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Transcription
00:00Sud Radio Bercov dans tous ses états, les perles du jour.
00:04Tocards, les cons, les toussards, il y a tout, il y a tout, vous savez, dans les médias, en politique et ailleurs,
00:10mais il y a aussi des fois où on tombe sur des choses quand même qui vont au-delà de la connerie, au-delà de la tocarderie.
00:19Par exemple, au cours d'une conférence parlementaire, on parlait de Mayotte,
00:27on parlait de Mayotte, et il y a eu un échange entre la députée et la députée écolo Dominique Voilé,
00:33Oui, Voilé, Voilé, non, elle n'est pas intéressante là-dessus, soyez d'accord, à force de parler de l'Iran et du Moyen-Orient.
00:41La députée écolo Dominique Voilé a fait une proposition, et la députée maorese El Esteli Yousufa lui a répondu.
00:51Écoutez d'abord ce qu'a proposé Dominique Voilé.
00:55Oui, on a eu de très longues discussions en commission sur le sens du mot maorais.
01:03Il est proposé, dans cet article 14, de remplacer le mot maorais par le mot habitant de Mayotte.
01:13La rapporteure s'en est émue en considérant qu'il s'agissait de mettre en avant les droits extravagants des étrangers,
01:22en situation régulière ou non, mais moi ce que j'avais envie de souligner, c'est qu'une part importante de la population de Mayotte
01:29est d'origine étrangère et réside sur le territoire en situation parfaitement régulière,
01:34mais surtout, beaucoup d'habitants proviennent d'autres territoires d'outre-mer ou de l'Hexagone.
01:40Et donc j'ai l'impression que si on cherche à assurer la sécurité des personnes qui vivent sur ce territoire,
01:46on ne s'intéresse pas seulement à la protection des maorais, originaires de Mayotte, résidant à Mayotte,
01:53mais aussi aux mzungus qui viennent travailler à l'hôpital, dans les écoles, dans les services publics.
01:59On s'intéresse aussi, évidemment, à l'ensemble d'une population.
02:04Voilà, voilà, donc effectivement, voilà, pourquoi parler de maorais ?
02:10Non, parlons de habitants de Mayotte, dit Dominique Vonnet, à ce moment-là, on met tout le monde,
02:16voilà, les Comoriens, les ceux-ci qui sont là, etc., qui travaillent aussi, il faut assurer leur sécurité, etc.
02:22Intéressant, hein, vous n'entendez pas des choses que vous entendez un peu tous les jours, dans certains milieux, certains partis ?
02:30Eh bien, voici ce que la députée maoraisse Estelle Youssoufa a dit en réponse, en réponse directement à Dominique Vonnet. Écoutez.
02:40Effectivement, Madame Vonnet, là, vous êtes dans la droite ligne de ce que vous défendez depuis toujours,
02:44c'est-à-dire effacer les maoraises et les maorais, le peuple indigène, celles et ceux qui sont là depuis toujours,
02:50et qui continueront à être là, quelle que soit l'entreprise qui est lancée par les Comores,
02:55de prendre le contrôle de notre île et de la revendiquer en envoyant toute leur population.
02:59Mais vous, comme vous êtes les agents de cette ingérence étrangère, que vous soutenez,
03:04et on le voit depuis le début de votre mandat, sur tous les textes qui sont discutés sur Mayotte,
03:10c'est-à-dire que vous, maintenant, ne supportez plus officiellement l'existant même des maorais,
03:15il faut en plus les effacer de la loi.
03:17C'est-à-dire que c'est quand même une violence symbolique, politique, qui est inouïe.
03:24Parce que là, en fait, vous dites d'un trait, vous nous effacez même des textes qui sont ici discutés.
03:32Mais après, on ne peut que saluer votre cohérence.
03:36Votre haine de ce que nous sommes va à ce point.
03:39Il faut quand même oser, et vous l'avez fait.
03:41Oui, il faut quand même oser, parce que, franchement, sans faire, sans généraliser, sans faire des décalages,
03:50mais quand même, moi quand j'entends ça, très sincèrement, je me dis quelqu'un qui dit,
03:54voilà, il y a Mayotte, il y a la maorée, il y a les habitants de Mayotte, je me rappelle, département français,
04:00et on veut dire, non, non, non, on n'a plus le maorée, on va parler des habitants de Mayotte.
04:05Et bien, je vais vous dire, moi je trouve que Dominique Voinet est un peu timide.
04:10Ah oui, oui, elle a un peu de petits bras, si je peux me permettre.
04:13Pourquoi ?
04:14Mais enfin, il faut aller plus loin.
04:16Il ne faut plus dire français, il faut dire habitant de France.
04:20Voilà.
04:20Non, mais je veux dire, allons plus loin.
04:22Alors, décrétons qu'il n'y a plus de français, il y a les habitants de France,
04:26qui permet de comprendre tous illégaux, légaux, au QTF, ou ceci ou cela, voilà.
04:33Eh bien, eux aussi, effectivement, ils ont besoin de se soigner,
04:36eux aussi, ils ont besoin de sécurité, eux aussi, ils ont besoin de tout ça.
04:40Alors, franchement, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, Dominique Voinet ?
04:46Dites, dites, et puis tous ceux qui pensent comme vous, dites, il n'y a plus de France.
04:51Non, mais ce n'est pas bien, il faut changer un peu tout ça, il ne faut plus parler de France.
04:55Ne m'appelez plus jamais France, parlez-nous des habitants, voilà, il n'y a plus de français,
05:00les habitants de France.
05:02Comme ça, ça permet, effectivement, d'être ouvert, d'être tolérant, d'être bon, d'être bienveillant, d'être accueillant.
05:11Eh oui, écoutez, donc, ce n'est plus la peine.
05:13Mais supprimons tout, il n'y a plus de Belgique, il n'y a plus d'Amérique, il n'y a plus les habitants de l'Amérique.
05:18C'est vraiment ce qui nous divise en ce moment, ce qui est là et qui clive, et dont on ne veut pas parler.
05:25Mais au moins, je trouve que par Mayotte, par le biais de Mayotte, eh bien, ça a été posé.
05:31C'est posé de façon nationale, je dirais même presque continentale.
05:37Voilà, ne parlons plus d'un pays, parlons des habitants de ce pays, quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent,
05:42et d'où qu'ils sont venus, et de quelle manière ils sont venus.
05:44Eh bien, vous voyez, ce qui est bien, c'est que tout ça avance, avance, avance.
05:50Mais jusqu'où ? Jusqu'à quand ?
05:53Et quand Estelle Yousoupha dit de quoi vous parlez, eh bien, elle parle d'identité.
05:59Voilà, et l'identité, eh bien, on va essayer d'en parler, parce que ça compte pour beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens.

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