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  • 20/06/2025
Avec Mehdy Raïche (analyste politique) et Erik Tegner (président de "Frontières")

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-06-20##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:050826 300 300, la vérité en face sur Sud Radio.
00:09Nous allons commencer par évoquer une semaine de guerre entre Israël et l'Iran.
00:15Vous le savez, Donald Trump qui hésite, il se donne deux semaines pour voir si éventuellement l'armée américaine intervient dans ce conflit.
00:23Bonjour Alex Darmont.
00:25Bonjour Jean-François Aquili.
00:26Alors je sais que vous êtes, vous devez y être en studio ce matin, mais vous êtes bloqué, coincé, je ne sais pas comment on dit, à Tel Aviv.
00:33Vous y êtes ?
00:34Exactement, depuis une semaine, je devais rentrer vendredi dernier, et je suis coincé depuis une semaine comme plusieurs centaines, milliers de Français.
00:44Parce qu'il n'y a pas de vol disponible ?
00:47Si, à Tel Aviv en Israël.
00:48Oui, il n'y a pas de vol disponible Alex, c'est ça en fait ?
00:51Non, aucun vol disponible, puisque l'aéroport Ben Corion est fermé, et que les autorités françaises ont tardé à donner des conseils et des indications pour les Français afin de sortir du pays.
01:04Et donc on est effectivement coincé et livré à nous-mêmes si on veut quitter le pays.
01:09Bien sûr.
01:10La liaison est difficile, mais on vous entend bien pour l'instant, Alex Darmont.
01:14Quel est le climat, si je puis dire, le ressenti quand on est sur place à Tel Aviv ?
01:20Franchement, je vais être rejoint avec vous, le peuple israélien est un peuple ultra-résilient, qui a l'habitude de vivre dans ces conditions.
01:30Et donc le climat sur place, bien évidemment, c'est un climat de guerre, il ne faut pas mentir quand on en parle.
01:35Mais après, derrière, c'est un climat habituel pour les Israéliens, et vous vous habituez vous-même très vite à ces alertes et à ces scèneries en pleine nuit,
01:44qui vous demandent d'aller vous abriter dans ce qu'ils appellent les mamads, qui sont les chambres fortes dans les appartements ou dans les abris communs, en dessous des immeubles.
01:54Et la vie continue, pour être tout à fait transparent avec vous.
01:56La vie doit continuer, c'est leur état d'esprit, et quand vous êtes avec eux et dans leur pays, la vie continue avec eux.
02:03– Eric Tegner vient de nous rejoindre en studio, bonjour Eric.
02:07– Bonjour Jean-François, bonjour Alex.
02:08– Nous sommes avec Alex Darmand, qui est en direct de Tel Aviv.
02:10Dites-nous, Alex, qu'est-ce qu'ils disent, les habitants de Tel Aviv ?
02:15Parce qu'il y a des opposants à Bibi Netanyahou, mais il y a aussi des partisans.
02:20Il faut aller au bout de cette guerre. Qu'est-ce qui se dit, au fond ?
02:23– Là, objectivement, très sincèrement, ils sont tous derrière cette guerre.
02:29Et tous derrière cette décision politique qui a été prise par Benjamin Netanyahou.
02:36On a l'impression, en tout cas, quand on parle avec eux et quand on discute avec eux,
02:40que ça fait longtemps qu'ils voulaient que cette décision intervienne.
02:44Donc ils veulent aller au bout, ils sont prêts à se lever, à ne pas dormir la nuit,
02:48parce que c'est ce qui se passe, ils ne dorment pas la nuit,
02:51et ils envoient leurs enfants sur le terrain, pour certains,
02:56à rajouter une guerre dans les sept guerres, les sept fronts qui sont déjà ouverts,
03:01parce que pour eux, l'Iran est responsable de la situation aujourd'hui.
03:05Donc oui, très objectivement, et pour eux en tout cas,
03:09très objectivement et très ouvertement possible, ils veulent aller au bout de cette guerre.
03:12– Aller au bout de cette guerre.
03:13Alex Darmand, je rappelle que vous êtes journaliste politique de la chaîne YouTube Les Indécis.
03:17C'est ce regard-là qui m'intéresse ce matin, qui nous intéresse.
03:22L'approche française vue de Tel Aviv, quel regard portent les Israéliens
03:28sur les appels d'Emmanuel Macron à une sorte de négociation, d'un cessez-le-feu ?
03:34– Très honnêtement, comme les Français, ils ne comprennent rien.
03:38Ils ne comprennent pas en fait la position d'Emmanuel Macron sur ce conflit
03:42qui fait un pas en avant, deux pas en arrière, puis encore un pas en avant.
03:45Vous savez, les Israéliens, globalement, ils n'attendent pas beaucoup
03:50que ce soit de la politique française.
03:53C'est en parlant avec eux que je vous dis ça.
03:55Moi, je suis français, donc je vous donne mon ressentir en ayant échangé avec eux.
04:00Ils n'attendent pas beaucoup de la politique française.
04:02Ils n'attendent pas beaucoup de la politique étrangère en règle générale.
04:05Ils attendent…
04:06– Ah, Alex Darman, qui vient de couper, la communication a coupé, ce n'est pas facile.
04:12Voilà, vous avez entendu Alex Darman, on a bien compris ce qu'Alex a développé.
04:16Il y a un regard très, on va dire, très critique à l'égard,
04:20bonjour Eric Tegner et bienvenue, de la politique d'Emmanuel Macron à l'égard d'Israël.
04:26– Oui, c'est certain, parce que c'est incompréhensible.
04:28Déjà, nous, les Français, on a du mal à comprendre ce que veut Emmanuel Macron
04:31du côté des Israéliens, c'est certain.
04:33Moi, ce qui est très intéressant dans ce qu'a dit Alex,
04:36c'est le fait que, alors que la société israélienne, quand même, est très multiple
04:39en termes politiques, a été très critique ces derniers mois
04:42à l'égard de Benjamin Netanyahou, cette fois-ci, ils sont complètement derrière lui.
04:45Et ce n'est même pas derrière Netanyahou qu'ils sont, c'est derrière cette décision.
04:48C'est-à-dire qu'en effet, lorsqu'on va parler d'Israélien,
04:51ils vont nous dire, ça fait des années qu'on était prêt à cette guerre.
04:53On savait que ça arriverait.
04:56Et que certains, comme Emmanuel Macron, tendent à faire croire
04:59que, d'une certaine façon, la France insoumise,
05:01cette guerre d'Israël contre l'Iran a été faite sous la précipitation, etc.
05:05Non, on le voit bien, avec l'efficacité de cette opération militaire
05:08qui surprend tout le monde, avec la force également du Mossad,
05:11des préparatifs, ça fait des décennies qu'ils sont prêts à ça.
05:14– Alors, je précise qu'Emmanuel Macron a prévu une prise de parole,
05:18aujourd'hui, à la mi-journée, en direct, du salon du Bourget,
05:22du salon aéronautique, vous savez, là où des stands israéliens
05:24ont été invisibilisés avec des bâches noires.
05:27Va-t-il évoquer le conflit ?
05:28Sans doute, oui, une initiative européenne qu'il souhaite lancer
05:31pour aboutir à un cessez-le-feu.
05:33Là-dessus, Mehdi Raïch, vous y voyez une forme de contradiction ?
05:36Souvenons-nous la première allocution du président Emmanuel Macron
05:40où il disait « soutien à Israël, il peut faire appel à nous »
05:42et puis soudain, très vite, on passe à « il faut arrêter d'aller frapper en Iran,
05:47il faut en cessez-le-feu ».
05:48– Oui, mais ça, c'est la politique façon Emmanuel Macron.
05:50Je pense qu'il n'a plus, je ne vais pas parler de légitimité,
05:52mais c'est quelqu'un qui n'est plus entendu en France.
05:55On peut le voir sur le cas de la diplomatie avec Jean-Noël Barraud et Bolem Sansa.
05:58Jean-Noël Barraud est carrément allé en Algérie,
06:00on n'a eu aucune nouvelle de Bolem Sansa, on n'a jamais fait pression.
06:02Sur le cas israélien, c'est sensiblement la même chose.
06:05Il s'est fait retoquer par Donald Trump lui-même sur le cas israélien.
06:09Je ne vois pas en fait ce qu'apporte de plus Emmanuel Macron aujourd'hui.
06:12Donc on est plutôt dans la politique spectacle,
06:14on est dans l'effet de communication.
06:15À titre personnel, j'ai l'impression d'être géré par une agence de communication avec l'Elysée.
06:19J'ai l'impression que la France, diplomatiquement, elle recule de plus en plus.
06:22Donc pour moi, on est dans cette éternelle situation.
06:24On sent qu'il y a une espèce de vacances du pouvoir.
06:26Il essaie d'exister, mais au fond, plus personne ne l'écoute, je crois.
06:29– Eric Tegner, de quoi est-ce qu'on a peur ici en France, au fond ?
06:33Pourquoi on doit prendre des positions tranchées, claires, nettes ?
06:36– C'est assez fou, parce qu'en fait, la France, je vais vous dire,
06:39on peut comprendre certains pays, je pense à la Turquie.
06:42La Turquie, je ne sais pas forcément beaucoup d'amitié envers ce pays,
06:45mais la Turquie, elle a peur de cette attaque contre l'Iran,
06:48parce qu'il peut y avoir une déstabilisation par deux aspects.
06:51D'abord, une vague migratoire, c'est un pays voisin.
06:53Et ensuite, on voit déjà qu'il y en a beaucoup qui commencent à arriver en Turquie.
06:55Le deuxième élément, c'est le renforcement des Kurdes.
06:57On peut se dire, d'un point de vue de l'intérêt des Kurdes, c'est compliqué.
07:02Mais le d'autre, non.
07:03Là, on est dans un cas où, en fait, il y a une problématique énorme qu'on a vue,
07:07qu'Emmanuel Macron dit lui-même, il dit que l'Iran veut se doter de l'arme nucléaire.
07:11Il n'y a pas de débat du côté d'Emmanuel Macron.
07:13Et ce n'est pas nous qui allons faire la guerre.
07:15Il le dit, ça.
07:15Sur les Israéliens et les Américains.
07:16Il le dit, ça.
07:17Il a expliqué aujourd'hui.
07:19Il a dit clairement que ça pouvait arriver.
07:21Et donc, on est simplement en train de soutenir,
07:23on devrait soutenir une guerre qui est faite par d'autres,
07:26et qui n'est pas faite par nous, et qui est dans les intérêts français,
07:28parce que si demain, l'Iran se dote de la bombe nucléaire,
07:31ça permet de rentrer dans le concert des nations.
07:33Ça va entraîner également une prolifération nucléaire,
07:36et ça va donner énormément de poids aux alliés des islamistes
07:39qui essayent aussi de déstabiliser le pays.
07:40Mais Israël joue sa survie ?
07:45Il fait le sale boulot ?
07:46Oui, sur le cas...
07:47Je ne veux pas faire de fausse analogie avec ce qui se passe avec la Palestine.
07:52Pour moi, le cas Iran-Israël, c'est vraiment particulier.
07:55Je te rejoins sur un point.
07:56C'est que si aujourd'hui, les Mollahs arrivent à se doter de l'arme nucléaire,
08:00ils peuvent légitimer leur pouvoir sur une très longue durée.
08:03C'est aussi pour eux une manière de sortir par le haut.
08:05C'est en fait leur seul élément de survie pour les Mollahs aujourd'hui,
08:08ce sera de se doter de l'arme nucléaire.
08:10Donc les négociations qui vont s'engager à ce titre-là,
08:13il me semble aujourd'hui à Genève, vont être importantes.
08:15Quand tu parlais de la Turquie,
08:17je pense qu'il y a aussi une question de politique intérieure pour Erdogan.
08:20Mais franchement, je ne comprends pas la position de la France.
08:24Soit on dit clairement les choses,
08:25et on dit qu'on est effectivement un soutien d'Israël.
08:27On sait que l'Iran a pendant très longtemps financé le terrorisme.
08:31On sait qu'il y a des ramifications avec certains éléments terroristes,
08:35qui ont frappé la France, qui ont frappé très durement la France.
08:39C'est un acteur géopolitique majeur dans le monde du...
08:42Je n'aime pas le terme d'islamisme radical,
08:44mais dans le monde du terrorisme.
08:45Et aujourd'hui, on est dans une position un peu de...
08:47Tu m'excuserais, mais le cul entre des chaises.
08:49Donc soit on dit clairement les choses, soit on ne fait rien.
08:51Il n'y a rien de surprenant,
08:52qu'on se rappelle que Giscard déjà avait accueilli Romeney en France,
08:57que les gardiens de la Révolution,
08:59c'était un corps qui a été pensé en France,
09:01ça fait quand même une soixantaine d'années...
09:03Neuf le château, vous vous rappelez ?
09:04Oui, pas loin d'ici.
09:06Pas loin d'ici, il était en résidence.
09:08Ce sont les services français à bord d'un avion d'Air France,
09:11qui mènent à Téhéran.
09:13Oui, ce qui est absolument scandaleux.
09:15Vous étiez en soutien en réalité.
09:17Et l'énorme problème d'ailleurs, Jean-François,
09:19c'est qu'à l'époque, on sait que, même en Iran,
09:22les gauchistes, d'une certaine façon,
09:24étaient alliés aux islamistes,
09:25et ensuite les gauchistes sont passés par le sabre,
09:29comme on dirait.
09:30Mais personne n'a rien appris de cela.
09:32C'est ça qui est fou.
09:33Je ne comprends pas, mais je pense que le Quai d'Orsay,
09:35aujourd'hui, qui a un biais qu'on connaît très bien,
09:37influence Emmanuel Macron dans le mauvais sens.
09:40Et ce qui est étonnant aussi, c'est qu'Emmanuel Macron
09:42ne se contente pas d'essayer d'avoir une forme d'opposition gaullienne,
09:45et il arrive très peu à endosser le costume.
09:47Il agit aussi comme un véritable avocat d'Emola,
09:49en appelant à ce que le régime ne soit pas renversé,
09:52alors qu'il y a une occasion unique.
09:53C'est-à-dire que même Donald Trump le voit.
09:55Donald Trump n'est pas forcément très pour,
09:57mais il réalise qu'en fait, les Israéliens mènent très bien l'opération en cours.
10:01Non, Trump qui n'est pas un vat en guerre,
10:03ce qui est quand même assez surprenant,
10:05quand on connaît le personnage.
10:06Mais dis Raïch, il y a des considérations de politique intérieure chez nous,
10:09c'est-à-dire une crainte de déstabilisation dans certaines...
10:12Oui, le sujet du prisme avec la gauche,
10:15quand tu parlais de Neuf-le-le-Château en 78 et en 79,
10:18il faut se rappeler que quand l'Ayatollah était à Neuf-le-le-Château,
10:21il faisait des petites cassettes de prêches
10:23qui passaient par des intermédiaires
10:25et qui étaient utilisées dans les manifestations
10:28pour haranguer la foule.
10:29Quand il y a eu, je crois que c'était le 4 septembre 78,
10:33si je ne me trompe pas,
10:35la manifestation des étudiants,
10:37notamment avec le parti Tout-D,
10:38et qu'il y a eu 150 morts à Téhéran,
10:41où il y a la SAVAQ et l'armée a été utilisées
10:44pour tirer sur les étudiants,
10:46c'est ce qui ensuite a permis au MOLA
10:48de fédérer autour de cette tragédie
10:50et ensuite de faire en sorte que Locha soit exilée.
10:53Et pour moi, la question de la politique intérieure,
10:55elle est quand même très importante
10:56parce qu'on sait que la gauche, elle est une matrice révolutionnaire.
10:57Historiquement, la gauche a toujours eu cette matrice.
11:00Et ce qui a réussi...
11:00C'est souvent trompé, la gauche, sur les révolutions.
11:02Sur ce sujet-là, oui, c'est particulièrement trompé.
11:04Pas seulement en Iran.
11:05Oui, mais c'est pour ça que c'est intéressant.
11:07Il soutenait le terroriste de Septembre Noir
11:10sur l'attaque de Munich.
11:11Mais c'est pour ça que c'est intéressant
11:12parce que les MOLA ont réussi à faire cette synthèse
11:15en 78 et en 79
11:17entre la matrice révolutionnaire de la gauche
11:19qui a été incarnée par le parti Tout-D
11:21qui était l'œil de Moscou à l'époque en Iran
11:22et ce qu'on pourrait appeler l'islam chiite,
11:25même si c'est assez différent de l'islam sunnite,
11:26mais ce qu'on pourrait appeler l'islamisme.
11:28Donc il y a eu cette synthèse qui a été réussie en Iran,
11:31ce qu'on a appelé plus tard la révolution islamique.
11:33Donc en fait, ça passe toujours par la gauche
11:34parce qu'en passant pour des victimes nécessaires
11:38dans une optique politique,
11:40la matrice révolutionnaire permet cette synthèse
11:43entre islam, loi civile et loi religieuse.
11:46Éric Tecner, je suis parfaitement d'accord.
11:48Et j'ajouterai aussi à ceux qui nous écoutent
11:49qui sont certains.
11:50Évidemment, tout le monde n'est pas maître de la géopolitique.
11:53Ça paraît très loin l'Iran.
11:54Les gens ont en tête ces Américains
11:56qui sont toujours très interventionnistes,
11:58qui ont mis le bazar un petit peu dans le monde arabe.
12:00On pense évidemment à l'Irak,
12:01on pense à l'erreur de Nicolas Sarkozy en Libye.
12:04Moi, je ne suis absolument pas interventionniste.
12:07Mais ce qu'il y a, c'est que l'Iran,
12:08ça n'est pas comme un pays arabe.
12:10L'Iran, aujourd'hui, c'est potentiellement,
12:11après Israël, ce serait la plus grande démocratie.
12:13C'est complètement possible.
12:15C'est là où il y a le plus de scientifiques,
12:16il y a une classe moyenne qui est établie.
12:18Si d'ailleurs, les services israéliens sont aussi forts là-bas,
12:21c'est que d'abord, ils recrutent des locaux.
12:23Parce qu'énormément, aujourd'hui, sont contre le régime des Mollahs.
12:26On peut estimer que 25% soutiennent les Mollahs,
12:29parce que beaucoup en vivent.
12:29En espérant qu'ils soient prêts à prendre la relève.
12:31Que ça ne finisse pas comme en Irak.
12:33Bien sûr, mais c'est le premier point qui est important.
12:36Et en Irak, on s'attaquait à un gouvernement laïque,
12:39alors que là, on s'attaque à un gouvernement islamiste.
12:41C'est quand même différent.
12:41Le deuxième point, c'est qu'on ne parle pas d'envoi de troupes au sol.
12:44On n'est pas en train de parler d'envoyer 300 000 soldats américains.
12:47Ça n'a rien à voir.
12:47Allez, dans un instant, le Conseil constitutionnel,
12:50c'est tout à fait autre chose,
12:52qui retoque en grande partie la loi Attal sur la justice des mineurs.
12:58La vérité en face, toujours 0826 300 300.
13:02Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquilin.
13:06Le débat de la vérité en face du vendredi avec Eric Tegner,
13:10le fondateur et directeur de la rédaction de Frontières et l'analyste politique,
13:15Mehdi Raich.
13:16Allez, nous évoquons le Conseil constitutionnel qui a censuré en grande partie
13:22six articles clés de la loi Gabriel Attal sur la justice des mineurs
13:28qui avaient été adoptés à la mi-mai au Parlement.
13:31Alors, concrètement, le Conseil a rejeté la mesure visant,
13:36alors c'est la mesure phare, visant à ne plus appliquer l'atténuation des peines
13:40pour des mineurs de plus de 16 ans,
13:41auteurs de faits graves et multirécidivistes.
13:46L'excuse de minorité est donc maintenue pour les casseurs
13:50qui pillent, qui agressent les forces de l'ordre en toute impunité.
13:54Les délinquants mineurs, Eric Tegner, ils peuvent dormir tranquilles avec ça.
13:57Oui, ils peuvent dormir tranquilles, je pense qu'ils peuvent s'amuser.
14:00Ils peuvent continuer aussi, non pas à dormir, mais à venir caillasser.
14:02Moi je trouve que, moi je vais vous dire, ça ne me surprend pas, on est habitué.
14:06Parce que les seules fois où enfin les politiques se réveillent 20 ans en retard
14:10et qu'ils font passer une loi, je pense à la loi immigration il y a deux ans
14:13qui a été détricotée à 50% par le Conseil constitutionnel sur demande d'Emmanuel Macron,
14:17le Conseil constitutionnel passe par là.
14:19Parfois c'est le Conseil d'État également,
14:21c'est-à-dire qu'on a un Conseil constitutionnel qui est dirigé aujourd'hui par un socialiste,
14:25des socialistes qui ont fait 2,5% ou 1,7% aux dernières présidentielles,
14:28et c'est eux qui de fait dictent la vie politique française.
14:32C'est scandaleux quand on sait que s'il y a bien un consensus aujourd'hui sur la scène politique
14:36et s'il y a bien un sujet, c'est la question des mineurs
14:39qui d'abord s'attaquent aux mineurs, il faut le dire.
14:41Mais vous diriez que la Cour suprême c'est le gouvernement bis ?
14:46C'est un contre-pouvoir important dans un système démocratique,
14:49le Conseil constitutionnel est important.
14:51Moi je voulais revenir sur, il y a quand même un petit point qui m'intéresse,
14:55c'est que je ne veux pas que la justice se substitue au délabrement de l'État.
14:58C'est-à-dire qu'en mettant, en retoquant ce que le Conseil constitutionnel a fait,
15:03j'ai l'impression qu'on ne met pas en avant toutes les carences qu'a pu avoir l'État.
15:07On a parlé la semaine dernière, d'ailleurs dans le même débat sur nos gens,
15:10du recul de l'école, de la violence qui augmente à l'école,
15:12de l'autorité parentale.
15:14Et en fait la justice n'est pas là pour pallier à tout ça.
15:16C'est-à-dire qu'on a déjà 20 ou 30 ans de retard à tous les niveaux,
15:20toutes les politiques éducatives, tout a échoué.
15:22Même si l'ordonnance de 45 date un peu...
15:25Oui, là-dessus je suis d'accord.
15:26Franchement, c'est le sujet.
15:27Mais en fait, la justice ne peut pas être le pansement sur une jambe de bois.
15:31Donc en fait, il faut aller beaucoup plus loin à ce niveau.
15:34Moi je suis d'accord, parce que je n'ai pas la même vision.
15:36C'est-à-dire que pour moi, on ne doit pas mettre des gens en prison
15:38simplement dans une mesure éducative.
15:41C'est-à-dire qu'il y a trois fonctions aujourd'hui dans la justice.
15:45En règle générale, on ne retient que cette partie éducative.
15:47Moi honnêtement, sur certaines personnes, j'en ai rien à faire.
15:50C'est-à-dire qu'à un moment, d'abord, l'objectif, c'est de mettre des gens en prison aussi pour certains
15:54parce qu'ils sont dangereux.
15:56Moi je me souviens quand même de l'année dernière,
16:01de ce jeune de 14 ans qui a été assassiné à coup de machette
16:05par deux jeunes en raison de la césure.
16:08C'est-à-dire par une loi qui a été votée par Nicole Belloubet.
16:12Et ça, c'est absolument scandaleux.
16:13Et c'est d'abord ça.
16:14C'est-à-dire qu'encore une fois, rappelons-le,
16:16aujourd'hui, les premières victimes des mineurs et des adolescents,
16:19ce sont des adolescents eux.
16:20On peut en citer énormément.
16:22Que ce soit à Châteauroux avec le jeune Matisse.
16:25Que ce soit toute cette année,
16:27on est à peu près sur une quarantaine de mineurs qui sont assassinés chaque année.
16:30Mais direz-vous,
16:31on peut dire quand même qu'il y a quelque chose
16:34qui doit évoluer dans cette loi.
16:36Quand vous regardez ce que publie ce matin
16:38Le Figaro sur les violences sexuelles,
16:41toujours plus de mineurs, agresseurs, titre Le Figaro.
16:44Première victime, les enfants et adolescents
16:46représentent aussi un tiers des auteurs d'infractions.
16:49On est chez des mineurs.
16:50Cette violence-là, elle a explosé quand même.
16:52Non, mais elle a totalement explosé.
16:53En fait, le constat...
16:54La loi n'est plus adaptée.
16:57Ni droite ni gauche ne peut le contester.
16:59Ça oui, je suis d'accord.
17:01Moi, ce que je voulais dire, c'est que
17:02ça ne peut pas être que ça.
17:04Le fait, la justice ne peut pas se substituer à tout ça.
17:06C'est-à-dire qu'il faut aller plus loin dans la loi.
17:09Je pense qu'il y a une révision à faire à ce niveau-là.
17:11Je pense aussi que la manière dont Gabriel Attal
17:13a amené le sujet était plus opportuniste
17:15qu'autre chose dans sa manière de présenter la chose.
17:17Je pense que sa proposition de loi
17:19était peut-être mal écrite.
17:20C'est aussi pour ça que le Conseil constitutionnel
17:22a retoqué dessus.
17:23Mais je suis intimement convaincu
17:26que la totalité du spectre politique français
17:28ne fait pas ce constat.
17:29Éric Taguier.
17:30Moi, je pense que le problème,
17:31c'est un peu comme si on avait un immeuble,
17:32vous savez,
17:33et les fondations, elles sont sur du sable
17:35et c'est foireux.
17:36Et en même temps,
17:37oui, effectivement,
17:38quand on a fait les murs et la toiture,
17:40ce n'était pas non plus dingue.
17:41Et on se dit,
17:42il ne faut pas se contenter de faire les fondations,
17:44il faut aussi rénover la toiture et les murs.
17:45En fait, on pourra mettre tout l'argent
17:47qu'on veut dans la toiture et les murs.
17:48Si les fondations ne sont pas faites,
17:49ça n'ira pas.
17:50Qu'est-ce que je suis en train d'expliquer ?
17:51Je suis en train d'expliquer
17:52qu'on va parler par exemple
17:53d'autorité de formation à l'école.
17:55Mais si vous ne donnez pas
17:56les moyens juridiques
17:57pour protéger les professeurs
17:58qui aujourd'hui sont obligés
17:59d'arrêter de donner des notes,
18:00ils sont obligés de faire en sorte
18:01d'avoir des couleurs un petit peu sympathiques.
18:03Quand ils vont s'opposer à un élève,
18:05ils vont parfois avoir les parents d'élèves
18:06qui vont venir et qui vont les agresser.
18:08C'est l'énorme problème.
18:09Quelle est la solution ?
18:10Une des solutions à vos yeux.
18:11Alors d'abord,
18:12il y a une histoire de choc d'autorité
18:13qui est de dire aujourd'hui
18:14qu'on met fin à l'idée
18:15qu'aujourd'hui,
18:17il y a l'enfant roi.
18:18Et donc derrière,
18:19tout doit être mis en oeuvre,
18:20c'est-à-dire au niveau de l'école,
18:22au niveau des parents,
18:23responsabiliser les parents,
18:24c'est-à-dire d'être capable aussi
18:25de sanctionner des parents,
18:26notamment via des amendes
18:28ou parfois via des suspensions
18:29d'allocations familiales.
18:30Je pense que tout ça,
18:31c'est extrêmement important.
18:33C'est de prendre tout le mal à la racine.
18:34Mais je vais vous dire,
18:35le problème,
18:35c'est que c'est un changement
18:36de mentalité qui est énorme.
18:37On le voit très bien là.
18:38C'est-à-dire qu'on doit même
18:40s'attaquer à la question
18:40du Conseil constitutionnel,
18:41parce qu'on aura beau mettre en oeuvre
18:43tout ce dont on est en train
18:44de parler à la radio,
18:45de toute façon,
18:46le Conseil constitutionnel,
18:47il dira qu'on n'est pas d'accord
18:48à nous neufs.
18:49Donc c'est sans issue.
18:51C'est sans issue,
18:52en réalité.
18:53Parce que vous n'allez pas non plus
18:54changer la constitution
18:55de la 5e République
18:56et affaiblir les pouvoirs
18:58de la Cour suprême,
18:59du Conseil constitutionnel.
19:00Là, je suis en train de demander
19:01que le Conseil constitutionnel,
19:03au lieu de décider 90%
19:04de la vie politique française,
19:06peut-être qu'il se remette
19:06à 50%.
19:07Essayons de donner.
19:09Il y a aussi quand même
19:09le pouvoir du Parlement.
19:11On a dissous l'Assemblée nationale.
19:13On fait des élections tout le temps.
19:14Les gens se mobilisent.
19:15Ils vont le week-end voter.
19:16Ça fait 20 ans qu'ils disent
19:17que ça ne sert à rien.
19:18Ils sont allés voter à des référendums.
19:19On leur a dit « T'as mal voté.
19:20On refait passer
19:21avec le traité de Lisbonne. »
19:22Bon, à un moment donné,
19:23pardonnez-moi,
19:24si je mets au défi
19:26les Français qui nous écoutent,
19:27de me citer plus de 3 juges
19:28du Conseil constitutionnel.
19:307 sur 9.
19:30Ça fait sourire,
19:31mais les médias réalisent tout ça.
19:32Non, non, mais sur le constat,
19:33je peux être en partie d'accord.
19:34Après, il y aurait une question
19:35de la méthode.
19:36Comment on s'y prend ?
19:37Mais tu parlais des racines.
19:38Je suis d'accord.
19:39Il faut s'attaquer aux racines.
19:40Mais il y a aussi une question
19:41et finalement,
19:42c'est peut-être
19:42l'un des sujets
19:42les plus importants,
19:43c'est l'autre pendant,
19:45c'est la mise en application
19:46de tout ça.
19:47Et aujourd'hui,
19:47je doute que même
19:48l'État lui-même
19:49ou la justice,
19:50tu parlais des moyens,
19:51soit en totale capacité
19:52d'appliquer tout ça.
19:54Donc, il y a forcément
19:55la question de faire
19:56le diagnostic,
19:58la racine.
19:59Il faut effectivement
19:59s'attaquer aux racines,
20:00mais il y a comment
20:00on s'y attaque.
20:01Et sur la mise en application
20:02de lois ou de procédures
20:04qui peuvent être mises en place,
20:06là, j'ai des doutes.
20:06Éric Taguiner,
20:07nous en sommes toujours là
20:08en 2025.
20:10On avait dit 2017,
20:11c'était un vote sanction,
20:12etc.
20:13Emmanuel Macron arrive au pouvoir
20:14pour faire de la politique
20:15autrement,
20:16c'était un peu l'idée
20:16à l'époque,
20:17de façon disruptive,
20:19n'est-ce pas ?
20:19Et nous sommes
20:21des années plus tard,
20:22quasiment deux quinquennats,
20:23on en est toujours là.
20:24Ah bah oui,
20:25on a un homme,
20:25Emmanuel Macron,
20:26qui n'a jamais voulu
20:27parler de sécurité
20:28et qui, dans son discours
20:29à six mois,
20:29me dit à tout le monde
20:30« j'ai mis la sécurité partout »,
20:32alors que Gérald Darmanin
20:33parlait qu'il n'y avait
20:34plus de safe place
20:35aujourd'hui en France.
20:37Et on est en train
20:37de nous dire
20:37que ce soit Édouard Philippe
20:39en 2027
20:39qui va sauver la situation
20:40alors qu'il a été
20:41deux ans Premier ministre.
20:42Parce que la vérité,
20:43c'est que oui,
20:43moi je ne crois absolument pas
20:45que demain,
20:45si un ministre
20:46fait une proposition de loi,
20:47ça va changer le pays.
20:48Je pense que ce qui va compter,
20:49c'est un choc,
20:50un choc au niveau
20:50d'une élection présidentielle
20:51avec un programme global
20:52sur tous les sujets,
20:54les sujets européens,
20:55les sujets qu'on se dit,
20:56tous ces éléments-là,
20:57c'est fondamental en fait.
20:59Ça va paraître radical,
21:00ça va paraître révolutionnaire,
21:01mais on ne peut passer
21:02que par là,
21:02sinon ça va être démesuré.
21:03Mais dire Aïch,
21:04quelques secondes
21:05de consensus
21:05sur ce qui vient d'être dit.
21:07Oui, sur ça,
21:08je suis plutôt d'accord.
21:09Ça montre aussi
21:10le manque de culture démocratique.
21:11Au final,
21:11il n'y a plus véritablement
21:12de débat sur ce sujet.
21:14J'ai l'impression
21:14que ni la gauche
21:15ni la droite
21:16ne veulent...
21:16Il y a une question
21:17de communication politique
21:18et qu'il y a vraiment
21:19un sujet pour moi de fond
21:20qui n'est pas abordé.
21:22Et il y a aussi
21:22une autre analyse à faire,
21:25c'est sur...
21:26On parlait de la mise
21:26en application
21:27de ce que ça peut être
21:27au niveau de la justice.
21:29On ne parle pas
21:29des places dans les prisons.
21:30Je crois qu'on est à 110-115%
21:33d'occupation dans les prisons.
21:34Il me semble qu'aujourd'hui
21:35on est à plus de 6000 matelas
21:36ou de prisonniers
21:38qui dorment sur des matelas.
21:39Donc il y a aussi
21:40une question pour moi
21:41de mise en application
21:42et aujourd'hui
21:43de l'état
21:44du service pénitentiaire français.
21:45Allez, merci à vous deux.
21:46A Mehdi Raich,
21:47Eric Tegner
21:48pour ce débat du vendredi
21:51dans La Vérité en Face.
21:52Vous restez avec nous
21:53sur Sud Radio.
21:54Dans un instant,
21:56les médias
21:56avec Valérie Expert
21:58et Gilles Ganzman.
22:00et j'aurai le plaisir
22:01de vous retrouver
22:02tout à l'heure
22:02pour Mettez-vous d'accord.
22:04pour Mettez-vous d'accord.
22:05Mettez-vous d'accord.
22:05Mettez-vous d'accord.

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