- 12/06/2025
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 12 juin 2025.
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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Florent a fait le 3210, on parle de cette question, faut-il taxer davantage les ultra-riches ?
00:14Gabriel Zuckman, l'économiste qui fait cette proposition, qui va être débattue cet après-midi au Sénat d'ailleurs,
00:20c'est pas du vent tout ça, il était notre invité il y a quelques instants, Florent est avec nous, vous avez écouté l'interview Florent ?
00:26Oui, j'ai bien écouté cette interview, tout à fait.
00:30Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
00:32Alors je suis maître de conférence en droit fiscal et docteur en fiscalité.
00:36Wow, mais ça c'est de l'auditeur expert. Florent, on va détailler dans un instant, est-ce que vous êtes favorable à l'idée de taxer les ultra-riches ?
00:44Alors je suis d'accord avec le constat, mais je pense que l'idée est plutôt mauvaise.
00:48Très bien, moi je tiens à vous dire qu'on parlera quand même d'exil fiscal, ça c'est quand même une grosse menace, quoi qu'en dise Zuckman.
00:54Et puis aussi, il y a des ultra-riches, ils ne sont pas riches en fait, c'est leur boîte qui est valorisée, très valorisée, mais eux ne perçoivent pas beaucoup d'argent.
01:03Donc comment faire ? On va parler de ça avec vous Florent, vous m'avez l'air d'être le bon interlocuteur.
01:07Allez, il est 13h50, c'est le rappel des titres avec Céline Landreau.
01:11Une minute de silence a donc été observée aujourd'hui dans les collèges et lycées du pays pour rendre hommage à Mélanie, cette surveillante de 31 ans, poignardée à mort avant-hier devant son collège de Nogent au Haute-Marne par un élève de 14 ans.
01:23L'adolescent qui est en garde à vue a expliqué avoir voulu tuer une surveillante, mais sans cibler précisément la victime, selon le procureur.
01:30Ce jeune a été déféré devant un juge aujourd'hui en vue de sa mise en examen.
01:34Le parquet a requis cette mise en examen pour meurtre d'une personne chargée de mission de service public.
01:40Il encourt donc une peine de 20 ans de prison au lieu d'une peine à perpétuité en raison de sa minorité.
01:45Le Conseil des ministres a prononcé aujourd'hui la dissolution de la jeune garde, mouvement antifasciste de gauche radicale et celle de Lyon Populaire, un groupe d'ultra-droite, annonce faite par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
01:58Et puis on vous en parlait dans le journal un avion de la compagnie Rindyassé est écrasé ce matin dans le nord-ouest de l'Inde, peu après son décollage de l'aéroport d'Amedabad.
02:06A son bord, 242 personnes qui devaient rallier Londres, parmi une majorité de citoyens indiens, mais aussi 53 britanniques, 7 portugais et 1 canadiens.
02:15Le temps, Peggy Broch, pour cet après-midi avec ce pic de chaleur qui continue mais qui touche davantage cet après-midi la partie est du pays.
02:23Avec 35 degrés attendus à Grenoble, 34 en Berrieux, 27 à 33 degrés sur le reste du pays et un peu moins chaud près de la Manche, 20 à 25 degrés.
02:34Côté ciel, alors c'est plus calme sur le nord-ouest, on oublie les orages, on a encore quelques averses, quelques gouttes ici ou là, mais sous un ciel variable entre nuages et éclaircies.
02:42Ailleurs on a encore du beau soleil, parfois voilé ou avec quelques nuages, mais rien de bien méchant.
02:47Ce sera surtout en fin de journée où on peut avoir un petit risque d'ondé entre l'île de France et le massif central, voire un coup de tonnerre sur le relief du massif central.
02:56Petite ondée également possible sur le relief des Pyrénées et des Alpes frontalières, partout ailleurs, donc du Grand Beau et très ensoleillé sur le sud-est.
03:04Merci beaucoup Peggy Broch.
03:06Les auditeurs ont la parole.
03:08Eric Brunet, c'est Lillandreau sur RTL.
03:11Donc Florent, auditeur, prof de droit fiscal à l'université, de quelle université Florent êtes-vous ?
03:17De Nantes.
03:18Bon, taxer les riches, alors, tel que ça a été décrit par notre invité, vous dites que bonne idée sur le principe, mais mauvaise, difficile à appliquer, c'est ça ?
03:28Oui, je pense que le constat doit quand même être partagé, parce qu'effectivement quand on a un patrimoine de plus de 100 millions d'euros, on est moins imposé que certaines autres catégories.
03:38Mais effectivement, la solution qui est proposée est un constitutionnel, tout simplement parce que...
03:46En quoi un constitutionnel ?
03:49Parce qu'elle revient à imposer des revenus qui sont fictifs, qui sont localisés dans des sociétés et qui n'ont pas encore été distribués.
03:56Et il faut une décision de la société pour distribuer ses revenus, et le Conseil constitutionnel considère cela comme un...
04:04Mais ce que je ne comprends pas, c'est que cette proposition de Juckman, elle concerne le patrimoine...
04:09Enfin, ce n'est pas sur les revenus, c'est sur le patrimoine.
04:11Oui, mais il dit dans l'interview, les participations dans les entreprises.
04:17Moi, c'est...
04:18Alors, je précise, et Florent, vous répondez, quand j'ai écouté l'interview de Juckman, j'ai pensé à tous ces gens qui montaient des entreprises, par exemple des start-up, qui deviennent des grosses boîtes, qui ont une super valorisation.
04:30T'imagines, les Américains pourraient l'acheter...
04:33Elle est valorisée à 150 millions.
04:34Mais le jeune qui a monté la boîte, ou le créateur d'entreprise, lui, il n'a pas les 150 millions.
04:41Lui, il perçoit son salaire tous les mois, il a des actions, c'est peut-être sa boîte.
04:46Mais aujourd'hui, ce n'est pas matériellement de l'argent qui existe et qui est sur son compte, Florent.
04:51Exactement, exactement.
04:52Le Conseil constitutionnel dit bien la chose suivante, ce sont des revenus dont ils n'ont pas la disposition.
04:57Et donc, c'est une méconnaissance du droit de propriété, et cette mesure ne pourra jamais être appliquée en l'état de notre droit.
05:03Et donc, c'est ce que je reproche très fortement, donc à la gauche, qui agite un petit peu la baguette magique en considérant qu'en augmentant, en créant un impôt,
05:13eh bien, on va résoudre et on va collecter 20 milliards d'euros.
05:16Eh bien non, même si ça passe les fourches de l'Assemblée nationale et du Sénat, le Conseil constitutionnel, normalement, censurera cela.
05:23Et je pense qu'il y a d'autres solutions à adopter, mais elles ne sont peut-être pas au top au niveau politique, et c'est un petit peu moins attrayant pour l'électorat.
05:30Vous pensez à quoi, par exemple, Florent ?
05:32Je pense qu'en France, on est connu pour avoir un taux d'imposition extrêmement élevé, 52% de nos prélèvements obligatoires,
05:39mais on a une spécificité en France, c'est les niches fiscales.
05:42C'est la dépense fiscale, c'est-à-dire qu'on a énormément de cadeaux qui profitent effectivement aux ultra-riches.
05:48Je pense par exemple à la loi Mécénat avec Bernard Arnault, qui avait eu plusieurs centaines de millions d'euros pour la construction de la fondation Louis Vuitton.
05:57Vous voulez qu'on parle aussi des œuvres d'art ?
05:59Vous voulez qu'on parle aussi des œuvres d'art ?
06:01Il y a des choses en tout cas à faire, c'est-à-dire qu'on a un impôt en France qui est extrêmement mité, et donc on pourrait faire des choses.
06:11Mais on rappelle que ces ultra-riches qui sont ciblés par cette proposition de loi Zuckman,
06:19ce sont ceux qui ne paient pas aujourd'hui l'équivalent de 2% de leur patrimoine en impôts,
06:24qui font de l'optimisation fiscale, j'allais dire démultiplier, c'est légal, mais pas forcément moral.
06:32Et si on enlève des niches fiscales comme vous le proposez, on n'aura a priori plus personne sous ces 2% ?
06:37Non, déjà je pense qu'il faut être vigilant lorsqu'on parle de moralité et de droit fiscal,
06:45parce que l'optimisation fiscale est un droit constitutionnel.
06:47Bien sûr, c'est légal.
06:48C'est ce que je m'ai vertu à dire.
06:50Et en fait, le principal responsable, c'est le Parlement, parce que c'est le Parlement qui vote la loi.
06:56C'est le Parlement qui vote les cadeaux fiscaux.
06:58C'est le Parlement qui, depuis 40 ans, donne des avantages à certains types de contribuables.
07:04Et donc, il revient au législateur de travailler sur ça et d'avoir un système plus juste et équitable.
07:10Mais ça ne passera jamais par la création d'un nouvel impôt.
07:13Et je dirais juste une dernière chose, parce que c'est important.
07:16Gabriel Zuckman nous parle de 20 milliards d'euros récoltés, recouvrés.
07:19Et ça ne sera jamais le cas.
07:20Ça ne sera jamais le cas parce que sa proposition est complexe.
07:25Comment on détermine un patrimoine ? Comment on le valorise ?
07:28C'est trop compliqué.
07:29Florent, très bien, vous avez une expertise qui est très intéressante,
07:36d'autant qu'elle vient en regard, en miroir, de celle déployée par cet économiste, Gabriel Zuckman, de Renon.
07:44Deuxième question, c'est quand même celle de l'exil.
07:46Parce que vous venez de parler des cadeaux fiscaux plus riches, etc.
07:49Si la France demeure le pays le plus attractif d'Europe aujourd'hui pour les entreprises et pour les investisseurs étrangers,
07:55c'est aussi parce qu'on a su mettre en place, c'est quand même un sacré tour de force de faire venir un investisseur de l'Oklahoma,
08:04que sais-je, de Suède ou bien d'Afrique du Sud, pour monter une unité de production, une usine en France.
08:10C'est quelque chose d'assez...
08:11En même temps, c'est très fragile.
08:13Donc cette fragilité, il ne faut pas trop la casser.
08:15Parce que derrière, il y a des emplois.
08:18Alors, il ne s'agit pas d'être trop généreux non plus.
08:19Mais si on casse ça, si on abîme ça, si on abîme ce lien, c'est vraiment on perd tout.
08:29Oui, tout à fait.
08:30Juste pour rebondir sur les études qui sont mises en avant par Gabriel Zuckman.
08:34Alors effectivement, il considère que l'exil fiscal ne doit pas être pris en compte.
08:39Mais bon, ce n'est pas quelque chose de très grave.
08:42Mais il oublie de dire que les études qu'il met en avant modélisent des systèmes fiscaux
08:48avec des taux de prélèvement obligatoires bien inférieurs à ceux de la France.
08:52Nous, en France, on a un taux de prélèvement obligatoire de 52%.
08:55Et donc, si on augmente encore les impôts...
08:58Ça veut dire quoi, le taux de prélèvement obligatoire ?
09:00Ça veut dire qu'aujourd'hui, un Français contribuable, il pèse 52% d'impôts ?
09:06Oui, tout compris, effectivement, les impôts, TVA, etc.
09:11Sur l'impôt, on est sur un bien 52% de vos revenus qui sont perçus.
09:16Est-ce que c'est le taux le plus élevé du monde ?
09:18Oui, avec les Danois.
09:20Voilà, on fait la course avec eux.
09:25Et vous dites qu'il ne faut pas aller au-delà ?
09:28C'est toujours compliqué.
09:31Effectivement, on risque peut-être d'aller sur un taux un peu trop important.
09:35Mais est-ce qu'on parle là, on rappelle que c'est 1800 foyers concernés,
09:39est-ce qu'on parle là de gens qui sont imposés à cette hauteur-là,
09:42qui subissent ce taux de prélèvement-là ?
09:45Non, non, non, non.
09:46On est effectivement, comme je vous l'ai dit, le constat, je le partage,
09:50lorsque vous arrivez à 100 millions d'euros de patrimoine,
09:54vous allez contribuer moins en proportion de vos revenus que vous et moi.
09:59Maintenant, le problème, et c'est ça,
10:01c'est que la gauche, elle est enfermée dans une démagogie de créer de nouveaux impôts.
10:04De nouveaux impôts, quand la droite considère qu'il ne faut absolument pas bouger.
10:09Et donc, le citoyen a du mal à se retrouver dans cette idée de justice fiscale.
10:13Il suffirait, dans ce cas, au lieu de créer un nouvel impôt,
10:15peut-être de nettoyer quelques niches fiscales dont se servent les over-riches.
10:21Je viens de néologiser, là, les over-riches.
10:23Mais vous savez ce qu'on dit, derrière chaque niche, il y a un chien.
10:26Donc, c'est très, très compliqué, parce qu'en France, il y a des jeux de pouvoir.
10:32Et donc, bien évidemment, quand vous voulez toucher à ces niches,
10:35il faut avoir l'assentiment, en tout cas, des représentants de la nation.
10:40Restez avec nous, Florent.
10:41On va faire entrer dans le jeu Philippe, qui a fait le 32-10.
10:43Mon cher Philippe, bonjour.
10:45Oui, bonjour.
10:46Bonjour, Philippe.
10:46Philippe, est-ce que ça suffit, 2% des multimillionnaires qui ont plus de 100 millions ?
10:56Alors, moi, je disais non, mais par rapport à ce qu'expliquait l'éditeur qui était avant moi,
11:02il y a peut-être d'autres solutions, le retour à l'ISS.
11:05Après, il y avait aussi le projet de loi sur la taxation des super profits,
11:09qui avait été ajourné.
11:11Enfin, voilà, il y a peut-être d'autres pistes aussi.
11:15Après...
11:15Alors, attendez, attendez, attendez, le retour de l'ISS, vous n'êtes pas le seul, le premier à en parler.
11:19On va peut-être garder notre Florent qui est avec nous, qui est prof de droit fiscal.
11:23Parfois, on a des auditeurs, dont les auditeurs ont la parole, qui ont le niveau 1,
11:26prof de droit fiscal à l'université de Nantes.
11:29Il répondra, tiens, sur cette question de l'ISS.
11:32A tout de suite.
11:33Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
11:3650 centimes la minute.
11:3913h, 14h.
11:41Les auditeurs ont la parole.
11:43Avec Éric Brunet et Céline Landreau.
11:46Bon, les amis, nous parlons de ce projet qui va être examiné au Sénat cet après-midi.
11:51Projet Zuckman, Gabriel Zuckman, économiste, qui dit qu'il faudrait aujourd'hui taxer les ultra-riches.
11:57Voilà le principe taxer à hauteur de 2%.
12:01Ceux qui ont plus de 100 millions d'euros de patrimoine, de richesse.
12:06Ça rapporterait 20 milliards par an.
12:08On a eu un auditeur, Florent, qui est assez solide sur le sujet, professeur de droit fiscal à l'université,
12:14qui nous a dit que ce n'est pas réaliste, ça ne marche pas.
12:17Philippe est avec nous.
12:20Mon cher Philippe, vous avez soulevé un sujet, c'est pourquoi pas retourner à l'ISF.
12:25Qui rapportait combien d'ailleurs, Florent ?
12:27Ça rapportait combien l'ISF à la grande époque, Florent ?
12:29C'était assez peu.
12:31On avait une rentabilité, ça doit se compter, en quelques milliards d'euros.
12:365 milliards d'après les estimations.
12:38Tout à fait.
12:39Mais donc ce qui est quand même relativement faible par rapport aux contribuables qui devaient être concernés.
12:44Mais pour une raison qui est simple.
12:47C'est tout simplement qu'on a ce qu'on appelle le dispositif du plafonnement droit fiscal.
12:51Et donc qu'un contribuable ne pourra jamais payer plus de 75% d'impôts sur ses revenus.
12:58Donc si vous avez 100 000 euros de revenus, vous ne pourrez jamais payer plus de 75 000 euros d'impôts.
13:05D'accord.
13:05Et donc quand vous êtes ultra riche, vous avez peu de revenus.
13:09Et donc vous arrivez très rapidement à ce 75%.
13:12Donc c'est très difficile de passer par cette solution.
13:15D'accord.
13:16Philippe, je reviens vers vous mon cher Philippe.
13:19Continuez.
13:20Donc vous, vous dites, de toute façon, il faut trouver une solution pour faire payer ces ultra riches, Philippe.
13:26D'après ce que je comprends, d'après ce que dit Florent, Florent, Florent, Florent, pardon ?
13:30Florent, Florent.
13:31En gros, le contribuable lambda, qui gagne un salaire de misère, paye plus d'impôts que des ultra riches.
13:41Ça, vous avez bien compris.
13:42Attendez.
13:43Non, non.
13:43Parce qu'il y a un Français sur deux, les foyers les plus modestes, qui ne paient pas du tout d'impôts sur le revenu.
13:49Mais on paye tous un impôt, que ce soit direct ou indirect, on va tous faire nos courses, on paye tous la TVA, on paye un impôt.
13:55Avec la TVA, d'accord.
13:56D'accord.
13:57Donc au bout d'un moment, quand on fait une proposition de voter les super profits des grandes entreprises, on dit non.
14:04Quand on dit de faire payer les ultra riches, on dit non.
14:07Sauf que là, il y a 40 milliards à trouver.
14:10Bayrou qui nous dit, les Français vont devoir faire un effort.
14:13Sauf qu'au bout d'un moment, on en a marre de faire un effort si c'est toujours les mêmes.
14:16Après, Florent parle d'évasion fiscale.
14:20Il y aura toujours des gens qui vont partir dans un autre pays où ils seront moins fiscalisés.
14:23Mais la majorité des gens qui sont ultra riches, ils ne vont pas voter à gauche, ils vont voter à droite.
14:28D'accord ?
14:28Et ils vont se dire patriote.
14:29Un vrai patriote, il ne va pas quitter son pays parce qu'il a donné du pognon.
14:33Florent, vous entendez Philippe ?
14:35Oui, oui, je suis tout à fait d'accord avec vous.
14:38Effectivement, on a l'impression que la charge fiscale, elle repose plus sur des gens avec moins de richesse.
14:44Et je pense que c'est à la France vraiment de prendre ce problème à bras-le-corps et aussi de faire oeuvre de pédagogie.
14:51Parce qu'on entend trop de solutions qui sont faciles, on agite la baguette magique.
14:56Ce n'est pas comme ça que ça marche.
14:57Et je pense qu'on devrait travailler ensemble, peu importe le bord politique, pour avoir de vraies solutions qui vont marcher surtout sur le moyen et le long terme.
15:06Le problème, c'est que quand vous créez un impôt, c'est une solution à court terme.
15:11Parce qu'il va y avoir ensuite des pratiques d'optimisation, des pratiques d'évasion fiscale.
15:14Ce qu'il faut faire, c'est créer une véritable politique publique sur le moyen et le long terme.
15:19Et ça, on ne pourra le faire qu'avec...
15:21Mais le vrai sujet, Florent, c'est la concurrence fiscale des autres pays européens.
15:27Tout à fait.
15:27Il y a des billets d'avion aujourd'hui pour aller à Rome ou à Madrid à 40 euros.
15:33Et encore, je pense que je suis au-dessus de la réalité.
15:35Tous nos étudiants voyagent.
15:38On est dans un...
15:40Et on continue à avoir des pratiques fiscales différentes d'un pays à l'autre.
15:43C'est absurde.
15:44Il suffit parfois de faire 50 kilomètres, d'aller s'établir à 50 kilomètres de chez soi, soit en Espagne, soit en Italie, ou bien au Portugal, ou bien en Allemagne, ou bien au Luxembourg, ou bien en Belgique.
15:53J'ai oublié la Belgique.
15:54Il faut avoir des fiscalités totalement différentes.
15:57Et vous gardez des dizaines de millions que vous auriez dû verser à tel État ou à tel État ?
16:02Franchement, la tentation est grande.
16:04La tentation est très grande.
16:06Est-ce que je peux me permettre ?
16:07Oui.
16:08Éric, est-ce que je peux me permettre ?
16:09Bien sûr, Philippe.
16:10Alors, dans ce que je vais dire, ça va peut-être choquer des personnes, ça va peut-être paraître radical.
16:16Mais des personnes qui seraient amenées à devoir payer énormément d'impôts parce qu'ils sont extrêmement riches,
16:22qui décident demain de partir dans un autre pays pour des raisons fiscales ?
16:27On n'a qu'à les déchoirs de la nationalité.
16:32Peut-être que c'est la solution.
16:35Mais qu'est-ce que, Philippe, dans l'Europe, l'Union Européenne, je me mets à la place d'un super-rich.
16:39Alors, vous dites, il faut être patriote.
16:41Je suis d'accord.
16:41Moi, je suis d'accord avec ça.
16:44Mais imaginez un super-rich, je ne sais pas, qui a une maison de vacances en Italie ou en Belgique.
16:49Je ne sais pas.
16:49Et il y en a plein.
16:50Je pourrais vous donner des noms puisqu'ils sont publics.
16:52Voilà.
16:53Des géants de la grande distribution qui se sont installés hors de France.
16:57Il y en a.
16:57Bon.
16:58Et qui ?
16:59Le gars, je ne sais pas, est marié à une Espagnole ou une Italienne, etc.
17:03Lui, il ne vit pas ça comme une espèce d'abandon, de patriotisme français.
17:07Il vit dans une équation un peu mondialisée depuis des années.
17:12Il fait 50 kilomètres ou 200 bornes.
17:14Et puis voilà, il s'installe à Bilbao ou que sais-je, à Bruxelles ou à Genève ou à Milan.
17:19On ne sait rien.
17:19À Londres.
17:20Voilà.
17:21Il va s'installer là-bas, mais il renonce à sa nationalité.
17:24Oui.
17:25Mais on perd des milliards.
17:27Mais quoi qu'il en soit, à partir du moment où il va faire de l'évasion fiscale, on va quand même les perdre.
17:31Oui.
17:32Donc qu'on les perde parce que monsieur a décidé de faire de l'évasion fiscale, ou monsieur ou madame a décidé de faire de l'évasion fiscale,
17:38ou qu'on les perde parce que cette personne-là décide de ne pas participer à l'effort national pour faire en sorte qu'il y ait une égalité fiscale.
17:46Philippe, moi je me souviens, il y a deux ou trois ans de l'Obs, hebdomadaire plutôt de centre-gauche, le nouvel Obs,
17:55qui avait sorti l'empreinte fiscale de toutes les boîtes du CAC 40.
17:58Je me souviens que celui qui payait le plus d'impôts, c'était LVMH, Bernard Arnault, enfin LVMH.
18:02Et il avait dit, moi je paie l'équivalent du budget de fonctionnement du ministère de la Culture chaque année en impôts.
18:10C'est-à-dire que quand un gros groupe comme ça s'en va pour des raisons fiscales, c'est pas le cas de Bernard Arnault,
18:16mais quand un grand groupe s'en va, on le sent passer nous les Français.
18:20C'est dur pour l'État, pour les rentrées fiscales.
18:23Mais vous savez qu'aux États-Unis, quand même, alors on n'a rien à voir avec les États-Unis,
18:27il y a Florent, il dira si j'ai tort ou si j'ai raison.
18:30Aux États-Unis, il y a quand même les ultra-riches qui ont dit qu'ils n'étaient pas assez imposés.
18:37En France, vous allez entendre des ultra-riches qui diront,
18:39ah ben non, on ne paye pas assez d'impôts pour participer à l'effort national.
18:43Non. Parce qu'en fait, ils ne pensent qu'à eux.
18:45Ils ne pensent pas au fait que le fait qu'ils payent plus d'impôts, ça va servir pour la communauté,
18:52ça va servir pour l'éducation, ça va servir pour les hôpitaux,
18:55ça va servir pour faire en sorte que les infrastructures s'améliorent.
18:59Voilà. On ne va pas les taxer pour dire de les taxer parce qu'ils sont riches.
19:02On les taxe pour faire en sorte que la vie des gens s'améliore.
19:08Quand vous voyez que les hôpitaux sont en détresse,
19:10quand vous voyez que l'école est en détresse,
19:12quand vous voyez qu'on cherche de l'argent partout...
19:14Qu'on en cherche et que le budget de l'État, effectivement, a du mal à se boucler.
19:17Philippe, je voudrais juste qu'on fasse entrer Renaud dans ce débat,
19:20puisqu'il nous a appelé aussi Renaud au 3210.
19:22Bonjour Renaud.
19:23Oui, bonjour Céline.
19:25Bonjour Renaud.
19:26On vous écoute. Vous avez fait le 3210, taxer les riches.
19:30Oui, oui, oui. J'ai créé une entreprise il y a longtemps,
19:33mais j'ai créé une entreprise de technologie, petite.
19:36Et mon avis, c'est qu'il vaut mieux s'attaquer à l'évitement de l'impôt,
19:42à l'optimisation, la fraude, etc.
19:44Et que s'attaquer aux actions des entreprises risque d'amener les propriétaires soit à s'en aller, c'est clair,
19:53soit à vendre leur part, donc à disperser l'entreprise.
19:57Bon, ben là, ça sera sur le dos des salariés, forcément.
20:02Soit attirer davantage de dividendes pour payer l'impôt.
20:04Et ça aussi, c'est contre les salariés.
20:07Le pays perdra.
20:09Donc moi, je suis pour l'échelle européenne, comme vous l'avez dit, Eric et Céline.
20:15Et pas s'attaquer aux actions directement.
20:18C'est-à-dire qu'il faudrait éviter que, facialement, la France soit un pays où les entrepreneurs se sentent plus taxés,
20:27je ne sais pas si c'est le cas, peut-être pas, se sentent plus taxés que chez les pays voisins.
20:31Parce que là, Renaud...
20:33Ben oui, oui, oui, c'est clair.
20:35Il faut qu'ils soient capables d'embaucher, il faut qu'ils soient contents d'être là.
20:39Et s'ils ne sont pas contents d'être là, c'est les Français qui paieront.
20:43Cela dit, dans les stats, on est le pays le plus attractif du monde.
20:45Ça a été redit récemment par Chouse France.
20:49Exactement.
20:50Et on rappelle qu'en fait, une partie des ultra-riches...
20:53D'Europe, d'Europe.
20:54...mais pas concernée, puisque c'est que ceux qui paient moins de 2% de leur patrimoine en impôts
20:59qui seraient concernés par cette taxe Zuckmann, qui sera en fait un impôt planché.
21:04À 1800...
21:05Oui, ça c'est une bonne idée, Céline.
21:06C'est une bonne idée, c'est de dire, je m'attaque à ceux qui ne paient pas.
21:11C'est exactement le principe de ce que prône Gabriel Zuckmann,
21:14qui était notre invité tout à l'heure.
21:15Tous ceux qui paient déjà 2% de leur patrimoine seraient épargnés par cette mesure.
21:20Voilà, mais bon...
21:22Éviter que les gens dispersent l'entreprise pour payer l'impôt,
21:26ou prélèvent plus de dividendes que ce qu'ils font déjà,
21:30qui est peut-être trop des fois.
21:32Bon ben, ça c'est très très important pour que le pays se porte bien.
21:35Merci Renaud, entrepreneur du côté de Grenoble.
21:40Denise a fait le 3210.
21:41Bonjour ma chère Denise.
21:43Bonjour, bonjour à tous.
21:44Bonjour Denise.
21:45Alors moi, je n'ai pas votre niveau de discussion,
21:49mais le discours de M. Glicksmann m'a assez bien plu,
21:53dans la mesure où si c'est 2% sur les revenus,
21:57et que c'est égal, finalement, que ça met une égalité au niveau des impositions,
22:01je trouve ça plutôt bien.
22:05Je trouve que, par contre, c'est vrai que je ne suis pas d'accord
22:08pour taxer les petites entreprises, enfin,
22:10qui essayent de mettre en route un travail avec lequel ils vont vivre.
22:17Je parle bien de ce qui est une égalité dans l'imposition
22:21sur, comment je pourrais dire, sur les revenus,
22:25et non pas sur le travail.
22:26Je ne sais pas comment m'exprimer.
22:27Non, mais vous exprimez très bien, Denise.
22:29La proposition de Gabriel Zuckmann, on le rappelle,
22:32ça concerne les ultra-riches avec un patrimoine
22:35de 100 millions d'euros minimum.
22:371 800 français.
22:391 800 foyers.
22:401 800, c'est ceux qui ne paient pas 2%.
22:43Ils sont en dessous des 2% de fiscalité.
22:45Voilà.
22:47Allez-y, Denis.
22:48Pardon, pardon.
22:48Donc je trouve que ce serait super de pouvoir,
22:52si vous voulez, uniformiser cela,
22:56parce que ce ne serait que justice.
22:58et je ne pense pas que cela les fasse boiter
23:01et les décide à partir à l'étranger.
23:06Voilà.
23:06Parce que je ne suis pas sûre que, finalement,
23:08ils s'en sortiraient aussi bien qu'en France
23:10au niveau de leurs revenus.
23:13Voilà.
23:14Bon, moi, je parle en tant qu'infirmière à la retraite.
23:18Je paye des impôts sur mes revenus.
23:21Je trouve ça normal d'aider.
23:22Vous êtes une citoyenne et une contribuable
23:26comme les autres, ma chère Denise.
23:28Même si on n'est pas des experts en finance
23:30et en fiscalité,
23:32on a le droit d'avoir un avis
23:33sur la philosophie générale des choses.
23:36Merci, Denise, qui a fait le 3210.
23:38Merci à tous ceux qui nous ont appelés.
23:40À Florent, qui a commencé le débat.
23:42On a eu du vol d'avoir un prof de droit fiscal
23:44trait de l'Université de Nantes
23:46qui nous a appelés un auditeur au 3210.
23:48Jean-Alphonse, c'est là, j'ai l'impression.
23:50Vous avez...
23:51J'ai fait le 3210, c'est ça que vous l'avez à dire ?
23:53Parce que je suis là.
23:54Je suis avec vous, effectivement,
23:55Céline et Eric, dans l'heure du crime.
23:57De quoi parlons-nous ?
23:5814h.
23:59Eh bien, je vous emmène en forêt de Chaux.
24:00C'est une immense forêt,
24:02pas très loin de Dôle et de Besançon.
24:04C'est là que le corps de l'étudiant japonaise
24:06de Besançon,
24:07Naorumi Kurosaki, 21 ans,
24:09serait enterré.
24:10Je dis bien serait,
24:10parce que ce corps,
24:11on ne l'a jamais retrouvé.
24:12L'affaire, c'était en 2016.
24:15Pourtant, ce n'est pas un cold case.
24:16Son ancien petit ami,
24:18c'est un chilien,
24:19Nicolas Zepeda.
24:20Il a été condamné deux fois
24:21à 28 ans de prison.
24:23Il aurait fait 11 000 kilomètres à l'aller,
24:2611 000 kilomètres au retour
24:27depuis le Chili jusqu'à Besançon
24:28pour venir tuer cette jeune femme
24:30qui se refusait à lui.
24:32Alors, il y aura bientôt un troisième procès
24:33parce que le deuxième procès a été cassé.
24:35On va voir ce que va raconter Nicolas Zepeda.
24:37Presque dix ans après les faits,
24:38va-t-il enfin tout dire ?
24:40Va-t-il enfin raconter ?
24:42C'est l'histoire de Narumi Kurosaki,
24:44enquête sur une disparue
24:45à 14h dans l'heure du crime.
24:47A tout à l'heure.
24:47A tout à l'heure, Jean-Alphonse.
24:49Et puis, il y a un hasard absolument incroyable
24:51dans l'affaire terrible
24:53survenue il y a deux jours
24:54en Haute-Marne
24:55de l'assassinat
24:56de cette surveillante
24:59Mélanie de 31 ans.
25:01Figurez-vous qu'on parle maintenant
25:02de la santé mentale à l'école.
25:04C'est justement, précisément,
25:05hasard du calendrier.
25:07Il y a en ce moment une grande réflexion
25:09qui est menée par la puissance publique
25:11sur la santé mentale de tout le monde
25:13et puis aussi de nos jeunes.
25:15Une lycéenne sur trois, par exemple,
25:16a eu des pensées suicidaires
25:17dans les douze derniers mois.
25:19Un jeune sur deux
25:20a déjà eu des troubles psychologiques.
25:22On va parler de la détérioration
25:23de la santé mentale des jeunes.
25:25A tout de suite.
25:26Céline Landreau et Éric Brunet.
25:28Les auditeurs ont la parole
25:29sur RTL.
25:33Vous écoutez RTL Midi,
25:34les auditeurs ont la parole.
25:35Elle résonne avec l'actualité tragique
25:37de la semaine à nos gens.
25:38C'est la grande cause nationale
25:39de l'année, la santé mentale.
25:42Le gouvernement présente son plan.
25:44Aujourd'hui, plus d'adultes formés
25:46dans le milieu scolaire,
25:47plus de psychiatres aussi,
25:49mais pas vraiment plus de moyens déployés.
25:52Ça vous fait réagir ?
25:53On revient dans 60 secondes.
25:55RTL
25:56A découvrir dans le nouvel épisode
25:59des Salauds de l'Histoire.
26:01Raoul Villain, mesdames, messieurs.
26:03Celui-là, il est intéressant.
26:04C'est le tout nouveau Salaud de l'Histoire
26:06que je vous propose
26:07et que vous pouvez écouter dès aujourd'hui.
26:09Raoul Villain, 31 juillet 1914.
26:12Ça vous dit quelque chose ?
26:13Raoul Villain, marginal, fragile,
26:16puisqu'on va parler de santé mentale
26:17dans les auditeurs ont la parole.
26:19On y est un peu, là.
26:20Il est nationaliste, fanatique.
26:23Il se croit investi d'une mission divine.
26:25Et le 31 juillet 1914,
26:28Raoul Villain va assassiner Jean Jaurès.
26:30Il va, d'une certaine façon,
26:32précipiter le déclenchement
26:33de la Première Guerre mondiale.
26:34Raoul Villain, car Jean Jaurès mort.
26:36Les socialistes vont changer de côté,
26:38se ranger du côté des partisans
26:39de la reprise des hostilités,
26:42qui va être déclenchée
26:43quelques semaines plus tard.
26:44Et ce qui est fou,
26:44c'est qu'après la guerre,
26:46Raoul Villain va être jugé.
26:47Il ne va pas être condamné.
26:49Ce sera la veuve de Jean Jaurès
26:51qui va payer les frais du procès.
26:53Cette histoire est absolument folle.
26:55Bref, on peut dire que c'est un salaud de l'histoire,
26:57Raoul Villain.
26:58Vous écouterez ça.
26:59Sa légende noire dans les salauds de l'histoire
27:01sur le site rtl.fr.
27:03Et on en vient donc à ce plan
27:15présenté aujourd'hui
27:17par le ministre de la Santé,
27:19le plan Santé Mentale.
27:21On rappelle que c'était
27:22la grande cause nationale
27:24de l'année annoncée
27:25par ce gouvernement.
27:27Mais les mesures
27:29annoncées, elle, Agathe Landais,
27:31laissent parfois un peu sceptiques
27:33quand on regarde surtout
27:34les moyens déployés.
27:35Bonjour Agathe et bienvenue.
27:36Bonjour à tous.
27:37On a contacté à la fois
27:38des syndicats d'infirmiers
27:41dans les écoles
27:42mais aussi des syndicats
27:43de psychiatres
27:44et on leur a demandé
27:45un peu leur avis
27:46sur ce plan.
27:47Il paraît ambitieux, c'est vrai.
27:48Il y a une vingtaine de mesures
27:50à peu près
27:50qui s'articulent
27:51à la fois à l'école
27:52pour repérer
27:53le plus tôt possible
27:54des jeunes
27:54qui auraient des troubles psychiatriques.
27:57Il y a également des mesures
27:58qui concernent la psychiatrie
27:59à l'hôpital et en ville
28:01pour essayer de faire en sorte
28:02qu'il y ait plus de psychiatres
28:03pour s'occuper des problèmes
28:04de santé mentale.
28:05Et il y a également
28:06des mesures
28:06qui concernent
28:07le grand public
28:08c'est-à-dire permettre
28:09à tout un chacun
28:10à la fois de se former
28:12pour mieux connaître
28:13les troubles psychiques
28:14et aussi d'avoir accès
28:16à des médecins.
28:17Donc le principal problème
28:18vous l'avez dit Céline
28:19c'est qu'en fait
28:19on n'a pas d'enveloppe budgétaire
28:21pour ce plan
28:22qui paraît quand même
28:22assez ambitieux.
28:23C'est des bonnes intentions
28:25nous disent les syndicats
28:26mais on ne sait pas
28:26exactement concrètement
28:28quels financements
28:29vont être déployés
28:30pour financer toutes ces mesures.
28:31Mais en face
28:32il y a un besoin réel
28:34notamment chez les plus jeunes
28:35que vous évoquiez
28:36Agathe
28:36quand on sait que 55%
28:37des jeunes de 18 à 24 ans
28:39ont déjà été touchés
28:41par un problème
28:42de type psychique.
28:44Exactement
28:44il y a un autre chiffre
28:45qu'on rappelle souvent
28:46c'est une jeune fille
28:47sur trois
28:48de moins de 18 ans
28:49qui a déjà eu
28:50des pensées suicidaires.
28:52La santé mentale
28:53chez les jeunes
28:53elle s'est fortement dégradée.
28:55On parle beaucoup
28:55de la période Covid
28:56des confinements etc.
28:57Mais en fait
28:58ça fait depuis des décennies
28:59que cette santé mentale
29:00se dégrape petit à petit
29:01chez les jeunes
29:02selon les professionnels
29:04de santé
29:04ils nous expliquent
29:05que c'est aussi
29:06un manque d'accès aux soins
29:07tout simplement
29:07en fait
29:08c'est des jeunes
29:09qui se sentent un peu seuls
29:10qui ne sont pas forcément
29:11accompagnés
29:11les médecins généralistes
29:13ne sont pas toujours formés
29:14à bien comprendre
29:14les troubles psy
29:15chez les jeunes
29:16et on le sait
29:17on le rappelle assez souvent
29:18les centres médico-psychologiques
29:20par exemple
29:20qui sont implantés
29:21dans tous les territoires
29:22qui sont censés être
29:22un peu la porte d'accès
29:24pour ces jeunes
29:25en détresse psychologique
29:26il manque clairement de moyens
29:28il manque de bras
29:29de psychologues
29:30et de psychiatres
29:30pour s'occuper de ces jeunes
29:31Alors on va passer la parole
29:33à celles et ceux
29:34qui ont fait le 3210
29:35dans ce contexte un peu particulier
29:36de la santé mentale
29:37de nos jeunes
29:38qui se dégrade
29:38nous sommes avec Stéphane
29:40bonjour Stéphane
29:40bonjour
29:41qui êtes-vous mon cher Stéphane ?
29:44Stéphane Delpera
29:45je suis le maire
29:46de Saint-Médard-Angeal
29:47en Gironde
29:48en Gironde
29:49d'accord
29:49on vous écoute
29:51vous avez fait le 3210
29:52Oui parce que ce drame
29:55il révèle
29:56dans la société
29:58quelque chose de terrible
29:59qui a été très bien décrit
30:01par votre journaliste
30:02à l'instant
30:03c'est-à-dire une dégradation
30:04de la situation
30:05de la jeunesse
30:06qui est dramatique
30:07on a un jeune sur 4
30:08en détresse psychologique
30:10l'hausse des hospitalisations
30:12pour des troubles psychiques
30:13c'est plus 80%
30:15en 10 ans
30:16rendez-vous compte
30:17c'est absolument énorme
30:19le taux de suicide
30:21chez les jeunes filles
30:22est en train d'exploser
30:23et par ailleurs
30:25on a une médecine scolaire
30:27qui est dans un état catastrophique
30:29depuis 2006
30:31on est passé de 1400 médecins scolaires
30:33à 600 en 2025
30:35dont la moitié sont des postes vacants
30:38c'est la même chose
30:38pour les infirmières
30:40et donc on a une situation
30:42vraiment catastrophique
30:43qui nous a conduit
30:44à créer un centre municipal
30:46de santé
30:47en partenariat
30:48avec Cynthia Fleury
30:49qui est une philosophe
30:50mais aussi une psychanalyste
30:52spécialiste
30:52des questions psychiatriques
30:55et au GHU Paris-Saint-Anne
30:57notamment
30:57vous avez créé
30:59dans votre commune
30:59qui n'est pas
31:00c'est pas New Delhi
31:01c'est 33 000 habitants
31:03ah oui c'est 33 000 habitants
31:04vous avez créé
31:05une unité
31:06pour prendre en charge
31:07ces jeunes
31:09qui sont
31:09alors pas que les jeunes
31:12bien sûr
31:12mais on a vu
31:13massivement arriver
31:14des jeunes
31:15et pour vous donner
31:16peut-être
31:17un éclairage
31:18sur les besoins
31:19de santé
31:19dans notre pays
31:20dans une ville
31:21de 33 000 habitants
31:22en un an d'ouverture
31:2317 000 consultations
31:25ça veut dire
31:26qu'il y a un déficit
31:27absolument énorme
31:30des non-prises en charge
31:31précoces
31:32des jeunes
31:33et surtout
31:33une disparition
31:35quasi-disparition
31:36de la médecine scolaire
31:37il faudrait rajouter
31:38qu'à ces chiffres
31:39qui ne sont que des moyennes
31:40il y a des situations
31:41encore plus difficiles
31:42dans des départements
31:43moins dotés
31:44comment vous avez été
31:45sensibilisé à ça
31:47vous Stéphane ?
31:48alors bon
31:49moi j'ai eu
31:51un drame
31:52personnel
31:52qui m'a frappé
31:53il y a un an
31:54j'ai perdu mon fils
31:55brutalement
31:56d'un arrêt cardiaque
31:57et donc
31:58passé la douleur
32:00même si
32:01je ne sais même pas
32:01si douleur est le bon mot
32:02parce que c'est quelque chose
32:03qui va bien au-delà encore
32:05mais ça m'a amené
32:06à créer une association
32:07pour la santé
32:09des jeunes
32:09et donc
32:10à beaucoup travailler
32:11à me renseigner
32:12et je me suis rendu compte
32:14que notre jeunesse
32:15aujourd'hui
32:15au-delà des problèmes
32:16de santé mentale
32:17est dans une situation
32:19assez dramatique
32:21un taux de pauvreté
32:22qui est
32:23dix points supérieur
32:25à celui de la moyenne nationale
32:27des conditions
32:28de logement
32:29catastrophiques
32:30moi je vois
32:30y compris
32:31dans ma ville
32:31qui n'est pas une des plus
32:32pauvres en France
32:33beaucoup de jeunes
32:34travailleurs
32:35qui dorment
32:35dans leur voiture
32:38des étudiants
32:39qui font la queue
32:40je suis en charge
32:41de l'université
32:42également
32:42et de l'emploi
32:43à la métropole
32:44pour manger
32:46tout simplement
32:46auprès du secours populaire
32:48bref
32:49on maltraite
32:50notre jeunesse
32:51dans notre pays
32:52on s'en occupe pas
32:53et moi je voudrais lancer
32:55un appel au pouvoir public
32:56mais aussi aux parents
32:58il est temps
32:58qu'on reprenne
32:59nos responsabilités
33:00à l'égard de nos enfants
33:01de nos jeunes
33:02on peut pas considérer
33:04que sous prétexte
33:05qu'on est jeune
33:05tout va bien se passer
33:06comme on le dit
33:08aux ados souvent
33:09quand ils s'expriment
33:10bon ça va lui passer
33:11il est jeune
33:12et puis on les écoute pas
33:13donc il y a un problème
33:15global de la jeunesse
33:16qui est dramatique
33:17et qui moi
33:17en tant que parent
33:19me rend coup
33:20parce que je considère
33:21que c'est quand même
33:22la première responsabilité
33:23d'une société
33:24c'est quand même
33:24de s'occuper
33:25de sa jeunesse
33:26de ses enfants
33:27ce sont nos enfants
33:29c'est notre avenir
33:30et donc les laisser
33:30dans ces situations là
33:32me paraît absolument
33:33scandaleux
33:34c'est intéressant
33:34l'angle de vision
33:37de cet élu local
33:38c'est une chose
33:39qu'on n'entend pas
33:39fréquemment
33:40c'est vrai que
33:41souvent on dit
33:41les jeunes
33:42écoutez
33:42un ça lui passera
33:43deux on est tous
33:44passés par là
33:45et trois il faut
33:46que jeunesse se passe
33:47et puis quatre
33:47si j'avais 20 ans
33:48un je serais drôlement
33:49heureux
33:50voilà très bien
33:51et en réalité
33:52restez avec nous Stéphane
33:54Marie vous êtes là
33:55ma chère Marie
33:56oui je suis là
33:57Eric
33:58bonjour
33:58vous aurez la parole
34:00dans une petite minute
34:02envoyez nous vos messages
34:04sur l'application RTL
34:05ou appelez nous
34:06au 30 de 10
34:0750 centimes la minute
34:0813h 14h
34:11les auditeurs ont la parole
34:13avec Eric Brunet
34:14et Céline Landreau
34:15mettre plus d'infirmières scolaires
34:19de par mon expérience
34:20je peux vous dire
34:21que ça ne sert à rien
34:22que ces personnes se bornent
34:24à donner la pilule du lendemain
34:26ou le Doliprane
34:27mais je préférerais nettement
34:29que l'on permette
34:30aux enfants
34:31d'avoir une visite médicale
34:34jusqu'à leur majorité
34:35ce serait beaucoup plus intelligent
34:37et au moins
34:38on est sûr
34:38qu'ils verraient
34:39de vrais professionnels
34:40bon
34:41au moins c'est tranché
34:42on parle de la dégradation
34:44de la santé mentale
34:45de nos adolescents
34:46de nos jeunes adultes
34:48on était avec Stéphane
34:49maire d'une commune
34:51de 33 000 habitants
34:52en Gironde
34:52qui a monté
34:54dans sa commune
34:54avec des partenaires
34:55une prise en charge
34:57pour la maladie
34:59les maladies psy
35:01on est avec Marie
35:02maintenant
35:03bonjour Marie
35:03oui bonjour Eric
35:05bonjour Céline
35:06dans quel coin êtes-vous ?
35:07alors je suis
35:08sur le bassin d'Arcachon
35:09on vous écoute alors
35:12écoutez voilà
35:13moi j'ai eu un fils
35:14qui durant son année
35:16de 5ème
35:17a commencé
35:18à présenter
35:18des troubles
35:19de dépression
35:20et bon au début
35:23comme vous le dites
35:23on dit allez
35:24un coup de pied aux fesses
35:25c'est pas grave
35:26c'est l'adolescence
35:27ça va passer
35:27pardon Marie de vous couper
35:29aussitôt
35:29mais ça se présentait
35:30comment je pense aux parents
35:31qui nous écoutent
35:32qui doivent peut-être
35:33être attentifs
35:34à certains signes ?
35:35alors nous
35:36pas envie d'aller à l'école
35:37assez noir
35:40dans ses pensées
35:42mais sans jamais dire
35:43vraiment qu'il y avait
35:44un problème
35:45ils disaient pas
35:46que ça allait pas
35:46mais ils disaient
35:47j'ai pas envie d'y aller
35:48c'est difficile
35:50de l'identifier
35:51mais il s'en est ouvert
35:53par contre
35:54à pas mal
35:54de ses professeurs
35:57donc
35:57et on s'est dit
35:59au bout d'un moment
35:59on a essayé bien sûr
36:01de mettre des choses en place
36:02une sophrologue
36:03pour le stress
36:04etc
36:04et la sophrologue
36:06nous a dit
36:06non il faut plus
36:07et au bout d'un moment
36:10quand votre enfant vous dit
36:11qu'il n'a plus envie de vivre
36:13et que s'il n'avait rien fait
36:15c'est parce que vous étiez là
36:16et qu'il voulait pas
36:18vous faire de peine
36:19là vous vous dites
36:21vous prenez un gros coup
36:24de massue sur la tête
36:24donc là on a appelé
36:27notre médecin généraliste
36:28et qui nous a dit
36:30qu'il fallait absolument
36:30une prise en charge psychiatrique
36:32et alors là
36:34commence un grand combat
36:35parce que
36:36quand vous cherchez
36:36dans le privé
36:37vous avez
36:374 mois
36:406 mois
36:40voire aucun espoir
36:42d'avoir un rendez-vous
36:43même en allant
36:45à plus de 60 km
36:46de la maison
36:47mais juste en voyant
36:48un spécialiste
36:49un psychiatre
36:50par exemple
36:51ou un psy
36:51ben oui mais non
36:53parce que les psychologues
36:54n'ont plus de place
36:54et les psychiatres
36:55n'ont plus
36:56donc à un moment
36:57vous êtes coincés
36:58et donc
36:59comment vous avez fait
37:00alors
37:00on a appelé
37:02notre médecin généraliste
37:03qui nous a dit
37:03vous allez au CHU
37:04donc on est parti
37:05à l'hôpital des enfants
37:06de Bordeaux
37:07qui a pris en charge
37:10Clément
37:11qui a fait une expertise
37:12et qui a dit
37:13que c'était sérieux
37:14et là
37:15ben oui
37:15une fois qu'on vous dit
37:17qu'il y a un problème
37:17qu'est-ce qu'on est en place
37:19le problème
37:20c'est qu'il n'y a pas de place
37:21donc vous attendez
37:23qu'une place solidaire
37:24c'est-à-dire
37:25très concrètement
37:25vous allez au CHU
37:27avec votre enfant
37:27vous avez découvert
37:29le mal-être
37:30la profondeur du mal-être
37:32et on vous dit
37:33oui c'est sérieux
37:34c'est inquiétant
37:35mais pour l'instant
37:36on ne peut rien faire
37:36pour vous aider
37:37rentrer chez vous
37:37c'est ça
37:38alors ils nous l'ont gardé
37:40quelques jours
37:40en hospitalisation
37:41mais pas en service adapté
37:42dans un service général
37:43avec des bébés
37:45avec un peu de tout
37:46donc c'était un peu bizarre
37:47il était demandeur lui
37:49ou il disait
37:50maman j'en ai marre
37:50c'est nul
37:51je veux rentrer
37:52non
37:52la première fois
37:53il était demandeur
37:54parce qu'il ne voyait pas d'issue
37:56donc la première fois
37:57il était demandeur
37:58et après petit à petit
37:59on a réussi à avoir
38:00une place en hôpital psychiatrique
38:02et là
38:03pareil
38:04il y a quelques services adaptés
38:07mais majoritairement
38:07ce n'est pas très adapté
38:08aux ados
38:09il a fait un premier service
38:12qui est à l'intérieur
38:14de l'unité
38:15on va dire
38:15adulte
38:16alors ils sont séparés
38:17bien sûr des adultes
38:19mais c'est extrêmement stressant
38:20parce qu'il y a des alertes
38:21quand il y a des
38:22quand il y a des
38:23des adultes
38:24qui
38:24qui agressent
38:26des soignants
38:26ou qui ont des crises
38:28pour les ados
38:30c'est extrêmement stressant
38:31le mien
38:31il a très très mal vécu
38:32même s'ils ne sont pas
38:34et quand il n'y a pas de place
38:35des fois
38:36ils les mettent même
38:37avec ces patients-là
38:39alors en isolement
38:40enfermés dans une chambre
38:41donc c'est quand même particulier
38:43pour des ados
38:45et là
38:47c'est vrai que
38:48c'est très difficile
38:49vous les laissez là-dedans
38:50et vous ne savez pas
38:51quand est-ce que
38:51vous les avez récupéré
38:52et moi pour moi
38:54enfin
38:54maintenant on est deux ans après
38:56et c'est encore
38:57un traumatisme pour lui
38:58il va mieux
38:59pardon de prendre la nouvelle
39:00Marie
39:01oui
39:01il commence à aller
39:03beaucoup mieux
39:03il va avoir son brevet
39:05voilà
39:07c'est pas
39:08tout n'est pas réglé
39:09mais c'est beaucoup mieux déjà
39:10il n'a pas été déscolarisé
39:11tout ça
39:12pendant cette période
39:12alors si si
39:13il a eu deux ans
39:14alors par contre
39:15franchement
39:16on a eu un collège
39:17qui a joué le jeu
39:19clairement
39:20qui a
39:22fait des emplois du temps
39:23entre les périodes
39:24d'hospitalisation
39:25il pouvait venir en cours
39:26deux heures par jour
39:27ou une heure par jour
39:28pour garder un lien social
39:29ah ouais
39:30le collège a joué le jeu
39:32et le collège a mis en place
39:33parce qu'il y a quelques
39:34petites choses
39:35qui sont mises en place
39:35au niveau de l'éducation nationale
39:37des profs
39:38qui lui faisaient
39:39des petits cours part
39:40deux heures par semaine
39:42ou trois heures
39:43et bien écoutez
39:44ça lui a permis
39:44de garder le fil
39:45et là il a repris
39:46ça
39:46qu'est-ce qu'il disait
39:46ses amis ?
39:47que disait-il ?
39:48comment verbalisait-il
39:48autour de ça ?
39:49je suis malade
39:50j'ai des problèmes
39:51où il disait carrément
39:53j'ai un problème
39:54de maladie mentale
39:55comment un adolescent
39:56peut communiquer là-dessus
39:57ses copains
39:58ses amis
39:59ses proches ?
40:00alors les amis
40:01ont été extrêmement fidèles
40:03et très proches de lui
40:06même si
40:07voilà
40:07et l'ont toujours accueilli
40:09quand il s'en sentait capable
40:11bon après
40:13bien sûr
40:14le regard des autres
40:16est très compliqué
40:17et j'avoue que pour la seconde
40:19ils souhaitent changer
40:19complètement de lycée
40:20et d'environnement
40:22pour le fait
40:23c'est comme celui
40:24qui est catalogué
40:25et j'ai une question
40:26un peu débile
40:26mais vous avez identifié
40:28un facteur déclencheur
40:29je sais pas
40:29les réseaux sociaux
40:30l'ambiance familiale
40:32des gens qui le harcelaient
40:33ou pas
40:34je suis complètement
40:34à côté de la plaque
40:35alors nous on a
40:36un petit truc
40:37un peu particulier
40:38c'est qu'il a été
40:39diagnostiqué autiste
40:40Asperger
40:40pendant cette hospitalisation
40:42et les autistes
40:43ont ce décalage
40:46on va dire
40:47de vision des choses
40:50qui fait que
40:51ça multiplie avec l'adolescence
40:53cette différence
40:55qu'il a sentie
40:55avec les autres
40:56pour lui c'était ça
40:57c'était pas
40:57ni les réseaux sociaux
40:58ni un facteur familial
41:00donc à ce niveau là
41:02voilà
41:03mais bon
41:03c'est vrai que c'est difficile
41:04et après vous avez le CMPEA
41:06et le CMPEA
41:07c'est pareil
41:07il n'y a pas de place
41:08donc c'est très compliqué
41:10et ils essayent
41:11de faire ce qu'ils peuvent
41:12mais malheureusement
41:13ils n'ont pas assez de moyens
41:14ils n'ont pas assez de moyens
41:16vous n'avez pas de rendez-vous
41:17merci beaucoup
41:18merci mille fois
41:19vraiment Marie
41:19pour ce témoignage
41:21et on est ravis
41:22de savoir que Clément
41:23va mieux
41:24aujourd'hui
41:25on sent à quel point
41:26l'épreuve a été difficile
41:27à traverser
41:27pour toute la famille
41:28merci en tout cas
41:29d'avoir fait le 3210
41:30et dans un instant
41:31nous serons avec Célestine
41:32à tout de suite
41:33jusqu'à 14h
41:36Eric Brunet
41:38Céline Londraud
41:38vous donne la parole
41:39sur RTL
41:4013h-14h
41:44les auditeurs ont la parole
41:46avec Eric Brunet
41:47et Céline Landraud
41:48on parle de la santé mentale
41:51des français et des françaises
41:53avec Agathe Langdey
41:54qui est avec nous
41:54dans le studio
41:55et puis on est avec Célestine
41:56également
41:56mais elle n'est pas dans le studio
41:58puisqu'elle a fait le 3210
41:59bonjour Célestine
42:00bonjour Céline et Eric
42:02vous êtes où ?
42:03alors je suis à Caen
42:04en Normandie
42:05je vous ai interrompu
42:06vous disiez une grande pensée
42:08pour la famille
42:10en fait de Mélanie
42:11cette surveillante
42:13donc tu es il y a deux jours
42:14on le rappelle
42:15devant le collège
42:15de Nogent
42:16en Haute-Marne
42:17et on rappelle aussi
42:19qu'une minute de silence
42:19a d'ailleurs été observée
42:20dans tous les collèges
42:21et lycées de France
42:21aujourd'hui
42:22pour saluer sa mémoire
42:24on ne peut pas parler
42:25de santé mentale
42:26encore c'est un peu
42:27prématuré dans l'affaire
42:28qui touche
42:30Mélanie
42:33mais on sait
42:36que le jeune homme
42:36de 14 ans
42:37n'a exprimé
42:39aucun remords
42:40voilà
42:40donc c'est déjà
42:42un élément d'information
42:43dont nous disposons
42:44Célestine
42:44vous êtes dans quelle partie
42:47professionnelle vous ?
42:48je suis éducatrice spécialisée
42:50à l'éthroé de l'enfance
42:51et aujourd'hui
42:52je pense que nos jeunes
42:53vont mal
42:54et très très mal même
42:55Vous encoderez des jeunes
42:56de quel âge ?
42:58J'encadre des jeunes
42:59de 15 ans
43:00à 18 ans
43:02qui peuvent aussi
43:03avoir un accompagnement
43:04spécifique jusqu'à 21 ans
43:05avec l'accord du juge
43:06des enfants
43:07Mais alors
43:07pour vous
43:08ils vont plus mal
43:09aujourd'hui qu'hier
43:10par exemple ?
43:11Oui
43:11Oh que oui
43:12ça va faire 18 ans
43:13maintenant que je suis éducatrice
43:15quand j'ai commencé
43:16c'était déjà compliqué
43:17mais j'ai toujours eu
43:20l'envie d'y croire
43:21et de me dire
43:22qu'à un moment
43:22un jeune
43:22il peut avoir
43:23un sac à dos
43:24un peu lourd
43:25par une histoire
43:26familiale compliquée
43:27mais que n'empêche
43:28lui il peut réussir
43:30à faire de belles choses
43:31dans sa vie
43:32s'il est bien entouré
43:33bien accompagné
43:34et 18 ans après
43:36les jeunes
43:37qu'on accompagne
43:38aujourd'hui
43:39arrivent vraiment
43:40vraiment fracassés
43:42en fait
43:42j'utilise un mot dur
43:43mais ils sont fracassés
43:45en fait
43:45avec davantage de difficultés
43:47pour imaginer pour eux
43:49un avenir serein
43:50que oui en fait
43:52mais je pense qu'aujourd'hui
43:53la prise en charge
43:54elle devrait se faire
43:55dès la tout petite enfance
43:56ce qui n'est pas fait
43:58on pense aussi
43:59que l'école
43:59va résoudre
44:00tous les problèmes
44:01sauf que je pense
44:02que l'école
44:02ne peut pas être
44:03partout en fait
44:04quand on voit des classes
44:05de maternelle
44:06à 30 enfants
44:07avec un instituteur
44:08et une ADSEM
44:09c'est juste pas possible
44:11en fait
44:11et puis avec des parents
44:14aujourd'hui
44:14qui sont de plus en plus
44:15exigeants
44:16qui sont en plus
44:17dans le contrôle de tout
44:19qui n'a plus de respect
44:20souvent il y a déjà eu
44:21des émissions
44:22sur le respect de l'adulte
44:23ou de l'instituteur
44:24même moi
44:25en tant qu'éducatrice
44:26combien de fois
44:27je me suis fait insulter
44:28par des parents
44:28parce qu'ils n'étaient pas
44:30en accord avec la réponse
44:31du juge
44:32sauf que moi en fait
44:33j'applique juste la loi
44:34tout simplement
44:35je fais partie du cadre
44:37et ça c'est juste pas possible
44:38on pourrait très bien se faire
44:40en fait
44:40j'ai des collègues
44:41qui se sont déjà fait
44:41vandaliser leur voiture
44:43C'est quoi le problème ?
44:48Pourquoi la génération actuelle
44:50vous qui travaillez
44:51depuis 18 ans
44:51qui encadrez des jeunes
44:52de 15 à 20 ans
44:5321 ans
44:54pourquoi est-ce qu'ils sont
44:55plus fragiles aujourd'hui ?
44:56La société les a pas
44:58plus fracassés maintenant
44:59que les jeunes
45:00de l'après-guerre
45:01par exemple ?
45:02Parce que je pense
45:02qu'on a beaucoup entendu
45:03parler de l'éducation positive
45:06il faut être gentil
45:08et qu'ils sont tout petits
45:08il faut pas forcément dire
45:10non
45:10on va plus être
45:12dans la communication
45:13on va peut-être pouvoir
45:15tout s'aider
45:16ou tout accorder
45:17sauf qu'en fait
45:17un enfant
45:18il attend du cadre
45:18en fait
45:19il attend qu'on puisse
45:20lui dire non
45:21que du coup
45:22il y ait des adultes
45:23qui soient référents
45:24alors il y a des familles
45:25forcément
45:25avec des choses
45:26difficiles
45:27en protection de l'enfance
45:29moi je peux avoir
45:30de l'abus sexuel
45:31de l'alcoolisme
45:33ou des choses
45:34très difficiles
45:34ça je le sais
45:35mais il y a des familles
45:36on accueille aujourd'hui
45:37des familles
45:38qu'il y a 10 ans
45:39mais j'accueillais pas du tout
45:41pas du tout
45:42du tout en fait
45:43des parents en fait
45:44qui ont juste un conflit
45:45et en fait
45:46c'est l'école
45:47qui a l'air
45:48parce que le jeune
45:48il va avoir 15 ans
45:50et qui décide en fait
45:51de plus aller à l'école
45:52et tout ça
45:52alors que l'école
45:53est encore obligatoire
45:54et que le cadre
45:54n'a pas été posé
45:55à temps
45:56exactement
45:57et que le cadre
45:58n'a pas été posé
45:58oui pardon
45:59non non je vous en prie
46:00c'est qu'on arrive au terme
46:00de cette émission
46:01et que j'ai une curiosité
46:02quand même
46:02en entendant
46:03ces petits bruits
46:03derrière vous
46:04c'est un bébé
46:04oui
46:05je suis encangé
46:06de maternité
46:07et c'est mon petit bébé
46:08qui le mange
46:09félicitations alors
46:10un prénom
46:11un prénom
46:11ah je vais garder
46:14mon prénom secret
46:15en fait
46:15ah d'accord
46:16très bien
46:16j'avais raison
46:17en tout cas
46:17on l'embrasse
46:18et on lui souhaite
46:18un bon appétit
46:19à ce bébé
46:21biberonné
46:24rappel au 3210
46:25de rien
46:26bonne journée à vous
46:27merci beaucoup
46:27et merci à Gatelandais
46:28qui nous a accompagnés
46:30de quoi va-t-il être question
46:32Jean-Alphonse
Recommandations
45:20
|
À suivre