abord, il faut savoir que l'islam est apparu au VIIe siècle,
20:34donc à une époque où différentes hérésies que j'évoquais tout à l'heure ont pu voir le jour.
20:39Donc au début, l'islam, on a pu considérer que c'était une hérésie chrétienne.
20:43Effectivement, on peut y retrouver une forme de pharisaïsme.
20:46Voilà, c'est les purs, c'est les bons, c'est la communauté préférée de Dieu.
20:51Un pharisaïsme volontiers, vindicatif, on va dire.
20:55Bon, donc, l'islam prend place, selon moi, dans la liste des hérésies que j'évoquais tout à l'heure.
21:03Enfin, le pharisisme, qui n'est pas une hérésie, mais le pélagianisme, le manichéisme, voilà.
21:08Pour l'islam, il y a le catharisme, le puritanisme, j'en ai pas parlé, le jansenisme.
21:14L'islam, c'est cette idée qu'ils sont les gentils et que les autres sont les méchants,
21:18qu'ils sont les purs et que les autres sont impurs,
21:22et que donc ils sont vis-à-vis des impurs en situation de légitime défense.
21:25L'idée de l'islam, c'est que, véritablement, le musulman est intrinsèquement agressé par le non-musulman,
21:32et notamment le chrétien, et qui donc, vis-à-vis de lui, il est en situation de légitime défense.
21:36Bon, donc, pour l'islam, le chrétien, c'est le méchant.
21:38Pour l'homme de gauche, c'est la même chose.
21:40Simplement, la logique est un peu différente.
21:43L'homme de gauche, dans une position cléricale, surplombe le peuple français, on va dire,
21:50chrétien, alors croyant ou pas croyant, mais anthropologiquement chrétien,
21:52et il lui dit, vous êtes méchant, vous êtes pêcheur.
21:57Il n'utilise pas le mot pêcheur, mais c'est ça, vous êtes raciste, vous êtes islamophobe,
22:01vous êtes xénophobe, etc.
22:03Donc, les deux se rencontrent sur le dos du peuple français.
22:06Vous avez d'un côté le musulman qui dit, les français sont racistes,
22:11et de l'autre côté, vous avez l'homme de gauche qui dit aux français, vous êtes racistes.
22:14Et finalement, les deux sont contents.
22:15Donc, il est complaisant.
22:16Ça se complète sur le dos, encore une fois, du peuple français.
22:21Voilà.
22:22– Et alors, pour conclure, comment en fait, en deux siècles,
22:27cette gauche a acquis les leviers dont elle dispose pour asseoir son autorité,
22:30et comment est-ce que ces leviers, judiciaires, médiatiques, culturels, etc.,
22:35pourraient lui être retirés à l'avenir, même si c'est sur un long terme ?
22:39– Je crois qu'elle les a acquis par la force.
22:43Lorsque la Troisième République s'est instaurée, dans les années 1880,
22:49fortiori au début des années 1900, on a massivement épuré l'administration,
22:54notamment la magistrature, de ces éléments conservateurs, réactionnaires.
23:01– Vous remarquez, il y a l'affaire des fiches dans l'armée,
23:02et l'expulsion des congrégations avec la loi de 1900.
23:04– Voilà, voilà, voilà, voilà, voilà.
23:07Donc, la gauche s'est donnée les moyens, par une véritable politique des dépouilles,
23:14d'imposer les siens dans les fonctions de la cléricature.
23:20Alors, donc, effectivement, d'abord l'enseignement.
23:21Clairement, aujourd'hui, l'enseignement est une chasse gardée de la pensée de gauche,
23:29que ce soit l'enseignement supérieur ou l'éducation nationale.
23:34– Ça explique d'ailleurs leur hostilité envers tous les projets d'école libre.
23:38– Absolument, moi je suis extrêmement frappé.
23:40– Ou d'école à la maison aussi.
23:41– J'ai enseigné 10 ans dans l'éducation nationale, entre 2006 et 2016.
23:47J'ai vraiment été extrêmement frappé, d'abord, de voir l'extrême homogénéité idéologique de mes collègues.
23:55Ensuite, de voir comment les programmes, dans mon domaine, histoire-géographie,
24:00étaient des programmes extrêmement partiels, extrêmement partiaux,
24:03qui enfoncent lourdement dans le crâne des élèves un certain nombre d'a priori idéologiques,
24:10qui sont des a priori de haine de la France, clairement.
24:14Il ne faut pas s'étonner ensuite, c'est quand on passe son temps à mettre de l'huile sur le feu,
24:17que le feu prenne, dans les bancs du ailleurs.
24:20L'éducation nationale se charge largement d'y contribuer.
24:26La presse, j'ai vu un sondage, je crois que dans les écoles de journalisme,
24:3185 ou 90% des élèves votent à gauche.
24:36Il y a véritablement…
24:37– Heureusement qu'il y a des initiatives comme la nôtre.
24:38– Voilà, exactement, avec tous les bâtons dans les roues qu'on vous met.
24:43Donc, clairement, la gauche, mais c'est aussi à l'honneur de ces gens-là
24:47que de savoir investir des métiers, qui certes sont des métiers reconnus socialement, etc.,
24:52mais qui globalement sont mal payés.
24:55Donc, malheureusement, chez les gens qui ne sont pas de gauche,
24:59on ne vise pas forcément ces métiers, voilà, et c'est dommage.
25:05Alors, pour y répondre, je pense, c'est ce que dit d'ailleurs Mathieu Bocoté
25:08dans la préface qu'il m'a donnée, il faudrait réussir à désinstitutionnaliser la gauche,
25:14c'est-à-dire favoriser un système d'enseignement qui soit en dehors du système public,
25:22une presse qui soit en dehors de la presse mainstream.
25:26Alors, ça veut dire quoi ?
25:27Ça veut dire, moi je pense qu'il faut supprimer les subventions.
25:30Il n'y a pas de raison que mes impôts servent à payer des journaux tous à la même tendance,
25:37qui diffusent toujours le même type d'idées sur un certain nombre de sujets.
25:44Je pense également, pour la magistrature, je pense, évidemment,
25:51je ne dis pas que tous les juges sont de gauche, mais enfin, quand même,
25:53sur un certain nombre de sujets sensibles, et notamment d'opinion,
25:57je pense quand même qu'il y a véritablement une sensibilité qui est plutôt de ce côté-là.
26:02Et moi, je pense qu'on devrait pouvoir arriver, soit à élire les juges,
26:07comme ça a été proposé, soit à mettre en place des systèmes
26:10comme il existe pour les prud'hommes, pour les tribunaux de commerce
26:13ou pour les cours d'assises, c'est-à-dire des jurés citoyens, des juges citoyens.
26:20Donc, je pense qu'une piste intéressante serait de valoriser,
26:26de favoriser des tribunaux composés de citoyens,
26:31comme les prud'hommes ou les tribunaux de commerce, ou même les cours d'assises,
26:34plutôt que de laisser un certain nombre d'affaires entre les mains de juges politisés,
26:38comme ceux du syndicat de la magistrature et du mur des cons.
26:43Voilà, donc c'est véritablement en s'attaquant à cette superstructure cléricale,
26:48que j'appelle la cléricature, et qui est l'instrument entre les mains de la gauche,
26:54qu'on arrivera à instaurer plus de liberté, plus de pluralisme dans la pensée de ce pays,
27:00et une plus grande proximité avec le peuple,
27:03parce que cette cléricature n'a absolument rien à faire de ce que pense le peuple
27:07sur un certain nombre de sujets.
27:08Encore une fois, son but n'est pas d'écouter le peuple,
27:10il est de l'éduquer, le rééduquer, le punir, ou l'éliminer,
27:15ou même, pourquoi pas, le remplacer.
27:17– Écoutez, en tout cas, ce changement, il se fera sans doute progressivement
27:23dans les années à venir, voilà.
27:24– Espérons-le.
27:25– Écoutez, merci beaucoup Jean-François Chemin,
27:27donc je rappelle le livre « Notre ami la gauche, deux siècles de cléricature »,
27:30c'est en vente sur le site de TV Liberté,
27:34et c'est un livre qui aborde toutes ses questions de façon pédagogique,
27:37de façon assez simple, vous avez rendu toutes ses choses compliquées assez simples.
27:42Eh bien, chers téléspectateurs, à bientôt pour un autre Zoom.
27:45– Sous-titrage ST' 501
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