- 02/07/2025
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Sébastien Ménard
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-07-02##
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NewsTranscription
00:00Les vrais voix sud radio, 17h-19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:06Fédis Cécile de Ménibus ? Eh bien ça tombe bien, elle est là.
00:10Vous avez dit Philippe...
00:11Mais ça fait deux Ménibus, mais il n'y en a qu'une, elle est punique, elle est remplaçable.
00:14Heureusement qu'il n'y en a qu'une, parce que ça serait compliqué quand même.
00:16Ça fait l'heure que vous avez dit que vous étiez deux.
00:18Bah oui, on est deux. On est tous un peu deux dans notre tête, soyons clairs.
00:22Au moins, au moins, au moins, au moins, au moins, au moins, au moins, au moins deux.
00:26J'ai envie de dire, parce que parfois, on voit des trucs, mais bon, on ne va pas balancer, on n'est pas là pour ça.
00:31Quoique, on pourrait.
00:32Philippe Bilger est avec nous, Françoise de Goua, Sébastien Ménard, et bien entendu, Philippe David, et tout de suite, le grand débat du jour.
00:38Les vrais voix sud radio, le grand débat du jour.
00:42Père d'élève scolarisé dans l'établissement, époux d'une professeure de bétarame, président du conseil départemental,
00:5020 ans député de la circonscription, ancien ministre de l'éducation nationale,
00:56saisie à de multiples reprises de ces violences, vous avez toujours affirmé n'avoir rien su, rien vu, rien entendu.
01:04Je n'ai jamais été informé. Est-ce que vous croyez que nous aurions scolarisé nos enfants
01:09dans des établissements dont il aurait été soupçonné ou affirmé qu'il se passe des choses de cet ordre ?
01:17Depuis le milieu des années 90, vous saviez, et alors que vos fonctions successives vous permettaient de protéger ces enfants,
01:26pendant 30 ans, vous avez choisi l'OMERTA.
01:29Et donc, face aux violences à bétarame, la commission d'enquête parlementaire agrémentée de 50 recommandations,
01:37on appelle à reconnaître la responsabilité de l'État à créer un fonds d'indemnisation et à multiplier les contrôles d'internat.
01:43Alors, parlons vrai. Est-ce que pour vous, il faut revoir les modalités des contrôles dans les établissements scolaires ?
01:49Et à cette question, bétarame, faut-il reconnaître la responsabilité de l'État pour la défaillance des contrôles ?
01:54Vous dites oui, à 95%. Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
01:59Notre invité, Wilfried Hulot, est avec nous, membre du collectif de victimes scolarisé à bétarame entre 1990 et 92,
02:06et il a déposé plainte la semaine dernière pour agression sexuelle.
02:10Wilfried Hulot, merci d'avoir accepté notre invitation à Sud Radio.
02:14Philippe Bilger.
02:15Alors, encore une fois, avec la conscience de caractère très subjectif de ce que je vais dire,
02:24je suis un peu lassé, maintenant, par la persistance des attaques contre François Bayrou.
02:32Ça commence à suffire.
02:35Il me semble qu'on avait fait justice d'accusations très injustes,
02:39mais apparemment, ça n'était pas suffisant.
02:42Deuxième élément, j'en ai un petit peu assez aussi,
02:46non pas du fait qu'on ait fait une commission d'enquête
02:49et que celle-ci a abouti à 50 recommandations,
02:54dont notamment le besoin de multiplier les contrôles,
02:59mais par le fait que la France,
03:03lorsqu'elle a été confrontée à un problème infiniment grave,
03:08pose comme priorité le fait qu'il faudrait immédiatement sanctionner les responsables.
03:13Ce qui compte aujourd'hui, c'est que les 50 recommandations
03:18que je suppose lucides et pertinentes de la commission
03:22soient appliquées et exécutées.
03:26Pour le reste, on peut peut-être sortir,
03:30pendant quelque temps,
03:31de cette espèce de guerre civile permanente
03:34où on a envie de trouver des responsables
03:37pour les sanctionner,
03:39même s'ils n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé.
03:42Je pense que vous êtes bien trop,
03:44vous jetez l'éponge,
03:45enfin, je veux dire, vous effacez avec votre éponge magique
03:48la responsabilité de François Bayrou.
03:50Mais François Bayrou a cet art consommé,
03:52en réalité, depuis 30 ans,
03:54de se faire passer pour un juste,
03:55pour quelqu'un de noble.
03:56En réalité, il passe tout le temps entre les gouttes.
03:59François Bayrou,
04:00c'est quelqu'un qui a une responsabilité dans Bétarame.
04:03Et vous dites,
04:04ok, j'en ai marre qu'on l'attaque,
04:06mais il est attaquable,
04:07sur tant et tant de sujets.
04:08D'ailleurs, il a tellement été attaquable
04:09qu'il a dû quitter le gouvernement d'Emmanuel Macron,
04:12au bout de quelques mois,
04:12à cause de son procès sur les assistants,
04:14même s'il n'a pas été qu'on avait personnellement...
04:16Donc moi, je n'ai pas envie
04:18de faire de François Bayrou
04:19une sorte de chevalier blanc,
04:21et encore moins de me faire prendre
04:22à son débit,
04:24supposément rempli de sagesse,
04:26de professeur agrégé,
04:27spécialiste des humanités.
04:29François Bayrou est quelqu'un
04:30d'extraordinairement roué,
04:32d'extraordinairement politicard.
04:34François Bayrou est quelqu'un
04:35qui pense fondamentalement à lui
04:37et à sa carrière.
04:38Donc, je vous trouve
04:39vraiment trop léger, Philippe,
04:41dans votre façon,
04:42je vous le dis, mon cher ami,
04:43de passer l'éponge
04:44sur la responsabilité de François Bayrou.
04:46Sébastien Ménard.
04:47Moi, je suis très emmerdé,
04:49parce que ça s'est passé
04:50dans mon département,
04:51cette histoire.
04:53Et ce département a été présidé,
04:56comme ne l'a pas dit
04:57François Sdogoua,
04:58mais si elle le sous-entend,
04:58par François Bayrou,
04:59il a été la figure tutélaire,
05:01politique,
05:02omnipotente,
05:04très puissante,
05:04de ce département,
05:05et il l'est encore aujourd'hui.
05:07Voilà.
05:08Donc, ce qui paraît...
05:09Alors, soit, effectivement,
05:10vous avez raison,
05:12M. Philippe Bilger,
05:13François Bayrou dit vrai,
05:15et j'espère qu'il dit vrai,
05:18et j'ai une intuition
05:20qui me dit qu'il dit vrai,
05:22mais ça paraît...
05:23En tout cas, je peux comprendre
05:24qu'un certain nombre
05:25de ces détracteurs
05:25ou contradicteurs
05:26n'adhèrent pas à cette thèse-là,
05:28parce que ça paraît tellement gros.
05:31L'affaire est tellement abominable,
05:32tellement dévastatrice,
05:35je dirais, pour des gens,
05:37pour la vie d'un territoire,
05:38pour un pays tout entier,
05:39que je me demande
05:40comment les édiles locales,
05:43celles et ceux qui ont conduit
05:44au destin de ce département,
05:45et qui le conduisent encore.
05:47Évidemment.
05:48Je me demande
05:48comment on a pu passer
05:49à côté de ça.
05:50Donc, si je dois répondre
05:51à la question,
05:52faut-il reconnaître
05:52la responsabilité de l'État
05:53pour la défense des contrôles ?
05:55C'est oui,
05:55et mille fois oui.
05:57Voilà.
05:57Alors, est-ce que c'est
05:58dans cette défaillance,
06:00il y a François Bayrou,
06:01il n'y a pas François Bayrou ?
06:02Mais je suis comme vous.
06:03J'en ai marre
06:03qu'on accable
06:04les uns et les autres.
06:05Je suis d'accord avec vous.
06:06Mais dans une autre mesure,
06:09je comprends aussi
06:11Françoise de Gouin.
06:11Ils ne sont pas en sucre.
06:13Avec nous,
06:13Wilfried Hulot,
06:14membre du collectif de victimes
06:15scolarisé à Betaram
06:16de 90 à 92.
06:18Il a déposé plainte
06:19la semaine dernière
06:19pour agression sexuelle.
06:21Wilfried Hulot,
06:22est-ce que les conclusions
06:23de la commission d'enquête
06:25parlementaire
06:25avec ses propositions
06:26vous paraissent à la hauteur
06:28ou il en faudrait plus ?
06:31C'est déjà un bon pas en avant,
06:33mais il en faudrait quand même
06:34un peu plus.
06:35Parce que bon,
06:37ce qui fait aujourd'hui mal,
06:39c'est de voir
06:40cette bataille politique
06:41qui cache,
06:42on va dire,
06:42le combat des victimes.
06:44Parce que tout le monde
06:45se chamaille.
06:46Mais les victimes,
06:47on en parle de moins en moins.
06:49On les met au second plan.
06:50Alors,
06:51c'est quand même aujourd'hui
06:51le plus important.
06:53Et bon,
06:53il y a des mesures
06:54qui vont dans ce sens-là
06:55qui ne doivent pas perdre de temps
06:57parce que certaines mesures
06:58ont déjà été proposées
07:00par la civile
07:01et on se demande
07:03si elles étaient vraiment appliquées.
07:04et aujourd'hui,
07:06le plus dur,
07:07c'est est-ce que les politiques
07:09vont avoir le courage
07:10que toute cette génération
07:12d'adultes,
07:13alors Bayrou,
07:14pas Bayrou,
07:14ça,
07:15c'est pas mon débat,
07:16n'a pas eu le courage
07:18de faire ces années-là.
07:20Notamment depuis
07:21la médiatisation
07:22des affaires
07:24en 1996 et 1998.
07:25Donc,
07:26est-ce qu'ils vont
07:26tous s'entendre
07:27pour faire avancer
07:29les choses
07:29pour qu'enfin,
07:30on protège les enfants ?
07:31Wilfried Hulot,
07:32est-ce que je peux vous demander
07:33de nous raconter
07:34un peu votre histoire
07:35et de savoir
07:37si à ce moment-là
07:38vous en avez parlé,
07:39à qui
07:40et comment ça se passe
07:41à cette période-là ?
07:43Vous n'êtes pas obligé.
07:45Oui,
07:45ça ne me dérange pas,
07:46j'en ai déjà parlé
07:46sur d'autres chaînes.
07:49Moi,
07:49je suis rentré
07:50parce que comme beaucoup
07:51de gamins,
07:52j'ai redoublé,
07:52donc en général,
07:53petit hurleau,
07:54tu es à Betaram.
07:56Donc,
07:56j'ai fini à Betaram
07:57et...
07:58Benasse !
08:00Malheureusement,
08:00mon histoire ressemble
08:01à beaucoup de celles
08:02de mes camarades.
08:04Je me suis retrouvé
08:05dans le bureau
08:05du directeur de l'époque,
08:07M. Caricard,
08:08où il a tenté
08:10de m'agresser sexuellement,
08:11il n'a pas pu aller
08:11jusqu'au bout des choses
08:12parce que je ne me suis pas
08:13laissé faire.
08:15Mais après,
08:15pendant deux ans,
08:16j'ai subi les violences
08:17individuelles et collectives
08:18que mes camarades
08:21ont aussi subies.
08:23Et en parler,
08:24non,
08:25parce que c'est difficile.
08:27Quand ça remontait,
08:28j'avais des épisodes
08:29de ma vie
08:30qui étaient très compliquées.
08:33Donc,
08:34ce n'est pas facile
08:35d'en parler
08:35et je n'en ai jamais parlé
08:37à mes parents.
08:37Et entre vous ?
08:39Entre élèves ?
08:40Entre élèves,
08:41comme...
08:42Alors,
08:43ça fait sursauter
08:44certaines générations
08:46d'adultes,
08:47mais on n'en parlait pas
08:48entre nous,
08:48on ne disait pas clairement
08:49les choses.
08:50On pensait qu'on était seuls
08:51parce qu'ils avaient
08:52cette mécanique
08:53d'isoler l'enfant
08:54et de faire croire
08:55qu'il était le seul
08:56à subir ces choses-là.
08:57et c'est là
08:59où les parents
09:00étaient quand même
09:00diaboliques.
09:02C'est qu'ils avaient
09:04une méthode
09:05qui était quand même
09:06bien huilée
09:07et qui leur a permis
09:08de durer aussi longtemps
09:09les années 50
09:10jusqu'aux années 2000.
09:11Merci Wilfrid.
09:14Si vous le permettez,
09:16une question.
09:17Et d'abord,
09:18après mon point de vue,
09:19bien sûr,
09:20la plus grande compassion
09:22et indignation
09:23pour ce que vous avez subi.
09:25Mais j'aimerais connaître
09:27votre point de vue
09:28de victime.
09:29Ce qui importe
09:30pour une victime,
09:31est-ce que c'est
09:32de voir sanctionner
09:34les faits
09:36dont elle a été
09:37gravement atteinte
09:39ou est-ce que
09:40c'est de savoir
09:42que le futur
09:43ne connaîtra plus jamais
09:46de telles catastrophes ?
09:49Alors,
09:49moi je vais vous dire
09:50que c'est les deux.
09:51Moi,
09:51mes deux principaux
09:53tortionnaires
09:53sont décédés
09:54donc la justice,
09:55voilà,
09:57elle n'aura pas lieu.
09:58Mais aujourd'hui,
10:00à titre personnel,
10:01parce que je parle
10:01comme mon nom,
10:02pour moi,
10:03tout le monde doit
10:04assumer ses responsabilités
10:05que ce soit
10:06les premiers,
10:07les tortionnaires
10:07qui nous ont
10:08maltraités,
10:09les politiques,
10:11les adultes
10:12qui n'ont rien fait
10:13à ces époques-là,
10:14à différentes époques
10:15quand ils ont su,
10:16tout le monde doit,
10:17je veux dire,
10:18tout le monde doit
10:18subir, on va dire,
10:20la punition
10:20parce qu'ils ont failli.
10:23Ils avaient
10:23une fonction
10:25que ce soit
10:25politique
10:27ou même
10:28d'emploi
10:29qui travaillait
10:30dans l'éducation,
10:31dans les contrôles,
10:31tout le monde
10:32a ses responsabilités.
10:33Ils ont failli
10:34aujourd'hui
10:34quand on fait une erreur,
10:36malheureusement,
10:37il faut la payer
10:38après à différents
10:39degrés,
10:39c'est sûr,
10:41mais déjà,
10:41quand on voit
10:42des tortionnaires
10:42qui aujourd'hui
10:43échappent à,
10:45on va dire,
10:47à d'éventuelles
10:48condamnations
10:49dues à la prescription,
10:52ça,
10:52c'est plus difficile,
10:53le politique
10:54passe au second plan,
10:54c'est surtout eux
10:55les grands premiers
10:56qui font mal
10:58à mes camarades
10:59qui ne peuvent pas
10:59avoir justice.
11:01Et je suis d'accord
11:02avec vous,
11:02maintenant,
11:03qu'est-ce qu'on fait
11:03de ce qu'on a ?
11:04Tout le monde sait,
11:05la France le sait maintenant,
11:06les politiques le savent,
11:08et bien,
11:08à eux de faire ce qu'il faut
11:09pour que ça ne se nouvelle pas.
11:10Et puis,
11:11s'ils ne font rien,
11:11et bien,
11:12s'ils font comme
11:13leurs prédécesseurs
11:14sur les années 90
11:15quand les affaires
11:15ont été légatisées,
11:17ils seront complices
11:19de tout ce qui arrivera
11:20aux enfants
11:20aujourd'hui et demain.
11:23S'ils n'auront rien fait.
11:25Alors,
11:25ils peuvent le faire.
11:27Je pense qu'on ne mesure pas,
11:28c'est très émouvant
11:29ce que vous dites,
11:29parce qu'on ne mesure pas
11:30qu'est-ce que c'est
11:31une vie dévastée
11:32par une agression sexuelle
11:33quand on est un enfant,
11:33et même une agression physique.
11:35C'est une vie entière.
11:36C'est une vie psychologique.
11:37Je pense que c'est une vie entière
11:38que vous combattez
11:40contre ce chagrin
11:41et cette faille,
11:41j'imagine,
11:42Wilfried.
11:44À mon niveau,
11:44oui,
11:45c'est un camarade
11:48qui parlait
11:49d'élèves,
11:50de petits,
11:52de deuxième personnages
11:53sombres
11:53qui le tourmentaient.
11:55Et oui,
11:56ça nous touche
11:57quand on discute entre nous.
11:59Ça nous travaille
11:59tous les jours.
12:00Wilfried,
12:00pardon de vous couper,
12:03ça a dû être un choc terrible
12:04pour, j'imagine,
12:05votre famille
12:06qui tout à coup
12:07est tombée dans l'armoire
12:09quand même.
12:10Alors,
12:11oui,
12:11parce que
12:12moi,
12:14tout est remonté
12:15suite à des photos,
12:17des échanges
12:17au mois de février-mars.
12:21Donc,
12:21c'est très récent.
12:22Ma mère est décédée,
12:23donc elle ne sait pas,
12:25elle ne peut pas,
12:26voilà,
12:26elle n'est pas là,
12:27malheureusement.
12:27J'aurais aimé lui en parler.
12:28Mon père,
12:32je n'ai pas de nouvelles,
12:32donc vous voyez,
12:33cette génération
12:34en fait un peu.
12:36Je partage.
12:37Oui.
12:38Et
12:38aujourd'hui,
12:40j'ai la chance
12:40parce que je fais mesure
12:41par rapport à beaucoup de camarades,
12:42j'ai la chance
12:43d'avoir une femme
12:43et des enfants.
12:45Ça a été très dur
12:46d'en parler.
12:49Aujourd'hui,
12:49ça t'est fait,
12:50ça s'est fait
12:50plusieurs semaines après.
12:51J'ai mis beaucoup de temps
12:52à discuter
12:53avec ma femme
12:54et ma fille
12:55aujourd'hui
12:55qu'à 15 ans.
12:56mais j'ai pu discuter
12:58et partager
12:58avec eux
12:59ma douleur
13:01sans leur donner
13:02le poids
13:02de cette
13:03douleur intense
13:10qui nous travaille
13:11tous les jours.
13:12Sébastien Ménard
13:13veut réagir.
13:14Moi,
13:14quand je vous entends,
13:15ça conforte
13:16ce que,
13:17modestement,
13:18je pense.
13:19Il faut être
13:19impitoyable
13:21avec celles et ceux
13:22qui viennent
13:23trahir,
13:24abuser,
13:26piétiner
13:27l'autorité morale,
13:29l'autorité pédagogique,
13:31l'autorité sociale.
13:33C'est tellement,
13:35tellement,
13:35tellement dur
13:36ce que vous nous racontez
13:38et moi,
13:41Cécile m'a repris
13:42parce que j'envoyais
13:43des SMS à ma femme
13:44qui écoute
13:44et nous,
13:45on a des enfants.
13:46C'est abominable.
13:48Donc,
13:49la réponse,
13:50elle doit être impitoyable
13:5110 ans après,
13:5220 ans après,
13:5330 ans après,
13:5340 ans après.
13:54Elle doit être
13:55impitoyable.
13:57Allez,
13:57le 0826 300 300.
13:59Wilfried est avec nous.
14:00C'est Simon,
14:01notre vrai voix du jour.
14:02Oui,
14:02bien sûr,
14:03Simon,
14:03pardon,
14:04il est avec nous.
14:04Bah oui,
14:04il est avec nous,
14:05Wilfried.
14:05Alors,
14:07Simon,
14:07qu'est-ce que vous en pensez ?
14:08Déjà,
14:08le témoignage de Wilfried
14:10est vraiment bouleversant.
14:11Ça,
14:11je pense qu'on est tous
14:12d'accord là-dessus.
14:13Je ne suis pas du tout surpris
14:14parce que,
14:15bon,
14:15évidemment,
14:16c'est toujours des actes,
14:18quand on a subi des actes
14:19comme ça,
14:20c'est toujours difficile
14:21de pouvoir s'exprimer
14:23et puis de pouvoir supporter
14:25ce genre de dérapage.
14:28Je voulais revenir,
14:29par contre,
14:29sur l'histoire.
14:30C'est plus que des dérapages.
14:31Là,
14:31on est dans un drame.
14:33Oui,
14:33bien sûr,
14:34bien sûr.
14:34C'est pour moduler un peu
14:36le côté dramatique des choses,
14:38malheureusement.
14:40L'histoire aussi de Bétarame,
14:42le problème,
14:43c'est qu'on en a fait trop
14:44en histoire politique
14:45et non pas,
14:46on ne s'est pas penché
14:47réellement sur le problème.
14:49Et là,
14:49Wilfried l'a dit très justement,
14:51ce qui concerne lui,
14:53c'est son cas
14:53et ses camarades
14:54qui ont été victimes
14:55de violences
14:56et de sévices sexuels,
14:57mais pas à pas,
14:58le côté politique
15:00devrait devenir
15:00un second plan.
15:02Voilà,
15:02donc,
15:03si vraiment,
15:04il y a un problème politique
15:06derrière.
15:07Après,
15:07c'est l'éducation nationale
15:08qui doit revoir
15:09un peu sa copie
15:10concernant les contrôles
15:11et surtout les établissements
15:13de toute façon
15:14qui sont des établissements
15:16privés.
15:18Et il ne faut pas donner
15:19non plus l'impression
15:19que Bétarame est aussi
15:21également un peu
15:22la bête noire
15:23du fait que c'est
15:24une institution catholique
15:25aussi.
15:26Parce qu'il y a ça aussi
15:27qui est occulté
15:28et on sent bien
15:30qu'on a vu déjà
15:32plusieurs actions
15:33de certaines parties politiques
15:35vis-à-vis
15:36de ces établissements
15:37et ils se sont engouffrés
15:39dans celui-ci.
15:42Malheureusement,
15:43c'est de l'instrumentalisation.
15:44En fait,
15:46c'est une vraie question.
15:46Je voulais rebondir
15:47sur ce qu'a dit Simon
15:49mais on l'a déjà dit
15:50sur cette antenne.
15:51S'il n'y avait pas eu
15:52François Bayrou,
15:53est-ce que cette affaire
15:54aurait eu
15:54un retentissement ?
15:55C'est la vraie question.
15:57Cette affaire,
15:57elle est sortie
15:58avant que François Bayrou
15:59soit Premier ministre.
16:00Il faut vraiment
16:01ne pas...
16:02Il faut bien faire
16:03la chronologie.
16:04Bétarame est un scandale
16:06qui explose
16:06il y a deux ans
16:07avant que François Bayrou
16:08soit Premier ministre.
16:10Et le haut-parleur
16:10de Bétarame,
16:11là,
16:12c'est parce que
16:12d'un seul coup,
16:13ça se cristallise
16:14sur François Bayrou.
16:15Mais le haut-parleur
16:16de Bétarame,
16:16il commence bien avant
16:17que François Bayrou
16:18ait même l'idée un jour...
16:19C'est quand même
16:20un peu passé sous les radars.
16:21Non, ça n'est pas passé
16:22sous les radars.
16:23Mediapart en a fait.
16:24C'est Mediapart qui sort.
16:24Non, mais la France
16:25a découvert avec François Bayrou.
16:26Non, non, non.
16:27La France a découvert avant,
16:28je vous assure,
16:29je vous assure,
16:30Alain Asquer a été
16:31grand témoin.
16:32Est-ce que quelqu'un
16:32l'avait entendu ?
16:34François Bayrou a donné
16:35une ampleur,
16:36vous avez raison.
16:37Non, mais ça a existé avant.
16:40J'ai dit que ça n'existait pas,
16:41j'ai dit que ça n'avait pas
16:42fait le buzz
16:42que ça a fait aujourd'hui.
16:43Mais Bétarame,
16:44je vous assure que Bétarame,
16:45ça fait deux ou trois ans
16:46qu'Alain Asquer,
16:47si vous voulez,
16:48c'est quand même dans l'actu,
16:49après on le regarde ou pas.
16:50Moi, je m'inscris en faux
16:51contre cette instrumentalisation.
16:53Je ne suis pas d'accord avec ça.
16:54L'accusation d'instrumentalisation,
16:56c'est nul,
16:57parce que sous prétexte
16:58que la gauche attaquerait
17:00parce que c'est
17:00un établissement catholique.
17:01Vous avez vu
17:02qu'est-ce qu'il y a
17:02dans la commission
17:05qui est encore plus dure
17:07que Vanier,
17:07il y a Violaine Speedbull,
17:09par exemple,
17:10qui est députée
17:10de Renaissance
17:12et qui est extraordinairement
17:15saillante
17:17au temps que Vanier.
17:18Le dernier mot,
17:19juste très court
17:20parce qu'on va laisser
17:21le dernier mot à Wilfried.
17:22Il faut aussi
17:23ne pas mettre
17:24tout le monde
17:24dans la mémo.
17:25Il y a aussi
17:25des tas d'établissements
17:26catholiques
17:27qui éduquent nos gamins
17:28et qui le font très bien
17:29et qui sont totalement
17:30irréprochables.
17:31Le mot de la fin,
17:31Wilfried Hulot
17:32et merci encore
17:33pour ce témoignage
17:35et on est très contents
17:36de cette jolie petite famille
17:38avec votre fille.
17:40Un mot peut-être ?
17:42Aujourd'hui,
17:44le mot,
17:44c'est surtout
17:45à l'État
17:45de prendre
17:46ses responsabilités.
17:47C'est toujours
17:48naturellement
17:48dû au passé
17:50de donner
17:51les moyens
17:51aussi aux gens
17:52de faire correctement
17:53leur travail
17:54sans faire de politique.
17:56Si on avait
17:56un service public
17:57qui avait les moyens
17:58de travailler correctement,
18:00ça aussi
18:00ça donnerait
18:01de meilleurs
18:02résultats
18:03et surtout,
18:04si je peux
18:06penser aux victimes.
18:09Aujourd'hui,
18:09on est en attente
18:10de beaucoup de choses,
18:11d'aide,
18:12de soutien,
18:13d'accompagnement.
18:15Il y a un fond
18:15d'indemnisation
18:16qui a été
18:16dans les recommandations
18:17parce que beaucoup
18:18de gens
18:18n'ont pas
18:18les capacités
18:19aujourd'hui
18:19d'être aidés
18:20et surtout
18:22d'avoir
18:22réparation
18:23du préjudice
18:23qui a été
18:24subi
18:25pour tous les
18:26canardels.
18:27En tout cas,
18:28on vous remercie
18:28beaucoup
18:29Wilfred Hulot
18:30d'avoir accepté
18:31cette invitation,
18:32membre de ce collectif
18:33de victimes
18:34de Bétaram.
18:35Merci beaucoup
18:36d'avoir accepté
18:37notre invitation.
18:38Vous restez avec nous.
18:39On fait une petite pause
18:39avec les vrais voix.
18:40On revient dans un instant
18:41avec Simon de Perpignan,
18:43notre vraie voix du jour.
18:44Merci beaucoup.
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