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  • 05/06/2025
Jeudi 5 juin 2025, retrouvez Jérôme Beillevaire (Fondateur, KNAVE), Valérie Paumier (Présidente, Résilience Montagne), Antoine Pin (Directeur, Protect our Winters) et Marine Pescot (Cofondatrice, Eqolux) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:12Et voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Jérôme Beyvert, le fondateur de CNAV, spécialisé dans l'abonnement et l'allocation pour les groupes de distribution et les industriels,
00:22notamment dans le secteur automobile. Dans notre débat, c'est l'ambition écologique des Jeux d'hiver 2030 que nous questionnerons.
00:31Déplacement du public, gestion de l'eau, bilan énergétique des bâtiments, les interrogations sont nombreuses.
00:37Et puis dans notre rubrique Smart Ideas, je vous présenterai Ecolux qui accompagne l'hôtellerie de luxe dans sa politique environnementale.
00:46Trois thèmes, 30 minutes pour les développer. C'est parti.
00:52L'invité de ce Smart Impact, c'est Jérôme Beyvert. Bonjour.
00:59Bonjour.
01:00Bienvenue, vous êtes le fondateur de CNAV ou NAV, ça dépend comment on veut le prononcer. C'est quoi présenter, nous, votre entreprise ?
01:07Alors NAV, c'est une réponse à une question qu'on s'est posée il y a déjà 5 ans avec mon associé et cofondateur de NAV, Édouard Vaujour.
01:15La question étant pourquoi les grands groupes de distribution de biens d'équipement de la personne qu'on n'utilise que trop peu souvent ou de manière occasionnelle
01:27essayent mais n'arrivent pas à mettre en place des solutions de location, de paiement à l'usage, de location quelle qu'en soit la durée, sans engagement,
01:35auprès de leurs consommateurs, alors que ceux-ci, depuis toutes les études que l'on peut lire depuis 10 ans, montrent qu'une majorité aujourd'hui de consommateurs
01:47souhaiteraient pouvoir justement rentrer dans un magasin, dans un point de vente, prendre un bien dont ils ont besoin pour quelques heures, quelques jours,
01:54payer pour ça et le ramener quand ils n'en ont plus besoin.
01:57Effectivement, vous avez expliqué le modèle mais il y a cette étude d'octobre 2023, c'est vraiment récent de l'Observatoire des consommations émergentes,
02:04qui nous dit ça, 77% des Français déclarent privilégier l'usage d'un produit, l'usage à sa possession,
02:11mais ils sont seulement, regardez bien, 18% à admettre avoir déjà eu recours à la location.
02:18Bon, ça a peut-être un peu progressé en deux ans ou en un an et demi, mais j'en doute, même pas.
02:23Donc alors, Naïf propose quoi pour finalement donner du souffle à ce modèle économique, à cette volonté ?
02:30On a analysé le marché, on a vu qu'en fait, tous les grands groupes de distribution, ce serait bien de l'équipement,
02:36essayaient, faisaient des pilotes, mais n'arrivaient jamais à passer à l'échelle, à proposer un modèle économique industriel au sein de leur point de vente.
02:45On a donc analysé les freins, les freins de mise en place, on s'est rendu compte qu'il y en avait trois principaux.
02:50Le premier, c'est le bilan, la finance. Ce sont des gens qui sont tournés vers l'achat-vente, ils achètent, ils revendent,
02:57ils ont des bilans financiers tournés là-dessus, et donc ils ne savent pas immobiliser sur leur compte tous les biens qui seraient mis en location dans la distribution.
03:06Le deuxième élément majeur, c'est la technique, la technologie, puisque de la même manière, leurs systèmes informatiques sont colossaux,
03:15mais tournés vers l'achat-vente, dans la gestion de stocks, d'inventaires, et développer des systèmes autour de la location,
03:22redévelopper les systèmes informatiques, c'est très coûteux, c'est très long, et ce sont des écueils souvent importants pour ces grands groupes de distribution.
03:29Et puis le troisième, c'est que la location, c'est un métier, ce n'est pas le leur.
03:33Et organiser des plans de transformation des équipes, que ce soit aux services après-vente ou dans les magasins,
03:40pour qu'ils fassent de la location au lieu de la vente, c'est très complexe, et là encore, ils rencontrent des écueils.
03:45Donc ils essayent, mais il n'y arrive pas, alors que...
03:48Vous vous proposez une solution qui répond à ces trois freins, en quelque sorte.
03:52Le Nail, c'est effectivement, c'est la solution qui va tacler ces trois problèmes majeurs portés chez les distributeurs,
03:59et on va réaliser pour eux, en marque blanche, leur programme de location ou d'abonnement qu'ils souhaitent, à leur image,
04:04et on va leur fournir les bilans financiers, en achetant nous-mêmes les produits qui seront laissés en exploitation dans les points de vente,
04:11on va leur fournir la technologie, toute l'informatique nécessaire, sans interaction avec leur propre système,
04:17pour pouvoir réaliser et que les consommateurs puissent consommer sur les sites internet des distributeurs concernés,
04:23et puis on va leur fournir tous les process, et on va opérer pour eux 98% des process,
04:28il va leur rester ce qui est leur métier, proposer les accessoires, les compléments d'accessoires ou d'équipements qu'il faut pour pouvoir utiliser le bien,
04:37et puis ils vont recevoir les clients et leur donner du conseil, et les recevoir au départ et au retour du produit.
04:42Alors je voudrais qu'on se concentre un peu sur la partie techno, il y a un rôle de l'intelligence artificielle dans les services que vous proposez à vos clients ?
04:52L'intelligence artificielle est embarquée de manière naturelle, on n'a rien inventé, les process de location, de réservation,
04:58vous en utilisez certainement pour réserver une voiture ou réserver un appartement,
05:04on y rajoute nous de la prédictivité et dans le cadre du reporting,
05:07parce que l'important c'est de pouvoir dimensionner les flottes d'équipements qui sont mis à disposition,
05:12et on a plus besoin de nettoyeurs haute pression ou de tailleux au moment du printemps,
05:17mais par contre de, je ne sais pas moi, d'autres équipements pendant l'hiver,
05:23et donc ça va permettre effectivement d'apporter des aides à la décision et sur le dimensionnement des flottes d'équipements qui sont mis à disposition des utilisateurs.
05:31Qui sont vos clients ? Dans quel secteur vous êtes présent aujourd'hui ?
05:34Alors on a commencé un peu par hasard dans le métier de l'automobile.
05:37Oui, mais c'est surprenant parce que l'automobile, la location, ils savent faire déjà ?
05:41Alors pas dans les points de vente en l'occurrence, effectivement, ce sont des spécialistes qui font de l'automobile,
05:46c'est Experte, Robcar, on ne va pas tous les citer,
05:49mais par contre de la location sans en avoir l'air, ils s'en passent tous les jours dans les concessions automobiles,
05:54puisque tous les jours ils louent des voitures, y compris gratuitement,
05:58dans le cadre des véhicules de courtoisie, des véhicules de démonstration ou des véhicules pour les assistances,
06:03et en fait tout ça n'était pas organisé.
06:05Et donc ce qu'on amène nous, grâce à notre technologie, c'est la possibilité justement sur un même parc
06:10de pouvoir administrer l'ensemble des usages qui vont être faits.
06:13Et on les a débilantarisés, puisque c'est la problématique de fond aussi pour eux,
06:17une voiture ça peut valoir cher, un parc de voitures ça vaut encore plus cher,
06:22et donc on achète ces véhicules qui seront utilisés au quotidien pour d'allocations de tourisme,
06:26et le demain, vous pouvez déjà louer typiquement chez l'un de nos partenaires, Volvo.
06:30Oui, il y a une offre chez Volvo qui s'appelle Mobilité V+, c'est ça ?
06:34Oui, exactement.
06:36Et donc c'est ça, c'est de la location en fait ?
06:37C'est sur un seul et même parc qui nous appartient, qui est exploité par eux,
06:41tous les usages vont pouvoir être concentrés, que ce soit pour de la courtoisie, de l'assistance,
06:46ou que ce soit pour l'utilisation, pour un départ en week-end avec un plus gros véhicule.
06:50Et ça veut dire que, donc vous avez acheté un certain nombre de voitures,
06:54comment vous définissez le nombre de véhicules nécessaires pour que ça ne vous coûte pas trop cher en immobilisation,
07:02et que ça soit rentable ?
07:03Alors nous, ce n'est pas un coût, ça fait partie de l'offre de services,
07:06on a une méthode très particulière qui nous permet de faire des programmes très smart pour les utilisateurs finaux,
07:10et pour nos partenaires distributeurs, c'est qu'on fait tout grâce à mon associé Édouard Beaujour,
07:16qui est un docteur en finances, on travaille tout hors banque,
07:20c'est-à-dire qu'on fait tout par l'appel à de la dette privée,
07:22qui est un système anglo-saxon de financement des activités très répandu dans les pays anglo-saxons,
07:28mais très peu utilisé en France, en France de manière générique, tout est bancaire.
07:33Et donc on finance autant qu'il le souhaite, on rachète autant qu'il le souhaite d'équipements,
07:38et ensuite on va aller dimensionner les flottes d'équipements aux besoins.
07:42Alors ça c'est la voiture, mais il y a d'autres produits d'usage, j'imagine ?
07:46Les produits d'usage sont en réalité, les usages sont multiples,
07:48on parlait du phénomène du bricolage, on arrive dans le printemps,
07:51tout le monde a besoin d'un tailleux haie, d'un nettoyeur haute pression, etc.,
07:54mais il va aller l'acheter et ensuite le conserver pendant 9 mois dans son...
07:59Pour s'en resservir seulement dans un an, oui.
08:01Exactement, et aujourd'hui la seule solution que trouvent les consommateurs pour répondre à ces besoins ponctuels,
08:05c'est quoi ? C'est ou d'acheter, on voit bien les chiffres du marché,
08:09ou d'acheter de la seconde main, ou d'acheter des produits premier prix,
08:12ce qui n'a qu'un impact sociétal, environnemental très faible.
08:19Ce que l'on fait nous, c'est que tout s'est bien équipé de manière peu fréquente,
08:23on en multiplie les usagers, afin justement d'avoir une réponse écologique,
08:28une réponse économique auprès des utilisateurs qui soit de bonne qualité.
08:31Il y a eu une levée de fonds annoncée à l'automne 2024 de 225 millions d'euros,
08:38c'était quoi, il y a 8 mois.
08:40Quelle stratégie autour de cette levée de fonds importante, quand même ?
08:44Alors cette levée de fonds importante, elle sert à aujourd'hui,
08:46à justement nous permettre d'acheter jusqu'à 225 millions,
08:51enfin en réalité 275 millions d'euros de véhicules sur le marché français,
08:54donc à faire respirer en l'occurrence des entreprises qui souffrent un petit peu aujourd'hui de la disponibilité cash,
09:01et donc ça nous sert à ceci.
09:04Et puis on a une poche qui est réservée pour toutes les nouvelles verticales,
09:06donc on lancera très prochainement des programmes sur les instruments de musique,
09:10sur le matériel de bricolage, ou encore sur la puériculture,
09:14puisque là encore, les biens que vous achetez ne sont pas voués à être utilisés de manière permanente et toute votre vie.
09:19Et bien voilà, merci beaucoup Jérôme Aivert d'être venu nous présenter Nave,
09:24et à bientôt sur Be Smart for Change.
09:27On passe tout de suite à notre débat des jeux d'hiver écologiques.
09:31Est-ce que c'est possible ?
09:33Les jeux d'hiver 2030 se déroulent en France, dans les Alpes,
09:44c'est peut-être une bonne nouvelle économique,
09:45est-ce forcément une bonne nouvelle écologique ?
09:47Voilà le thème de notre débat avec Valérie Pommier.
09:50Bonjour, bienvenue.
09:51Vous êtes la présidente de Résilience Montagne.
09:53Et puis on est également en duplex avec Antoine Pain, le directeur de Protect Our Winters.
09:58Bienvenue à tous les deux.
10:00Peut-être en quelques mots, vous êtes déjà venu dans l'émission,
10:01mais je veux bien que vous nous présentiez Résilience Montagne.
10:04C'est une association qui traite du climat en montagne,
10:09de la dérive climatique en montagne, cause et conséquence,
10:13et quels sont les impacts,
10:14qu'est-ce que serait l'adaptation s'il y en a,
10:17et qu'est-ce qu'on fait de la montagne dans un contexte de réchauffement climatique ?
10:21Oui, est-ce qu'on continue d'être sur une logique de station, de sport d'hiver,
10:25de neige, de publicité avec une neige abondante, etc.
10:29Voilà, où on en est dans ce contexte-là,
10:31sachant qu'on nous demande de nous adapter à plus 4,
10:36qu'est-ce que la montagne à plus 4 degrés,
10:38quand est-ce qu'on opère une transition si c'est déjà pas trop tard,
10:41qu'est-ce que l'adaptation, qu'est-ce que le risque en montagne,
10:43avec les exemples qu'on a maintenant en Suisse, par exemple.
10:46Oui, avec le glacier qui s'est fondé.
10:49Voilà, et en fait, qu'est-ce qu'on fait de tout ça,
10:52et comment les habitants peuvent s'emparer des sujets qui aujourd'hui sont clivants.
10:55Effectivement, ils sont clivants, et particulièrement en montagne,
10:59et notamment autour de ce projet de Jeux olympiques.
11:01Antoine Pin, je veux bien que vous nous présentiez Protect Our Winters,
11:04elle a été créée, je crois, en 2007 par un snowboarder qui s'appelle Jeremy Jones,
11:09avec quelle mission ?
11:10Tout à fait, une association créée par un athlète professionnel aux Etats-Unis,
11:14avec la mission première de témoigner ce que les personnes qui fréquentent beaucoup
11:18les milieux montagneux et à haute d'or en général,
11:20au reste de la population, puisqu'on le sait maintenant,
11:23ce sont des territoires qui subissent le réchauffement climatique
11:25sous nos latitudes de plein fouet,
11:27et qui peuvent exemplifier les impacts délétères qui peuvent en provenir.
11:32On a l'exemple de la Suisse dans ces derniers jours,
11:34qui pourra parler, je pense, à tous les spectateurs et spectatrices.
11:38Et la mission première de l'association, c'est donc de porter,
11:40d'amplifier la voix de cette communauté haute d'or,
11:42en faveur du vivant, du climat et de la justice sociale,
11:47à travers des actions collectives,
11:49dans le but d'amener des changements systémiques et culturels.
11:51On est à fond derrière la motivation individuelle,
11:54mais il nous paraît que les défis auxquels on fait face
11:56doivent être adressés de manière collective jusqu'au plus haut niveau de l'État.
12:01Oui, alors ça pose notamment la question de l'organisation
12:03de ces Jeux d'hiver 2030 dans les Alpes françaises.
12:06Vous dites mauvaise nouvelle, pourquoi ?
12:09Parce que la population n'a pas été finalement informée rapidement.
12:14C'est un projet qui a été monté en quelques mois,
12:17alors que c'est un projet gigantesque.
12:20Le défi, c'est que le territoire fait 600 kilomètres.
12:23On est de Nice à Casis-le-Léman.
12:26Toutes les études, l'étude d'impact,
12:29il y a les hyper-utopies, sont plutôt alarmistes.
12:33Il y a aussi trois notes de l'Inspection Générale des Finances,
12:35qui n'est pas rien.
12:36En ces temps de disette, qu'est-ce qu'on fait de l'argent public ?
12:38Économiquement, l'IGF, l'Inspection Générale des Finances,
12:43dit que de toute façon, il y aura un trou dans la caisse
12:46de quasi un milliard,
12:48qui sera comblé par les données publiques.
12:51Qu'est-ce qu'on fait de l'argent ?
12:52Qu'est-ce qu'on fait de la montagne ?
12:53Alors la neige, c'est ce qui est visible.
12:55Peut-être qu'il y aura neige, peut-être qu'il n'y aura pas de neige.
12:56On va plutôt voir des temps où il y aura de moins en moins de neige.
12:59Est-ce qu'on fait voir au monde entier, en Mondovision,
13:03qu'il y aurait peut-être une neige abondante,
13:04donc qui serait fabriquée ?
13:06Est-ce qu'on fait réellement des impacts ?
13:07On doit réduire nos émissions.
13:09On sait que les émissions en montagne sont gigantesques par la mobilité.
13:13En 4 ans, on n'aura pas de train ou des montagnes, malheureusement.
13:16Les passoires thermiques, qui sont le deuxième facteur émetteur,
13:19ne seront jamais rénovées.
13:20Oui, parce que c'est des immeubles qui ont été construits dans les années 70.
13:22Des vieux immeubles.
13:24Il y a plus de 3 millions de lits touristiques.
13:26On dit que 3 quarts des 3 millions de lits touristiques
13:28sont des passoires thermiques qu'on devrait rénover,
13:30sauf que le 9, ça sera fabriqué à vendre.
13:34Et plus globalement,
13:35qu'est-ce qu'on fait de ces très grands événements
13:37dans un contexte de réchauffement climatique ?
13:39Ça, c'est une vraie question.
13:39Est-ce qu'on continue d'organiser ces grands événements
13:42qui nous font rêver, quand même,
13:43sous le nouveau des Jeux olympiques et parlementiques de Paris cet été,
13:48qui a été un grand moment de réunion collective ?
13:51Ce n'est pas rien dans ce que ça représente,
13:53comme ciment dans une société.
13:55Est-ce que des Jeux divers et co-responsables,
13:58Antoine Pain,
13:59ça vous semble possible, déjà ?
14:00Ou est-ce que c'est antinomique ?
14:03Il faudrait déjà commencer par définir ce qui est co-responsable,
14:07et notamment en lien avec les besoins exprimés par les territoires eux-mêmes,
14:10puisque ces JO ont été promulguées par les organisateurs
14:14qui, on le rappelle, étaient des présidents de régions
14:17dont le programme à l'élection ne faisait pas figurer ce projet-là.
14:20Les promoteurs du projet promulguent cette édition des JO
14:25comme étant l'alpha et l'oméga de la projection des montagnes vers l'avenir,
14:30sans avoir pris le temps de solliciter les territoires eux-mêmes
14:33sur leurs propres besoins.
14:35Madame Pommier vient d'en exprimer quelques-uns,
14:38la décarbonation massive des transports,
14:40certes pour le touriste, mais avant tout pour les habitants.
14:42On est inféodé à la voiture thermique individuelle en montagne,
14:46et je peux en témoigner de par ma vie au milieu d'un massif assez reculé.
14:50La question des rénovations, etc., tout ce qui a été abordé.
14:53Donc, premièrement, il faut pouvoir définir éco-responsable.
14:57À l'heure actuelle, les grands traités internationaux
15:00suivent plutôt la question de l'accord de Paris.
15:03Nous nous sommes, nous, mobilisés au sein d'un collectif
15:05pour essayer de partager des critères
15:07qui permettraient à l'organisation d'un événement comme celui-là
15:10de rentrer en conformité.
15:12On a pu les porter à l'Élysée, à Matignon, etc.
15:15Malheureusement, on accuse plutôt d'une fin de non-recevoir
15:17de la part de l'organisateur.
15:18Juste pour bien comprendre, Antoine Pin,
15:20vous avez posé un certain nombre de conditions essentielles.
15:23Je crois qu'il y en a 17 à respecter
15:26pour prétendre organiser des Jeux d'hiver responsables.
15:28Vous dites pour l'instant, fin de non-recevoir.
15:30Vous pouvez nous en citer peut-être une ou deux conditions
15:33qui vous semblent les plus importantes ?
15:34Bien sûr, en fait, ce n'est pas nous qui les dictons,
15:38mais plutôt l'analyse de ce que la science nous dit
15:40et ce que Mme Pommier partageait sur les impacts actuels en montagne.
15:44Ce que la science nous dit des émissions carbone
15:47et donc de leur interaction avec l'organisation d'un grand événement.
15:50Bien sûr, la question des transports et de l'accès en transport en commun
15:53au site des Jeux serait un facteur de réduction des émissions carbone,
15:58comme on a pu le voir, par exemple, pour les JO de Tokyo
16:01qui ont un impact massif, mais qui ont pu baisser leur impact
16:04puisqu'ils se sont produits à huis clos.
16:06L'utilisation massive de l'avion pour faire venir des populations
16:09de partout dans le monde pour assister à des épreuves
16:11qui pourraient très bien se faire.
16:13Valérie en parlait en modo vision.
16:15La rénovation, la gouvernance partagée, etc.
16:18Une alimentation saine et locale.
16:20Encore une fois, l'idée n'est pas de dire
16:21nous sanctionnons ces Jeux s'ils respectent ces critères-là,
16:26mais plutôt les organisateurs et organisatrices
16:28ont utilisé un vocabulaire de sobriété, de durabilité et d'héritage positif.
16:35Il se trouve que ce vocabulaire a une concrétisation technique.
16:37Le seul moyen pour elle et pour eux de pouvoir atteindre leurs promesses
16:41serait de respecter ce langage technique.
16:44Et comme il a été mentionné, sur certains aspects cadrants,
16:46par exemple le transport, le délai entre le moment où on se parle
16:49et le déroulé des Jeux ne laisse pas la place à des solutions.
16:52Ça ne laisse pas la possibilité de trouver des solutions.
16:54Valérie Pommier, sur l'eau, par exemple, la gestion de l'eau,
16:56parce que ça c'est un enjeu majeur, pas seulement à l'occasion des Jeux olympiques,
16:59d'une manière générale, pour le fonctionnement des stations,
17:03les canons à neige, le partage de l'eau avec les villages et les habitants.
17:07Qu'est-ce qu'on peut en dire ?
17:08Alors, on a une loi, normalement, climat et résilience,
17:11qui est la loi qui nous dit qu'on doit réduire nos prélèvements de 10%.
17:16Alors, est-ce qu'on suit la loi ou pas ?
17:19Normalement, on est censé quand même suivre la loi.
17:20Quand on augmente les taux de couverture en neige artificielle en station,
17:24en village support de station,
17:26on puise plus d'eau dans les torrents pour les stocker dans des bassines d'altitude.
17:32Donc, on est hors la loi sur ces sujets,
17:33mais il semble que ce soit OK pour les personnes qui le font.
17:38Dernièrement, énormément de stations se sont fait prendre la main dans le sac
17:42jusqu'à assécher des torrents pour remplir leurs bassines
17:46pour une course à Courchevel, par exemple.
17:48Alors, est-ce qu'on le fait ? Est-ce qu'on ne le fait pas ?
17:49Quand une rivière est asséchée,
17:52on a des impacts sur un bassin versant qui est gigantesque
17:54jusqu'à tuer toute la faune et la flore, par exemple.
17:57Il y a des procédures en cours ?
17:58Parce que vous me dites que la loi n'est pas respectée.
18:00Donc, j'imagine que des associations comme la vôtre
18:02ou d'autres lancent des procédures.
18:04Oui. Alors, nous, on alerte.
18:05Et puis là, l'OFB, par exemple,
18:07le fameux OFB, qui est police de l'environnement,
18:11constate et fait des recours.
18:12Le office français de la biodiversité.
18:13Voilà. Sauf que quand l'OFB travaille bien,
18:17eh bien, des présidents de régions peuvent dire
18:20eh bien, l'OFB, on dissout, par exemple.
18:23Parce qu'elle fait juste bien son travail, c'est ça.
18:25Quand on fait un recours, ce n'est pas un recours militant.
18:28C'est un recours juridique parce que la loi n'est pas suivie
18:31ou n'est pas respectée.
18:32Donc, le Grand Bornand, la Clusat, Courchevel.
18:35Pour le moment, ces stations-là sont prises de la main dans le sac.
18:37Qu'est-ce qu'on fait de l'eau en montagne
18:38quand la carte postale est verte et bleue et jolie,
18:41mais finalement truquée ?
18:43Parce qu'on peut être en montagne et être en restriction d'eau
18:45en juillet-août.
18:46Qu'est-ce qu'on fait de l'eau en montagne
18:47quand les glaciers fondent tant
18:49qu'un jour on aura un problème d'accessibilité à l'eau potable
18:52puisque les glaciers sont nos réservoirs d'eau douce ?
18:55Qu'est-ce qu'on fait de l'eau en montagne
18:56quand 7%, 10% de la population l'utilise
18:59pour des canons à neige, finalement,
19:00pour les 10% de skieurs ?
19:02Et moi, je skie, j'adore.
19:04Mais que les agriculteurs en ont besoin aussi
19:06pour leur bétail ou pour fabriquer un fromage.
19:09Qu'est-ce qu'on fait quand on fabrique
19:11un programme immobilier très haut de gamme ?
19:13Alors, on le vend avec des spas, des piscines
19:14et surtout, on doit le vendre ski au pied.
19:17Quand la neige ne tombe plus, on fabrique la neige.
19:19Donc, vous, vous nous dites que ces Jeux d'hiver 2030,
19:22ils vont finalement nourrir une illusion, c'est ça ?
19:27D'un modèle de fonctionnement de nos montagnes qui est dépassé ?
19:30Alors, on aura toujours ces magnifiques valeurs olympiques
19:33et il n'est pas question de saccager les valeurs olympiques.
19:36Elles sont là.
19:37Mais quand on nous dit que les JO 2030
19:39seront réalisés sur 95% d'existants,
19:43moi, je m'interroge, qu'est-ce que sont ces 95% d'existants ?
19:46Sachant qu'à 95% d'existants, sachant qu'on n'aura pas la neige,
19:49la glace pour le bobsleigh, il va falloir la fabriquer,
19:51est-ce qu'elle va tenir ?
19:53Là, il parle des infrastructures, quand ils disent qu'il y aura 4% d'existants.
19:55Eh bien, il y aura des pistes de ski.
19:58Ils ne vont pas construire de nouveaux bâtiments, c'est ça ?
20:00Mais si, on a de gros bâtiments en construction à la Clusa
20:04qui seront requalifiés en gymnase par la suite.
20:10Qu'est-ce qu'on fait de l'argent public ?
20:12L'existant, actuellement, les aéroports, par exemple,
20:15l'aéroport de Lyon va subir une grosse transformation
20:18parce que malheureusement, les spectateurs viendront par avion
20:23et on ne peut pas déroger.
20:25Qu'est-ce qu'on fait de cet existant ?
20:28Qu'est-ce qu'on fait des Jeux olympiques ?
20:30Qu'est-ce que l'existant quand la neige ne tombe plus ?
20:32Oui, j'ai bien compris votre argument.
20:34Antoine Pain, on va terminer avec vous.
20:35Il nous reste une minute.
20:36Vous avez sondé les Français et les habitants des Alpes
20:40sur ces promesses environnementales.
20:42Ils sont aussi sceptiques que vous.
20:45Écoutez, nous, l'ambition qu'on a, c'est surtout de permettre aux personnes
20:50qui n'ont pas pu, qui auraient dû pouvoir s'exprimer,
20:52de le faire, de partager leur avis, de partager leurs questions,
20:55de partager leurs manquements.
20:56En effet, quand on pose la question aux gens à travers une enquête
21:00qu'on a menée, auprès de plus de 1000 répondants,
21:02plus de 80% déclarent avoir une confiance moyenne à faible
21:06envers la promesse environnementale faite par les organisateurs eux-mêmes.
21:10Donc, encore une fois, ce n'est pas une question de savoir
21:11s'ils sont pour ou contre.
21:13Les autorités ne leur ont même pas posé la question.
21:15Mais sur la base des promesses faites par les organisateurs,
21:19ils nous révèlent un niveau de confiance très faible,
21:22un niveau de connaissance sur les chantiers très faible également,
21:24même quand ils habitent dans des sites qui sont considérés
21:26comme des futurs sites hôtes.
21:28Et en l'occurrence, on ne peut que comprendre
21:31ces considérations-là, quand on voit les porteurs du projet,
21:34à l'origine, M. Wauquiez, qui n'est pas considéré
21:37comme un champion de l'environnement,
21:38de part notamment des déclarations sur la loi
21:41zéro artificialisation nette.
21:44Donc, la question, elle est encore une fois de savoir
21:46comment est-ce qu'on va pouvoir se servir de cette occasion-là
21:50pour ramener de la démocratie dans des territoires qui en mentent,
21:52qui ne sont qu'une cristallisation d'une situation
21:55qui, je crois, s'applique au territoire national.
21:57Et on espère pouvoir contribuer à ça.
21:59Merci, merci d'avoir participé à ce débat.
22:01À bientôt sur Be Smart for Change.
22:02On passe tout de suite à notre rubrique start-up.
22:10Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux start-up
22:14avec Marine Pesco, bonjour.
22:15Bonjour Thomas.
22:15Bienvenue, vous êtes la cofondatrice d'Ecolux,
22:17créée en 2024 avec Benoît de Monteclair.
22:20Avec quelle idée ? Racontez-nous.
22:21Écoutez, l'idée, elle est assez simple.
22:23En fait, c'est arrivé par les départements impact.
22:26Donc, en gros, vous savez, il y a eu des lois qui sont passées,
22:28la CSRD notamment, qui maintenant a été repoussée.
22:31Mais à l'époque, donc là, très récemment...
22:32Donc, le bilan extra-financier.
22:33Exact.
22:33Donc, c'est ça.
22:34La CSRD, oui, c'est Corporate Sustainability Reporting Directive.
22:38C'est en fait le nouveau-né de l'ancienne NFRD,
22:40qui était le Non Financial Report.
22:43Et donc, ce reporting extra-financier,
22:46il est devenu demander aux entreprises
22:47des choses beaucoup plus complexes qu'au départ.
22:50à savoir maintenant, justement, piloter pas simplement la finance,
22:53mais aussi l'impact extra-financier.
22:55C'est ça.
22:55Donc, notamment le carbone, sur toutes leurs activités.
23:00Et en fait, en faisant ce constat-là,
23:03on s'est rendu compte notamment sur notre secteur
23:04qui, nous, est l'hôtellerie-restauration,
23:07qui est un secteur qui a beaucoup souffert après le Covid
23:09puisqu'il y a eu pas mal de manque de ressources.
23:12Et puis, c'est un secteur qui n'attire plus du tout aujourd'hui les profils.
23:16Et donc, par rapport à ça, les équipes opérationnelles,
23:18qui nous sont vraiment nos collaborateurs,
23:20sont des équipes qui se sont retrouvées avec des nouvelles lois,
23:23avec des nouvelles règles,
23:24et avec beaucoup de choses à faire en étant beaucoup moins nombreux.
23:27D'accord.
23:27Et donc, le projet d'Ecolux est né de plusieurs années.
23:30Ça fait plus de cinq ans qu'on travaille avec l'hôtellerie-restauration
23:32sur la partie notamment transformation durable.
23:36Il y avait une première entreprise que j'avais créée il y a cinq ans
23:39qui s'appelait Racing for the Oceans,
23:41qui a accompagné notamment la chaîne Best Western
23:43dans le premier hôtel zéro plastique,
23:45qui a fait pas mal de bruit d'ailleurs dans les médias à l'époque.
23:47Et en fait, fort de cette expérience-là,
23:49nous, on connaît très bien les métiers de l'hôtellerie,
23:51et on s'est dit, il faut mettre la technologie,
23:53qui est aussi notre expertise avec mon associé,
23:57au service des équipes opérationnelles,
23:59qui globalement sont quasi encore dans les années 70-80,
24:05en termes d'outils pour gérer leur quotidien.
24:06Mais alors, qu'est-ce que vous leur proposez ?
24:08C'est un algorithme qui est basé sur la géolocalisation, c'est ça ?
24:12Alors, globalement, la solution écologique, ce qu'elle vient faire,
24:15et ce qui se faisait à la main maintenant et très mal,
24:17ou en papier, c'est qu'on vient scanner l'intégralité des factures
24:22et des bons de livraison qu'un hôtel peut recevoir tous les jours.
24:25On a commencé par s'attaquer aux frais,
24:27donc tout ce qui va être ce qu'on appelle F&B,
24:29food and beverage, alimentation, boisson,
24:31puisqu'aujourd'hui, pour l'hôtellerie et restauration,
24:33c'est le plus complexe à suivre.
24:35Les factures énergétiques, c'est OK,
24:38mais c'est vrai que la livraison de la tomate, de la carotte,
24:40de la viande, du poisson, sont des données très difficiles à tracer.
24:43Et donc aujourd'hui, nous, on a un outil qui permet de scanner,
24:45et en fait, au-delà de scanner,
24:47donc ça leur permet déjà de digitaliser la donnée,
24:49qui aujourd'hui est globalement dans des classeurs, dans des archives.
24:52J'exagère à peine.
24:54Et en fait, cette donnée-là, nous, on peut l'extraire ligne à ligne,
24:57ce qui n'existe aujourd'hui dans quasi aucun outil comptable et financier.
25:01Et donc nous, ce qui nous permet d'extraire l'inéaline,
25:04c'est qu'on va aussi piloter grâce à l'IA, et sans dire on n'existerait pas,
25:07justement de piloter, en fait, et de calculer automatiquement
25:11le score CO2 de chaque achat.
25:13D'accord.
25:14Et donc on ajoute de la donnée extra-financière,
25:16puisque nous, on la demande, à savoir l'origine,
25:19si c'est de la pêche, est-ce que c'est une pêche responsable, etc.
25:22Et donc ça permet vraiment d'avoir un pilotage à la fois financier
25:24et extra-financier de tous ces achats.
25:26Tout le secteur CHR, hôtellerie-restauration, pas seulement l'hôtellerie de luxe ?
25:32Non, alors c'est vrai qu'aujourd'hui, nos clients sont plutôt luxe,
25:35mais ça concerne toute l'hôtellerie-restauration.
25:37Après, c'est vrai que nous, on a besoin d'avoir des gros volumes,
25:40parce que sinon, ce n'est pas très intéressant.
25:42On a une offre qui correspond aussi à des gros du marché.
25:45On peut s'attaquer à des plus petits acteurs,
25:48mais aujourd'hui, il faut vraiment qu'il y ait du volume d'achat
25:49pour que ça soit assez intéressant.
25:51Avec un premier client, premier partenariat, il est signé il y a quelques mois, c'est ça ?
25:57Exactement, la solution vient d'être lancée.
25:59Et donc, on s'est déployé en tout premier chez notre premier client
26:01il y a quelques mois, qui est le Meurisse, à Paris,
26:04qui appartient au groupe d'Orchester Collection.
26:06Et donc, pour le Meurisse, qu'est-ce que ça va changer ?
26:08Alors, pour le Meurisse, en fait, ce que ça change,
26:10c'est qu'aujourd'hui, il y a des personnes qui étaient dédiées
26:12à, en gros, copier-coller des données quotidiennement dans leurs outils.
26:18En fait, dès qu'il y avait une réception d'une marchandise ou un coup,
26:20il fallait justement renseigner cette donnée financière
26:22dans un outil comptable.
26:25Évidemment, ils ne faisaient pas ligne à ligne,
26:27sauf que derrière, il y a le pôle achat et impact
26:29qui a besoin de savoir pour négocier ce qu'ils achètent en temps réel.
26:33Et ça permet même de faire des choix moins impactants.
26:36Exactement, exactement.
26:37Et ça permet aussi d'avoir, nous, aujourd'hui, sur notre plateforme,
26:40ils ont une carte mondiale
26:41où ils peuvent voir justement toutes les origines de tous leurs achats
26:43et donc aussi arbitrer en fonction de ça.
26:47Donc, ça leur permet...
26:48Enfin, nous, aujourd'hui, on a fait le calcul.
26:49Ça permet, alors, j'aime pas dire économiser 3 à 4 temps pleins,
26:53mais ça permet en tout cas de faire travailler les gens
26:55sur des choses à plus forte valeur ajoutée
26:58que juste faire du copier-coller.
26:59Merci beaucoup, Marine Pesco et bon vent à Écolux.
27:02Merci.
27:02Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:04Merci à toutes et à tous et à très vite sur BeSmart for Change.
27:07Sous-titrage Société Radio-Canada
27:13Sous-titrage Société Radio-Canada

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