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  • 19/06/2025
Jeudi 19 juin 2025, retrouvez Patrick Le Roux (Cofondateur, GoWizApp et GoWizJob), Sonia Paty (Enseignante-chercheur, Université Lyon 2), Baptiste Laurent (Président et cofondateur, Vertuo) et Marc Vannesson (Directeur du Développement des Programmes - Directeur de l'Education, de la prévention et des liens familiaux, Croix Rouge française) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:12Et voici le sommaire. Mon invité, c'est Patrick Leroux, fondateur de Go With Up et bientôt Go With Job.
00:18Il vient de nous parler du premier forum de la compétence qui a lieu le 26 juin à Paris.
00:2369% des entreprises manquent de compétences sur les enjeux de durabilité.
00:27Dans notre débat, on détaillera l'impact économique des catastrophes naturelles en France.
00:31On verra comment les collectivités territoriales peuvent s'y préparer.
00:35Et puis dans notre rubrique Startup et Innovation, vous découvrirez Vertuo et ces bocages urbains,
00:42solutions de végétalisation qui sont autonomes en eau pour les villes, mais aussi pour les terrasses d'entreprises.
00:47Voilà pour les titres, on a 30 minutes pour les développer. C'est parti.
00:57L'invité de ce Smart Impact, c'est Patrick Leroux. Bonjour.
01:00Bonjour.
01:01Bienvenue. Vous êtes le fondateur de Go With Up et de Go With Job.
01:04Et vous lancez le premier forum de la compétence. On va en parler dans un instant.
01:08Mais d'abord, je veux bien que vous nous présentiez Go With Up pour commencer. C'est quoi ?
01:12Alors Go With Up, en fait, c'est une application mobile et web
01:15qui permet de gérer la relation école-apprenti-entreprise dans le cadre de l'apprentissage en alternance.
01:24Voilà, tout simplement. Donc, elle répond à plusieurs objectifs, notamment de réduire le taux de rupture des contrats d'alternance,
01:32qui est en moyenne de 28 %, qui est un gros souci.
01:35Ça coûte de l'argent aux entreprises, ça ?
01:37Alors, ça coûte surtout de l'argent aux écoles, en fait.
01:40Donc, Go With Up, ça s'adresse avant tout aux écoles.
01:43Évidemment, ça coûte aussi de l'argent aux entreprises, parce que de toute manière, un alternant, c'est un contrat de travail.
01:49Et lorsqu'on perd un alternant, on doit en reprendre un autre, recruter un autre, etc.
01:55Donc, finalement, ça coûte de l'argent à tout le monde.
01:57Mais surtout, nous, ce qui nous intéresse beaucoup, c'est l'alternant en lui-même.
02:00Qu'est-ce que ça coûte à un alternant, à un jeune, de perdre un contrat ?
02:04Ça coûte de la confiance en soi, ça coûte cher humainement.
02:07Pour nous, le cœur, avant tout, c'est l'humain, et en l'occurrence, c'est l'alternant.
02:13Pourquoi vous l'avez créé ?
02:14C'est quoi le point de départ, les valeurs qu'il y a derrière un projet comme celui-là ?
02:18Parce qu'on pourrait se dire, c'est très technique, ok, il s'agit des écoles, des alternants, mais...
02:23Je peux dire deux choses.
02:24La première, c'est d'abord, personnellement, j'ai eu la chance de grandir dans le 93,
02:30dans un environnement de diversité, avec une maman prof de maths,
02:35qui m'a donné le goût très rapidement de l'autre, du partage.
02:40Et donc, l'alternance, c'est un vrai sujet, l'apprentissage, c'est un vrai sujet.
02:46J'ai aussi deux enfants qui ont connu des échecs en alternance, donc voilà, j'étais sensible à ça.
02:52Mais en fait, l'opportunité s'est présentée parce que j'ai une autre société qui s'appelle Go With You.
02:56On est le premier partenaire de Google en France sur le secteur public et l'éducation.
03:01Et un jour, j'ai reçu un appel de quelqu'un qui travaillait à la région de France et qui avait inventé une méthode pédagogique.
03:10Et il pensait que la feuille de calcul Google sur laquelle on peut travailler à plusieurs en temps réel permettrait de créer ce lien.
03:17Et finalement, très vite, je me suis aussi senti concerné en tant que maître d'apprentissage,
03:21en tant qu'élu aussi à la chambre de commerce de Seine-et-Marne à l'époque au niveau de l'éducation.
03:28Je me suis très vite senti concerné et très vite, j'ai dit, mais en fait, c'est le téléphone qui va permettre aux apprentis,
03:36mais aussi aux maîtres d'apprentissage, de s'impliquer plus dans le suivi de l'acquisition des compétences.
03:41Parce qu'en réalité, le cœur du sujet, c'est l'acquisition des compétences.
03:44Et d'ailleurs, vous organisez le premier forum de la compétence qui se tient le 26 juin à Paris.
03:51Avec quel objectif, pourquoi vous vous êtes dit, tiens, il faut aussi un forum de la compétence ?
03:55Mais en fait, cette idée, alors d'abord, je dois rendre hommage à quelqu'un qui est cher à mon cœur,
04:01qui nous a quittés, qui s'appelle Guillaume Mullier, qui avait créé le forum d'immogestion.
04:05Bref, c'est un peu aussi en hommage à lui que j'ai eu l'idée de faire ce forum.
04:09En réalité, le sujet de la compétence ne concerne pas seulement les apprentis ou les étudiants apprenants,
04:15il concerne tout le monde.
04:16Moi, je dis toujours, un être humain qui arrête d'apprendre, qui n'apprend plus, se meurt un peu.
04:22Et souvent, j'ai été aussi salarié dans les entreprises.
04:25On a un entretien annuel, on voit son manager, on dit alors, on fait un petit bilan de l'année.
04:30Déjà, on ne se rappelle même plus globalement de ce qu'on a fait dans l'année.
04:33Ou de ce qu'on avait évoqué l'année précédente.
04:36Exactement.
04:36Alors, des fois, c'est écrit sur du papier ou même parfois, c'est intégré dans des systèmes d'information.
04:42Mais globalement, là, l'idée, c'est de se dire,
04:44on va se voir plutôt une fois par trimestre.
04:47Et en fait, chaque fois qu'on se verra, on va voir ensemble sur quelles compétences,
04:52quelles compétences tu aimerais développer, nouvelles ou approfondir.
04:56Et on va le notifier sur cette application, donc Go With Job.
04:59Alors ça, c'est une nouvelle application que vous lancez en ce moment, c'est ça ?
05:02Alors, en fait, c'est la même.
05:03En fait, l'application de base est faite de manière à pouvoir être paramétrée.
05:09Donc, changer un terme, par exemple, maître d'apprentissage, c'est le manager.
05:13Ou alors, apprenti, c'est le collaborateur.
05:16En fait, c'est la même logique.
05:18Et l'idée, donc, c'est de pouvoir s'engager sur un parcours qui peut être court ou plus ou moins long.
05:23Et surtout, d'avoir un échange régulier.
05:27Donc, quand je suis salarié, si je vais au bureau le matin en me disant,
05:30OK, je vais délivrer ce pour quoi on me paye tous les jours.
05:33Mais en plus, je sais que je vais apprendre des choses, continuer d'apprendre.
05:37Je suis dans toute autre dynamique.
05:38Et on retrouve le sujet de la perte de confiance en soi.
05:41Quand on est salarié et qu'on n'apprend plus rien depuis 2, 3, 4 ans,
05:44on perd confiance en soi, on se démotive, etc.
05:47Donc, Go With Job, c'est vraiment une façon de réinventer l'entretien annuel.
05:50C'est ce que je comprends.
05:51Oui, c'est un peu ça l'idée, c'est de se dire que ce n'est pas un entretien annuel qu'il faut qu'on fasse.
05:55C'est à minima un trimestriel.
05:58Mais pourquoi il faut se former toute sa vie ?
06:00Vous avez dit tout à l'heure que si on ne se forme pas, on meurt un peu.
06:05D'abord, c'est aussi une nécessité puisque tout le monde l'a constaté.
06:10Aujourd'hui, tout va très vite.
06:12On doit toujours se remettre à la page, quel que soit le métier qu'on fait.
06:17On parlera peut-être de sport parce que c'est un autre sujet.
06:20Vous avez tous suivi la jeune française Loïse Boisson à Roland-Garros.
06:25Par exemple, elle, avec son préparateur physique, ils ont inventé une nouvelle façon de faire travailler l'œil avec la réalité 3D.
06:34C'est de la recherche.
06:35Si ce formateur physique ne se forme pas, ne s'informe pas, il n'est pas au courant de l'innovation.
06:40Et en fait, je pense que quel que soit le métier, que ce soit un métier manuel ou un métier plutôt col blanc, on va dire, c'est nécessaire de se former, de ne pas être perdu.
06:49Aujourd'hui, on parle beaucoup d'IA.
06:51On parle d'IA, mais qui aujourd'hui a déjà testé un petit peu ?
06:56Qui a déjà fait ça ?
06:57Non, du coup, il y a un écart qui serait, il y a une peur.
06:59On est en plein dans le S de la RSE, le côté social-sociétal.
07:06Il y a l'idée aussi d'accompagner des jeunes qui sont peut-être éloignés de l'emploi ou éloignés de la formation.
07:13Ça fait partie de votre démarche, ça ?
07:15Oui, tout à fait.
07:17En fait, plus on est éloigné de l'emploi, plus on est éloigné de l'entreprise, plus on a besoin d'être accompagné.
07:23D'ailleurs, je suis aussi mentor dans deux dispositifs, dont un qui s'appelle Work, où j'accompagne un jeune Dolnet 3000, on peut le dire comme ça, que j'ai accompagné.
07:36Je l'accompagne deux fois par mois.
07:41Et donc, lui, en fait, au départ, il cherchait une entreprise pour être alternant.
07:46Il ne trouvait pas.
07:47Je l'accompagnais.
07:47Finalement, il est embauché à la SNCF.
07:49Il intègre la SNCF avec un parcours.
07:54Et en fait, ce jeune-là, je joue ce rôle de décoder les codes de l'entreprise.
08:01Le taux de rupture, d'ailleurs, des primo-CDI en France est de 38% dans les 12 premiers mois.
08:06C'est colossal.
08:07Et donc, tout ça, go with jobs, cette volonté d'avoir un impact sociétal pour accompagner les jeunes,
08:15mais pas que dans leur apprentissage tout au long de la vie.
08:19Je reviens à ce premier forum de la compétence.
08:22Ça va faire le lien avec le sport parce qu'il y a une inscrimeuse, qui s'appelle Jade Maréchal, qui sera présente.
08:26Pourquoi son expérience, elle vous intéresse ?
08:28Quel lien vous faites avec ce dont on parle ?
08:31En fait, Jade, j'accompagne deux sportifs qu'on sponsorise aussi.
08:38Kenny Lives, qui est un jeune judoka, qui est champion du monde junior.
08:43Et puis, Syriane Ravey, qui est un jeune taekwondo, dans un dispositif qui s'appelle Team Réussite.
08:49Donc, pareil, c'est du mentorat.
08:50Et les deux sont en déplacement.
08:52Et donc, comme je connais bien Jade par le même dispositif, j'ai proposé à Jade de venir.
08:56En fait, ce qui lui est arrivé à Jade, c'est qu'un petit peu avant les JO, elle s'est fait les ligaments croisés.
09:02Et du coup, elle est rentrée dans une phase où elle ne pouvait plus s'entraîner.
09:06Et en fait, elle a profité de ce moment-là pour développer de nouvelles compétences.
09:12Et notamment, elle a créé son entreprise et elle intervient dans les entreprises.
09:17Elle est conférencière et elle intervient pour faire le parallèle entre le sport et l'entreprise.
09:24Et là, je lui ai demandé de venir pour nous parler du lien entre résilience et compétence.
09:31Comment on fait quand tout le monde connaît des périodes difficiles ?
09:35Est-ce qu'on peut profiter de ces périodes-là pour apprendre de nouvelles choses ?
09:38Ça peut nous redynamiser, etc.
09:40Et Jade, pour ça, elle est géniale parce qu'elle parle très bien de tous ces sujets-là.
09:45Un dernier thème, il y en a une grosse minute.
09:47Si on regarde le baromètre 2025 des compétences durables, c'est Ecolearn qui nous dit ça.
09:5069% des entreprises déclarent manquer de compétences sur les enjeux de durabilité.
09:55Est-ce que ça prend une place importante dans les formations que vous proposez ou est-ce que c'est un peu annexe ?
10:00Alors, nous, on ne propose pas de formation.
10:02Ce sont les écoles qui intègrent en fait les cursus, enfin les compétences qui vont être travaillées.
10:12Donc aujourd'hui, honnêtement, dans les écoles, je ne suis pas certain que ça ait beaucoup de place.
10:18En fait, les écoles sont concentrées sur le diplôme, sur le référentiel de compétences associé à chaque diplôme.
10:27Mais nous, par contre, avec GoWithApp, on peut intégrer des parcours complémentaires au diplôme et autour de la RSE, bien évidemment.
10:35Merci beaucoup, Patrick Leroux.
10:37A bientôt sur Bismarck for Change et bon forum de la compétence.
10:41C'est donc le 28 juin à Paris.
10:43On passe à notre débat, les collectivités locales, l'adaptation aux risques climatiques.
10:55Le débat de ce Smart Impact, on parle des risques climatiques, de l'anticipation de ces risques,
11:00notamment pour les collectivités locales avec Sonia Pathy.
11:02Bonjour.
11:03Bonjour.
11:03Bienvenue, vous êtes économiste, enseignant-chercheur à l'université Lyon 2.
11:07Et Marc Vanson, bonjour et bienvenue.
11:09Vous êtes directeur de développement des programmes, directeur de l'éducation, de la prévention et des liens familiaux à la Croix-Rouge française.
11:15Et je commence avec vous parce que vous publiez avec le Crédoc la deuxième édition de votre rapport sur la résilience de la société française.
11:23Elle est centrée cette année sur, justement, les événements climatiques extrêmes.
11:28Quelle leçon principale ? Après, on va rentrer dans le détail, mais quelle leçon principale vous en tirez ?
11:32C'est vrai que la Croix-Rouge française agit pour renforcer la résilience de la société et des personnes.
11:37Et chaque année, on fait un bilan de notre préparation face à ces situations.
11:41Et le constat qu'on tire dans ce travail de profondeur, c'est qu'il y a des risques de plus en plus forts.
11:48On le voit, par exemple, en juste l'exemple des canicules, on avait deux jours de canicules par an en moyenne dans les années 80.
11:56En 2023, on en avait une quarantaine.
11:59Voilà, exactement.
12:00On va voir ce chiffre d'ailleurs.
12:01Plus de 50 millions de Français exposés aux canicules en 2023.
12:03Il y a des risques de plus en plus forts, y compris sur les inondations, les tempêtes, les cyclones.
12:11Et en parallèle de ça, on voit que la population française est peu préparée à ces situations, tant en matière d'anticipation que de relèvement après.
12:20Et donc, il y a un gros travail.
12:22C'est le but de ce rapport, un peu, de pointer les champs d'amélioration pour mieux faire face aux situations réunies.
12:28Il y a en fait un certain nombre de propositions.
12:29Est-ce que ça veut dire, Sonia, que les communes françaises, elles sont de plus en plus exposées aux risques naturels ?
12:36J'avais presque envie de dire, est-ce qu'il y en a qui ne le sont pas, quoi ? Vous voyez ?
12:39Alors, d'après les données dont nous disposons, la plupart des communes françaises ont été touchées par une catastrophe,
12:45au moins une fois par une catastrophe naturelle, depuis 1982.
12:50Donc, c'est à peu près 5 700 communes par an qui est touchée par au moins une catastrophe naturelle.
12:57Donc, effectivement, c'est vertigineux et cette accélération interroge beaucoup, effectivement.
13:04Oui, effectivement. Les inondations, c'est peut-être ce qui frappe le plus de communes en France.
13:09Oui, effectivement. Les inondations, c'est vraiment la catastrophe naturelle qui frappe les communes en France.
13:17Et ce que je voudrais ajouter également, c'est que la France est le pays européen le plus marqué par les catastrophes naturelles juste avant l'Italie.
13:26Donc, c'est vraiment un phénomène important.
13:30Important. Avec une question, évidemment, une question de moyens, une question financière, de budget.
13:34Est-ce que les communes françaises ont finalement les moyens d'anticiper ces risques ?
13:40Parce que c'est de ça dont on va parler aussi. Alors, évidemment, ça va dépendre de la taille de la commune, de ses antécédents, mais d'une manière générale.
13:47Elles ont de moins en moins de moyens. On est au courant de la diminution des moyens des collectivités territoriales.
13:54Elles ont de moins en moins de moyens, compte tenu également de la diminution des fonds verts qui leur sont accordés pour accélérer la transition écologique.
14:02Donc, il est vraiment important de financer la prévention des risques naturels pour les collectivités territoriales parce qu'on montre, avec ma collègue Carla Morvan,
14:15que lorsque les communes mettent en œuvre des politiques de prévention, elles diminuent, elles permettent de diminuer les dommages associés aux catastrophes naturelles.
14:24Le coup des catastrophes naturelles. On va y venir sur ce coup dans un instant. Mais est-ce que, Marc Vanessant, les Français sont égaux face aux risques ?
14:32Est-ce que les... Je pense que la réponse est dans la question. Les plus vulnérables sont encore plus vulnérables, d'une certaine façon.
14:38Oui, mais vous faites bien, ceci dit, de mettre l'accent sur ce point, parce que vraiment, il y a un souci particulièrement fort chez les plus vulnérables.
14:46Dans la vulnérabilité, il y a question de l'âge, évidemment. Les seniors, par exemple, sont particulièrement exposés à certains risques.
14:52Quand on parlait des risques de canicule, d'inondation, quand il s'agit d'évacuation, un chiffre simple, si on est plus de 70 ans,
15:00il y a encore, je crois, 14% des personnes qui n'ont pas de portable. Or, aujourd'hui, beaucoup de messages d'alerte passent sur les téléphones.
15:08Donc il y a ce sujet de l'âge, mais il y a aussi la question de la précarité socio-économique.
15:12Et il y a un lien très fort entre le mal-logement, voire le sans-abris, et l'exposition aux risques de catastrophes.
15:20Donc notre message, c'est justement d'avoir une vision claire de sujet pour anticiper et intégrer dans les plans de prévention ces publics les plus vulnérables.
15:31Ils servent à quelque chose, les plans de prévention des risques, ou ils sont un peu dépassés ?
15:34Ils servent à quelque chose. Une des grandes limites, c'est déjà que parfois, c'est juste une approche très formaliste.
15:40On coche la case sans vraiment se donner le moyen d'utiliser ça comme un outil de préparation.
15:46Et surtout, il n'y a pas assez de mobilisation des populations civiles dans la préparation et dans la diffusion des enseignements qu'on...
15:54Ça, j'y viens dans un instant, parce qu'il y a effectivement une question de formation.
15:58Mais sur le coup, vous commencez à l'évoquer.
16:00Je ne sais pas si on l'a évalué et à quel point il pèse sur les finances des collectivités territoriales aujourd'hui.
16:09Alors, le coût des catastrophes naturelles, c'est effectivement très difficile à évaluer.
16:15Mais depuis les années 80, il a été chiffré à environ 100 milliards d'euros, dont 40 milliards d'euros assurables.
16:24Donc, effectivement, 60 milliards d'euros qui ne sont pas assurés.
16:29Donc, le coût, il est extrêmement élevé pour les collectivités territoriales.
16:33Avec une accélération ? Est-ce qu'on le sent aussi ? Parce que là, vous remontez aux années 80.
16:38Oui, oui. Alors, moi, je n'ai pas les résultats sur l'accélération.
16:42Mais il est clair que le nombre de catastrophes naturelles est de plus en plus intense ces dernières années.
16:49Donc, il importe effectivement de tenir compte de cette fréquence de plus en plus élevée.
16:55Mais alors, on a dit qu'il y avait un problème de moyens, de budget.
16:59Mais que peut mettre en place une commune pour anticiper les risques, en fait ?
17:04Il y a tellement de risques différents.
17:05Ça dépend de chaque commune.
17:06Ça dépend du risque principal auquel elle est confrontée, évidemment.
17:09Alors, il y a les fameux plans de prévention des risques naturels dont nous parlions, effectivement,
17:14qui permettent de mettre en œuvre un certain nombre, déjà, de règles d'urbanisme,
17:20de normes de construction qui permettent de prévenir les risques.
17:25Et puis, il y a aussi les fonds verts dont je parlais tout à l'heure,
17:28qui leur permettent d'accélérer la transition écologique.
17:34Mais il est clair que toutes ces mesures sont extrêmement coûteuses
17:37et nécessitent de plus en plus de financement,
17:40ce qui n'est pas actuellement ce qui constitue une difficulté aujourd'hui
17:46pour les collectivités territoriales.
17:48Alors, ce chiffre-là qui concerne, et ça va nous ouvrir sur les propositions que vous faites,
17:53les gestes qui sauvent seulement 40% des Français sont formés à ces gestes,
17:59à ces comportements qui sauvent.
18:00Alors, c'est en progrès.
18:02Mais on est loin derrière d'autres pays européens.
18:06La France reste un des pays les plus faibles d'Europe.
18:09Et d'ailleurs, c'est l'une de vos...
18:11C'est même, je crois, la première de vos dix propositions,
18:13mieux former les Français.
18:15Quel serait le bon objectif, en quelque sorte ?
18:17C'est vrai que la philosophie globale de nos propositions,
18:21c'est de renforcer le rôle des citoyens au cœur de ces situations d'urgence
18:25et de bien les intégrer comme le premier maillon du secours en situation d'urgence.
18:32Et donc, cette question de la formation est essentielle.
18:36On voit que dans les pays d'Europe du Nord, on est plutôt à des taux autour de 80, voire 90%.
18:40Après, il n'y a pas de miracle.
18:42C'est juste parce qu'ils ont rendu obligatoires ces formations, par exemple, pour accéder au permis de conduire.
18:49Donc, c'est d'ailleurs un débat étant courant dans l'Assemblée nationale.
18:52Il y a une proposition de loi qui est débattue sur ce sujet.
18:55Et c'est assez simple de se former.
18:58Et ça a un impact très, très fort.
19:00Vraiment, on le voit.
19:01Et pas seulement sur les gestes techniques de massage cardiaque, etc.
19:05Mais quand on a été formé pendant une journée sur son rôle de citoyen qui peut agir en situation d'urgence,
19:10ça vaut aussi quand on est face à un risque d'inondation.
19:12Et quand je parlais tout à l'heure des plus vulnérables, ça nous rend peut-être plus sensibles.
19:16Rôles qu'on peut chacun jouer auprès des autres en situation d'urgence.
19:20Est-ce qu'il faut se reformer ?
19:21Vous voyez ce que je veux dire.
19:22C'est-à-dire que souvent, on a été formé et puis on est confronté à un risque 3, 4, 5 ans après.
19:29On se dit, voilà, je ne me souviens plus exactement.
19:31Là, c'est vraiment un enjeu majeur.
19:33C'est-à-dire que la formation un peu classique, la formation premier secours citoyen, c'est une journée.
19:37Et il y a plein de petits formats de deux heures où on peut se reformer, même avec des initiations.
19:42Là, cet été, on lance l'opération L'été qui sauve.
19:44Vous voyez, il y a plein de présences de bénévoles de la Croix-Rouge sur les lieux de vacances
19:49pour justement même un petit recyclage en une demi-heure pour rappeler quelques...
19:54Remettre à jour sur les...
19:55Protéger, alerter, secourir, des choses vraiment basiques.
19:58Rappelez que tout le monde peut agir, en fait.
19:59Il n'y a pas besoin d'être un super-héros ou d'avoir fait 10 ans d'études.
20:04Vous parliez des assurances.
20:06On est quand même face à une difficulté majeure.
20:08Il y a de plus en plus de communes qui n'arrivent plus à s'assurer
20:12ou alors à des coûts qui sont tellement faramineux que ça agréve leur budget.
20:17C'est un modèle à revoir, finalement ?
20:20Alors, on a un modèle quand même que beaucoup de pays nous envient,
20:22qui s'appelle le modèle CATNAT,
20:25qui est un modèle de partenariat public-privé
20:27qui permet aux citoyens, à la population,
20:32d'être indemnisés lorsque la catastrophe naturelle est reconnue par l'État.
20:36Oui, mais ça, c'est le fonds Barnier ?
20:39Pas seulement.
20:41Il est mangé de plus en plus tôt dans le modèle de fonds Barnier.
20:42Oui, tout à fait.
20:43Alors, le fonds Barnier, il permet, par exemple,
20:45d'indemniser des propriétaires fonciers
20:47qui se situent, par exemple, tout près du trait de côte.
20:51Donc, ça a cet intérêt.
20:53Mais le fonds CATNAT, il permet vraiment d'indemniser les citoyens
20:59lorsqu'ils sont confrontés à toutes ces catastrophes naturelles,
21:03dès lors qu'elle a été reconnue par l'État.
21:05C'est tout l'enjeu de cette reconnaissance de l'État de catastrophe naturelle
21:10qui permet aux assurés d'être indemnisés.
21:14Oui.
21:14Mais, je repose un peu la question de la même façon,
21:17c'est-à-dire, ce fonds ou ces fonds,
21:19ils sont clairement sous-dimensionnés aujourd'hui ou pas ?
21:24Oui, parce qu'étant donné que la fréquence des catastrophes naturelles augmente,
21:29ça pose une réelle question.
21:30Comment parvenir aujourd'hui à financer l'augmentation de ces catastrophes naturelles ?
21:37Alors, moi, je n'ai pas la réponse.
21:38Mais il est clair qu'il va falloir réfléchir à l'avenir sur la manière dont on pourra
21:43indemniser un nombre croissant de personnes qui subissent les conséquences de ces catastrophes naturelles.
21:51Oui, d'où l'importance de l'anticipation, parce qu'on a bien compris que ça réduisait les coûts,
21:54et d'où l'importance de la formation de nous tous, des citoyens,
21:59pour connaître, parmi les propositions que vous faites,
22:02il y a, par exemple, connaître, repérer les personnes vulnérables,
22:06garantir la mise à l'abri, l'accès à l'eau, à l'hygiène de façon systématique.
22:10Et puis, alors, il y a ce sac, ce réflexe du sac d'urgence.
22:14Je veux bien qu'on en parle, il nous reste 50 secondes.
22:17C'est quoi l'idée ? Enfin, je comprends l'idée, mais...
22:20Non, mais l'idée, c'est qu'il faut être capable d'être en autonomie pendant un à deux jours
22:24quand il y a des situations vraiment d'urgence, avec coupure d'électricité, inondation, etc.
22:31Et donc, de préparer en amont, en temps normal, le nécessaire pour faire face à cette situation d'urgence
22:37et avoir vraiment le minimum vital pour pouvoir tenir un ou deux jours en autonomie
22:42avant que les secours arrivent.
22:44Et donc, c'est de l'eau et de la nourriture, une lampe de poche avec des piles
22:50ou avec une manivelle pour enclencher l'électricité, des couvertures de survie.
22:55Enfin, voilà. Et c'est vraiment un réflexe que chaque Français doit avoir,
22:59d'avoir ce petit sac, ce catacute, on appelle ça.
23:03Catacute.
23:03Le catacute, voilà, qui permet d'assurer ces situations d'urgence.
23:08Voilà. Merci beaucoup. Préparez votre catacute.
23:11On a tous retenu la leçon.
23:12À bientôt sur Bsmart4Change.
23:14On passe tout de suite à notre rubrique start-up.
23:23Smart Ideas avec Baptiste Laurent. Bonjour.
23:25Bonjour.
23:26Bienvenue. Vous êtes le cofondateur de Vertuo, créé en 2017 avec Elodie.
23:30Stéphane, et avec quelle idée ? C'est quoi Vertuo ?
23:33Eh bien, Vertuo, c'est tout simplement répondre aux enjeux climatiques aujourd'hui.
23:36Il faut rafraîchir les villes. On voit très bien durant cet été.
23:40Donc, on a besoin de plus de végétation pour rafraîchir.
23:42Mais qui dit plus de végétation, dit aussi plus d'eau.
23:46Parce que les plantes ont besoin d'eau pour vivre et pour rafraîchir.
23:49Et nous, on a un système qui permet d'assembler les deux.
23:51C'est de se dire, créons plus de végétation, mais avec le minimum d'eau possible.
23:55Alors, ça intrigue.
23:56C'est inspiré de la nature. Vous parlez du bocage urbain. Ça marche comment ?
23:59Voilà. Donc, en fait, nous, on a créé un système qui est modulaire, un peu comme un Lego,
24:04qui vient récupérer les eaux dans la ville.
24:06Donc, les eaux qui sont sur les routes, sur les trottoirs, qui viennent des bâtiments,
24:09des toitures, des gouttières.
24:10Toutes ces eaux qui, normalement, aujourd'hui, sont considérées comme des déchets.
24:14On va les recevoir.
24:15C'est de l'eau de pluie, au départ.
24:16Exactement. C'est de l'eau de pluie ou de l'eau qu'on appelle un peu grise.
24:19C'est de l'eau qui est un peu polluée.
24:20D'accord.
24:21On va la recevoir. On va la filtrer.
24:22Donc, on a un filtre à l'intérieur de nos systèmes.
24:24Donc, nous, c'est comme un énorme caisson qui va filtrer cette eau-là
24:27et qui va ensuite, progressivement, comme un filtre à café, retranscrire cette eau à la végétation environnante,
24:32soit dans le sol, donc enterrée dans des jardins le long des routes,
24:35ou soit dans des jardinières, dans des bacs, sur des terrasses, des balcons, etc.
24:39Ça veut dire que c'est autonome. Il n'y a pas besoin d'arroser les plantes en question.
24:43Et c'est ça, la grande innovation.
24:44C'est-à-dire qu'on arrive à créer aujourd'hui, concrètement, des surfaces végétalisées partout en France,
24:48sans aucun arrosage, toute l'année, y compris pendant les canicules et des sécheresses,
24:52jusqu'à 90 jours de canicule et de sécheresse, ce qui est extrêmement rare.
24:56Paris, le maximum, c'est 43 jours.
24:59Donc, voilà. On a un système qui est complètement autonome et qui est compatible avec le climat 2050.
25:03Oui. Avec cette notion d'îlot de fraîcheur.
25:06On parle surtout d'îlot de chaleur, mais là, c'est un îlot de fraîcheur que vous créez ?
25:10Exactement. Parce que, du coup, derrière, on sait qu'à partir du moment où la végétation,
25:13elle a toute l'eau disponible pour s'irriguer,
25:17elle va être la plus performante possible pour rafraîchir.
25:19Parce que la plante fonctionne comme un climatiseur.
25:22Elle puise l'eau dans le sol pour rafraîchir.
25:23Et on a fait des mesures comparatives.
25:25En gros, nos plantations dans nos systèmes,
25:27elles sont 7 degrés plus performantes que des plantations classiques
25:30qu'on va planter au bord de route.
25:32En termes de fraîcheur, c'est énorme.
25:34Effectivement, c'est assez...
25:35Vous avez créé combien de sites, là ?
25:37Puisque l'entreprise a existé depuis 2017, vous en êtes où, là ?
25:39Aujourd'hui, on a 130 sites déployés partout en France.
25:42Certains plus emblématiques que d'autres.
25:44Le plus emblématique, c'est le plus récent.
25:46On a fait une rue complète au village olympique
25:47que tout le monde peut aller voir, d'ailleurs.
25:49C'est la rue Ampère.
25:51C'est la rue qui est juste devant la cité du cinéma.
25:53D'accord.
25:53Voilà, donc on peut se promener dans cette rue
25:55et on se rend compte qu'on a une végétation,
25:56une haie qui fait 2 mètres de haut,
25:58qui est à côté de la route.
25:59Et on ne voit rien, en fait.
26:00On voit juste une bande végétale assez classique,
26:02à la différence près que par rapport à ce qu'on voit dans une ville.
26:04C'est très touffu, très dense.
26:06Au sol, on a un manteau végétal.
26:09Et cette rue, elle n'est jamais arrosée.
26:11Et elle ne le sera jamais, y compris pendant les étés les plus secs.
26:14Et en fait, quand on se balade dans cette rue
26:16ou dans l'une de vos installations,
26:17on ne voit pas le côté, la technologie,
26:21c'est-à-dire qu'elle est planquée, en fait, elle est dessous, c'est ça ?
26:23Exactement.
26:24C'est-à-dire que nous, alors, on a un système qui est pour toutes les rues,
26:28c'est un système qui est enterré dans le sol,
26:29qui est complètement invisible.
26:30Vous vous promenez dans Paris ou ailleurs,
26:32vous voyez une bande végétale le long de la route,
26:34vous voyez juste la végétation,
26:35et vous n'imaginez pas en dessous qu'il y a ce système-là.
26:37Donc, ce système, il y a 3 parties.
26:39C'est une cuve d'eau, un filtre et une irrigation.
26:42Donc, c'est en gros par capillarité.
26:44Oui, alors, vous étiez venu il y a 2 ans dans cette émission.
26:47Donc, vos clients sont d'abord les collectivités locales, territoriales.
26:50Mais là, vous avez une offre aussi à destination des entreprises ?
26:53Exactement.
26:53Voilà, c'est un peu la nouveauté,
26:54puisque depuis 2 ans, on a développé pas mal de rues sur les 130 sites,
27:00vraiment partout en France,
27:01que ce soit le sud, Monaco, Aix-en-Provence, Nice,
27:04et en montant jusqu'au nord, à côté de l'île.
27:07Et aujourd'hui, depuis fin du mois de mai,
27:11on a lancé une offre à destination plutôt des entreprises
27:14pour végétaliser les bâtiments, les terrasses,
27:16les pieds d'immeubles, les cours, les patios,
27:18parce qu'on se rend compte qu'il y a un énorme besoin.
27:20Et ce qui est énorme, c'est qu'avec notre système,
27:21on arrive à baisser de 80% les coûts d'entretien
27:24et à couper complètement la consommation d'eau.
27:27Ce qui est un énorme besoin par rapport aux enjeux environnementaux
27:29qu'ont les entreprises aujourd'hui,
27:31parce qu'en fait, on leur demande,
27:32à travers la directive CSRD européenne
27:34et à travers toutes les publications environnementales qu'il faut avoir,
27:37de baisser la dépendance à l'environnement.
27:39Et ça, c'est l'une des preuves qu'on peut le faire
27:41à la fois sur des sites industriels et sur des sites de bureaux aussi.
27:44Ça peut être une cour, ça peut être un toit terrasse, ça peut être…
27:47Exactement.
27:48Alors, ça peut être dans l'Urbain dense,
27:50typiquement un immeuble de bureau,
27:51donc tout ce qui est terrasse, pieds d'immeubles,
27:53les cours, voire même les parkings.
27:55Et ça peut être aussi sur des sites industriels,
27:57par exemple, récupérer toutes les eaux qui viennent des toitures.
27:59Au lieu de les rebasculer dans le réseau,
28:02on va créer un espace végétalisé qui va recycler ces eaux
28:06et qui va irriguer tout un espace qui peut être assez grand,
28:08finalement, par l'irrigation dans le sous-sol.
28:11Merci beaucoup, Baptiste Laurent et bon vent à Vertuo.
28:14Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
28:16Merci à toutes et à tous de votre fidélité
28:18à la chaîne des audacieuses et les audacieux.
28:20Salut !
28:21Sous-titrage Société Radio-Canada

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