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Dans son roman "Les bleus de l'âme - Bleu, blanc, rouge, la démonarchie française", Jean-Louis Torres décrit un "siècle de pénombres", fût-il inspiré par celui des lumières. Non pas en écrivant sur la décadence d’une bourgeoisie privilégiée comme le font des Houellebecq ou des Beigbeder, mais en témoignant de la résistance qu’opposent les petites gens au nihilisme de ces élites dans ce qu’il aime qualifier de littérature à coups de marteau. Les héros sont ceux à qui on ne donne jamais la parole, ils ont du mal à finir leur fin de mois, même si leur métier est essentiel à la société.
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00:00Le compte à rebours est lancé. La mobilisation massive doit se poursuivre d'ici le 20 juillet.
00:07Mettez TVL, hors de danger.
00:09Le compte à rebours est lancé.
00:39Les monarchies françaises qu'on pourra retrouver, comme d'habitude, sur la boutique de TVL.
00:44Alors, vous avez choisi Philippe Bornet, que l'on a reçu à plusieurs reprises à TV Liberté comme préfacier.
00:52Il dit que vous renouvelez le roman sociologique à la Zola.
00:57Alors, avant d'aller dans votre œuvre, est-ce que vous pouvez nous dire ce que c'est ce genre, le roman sociologique ?
01:05Alors, d'abord, je tiens à remercier Philippe Bornet, qui a été un ami depuis 10-15 ans, depuis que je le connais.
01:11Puisque ça fait 40 ans que j'écris, de mon côté, sans avoir jamais publié.
01:15Lui, il m'a toujours traité à part entière comme un écrivain, comme lui.
01:19Et c'est très rare.
01:20Donc, oui, pour en revenir à Zola, peu de gens savent que Zola avait des carnets, mais carrément ethnologiques, ethnographiques.
01:30Parce qu'avant d'écrire Germinal, il faut aller sur le terrain, il faut parler avec les gens, c'est ce qu'ils faisaient.
01:35Et je trouve que de plus en plus, la littérature française contemporaine, et même la littérature en général, se coupe du réel.
01:44Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai fait comme Zola, tout simplement.
01:49Je suis allé voir les gens, je suis allé sur le terrain, j'ai été voir comment ils vivent, comment ils fonctionnent.
01:54J'ai été dans les lieux où ils vivent. Parfois, c'était compliqué, parce que quand on est...
01:58Vous la trouverez, je traite de la police.
02:00Celui-ci, oui.
02:01Celui-ci, de la police.
02:02Et quand on n'est personne, quand on n'est pas VIP, quand on n'est pas journaliste, quand on n'est pas universitaire,
02:08aller visiter les commissariats, c'est compliqué.
02:10Mais avec beaucoup de volonté, on y arrive et on sait de quoi on parle quand on va sur le terrain.
02:16C'est ça que je veux.
02:17Vous citez Zola en exemple. Est-ce que vous avez des romanciers contemporains en dehors de Philippe Bornet qui vous servent de référence ?
02:25Ben non, à vrai dire, pas tant que ça.
02:28Pas tant que ça. C'est peut-être la raison pour laquelle aucun éditeur ne s'est intéressé à moi.
02:34À vrai dire, je n'ai pas insisté. Au bout de dix ans, j'ai arrêté d'envoyer.
02:39Mais les trente dernières années, j'ai continué à écrire.
02:43Le plus important, c'est... Je dis souvent, le rôle de l'écrivain, c'est de témoigner, témoigner de son temps.
02:49C'est ce que j'essaie de faire.
02:51Et puis après tout, Kafka n'a jamais publié.
02:54Moi, j'étais prêt à ça.
02:56Je suis très surpris de voir ce bouquin.
02:58Merci Philippe Bornet.
03:00Merci Sophie, mon éditrice, qui a vraiment cru en moi.
03:03Les éditions Terracotta.
03:04C'est ça, oui.
03:05Parce que...
03:07En plus, bon...
03:09Là encore, le premier tome de la première trilogie est gentil.
03:11Mais c'est un crescendo.
03:13Plus ça va aller, plus ça va décrire le réel.
03:15Et le réel fâche visiblement une certaine doxa qui n'accepte plus ça.
03:20Et moi, vraiment, mon rôle, mon travail, c'est justement de remettre en avance au réel.
03:28Alors justement, rentrons dans le réel tout de suite avec cette question, Jean-Louis Torres.
03:33Ce néologisme de démonarchie que vous utilisez dans votre sous-titre.
03:39Est-ce que vous pouvez nous l'expliquer ?
03:41J'ai pensé, donc, quand il y a un quart de siècle, j'écrivais beaucoup d'articles pour une encyclopédie en ligne sur les démocratures de l'Amérique latine.
03:52J'ai tout de suite pensé au mot démonarchie.
03:54En me disant, mais c'est ce qu'on vit actuellement, en tout cas en Europe.
04:00Après, ce n'est pas de moi.
04:01Je me suis rendu compte que ça venait de quelqu'un d'autre.
04:04Mais ça ne fait rien.
04:07J'ai repris ce terme pour vraiment dire qu'il faut quand même se poser la question du fait de savoir si on vit encore en démocratie.
04:17Certes, on a Emmanuel Macron qui dit toujours, oui, on n'est pas en dictature.
04:20Oui, on n'est pas en dictature, mais on n'est plus en démocratie.
04:24C'est la contraction de démocratie et de monarchie.
04:28C'est ça.
04:29Vous ne pensez pas que c'est le pouvoir du démon, la démonarchie ?
04:31Non, mais ça me plaît bien que certains y pensent, parce que ce n'est pas la première fois qu'on me le dit.
04:36Oui, parce que des fois, on se dit, quand on arrive à un tel point de décalage entre le réel et de ce que peuvent dire nos élites,
04:44il y a quelque chose de presque démoniaque.
04:47Mais non, c'était vraiment une contraction entre démocratie et monarchie.
04:51Et puis Macron, qui est pour moi un lacme de la forfaiture gauche-droite, tout qu'on a eu depuis 40 ans, incarne ça.
04:59C'est le roi président.
05:01Ensuite, Guillaume Bigot a écrit un très bon bouquin, Poupolophobie.
05:06Il a beaucoup mieux développé que moi, mais c'est ce que je mets en avant à travers tous ses livres.
05:11On a un roi monarque, on a une noblesse d'État, celle de Bourdieu, qui est là, l'État profond.
05:17On a un clergé, qui sont les médias, qui jettent un athème, qui excommunient, qui sanctifient.
05:26Et puis, on a le reste, le reste, on n'en parle pas, le tiers État.
05:30C'est ça, la démonarchie.
05:32Et puis, c'était la volonté d'instaurer des nouveaux concepts, des nouveaux outils intellectuels,
05:37parce que ça suffit de parler de démocratie au point où on est.
05:41Alors, surtout que la France disparaît au sein de l'Union européenne.
05:46Et puis, bon, peu de gens connaissent Bukowski, mais il a fait un très bon parallèle entre l'Union soviétique et l'Union européenne.
05:51Et on est en plein dedans.
05:52Enfin, il faut être bête, crétin, ou tellement dans les cimes en haut de la pyramide pour ne pas s'en rendre compte que le peuple, on s'en fiche.
06:02Il n'existe plus.
06:03Les nations, on s'en fiche.
06:04Alors, si, si vous êtes algérien, ukrainien, oui, ça, vous avez le droit d'être ultra-nationaliste.
06:10Les types, c'est des néo-nazis, ils ont le droit.
06:13Alors, effectivement, il y a quelques personnes qui s'insurgent là-dessus, Luc Ferry ou Klairsfeld.
06:20Mais non, c'est la grande démocratie.
06:23Ils défendent nos valeurs.
06:24Mais non, on est en Union soviétique d'Europe, moi, c'est ce que je dis.
06:28Et nous ne sommes plus dans le camp du bien, nous sommes dans le camp du mal,
06:30parce qu'on protège des, pour moi, des dictatures, j'espère que je ne choque pas tout le monde,
06:36comme l'Ukraine ou l'Algérie, où on enferme nos intellectuels, Wolem Sansal,
06:41qui nous alertent depuis X années sur le problème de l'islamisme,
06:45que tous ces gens-là ne veulent pas voir.
06:47Et puis là, récemment, ce journaliste, on en parle, mais ça fait un petit moment qu'il est en prison aussi,
06:50parce qu'il ne faut surtout pas parler avec les cabines en Algérie.
06:53Mais pareil, la dictature algérienne, il faut la laisser tranquille.
06:57Donc, non, nous ne sommes plus dans le camp du bien.
06:59– Vous me citiez aussi le nom de Georges Sorel en rapport à cette démonarchie,
07:05et qu'est-ce qui vous a inspiré ?
07:06– Alors là, c'est le hasard, l'autre partie de la réalité, comme disait Voltaire,
07:11c'est juste en cherchant le mot démonarchie,
07:14je me disais, je vais quand même vérifier si quelqu'un ne l'a pas trouvé,
07:16c'est là que je suis tombé sur son bouquin, très sympa le bouquin,
07:20qui parle très bien de la Vème République.
07:22Moi, je le mets à ma sauce, ça se verra au fur et à mesure des livres,
07:27c'est la raison pour laquelle on exerbe, dans chaque chapitre,
07:29je parle de, et on le voit aussi à la fin, dans les bibliographies critiques,
07:34je mets certains concepts et certains auteurs en avant pour mettre en avant ma subjectivité.
07:39C'est la seule façon d'être objectif, de mettre en avant sa subjectivité.
07:42Les gens sont libres de lire ou pas, les gens sont libres de se poser des questions ou pas.
07:46Moi, je fournis les informations, les livres à lire, faites-vous une opinion.
07:51Et la démonarchie, c'est comme ça que je la vois, et je vais la, on va dire,
07:56peaufiner au fur et à mesure des trilogies.
07:58Parce que ceux qui payent, c'est démonarchie, c'est le peuple,
08:01et c'est surtout les professions qui me paraissent pour moi essentielles à une société,
08:07c'est-à-dire les flics, les pompiers, les infirmières, les bibles.
08:12Et puis, on voit très bien que tout ça s'écroule.
08:14La santé s'écroule, l'école s'écroule, les tribunaux s'écroulent.
08:20Et bien, on le voit dans le quotidien de ces métiers.
08:22C'est la raison pour laquelle, vraiment, je suis parti de ça.
08:26Quand bien même ce soit des fictions, on se fait des milliers de contacts,
08:30des centaines d'interviews à travers toute la France.
08:31Et ce n'est pas facile, je le répète, quand on n'est personne.
08:34Parce que, voilà, il faut ouvrir les portes.
08:37Y compris quand parfois on tombe sur des gens qui sont connus,
08:39qui acceptent de rentrer dans le bouquin en tant que personnage,
08:43alors que c'est des personnages réels, mais qui accèdent.
08:47Parce qu'il y a des gens, quand même, qui voient que ça va mal
08:50et qui veulent que ça change.
08:52Pourquoi pas essayer d'abord par les idées ?
08:54Moi, je pense qu'on est vraiment dans les pénombres.
08:58C'était d'ailleurs le titre éponyme d'un de mes bouquins,
09:01Le siècle des pénombres.
09:02Je pense qu'on est en plein dedans.
09:04Voilà, de manière un peu, peut-être, présomptueuse,
09:07j'amène quelques lumières, parce qu'il y a des gens
09:09qui sont vraiment perdus, quand même.
09:11Alors, vous commencez votre ouvrage ainsi, votre roman,
09:13« Commençons par écarter les faits et vautrons-nous dans l'idéologie. »
09:19Oui, ça c'est une sentence fatale de Rousseau qu'on ne retient pas,
09:24mais c'est ce qu'on fait, systématiquement.
09:27Regardez le projet de loi qui a été mis en avant par les défis
09:30pour retirer les faits divers.
09:34Les journaux parlent trop de faits divers.
09:37Les faits, ça les gêne.
09:38Sauf que les faits divers, moi, je le développe.
09:41Enfin, ce ne sont pas des faits divers, ce sont des faits sociaux,
09:44mais dans le sens dur qu'il vient du terme.
09:46C'est vraiment un symptôme de quelque chose
09:48qui va très mal dans notre société.
09:50Mais ces gens-là, qui sont dans l'idéologie,
09:52alors, les filles, là aussi, on est à l'admé de la bêtise de gauche.
09:56Alors, ça peut surprendre,
09:57on sait que moi, je peux être de gauche aussi,
10:01mais je n'ai rien à voir avec ces gens-là.
10:03Alors, j'insiste, parce que je suis d'une gauche
10:07vraiment universaliste et paracialiste,
10:10d'une gauche socialiste et pas sociétale,
10:12d'une gauche inter, plus loin nationaliste,
10:16parce qu'elle n'est pas mondialiste ou européiste.
10:19Je n'ai rien à voir avec ces gens-là.
10:22La gauche du bon sens, la gauche qui, finalement,
10:25faisait qu'avant, on s'en fout,
10:27que ce soit des gens de droite ou de gauche, etc.
10:29Nous sommes unis par une langue, par une culture,
10:32par une histoire, dans un pays qu'on doit aimer.
10:34Enfin, c'est la première chose qui devrait être inculquée.
10:37Ce qu'avait compris Georges Sorel,
10:39homme de gauche au début du XXe siècle,
10:41qui s'était allié avec Charles Maurras
10:44pour créer ses cahiers du Cercle Proudhon,
10:47ces hommes de droite et de gauche
10:49qui avaient compris qu'au-dessus d'eux,
10:50l'intérêt, c'était celui de la France
10:51qu'il fallait protéger.
10:52Le problème, tout ce qu'on va retenir,
10:53c'est Charles Maurras,
10:54et puis on ne va pas aller dans le fond de la chose.
10:57Bon, moi, je vous dis, ça fait 30 ans
11:00que je suis traité de fachos, de trucs, de machins,
11:03surtout quand je dis que je suis encore de gauche,
11:06peu importe, ce n'est pas important.
11:08Ce qui est important, c'est d'essayer d'aller
11:09un peu au-delà de son nombril,
11:11comme le font beaucoup d'hommes et de femmes politiques,
11:14de se rappeler qu'on est juste 1,68 millionnème de la France,
11:19on n'est pas la République, comme dit Mélenchon,
11:22ou alors qu'on a des députés,
11:26enfin des Rima Hassan, des Dologus,
11:28le crétin de service,
11:31mais qui ne marchent même pas pour la France.
11:33L'un pour l'Algérie, l'autre pour la Palestine.
11:36On est en France.
11:37Moi, j'aimerais...
11:37Je suis fils d'immigré, je suis fils de prolo,
11:40ma langue maternelle, ce n'est pas le français,
11:42c'est l'espagnol.
11:43Eh bien, mon pays, c'est la France.
11:46J'aime ce pays, je me bats.
11:48C'est une sorte de combat que je...
11:51Là, je suis parti, c'est le grand œuvre de ma littérature,
11:54parce que ça fait 40 ans que j'écris,
11:56j'ai écrit plein de romans sur d'autres thématiques,
11:58mais là, je me donne 20 ans de travail.
12:00Ça ne va pas être compliqué,
12:02parce que j'ai déjà 60 ans,
12:04donc ça me fait finir à plus de 80 ans.
12:06Mais c'est mon combat,
12:08c'est ma façon de contribuer à reconstruire une nation,
12:13une nation forte.
12:14Ce mot, honnie par la gauche,
12:15honnie par la Mélenchonie,
12:17oui, Mélenchonie aussi,
12:19parce que leur nation,
12:21c'est la nation créole ou la Houma,
12:26voilà ce que c'est.
12:28Une nation, ce beau mot,
12:30je crois que j'ai terminé comme ça,
12:31ce premier mot,
12:32je ne me souviens plus très bien,
12:33je l'ai écrit il y a très longtemps,
12:35il y a 5 ans.
12:37C'est un beau mot.
12:39Comme on a des belles couleurs,
12:40on avait une belle constitution,
12:42avant qu'elle soit modifiée à tout voie,
12:44sans qu'on demande spécialement au peuple
12:46ce qu'il en pensait,
12:48comme ça a été le cas.
12:49Et là, si les gens me disent,
12:50ah, t'exagères, Jean-Louis,
12:52avec ton truc de démonarchie,
12:54enfin, on a voté en 2005 non pour cette Europe-là,
12:57qui nous promettait la paix et l'opulence,
12:59l'opulence, on ne l'a pas,
13:01et puis là, ils ne parlent que de guerre.
13:02Excusez-moi,
13:04mais ils s'en sont torché le cul
13:05de la volonté des Français.
13:08Ensuite, ils sont passés en catimini
13:09en faisant ce que j'appelle moi
13:10un coup d'État constitutionnel,
13:11parce que oui,
13:13c'est dans les clous de la loi,
13:14ce foutu État de droit,
13:15excusez-moi là encore,
13:16je regarde un peu ma tempérance,
13:18parce que j'ai tendance
13:19à me passionner rapidement,
13:20mais je suis fatigué
13:22de cet État de droit
13:23qu'on met en avant.
13:24Oui, du point de vue du droit,
13:27ça a été fait par eux,
13:28donc c'est sûr que ça rentre dans les clous,
13:30mais d'un point de vue éthique,
13:32c'est une catastrophe,
13:33c'est vraiment une catastrophe.
13:35Et si je peux parvenir
13:38à réveiller certains gens,
13:40certains gens, oui,
13:41j'adore cette phrase du Duc Léto
13:43dans un roman de science-fiction,
13:45dans le Dune,
13:46où c'est Paul Atreille qui dit
13:48« Le dormeur s'est réveillé,
13:49réveillez-vous, réveillez-vous »,
13:51parce que c'est bien que Essel disait
13:54« Indignez-vous ».
13:55Moi, je dis « Révoltez-vous », quoi.
13:58Pas d'une manière sédicieuse
13:59comme le dit Mélenchon.
14:03Je dis Mélenchon
14:03parce que je suis tombé
14:04sur une ancienne de LFI
14:07qui a été à très haut niveau,
14:09qui racontait un peu
14:09comment ça se passait,
14:10et c'est comme ça qu'elle l'appelle.
14:14On n'est pas forcé
14:14de ressortir des guillotines
14:17ou d'une violence
14:18qu'on sent comme ça messianique
14:22chez le discours des gens de LFI,
14:23puisqu'ils sont dangereux,
14:24ces gens-là.
14:25Les sédicieux, c'est eux.
14:26Les fascistes, c'est eux.
14:27Je cite toujours Pasolini.
14:29Oui, oui, si le fascisme revient,
14:31il viendra par la gauche.
14:32On ne peut pas taxer Pasolini.
14:35Il veut déjà de la gauche
14:36avec Michel Lini,
14:37avec Hitler.
14:38Si on gratte bien,
14:39toujours de la gauche.
14:40Regardez,
14:41même la collaboration française.
14:44Qui a mis Pétain au pouvoir ?
14:45C'est la SFO, les socialistes.
14:47Qui a le plus collaboré
14:50avec les nazis ?
14:51Je suis désolé.
14:52Ce ne sont pas les monarchistes.
14:53Ce ne sont pas même
14:54les gens de la cagoude,
14:55des croix de feu.
14:56Parce que ceux-là,
14:57ils ont été en résistance
14:57dès le début.
14:58Alors, ouais,
14:58dès que je dis ça,
15:00Jean-Louis était un fachot.
15:01Non, ce sont des faits.
15:03Ce qui m'intéresse dans ces livres,
15:04ce sont toujours
15:04de mettre en avant des faits.
15:06C'est la raison pour laquelle aussi,
15:07je ne pouvais pas retranscrire
15:09des centaines d'heures
15:11d'interviews que j'ai faites.
15:12D'autant que, par exemple,
15:13je vais faire des choses
15:14sur les services secrets,
15:15les militaires, en OPEX.
15:18Ils ont un devoir de réserve.
15:19Ils vont en taule.
15:20Y compris beaucoup de flics.
15:22Ils m'ont dit des choses.
15:22Ils vont en taule.
15:23Donc, je ne pourrais pas
15:24mettre ça en avant.
15:25Mais il y a toute une littérature
15:26scientifique qui existe
15:27et même profane.
15:28Moi, je la mets à chaque fois
15:29à la fin de mes bouquins.
15:30Ça peut sembler assez étrange
15:31pour un roman.
15:33Mais voilà,
15:34ils sont toujours accompagnés
15:36de cette bibliographie.
15:37Alors, vous parlez
15:38de la police,
15:39de l'institution
15:40dans votre roman,
15:42de ces policiers,
15:43de ces femmes policières
15:44en particulier.
15:45Pourquoi avoir choisi
15:46ce thème in fine
15:47qui la police
15:49reste le bras armé
15:51de cet état
15:52et probablement
15:53de cet état profond
15:54que vous dénoncez ?
15:55C'est ça.
15:56C'est le paradoxe
15:57et c'est le problème
15:57parce que
15:59les policiers
16:00sont les gardiens
16:01de la paix
16:01de la République.
16:04Avec le temps,
16:05on se rend compte
16:05de plus en plus
16:05que les gens en pouvoir
16:07s'en servent quand même.
16:08Comme Ulysse,
16:09on l'a très bien vu
16:10avec les gilets jaunes.
16:11Les gilets jaunes,
16:12il y avait des patrons
16:13qui disaient à leurs hommes
16:14« vous avez carte blanche
16:15pour dégager la rue ».
16:16Et puis,
16:16on a vu ce que ça a fait
16:17sur les gilets jaunes.
16:19Tirés dans la tête.
16:20Milliers de blessés,
16:22des dizaines de gens
16:23qui perdent leur œil,
16:24qui perdent leurs membres.
16:25On sort les blindés.
16:2710 000 arrestations,
16:28je crois,
16:29des comparations immédiates
16:30pour des primo-manifestants
16:31avec quasi-judiciaires vierges.
16:33Alors que,
16:34regardez les dernières émeutes
16:35qu'on a eues.
16:37L'emmerdeur,
16:37alors excusez-moi,
16:38je l'appelle l'emmerdeur
16:39parce que depuis qu'il a dit
16:41notre bon roi
16:43que ça m'intéresserait bien
16:45d'emmerder les non-vaccinés,
16:47moi,
16:47il m'a emmerdé vraiment
16:48pendant quelques années
16:49parce que ça,
16:51ça viendra dans les bouquins
16:52sur les soignants.
16:54Voilà.
16:56On ne va pas épiloguer là-dessus
16:57parce qu'il y a beaucoup à dire,
16:58mais je ne voulais pas
16:59être vacciné par ça.
17:00Mais il m'a beaucoup emmerdé,
17:01donc je l'appelle l'emmerdeur.
17:03Et quand il y a eu les manifs,
17:07après l'ange,
17:08le petit ange,
17:08la naëlle,
17:09la personne dira
17:11que le mec,
17:11c'est une racaille,
17:12excusez-moi,
17:13mais je sais par les flics,
17:15ils m'ont donné son profil.
17:18Eh bien,
17:18une minute de silence,
17:19la mère,
17:21c'est indigne son comportement.
17:23Je ne sais pas
17:24si vous avez vu les images.
17:25On comprend là
17:26comment fonctionnent
17:27certaines cellules familiales.
17:29Et le Macron,
17:30donc l'emmerdeur en chef,
17:31qui nous dit
17:31parce qu'il s'ennuyait.
17:33C'est parce que,
17:34non,
17:34on a mal fait
17:35les vacances scolaires,
17:36etc.
17:38C'est incroyable.
17:39Moi,
17:39je pensais aux Gilets jaunes.
17:41Je pensais aux Gilets jaunes
17:42et comment on les a écrasés.
17:44Mais vraiment,
17:45littéralement.
17:46C'était un beau mouvement citoyen
17:48qui a effrayé,
17:49à la gauche,
17:50y compris tous les syndicats,
17:51un coquerel qui disait
17:52la peste brune s'est répandue
17:54dans les rues.
17:55La peste brune.
17:56Oui,
17:56ils sont tellement habitués
17:57à incarner le prolétariat
18:00chez les immigrés,
18:02moi,
18:03je fais ce distinguo
18:04entre ce qui existait avant,
18:06les banlieues rouges,
18:07j'en parle dans mon bouquin,
18:07et puis les banlieues
18:08qui sont devenues vertes
18:09et noires actuellement.
18:11Et on parle toujours
18:11de classe populaire.
18:13C'est la raison aussi
18:14pour laquelle j'ai parlé
18:14de Zygmunt Bauman,
18:16la valeur des mots.
18:17Les mots perdent leur sens.
18:18Les classes populaires,
18:19c'est qui ?
18:19C'est les immigrés.
18:21Mais moi,
18:22je suis dans les classes populaires.
18:23Je ne suis pas un intello,
18:24je ne suis pas un bourgeois.
18:26J'ai eu la chance
18:27d'être dans une république
18:29qui permettait
18:29une université gratuite,
18:31qui m'a formé,
18:32qui m'a donné
18:33des outils intellectuels.
18:35Mon vécu,
18:37mes passions ont fait
18:38que j'ai fait mon travail
18:39de mon côté.
18:41Voilà.
18:42Je suis aussi fils d'immigrés,
18:46mais je suis catalogué
18:47comme un Français blanc.
18:48Tous nous,
18:49les fils de Polonais,
18:50fils d'Italiens,
18:51fils de Portugais,
18:52fils de...
18:52Enfin,
18:52toutes les générations précédentes
18:54aux immigrations
18:57maghrébines
18:57et maintenant
18:58noires subsaharriennes,
19:01on ne parlait jamais de nous.
19:03On s'intégrait,
19:04on s'assimilait
19:05et puis maintenant,
19:06voilà,
19:06c'est les pauvres,
19:07c'est les classes populaires,
19:08c'est les trucs.
19:09Et le Coquerel qui dit...
19:11Je ne suis pas sûr
19:12que ce soit Coquerel.
19:12En tout cas,
19:13c'était un député de la...
19:14Je le dis au cas,
19:15parce que ceux-là
19:15sont promptes aussi
19:16à utiliser les tribunaux.
19:17Alors moi,
19:18je serais très mal.
19:19Mais voilà,
19:20c'est la peste brune
19:21qui s'est répandue dans les rues.
19:22Mais non,
19:22la pauvreté n'a pas de couleur.
19:25Le marasme,
19:26le désespoir
19:27n'a pas de couleur.
19:28C'était des gens...
19:29Moi,
19:29j'y suis allé aussi
19:29avec les Gilets jaunes.
19:30J'étais parmi eux,
19:32comme tout,
19:33toutes les manifs...
19:34Là aussi,
19:34on oublie avec Macron
19:35toutes les manifs qu'il y a eu,
19:36les pompiers,
19:36les infirmières,
19:37même les avocats.
19:38Tout le monde...
19:39On oublie tout ça.
19:40Et justement,
19:41Jean-Luc Torres,
19:41puisque dans votre ouvrage,
19:42vous évoquez
19:43ces manifestations
19:44de policiers hors syndicats.
19:46Il faut le rappeler
19:47qu'il y avait eu lieu
19:47en 2016.
19:49Je ne crois pas
19:50que les conditions de travail
19:51des policiers
19:52se soient beaucoup améliorées
19:54depuis.
19:55pourquoi n'assiste-t-on pas
19:57à plus de manifestations
19:59de ces policiers
20:00qui se suicident ?
20:02Ils ont un des taux de suicide
20:03par corps de métier
20:04les plus élevés en France.
20:07La première trilogie,
20:08elle met en avant...
20:09Peu de gens le savent.
20:13Les CSP,
20:14où on rencontre
20:15le plus de suicidés,
20:16il y a les flics.
20:18Il y a aussi
20:18les personnes soignantes.
20:19Ils ne le savent pas.
20:20Puis il y a
20:20nos agriculteurs,
20:22éleveurs.
20:22Ceux-là,
20:23c'est une hécatombe.
20:25Le problème de la police,
20:27et c'est le problème
20:27de la République,
20:30c'est qu'elle fait
20:31beaucoup de communication.
20:32Alors là,
20:33pour vous ouvrir
20:34un truc au Sénat,
20:36à la Chambre des députés,
20:38telle commission
20:39va faire ça,
20:39on va réfléchir,
20:40je fais défiler
20:41un tas de gens,
20:41mais concrètement,
20:42il n'y a rien qui se passe.
20:43Vous parlez aux gens
20:44de terrain,
20:44alors oui,
20:46il y a de la com',
20:47il y a beaucoup de com',
20:48sur le terrain,
20:49il y a une chance,
20:50pire,
20:50ça empire.
20:51C'est-à-dire qu'il y a
20:51plus en plus de gens
20:52chez les flics,
20:53et là,
20:54je ne parle que des flics,
20:54je pourrais parler
20:55de toutes les autres professions,
20:56ils démissionnent.
20:57Mais pourquoi les policiers
20:58ne se révoltent-ils pas plus ?
21:01Ils sont en peur,
21:02ils sont armés,
21:03je dis,
21:03je n'appelle pas
21:03à l'insurrection,
21:05à ce qu'ils encerclent
21:06l'Elysée,
21:07encore que certains
21:08pourront en rêver.
21:09C'est ce qui a permis
21:10la révolution de 1789,
21:12c'est parce que
21:13peu de gens le savent.
21:13Mais pourquoi pas plus
21:14de mobilisation
21:15au sein de la police ?
21:16Alors,
21:16peu de gens le savent,
21:17le 13 juillet 1789,
21:18le Guerre royale
21:19s'est uni
21:20aux manifestants parisiens.
21:22Le Guerre royale,
21:23c'était la police
21:23de l'époque.
21:25J'ai toujours dit
21:26qu'en décembre 2018,
21:27c'est les flics
21:28qui sortaient d'un mouvement
21:29qu'on a appelé
21:30les giros bleus
21:31où ils mettaient en avant
21:32le fait qu'ils n'en pouvaient plus.
21:35Peut-être,
21:36s'ils avaient fait ça,
21:37on n'en serait pas là.
21:39Pourquoi ils ne le font pas ?
21:40Tout est fait
21:41pour que les fonctionnaires
21:44soient en autonome,
21:47individuels
21:47et écrasés par une hiérarchie
21:49qui est vraiment
21:50toujours sur leur dos.
21:52Et c'est la peur.
21:54C'est la peur qui fonctionne.
21:55Non, je ne dis pas ça,
21:55je ne fais pas ça
21:56parce que je vais avoir tel problème.
21:57Non, je ne dis pas ça,
21:58je ne fais pas ça
21:58parce que je ne vais pas
21:59pouvoir être muté là.
22:00Non, je ne dis pas ça
22:01parce que je ne vais pas
22:01avoir tel avancement.
22:02La pression hiérarchique
22:04dans ce corps de métier
22:05est incroyable.
22:07Je ne m'y attendais pas.
22:09J'ai eu beaucoup de surprises
22:09à chaque fois
22:10que je découvre des métiers.
22:12On dit toujours,
22:12enfin la gauche,
22:13les flics, blablabla.
22:14Non, c'est une profession
22:15qui est très surveillée,
22:17très réglementée.
22:18Et quand il y a des gens
22:19qui ont le malheur
22:20de mettre en avant
22:21certaines choses,
22:23croyez-moi qu'ils le payent.
22:24L'IGPN est la efficace
22:25pour ça.
22:25Moi, j'ai des...
22:27Parce que bon,
22:28comment je suis parvenu
22:29à avoir telles informations ?
22:31J'ai fonctionné un peu
22:32comme les ethnologues,
22:33les anthropologues.
22:33J'ai fait ami-ami
22:34avec ces gens-là
22:35et certains sont devenus amis.
22:37Et il y en a un,
22:39voilà, ça fait 20 ans
22:41qu'il passe son temps
22:42à l'IGPN,
22:43SIAT.
22:44Enfin, SIAT comme il sert
22:44à l'IGPN, SIAT.
22:46Juste parce qu'il pose
22:47les bonnes questions.
22:48Non, mais ça ne fonctionne
22:49pas bien comme ça,
22:49il faudrait faire ça, ça, ça.
22:50C'est-à-dire que la police,
22:52comme c'est le problème
22:53de la France,
22:54elle ne tient pas compte
22:55de la vie de terrain,
22:57du concret,
22:58des faits, du réel.
22:59C'est toujours le haut
23:00qui décide.
23:02Sauf qu'il y a un sacré
23:04choc de réalité
23:05entre ce qui est dit en haut
23:06et ce que vivent les fonctionnaires.
23:07C'est terrible.
23:08Justement, vous avez
23:09beaucoup recours
23:10à la violence
23:11dans votre roman.
23:12On se souvient,
23:13en 1999,
23:14le ministre de l'Intérieur,
23:15Chevènement,
23:15avait parlé des sauvageons.
23:17L'actuel ministre de l'Intérieur,
23:19lui, parle des barbares.
23:21Pourquoi est-ce que vous tenez
23:22à ce point
23:23à impacter le lecteur
23:24par cette violence à l'écrit ?
23:27D'abord, pour qu'il réalise,
23:29malgré les beaux plans de com'
23:30de tous les gouvernements
23:31de gauche, de droite
23:31et de l'extrême-centre
23:32qu'on a actuellement
23:33qui sont passés,
23:34rien ne change.
23:35Ça empire.
23:37Les sauvageons,
23:38quand c'est sorti,
23:38le terme à l'époque,
23:39ça a été une déflagration.
23:40C'était insupportable
23:41pour la gauche.
23:42Il ne fallait surtout pas
23:43parler de sauvageons.
23:43surtout quand on désignait
23:45les jeunes.
23:46Les jeunes,
23:46c'est toujours les jeunes
23:47issus de l'immigration,
23:48je suis désolé.
23:49Et l'immigration,
23:50que maghrébine,
23:51que africaine.
23:52Parce que l'immigration
23:53espagnole, italienne,
23:55portugaisienne,
23:55ils s'en fichent.
23:58Elle ne pose pas de problème.
23:59On est dans les rails.
24:00Elle ne pose pas de problème.
24:02Donc,
24:02utiliser ce terme
24:03de sauvageons,
24:04c'est ce qui a choqué
24:05le début du mouvement
24:06en 2016
24:06parce que le terme
24:07a été employé.
24:10Des gens ont été brûlés.
24:11Vous connaissez un peu
24:13les détails.
24:13Ça a été terrible
24:14parce qu'il leur arrivait
24:14à ces flics.
24:16Et parler de sauvageons,
24:16oui, c'est des barbares,
24:18c'est des assassins.
24:19Il faut arrêter
24:19de parler de sauvageons.
24:21Et comme à l'époque,
24:22la gauche ne supportait pas
24:23en 1999
24:24le terme de sauvageons,
24:25la gauche actuellement
24:25ne supporte pas
24:26le terme de barbare.
24:27En plus,
24:27ça renvoie à Oberton
24:28que j'ai lu
24:30en connaissant les flics
24:32parce que c'est les flics
24:33qui lisent beaucoup Oberton
24:34parce qu'ils disent
24:34au moins en voilà un
24:35qui parle du réel.
24:37C'est vrai.
24:38Moi, je me suis rendu
24:39toujours par hasard.
24:40Je regarde très, très peu
24:41la télé.
24:42J'étais tombé
24:43sur l'émission
24:44que faisait Ruckier
24:45où Oberton avait été invité.
24:47C'est la première
24:47et la dernière fois,
24:48je crois,
24:48qu'il est passé
24:48au service public.
24:49Le France Orange Mécanique.
24:50Oui.
24:51Ils l'ont traité
24:52comme un fachot
24:53en disant n'importe quoi
24:54parce qu'il faut lire le livre.
24:56C'était incroyable.
24:58Ces gens refusent le réel.
25:00Si je pouvais
25:00prendre le bouquin
25:01et le lancer
25:03dans la tête,
25:04je me disais
25:04ça aura peut-être
25:05un impact
25:05parce qu'ils sont préservés.
25:07Et c'est ça le problème.
25:09Et les gilets jaunes,
25:10pourquoi ils ont fait aussi peur ?
25:12Parce que non seulement
25:12ils occupaient les ronds-points
25:13mais ils allaient
25:14tiens, voilà,
25:16je vais me foutre
25:16devant la maison
25:17de tel député.
25:18Tiens, je vais me mettre là.
25:19Ils ont eu peur.
25:19Ils ont occupé le terrain.
25:20Ils ont occupé le terrain
25:21et puis ils se sont rapprochés
25:22des élites
25:23et elles ont eu très peur.
25:24Votre préfacier,
25:25je le rappelle,
25:26Philippe Bornet dit
25:27ceci,
25:28de vous persuader
25:29de bonne foi
25:30être de gauche.
25:31Il a traversé
25:31l'échiquier politique
25:32suivant la diagonale du fou
25:34pour se retrouver
25:35à côté
25:35de Jean Jaurès
25:37persuadé que la nation
25:38est la seule richesse
25:39des prolétaires.
25:40Vous êtes Jean-Louis Torres
25:41d'origine espagnole.
25:42Vous vous dites
25:43aujourd'hui français.
25:44Qu'est-ce que vous constatez ?
25:46Qu'est-ce que vous ressentez
25:47quand on dénigre
25:49à ce point
25:50la nation
25:51de la France ?
25:52Je...
25:54Surtout que ça vient
25:55des plus hautes instances
25:56de nos députés.
25:58Je suis abasourdi.
26:03Brigoli,
26:04Serge Brigoli,
26:04j'aime beaucoup.
26:06Jean-Paul Brigoli.
26:07Jean-Paul, pardon.
26:08Je me sers beaucoup
26:09de ses bouquins
26:10quand je vais parler
26:11des profs.
26:12Je parle souvent
26:12du protocole
26:13de Lisbonne,
26:15encore une directive européenne
26:16de 1989
26:17qui pose...
26:18On a besoin
26:19de 10% de gens
26:20qui dirigent
26:21et 90%
26:22d'exécutants
26:23comme ça
26:24malléables
26:24et consommateurs.
26:26Ça fait 30 ans
26:29qu'ils font ça.
26:3130 ans que j'ai l'impression
26:32que c'est
26:34une sorte de lavage
26:34de cerveau
26:35avec les médias
26:36qu'on a
26:36qui font plus...
26:37C'est même plus
26:38de la propagande.
26:39C'est de la désinformation.
26:43La nation,
26:43c'est devenu quelque chose...
26:46C'est ce que disait
26:46Bukowski.
26:47Je ne sais pas
26:47si je l'ai déjà dit,
26:48mais je le redis
26:49parce que c'est important,
26:50qui faisait une analogie
26:51entre l'Union soviétique
26:52et l'Union européenne.
26:54La volonté première
26:55de l'Union soviétique,
26:56et ça,
26:56peu de gens le savent,
26:58c'était d'effacer
26:59les États-nations,
27:00d'effacer les cultures,
27:01d'effacer les ethnies,
27:02d'effacer les religions,
27:03d'effacer l'histoire,
27:04d'effacer le réel,
27:05d'effacer les faits.
27:07Parce que le réel,
27:07c'est quoi ?
27:08C'est une accumulation
27:08de faits,
27:09bien sûr qu'ils deviennent
27:10subjectifs par la perception
27:11des uns et des autres,
27:12mais c'est le réel.
27:13L'Union européenne,
27:14c'est ce qu'elle fait.
27:15Et la France bille en tête
27:16avec l'emmerdeur en chef
27:18qui rêve déjà
27:19d'être le premier président
27:20de l'Union fédérale
27:22des États-Unis d'Europe.
27:25Je trouve ça affligeant.
27:26Ce qui me procure
27:28beaucoup de plaisir
27:30et qui me fait beaucoup de bien,
27:32c'est que je crois
27:32qu'il y a une belle résistance.
27:33et pas seulement à droite.
27:35Ça, la droite...
27:37Je ne vous parle pas
27:39de la droite de gouvernement,
27:42la droite lâche
27:42qu'on a eue depuis 40 ans.
27:46Quand je dis
27:47penser de gauche et de droite,
27:48je nous renvoie,
27:50on va dire,
27:50à la fin du 19e,
27:52début du 20e,
27:52où ça fonctionnait encore
27:53à peu près,
27:55voire fin de la 4e République
27:56avec Charles de Gaulle.
27:59Parce que là,
27:59la gauche et la droite
28:00qu'on a depuis 40 ans,
28:01c'est une honte.
28:02Le mot nation,
28:03et Tony,
28:04la culture française
28:06est détestée.
28:08Les mots rance,
28:09mièvre,
28:11écœurant viennent
28:12dès qu'on parle
28:13de culture française.
28:15Dès qu'on parle
28:16de la France,
28:16c'est la République.
28:17Mais ce n'est pas
28:17la République,
28:18la France.
28:19Il y a quand même
28:19un mille ans de monarchie.
28:21La monarchie,
28:22ce n'est pas que Louis XVI.
28:23Et puis,
28:23ce n'est pas que...
28:24Il faut accepter ça.
28:25C'est ce qui fait
28:26la richesse d'un pays.
28:27C'est justement
28:27tellement de choses différentes.
28:29Et alors moi,
28:30tout de gauche que je suis,
28:31je le rappelle.
28:32Jean-Louis,
28:32tu es un monarchiste,
28:33j'aime bien ce qu'a fait.
28:34J'aime bien Napoléon.
28:37À quoi on le voit
28:37du maintenant ?
28:39Moi, j'aime bien
28:39les grands hommes.
28:41Jean-Louis,
28:42tu es un bon apartiste,
28:43je suis estamoqué.
28:46Mais c'est aussi
28:46la raison pour laquelle
28:47je mets ça en avant
28:48en bleu, blanc, rouge.
28:49Tiens,
28:50rien que pour les emmerder,
28:51pour faire comme
28:52l'emmerdeur en chef,
28:53bleu, blanc, rouge,
28:54ça vaut le coup
28:54qu'on se batte
28:55parce que tous les pays
28:56n'ont pas notre histoire.
28:58On parle toujours
28:58de grands peuples.
28:59Je voyais Rotailleux
28:59qui disait
28:59le peuple ingénieur,
29:00ce grand peuple.
29:01Qu'est-ce qu'il a fait
29:04le peuple algérien ?
29:05Je ne veux pas
29:06m'étendre là-dessus
29:07parce que c'est spécial
29:09dans le tome 2.
29:09Moi, je rappelle
29:10dans un chapitre,
29:11je rappelle un peu
29:11l'Algérie, le Maghreb
29:12et le problème
29:14arabo-musulman en Europe.
29:15Mais le peuple français,
29:17je suis désolé,
29:17regardez l'histoire.
29:18Qu'est-ce qu'il a apporté ?
29:20Oui, là, il y a un peuple.
29:21Mais pourquoi ?
29:22Parce qu'il y a une nation
29:22et la nation,
29:24oui, le mot a été mis
29:25en avant par la République,
29:26mais elle existait,
29:27cette nation française,
29:28dans la monarchie française.
29:30Et puis, je suis désolé,
29:31monsieur, dame,
29:33je dis souvent,
29:34j'aime bien faire le type
29:35un peu vulgaire,
29:36c'est souvent des petits
29:37bobos bourgeois,
29:38enfin, épais comme ça,
29:39qui ne savent pas
29:40ce que c'est travailler,
29:41qui ne savent pas
29:41ce que c'est galérer,
29:42qui ne savent pas...
29:43Moi, je suis passé
29:43par tout ça, quoi.
29:44Et j'ai beaucoup de plaisir
29:46à voir des gens
29:47qui ont dit
29:47c'est des crétins incultes,
29:49c'est des fachos,
29:50ils votent RN ou machin truc.
29:53Allez, attendez, allez.
29:55Je vais me lancer
29:55en parlant de courage.
29:56J'ai été très marqué
29:57par un texte de Solzhenitsyn,
29:59Le déclin du courage.
30:00C'est vraiment un texte
30:02que tout le monde doit lire.
30:04Le courage, c'est
30:05oui, je suis de gauche,
30:06depuis 2017,
30:07la première et dernière
30:08émission de télé que je fais,
30:10je vote RN.
30:11Pourquoi ?
30:12Parce que c'est les seuls,
30:15par exemple,
30:15qui mettent en avant
30:16le référendum
30:18d'initiative citoyenne.
30:18On pourra en parler
30:19des heures,
30:20cher Jean-Louis Torres.
30:21Je pense qu'on aura bien
30:22compris votre message.
30:24En tout cas,
30:24j'invite nos téléspectateurs
30:26à lire votre roman
30:28Les Bleus de l'âme,
30:30Bleu, Blanc, Rouge,
30:31La démonarchie française.
30:33Merci à vous, monsieur.
30:34Merci à vous
30:35de m'avoir invité.
30:35Sous-titrage Société Radio-Canada
30:38Sous-titrage Société Radio-Canada
30:40Sous-titrage Société Radio-Canada
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