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  • 19/06/2025
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 19 juin 2025.

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Transcription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:07On nous dit que les français épargnent trop et que parmi les français, les retraités les plus de 65 ans épargnent vraiment beaucoup trop.
00:14Et que c'est mauvais pour la croissance.
00:17Cathy a fait le 3210, bonjour Cathy.
00:19Bonjour.
00:20Qu'en pensez-vous ?
00:22Eh bien je trouve que je suis honteux de dire ça parce que moi j'économise pas spécialement pour moi mais pour mes enfants et mes petits-enfants.
00:30Vous déploirez vos arguments dans un instant, vous n'êtes pas la seule à avoir fait le 3210, on vous écoutera, on écoutera vos arguments tout de suite à 13h et 50 secondes, c'est le rappel des titres avec Céline Landreau.
00:40Et Israël prévient que le guide suprême d'Iran, Ali Ramenei, ne peut plus, je cite, être autorisé à continuer d'exister après qu'un hôpital a été touché des dizaines de personnes blessées en Israël, cible de nouvelles salves de missiles iraniens.
00:54De son côté, Israël avait à nouveau frappé plusieurs sites nucléaires iraniens la nuit dernière au septième jour de cette guerre entre les deux pays.
01:03Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barreau lui incite tous les Français qu'il souhaite à quitter l'Iran ou Israël par la route.
01:12Enquête en cours à Saint-Quentin dans l'Anne pour tenter de trouver l'aliment qui a intoxiqué plusieurs enfants et provoquer la mort de l'un d'entre eux.
01:18Il avait 12 ans et est décédé lundi. Une certitude d'ores et déjà, les sept enfants victimes de cette intoxication alimentaire n'avaient pas partagé de repas en commun.
01:27Le groupe Pernod Ricard, lui, confronté à un recul de son activité, a annoncé aujourd'hui à son personnel le lancement d'un plan de réorganisation.
01:35Un processus de consultation des représentants du personnel va être lancé sur plusieurs mois.
01:40Pernod Ricard compte quelques 18 500 collaborateurs, dont 4000 en France.
01:45La météo, Peggy Broch avec vous. Et on reste au frais cet après-midi quand on peut.
01:52Oui, c'est le mieux à faire parce que c'est vrai que les températures grimpent encore d'un cran.
01:56On gagne 1 à 3 degrés par endroit. 35 à Nîmes, Toulouse, Limoges, Bordeaux.
02:0134 degrés à Nantes comme à La Rochelle et Marseille. 33 à Lyon, Tours, Rennes et Aumans.
02:0632 à Paris comme à Montpellier et Aurillac. 31 à Toulon, Brest, Strasbourg. 30 à Mulhouse, Nice.
02:12Vous voyez qu'on est souvent au-dessus des 30 degrés. 29 à Rouen, 28 à Caen et 25 à Cherbourg sous un beau soleil sur tout le pays.
02:19On a juste peut-être un petit risque d'averse, voire un petit coup de tonnerre sur les Alpes du Sud en fin de journée.
02:24Et une petite averse possible sur le relief Corse.
02:26Merci beaucoup Peggy Broch.
02:28Les auditeurs ont la parole.
02:30Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
02:32Voilà, donc les Français épargnent trop, nous dit-on, c'est mauvais pour notre croissance, nous disent les experts en économie.
02:40Et parmi ces Français qui épargnent trop, il y a une catégorie qui épargne encore plus que trop, c'est les plus de 65 ans, nous dit-on, qui épargnent le plus.
02:49Voilà, et que tout ça donc grève la croissance du pays.
02:53Cathy n'est pas d'accord, elle trouve même ça assez scandaleux comme vision des choses.
02:56Cathy, on vous écoute, vous êtes retraitée vous-même.
02:58Ah oui, je suis retraitée, j'ai 70 ans, et quand j'entends ça, ça me révolte, parce que je fais vivre l'économie, je reviens de vacances, vous voyez, donc j'ai dépensé de l'argent.
03:08Mais j'ai de l'argent de côté, pour mes petits-enfants, ils n'auront pas de retraite, vous voyez ?
03:14Donc, je prévois la chose.
03:16Pour mon fils, parce que c'est pareil, dans le temps, on partait en vacances, nous, trois semaines l'été, une semaine l'hiver, eux, ils ne peuvent plus.
03:23Cathy, je peux vous poser une question qui vous agressera peut-être, mais vous dites,
03:28je mets de l'argent de côté pour mes petits-enfants, les économistes nous expliquent que le problème, c'est qu'en épargnant, autant on gèle de l'argent, on ne fait pas tourner le pays.
03:37Pourquoi épargner pour plus tard et pas leur donner aujourd'hui ?
03:41Je leur donne aujourd'hui, quand ils vont, par exemple, au ski, je paye les forfaits, vous voyez, je leur donne.
03:48Oui, oui, oui, vous financez des...
03:51Ben voilà, je...
03:52Mais vous dites, moi, je pouvais partir trois semaines en famille l'été, en vacances, aujourd'hui, mon fils ne peut plus faire ça.
03:59Il ne peut plus, non, non, c'est impossible, c'est trop cher.
04:02Donc, il part en vacances, mais au lieu de trois semaines, c'est deux semaines, vous voyez.
04:10Donc, il y a un souci, il y a un petit souci dans le pouvoir d'achat.
04:14Alors, aujourd'hui, Cathy, je peux vous demander combien vous mettez de côté à peu près tous les mois ou tous les ans, je n'en sais rien.
04:21400, 400.
04:22400 tous les mois ?
04:24Oui.
04:24Oui, 400 tous les mois.
04:25C'était ce que je payais comme loyer, vous voyez, quand j'ai eu fini de payer ma maison.
04:29Comme remboursement de votre prêt ?
04:31Voilà, oui, je l'ai mis de côté.
04:34D'accord.
04:34Et cet argent, vous dites, ça servira à mes enfants, mes petits-enfants, mais est-ce que vous n'avez pas aussi, quelque part, dans un coin de votre tête, la question de la dépendance ?
04:46Et peut-être la maison de retraite, l'EHPAD, il va falloir signer un jour.
04:49Ben déjà, non, je ne veux pas aller en EHPAD, je ne veux pas aller en maison de retraite, je prendrai quelqu'un chez moi.
04:55Oui.
04:55Je ne veux pas, vous voyez, ma retraite servira à payer la personne qui restera pour s'occuper de moi.
05:00Oui, d'accord.
05:02Vous voyez, mais pas d'EHPAD, pas de tout ça, non, non.
05:05Ok, merci, Cathy, restez avec nous, je vais prendre Josiane également, qui a fait le 3210, ma chère Josiane, bonjour.
05:11Bonjour Josiane.
05:12Bonjour.
05:13Dans quel coin de France vous trouvez-vous, ma chère Josiane ?
05:16Je suis dans le Cher.
05:18Dans le Cher.
05:19Je suis une Marseillaise qui a immigré dans le Cher.
05:22Et est-ce qu'elle épargne, la Marseillaise qui a immigré dans le Cher ?
05:26Oui, la Marseillaise qui a immigré dans le Cher, elle épargne parce qu'elle a 74 ans, elle travaille toujours.
05:32Et voilà, je trouve que, comme disait Cathy tout à l'heure, effectivement, on pense à nos enfants, à nos petits-enfants.
05:38Attendez, vous travaillez toujours ? Je vous avais dit, je travaille toujours ?
05:41Qu'est-ce que vous faites Josiane ?
05:43Je suis chef de cuisine et gérante de mon propre établissement.
05:48D'accord, vous avez un restaurant.
05:50Oui, un hôtel-restaurant, exactement.
05:53Et il n'y a pas de...
05:55Aujourd'hui, on parle toujours des retraités qui économisent, mais on n'a pas le même train de vie qu'on n'a pas eu et on n'a pas le même train de vie que les jeunes actuellement.
06:04Donc on peut se permettre encore de mettre un peu d'argent de côté.
06:06Mais ça, ce n'est pas tout le monde.
06:09Il y a des personnes âgées qui n'ont pas les moyens de finir le mois.
06:12Alors donc, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac.
06:15Ce n'est pas tous les retraités qui peuvent économiser.
06:17Non, non, bien sûr, on est là sur des moyennes de l'INSEE qui prennent en compte toute la population.
06:22Et on dit simplement, ce sont les chiffres de l'INSEE, que chez les plus de 70 ans, le taux d'épargne atteint 25%,
06:29alors que dans l'ensemble de la population, il est de 18-8% aujourd'hui.
06:33Tout à fait.
06:34Alors Josiane, pourquoi épargnez-vous, vous ?
06:38J'épargne parce que, vous savez, au siècle dernier, les anciens finissaient leur vie avec leurs enfants.
06:45Chez les enfants, oui.
06:46D'accord ? Chez les enfants.
06:48Or maintenant, ce n'est plus possible ça.
06:50Les enfants ne peuvent plus vous accueillir, d'abord parce qu'ils ont des appartements souvent plus petits.
06:55La vie, elle est compliquée, ce n'est pas facile.
06:57Donc il faut que nous, nous prévoyons notre bien-être aussi.
07:01Je veux dire, déjà, vieillir, ce n'est pas la panacée, quoi.
07:05Je veux dire, ce n'est pas extraordinaire de vieillir.
07:07Mais si en plus, on est dépendant de nos enfants, mais c'est dramatique, quoi.
07:10Je voudrais rebondir sur quelque chose que vous nous avez dit aussi tout à l'heure.
07:15On ne vit pas comme les jeunes.
07:17Nous, on fait plus attention.
07:18On est plus économe parce qu'on a été comme ça toute notre vie.
07:20C'est ça aussi la clé pour vous ?
07:24Un peu.
07:24Un peu.
07:25Je pense que les jeunes, voilà, je ne sais pas ce qu'ils...
07:28Ils ont une façon de vivre que nous n'avions pas.
07:30C'est évident, on ne va pas être passéiste et tout le temps parler du passé et du passé.
07:34Ce n'était pas mieux avant, ce n'est pas vrai.
07:35On l'avait le linge à la main.
07:37Mais on n'avait pas les tentations qu'ils ont aujourd'hui.
07:42Et effectivement, ils sont plus appelés à dépenser que nous, quoi.
07:46Voilà.
07:47Alors, Josiane, vous êtes une Marseillaise dans le département du Cher.
07:51Vous avez passé les 70 ans.
07:54Vous êtes toujours à la tête d'un établissement d'hôtel-restauration.
08:00Mais vous économisez.
08:01Mais je vous repose la question, pourquoi ?
08:04En deux mots.
08:04C'est-à-dire, vous vous voyez où dans 10 ans, 12 ans, 15 ans, vous serez où ?
08:07Vous ferez quoi de cet argent ?
08:09Ça servira à payer ma dépendance si je suis obligée de faire appel à quelqu'un pour m'aider.
08:15Si je vieillis mal, si je deviens impotente, on ne sait pas ce que l'avenir réserve quand on vieillit.
08:21Alors, payer aussi peut-être une maison de retraite plus confortable.
08:26Voilà, je ne sais pas.
08:27Ça peut être ça.
08:27Mais je pense que c'est surtout dans ce sens que les personnes âgées économisent.
08:33Je pense que c'est en prévision de leur retraite, de leur probable incapacité à rester indépendant.
08:41Le jour où je ne pourrai plus conduire, il faudra bien que quelqu'un me déplace.
08:46Je ne sais pas.
08:47Les choses auxquelles les jeunes ne sont encore pas confrontés, et tant mieux.
08:51Et merci.
08:53Chacun son tour.
08:53Moi, je pense que c'est plutôt pour se préserver un peu nous, et ne pas être à la charge de nos enfants.
09:00Ça, c'est un souci qui est constant chez vous, par exemple, de ne pas faire peser financièrement votre fin de vie sur les épaules de vos enfants.
09:09Absolument.
09:10Et puis, continuer à les aider s'ils ont besoin, bien sûr.
09:13Tant qu'on peut le faire.
09:14Et puis, les petits-enfants qui arrivent et qui ont besoin aussi.
09:17Et puis, voilà, pourquoi pas après tout ?
09:20Puis, de toute façon, c'est ce qu'on veut de notre argent.
09:22On est bien d'accord ?
09:22Jusque-là, on est d'accord, Josiane.
09:25Culpabilisation de la société et des économistes, ça n'a qu'un temps.
09:30Le principe de base dans tout ça, c'est quand même la liberté de faire ce qu'on a envie de faire,
09:34de l'argent qu'on a gagné à la sueur de son front.
09:38Et vous, en particulier, Josiane, qui a 73-74 ans, continuez toujours à travailler.
09:43Bon.
09:44Patrice est là.
09:44Bonjour, Patrice.
09:46Bonjour, Patrice.
09:47Bonjour, bonjour.
09:49Bon, ben, vous savez quoi, Patrice ? On vous dit à tout de suite, alors.
09:51Ok, pub.
09:53Bravo, bien vu.
09:54Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 30 de 10.
09:5950 centimes la minute.
10:00On parle des retraités qui épargnent beaucoup, surtout ceux à près de 65 ans.
10:13Et on a oublié de dire quelque chose qui me semble très important.
10:17C'est que quand on arrive dans la soixantaine, 60, 65, 70, on ne sait pas comment on va finir notre vie.
10:23Et quand on voit aujourd'hui le prix des EHPAD, eh bien, il est normal que l'on mette de l'argent de côté pour que nos offrants ne payent pas pour nous.
10:32Je trouve ça très important.
10:35Sylvie nous laisse ce message.
10:37On va aller voir Victor qui est au standard et qui, je l'imagine, lui aussi reçoit des messages.
10:42Victor.
10:42Bonjour Eric, bonjour Céline, bonjour à tous.
10:45On croule sur les messages depuis ce matin au sujet des retraites.
10:48Sylvette, sur notre application RTL, habite dans le département de l'Aisne, marre de cette ségrégation des personnes âgées.
10:54L'image donnée est celle de Nanty Gripsou, Thierry en Charente.
10:57Depuis quelques mois, les retraités sont devenus les cibles de tous les sujets.
11:00Âge de départ à la retraite, pension et nouveaux impôts.
11:03Et puis maintenant, l'épargne.
11:04Et puis Françoise, gros épargnant ou surtout prévoyant.
11:07En ce qui me concerne, je ne veux pas que mes enfants payent pour mon EHPAD si un jour je devais en avoir besoin.
11:12Et on rappelle le point de départ de toutes ces réactions, c'est ces informations que nous donnait Marcia Liu tout à l'heure.
11:17Cette étude de l'INSEE qui nous dit que les Français n'ont jamais autant épargné que depuis la fin des années 70.
11:24Et que les champions de l'épargne, ceux qui mettent le plus d'argent de côté, ce sont les retraités.
11:30Et ça croise une autre statistique, souvenez-vous, Céline, on en avait parlé il y a quelques mois,
11:36que les retraités sont la population dans laquelle on compte moins de pauvres que chez les actifs.
11:45Donc quand on parle effectivement des retraités qui sont lorgniés aujourd'hui par la société civile et par les experts en économie,
11:54c'est un peu vrai, on regarde beaucoup du côté des retraités.
11:56Patrice a fait le 3210. Bonjour Patrice, vous êtes retraité ?
12:00Rebonjour. Absolument pas, je suis actif et je travaille actuellement.
12:06Et là, ce que j'entends sur les retraités, ça me frise le poil.
12:10C'est juste pas possible d'entendre ça.
12:12Pourquoi alors ? Expliquez.
12:13Ben écoutez, déjà, les retraités actuels sont des gens qui ont travaillé dans des conditions très très dures.
12:21En général, sur une époque, moi j'ai 56 ans, on travaillait dur.
12:26On travaillait le 39 heures, 35 heures par semaine, ça n'existait pas.
12:30Les gens ont travaillé dur, ont épargné, on avait des conditions de travail qui étaient quand même nettement plus difficiles qu'aujourd'hui.
12:36Vous pouvez aussi modérer votre propos en disant qu'il y avait, il y a eu les 30 glorieuses, il y a eu le plein emploi, il y a eu le plein emploi.
12:47On peut toujours regarder le bon côté et on peut regarder le mauvais.
12:49Oui, c'est vrai, mais j'insiste bien parce que j'en parle souvent avec mon père de ça.
12:53Il me dit que c'était l'époque aussi où n'importe quel salarié qui avait un CDI pouvait faire construire un pavillon.
12:59C'est la France des pavillons, la France des années 70-80.
13:02Oui, on est d'accord, n'importe quel.
13:04Regardez le prix aujourd'hui d'un pavillon, on va parler en francs, 80 000 francs, vous aviez un pavillon.
13:09Aujourd'hui, pour avoir un pavillon, c'est combien d'euros ?
13:12C'est 200 000 euros.
13:14On multiplie ça par 7.
13:15C'est pour vous dire que ça contredit un peu ce que vous dites, puisque je suis en train de vous dire qu'il y a eu aussi dans les années 80,
13:22il y a eu aussi des actifs qui avaient une vie peut-être à certains égards plus facile que celle d'aujourd'hui.
13:29Ok, plus facile, dans quel sens ? En temps de travail ?
13:32Non, non, pas en temps de travail, vous avez raison, pas en temps de travail, mais je pouvais être un primo-accédant plus facilement, primo-accédant plus facilement.
13:38Voilà, en rémunération, on est d'accord.
13:41Disons qu'on avait le sentiment que l'ascenseur social fonctionnait peut-être mieux et qu'il était plus facile pour cette génération d'avoir un niveau de vie supérieur à celui de ses propres parents,
13:51ce qui n'est pas une perspective évidente pour les jeunes et les actifs d'aujourd'hui.
13:54D'aujourd'hui, c'est juste impossible pour les jeunes d'aujourd'hui, mais ce n'est pas la faute aux retraités, ce n'est pas la faute à la croissance,
14:00c'est la faute à toutes les taxes qu'il y a à droite à gauche.
14:04Si aujourd'hui, avec un salaire, on n'arrive plus à vivre, qu'on est obligé de dormir dans une voiture parce qu'on travaille, ce n'est pas la faute aux retraités.
14:11Et là, on est en train de tout mélanger, c'est-à-dire que les retraités épargnent, donc c'est leur faute s'il n'y a pas de croissance.
14:19S'il n'y a pas de croissance, c'est parce que l'État n'a pas fait le nécessaire depuis des années pour qu'il y ait de la croissance.
14:25Ce n'est pas la faute des retraités.
14:27Si l'État nous avait mis des usines, si l'État nous avait permis de construire comme il faut,
14:31si l'État arrêtait avec toutes ces réglementations qui font que tout est bloqué de partout, on serait en pleine croissance.
14:38Mais tout ça, il faut le payer.
14:39Ce que vous dites en creux, c'est que l'absence de confiance dans l'économie, l'avenir du pays,
14:46pousse aussi peut-être un maximum de la population à se protéger en épargnant un maximum sans savoir de quoi sera fait les jours qui viennent.
14:55L'épargne, c'est une habitude.
14:57C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous prenez les jeunes, ils voient une Xbox, la nouvelle Xbox va bientôt sortir, ils en ont parlé ce matin, et ils vont l'acheter.
15:03Donc, ils ne vont pas épargner.
15:04Les anciennes générations, ils voyaient une Xbox, ils s'en fichaient, en fait.
15:09Ils regardaient qu'à la fin du mois, ils n'étaient plus sur le compte qu'avant.
15:14En fait, c'est une mentalité.
15:16Aujourd'hui, la mentalité française fait qu'on se rapproche des Américains.
15:20On prend tout à crédit, on s'en fiche, on verra demain.
15:23Ça, c'est les jeunes d'aujourd'hui.
15:24Moins on travaille et mieux on se porte.
15:26Les anciens, j'en fais un peu partie, puisque à 56 ans, je peux en faire partie.
15:32Les anciens, nous, on est des besogneux.
15:35On travaille, on économise.
15:37Pourquoi ? Parce que c'est dans notre ADN.
15:39Aujourd'hui, l'ADN de la France, c'est plus ça.
15:41En plus, avec tout ce qu'on entend aujourd'hui à la radio, les guerres qui s'approchent, les crises, les problèmes de ci, les problèmes de ça, les réglementations qui changent toujours.
15:51En fait, il n'y a plus aucune stabilité.
15:55Les Français ne sont plus sereins.
15:56Si on n'est pas serein, on économise.
15:59Non, mais là où, Patrice, vous avez entièrement raison, c'est d'abord, un, je le redis, on est libre de faire ce qu'on veut de l'argent qu'on gagne et qu'on a gagné toute sa vie en transpirant.
16:09Un, deux, effectivement, les perspectives en matière de dépendance et de prise en charge dans un EHPAD sont coûteuses.
16:18Enfin, elles ne sont pas rassurantes pour un retraité aujourd'hui.
16:21Les perspectives ne sont pas rassurantes et je comprends qu'on ne veuille pas être à la charge de ses enfants, pour les enfants qui pourraient déjà, parce qu'il doit y avoir pas mal d'enfants qui ne pourraient pas payer un EHPAD.
16:32Donc oui, moi, je comprends très bien qu'on épargne.
16:35Je comprends très bien.
16:37C'est vrai.
16:37En plus, cette épargne, l'État français va le récupérer.
16:40Pas tout de suite, mais dans 20-30 ans.
16:43Tous ces retraités seront morts.
16:46Peut-être moi y compris.
16:47On ne vous le souhaite pas, 20-30 ans, Patrice, quand même.
16:50Restons factuels, restons factuels.
16:52On ne vit pas éternellement.
16:54Donc, c'est un faux problème.
16:56C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on peut même se poser la question, pourquoi ce genre de statistiques sort-il maintenant ?
17:02C'est l'INSEE, c'est une stat de l'INSEE.
17:04C'est normal, l'INSEE travaille sur la population française.
17:08La population qui épargne le plus en France aujourd'hui, c'est les plus de 65 ans.
17:12Pourquoi ça sort maintenant ?
17:14Il y a plein de statistiques qui sont faites, sauf qu'on n'en parle pas forcément.
17:19Pourquoi ça sort maintenant alors qu'on cherche des milliards ?
17:21La question est là.
17:24Maintenant, qu'est-ce qui va venir après ?
17:25C'est-à-dire que là, on vient de dire, on tape sur les retraités.
17:28Oh, c'est eux les plus riches.
17:30Donc, la population française va dire, ah oui, effectivement, c'est les plus riches.
17:33Donc, l'État français va dire, bah écoutez, on va taxer 5% parce que, justement, c'est les plus riches.
17:39Les Français vont dire, oui, oui, effectivement, taxer les retraités.
17:43Ce qui est vrai aussi, Patrice, et Martial You le disait tout à l'heure,
17:45c'est que le pouvoir d'achat des retraités s'est amélioré deux fois plus vite ces derniers mois que celui des salariés.
17:52Attention, attention.
17:53On va mettre des chiffres en face des pourcentages,
17:55parce que c'est toujours facile de dire que ça a augmenté de 20%, de 30%.
17:59Sur quelle base ?
18:00C'est toujours pareil. Ça a été multiplié par 2 sur quelle base ?
18:03Si j'ai 1 euro que je multiplie par 2, ça ne fait que 2 euros.
18:06Si j'ai 200 euros que je le multiplie par 2, c'est 400 euros.
18:10Les chiffres qu'on connaît, c'est que les retraites sont indexées sur l'inflation.
18:17Donc, on est sur une hausse de 6% quand les salaires, eux, n'ont progressé que de 3.
18:22C'est-à-dire qu'on a un écart qui se creuse.
18:23Quel est le salaire médian et quelle est la retraite médiane ?
18:28En fait, prenez les deux chiffres.
18:30Vous me dites qu'effectivement, les salaires n'ont augmenté que de 3%.
18:33D'accord.
18:34Mais quel est le salaire médian en France ?
18:36Et quelle est la retraite médiane en France ?
18:38Et qu'elle a augmenté de 5%.
18:39Et vous verrez que le delta, il est plus en faveur des travailleurs que des retraités.
18:44Vous voulez faire le calcul ?
18:45Non, mais Patrice, comment dire les choses ?
18:51Je ne suis pas convaincu.
18:53Enfin, comment dire les choses ?
18:54Moi, je ne veux pas dire de mal des retraités en France, pour plein de raisons.
18:57Personne ne veut dire du mal des retraités.
18:59Mais quand on voit ces statistiques, je comprends que certains retraités disent
19:02« Mais pourquoi on me dit que je ne consomme pas assez et que j'épargne trop ? »
19:05Bon, moi, ce n'est pas du tout mon sujet.
19:07Voilà, j'ai plutôt une grande empathie pour les retraités.
19:09Mais la réalité des chiffres est là.
19:12Il se trouve que les retraités français sont, dans leur globalité, attention, dans leur globalité,
19:19les sans doute les plus matériellement heureux de l'Europe entière, et je dirais même du monde.
19:24Voilà, il y a peu de pays où le retraité moyen, moyen encore une fois,
19:30a un niveau de vie comparable aux retraités français.
19:33Je ne dis pas que c'est rose, je ne dis pas que c'est formidable,
19:35je ne dis pas que je rêve d'être un retraité français, mais c'est une réalité.
19:38Voilà.
19:39Et quand on dit aussi qu'il y a moins de pauvres, de pourcentage de pauvres,
19:43chez les retraités français que chez les actifs français, c'est vrai.
19:46Ça, c'est Patrice, c'est des vérités, ça.
19:48Oui, on est d'accord sur ça, on est d'accord.
19:51Ça ne change pas le problème qu'aujourd'hui, les retraités ont besoin de sérénité.
19:58Leur sénérité, c'est leur portefeuille.
20:01En fait, l'État français n'a pas compris ça encore, ou il l'a très très bien compris,
20:05et moi je suis sûr, on en reparlera à l'occasion si vous voulez,
20:10mais je suis sûr que l'État français va profiter de ces statistiques pour pouvoir taxer les retraités encore.
20:16Bien. Patrice, on a beaucoup échangé, on va faire rentrer Anne-Marie dans la conversation.
20:21Donc, ma chère Anne-Marie, bonjour, ma chère Anne-Marie.
20:24Bonjour, bonjour.
20:25Après avoir écouté Patrice, le futur retraité.
20:28Oh, mais moi, il a tout à fait raison ce monsieur.
20:31Oh là là là là.
20:32Et il s'exprime parfaitement, c'est tout à fait convaincu de ce qu'il dit.
20:37Oh là là, oui.
20:38Pour connaître le fond de la pensée d'Anne-Marie, attendez une seconde,
20:42on vous reprendra Anne-Marie, on prendra également Thibaut.
20:46Thibaut qui nous appelle au 3210, qui est juriste et qui nous dit qu'il ne faut pas blâmer les retraités.
20:50On l'écoutera dans un instant.
20:52Mais tout de suite, Jean-Alphonse vient d'arriver dans le studio.
20:54Bonjour Jean-Alphonse.
20:55Bonjour Eric et bonjour Céline.
20:57Alors, bientôt retraité Jean-Alphonse ?
20:58Ah, ah, ah, ah, je vous fais des blagounettes comme ça de temps en temps.
21:01C'est excellent aujourd'hui, très en forme.
21:04Ça fait vraiment, on se rigue.
21:05Qu'est-ce qu'on se marre ?
21:06Bonjour Alphonse, sérieux, le programme de l'heure du crime.
21:09Alors, écoutez, on va rentrer dans la tête d'une meurtrière qui a commis sans doute le pire des crimes.
21:13Elle a tué un après l'autre, ses cinq enfants.
21:15Ils avaient entre 3 et 14 ans.
21:17Elle s'appelle Geneviève Lermitte.
21:19C'est une ancienne prof de français, ça se passe en Belgique, pas loin de Bruxelles.
21:23C'était en 2007.
21:24Alors évidemment, on va dire, cette femme, elle est complètement folle.
21:26Elle n'a rien à faire dans le bureau du juge.
21:28C'est à l'asile qu'elle doit se trouver.
21:31Eh bien, c'est une enquête qui va se pencher sur ce cas critique
21:34et révéler bien des rebondissements, des surprises, des questions.
21:38Qui aurait pu inciter presque, ou en tout cas alimenter, la rage de cette femme ?
21:43La question va se poser.
21:45Et puis, pourquoi on l'a laissé faire ?
21:46Et là, vous allez voir, il y a tout un débat autour du psychiatre qui l'a suivi.
21:49Est-ce qu'on l'a laissé faire, cette femme ?
21:51Est-ce que le drame pouvait être évité ?
21:53Sans doute, oui.
21:54L'affaire Geneviève Lermitte.
21:56L'heure du crime, 14h.
21:58Sur RTL, à tout à l'heure.
21:59À tout à l'heure, Jean-Alphonse Sechard.
22:01Et tout à l'heure également, nous allons retrouver Anne-Marie et Thibaut
22:03dans une poignée de secondes, les amis.
22:04À tout de suite.
22:07Jusqu'à 14h.
22:09Éric Brunet et Céline Londrault vous donnent la parole sur RTL.
22:14RTL.
22:15Vous écoutez RTL midi, les auditeurs ont la parole.
22:17On va continuer à parler des retraités,
22:20les plus grands épargnants de France.
22:22Et on vous attend aussi si vous êtes actifs sur l'hyperconnexion.
22:25Si vous faites partie de ces salariés qui sont assaillis de mails, de messages, de notifications,
22:31est-ce là jour et nuit que vous n'arrivez plus à couper, à déconnecter ?
22:35Appelez-nous.
22:35Donc 30 de 10, ça nous intéresse et on revient dans 60 secondes.
22:40Les auditeurs ont la parole sur RTL.
22:44J'ai 73 ans, je travaille encore, je suis esthéticienne,
22:48je travaille deux jours par semaine, je n'épargne rien du tout.
22:52Mon épargne sert à donner à manger à mes enfants
22:55qui n'ont plus la possibilité de faire des courses.
22:57Ma fille, elle a quatre enfants et c'est très dur pour elle.
23:00Donc je fais le supplément pour elle.
23:02Donc moi, l'épargne, je n'en parle même pas,
23:04je travaille encore trois fois plus pour ça.
23:06Ben oui, on est bien obligé.
23:07Pour se soigner déjà, pour aider ses enfants,
23:10on épargne parce que bon, on a 70 ans,
23:14il faut penser qu'il faut être enterré également.
23:17Ça coûte très bien cher.
23:18C'est de l'argent qui est épargné mais qui servira.
23:21Alors ce n'est pas épargné pour moi,
23:23c'est de l'argent que je mets de le côté
23:25pour ne pas embêter mes enfants quand je ne serai plus là.
23:28Et voilà les retraités et ceux qui épargnent en particulier
23:32se rebellent un peu sur RTL aujourd'hui dans les auditeurs en la parole.
23:38C'est vrai qu'on les montre un peu du doigt.
23:39On dit ben voilà, les plus de 65 ans épargnent beaucoup.
23:43Ce sont ceux qui épargnent le plus dans ce pays.
23:45Et d'ailleurs, l'épargne, ce n'est pas bien
23:47parce que ça ne rentre pas dans le circuit commercial.
23:50C'est mauvais pour la croissance.
23:51Et donc vous êtes nombreux à appeler au 3210.
23:53On est avec Anne-Marie.
23:55Vous épargnez, vous Anne-Marie,
23:57vous vous sentez coupable d'épargner dans ce climat général, Anne-Marie ?
24:01J'épargne, mais je ne me sens pas coupable du tout.
24:04Parce que disons que je suis aidant pour mon mari.
24:08Oui.
24:08Alors, donc, j'emploie des aides.
24:12Oui.
24:12Alors, à savoir, pour l'instant,
24:15enfin, précédemment, parce que là, mon mari est encore à l'hôpital.
24:20Alors, les aides, je l'avais pour la toilette, enfin pour les douches.
24:25Et le restant, je le faisais moi-même
24:28parce que j'ai des problèmes de santé pour rester debout.
24:32Oui.
24:33Alors, je prenais aussi quelqu'un pour le ménage.
24:36et puis aussi, quand j'ai eu une opération de la cataracte,
24:42je ne pouvais plus conduire
24:43et je faisais ça à, comment, l'hôpital Monod.
24:49Oui.
24:49Et dans ce cas-là, je prenais quelqu'un, une association
24:53et le monsieur Charmant prenait ma voiture
24:57et me conduisait avec ma voiture.
24:59Vous dites, je vous interromps, Anne-Marie,
25:01vous êtes en train de me dire que dans votre contexte familial
25:04de santé, même, dans votre couple qui n'est pas au top, au top,
25:10un mari malade et vous-même qui avez eu des moments de maladie,
25:15l'épargne et l'argent de côté que vous avez pu mettre
25:19vous a servi, eh bien, à payer des choses que la sécurité sociale ne paie pas,
25:24c'est-à-dire des aides par-ci, des aides par-là.
25:26C'est ça, en gros, que vous dites.
25:27Oui, et d'autre part, je pense à mes petits-enfants.
25:32Alors donc, j'ai aidé un, l'aîné,
25:36parce que ma fille a trois enfants, dont des jumelles.
25:40Alors l'aîné, bon, disons, n'a pas, enfin,
25:45il ne désirait pas trop faire de longues études.
25:47Mais enfin, il a quand même fait un bac pro.
25:49Et là, il travaille à Oléron.
25:52Et dans des conditions, vraiment, qui lui conviennent,
25:56c'est merveilleux pour lui.
25:58Et je vais vous dire, le problème à Oléron,
26:01quand il a eu cette demande-là, il était en Dordogne,
26:04mais la Dordogne ne lui convenait pas au point de vue,
26:07disons, climat, c'était un peu triste,
26:09malgré qu'il soit en colocation.
26:12Donc, il est allé à Oléron.
26:13Mais je sais ce que vous allez me dire.
26:14à Oléron, quand on a un premier emploi,
26:17pour se loger, ça coûte très cher, c'est ça ?
26:18Eh bien, écoutez, vous ne savez pas ce qu'on a fait ?
26:21Toute notre vie, on a économisé pour avoir un camping-car
26:25de façon à ne pas aller au restaurant,
26:26parce que mon mari n'aime pas ça.
26:28Et disons qu'on faisait des petits, des...
26:32Enfin, on a fait la France tranquillement.
26:35Et je vais vous dire, donc, on l'a aidé,
26:38parce que, comme il n'y avait pas le camping d'ouvert,
26:42eh bien, il a fallu qu'on lui porte le camping-car
26:45pour qu'il loge dedans.
26:48Sinon, il perdait son emploi.
26:49Il n'avait pas son emploi alors qu'il avait un CDI qui l'attendait.
26:52Donc, vous dites, nos économies, elles servent aussi à ça ?
26:55À ça, bien sûr, à l'aider.
26:57Et là, actuellement, eh bien, écoutez,
27:00il a acheté, avec notre aide,
27:03disons, l'appartement, un petit appartement.
27:09Mais là-bas, ça, il faut le dire,
27:11dans les régions touristiques, c'est très bien,
27:13R&B, tout ça, parfait, hein.
27:16Mais les gens qui travaillent à Oléron,
27:20la plupart du temps, ne peuvent plus se loger.
27:22Mais imaginez, moi, je pense toujours à la jeune fille, par exemple,
27:26qui est serveuse dans un café à Saint-Tropez, par exemple.
27:29Tout à fait, tout à fait.
27:31Comment faire ?
27:32Comment faire, voilà.
27:34Alors, donc, ou bien elle fait deux travails en un,
27:38c'est-à-dire qu'elle travaille la nuit, ou des choses comme ça.
27:41La pauvre, ou bien elle se lève à 4 heures du matin
27:43pour faire différentes occupations,
27:47souvent du ménage, malheureusement.
27:49Eh bien, notre petit-fils, pour arriver,
27:52alors, donnant, donnant, dans la vie,
27:56on ne donne pas tout gratuit, hein.
27:58Et il a fallu qu'à l'intérieur,
28:01qui décape tout, parce que c'était du crépit.
28:05Et le crépit, il n'y a rien de plus...
28:05À l'intérieur de l'appartement du petit studio que vous lui avez acheté.
28:09Exact, qui se paye.
28:11Qui se paye.
28:11Attention, hein.
28:12On lui a donné une part,
28:13et je peux vous assurer,
28:15il y a été de ses mains, hein.
28:18Oui, c'est formidable.
28:18Après sa journée, après sa journée de travail...
28:20Vous avez du bol, vous avez de la chance d'avoir un petit-fils qui est travailleur,
28:23et je trouve formidable d'aider un gamin,
28:28quand il est en réponse, quand il est travailleur,
28:30parce que c'est pas de l'argent gaspillé.
28:34Depuis l'âge de 15 ans, il ramassait les fruits.
28:38C'est quoi son prénom, Anne-Marie, à votre petit-fils ?
28:40Cyprien.
28:41Cyprien.
28:42C'est celui qui...
28:44C'est l'aîné.
28:47Et il a montré la route à ses sœurs,
28:50qui sont jumelles, hein.
28:51Merci, Anne-Marie.
28:52Et là, on les embrasse tous les trois.
28:53Merci, Anne-Marie, pour votre témoignage.
28:55J'étais émue, Anne-Marie, mais c'est normal.
28:57Une vie de labeur, voilà, c'est l'aboutissement.
28:59Maintenant, c'est cet argent qu'on a économisé,
29:01il faut qu'il serve.
29:02Et elle ne le garde pas bêtement dans des coffres forts,
29:05Anne-Marie, son argent qu'elle a économisé toute sa vie.
29:08On l'a compris.
29:08Et on accueille Bernard, maintenant.
29:11Bonjour, Bernard.
29:12Oui, bonjour.
29:13Bernard, vous souhaitiez réagir, vous aussi,
29:15et entrer dans ce débat.
29:17On vous écoute.
29:18Ben oui, encore une fois,
29:20les retraités sont montrés du doigt.
29:23On prépare l'opinion publique à la prochaine réforme
29:26qui va taper sur les retraités.
29:29Alors, forcément, les retraités économisent.
29:32Ils économisent un peu.
29:33Pourquoi ?
29:34Parce qu'il faut penser au devenir.
29:36Il faut penser à ne pas laisser les dettes sur les enfants.
29:40Moi, si j'ai des travaux à faire chez moi,
29:43il faut bien que je ne paye cash,
29:44parce que je n'aurai plus de crédit.
29:46Moi, je vais vous donner un exemple.
29:47La semaine dernière, je suis allé dans un garage.
29:50J'ai dit, mais ma voiture vieillit maintenant.
29:53Si je veux la changer, je n'aurai plus de crédit.
29:56On m'a dit, mais si, monsieur, vous aurez un crédit.
29:58Ah bon ?
29:59Mais vous n'aurez pas d'assurance.
30:00Ah, qu'est-ce que ça veut dire ?
30:02Ça veut dire, monsieur, que si vous privez le monde
30:05d'un être beau, fort, intelligent et modeste,
30:09c'est moi,
30:10le restant à payer,
30:16ce sera pour vos descendants.
30:17Donc, il faut bien prévoir tout ça.
30:20Donc, moi, il faut donc faire des économies.
30:22On se prive de certaines choses quand on fait des économies.
30:25C'est sûr qu'on ne peut pas tourner,
30:27je vais dire, l'économie immédiate.
30:29Mais c'est une poire pour la soirée.
30:33C'est pour demain.
30:34C'est pour préserver un peu ses descendants.
30:36Rien ne m'agace plus, Bernard,
30:38que ceux qui jugent
30:40« Ah ben, t'as de la chance, t'as de l'argent de côté. »
30:43Mais oui, mais t'as de l'argent de côté.
30:44Il n'est pas arrivé de côté comme ça.
30:46Il y a des gens qui ont fait le choix dans leur vie,
30:49je ne sais pas,
30:49peut-être de ne pas acheter une voiture,
30:51de ne pas partir en vacances,
30:53ou faire des économies
30:55et de mettre de l'argent de côté.
30:57Et puis, il y en a d'autres qui ont été un peu moins fourmis
30:59et qui n'ont pas trop d'argent de côté.
31:02Mais ça, c'est la responsabilité et les choix de chacun.
31:05Bernard, vous avez tout à fait raison.
31:07Pourquoi vous ?
31:08Quand vous vous épargnez,
31:09c'est dans quel but ?
31:10C'est pour quoi faire en ce qui vous concerne ?
31:12Écoutez, moi, j'ai un certain âge,
31:14pour ne pas dire un âge certain.
31:17C'est pour faire face aux dépenses imprévues.
31:21Je peux avoir besoin de changer une fenêtre.
31:23Je peux avoir besoin de réparer mon toit.
31:25Je vous dis, moi, j'ai ma voiture qui vieillit un jour.
31:28Moi, je ne veux pas rester cointré chez moi.
31:31Je ne veux pas rester dans mon fauteuil 24 heures sur 24.
31:35Donc, je serai bien obligé de faire quelque chose.
31:37Et donc, il faut que je prévois ça.
31:39Je ne peux pas appeler mes enfants et mes petits-enfants en disant,
31:44oh, là, papy a besoin d'argent.
31:47Est-ce que vous pouvez faire quelque chose ?
31:48Non, non.
31:49Moi, je veux me débrouiller par moi-même.
31:50Et je ne veux surtout pas laisser de dette à ceux qui vont me suivre derrière.
31:54Bon, en plus, moi, quand je vais partir,
31:56il va bien falloir payer ma caisse.
31:57Vous êtes le deuxième, depuis 13 heures, à parler de ce sujet, justement, des obsèques.
32:07Oui, oui, oui.
32:07Oui, oui, parce que finalement, ça coûte.
32:09Vous voudriez que les choses soient réglées avant votre disparition, quoi ?
32:19Oh, ben, il y a beaucoup de choses qui ont été déjà réglées d'avance,
32:22parce que malheureusement, j'ai perdu mon épouse.
32:24Je dirais qu'il n'y a plus grand-chose à régler derrière.
32:27Mais moi, je ne veux pas laisser des dettes derrière moi.
32:31Et je ne veux surtout pas que mes enfants soient dans l'ennui
32:34et des problèmes, notamment financiers, à cause de moi.
32:39Donc, c'est vrai qu'au jour d'aujourd'hui encore,
32:41je me prive d'un certain nombre de choses.
32:43Je pourrais partir en vacances.
32:45Je ne le fais pas.
32:47Je pourrais partir en croisière.
32:49Je ne le fais pas.
32:50Oui, c'est ça.
32:51C'est des choix et des sacrifices.
32:53Ça ne vient pas de nous.
32:53Voilà.
32:53Voilà.
32:53Et alors, là, disons, on a l'air de jeter la pierre aux gens qui économisent.
33:00Ben non, on économise parce qu'on prévoit ce qui peut arriver demain.
33:04Et si j'ai jusqu'à 100 ans...
33:08On vous le souhaite, Bernard.
33:10Oui, non, mais tout le monde me le souhaite.
33:14C'est formidable.
33:16Ça sera pour moi l'occasion de passer à la télé.
33:19Exactement.
33:19Merci, ou à la radio.
33:21Merci beaucoup, Bernard, pour votre appel.
33:24Je vous propose qu'on termine cette conversation avec Thibaut.
33:26Bonjour, Thibaut.
33:27Bonjour.
33:28Et bienvenue sur l'antenne d'RTL.
33:30Merci.
33:31Vous avez une voix un peu plus jeune que nos auditeurs précédents.
33:35Vous n'êtes pas retraité, Thibaut.
33:36Il n'a pas mué encore.
33:37Il a 13 ans, 12 ans.
33:40Non, j'ai quand même 35 ans.
33:43Mais c'est vrai que je suis un actif, jeune parent en plus.
33:48Moi, la question qui m'intéresse, c'est pourquoi les actifs ne peuvent pas épargner plus ?
33:53Qu'est-ce qui se passe dans la classe active pour qu'elle ne puisse pas mettre plus de côté ?
33:58Est-ce que ça vient d'une fiscalité un petit peu trop lourde ?
34:01Est-ce que ça vient plutôt d'une attitude consumériste de ma génération ?
34:05C'est ce que j'allais vous demander.
34:06Vous avez entendu tout à l'heure ces retraités qui disaient
34:09« Nous, on ne vit pas comme les jeunes.
34:11Ils ont tendance à prendre un petit peu la mode du consumérisme américain,
34:16de vouloir tout acheter tout le temps, alors que nous, ce n'était pas notre cas. »
34:19Vous vous reconnaissez dans ce tableau qu'on dresse des jeunes actifs ?
34:22Alors moi, pas du tout.
34:24Pas du tout.
34:26Mais en revanche, je trouve qu'on nous incite fortement à consommer malgré tout.
34:29C'est-à-dire que par exemple, moi, il y a mes parents qui changeaient de voiture peut-être tous les 15 ans.
34:35Et nous, on nous incite par une voiture électrique fortement à changer tous les 5 ans, 6 ans.
34:42Lorsqu'on achetait une maison à l'époque, on achetait une maison et on prenait le temps de faire les travaux.
34:48Maintenant, il faut que dans l'année, il faut qu'il y ait tout aux normes.
34:52Et les normes changent tous les 5 ans.
34:54Alors il y a les habitudes de consommation qui ont changé d'une génération à l'autre.
34:57Je vous écoute Thibault.
34:58Il y a aussi, moi, c'est ma incertitude, c'est que c'est les charges qui pèsent sur la société française et sur l'emploi.
35:06D'une certaine façon, ce qu'on n'épargne pas, c'est aussi un peu le modèle social français.
35:13Ce qui est formidable, le modèle social français.
35:15Je ne suis pas en train de le discréditer, mais c'est vrai qu'il est coûteux.
35:18Donc c'est peut-être d'épargner moins pour certains.
35:21Moi, je trouve en tant qu'actif qu'on paye parfois pour la génération au-dessus.
35:26Et là, c'est normal qu'on paye pour la génération qui est en dessous.
35:30Mais pour nous, en tout cas, moi, ma crainte, c'est demain, qu'est-ce que je vais faire à la retraite ?
35:34Comment je vais la financer ?
35:37Et quand je serai grand-père, est-ce que je vais pouvoir aider mes enfants et mes petits-enfants comme les retraités le font aujourd'hui ?
35:45Ça, on n'a pas la réponse, Thibaut. Je suis désolée.
35:48Merci, en tout cas, de nous avoir appelés.
35:50Merci à tous d'avoir participé à ce débat.
35:52Dans un instant, on va changer de sujet, Eric.
35:54Qu'est-ce que c'est que l'hyperconnexion ?
35:56C'est recevoir des mails toute la journée, c'est ça ?
35:58C'est par exemple ça, et surtout en recevoir à n'importe quelle heure.
36:03C'est les chiffres de cette étude signée Microsoft dont on vous parlait dans le journal de 12h30.
36:0840% des employés consultent leur mail avant 6h du matin.
36:11Un tiers le fait encore après 22h.
36:14Ou quand les horaires de travail ne comptent plus,
36:17quand il s'agit de répondre aux messages qui nous proviennent du bureau.
36:21Après 22h dans le lit, c'est pas très romantique.
36:23Qu'est-ce que tu fais, chérie ? Je regarde les mails du bureau.
36:27A tout de suite, on en parle.
36:28Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 30 de 10.
36:3250 centimes la mine.
36:34RTL
36:35A découvrir dans le nouvel épisode des Salauds de l'Histoire.
36:41Les Salauds de l'Histoire, je vous fais découvrir cette semaine,
36:45Rana Valona Première.
36:47C'est une reine de Madagascar.
36:49Quel personnage ? Alors, d'une cruauté terrible.
36:51Rana Valona Première a exercé son pouvoir d'une main de fer sur Madagascar.
36:56Et quand je dis du main de fer, c'est presque trop gentil.
36:59Son règne a été marqué par la violence, les purges, l'isolement,
37:03une cruauté absolument extrême vis-à-vis de son propre peuple.
37:06Mais c'est une reine intéressante aussi parce qu'au milieu du 19e siècle,
37:10elle va avoir un discours anticolonialiste contre les Britanniques et les Français
37:13qui montre une indépendance politique d'esprit intéressante.
37:16Mais malheureusement, à côté de ça, il y a une espèce de violence,
37:20de déchaînement de la violence vis-à-vis de son propre peuple
37:23qui fait qu'elle n'est pas sauvable, quoi, aux yeux de l'Histoire.
37:26Mais elle est intéressante parce qu'elle est peu connue.
37:28Rana Valona Première.
37:31Écoutez Les Salauds de l'Histoire sur la cruelle et la diabolique reine de Madagascar.
37:35Un épisode que vous pouvez écouter dès à présent sur le site d'RTL.fr.
37:41Les salauds de l'Histoire.
37:43Les auditeurs ont la parole.
37:44Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
37:47Les mails, c'est un tiers de mon sang.
37:50Je lis des mails, des mails, mais qui ne serviront même pas pour mon travail.
37:53C'est horrible.
37:54Sans compter les appels téléphoniques qui ne servent à rien non plus.
37:57Et c'est tout le temps, toute la journée, de toute manière.
38:00Et à des heures, pas possible.
38:01J'ai des collaborateurs, des managers qui reçoivent des messages de personnel à 2h du matin pour leur dire
38:08« Bon, ben voilà, je serai à ce temps cet après-midi. »
38:11Les gens ne comprennent plus maintenant.
38:14On a aussi une vie privée.
38:15Et qu'en dehors du travail, nous avons notre vie.
38:19Effectivement, il faut que cela s'arrête.
38:21Ou comment la vie de bureau est parfois devenue un cauchemar pour de nombreux salariés.
38:25C'est le résultat d'une étude de Microsoft qui montre que les employés sont interrompus
38:29toutes les deux minutes en moyenne par des mails, des notifications, des messages sur des boucles de conversation type WhatsApp.
38:37Études qui montrent aussi que chaque jour, 50 messages sont envoyés aux salariés en dehors de leurs heures de travail.
38:45Et je vous propose d'en parler avec Julien qui nous a appelé au 3210.
38:48Bonjour Julien.
38:49Oui, bonjour.
38:50Merci de me prendre à l'antenne.
38:51Vous faites partie de ces salariés assaillis de messages à toute heure, du jour et de la nuit, si j'ose dire ?
38:58Oui, oui, tout à fait.
38:59Parce qu'aujourd'hui, je travaille dans un milieu de l'audiovisuel.
39:02Et malheureusement, aujourd'hui, si on n'est pas réactif, il y a tellement d'acteurs sur le marché que ça devient compliqué.
39:08Les clients peuvent très vite aller voir la concurrence.
39:12Donc du coup, oui, c'est un métier qui n'est pas facile.
39:16Et effectivement, on est pas mal assaillis de mails, d'appels, de choses comme ça.
39:19Bon, ça fait aussi partie du job.
39:21Et le jeu, c'est de surtout pas la jouer.
39:25Je suis désolé, je réponds pas, je suis en famille.
39:27Parce que si on fait ça dans votre profession, on est dégagé tout de suite.
39:32Bien sûr, il y a beaucoup d'acteurs sur le marché.
39:34Donc effectivement, ça fait partie du jeu.
39:37La réactivité aujourd'hui, pour moi, c'est vraiment un point clé.
39:40Donc effectivement, on va recevoir des SMS, des mails, des appels.
39:43Genre à quelle heure ?
39:45Ah bah, ça peut aller effectivement, comme vous le disiez, de 6h du matin jusqu'à 22h, 23h, même plus tard.
39:53Parce que les clients vont être, par exemple, sur les chantiers la journée.
39:56Et puis, ils vont après entamer, entre guillemets, leur deuxième journée à être au bureau.
40:00Et puis, c'est là où ils vont nous envoyer des messages.
40:03Et vous parlez de la pression des clients.
40:05Est-ce que c'est une pression aussi de la part, je sais pas, de vos employeurs ?
40:08Il faut que tu répondes, tu te dois d'être joigné tout le temps ?
40:11Non, non, pas du tout.
40:12C'est plutôt, je dirais, une conscience professionnelle que j'ai.
40:16Puisque, sinon, comme je vous disais, le client peut aller voir ailleurs.
40:19Et puis, les sociétés, dans ce domaine-là, il y en a quand même pas mal en France et en Europe.
40:22Vous mettez vous-même la pression.
40:24Je peux vous demander quel type de métier vous faites ?
40:26Qu'est-ce que vous faites, Julien ?
40:27Je suis dans l'audiovisuel.
40:28Je suis technico-commercial dans l'audiovisuel.
40:30D'accord.
40:31Technico-commercial dans l'audiovisuel.
40:33D'accord.
40:33Et vous disiez, c'est de 6h du matin à parfois 22h, 23h le soir.
40:37Ah bah oui, même plus tard.
40:38Ça crée des tensions à la maison ?
40:41Non, pas spécialement, parce que ma femme aussi est dans un métier où elle a besoin d'avoir de la réactivité.
40:47Donc, non, non, mais on va dire que j'entame une deuxième journée à partir du moment où les enfants sont couchés, quoi.
40:53Oui, oui.
40:54C'est-à-dire qu'en fait, aujourd'hui, dans un couple jeune, on comprend ça, quoi.
41:02On comprend ça.
41:02Oui, oui, bien sûr, bien sûr, sans problème.
41:04Je pense que mes parents n'avaient pas du tout cette vision-là et n'auraient pas fait la même chose que nous, aujourd'hui.
41:10Parce que je pense que, de toute manière, les temps ont changé, que ce soit avec les réseaux sociaux, avec les outils qu'on a maintenant,
41:15par rapport à ce qu'il pouvait y avoir il y a 20 ou 30 ans, très clairement.
41:18À l'époque, c'était appelé sur le fixe de la maison pour joindre un salarié,
41:21quand aujourd'hui, vous avez votre portable à la main et vous pouvez tout faire depuis votre mobile.
41:25Et Julien, il y a le coup de fil à 22h45, qui est une nouvelle opportunité professionnelle,
41:32mais il y a aussi le coup de fil à 22h45, qui est une galère.
41:36Alors là, c'est plus le même, là, là, là, là, là, ça fout en l'air l'ambiance de la famille, la soirée, tout.
41:42Ah bah bien sûr, si un chantier se déroule mal, ou je ne sais pas, un produit peut être en panne,
41:46les choses qui peuvent arriver, forcément le client peut être mécontent.
41:49Et oui, là, effectivement, là, on n'a plus la même énergie, quoi, c'est sûr.
41:56Merci, merci Julien, merci beaucoup.
41:58Merci à vous, avec plaisir.
41:59Voilà, très intéressant. Vous avez quel âge, Julien ? Tiens, je peux vous poser la question ?
42:02J'ai 39 ans.
42:0339 ans, voilà, voilà, très bien, compris.
42:06Et on va continuer cette conversation avec Philippe, qui nous a appelé également.
42:09Bonjour Philippe.
42:10Bonjour.
42:11Philippe, je crois que vous êtes vous, chef d'entreprise, que vous avez donc des salariés.
42:14Est-ce que vous faites attention à ces choses-là, à leur laisser un espace, j'allais dire, de liberté en dehors des heures de travail ?
42:22Absolument. Et ça se fait, moi, c'est une petite entreprise, on est en tout sept avec moi.
42:27Et ça se fait naturellement, j'allais dire.
42:30Les mails, je n'en envoie pas.
42:32C'est une entreprise pas familiale, mais j'ai la chance d'avoir des personnes, notamment mon responsable technique,
42:37qui est là depuis quasiment l'origine.
42:39Donc, on se connaît très, très bien.
42:40Et quand il y a vraiment un gros souci chez un client ou quoi que ce soit,
42:45je ne vais même pas envoyer un mail, je vais l'appeler et je sais qu'il va répondre,
42:47parce qu'il va savoir que ce n'est pas...
42:49C'est urgent, quoi.
42:50C'est nécessaire pour l'entreprise.
42:53Et la règle d'or, moi, que j'ai mise en place, c'est que pour les clients,
42:56il y a des contrats de maintenance, etc.,
42:57ils ont un numéro de téléphone à appeler et c'est le mien,
43:00en cas d'extrême urgence, même on a des clients qui bossent le week-end,
43:03pour justement que je filtre.
43:06Alors, soit je règle le problème, si je peux le régler,
43:07soit si c'est vraiment un problème très urgent et très compliqué,
43:11je vais me permettre et c'est implicite.
43:13Je ne sais pas comment dire, mais c'est vraiment tout à fait naturel.
43:17Et vos salariés savent que vous aurez tout fait avant pour éviter de les déranger ?
43:20Ah ouais, complètement.
43:21Oui, oui, mais je vous dis, on se voit tous les jours, on parle tous les jours.
43:24Je comprends que dans les grosses entreprises, ça puisse être un sujet.
43:27Parce que là, tout le monde ne se connaît pas forcément,
43:29mais là, je vous dis, à 7, on se connaît tous
43:30et ça se passe tout à fait naturellement et de manière intelligente.
43:35Et même vis-à-vis de nos clients, on les voit dans les signatures mail,
43:38on a quelques clients qu'on appelle des grands comptes,
43:42où là, il va être noté effectivement les horaires de mail, etc.
43:45Mais sinon, la plupart de nos clients...
43:45Oui, ce petit message d'avertissement en bas des mails,
43:49disons qu'on n'est pas tenu de répondre en dehors des heures de travail
43:52ou pendant les temps de repos.
43:53Nos clients qui sont des petites entreprises,
43:56il n'y a même pas ça, ça se fait en bonne intelligence.
43:59Moi, c'est comme ça que j'aime travailler en plus.
44:01C'est parfait.
44:02Merci Philippe.
44:03Continuez à nous appeler au 3210 sur l'hyperconnexion.
44:06C'est un mal, un mal de notre époque.
44:08Et parfois, ça peut psychologiquement quand même...
44:11Soit on est dans cet univers-là et on l'accepte comme si c'était...
44:15Voilà.
44:16Comme si c'était naturel depuis toujours.
44:18Soit on est très perturbé au niveau de sa vie personnelle et familiale.
44:22A tout de suite.
44:23Céline Landreau et Éric Brunet.
44:25Les auditeurs ont la parole sur RT.
44:2913h-14h.
44:30Les auditeurs ont la parole.
44:32Avec Éric Brunet et Céline Landreau.
44:35On parle de l'hyperconnexion des salariés français
44:39qui reçoivent parfois des centaines de mails,
44:42de notifications, de SMS.
44:45Ça peut commencer à 5-6h du matin.
44:47Ça peut finir après minuit.
44:48Voilà.
44:49C'est le bureau qui est là, dans la maison, dans le smartphone.
44:52Cédric est avec nous.
44:53Bonjour, mon cher Cédric.
44:54Bonjour.
44:55Bonjour Céline et bonjour Éric.
44:58Vous êtes senti submergé, vous aussi, de temps en temps, par tout ça ?
45:02Submergé, ce n'est pas le mot, parce que je ne me sens pas submergé.
45:06Vous avez une phrase assez juste.
45:09Il y en a qui s'en accommodent.
45:11Moi, je suis dans l'hyperactivité absolue.
45:14Ça veut dire que, par exemple, aujourd'hui, je suis en repos.
45:18Je vois les mails, je lis les mails, je reçois des messages dans les groupes professionnels.
45:23Je suis cadre dans la grande distribution.
45:24Les fameuses boucles WhatsApp.
45:28Exactement.
45:30Au moins, j'aurais plus tendance à dire que c'est ça qui me pourrit la vie, plutôt que les mails en tant que tels.
45:35Parce que là, je suis en repos, je vois le mail, je ne vais pas y répondre.
45:39Parce qu'à contrario, j'ai ma société qui ne veut pas qu'on réponde, en réalité.
45:47Si ils nous appellent ce jour-là, un jour de repos, c'est que vraiment, c'est la guerre et qu'il y a un gros problème.
45:52En revanche, mes collaborateurs, effectivement, eux, m'appellent.
45:55Y compris le dimanche.
45:56Y compris m'envoyer des messages à 4h moins quart du matin.
46:00Voilà.
46:01Ça, c'est...
46:01En même temps, c'est le travail.
46:02J'ai envie de dire, on sait, quand on s'engage dans un travail, il y a une certaine responsabilité.
46:06Et quand on prend des responsabilités, il y a des contraintes.
46:10Moi, ce qui me pourrit, vraiment, c'est les groupes, quoi.
46:12C'est les groupes.
46:13Parce que là, n'importe qui, à n'importe quand, on vit des messages tout le temps, tout le temps, tout le temps.
46:18Et ce qui est assez pervers dans ce système de dire, par exemple, vous êtes en repos, vous ne répondez pas, etc.
46:25C'est que si on loupe un message et que le lendemain, on retourne au travail, mais qu'on va dire, moi, je n'ai pas vu ce message.
46:30Pourquoi tu ne l'as pas vu ?
46:31Parce que j'étais en repos.
46:32Ouais, mais tu es censé le savoir.
46:34Voilà.
46:34Et il y a ce côté un peu pervers.
46:36Donc, en réalité...
46:38L'injonction contradictoire.
46:39Alors, vous ne répondez pas parce que sinon, on va avoir des problèmes, mais vous êtes tenu de savoir tout ce qui se passe, même quand vous n'êtes pas là.
46:44Exactement, parce que c'est notre rôle de responsable.
46:47C'est-à-dire, on est censé être au courant de tout, ou presque, en tout cas.
46:51Et puis, quand on est dans la fonction, dans le métier, ne pas détenir une information importante, stratégique, capitale, professionnelle,
47:00c'est quelque part sortir un petit peu du jeu.
47:02Alors, une fois, ça vous est pardonné, deux fois aussi, puis au bout d'un moment, quand on rate trop d'infos,
47:08eh bien, on se dit, le mec, il n'est plus dans le coup, quoi.
47:09Voilà, il n'est pas compétitif, etc.
47:12Et puis, quand on est cadre, même si on n'a pas de mal à refroidir du travail, on n'a pas de mal à nous l'enlever non plus.
47:17On ne va pas se mentir.
47:19Mais voilà, moi, je ne me plains pas.
47:20Franchement, je ne me plains pas.
47:21Déjà, j'ai un travail.
47:22Il y a des gens qui n'ont pas de travail.
47:23Je ne suis pas là pour me plaindre.
47:25Mais finalement, on travaille avec cette hyperactivité, cette hyperconnexion.
47:32Ça fait presque partie du travail, j'ai envie de dire.
47:34Donc, moi, je m'y accommode après les seuls moments, vraiment, où je déconnexe totale.
47:41Et d'ailleurs, ma société, encore une fois, mes supérieurs, ils en sont conscients de tout ça.
47:47Parce que quand on est en vacances, par exemple, ils nous enlèvent et des groupes et des mails.
47:51Comme quoi, c'est possible.
47:53Comme quoi, c'est possible.
47:53Merci, Cédric, pour ce témoignage.
47:55On va accueillir Sébastien, peut-être, pour terminer l'émission.
47:58Bonjour, Sébastien.
47:59Bonjour, Céline.
48:01Bonjour, Éric.
48:01Bonjour à tous les deux.
48:02Je crois que vous rejoignez, Cédric, sur ce sentiment d'hypocrisie sur ces messages, par exemple, en bas des mails,
48:10qui vous expliquent que vous n'êtes pas tenu de lire, de répondre en dehors des heures de travail.
48:14Mais c'est quand même mieux si vous le faites.
48:15Alors, moi, je vais vous dire, à titre personnel, là, pour moi, sur tout mon parcours professionnel,
48:21effectivement, j'ai toujours senti une forme d'hypocrisie.
48:24Là, par contre, dans le métier que je fais, et même celui d'avant, j'ai toujours pu déconnecter.
48:28J'ai jamais eu de problèmes.
48:28Et honnêtement, ma société actuelle pour laquelle je travaille ne m'embête pas.
48:32Par contre, ma conjointe, encore une fois, travaille, elle, elle est exploitante dans le transport, pas de problème non plus.
48:38Elle, c'est un peu plus particulier, elle ne s'en plaît pas non plus,
48:41mais elle doit gérer des plannings de conducteur et gérer des astreintes.
48:45Et là, effectivement, les astreintes, ça peut être un conducteur qui est malade,
48:48elle doit gérer une astreinte à 4 heures du matin ou autre, elle s'isole dans le bureau.
48:52Mais effectivement, comme le disait l'auditeur précédent,
48:54quand on aime son travail, il faut savoir des fois s'impliquer et s'adapter à la situation.
49:00Et parfois, elle bosse à 4 heures du matin ?
49:02Ce n'est pas parfois, c'est souvent, elle prend son bureau, elle se connecte et elle doit gérer des plannings de conducteur
49:07parce que c'est normal, elle bosse dans une société de transport de bus
49:12et c'est tout à fait logique, effectivement, qu'elle puisse anticiper ce genre de problème.
49:17Donc, elle s'adapte à la situation.
49:18Moi, je comprends, je me suis mis avec elle.
49:20Ça ne nuit pas à notre couple parce qu'on a un bureau chez nous et tout.
49:23Mais effectivement, je comprends que dans certains métiers, on doit s'adapter aux situations
49:26et faire en sorte d'être disponible.
49:29Après, tout dépend du contexte, tout dépend si effectivement il y a des sociétés
49:31qui sont anxiogènes vis-à-vis des salariés, qui en abusent ou pas.
49:35Mais elle, par exemple, quand elle bosse votre épouse à 4 heures du matin,
49:38ça peut être une chose qui n'est pas prévue du tout, quoi,
49:40parce qu'il y a eu un coup de fil à 23 heures qui dit qu'il y a une urgence.
49:43Bien sûr, ça peut être un coup de fil, un mail, ça peut être plein de choses.
49:47Elle s'adapte et elle est consensueuse dans son travail et je respecte ça.
49:50Je l'ai connue comme ça et je savais très bien que le contrat,
49:53si un jour on était amené à vivre ensemble et se marier, c'était de l'accepter.
49:56Je comprends.
49:56Après, ça peut être compliqué peut-être dans d'autres couples,
49:58mais en tout cas, moi, je l'assimile et je le comprends.
50:01Voilà, merci beaucoup Sébastien.
50:03C'est une nouvelle donne de l'équation professionnelle, Céline.
50:06Maintenant, ça va être comme ça dans pratiquement tous les métiers, j'imagine.
50:10Voilà, les amis, il est 13h59.
50:12Jean-Alphonse Richard est là.
50:13Mais pourquoi est-il là, Jean-Alphonse ?
50:16Peut-être pour l'heure du crime, non ?
50:17Une très bonne émission, je vous conseille d'être à l'écoute à 14h.

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