Comment lutter contre la violence des mineurs, et contre les armes blanches ? Interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, fausse bonne idée ? Comment donner des moyens aux chefs d'établissement ?
Les députés, Pouria Amirshahi, député Ecologiste et social de Paris et Laurent Panifous, président du groupe LIOT ont répondu aux questions de Valérie Brochard, Elsa Margueritat, Hugo Couturier aka Hugo au Perchoir et du chat.
Les députés, Pouria Amirshahi, député Ecologiste et social de Paris et Laurent Panifous, président du groupe LIOT ont répondu aux questions de Valérie Brochard, Elsa Margueritat, Hugo Couturier aka Hugo au Perchoir et du chat.
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00:00:00Bonjour en effet, sur une très bonne imitation d'Hugo.
00:00:03Et bonjour et bienvenue sur Légistream, la chaîne Twitch de la chaîne parlementaire.
00:00:09Deux, j'allais dire, oui, deux heures, non pas du tout, une heure, mais deux invités
00:00:13avec qui on va pouvoir discuter, traiter de plein de sujets et surtout deux collègues.
00:00:18Elsa, bonjour.
00:00:19Salut.
00:00:19Et Hugo, bonjour également.
00:00:21Bonjour.
00:00:21Qui vont m'aider et poser plein de questions tout au long de ce stream.
00:00:27Avec, pour commencer, pour Yann Mirchaï, bonjour.
00:00:30Bonjour.
00:00:30Vous êtes député écologiste de la 5e circonscription de Paris, membre de la commission des lois.
00:00:37Je voulais peut-être, pour commencer, revenir sur le drame qui s'est déroulé hier en Haute-Marne.
00:00:46Une assistante d'éducation, une surveillante, a été poignardée par un collégien de 14 ans.
00:00:53Comment vous avez pris cette information ?
00:00:55À vrai dire, au-delà du fait qu'on est saisi par la mort de quelqu'un, a fortiori assassiné par un gamin,
00:01:05je l'ai pris comme un élément de plus dans le flot qui semble nous, comment dire, nous concerner de plus en plus
00:01:13de ces actes de violence dont on fait part dans les informations.
00:01:18Ce que j'ai craint aussi, au-delà de, je dois le reconnaître, de la pensée que j'ai eue tout de suite pour cette personne.
00:01:24Donc pour Mélanie, 31 ans.
00:01:26Qui est morte assassinée, de ce gamin qui en vient à 14 ans à tuer.
00:01:31C'est la peur d'une discussion, d'une conversation publique qui tourne mal.
00:01:39Parce qu'on l'a vu sur beaucoup de faits divers.
00:01:40Depuis Sarkozy, ça s'est beaucoup aggravé.
00:01:43Il a initié ça, c'est-à-dire des lois émotionnelles.
00:01:45Un fait divers dramatique, une loi.
00:01:47En général, des lois répressives et sécuritaires qui, on l'a vu, n'ont pas réglé grand-chose au fond.
00:01:51Un drame, une loi, quoi.
00:01:53C'est un peu ce que disait Elisabeth Borne dans un entretien qu'elle tenait aux Parisiens
00:01:57trois jours avant la catastrophe d'hier.
00:02:00Où elle disait justement, oui, enfin, il faut éviter de faire des lois sur des drames.
00:02:06En tout cas, des lois à chaque drame.
00:02:07Donc là, du coup...
00:02:09Grand bien lui fasse de le dire aujourd'hui.
00:02:11Enfin, je veux dire, pardon, on sait très bien qu'elle le dise aujourd'hui.
00:02:13Je pense qu'il faut s'en remettre aussi à la raison.
00:02:16C'est-à-dire qu'on essaie de réfléchir en tant qu'adulte à la raison pour laquelle
00:02:20des jeunes gamins, perdus manifestement,
00:02:23en viennent à perdre le contrôle d'eux-mêmes, à se mettre en danger,
00:02:25à mettre en danger les autres jusqu'à leur ôter la vie.
00:02:28Qu'est-ce qui génère ça ?
00:02:29Il y a des réponses parfois plus simples qu'on ne le croit
00:02:31et d'autres qui s'ouvrent à nous, qui sont plus compliquées.
00:02:33Les réponses plus simples, c'est de réouvrir les portes qu'on a fermées,
00:02:36c'est-à-dire des moyens conséquents donnés à l'encadrement des jeunes.
00:02:40Les éduques SP, les éduques de rue.
00:02:42Vous savez qu'il y a un médecin scolaire pour 13 000 gamins.
00:02:46Comment voulez-vous faire votre travail correctement ?
00:02:49Il y a un psy de mémoire.
00:02:51Je ne regarde pas mes notes là, mais je les ai regardées avant de venir,
00:02:54pour 1 500 élèves.
00:02:56C'est ça.
00:02:57Donc, tous les circuits de signalement.
00:02:59Moi, j'ai été travailleur social dans une vie antérieure.
00:03:01Donc, je sais ce que c'est qu'un signalement, une détection,
00:03:03un accompagnement, des médiations.
00:03:05On a liquidé tout ça du fait de l'absence de volonté politique,
00:03:09en tournant le dos de plus en plus à l'ordonnance de 45,
00:03:11qui vise à doter la France d'une grande ambition en matière de protection des jeunes.
00:03:16Je rappelle qu'en 45, des jeunes violents, il y en a 10, 15, 50 fois plus qu'aujourd'hui.
00:03:21C'est des jeunes qui sortent de la guerre, qui sont orphelins,
00:03:23qui sont livrés à eux-mêmes et qui tuent et volent.
00:03:26Et donc, on se retrouve 80 piges après avec une dégradation inconséquente et irresponsable.
00:03:36Après, il y a d'autres sujets sur les réseaux sociaux.
00:03:38Alors, on voulait y aller dans un second temps,
00:03:40parce qu'en tant que vice-président de la commission TikTok...
00:03:43Il y a un commentaire dans le chat, et je trouve ça intéressant.
00:03:47Je voulais avoir votre réaction.
00:03:48C'est KBN qui dit, de mon temps,
00:03:49on avait peur du respect des surveillants, des adultes, des forces de l'ordre et du service public.
00:03:54On était même admirateurs des pompiers, des sirènes.
00:03:56Quand j'avais 14 ans, je pensais à m'amuser, à rire, à découvrir.
00:03:59J'ai bien honte de ce que devient mon pays, et cela dans tous les domaines.
00:04:02C'est vrai qu'il y a des Français qui pensent ça de plus en plus nombreux.
00:04:05Il y a même des chaînes de télé qui en ont fait un programme politique.
00:04:08Qu'est-ce que vous répondez à ces gens comme ça,
00:04:10qui ne comprennent pas ce que devient le pays ?
00:04:12Il ne faut pas culpabiliser les enfants.
00:04:14Ce sont des enfants.
00:04:15Donc, je comprends qu'on ait l'impression qu'avant,
00:04:18il y avait un autre rapport à l'autorité.
00:04:19C'est d'ailleurs peut-être vrai, on peut en discuter.
00:04:21Mais il n'y avait pas les mêmes canaux.
00:04:22Il n'y avait pas la même horizontalité.
00:04:26Bref, la socialisation ne se faisait pas de la même façon,
00:04:30y compris en famille.
00:04:30Ceux qui disent ça, souvent,
00:04:33je ne dis pas que c'est le cas de la personne qui nous écrit là,
00:04:36au-delà de la nostalgie du passé,
00:04:37sont des défenseurs de l'ordre,
00:04:40sans vraiment définir ce que c'est que l'ordre,
00:04:41à part l'affirmation d'une autorité
00:04:43avec un point d'éclamation à la fin de la phrase.
00:04:45Ou on estime que remettre de l'ordre,
00:04:49c'est redemander ou réapprendre à obéir.
00:04:53Sauf que là, on est dans des situations
00:04:56qui sont un peu plus compliquées.
00:04:59D'abord, les adultes eux-mêmes ont une part
00:05:00de responsabilité.
00:05:01Donc, l'adulte qui dit ça, j'imagine,
00:05:03je ne l'en doute pas une seconde,
00:05:05mais ce n'est pas le cas de tous les adultes,
00:05:07n'est pas lui-même dans un phénomène
00:05:09d'accaparement de son esprit
00:05:11par les réseaux sociaux lui-même.
00:05:13Parce que les enfants, les gamins,
00:05:14il a 14 ans, je rappelle.
00:05:15Et donc, 14 ans, avant de commettre cet acte horrible,
00:05:18il y a eu plusieurs mois, plusieurs années,
00:05:19son enfance, sans doute,
00:05:21où il assiste à une façon d'être des adultes,
00:05:23de comportement,
00:05:24où l'attention est prise par cet objet
00:05:28et toute l'idée d'être en société
00:05:33qu'on se fait en ayant un téléphone.
00:05:35Donc, alors, attendez.
00:05:36Moi aussi, je pose mes feuilles,
00:05:37parce que du coup, ça change.
00:05:38Non, mais ce que je veux dire,
00:05:39c'est que vous y allez de vous-même.
00:05:40C'est-à-dire qu'en gros,
00:05:41pour vous, le lien, il est évident.
00:05:45C'est-à-dire que le drame d'hier,
00:05:46il est lié aux réseaux sociaux.
00:05:48Il est lié à la présence des écrans,
00:05:52à cette évolution que la jeunesse,
00:05:55moi, je n'ai pas connu ça,
00:05:56je n'ai pas grandi comme ça,
00:05:57mais qu'en effet,
00:05:58cette jeunesse-là,
00:06:00ces adolescents d'aujourd'hui,
00:06:01ils sont confrontés à ça
00:06:02parce qu'ils ont, comme vous le dites,
00:06:04le téléphone dans les mains
00:06:04à peu près en CM2, 6e,
00:06:06c'est devenu courant
00:06:09pour les parents d'offrir
00:06:10ou de prêter un téléphone
00:06:14pour des questions de sécurité,
00:06:16de savoir où on est, etc.
00:06:17Nous, on se débrouillait sans.
00:06:18Bref, pour vous,
00:06:20le lien, il est tout net.
00:06:21Donc, on ne va pas chercher
00:06:22ni les portiques de sécurité
00:06:23ni les 50 propositions
00:06:24de Naomi Mamouchou
00:06:25qui avait d'ailleurs travaillé
00:06:26sur cette jeunesse
00:06:28qu'elle décrit
00:06:29comme de plus en plus armée
00:06:30avec une violence armée.
00:06:31Pour vous, tout ça,
00:06:33ce n'est pas qu'on l'oublie,
00:06:34mais la raison principale,
00:06:36ce sont les réseaux sociaux.
00:06:38Alors, je vais vous répondre
00:06:39et je vous jure,
00:06:39je vais vous répondre.
00:06:40Mais juste avant,
00:06:40je vais faire une précision
00:06:41parce que votre question,
00:06:42elle est intéressante
00:06:43ou peut-être c'est mon affirmation
00:06:45qui a été trop rapide.
00:06:48Je me garderais bien,
00:06:50je demanderais même
00:06:50à tous mes collègues
00:06:51qui font de la politique,
00:06:52qui sont élus,
00:06:53de se prendre pour ceux
00:06:55qui savent.
00:06:57On ferait bien d'écouter des psys,
00:06:58on ferait bien d'écouter
00:06:59des journalistes sérieux
00:07:00qui documentent ces choses,
00:07:01on ferait bien d'écouter
00:07:03des personnes
00:07:04qui mettent la raison,
00:07:06leur connaissance,
00:07:06leur savoir disciplinaire
00:07:07au service, justement,
00:07:09d'une meilleure connaissance
00:07:10de ces dérives
00:07:11et de ces nouveaux comportements.
00:07:12J'en viens à votre question.
00:07:14C'est une façon de vous dire,
00:07:14non, ce n'est pas la seule raison.
00:07:16Non, ce n'est pas seulement
00:07:17les réseaux sociaux.
00:07:18D'ailleurs, je précise
00:07:20à tous ceux qui nous écoutent
00:07:20que le nombre de jeunes délinquants
00:07:22est en baisse.
00:07:24L'effet de miroir
00:07:25et l'effet de loupe
00:07:26nous donnent à penser
00:07:27exactement le contraire.
00:07:28Ce qui change,
00:07:29c'est le fait que
00:07:30les jeunes délinquants
00:07:31sont délinquants plus jeunes
00:07:33et plus violents
00:07:33quand ils le sont.
00:07:35C'est ce qu'a dit le ministre
00:07:35tout à l'heure
00:07:36pendant les QAG.
00:07:37C'est très, très bien
00:07:38parce que ça,
00:07:39c'est nouveau dans la bouche
00:07:40d'un ministre
00:07:40en général depuis quelques années
00:07:43et de ce camp-là en particulier
00:07:44qui n'a cessé de courir
00:07:45après une vulgate
00:07:46coercitive, réactionnaire,
00:07:49disciplinaire
00:07:50et parfois assez imbécile
00:07:51parce que, du coup,
00:07:52ça empêche l'adulte lui-même
00:07:55ou elle-même
00:07:55de se concentrer
00:07:56sur la raison
00:07:59qu'on est en train
00:08:01tous de perdre.
00:08:02Juste, excusez-moi,
00:08:03je me pose une question
00:08:04et c'est une question
00:08:05que je pourrais te poser
00:08:05à n'importe quel député de gauche
00:08:06sur la question.
00:08:08En fait,
00:08:09comment dire,
00:08:10dans une société
00:08:10où actuellement
00:08:11quand on regarde
00:08:12n'importe quelle enquête
00:08:13d'opinion,
00:08:14que ce soit à gauche
00:08:15ou des électeurs de gauche,
00:08:16de droite
00:08:16ou peu importe,
00:08:17de plus versatiles,
00:08:18enfin, peu importe,
00:08:19l'insécurité,
00:08:20c'est une question
00:08:20qui revient extrêmement souvent.
00:08:22Est-ce que c'est une réponse
00:08:23de leur dire
00:08:25il faut faire de la prévention,
00:08:27etc.,
00:08:27c'est les réseaux sociaux,
00:08:29machin chose ?
00:08:30Enfin, moi,
00:08:31je suis désolée, Hugo,
00:08:32moi, je n'irais pas
00:08:32jusqu'à accuser
00:08:33des chaînes de télé
00:08:34ou quoi que ce soit
00:08:34qui, à mon avis,
00:08:35sont plus la conséquence
00:08:36de ça que la cause.
00:08:38C'est un cercle viré.
00:08:39Qu'est-ce que...
00:08:39Enfin, tu vois,
00:08:40j'imagine mal
00:08:41un électeur de gauche
00:08:42se passer sa vie
00:08:42devant la chaîne de télé
00:08:45qu'on a tous en tête
00:08:46et qui s'abreuve de ça
00:08:51ou quoi que ce soit.
00:08:52Enfin, je veux dire,
00:08:52quand bien même
00:08:53ces faits divers,
00:08:55la limite entre
00:08:56le fait divers
00:08:56et le fait de société,
00:08:57c'est un peu
00:08:58le pouvoir
00:08:59qu'on lui donne
00:09:00dans ce flux
00:09:02d'informations,
00:09:02est-ce que cette réponse-là,
00:09:05elle est suffisante
00:09:05pour vous ?
00:09:06Est-ce que les gens
00:09:07ne se disent pas,
00:09:08au fond,
00:09:08c'est un peu de la naïveté
00:09:09que de dire
00:09:10il faut plus d'infirmiers,
00:09:13etc.
00:09:13D'ailleurs,
00:09:14ça, c'est quelque chose
00:09:14d'avantage à faire
00:09:15sur le temps long
00:09:16quand les gens,
00:09:17aujourd'hui,
00:09:17cherchent peut-être
00:09:17une réponse plus rapide.
00:09:19Mais est-ce qu'on veut
00:09:21mettre les gamins
00:09:21à 14 ans en taule ?
00:09:22Si c'est ça,
00:09:23ce n'est pas mon projet
00:09:24de société.
00:09:24Moi, je m'y refuserais
00:09:25toujours.
00:09:26Si on estime que
00:09:26parce qu'on n'est pas
00:09:27assez dur,
00:09:28les conséquences
00:09:30sont une augmentation
00:09:30de la criminalité,
00:09:31d'abord,
00:09:31on se trompe,
00:09:32ce n'est pas vrai,
00:09:32il y en a moins de crimes,
00:09:33il faut quand même le dire.
00:09:35Vous avez dit vous-même
00:09:36entre faits divers
00:09:37et faits de société,
00:09:39faits de société
00:09:40par l'effet de loupe
00:09:40du flux informationnel,
00:09:41ce sont vos propos.
00:09:42Donc, effectivement,
00:09:43je suis d'accord
00:09:44avec ce qui a été dit
00:09:45par Hugo à l'instant,
00:09:48à savoir qu'il y a
00:09:49une responsabilité
00:09:50de transformer
00:09:51en ligne éditoriale
00:09:52des faits qui...
00:09:54Une politisation aussi
00:09:56du drame.
00:09:57Alors, ensuite,
00:09:58j'en reviens à votre question
00:09:59sur la naïveté.
00:10:00Qu'est-ce que c'est
00:10:01que la naïveté,
00:10:01en l'occurrence,
00:10:03dans la façon
00:10:04dont je pose
00:10:05la question de la prévention ?
00:10:06Mais c'est de la sagesse,
00:10:08c'est de la raison.
00:10:10De dire qu'il faut
00:10:11éduquer nos gamins,
00:10:12où est le problème ?
00:10:13En quoi c'est naïf ?
00:10:14De dire qu'il faut
00:10:15les encadrer,
00:10:16en quoi c'est naïf ?
00:10:17Je crois que le crime
00:10:18des adultes
00:10:20est justement
00:10:21d'avoir négligé ça.
00:10:23Est-ce que vous croyez
00:10:24que le gamin Quentin...
00:10:25Après, je ne parle pas nécessairement
00:10:26de la violence chez les jeunes.
00:10:27C'était le sujet.
00:10:28On peut parler de la violence
00:10:30en général,
00:10:31c'est encore un autre sujet.
00:10:31On n'a que 3 minutes
00:10:32d'émission.
00:10:33Non, mais allons-y,
00:10:35c'est très intéressant.
00:10:36C'est tellement intéressant
00:10:37qu'on ouvre plein de tiroirs
00:10:38dans la conversation.
00:10:39On ne peut pas tout approfondir,
00:10:40mais de toute façon,
00:10:41le sujet est devant nous.
00:10:43Mais les adultes,
00:10:43c'est aussi intéressant,
00:10:44parce que...
00:10:46Je parlais du mimétisme
00:10:47des gamins avec les adultes,
00:10:48mais c'est d'abord
00:10:49chez les adultes
00:10:50que naïs
00:10:53et ensuite véhiculent,
00:10:56se propagent,
00:10:57tout l'imaginaire masculiniste,
00:11:00violent,
00:11:01de compétition,
00:11:02de comparaison permanente
00:11:04qui vous oblige à la performance
00:11:05et qui, à un moment donné,
00:11:07au titre de la frustration de soi
00:11:10qu'engendre,
00:11:10cette injonction
00:11:11à être performant,
00:11:12etc.,
00:11:12vous amène psychologiquement...
00:11:14Vous avez 14 ans.
00:11:15Donc, ça veut dire
00:11:15qu'à 12 ans, 13 ans,
00:11:16vous avez été déjà pris
00:11:17dans des tourments intérieurs
00:11:18profonds, terribles,
00:11:19que personne n'a vraiment
00:11:20essayé de repérer.
00:11:21Donc, est-ce que c'est naïf
00:11:23de dire ça ?
00:11:24S'il y a des adultes,
00:11:25je vais vous le dire,
00:11:26même s'ils sont dans
00:11:26ma circonscription,
00:11:27il n'y a pas de problème,
00:11:28des électeurs d'électrice
00:11:29qui pensent que ça,
00:11:30c'est naïf,
00:11:31je leur dis,
00:11:31vous êtes irresponsables.
00:11:32Vous êtes irresponsables
00:11:33de considérer que nos gamins,
00:11:34il faut juste les enfermer,
00:11:36leur mettre des peines planchers,
00:11:37bravo !
00:11:38Sans aller jusque-là.
00:11:40Mais c'est ce qui est proposé,
00:11:41je rappelle que la loi
00:11:41de Gabrielle Attal,
00:11:42c'est ça qu'elle propose.
00:11:44Elle propose des comparutions médiates,
00:11:46ça veut dire qu'elle propose
00:11:46de mettre les gamins en prison,
00:11:48aller mettre les gamins en prison,
00:11:49des prisons surpeuplées,
00:11:51en cohabitation avec des gens
00:11:52qui sont des vrais truands,
00:11:53vous ressortez de là,
00:11:53vous croyez comment ?
00:11:54Avec, par ailleurs,
00:11:55une déscolarisation évidente.
00:11:57Où est l'intelligence
00:11:58dans cette affaire-là ?
00:11:58Donc, moi,
00:11:59je n'ai pas de problème
00:11:59à dire aux adultes où ?
00:12:01De toute façon, matériellement,
00:12:02ce projet-là,
00:12:03il n'est pas concevable,
00:12:04il n'y a pas de place.
00:12:06Mais alors, pourquoi l'avoir fait ?
00:12:07C'est intéressant.
00:12:07La justice est complètement débringée.
00:12:09Alors, pourquoi l'avoir fait
00:12:11quand on est ancien Premier ministre
00:12:12et qu'on sait pertinemment
00:12:13que ce n'est pas une bonne solution ?
00:12:14Réponse immédiate, justement.
00:12:16On jette nos gamins,
00:12:16je vais vous dire,
00:12:17on jette nos gamins
00:12:18à des chiens rageux, sécuritaires,
00:12:21qui n'attendent que ça
00:12:22pour justifier un état d'ordre,
00:12:24un projet d'ordre,
00:12:24d'ordre dans le mauvais sens du terme.
00:12:27Ça ne mène nulle part.
00:12:28C'est-à-dire,
00:12:28ce n'est pas une société d'émancipation.
00:12:29Encore une fois,
00:12:30on parle de nos enfants,
00:12:31de nos enfants.
00:12:32Donc, prendre soin de nos enfants,
00:12:34alors vous avez dit,
00:12:34ça prend du temps.
00:12:35Oui, c'est du temps long,
00:12:36évidemment.
00:12:37Alors, pardon,
00:12:38juste pour la faute en question
00:12:40qui a été commise,
00:12:40enfin, le crime
00:12:41qui a été commis par le jeune,
00:12:43à qui on fait croire ?
00:12:44Et pourquoi on fait croire
00:12:45qu'il n'y a pas de réponse pénale ?
00:12:46Il y en a.
00:12:47On rappelle que c'est arrivé
00:12:49pendant déjà
00:12:50une phase de contrôle
00:12:51qui avait été mise
00:12:52après l'assassinat à Nantes.
00:12:54Exactement.
00:12:54Ça s'est passé à ce moment-là.
00:12:56Pour être très précis,
00:12:57c'est une circulaire
00:12:58du gouvernement actuel
00:12:59qui a été mise en place
00:13:00dès mars,
00:13:01pour autoriser
00:13:01des fouilles de sacs
00:13:03à l'entrée de certains établis.
00:13:04Mais la fouille est en cours
00:13:05avec le service de gendarmerie.
00:13:07C'est très vite
00:13:07puisque les gendarmes étaient présents.
00:13:09Absolument.
00:13:09Et j'en profite,
00:13:10il y a un débat,
00:13:11il y a une question dans le chat.
00:13:12Emmanuel Macron a annoncé hier
00:13:13vouloir interdire les réseaux sociaux
00:13:14dans les mois qui viennent
00:13:16au moins de 15 ans.
00:13:17Et dans le chat,
00:13:18il n'y a plus qu'à qui dit
00:13:19que c'est déjà interdit
00:13:21au moins de 3 ans
00:13:21et des enfants ont quand même accès
00:13:23au moins de 13 ans,
00:13:23tu voulais dire.
00:13:24Au moins de 13 ans, oui.
00:13:25À moins d'y mettre
00:13:25une vraie vérification d'âge,
00:13:27ça ne servirait à rien.
00:13:28Plutôt que de contrôler
00:13:29les consommateurs,
00:13:30on pourrait se tourner
00:13:30vers ceux qui produisent
00:13:31des contenus violents
00:13:32et de les mettre
00:13:32devant leurs responsabilités.
00:13:34Aujourd'hui,
00:13:34ils ne risquent rien.
00:13:35Denons les moyens
00:13:35à la justice,
00:13:36à l'ARCOM,
00:13:37de faire appliquer
00:13:38les lois actuelles
00:13:39avant de créer de nouvelles,
00:13:40comme on le disait.
00:13:41Qu'est-ce que vous en pensez
00:13:42de ce débat ?
00:13:42D'abord, je pense
00:13:44que ça se pose.
00:13:45Je ne suis pas contre
00:13:45qu'on réfléchisse sérieusement
00:13:46à l'accès des jeunes mineurs,
00:13:49très jeunes,
00:13:50à ces réseaux sociaux.
00:13:53Je vais vous prendre une image.
00:13:54Alors, il faut toujours
00:13:54attention aux comparaisons.
00:13:56Ce n'est jamais de bons conseils,
00:13:57mais je l'apprends
00:13:58parce que c'est parlant.
00:14:00Vous ne laisserez pas
00:14:01votre fille ou votre garçon
00:14:03se promener tout seul
00:14:05dans la rue
00:14:06et rencontrer des inconnus.
00:14:08Donc, c'est normal
00:14:09qu'on se pose la question.
00:14:10C'est normal.
00:14:10Ça ne pose pas de problème
00:14:11qu'en tant que parent,
00:14:12on s'interroge
00:14:12avec qui on se connecte
00:14:13tout seul dans sa chambre.
00:14:15Ce n'est pas la même chose
00:14:16en plus que la télévision
00:14:17de nuit dans sa chambre
00:14:18ou même un jeu vidéo.
00:14:19Quand bien même,
00:14:19on peut avoir un débat
00:14:20sur est-ce que les jeux vidéo
00:14:21violents génèrent la violence.
00:14:23Là, on est dans
00:14:23l'interaction sociale
00:14:24et il y a des gens
00:14:25qui vous encouragent.
00:14:27Je rappelle que TikTok,
00:14:28c'est des pièges
00:14:29pour des personnes fragiles.
00:14:30On est jeune,
00:14:31on est en construction.
00:14:32Donc, on est par définition fragile.
00:14:33Être fragile n'est pas une maladie.
00:14:35Ça fait partie de notre humanité
00:14:37et notre humanité première
00:14:38de la plus petite enfance.
00:14:39Donc, ces gamins-là,
00:14:41ils sont fragiles.
00:14:42Et à quoi ils sont sensibles ?
00:14:44Par la culture,
00:14:46l'émotion captivée en permanence,
00:14:49du tourment qui est flatté,
00:14:51de cette crise d'identité
00:14:54qui est cultivée vraiment
00:14:55à son comble.
00:14:58C'est des gamins
00:14:59qui sont des recrues potentielles
00:15:01pour des mafias.
00:15:02On l'a parlé
00:15:03pendant la loi narcotrafic.
00:15:04Ce sont des gamins
00:15:05qui se retrouvent
00:15:06avec des miroirs idolâtrés
00:15:08que sont des gars
00:15:09qui se croient modèles
00:15:11alors qu'ils sont juste
00:15:11des tablettes de chocolat.
00:15:13Et pire que ça,
00:15:14parce que, pardon,
00:15:15du coup,
00:15:15on va poursuivre,
00:15:16on continue à tirer le fil.
00:15:18Et donc, comme je disais,
00:15:19vous participez,
00:15:20même en tant que vice-président
00:15:21de cette commission TikTok.
00:15:23Hier,
00:15:24vous avez auditionné
00:15:25quatre,
00:15:26ils étaient quatre,
00:15:27je crois, c'est ça ?
00:15:27Cinq,
00:15:28si tu prends le coup de tanti.
00:15:29Oui, voilà, c'est ça.
00:15:31TikToker,
00:15:33vous nous donnez
00:15:34un petit peu
00:15:34ce que votre ressenti,
00:15:35là, juste un...
00:15:37Alors,
00:15:37je vais vous dire,
00:15:39je m'adresse à des journalistes,
00:15:40d'abord,
00:15:40je vais vous faire une critique
00:15:41et après,
00:15:41je parlerai de notre...
00:15:43Ouais, ouais.
00:15:43Je sais laquelle elle va être.
00:15:44Alors, moi,
00:15:45je veux bien l'entendre.
00:15:46C'est intéressant.
00:15:47Dans cette commission TikTok,
00:15:50qui est vraiment intéressante,
00:15:51qui se penche sur,
00:15:54justement,
00:15:55le fait que les jeunes
00:15:56sont des appâts.
00:15:58Des appâts
00:15:59pour du commerce,
00:16:01légal ou pas légal.
00:16:02Des appâts
00:16:03via des mauvaises
00:16:05flatteries masculinistes
00:16:06en particulier
00:16:07et tout ce que j'ai évoqué
00:16:08tout à l'heure.
00:16:09Donc, on parle
00:16:10de la santé mentale
00:16:10des jeunes.
00:16:11Et puis,
00:16:11il y a d'autres choses derrière.
00:16:13C'est une entreprise chinoise
00:16:14avec d'autres aspects concurrentiels.
00:16:16Bon, il y a plein de sujets.
00:16:17Là encore,
00:16:17on ouvre plein de tiroirs.
00:16:19Et on a eu beaucoup d'auditions.
00:16:21On a essayé de comprendre
00:16:22avec Médiamétrie
00:16:23quels étaient ces jeunes,
00:16:24quels profils,
00:16:25avec quel type de réseau social,
00:16:26Twitch,
00:16:27TikTok,
00:16:28Insta,
00:16:29etc.
00:16:30Et puis,
00:16:30il y en a d'autres
00:16:31qui sont des prescripteurs,
00:16:33des influenceurs,
00:16:34des YouTubers,
00:16:34etc.
00:16:35Et en fait,
00:16:36on a vu
00:16:37beaucoup de journalistes présents.
00:16:40Il y a eu des journalistes
00:16:40qui ont tout suivi
00:16:41avec sérieux.
00:16:42Mais on a vu
00:16:43une forme de vague hier
00:16:44parce qu'il y avait
00:16:44du sensationnel.
00:16:45Parce qu'hier,
00:16:46il s'est passé quelque chose
00:16:46dont vous avez relaté vous-même.
00:16:48Moi-même,
00:16:48j'en ai parlé sur mes canos
00:16:50de sensationnel.
00:16:51Et donc,
00:16:52on a mis en scène
00:16:54quelque chose
00:16:55qui ne devrait pas être mis en scène,
00:16:56qui devrait nous interroger.
00:16:57C'est-à-dire que cette...
00:17:00Ah, vous regrettez presque
00:17:01la manière
00:17:01dont ça a été médiatisé hier.
00:17:04Alors, vraiment,
00:17:05je précise,
00:17:05ce n'est pas le travail
00:17:06de la chaîne parlementaire
00:17:07parce que,
00:17:07pour le coup,
00:17:08nous,
00:17:08on suit la commission
00:17:09de A à Z
00:17:11et avec grand sérieux.
00:17:13Non, mais je plains,
00:17:13c'est pour la blague.
00:17:14Mais en effet,
00:17:15c'est intéressant.
00:17:16Vous avez vu,
00:17:17de vos yeux vus,
00:17:18d'un seul coup,
00:17:18une nuée de journalistes
00:17:19venus voir Adé Laurent,
00:17:20venus voir Alexis Tchens.
00:17:22Bon,
00:17:22je le dis,
00:17:23et ne voyez pas de flagornerie,
00:17:25je ne mets pas LCP dedans.
00:17:26Il y a d'autres journalistes,
00:17:27confrères et consœurs
00:17:27qui suivent les questions
00:17:29avec sérieux.
00:17:30Pourquoi ?
00:17:31Parce que ce sont des journalistes
00:17:31qui s'occupent du sujet,
00:17:33des jeunes,
00:17:33de la protection de l'enfance,
00:17:34de la fragilité psychologique
00:17:35d'une génération,
00:17:37des réseaux sociaux
00:17:37et de ce que ça peut engendrer,
00:17:38etc.
00:17:39Donc, là,
00:17:40vous avez ouvert un débat
00:17:40sur les réseaux sociaux
00:17:41et donc TikTok s'intéresse
00:17:42justement
00:17:43à une question
00:17:46que peut-on faire
00:17:47alors que les réseaux sociaux
00:17:48existent
00:17:49pour qu'ils ne nuisent pas
00:17:50à la construction du jeune
00:17:51et qu'ils puissent,
00:17:52comme tout réseau social,
00:17:53être utiles
00:17:54à notre vie en commun.
00:17:55Bon, ça,
00:17:56ce n'est pas un sujet
00:17:57qui se traite en deux minutes.
00:17:58Et le fait d'avoir
00:17:58une commission d'enquête
00:17:59puis ensuite peut-être
00:18:00d'autres missions d'information
00:18:01va nous permettre
00:18:01d'affiner tout ça
00:18:02si on accède
00:18:03de se remettre à la raison
00:18:04et pas au sensationnel.
00:18:06Alors,
00:18:07dès 15 ans,
00:18:09comment dire,
00:18:10avant 15 ans,
00:18:11l'interdire,
00:18:11ça peut se discuter
00:18:12selon quelle modalité.
00:18:13Vous, vous en pensez quoi ?
00:18:14Alors, je pense qu'il faut
00:18:16faire attention
00:18:16à où mettre les pieds
00:18:19nos gamins,
00:18:20ça, c'est sûr,
00:18:21y compris de façon virtuelle.
00:18:22Je dis attention
00:18:22au mode de contrôle.
00:18:24Si c'est pour mettre en place
00:18:26des systèmes de captation
00:18:27de données
00:18:28qui vont servir
00:18:29les grandes compagnies privées
00:18:32qui captent des données,
00:18:35y compris biométriques,
00:18:36ça va me poser
00:18:36un problème sérieux.
00:18:38Bon, parce que je n'ai pas
00:18:38aucune confiance.
00:18:39quand on sait
00:18:40dans quelles mains
00:18:40on finit
00:18:42tous les abonnés
00:18:44de X,
00:18:45dans les mains
00:18:46d'Elon Musk,
00:18:47croyez bien
00:18:47que que ce soit
00:18:47pour Facebook,
00:18:48TikTok et tous les autres,
00:18:49je n'ai pas du tout
00:18:49envie qu'on donne
00:18:50des données confidentielles,
00:18:52intimes, biométriques
00:18:52à ces grandes sociétés-là.
00:18:54Donc, il faut trouver...
00:18:55Pour qu'on soit sûr
00:18:56de pouvoir s'assurer
00:18:59de l'âge,
00:19:00c'est ça ?
00:19:00Oui, exactement.
00:19:01Après, il y a des systèmes
00:19:02qui existent
00:19:02avec des cartes d'identité certifiées,
00:19:04il y a un double filtre
00:19:04avec les parents.
00:19:05Bon, de toute façon,
00:19:06il y a toujours
00:19:06des esquives possibles.
00:19:08Mais je ne suis pas contre
00:19:09qu'on mette des cliquets
00:19:10et de veiller
00:19:11à ce qu'on protège
00:19:11nos gamins de ça.
00:19:15Après, il y a la question
00:19:15des parents,
00:19:16c'est autre chose.
00:19:17Et encore une fois,
00:19:17je ne suis pas pour taper
00:19:18sur le doigt des parents,
00:19:20d'autant que je ne suis pas sûr
00:19:21que ce soit les parents
00:19:21forcément des classes populaires.
00:19:24Du tout,
00:19:24la preuve encore...
00:19:25C'est comme les violences
00:19:26faites aux femmes,
00:19:27c'est interclassiste.
00:19:28Exactement.
00:19:29Et donc, je dirais même
00:19:30que dans les classes très aisées,
00:19:32où on a un accès
00:19:33aux outils technologiques
00:19:35les plus avancés,
00:19:36on donne tout de suite
00:19:37dès le plus jeune âge
00:19:38accès aux gamins
00:19:39à ce genre de choses
00:19:39qui, derrière,
00:19:41déconstruit aussi
00:19:42des capacités neurocognitives
00:19:44qui, pour nous,
00:19:46êtres humains,
00:19:47viennent de loin.
00:19:47C'est-à-dire qu'on a eu
00:19:48un mode d'apprentissage
00:19:49par la mémorisation,
00:19:51par la répétition,
00:19:52par la mise en œuvre
00:19:53de tout ce qu'on a appris
00:19:54qui est pluriséculaire.
00:19:56Là, vous avez
00:19:57une capacité d'apprentissage
00:20:00qui est totalement différente.
00:20:01Je ne dis pas qu'elle est pire,
00:20:02mais en tout cas,
00:20:02qui est une révolution
00:20:03anthropologique,
00:20:05puisque vous ne mémorisez plus,
00:20:07vous avez besoin d'une info,
00:20:08il suffit d'aller chercher
00:20:08et puis vous l'avez.
00:20:09Tout est à dispo.
00:20:10Et donc, ça, ça change tout.
00:20:12C'est la culture
00:20:12de l'instantanéité,
00:20:14du service immédiat.
00:20:16Et donc, le service immédiat,
00:20:17il peut s'entendre
00:20:18quand on a besoin d'une info.
00:20:19D'ailleurs, j'imagine
00:20:19que vous le faites
00:20:20quand vous avez besoin d'une info.
00:20:20Moi, je le fais aussi
00:20:21quand j'ai besoin
00:20:21de venir préparer votre émission.
00:20:24Mais vous l'avez aussi,
00:20:24vous avez aussi
00:20:25la satisfaction immédiate
00:20:26de l'émotion,
00:20:27de l'instinct.
00:20:29Bien sûr, et ça,
00:20:29ça a été prouvé.
00:20:30Qu'est-ce qu'on fait ?
00:20:31Est-ce qu'on interdit ?
00:20:33Je reviens sur l'audition d'hier.
00:20:34Est-ce qu'on interdit
00:20:35à Adé Laurent
00:20:35de publier ses contenus ?
00:20:38Est-ce qu'on l'oblige
00:20:38à cliquer sur le bouton
00:20:40« Restrictions » ?
00:20:41Est-ce qu'on oblige
00:20:43Alexis Chens
00:20:44à stopper
00:20:46ou en tout cas
00:20:47à publier ses contenus
00:20:48sur d'autres canaux
00:20:49pour pas que des enfants
00:20:50de 14 ans
00:20:51puissent tomber dessus ?
00:20:53Oui, il faut mettre en place,
00:20:55je vous redis
00:20:55ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:20:56je ne vais pas me prendre
00:20:56pour un expert
00:20:58que je ne suis pas.
00:20:59Je pense qu'il faut
00:20:59faire confiance
00:21:00aux gens qui savent.
00:21:01Il faut juste qu'on sache
00:21:01passer une commande politique.
00:21:03Et la commande politique,
00:21:04c'est protégeons nos enfants.
00:21:05Évitons qu'ils aient accès
00:21:06de façon trop précoce
00:21:08à des contenus
00:21:09potentiellement violents
00:21:10qui déconstruisent,
00:21:12y compris la formation
00:21:13intellectuelle,
00:21:15émotionnelle aussi,
00:21:17de nos jeunes.
00:21:19Et attendez de voir
00:21:20la conclusion
00:21:20de cette commission d'enquête,
00:21:21à la fois son président,
00:21:22Arthur Laporte
00:21:23et la rapporteure
00:21:24Laure Miller,
00:21:25nous nous réunirons
00:21:27pour qu'on en parle ensemble.
00:21:28Et je pense que
00:21:28toutes ces auditions,
00:21:29justement,
00:21:30elles servent à comprendre
00:21:31ce qui, au moins,
00:21:32est un effort d'humilité
00:21:33qui devrait être apprécié,
00:21:35j'espère,
00:21:35par ceux qui nous écoutent
00:21:36de la part de politique,
00:21:38c'est qu'on essaie
00:21:38de comprendre.
00:21:39Et donc,
00:21:40c'est aussi un aveu
00:21:41d'inculture de notre part.
00:21:43En fait,
00:21:43on est tous pris
00:21:44comme ça,
00:21:45dans une révolution technologique
00:21:48qui nous emporte
00:21:48et qui touche à peu près
00:21:49via l'intelligence artificielle,
00:21:51via la connexion
00:21:52au réseau social,
00:21:52via la socialisation nouvelle
00:21:56que ça s'engendre,
00:21:57à des phénomènes inconnus.
00:21:58Mais toute la violence,
00:21:59je reviens au sujet,
00:22:00toute la violence
00:22:00n'est pas générée
00:22:01par les réseaux sociaux.
00:22:03Loin de là.
00:22:04Ce ne sont pas
00:22:05les réseaux sociaux
00:22:06qui...
00:22:07ou que les réseaux sociaux
00:22:09qui engagent des gamins
00:22:11à assassiner
00:22:12d'autres gamins
00:22:12ou des surveillants.
00:22:14Ce ne sont pas
00:22:15les réseaux sociaux
00:22:16qui,
00:22:16à l'autre haut du monde
00:22:17en Ukraine,
00:22:20viennent générer
00:22:20la violence d'un État
00:22:21qui va en conquérir un autre.
00:22:22Ce n'est pas
00:22:22le réseau social
00:22:23qui va faire injonction
00:22:26à Netanyahou
00:22:26de massacrer
00:22:27un peuple entier.
00:22:28Donc,
00:22:28il ne faut pas faire
00:22:29non plus reposer
00:22:30à des moyens
00:22:31des questions
00:22:32qui sont aussi
00:22:33de l'ordre
00:22:34de la responsabilité politique.
00:22:36Parce que sinon,
00:22:36c'est facile.
00:22:37On dit,
00:22:37c'est des réseaux sociaux.
00:22:38C'est qui ?
00:22:38On ne sait pas.
00:22:39Et donc,
00:22:40c'est un truc
00:22:41où ce n'est pas trop géré.
00:22:42Un réseau social,
00:22:43c'est TikTok.
00:22:44Mais donc,
00:22:44plus personne n'est responsable
00:22:45de rien.
00:22:45Ce n'est pas vrai.
00:22:46Donc oui,
00:22:47il faut faire des lois,
00:22:48il faut encadrer,
00:22:48il faut appliquer déjà
00:22:49ce qui existe.
00:22:50Et puis après,
00:22:50ne surenchérer son page.
00:22:52Je donne un exemple,
00:22:52les portiques.
00:22:53Donc,
00:22:53Naïma Mouchou
00:22:54a fait des recommandations
00:22:55intéressantes.
00:22:56Elles ne sont pas toutes
00:22:56à jeter,
00:22:57loin de là.
00:22:57Exactement.
00:22:58Et les portiques
00:22:58n'en font pas partie.
00:22:59Elle même dit
00:23:01que les expérimentations
00:23:02de portiques,
00:23:03de son point de vue,
00:23:09avec elle,
00:23:09sur le fait qu'il faut
00:23:10mettre en place
00:23:10des vraies pistes
00:23:12de détection
00:23:14et de signalement adaptés.
00:23:16Parce que quand vous êtes prof,
00:23:18vous n'osez pas forcément
00:23:19facilement contacter
00:23:21les parents
00:23:21qu'on voyait
00:23:21avec un jeune fragile.
00:23:22Pourquoi ?
00:23:22Parce que vous savez,
00:23:23parce que vous êtes prof,
00:23:24qu'il y a peut-être
00:23:24un sujet dans la famille.
00:23:26Et donc,
00:23:26vous n'allez pas tout de suite
00:23:27voir peut-être
00:23:28les responsables
00:23:28de la violence du gamin
00:23:29ou de sa colère intérieure.
00:23:32Donc,
00:23:32c'est très compliqué.
00:23:33Donc ça,
00:23:33ça se forme,
00:23:33ça s'encadre.
00:23:34Il faut des circuits
00:23:35à la fois bien consolidés
00:23:36et rapides.
00:23:37J'ai un point de désaccord
00:23:38avec la proposition
00:23:39de Naïma Mouchou
00:23:40qui est d'installer
00:23:40des caméras de surveillance.
00:23:41Je vais vous dire pourquoi.
00:23:42Les caméras de surveillance,
00:23:45d'abord,
00:23:45ce n'est pas ma cam,
00:23:47ce n'est pas ma tasse de thé
00:23:48en général,
00:23:48mais admettons
00:23:49que ça puisse être efficace.
00:23:50Mais c'est efficace
00:23:51pour élucider des crimes.
00:23:53Dans les établissements
00:23:53en colère,
00:23:53ils sont élucidés.
00:23:54Ce n'est pas le sujet.
00:23:55Ce n'est pas le sujet.
00:23:56Donc vous savez en général...
00:23:57Qui a commis l'acte ?
00:23:58Vous le savez.
00:23:59Donc ça ne sert à rien.
00:24:01Si ce n'est à générer
00:24:02un autre comportement
00:24:02qui est d'ailleurs
00:24:07ça, ce n'est pas bon
00:24:08parce que ça génère
00:24:08aussi des comportements.
00:24:10Quand on sait
00:24:10qu'on est observé,
00:24:11on ne se comporte pas pareil.
00:24:12Vous et moi, d'ailleurs,
00:24:13quand on est devant une caméra,
00:24:14on ne se porte pas de la même façon
00:24:15que quand on va sortir de la salle.
00:24:16Donc vous imaginez
00:24:17pour des gamins
00:24:17qui sont à l'école
00:24:18ce que ça peut générer,
00:24:19le fait de savoir
00:24:20être même inconsciemment,
00:24:21même subconsciemment
00:24:22quand on n'y pense même plus,
00:24:24que ça génère
00:24:24des comportements biaisés,
00:24:26donc mensongers.
00:24:27Donc on maquille
00:24:28d'une certaine façon.
00:24:29Enfin bon bref,
00:24:30il n'y a rien de vrai
00:24:31dans tout ça.
00:24:32Donc je pense qu'il faut
00:24:33absolument bannir
00:24:34ce genre de dispositions.
00:24:34Donc la vidéosurveillance,
00:24:35on l'enlève
00:24:36et qu'est-ce qu'on garde
00:24:38de ces 50 propositions ?
00:24:39On remet vraiment de l'humain.
00:24:41Pardon,
00:24:41vous pouvez me dire
00:24:41que c'est une porte ouverte
00:24:42mais déjà,
00:24:43si on pouvait vraiment...
00:24:44Elle est fermée cette porte.
00:24:45On est en train de la fermer
00:24:46depuis au moins 20 ans.
00:24:48Il n'y a plus d'éducateurs de rue,
00:24:50il n'y a plus d'éducateurs spécialisés,
00:24:51il n'y a quasiment plus de psys.
00:24:53Enfin, je veux dire,
00:24:53s'occuper de nos gamins,
00:24:54oui, c'est de l'investissement.
00:24:56Donc il faut y mettre
00:24:56de l'humain,
00:24:57des gens qui savent,
00:24:57qui encadrent,
00:24:58qui transmettent,
00:24:59qui détectent,
00:25:00qui font attention,
00:25:01qui signalent,
00:25:02qui écoutent.
00:25:03Bon, voilà.
00:25:06En plus,
00:25:07les gamins,
00:25:07ils sont durs entre eux.
00:25:09Donc quand la concurrence
00:25:11entre gamins
00:25:12est grossie
00:25:12par les effets loupe
00:25:13du réseau social
00:25:17et que vous n'avez
00:25:17personne à qui d'autre
00:25:18en parler
00:25:19que votre propre écran
00:25:20le soir dans votre lit
00:25:21et que vous n'avez plus de psys
00:25:23pour en parler
00:25:23et qu'en parler à votre copain
00:25:24est parfois honteux.
00:25:25Enfin, encore une fois,
00:25:27on parle de gamins.
00:25:27Moi, j'en veux beaucoup.
00:25:28Je réponds à votre question
00:25:29tout à l'heure
00:25:29parce qu'elle me trotte
00:25:30dans la tête.
00:25:30J'en veux beaucoup
00:25:31à tous ces adultes
00:25:32et ces responsables politiques
00:25:32qui, y compris avec un côté,
00:25:36je le dis,
00:25:36presque masculiniste,
00:25:38font injonction.
00:25:39Oui, bien sûr,
00:25:40parce que c'est la culture
00:25:41de l'autorité mâle.
00:25:42Vraiment, font injonction
00:25:43à ces gamins
00:25:44de bien se comporter
00:25:45plutôt que d'essayer
00:25:46de comprendre
00:25:46ce qui se passe
00:25:46dans la tête
00:25:47des gamins de 13 ans
00:25:47pour qu'ils vrillent.
00:25:48Plutôt que de se dire
00:25:49on va renforcer les moyens.
00:25:51Le même qui nous a proposé
00:25:52une loi pour durcir
00:25:53toute la procédure pénale
00:25:59de sanction d'un jeune
00:26:00nous propose 500 postes
00:26:01de PJJ en moins.
00:26:02Mais on marche sur la tête,
00:26:04c'est absurde.
00:26:05On ne parle pas
00:26:06à la raison humaine
00:26:06quand on fait ce genre de choses.
00:26:08Je veux bien
00:26:09qu'on mette en place
00:26:09des systèmes coercitifs
00:26:11mais qu'on s'en donne
00:26:13vraiment les moyens.
00:26:14Je vous donne deux exemples.
00:26:15Quand les mineurs
00:26:17qui sont en prison,
00:26:18ils sont moins scolarisés
00:26:18que dans tous les autres pays,
00:26:20dans toutes les autres démocraties
00:26:21où il y a des jeunes
00:26:22qui sont en lieu
00:26:24de privation de liberté.
00:26:26Ça vaut pour les adultes
00:26:26d'ailleurs.
00:26:27Vous pouvez aller
00:26:27à la comparaison
00:26:27avec les adultes.
00:26:2820% de prisonniers
00:26:29qui travaillent en France.
00:26:3180% en Allemagne.
00:26:32Ou 70%.
00:26:33On marche sur la tête.
00:26:34Donc c'est une hypocrisie.
00:26:35Je vais vous dire
00:26:35c'est presque une vision.
00:26:36Il y a un vrai problème
00:26:37dans le système carcéral français.
00:26:38Oui mais vous vous le dites.
00:26:40Mais ceux-là même
00:26:41qui l'énoncent
00:26:42font exactement le contraire.
00:26:43On vient nous annoncer
00:26:44des places de prison supplémentaires
00:26:45jusqu'à ancrer à l'étranger.
00:26:46Parce qu'eux répondent
00:26:47à la question
00:26:48qui n'est pas nécessairement
00:26:50sur l'après
00:26:50mais qui est plutôt
00:26:51comment on fait
00:26:51pour protéger les gens
00:26:52de ces comportements violents-là
00:26:53pour qu'ils ne soient pas...
00:26:56Pour qu'ils se sentent en sécurité.
00:26:57Pour qu'ils se sentent en sécurité.
00:26:59Alors encore une fois,
00:27:02pour protéger dans l'immédiat
00:27:05n'importe qui d'entre nous
00:27:07de cette violence,
00:27:08il faut faire avec ce que vous avez
00:27:10comme dispositif de police,
00:27:14de surveillance.
00:27:15Mais on parle du temps long là.
00:27:16Donc comment faire
00:27:17pour que ça n'arrive pas ?
00:27:18Alors il y a toute une série
00:27:19de dispositions
00:27:20qui commencent encore une fois
00:27:21d'abord par réinvestir
00:27:22vraiment dans l'humain.
00:27:24Remettre de la raison
00:27:25dans tout ça.
00:27:25Et des moyens, pourquoi pas ?
00:27:26Je veux dire encore une fois,
00:27:27on peut parler
00:27:27de plein de choses
00:27:30qui nécessitent,
00:27:32y compris dans les sanctions pénales
00:27:36infligées à des mineurs.
00:27:38Même là,
00:27:39on n'est pas obligé
00:27:40d'interdire l'intelligence.
00:27:42Voilà.
00:27:42On peut apprendre
00:27:44à des gamins
00:27:45à se ressaisir.
00:27:46Je ne sais pas
00:27:47quel a été votre passé,
00:27:48mais le mien,
00:27:49il n'est pas linéaire.
00:27:50Moi, j'ai grandi
00:27:50comme tout enfant d'immigrés
00:27:52avec des gens
00:27:53qui venaient de citer.
00:27:54D'ailleurs,
00:27:54eux étaient tous français
00:27:55d'origine immigrée.
00:27:56Moi, j'étais de première génération.
00:27:57Je suis arrivé,
00:27:57je n'étais pas français.
00:27:59Vous croyez
00:27:59que la socialisation
00:28:01qui était la bienne,
00:28:02c'était juste
00:28:02comme ça,
00:28:03une socialisation idéale
00:28:05par l'école de la République
00:28:06à qui je dois beaucoup,
00:28:07évidemment.
00:28:07Mais enfin,
00:28:08j'ai traîné dans la rue
00:28:09avec des gamins aussi.
00:28:10Oui, mais moi aussi,
00:28:12beaucoup,
00:28:13mais il n'y avait pas
00:28:15les réseaux sociaux
00:28:15et je pense
00:28:16que je n'aurais pas du tout
00:28:17eu le même parcours
00:28:19si j'avais plongé.
00:28:21Je le sais,
00:28:21moi, c'est terrible.
00:28:23Je vous donne...
00:28:24C'est très intéressant
00:28:25parce que nous,
00:28:26dans notre génération,
00:28:27je vous donne un exemple.
00:28:27Moi, j'avais quitté
00:28:28le réseau social X
00:28:29par Twitter.
00:28:30Parce qu'Elon Musk
00:28:31et tout ça.
00:28:31Non, non, déjà avant,
00:28:32en 2019.
00:28:32D'accord.
00:28:33Pourquoi ?
00:28:34J'en avais marre.
00:28:35J'avais beaucoup,
00:28:36beaucoup de gens
00:28:36qui me suivaient à l'époque.
00:28:39Je me suis représenté,
00:28:40j'ai été élu.
00:28:41Tous ceux qui me conseillent
00:28:41m'ont dit,
00:28:42bon, il faut absolument
00:28:42que tu reviennes
00:28:42sur les réseaux sociaux.
00:28:43Je l'ai fait.
00:28:44Pour parler de vous
00:28:44et de votre travail.
00:28:47J'aime pas beaucoup ça
00:28:48et pourtant,
00:28:48je vois bien
00:28:49que mon attention,
00:28:50ma concentration,
00:28:51elle est prise par cet objet.
00:28:53Oui.
00:28:53Donc, je me déconstruis
00:28:56moi-même avec ça.
00:28:56Je lis moins,
00:28:57je prends moins de temps
00:28:58de réflexion
00:28:58et hormis le fait
00:29:00d'aller chercher de l'info,
00:29:00donc ça, c'est très utile.
00:29:01Je sais que l'effet
00:29:02du miroir narcissique
00:29:03de Abatien,
00:29:04j'ai posté quelque chose.
00:29:05Combien de personnes
00:29:06l'ont liké ?
00:29:08Qui, d'ailleurs ?
00:29:09Je vous assure,
00:29:11vous demanderez à mon équipe,
00:29:12j'essaie d'en faire moi
00:29:13le moins possible.
00:29:13Je leur confie,
00:29:14mais en vérité,
00:29:14je n'échappe pas.
00:29:15Il y a la dopamine du lait.
00:29:16L'adulte qui est enfermé
00:29:17là-dedans,
00:29:18dans ce propre narcissisme,
00:29:19dans le miroir de lui-même
00:29:20et qui, d'ailleurs,
00:29:21est dedans pendant
00:29:21que ses gamins lui parlent
00:29:23ou d'autres gamins
00:29:24dans le bus, dans la rue.
00:29:25Bien sûr, bien sûr.
00:29:30Un filet avec un ballon
00:29:32de basket,
00:29:33ils étaient en train
00:29:33de causer entre eux.
00:29:34C'était très frappant
00:29:35puisque j'étais moi
00:29:36avec mon téléphone
00:29:36et d'autres adultes
00:29:37qui étaient avec le leur.
00:29:38En fait, c'est les adultes
00:29:39qui étaient arrivés
00:29:39sur les gamins.
00:29:40Ils étaient en train de jouer.
00:29:41Bien sûr, bien sûr.
00:29:42Moi, j'ai une petite question.
00:29:43C'est la vraiment fin, fin, fin.
00:29:44Pour conclure,
00:29:45sur plutôt votre passé,
00:29:47vous avez été député
00:29:47de 2012 à 2017.
00:29:49Vous avez été l'un des frondeurs.
00:29:52Là, vous êtes de retour
00:29:52à l'Assemblée nationale
00:29:53avec François Hollande
00:29:54sur les bancs.
00:29:56C'est quoi la vision
00:29:56que vous avez du PS
00:29:57qui était votre maison avant ?
00:30:00Quelle vision vous avez
00:30:00du PS en 2025
00:30:01avec la victoire d'Olivier Faure ?
00:30:04J'apprécie Olivier Faure.
00:30:05Je pense qu'il a eu son rôle
00:30:06dans l'empêchement fait
00:30:08au Rassemblement national
00:30:09avec tous ceux
00:30:10qui ont fait
00:30:10le nouveau Front populaire.
00:30:13Voilà.
00:30:14Quand j'ai quitté le PS
00:30:15en 2015,
00:30:16c'est parce que j'avais
00:30:17des raisons profondes
00:30:18et des accords sérieux
00:30:19sur beaucoup de sujets
00:30:20et avec Manuel Valls
00:30:21et avec François Hollande.
00:30:23Et c'est vrai que j'étais,
00:30:24je crois, le premier
00:30:25et le dernier frondeur.
00:30:26j'ai revu un parti socialiste
00:30:28un peu plus,
00:30:31comment dire,
00:30:32peut-être un peu plus
00:30:33renouvelé dans ses cadres.
00:30:34Je leur ai déjà dit
00:30:35que je n'ai pas trouvé
00:30:35qu'ils ont beaucoup
00:30:36d'idées nouvelles.
00:30:39Vous êtes bien
00:30:39chez les écolos, quoi.
00:30:40Alors, les écologistes,
00:30:41le groupe écologiste et social
00:30:42qui est assez riche
00:30:44au Demeurant,
00:30:45parce qu'il est
00:30:46à la confluence
00:30:47de ce groupe-là.
00:30:49Des écolos, évidemment,
00:30:50historiques.
00:30:51Mais pas que.
00:30:52Mais aussi de l'après,
00:30:53de Génération,
00:30:54de Génération.s,
00:30:56bon,
00:30:57et c'est très intéressant
00:30:58parce que je trouve
00:30:58que c'est une fabrique,
00:30:59un en commun politique
00:31:00qui est construit
00:31:02sur une identité.
00:31:06En tout cas,
00:31:07qui en refuse une,
00:31:07c'est le sectarisme.
00:31:08Et je pense que,
00:31:10pour répondre à votre question,
00:31:11ce qui devrait faire
00:31:12l'avenir de toutes ces forces-là,
00:31:13c'est d'abord
00:31:13le refus du sectarisme.
00:31:15Eh bien, merci beaucoup
00:31:16pour Yann-Amir Chahy.
00:31:17Merci d'avoir participé
00:31:18à l'Egistream.
00:31:20Et puis, on vous laisse
00:31:20céder votre place
00:31:21aux prochains invités.
00:31:22Merci beaucoup, en tout cas,
00:31:23d'avoir participé à l'émission.
00:31:25Et puis, à très bientôt.
00:31:26Au revoir.
00:31:26A très bientôt.
00:31:27On accueille tout de suite
00:31:28Laurent Panifouz.
00:31:29Bonjour.
00:31:30Bonjour.
00:31:30Le président Panifouz.
00:31:32Bien sûr, monsieur.
00:31:33Bonjour, monsieur le président.
00:31:34Député liotte
00:31:35de la deuxième circonscription
00:31:36de l'Ariège,
00:31:37secrétaire de l'Assemblée nationale.
00:31:39Et puis, alors,
00:31:40c'est marrant
00:31:41parce que je fais un petit lien
00:31:42et après,
00:31:43on reviendra sur les grandes questions
00:31:44qu'on aura le temps
00:31:45de poser pendant 30 minutes.
00:31:47Mais c'est vous,
00:31:47alors vous,
00:31:48tout ce qui est NUPES,
00:31:49tout ça,
00:31:49c'est pas votre truc.
00:31:50On a un signataire
00:31:51de la motion,
00:31:52Nicolas Mey-Rossignal.
00:31:53Je sais bien.
00:31:53Alors, vous n'êtes plus membre
00:31:54du groupe PS.
00:31:55Exactement.
00:31:56Expliquez-nous un peu.
00:31:57J'ai jamais été en fait membre du groupe PS.
00:31:58Non, mais du coup,
00:31:58tu m'as donné un lien,
00:31:59tout trouvé.
00:31:59Je sais, c'était fait exprès.
00:32:00Bravo.
00:32:01Mais quel travail,
00:32:02mais quel travail d'équipe.
00:32:03Non, mais voilà,
00:32:04vous voyez,
00:32:04c'est marrant.
00:32:05J'ai écouté attentifment
00:32:06à la réponse de mon collègue.
00:32:06Voilà, je vous ai vu entendre,
00:32:07c'est pour ça que je voulais
00:32:08vous entendre là-dessus.
00:32:09C'est quoi votre vision ?
00:32:10De la NUPES en particulier ?
00:32:11Bah oui, du Parti Socialiste.
00:32:13Bah, le Parti Socialiste,
00:32:14je le regarde forcément
00:32:15très attentivement
00:32:16parce que je suis moi-même socialiste.
00:32:17Bah oui.
00:32:17Alors, je ne siège pas
00:32:18effectivement au groupe socialiste.
00:32:19Alors, si vous me laissez
00:32:20le temps d'expliquer,
00:32:21je vais vous dire pourquoi.
00:32:22Mais c'était en 2022,
00:32:25c'était la constitution de la NUPES,
00:32:26c'était l'association
00:32:27du Parti Socialiste et de l'FI.
00:32:30Plus précisément,
00:32:31moi, je ne parle pas beaucoup de l'FI,
00:32:32je parle plutôt de Mélenchon,
00:32:33des Mélenchonistes.
00:32:34Je distingue vraiment les choses.
00:32:36Je ne mélange pas tout.
00:32:38Et voilà,
00:32:38j'étais en désaccord avec ça
00:32:39et je trouvais qu'il était
00:32:41plus franc, plus honnête
00:32:42vis-à-vis de moi-même d'abord,
00:32:43vis-à-vis des gens
00:32:44à qui je demandais la confiance
00:32:45en 2022, de dire
00:32:45est-ce que moi, Laurent Panifou,
00:32:47ça avait mon parcours
00:32:47avec ce que je défends.
00:32:48C'est cohérent de dire
00:32:49je vais à l'élection
00:32:49main dans la main
00:32:50avec Jean-Luc Mélenchon.
00:32:51Non, ça ne l'était pas.
00:32:52Et donc, je suis allé
00:32:54à cette élection,
00:32:55pas avec la NUPES, à côté.
00:32:57Et j'avais dit,
00:32:58si je suis élu,
00:32:59alors je ne siègerai pas
00:33:00la NUPES, c'est ce que j'ai fait.
00:33:01Et j'ai renouvelé en 2024
00:33:03avec le Front populaire
00:33:04qui a à peu près la NUPES 2.
00:33:05Mais tout en respectant
00:33:07les gens qui siègent,
00:33:08les socialistes sont mes amis
00:33:10et même plus que ça.
00:33:12Mais bon, voilà,
00:33:12j'essaie d'être cohérent
00:33:13avec ce que je défends,
00:33:14les idées,
00:33:15avec mon territoire également
00:33:16et ce pourquoi on m'a élu,
00:33:18on m'a amené ici.
00:33:19Voilà, tout simplement.
00:33:20Après, ce qui se passe
00:33:21au Parti socialiste,
00:33:22je pense que c'est
00:33:23éminemment important
00:33:24pour, pas seulement
00:33:25pour les socialistes
00:33:26ou les gens qui se sentent
00:33:26de gauche qui sont de gauche,
00:33:28je crois que c'est très important
00:33:29pour la France,
00:33:30pour la République,
00:33:31pour l'Assemblée nationale
00:33:32en particulier,
00:33:32parce qu'on voit bien
00:33:33que les rapports de force
00:33:34évoluent.
00:33:35On est à peu près
00:33:35à deux ans maintenant
00:33:36de l'élection présidentielle,
00:33:38on est dans une période
00:33:39du pays politique
00:33:40qui est très troublée,
00:33:41les deux sont probablement liés.
00:33:42Très compliqué, bien sûr.
00:33:43Et je crois que
00:33:44ce qui se passe à gauche
00:33:46est important.
00:33:46Alors, qu'est-ce qui se passe
00:33:47à gauche pour vous,
00:33:48c'est quoi ?
00:33:48C'est de savoir si,
00:33:50par exemple,
00:33:50pour le Parti socialiste,
00:33:51il y avait deux lignes,
00:33:52il y avait celle de Nicolas
00:33:52Maillard-Rossignol
00:33:53qui était la clarification,
00:33:55je crois que c'était
00:33:55son mot d'ordre.
00:33:56La clarification, c'est quoi ?
00:33:57C'était la rupture
00:33:58avec le mélanchosisme
00:33:58et le mélanchonisme,
00:34:00ce n'est pas la personnification
00:34:00de cette chose,
00:34:01c'est de dire
00:34:02non quelque part
00:34:04à la violence,
00:34:04non à l'outrance
00:34:05en politique.
00:34:06Pourquoi en fait ?
00:34:07Pour aller vers un idéal,
00:34:08des idées,
00:34:09parce qu'il y a des personnes
00:34:10à gauche qui considèrent
00:34:11qu'en mettant trop
00:34:13de brutalité dans le débat,
00:34:14on n'obtiendra rien.
00:34:15Je fais partie de cela.
00:34:16Et donc,
00:34:18alors,
00:34:18c'est un désaccord de fond.
00:34:20C'est déjà une manière
00:34:22différente de faire
00:34:23de la politique.
00:34:24Moi, aujourd'hui,
00:34:25je siège avec des députés LFI.
00:34:28J'ai travaillé sur le sujet,
00:34:29par exemple,
00:34:29de la fin de vie
00:34:30avec des députés LFI
00:34:31et je dois dire
00:34:32que j'ai travaillé avec eux
00:34:34et c'était passionnant.
00:34:35Et voilà.
00:34:36Et je ne mélange pas tout.
00:34:38Alors du coup,
00:34:38il va se passer quoi pour 2027 ?
00:34:40Une primaire à gauche ?
00:34:41Comment ?
00:34:42Je ne sais pas trop.
00:34:43Après,
00:34:43le résultat de l'élection
00:34:44a du sens
00:34:45pour une primaire à gauche.
00:34:47Pour 2027,
00:34:48est-ce qu'il faut un candidat ?
00:34:49Pourquoi pas ?
00:34:50La question pour moi
00:34:51la plus importante,
00:34:52c'est pas tant
00:34:52est-ce qu'il faut une primaire ou pas,
00:34:53c'est de savoir
00:34:54avec qui on y va.
00:34:55Et avec qui on n'y va pas.
00:34:56Ça ne veut pas dire
00:34:57qu'on est en frontal
00:34:59avec cette personne-là.
00:35:00Pour savoir avec qui on y va.
00:35:01Oui, mais avec qui vous partagez
00:35:02le fait de faire une primaire ?
00:35:03C'est-à-dire,
00:35:03avec qui vous êtes capable
00:35:04de dire...
00:35:05Vous faire une primaire
00:35:06pour savoir si on fait une primaire ?
00:35:07Non, non, non,
00:35:07c'est pas ça.
00:35:08Jean-Luc Mélenchon, c'est ça ?
00:35:09Si demain,
00:35:10vous me dites
00:35:10de faire une primaire
00:35:11avec Jean-Luc Mélenchon,
00:35:12non,
00:35:12parce que la primaire
00:35:13avec Jean-Luc Mélenchon,
00:35:15ça sous-entend que
00:35:16s'il gagne,
00:35:16vous le soutenez.
00:35:18C'est l'idée.
00:35:19J'ai envie de dire,
00:35:19on a l'exemple en 2016
00:35:21d'un candidat
00:35:23qui a gagné une primaire
00:35:24qui n'a pas été soutenue
00:35:25par les candidats
00:35:26de la primaire.
00:35:27Oui, effectivement.
00:35:28Benoît Hamon,
00:35:28qui s'est fait trahir,
00:35:30attire la rigot.
00:35:31Je ne trouve pas ça
00:35:32forcément très bien,
00:35:33voire je pense que
00:35:33c'est pas très bien.
00:35:34En tout cas,
00:35:34vous ne comptez pas
00:35:36la philosophie de la primaire.
00:35:37On a l'impression
00:35:38que le programme
00:35:38de Nicolas Méliol
00:35:39et tout ça,
00:35:40c'est tout sauf Mélenchon.
00:35:41On voit,
00:35:41il y a des gens
00:35:41dans le chat
00:35:42qui réagissent tout ça.
00:35:43On a l'impression
00:35:43que votre ligne,
00:35:44c'est tout sauf Mélenchon.
00:35:45Et si c'était que ça,
00:35:46ce n'est pas suffisant.
00:35:47Voilà,
00:35:48si c'est que ça,
00:35:48ce n'est pas suffisant.
00:35:49Moi, je crois,
00:35:50je me regarde attentivement
00:35:51que ce n'est absolument pas ça.
00:35:52Maintenant,
00:35:52je vois bien
00:35:53que dans la communication
00:35:54d'Algémy,
00:35:55il ne reste que peu de choses
00:35:56des programmes
00:35:56des uns et des autres.
00:35:57On peut caricaturer
00:35:58Nicolas Méliol
00:35:59à c'est uniquement
00:36:00de l'anti-mélenchonisme.
00:36:01Je ne crois pas.
00:36:02Maintenant,
00:36:03il faut dire une chose,
00:36:03c'est que la clarification
00:36:04de cette élection
00:36:05du Parti Socialiste,
00:36:07c'était aussi savoir
00:36:08est-ce que le Parti Socialiste
00:36:09continue à considérer
00:36:11le Mélenchonisme
00:36:12comme un partenaire évident
00:36:16Jean-Luc Mélenchon
00:36:17à l'élection présidentielle,
00:36:18c'est une question
00:36:19qui se pose.
00:36:19Moi, je ne signe pas pour ça.
00:36:25Fondamentalement,
00:36:25qu'est-ce qui vous dérange ?
00:36:25Je viens de vous le dire,
00:36:26je l'ai dit tout à l'heure,
00:36:27c'est la manière
00:36:27de faire la brutalité,
00:36:28l'outrance.
00:36:29Mais est-ce que sur le programme,
00:36:30vous êtes d'accord ?
00:36:30On l'a vu tout à l'heure
00:36:31pendant les questions
00:36:32actuelles au gouvernement,
00:36:32il y avait ce sujet
00:36:33éminemment important
00:36:34de la situation à Gaza
00:36:35et avec beaucoup trop
00:36:38d'excès,
00:36:40cette question qui est posée
00:36:41avec la question du bateau,
00:36:42etc.
00:36:42Mais est-ce que sur le programme,
00:36:43vous êtes d'accord
00:36:44avec les insoumissions ?
00:36:45Non, je ne suis pas d'accord
00:36:45sur tout,
00:36:46mais je suis prêt
00:36:46à discuter de tout.
00:36:47C'est vraiment le fond
00:36:48plutôt que la forme ?
00:36:49Non, la forme plutôt que le fond.
00:36:50Je ne suis pas d'accord
00:36:51sur tout le fond.
00:36:52Il y a des choses
00:36:52que je considère
00:36:53comme caricaturales
00:36:54et totalement irréalistes.
00:36:57Mais je vais finir mon propos.
00:36:59Mais par contre,
00:37:00il y a des choses
00:37:01que je n'accepte pas.
00:37:02Et je pense qu'à un moment,
00:37:03la cohérence et la clarté
00:37:04vis-à-vis des gens acquis,
00:37:05ou alors on peut dire
00:37:06tout et n'importe quoi
00:37:07aux gens à qui on demande
00:37:08la confiance,
00:37:08mais de dire,
00:37:09voilà, ma limite à moi,
00:37:10c'est celle-là.
00:37:10La manière de faire
00:37:11est sur le fond
00:37:12et sur la forme.
00:37:13Et pardon,
00:37:13mais je trouve que
00:37:14Nicolas Maillard-Rossignol
00:37:15a l'honnêteté de dire
00:37:17si je suis élu,
00:37:18alors ma limite,
00:37:19ce sera celle-là.
00:37:19C'était la rupture.
00:37:19Les socialistes ont choisi,
00:37:21Olivier Faure a gagné,
00:37:22donc on démarre
00:37:22une mauvaise phase.
00:37:24Cette élection
00:37:25était une clarification,
00:37:26encore une fois,
00:37:26au-delà des socialistes eux-mêmes,
00:37:27je pense,
00:37:28qui était importante
00:37:28pour tous les chiquiers politiques.
00:37:30Il y a eu à peu près
00:37:31la même chez les Républicains
00:37:32quelques jours,
00:37:32quelques semaines avant.
00:37:34On a le paysage politique
00:37:39et on est quasiment
00:37:41déjà aujourd'hui.
00:37:41On en parle beaucoup,
00:37:42oui, c'est vrai.
00:37:43Donc cette élection,
00:37:44c'est pour ça que j'ai dit
00:37:45qu'elle est très importante.
00:37:46Les uns et les autres
00:37:46se positionnent.
00:37:47Après, dans le temps
00:37:48que les gens ont choisi
00:37:49d'en voter,
00:37:49il faut le respecter.
00:37:50Elsa ?
00:37:50Alors oui,
00:37:51juste moi,
00:37:51deux choses.
00:37:52Je trouve que,
00:37:52c'est vrai que dans ce qu'on entend
00:37:54autour du congrès du PS,
00:37:56Nicolas Maillard-Rossignol,
00:37:57Olivier Faure,
00:37:58Olivier Faure,
00:37:58il a quand même annoncé
00:38:00une rupture avec le mélancholisme.
00:38:01Ce n'est pas non plus
00:38:02une compromission totale
00:38:03où il va amener le PS
00:38:04à se fondre dans LFI.
00:38:05C'est vos mots,
00:38:06je ne sens pas les miens.
00:38:06Bien sûr.
00:38:07Mais voilà,
00:38:08il faut quand même
00:38:09le préciser.
00:38:11Mais d'une certaine manière...
00:38:11C'est une caricature
00:38:12qui est faite d'Olivier Faure aussi.
00:38:13Je suis d'accord.
00:38:14Oui, c'est une caricature
00:38:15qui peut être portée
00:38:16notamment par certains
00:38:17turiféraires de Nicolas Maillard-Rossignol.
00:38:18Moi, je ne rentre
00:38:19ni dans une caricature
00:38:20ni dans l'autre.
00:38:21C'est tout à votre honneur.
00:38:23En l'occurrence,
00:38:25est-ce qu'on ne peut
00:38:25quand même pas considérer
00:38:26que c'est grâce
00:38:27à l'action d'Olivier Faure
00:38:28qu'aujourd'hui,
00:38:30le PS se retrouve quand même
00:38:31avec beaucoup plus de députés
00:38:32qu'il n'en avait auparavant ?
00:38:33Oui, mais je ne suis pas sûr
00:38:34que le nombre de députés
00:38:35à l'Assemblée nationale,
00:38:36comme ça,
00:38:36à un moment donné,
00:38:37ce soit vraiment la manière...
00:38:39C'est un souffle peut-être
00:38:40ou s'appelent.
00:38:41Oui, mais alors,
00:38:44il faut aller plus loin que ça.
00:38:45On ne peut pas rester
00:38:46entre deux eaux comme ça
00:38:47indéfiniment.
00:38:48Et je pense qu'il y a
00:38:48la question de la clarification.
00:38:50Et alors, oui,
00:38:50c'est la question peut-être
00:38:51de la primaire jusqu'à LFI.
00:38:52Si c'est le choix
00:38:53des entre guillemets
00:38:54fauristes,
00:38:55mais au bout d'un moment,
00:38:56il faut y aller,
00:38:57il faut lâcher les chevaux.
00:38:58On peut refaire un PS
00:38:59alors qu'il a été
00:39:00complètement éclaté
00:39:03à la fin du quinquennat
00:39:05de François Hollande ?
00:39:06Enfin, je veux dire,
00:39:06ces anciennes dissensions
00:39:08entre les socialistes,
00:39:10elles existent encore,
00:39:11économiquement,
00:39:12sur les questions sécuritaires,
00:39:14etc.
00:39:15Enfin, c'est possible
00:39:16de retourner
00:39:17à un parti socialiste
00:39:18sans régler ces problèmes
00:39:20de fonds
00:39:20qui sont très importants.
00:39:22D'accord.
00:39:22François Hollande,
00:39:22il est vu par beaucoup
00:39:24d'électeurs de gauche
00:39:25comme étant...
00:39:26carrément un traître,
00:39:27quelqu'un de droite.
00:39:29Quelqu'un qui a trahi
00:39:29la ligne socialiste,
00:39:31qui a imposé
00:39:31la loi travail,
00:39:32etc.
00:39:33Il y a quand même
00:39:33beaucoup de socialistes
00:39:34qui sont encore
00:39:35dans la politique aujourd'hui,
00:39:36qui étaient...
00:39:38Qui a fait le mariage
00:39:38pour tous.
00:39:38Voilà.
00:39:39Aussi.
00:39:40Oui, aussi, très bien.
00:39:41Pour ça, la gauche,
00:39:42j'ai l'impression
00:39:42que c'est quand même
00:39:43plutôt...
00:39:43Oui, non mais...
00:39:45Pas clivant, quoi.
00:39:46Ne comptez pas sur moi
00:39:47pour aller balancer
00:39:49sur l'un, sur l'autre,
00:39:50défendre aveuglément...
00:39:51Vous me posez la question,
00:39:53est-ce qu'on peut
00:39:54concilier les deux ?
00:39:55J'ai le droit
00:39:56de vous dire
00:39:56que je ne sais pas.
00:39:57Ok, bien sûr.
00:39:58Je ne suis pas sûr.
00:39:59Moi, j'ai fait un choix.
00:40:00J'ai fait le choix
00:40:01d'essayer d'être cohérent
00:40:02avec moi-même.
00:40:03Je ne siège pas
00:40:03au groupe socialiste.
00:40:04C'est vrai.
00:40:05Pour cette question-là,
00:40:06moi, je n'ai pas pu résoudre.
00:40:07C'est pour ça que c'est intéressant
00:40:08de vous poser la question.
00:40:09Vous avez moins de...
00:40:10En tout cas, moi,
00:40:12j'avais interrogé
00:40:13le Théo de Nicolas Méliot-Rossignol
00:40:16lors du dernier meeting
00:40:16qu'ils ont fait à Paris.
00:40:18Il nous avait dit
00:40:18que si on gagne,
00:40:19les dissidents socialistes
00:40:21de l'Iotte reviennent au groupe.
00:40:22Écoutez, je suis...
00:40:24Ça me fait très plaisir
00:40:25qu'il vous dise ça.
00:40:26Qu'il ait pensé ça.
00:40:27Mais ce n'était pas vrai.
00:40:27Mais ce n'était pas ça.
00:40:28Non, ça veut dire
00:40:29que ce n'est pas vrai.
00:40:29Je voudrais...
00:40:30Ça ne veut pas dire
00:40:31que ce n'est pas vrai.
00:40:31Ça veut dire que la question
00:40:32ne s'est pas posée.
00:40:32Oui, mais de toute façon,
00:40:33vous n'y avez pas réfléchi
00:40:34parce que ce n'est pas...
00:40:35Je ne comprends pas
00:40:35parce que vous aimeriez
00:40:35que je vous dise
00:40:35mais je ne peux pas vous le dire.
00:40:36Les résultats n'étaient pas ceux-là.
00:40:38Et Olivier Flore a gagné.
00:40:39Après, il faut dire ce qui est.
00:40:40Il a gagné avec quelques voix.
00:40:41Il a gagné.
00:40:42À 100 voix près, oui.
00:40:43C'est ça.
00:40:44Mais donc, ça veut dire
00:40:44que vous avez quand même
00:40:45la moitié du Parti socialiste.
00:40:46Oui, c'était très serré.
00:40:48C'est ce que vous soulevez.
00:40:49On va passer à un autre sujet.
00:40:52C'est la triste actualité.
00:40:55On en parlait beaucoup
00:40:56avec Pourrien et Mirchailly.
00:40:58C'est le drame
00:40:58qui s'est donc déroulé
00:40:59dans un collège de Haute-Marne,
00:41:01le collège Françoise Dolto,
00:41:03hier matin.
00:41:04On le redit très rapidement.
00:41:05Une assistante d'éducation,
00:41:07une surveillante,
00:41:08a été poignardée
00:41:08par un collégien de 14 ans.
00:41:11Voilà.
00:41:11Première question.
00:41:13Comment vous avez pris
00:41:13cette information ?
00:41:15Comme tout le monde,
00:41:17j'ai été profondément choqué.
00:41:19En Ariège,
00:41:19j'ai mon garçon en troisième
00:41:21au collège.
00:41:21Je pense à eux.
00:41:21Alors ça, c'est intéressant.
00:41:22J'ai des enfants.
00:41:24Vous en avez parlé avec lui ?
00:41:25J'ai mes enfants.
00:41:25Oui, oui.
00:41:26Qu'est-ce qu'il en dit,
00:41:26votre garçon ?
00:41:27J'en parle par téléphone.
00:41:27Écoutez,
00:41:28ils prennent cette information,
00:41:29il y a un autre sujet,
00:41:30par les réseaux sociaux,
00:41:31etc.
00:41:32Moi, je pense d'abord
00:41:33à ces enfants,
00:41:34dans ce collège.
00:41:35C'est mon Ariège,
00:41:36mon petit collège,
00:41:36où j'étais,
00:41:36où mon fils est aujourd'hui.
00:41:37Je pense à eux
00:41:38quand il y a un drame pareil.
00:41:39Quand je vais les chercher
00:41:40au collège sur le parking,
00:41:41je pense à eux,
00:41:42je peux être là,
00:41:42à côté d'eux.
00:41:43C'est un collège,
00:41:43un petit collège,
00:41:44dans un petit village,
00:41:45un faux village.
00:41:46Voilà.
00:41:46D'abord, je pense aux enfants.
00:41:47Il y a le temps de l'émotion
00:41:48pour commencer.
00:41:49Le sien.
00:41:49Et moi, il faut respecter ça.
00:41:51Les enfants de la surveillante.
00:41:52Oui, bien sûr.
00:41:53Les enfants de ce collège
00:41:53qui doivent être traumatisés.
00:41:55C'est à eux que je pense d'abord.
00:41:56Ensuite, il y a le temps médiatique,
00:41:57il est normal.
00:41:58Moi, je n'ai pas trop envie
00:42:00de rentrer dans l'espèce
00:42:01de surenchère qu'il y a
00:42:02dans les propositions.
00:42:03Alors, les caméras,
00:42:04les portiques,
00:42:05interdire les couteaux.
00:42:06OK, je comprends un petit peu ça.
00:42:07Pas de réponse politique
00:42:08à ce drame ?
00:42:10Non, absolument pas.
00:42:11Je dis,
00:42:11il y a un temps pour l'émotion,
00:42:12il faut le respecter.
00:42:13Le recueil, le deuil.
00:42:14Il y a un temps médiatique.
00:42:16Il est normal.
00:42:17On discute, on échange.
00:42:18Il y a la réaction politique
00:42:19qui, je crois,
00:42:20ne doit pas être excessive
00:42:20tout de suite.
00:42:22Et la preuve...
00:42:22Elle a été hier,
00:42:23c'est ce que vous dites ?
00:42:24Disons que...
00:42:25Il y a eu un délai de décence
00:42:26qui n'a pas été tout à fait respecté
00:42:27avec les questions de gouvernement ?
00:42:28Non, ce n'est pas ce que je veux dire.
00:42:28C'est qu'on rentre tout de suite
00:42:29en expliquant les couteaux,
00:42:31il faut interdire les couteaux,
00:42:32il faut interdire les réseaux sociaux.
00:42:33En l'occurrence,
00:42:34c'était des propositions
00:42:34qui avaient été faites avant
00:42:36par Nani Mamouchou.
00:42:37Et c'est terrible,
00:42:38mais la compétence des temps...
00:42:39Non, non, mais je suis tout à fait d'accord.
00:42:40C'est un couteau de cuisine,
00:42:41donc un couteau de cuisine...
00:42:42Si je voulais vous dire,
00:42:43je vais interdire le couteau,
00:42:44d'acheter un couteau...
00:42:45Pourquoi pas ?
00:42:46Je ne vois pas pourquoi
00:42:46un enfant pourrait acheter
00:42:47un couteau sur Internet ou une arme.
00:42:48OK, interdisons-le.
00:42:49Mais ça ne règlera rien au problème.
00:42:51C'est le couteau dans la cuisine.
00:42:53Et puis même les portiques,
00:42:54les gamins...
00:42:54Visiblement, le gamin,
00:42:56il a tué la dame
00:42:58avant d'être dans l'établissement.
00:43:00Ce que je veux dire,
00:43:00c'est qu'il ne faut pas faire
00:43:02toutes ces mesures.
00:43:03D'ailleurs, vous avez raison de dire,
00:43:04elle l'avait proposé avant,
00:43:05pour ce qui s'est passé,
00:43:06pour ce drame.
00:43:07Ce drame-là, moi,
00:43:08je pense que ça soulève
00:43:09d'autres questions.
00:43:10La question de la santé
00:43:11des enfants à l'école,
00:43:12la question de la santé scolaire,
00:43:15la question de la pédopsychiatrie,
00:43:16de la psychiatrie,
00:43:17des déserts médicaux,
00:43:18mon département, la riège.
00:43:19Je peux vous en parler.
00:43:21Le fait que les enfants
00:43:22dans les collèges,
00:43:22ils ont besoin d'être accompagnés.
00:43:23Il y a un problème
00:43:24de signalement, de repérage.
00:43:26Mais une fois qu'on a signalé,
00:43:27repéré, déjà ça,
00:43:27on le fait très mal.
00:43:28D'accompagner avec des professionnels,
00:43:30des infirmiers,
00:43:31des psychologues,
00:43:31des psychiatres,
00:43:32quand c'est nécessaire.
00:43:33Et en fait,
00:43:34je comprends le fait
00:43:36qu'on a envie de dire,
00:43:37et encore une fois,
00:43:37elle l'avait proposé avant,
00:43:38donc ce n'est pas une réaction
00:43:39de sa part.
00:43:40Mais le portique,
00:43:42la caméra
00:43:42et l'interdiction
00:43:43de commander des couteaux,
00:43:44ça ne réglera pas le problème
00:43:46de notre jeunesse
00:43:47qui a besoin d'être aidée,
00:43:48accompagnée,
00:43:49parfois soignée.
00:43:50Et aujourd'hui,
00:43:50nous n'avons pas les moyens
00:43:51de le faire.
00:43:51Et la question,
00:43:52c'est de savoir,
00:43:52à court, moyen, long terme,
00:43:54quels moyens on se donne
00:43:55pour qu'il y ait
00:43:56une vraie santé scolaire,
00:43:57c'est-à-dire former,
00:43:58embaucher des infirmières,
00:43:59effectivement,
00:44:00en nombre suffisant,
00:44:02dans les écoles,
00:44:02dans les collèges surtout,
00:44:03dans les lycées,
00:44:04ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:44:05Croyez-moi que ce n'est pas
00:44:05le cas aujourd'hui.
00:44:06La question de l'inclusion
00:44:07des jeunes handicapés
00:44:08dans les écoles,
00:44:09la question des AESH,
00:44:11tout ça,
00:44:11ce sont des sujets liés.
00:44:12Comment on le fait ?
00:44:13Alors, pas lié
00:44:13avec l'événement
00:44:14qu'on a aujourd'hui,
00:44:14mais lié à l'accompagnement,
00:44:16à l'inclusion,
00:44:17aux soins des enfants
00:44:18qu'on doit leur accorder,
00:44:19leur apporter.
00:44:20Et aujourd'hui,
00:44:21si vous avez un signalement
00:44:21d'un enfant qui a une difficulté,
00:44:23comment vous faites
00:44:23pour l'accompagner,
00:44:24à part dire qu'il y a un problème ?
00:44:25Vous ne pouvez rien faire aujourd'hui.
00:44:27Venez chez moi,
00:44:28venez en Ariège
00:44:28et cherchez un pédopsychiatre.
00:44:30Il n'y en a pas.
00:44:30Est-ce que justement
00:44:31la loi de...
00:44:32Non, juste,
00:44:33il y avait un commentaire
00:44:34de Prosper qui est très intéressant
00:44:35qui dit
00:44:35quid des couteaux en porcel
00:44:36qui ne sonnent pas au portier,
00:44:37qu'il y avait eu un attentat
00:44:38à Condé-sur-Sartre
00:44:39où la terroriste avait...
00:44:41Et ça ne marche pas, bien sûr.
00:44:42Vous créez un dispositif
00:44:43et vous trouvez toujours
00:44:44quelqu'un pour le contourner.
00:44:45Ça ne veut pas dire
00:44:45que ce n'est pas inintéressant,
00:44:46qu'il ne faut pas y réfléchir.
00:44:47Mais je pense que le problème
00:44:48est tellement plus profond
00:44:49pour notre jeunesse.
00:44:50Vous seriez favorable
00:44:51à l'obligation
00:44:52de mettre des médecins
00:44:54dans ces déserts médicaux,
00:44:55de forcer les médecins ?
00:44:57C'est l'idée,
00:44:57c'est ce que j'allais dire.
00:44:58Alors, la proposition de loi,
00:44:59je suis signataire...
00:45:00Voilà, c'est ce que j'allais dire.
00:45:01Vous êtes signataire
00:45:02de la proposition de loi
00:45:02de Guillaume Garrault
00:45:03sur les déserts médicaux.
00:45:03Je dois dire que c'est
00:45:04un mode de régulation,
00:45:05mais vous avez dû en parler
00:45:14où il y en aurait trop.
00:45:15La responsabilité politique,
00:45:17c'est de prendre
00:45:17ces responsabilités.
00:45:19On ne se fait pas des amis
00:45:20en faisant ça,
00:45:21mais la régulation,
00:45:22mode ultra soft
00:45:23que l'on a proposée
00:45:24dans cette proposition de loi,
00:45:25je suis désolé.
00:45:26Moi, je crois qu'aujourd'hui,
00:45:27en 2025, il faut y aller.
00:45:29Est-ce que...
00:45:30Est-ce que...
00:45:31Là, on est déjà
00:45:33en train de réfléchir
00:45:34au budget 2026.
00:45:36Est-ce que dans ce budget,
00:45:37vous espérez justement
00:45:38que ces questions-là
00:45:40de médecine, de santé,
00:45:43de santé mentale
00:45:44soient plus mises en avant ?
00:45:46Oui.
00:45:47Alors, moi, j'avais entendu
00:45:47avec beaucoup d'attention
00:45:49l'ancien Premier ministre
00:45:50qui avait dit
00:45:51qu'il faisait de la santé mentale
00:45:52sa priorité.
00:45:53Absolument.
00:45:53Une priorité nationale.
00:45:55Cause nationale.
00:45:56Cause nationale, merci.
00:45:58Et j'avais cru comprendre
00:45:59que le Premier ministre nouveau,
00:46:01François Bayrou,
00:46:01faisait sien aussi cette mesure.
00:46:04Le PLFSS arrive
00:46:05et moi, j'attends avec impatience.
00:46:07Maintenant, je vais vous dire
00:46:07quelque chose
00:46:08qui m'inquiète profondément quand même.
00:46:09C'est-à-dire qu'on est
00:46:10mi-juin à peu près.
00:46:12Oui.
00:46:12On nous dit qu'à partir du 14 juillet,
00:46:14c'est-à-dire à partir du moment
00:46:15où nous, les députés,
00:46:15on ne sera plus ici
00:46:16à l'Assemblée nationale,
00:46:17on va nous annoncer
00:46:18des mesures.
00:46:19Alors, attention,
00:46:21si je précise,
00:46:22François Bayrou et son gouvernement
00:46:24annoncent plutôt des mesures
00:46:26pour gagner, récupérer
00:46:2740 milliards d'euros.
00:46:28C'est pas tout à fait...
00:46:29Oui, mais faire un budget,
00:46:30c'est parfois couper des dépenses aussi.
00:46:31Donc, on est d'accord.
00:46:32D'accord.
00:46:32Mais il y a quelque chose
00:46:33qui m'inquiète.
00:46:33Moi, je suis président du groupe Liotte.
00:46:34Oui.
00:46:35Qui est un groupe charnière
00:46:35qui a son rôle à jouer
00:46:36au sein de l'Assemblée nationale.
00:46:37Oui, oui.
00:46:38Ben, écoutez, j'attends.
00:46:39Oui.
00:46:40J'attends toujours
00:46:41d'être reçu pour discuter
00:46:42de la question du budget.
00:46:43Il y a d'autres questions
00:46:43dont on doit parler.
00:46:44On n'a pas été reçu,
00:46:45on n'a pas été appelé.
00:46:45Pas un mot.
00:46:46On a interpellé à plusieurs reprises
00:46:48le Premier ministre
00:46:48dans l'hémicycle
00:46:49pour lui dire,
00:46:50les autres ministres,
00:46:51les intermédiaires.
00:46:52On n'a aucune nouvelle.
00:46:53Donc, écoutez,
00:46:54le groupe Liotte,
00:46:54il est à disposition
00:46:55du Premier ministre
00:46:55pour travailler,
00:46:56mais ce sujet,
00:46:57celui de la santé mentale,
00:46:58il y a beaucoup d'autres sujets
00:46:59dont on peut parler.
00:46:59Bien sûr.
00:47:00Mais le sujet de la santé mentale,
00:47:01si on va en parler,
00:47:01si on veut être dans la réaction,
00:47:02la réaction,
00:47:03c'est la santé de nos jeunes,
00:47:05la santé mentale dans les écoles,
00:47:06l'accompagnement,
00:47:07la psychiatrie.
00:47:08Pas uniquement des portiques
00:47:11et des caméras.
00:47:12Ça peut parfois être nécessaire,
00:47:13mais je pense
00:47:14que ce n'est absolument pas suffisant.
00:47:15Je ne sais pas
00:47:15si ça peut apporter
00:47:16de l'eau à votre moulin,
00:47:17mais la question
00:47:18de la santé mentale,
00:47:18elle est posée en ce moment,
00:47:19alors que ça concerne les jeunes
00:47:21comme les adultes d'ailleurs.
00:47:22On est en pleine pénurie
00:47:23de principaux médicaments
00:47:26qui sont donnés
00:47:27aux personnes
00:47:29aujourd'hui,
00:47:30il y en a plein
00:47:30qui se retrouvent
00:47:30sans traitement,
00:47:32ce qui est extrêmement dangereux.
00:47:33Ou qui n'ont pas
00:47:33les bons dosages.
00:47:34Oui, c'est ça.
00:47:35Ou qui n'ont pas
00:47:35les bons dosages,
00:47:36oui, bien sûr.
00:47:38Oui, vous avez des antidépresseurs
00:47:39qui ne sont plus disponibles,
00:47:40qui sont en rupture
00:47:40et vous avez des gens
00:47:41en grande difficulté
00:47:42pour obtenir leurs médicaments.
00:47:43J'en suis parfaitement conscient.
00:47:45C'est vrai aujourd'hui
00:47:46pour certains antidépresseurs.
00:47:48Ça a été vrai hier
00:47:49sur d'autres molécules
00:47:50qui pouvaient être moins...
00:47:52Utilisées à ce moment-là ?
00:47:53Oui, ou sur des pathologies.
00:47:55S'il manque un peu de doliprane,
00:47:57c'est une chose.
00:47:58S'il vous manque un antidépresseur,
00:48:00c'est quand même
00:48:01un autre niveau de gravité.
00:48:02Oui, les conséquences sont...
00:48:03Les deux sont importants,
00:48:04mais ça arrive
00:48:05sur d'autres molécules.
00:48:06Et par exemple,
00:48:08dans le PLFSS,
00:48:09parce que c'est le moment
00:48:09où on parle du budget
00:48:10de la sécurité sociale,
00:48:11qu'on parle de la santé en France,
00:48:13comment est-il possible
00:48:14qu'en 2025,
00:48:15dans un pays comme la France,
00:48:16il y a des médicaments
00:48:16qui sont régulièrement prescrits
00:48:18et qu'on se trouve,
00:48:19l'un après l'autre,
00:48:20des molécules qui sont en rupture ?
00:48:21Je suis désolé,
00:48:22sans être dans l'excès,
00:48:24ce n'est pas ma nature,
00:48:24c'est inacceptable.
00:48:26Et qu'est-ce qu'on fait alors ?
00:48:27Écoutez, qu'est-ce qu'on fait ?
00:48:28Moi, je ne suis pas exécutif
00:48:29comme un ministre de la Santé
00:48:30et je veux dire,
00:48:31je m'engage à ce qu'il n'y ait
00:48:32plus de rupture de médicaments
00:48:33sur quelques molécules
00:48:34qui soient prescrits
00:48:34par un médecin en France.
00:48:35Quelqu'un qui a un médicament
00:48:36en antidépresseur
00:48:37régulièrement prescrit en France
00:48:38depuis des années
00:48:39et à qui on annonce
00:48:40dans toutes les pharmacies
00:48:41d'un département
00:48:41et même au-delà,
00:48:42j'ai des exemples,
00:48:43qu'il n'y en a plus.
00:48:44Mais c'est juste inacceptable.
00:48:46C'est de l'information
00:48:47qui vient de tomber.
00:48:48Le procureur de la République
00:48:50fait une conférence de presse
00:48:51sur l'attaque.
00:48:52On me signale dans l'oreillette
00:48:53que visiblement,
00:48:54l'élève en question
00:48:55n'a pas de difficultés mentales
00:48:57ou de troubles mentaux.
00:48:58Ah oui, oui, très bien.
00:48:59Donc c'est important
00:48:59de le préciser.
00:49:00Il est détecté
00:49:01et il coopère aussi.
00:49:03Il faut qu'il est tombé.
00:49:04Il coopère
00:49:05et il ne regrette pas son geste
00:49:07et d'après les enquêteurs,
00:49:08il avait une fascination
00:49:09pour la mort et la violence.
00:49:10Voilà, c'est les infos
00:49:11qui viennent de tomber.
00:49:12La première information,
00:49:13pas de difficultés,
00:49:13pas de soucis à santé mentale.
00:49:15Oui, et fascination
00:49:16pour la mort et la violence.
00:49:17Oui, c'est ça.
00:49:17C'est que c'est assez...
00:49:18Non, non, mais...
00:49:19Pas forcément très cohérent,
00:49:21mais il faut laisser du temps.
00:49:22C'est pour ça qu'il y a
00:49:22toujours ce que je disais tout à l'heure.
00:49:24Le temps de l'émotion.
00:49:25Le temps de l'enquête.
00:49:26Il y a des gens en deuil.
00:49:26Il y a des gens en deuil.
00:49:27Je pense qu'il y a des élèves effrayés,
00:49:29des familles effrayées
00:49:30dans ce collège.
00:49:31Et il y a le temps
00:49:32de l'information.
00:49:34Et puis après,
00:49:34je pense qu'il y a
00:49:35le temps politique
00:49:36qui doit se saisir
00:49:37dessus du sujet.
00:49:38Mais je veux dire,
00:49:38la question de ce sujet,
00:49:40elle doit être élargie.
00:49:41La question de la santé en France,
00:49:43ça fait quelques temps
00:49:43qu'on en parle.
00:49:44La question de la pédopsychiatrie,
00:49:45de l'accompagnement,
00:49:46il n'y a pas que de la psychiatrie,
00:49:47il y a l'accompagnement psychologique.
00:49:48Et vous regrettez...
00:49:49Je tire le fil
00:49:50de ce que vous êtes en train de dire.
00:49:51Vous regrettez, par exemple,
00:49:52l'intervention de la présidente
00:49:54du groupe Rassemblement National
00:49:55ici à l'Assemblée Nationale,
00:49:57Marine Le Pen,
00:49:57qui a posé la première question hier
00:49:59lors des questions au gouvernement.
00:50:03Voilà, pour demander...
00:50:05Elle parle d'un laisser-faire politique.
00:50:08Elle dit que ce drame,
00:50:09n'est que la conséquence
00:50:10d'un laisser-faire politique.
00:50:11Est-ce que vous trouvez
00:50:12qu'il y a de la récupération ?
00:50:13Oui, enfin, un laisser...
00:50:14Alors, écoutez,
00:50:15un laisser-faire politique,
00:50:16si demain,
00:50:16la Rassemblement National,
00:50:17si demain,
00:50:17Mme Le Pen prend les responsabilités,
00:50:19si la réponse,
00:50:20c'est la répression,
00:50:21c'est les caméras,
00:50:22ça ne réglera rien du tout.
00:50:23Je veux dire,
00:50:23si Mme Le Pen s'engage demain
00:50:25aux responsabilités,
00:50:26en faire en sorte
00:50:27que dans chaque collège,
00:50:28dans chaque lycée,
00:50:29on embauche des infirmiers
00:50:31qui est dans chaque département,
00:50:33des psychologues,
00:50:34des pédopsychiatres,
00:50:35des psychiatres
00:50:36correctement rémunérés.
00:50:37Si c'est ça, son programme,
00:50:38je ne dis pas
00:50:39que je voterai pour elle,
00:50:40mais j'attends de voir son programme.
00:50:41Moi, je pense qu'un programme,
00:50:42ça va peut-être être autre chose.
00:50:43Donc, est-ce que son interpellation
00:50:45m'a, comment dire,
00:50:47m'a cédupe ?
00:50:48Non, pas du tout.
00:50:49Il y a une remarque
00:50:49dans le chat
00:50:50de Pli Glitch,
00:50:51désolé,
00:50:52le pseudo est compliqué,
00:50:53qui dit
00:50:53la psychiatrie
00:50:54va être un véritable défi politique
00:50:55pour les décennies qui viennent,
00:50:56car ce sont des maladies
00:50:57psychiques héréditaires
00:50:58et personne ne semble
00:50:59si intéressé en politique aujourd'hui.
00:51:01Jeunes comme vieux
00:51:02sont concernés.
00:51:02Je suis tout à fait d'accord.
00:51:05La psychiatrie
00:51:05et la pédopsychiatrie,
00:51:07c'est les parents pauvres
00:51:08de la santé.
00:51:09On peut les mettre
00:51:09dans la même famille.
00:51:10Ça fait des décennies.
00:51:10Et le problème,
00:51:11c'est que la psychiatrie,
00:51:12c'est une spécialité
00:51:13qui ne séduit pas
00:51:13pour les étudiants.
00:51:14On a ce problème en plus
00:51:15qu'on ne formait pas,
00:51:16on commence à en former
00:51:17un peu plus.
00:51:18Ça va pas assez vite,
00:51:19c'est difficile.
00:51:19Oui, d'ouvrir le numerus clausus.
00:51:20Oui, objectif.
00:51:21La tendance est ouverte.
00:51:22Je regarde les chiffres un petit peu.
00:51:23Le problème,
00:51:24c'est pourquoi depuis 20 ans,
00:51:2530 ans,
00:51:25on n'a pas fait
00:51:27ce début de...
00:51:28J'avoue que je m'interroge
00:51:29et tout gouvernement confondu.
00:51:30Oui.
00:51:30Vous êtes par ailleurs
00:51:31directeur d'EHPAD,
00:51:32il faut le préciser.
00:51:35Et justement,
00:51:35on parlait de la santé
00:51:37des jeunes
00:51:37et peut-être aussi
00:51:38en gériatrie.
00:51:40Comment ça se passe ?
00:51:41Expliquez-nous.
00:51:42Vous avez été confronté
00:51:44à quel souci ?
00:51:46Alors,
00:51:46sur l'accompagnement
00:51:47de nos aînés
00:51:48en EHPAD
00:51:49ou à domicile,
00:51:50d'ailleurs,
00:51:51c'est vrai que
00:51:53dans l'établissement,
00:51:54sur la question
00:51:54de la psychiatrie,
00:51:57ce sont des personnes
00:51:59déjà qui sont
00:51:59accompagnées au quotidien.
00:52:01Donc,
00:52:01on a des professionnels
00:52:02de santé autour d'eux.
00:52:03On a des aides-soignants,
00:52:03on a des infirmiers,
00:52:05on a des médecins-traitants
00:52:05qui viennent régulièrement.
00:52:07La difficulté
00:52:07dans les déserts médicaux,
00:52:08c'est d'avoir
00:52:08ces médecins-traitants,
00:52:09on a un médecin-coordonnateur
00:52:10et il y a,
00:52:12parfois,
00:52:12pas toujours,
00:52:13un réseau,
00:52:14un accompagnement
00:52:14qui peut être psychiatrique
00:52:15et ce n'est pas forcément
00:52:19l'endroit
00:52:19où on va avoir
00:52:20les plus grandes difficultés.
00:52:21C'est plus au domicile
00:52:22que dans l'EHPAD lui-même
00:52:22où il y a déjà
00:52:23un premier niveau
00:52:24d'accompagnement.
00:52:24Je parle bien
00:52:25de la question
00:52:25de la psychiatrie.
00:52:27Je ne dis pas
00:52:27que c'est facile,
00:52:28je ne dis pas
00:52:28que c'est parfait,
00:52:29mais quand moi,
00:52:30directeur d'EHPAD,
00:52:30je prends du recul
00:52:31et je regarde le pays
00:52:32en son entier,
00:52:32c'est-à-dire le domicile,
00:52:33l'établissement,
00:52:34les établissements scolaires,
00:52:35etc.,
00:52:35je me rends compte
00:52:36que moi,
00:52:37je mène ici un combat
00:52:38pour faire en sorte
00:52:39que les EHPAD
00:52:39aient plus de moyens.
00:52:40c'est normal,
00:52:41c'est ma mission,
00:52:41une de mes missions ici.
00:52:43Mais je dois aussi
00:52:44être objectif
00:52:44sur la question précise
00:52:46de la psychiatrie,
00:52:47on a des lieux
00:52:49de difficultés
00:52:49encore plus grands
00:52:50et je pense
00:52:51que la pédopsychiatrie,
00:52:52la situation actuelle,
00:52:53est dramatique.
00:52:54Vas-y.
00:52:55Non, non, pardon,
00:52:55moi,
00:52:56c'était plus
00:52:56une question politique.
00:52:58Non, je voulais juste,
00:52:59il n'y a pas vraiment
00:53:00de lien d'ailleurs,
00:53:01mais signaler également
00:53:01que vous avez travaillé
00:53:03au texte
00:53:03sur la fin de vie.
00:53:04Il vous a été fait
00:53:07beaucoup de reproches
00:53:08sur ce texte.
00:53:10Déjà,
00:53:11comment vous avez pris
00:53:13et entendu
00:53:14toutes ces,
00:53:15peut-être ces interrogations
00:53:17tout simplement
00:53:17sur la fin de vie
00:53:19et qu'est-ce qu'aujourd'hui
00:53:21vous attendez
00:53:22ou vous craignez
00:53:23de la lecture du Sénat ?
00:53:25Parce que maintenant,
00:53:26ça y est,
00:53:26le texte,
00:53:27il a été,
00:53:27les deux textes
00:53:28ont été validés ici,
00:53:30ils sont donc envoyés au Sénat.
00:53:31Non, moi,
00:53:31je travaille dessus
00:53:32depuis trois ans.
00:53:33Moi, ce qui était important
00:53:36pour moi au début,
00:53:37c'est que ces deux travaux
00:53:38qui soient concomitants,
00:53:39c'est-à-dire la question
00:53:40des soins palliatifs.
00:53:41Non, non,
00:53:41moi, je voudrais souhaiter
00:53:42qu'elles soient dans le même texte.
00:53:44Mais le Premier ministre
00:53:45en a décidé autrement,
00:53:46on sait pourquoi.
00:53:47Bon, il a échoué
00:53:47dans sa manœuvre,
00:53:49mais à la limite,
00:53:50moi, je,
00:53:50bon, c'était,
00:53:51c'est pas grave.
00:53:52Ce qui était important pour moi,
00:53:52c'est qu'on les travaille
00:53:53en même temps.
00:53:53On l'a fait,
00:53:54d'abord au même texte,
00:53:55ensuite on a séparé
00:53:56les deux textes,
00:53:57mais on travaille
00:53:57des soins palliatifs
00:53:58et l'aide à mourir.
00:53:59Et le dispositif
00:53:59d'aide à mourir.
00:54:00Donc moi, pour ça,
00:54:01j'ai pas de difficultés particulières.
00:54:03Les critiques qui me sont faites,
00:54:04écoutez, moi,
00:54:05j'ai toujours été très respectueux
00:54:07des avis des uns et des autres,
00:54:08de ceux qui voulaient aller
00:54:08beaucoup plus loin que moi,
00:54:09comme de ceux
00:54:10qui étaient profondément
00:54:11opposés à ce texte
00:54:11pour des raisons intimes,
00:54:14éthiques, religieuses,
00:54:15philosophiques,
00:54:16peu importe.
00:54:17Et donc, je trouve
00:54:18que ce sujet est trop sensible
00:54:19pour avoir une opinion définitive.
00:54:21Même encore maintenant ?
00:54:22J'ai des convictions,
00:54:23mais aucune certitude,
00:54:24encore aujourd'hui.
00:54:25Par contre,
00:54:25j'ai vraiment des convictions
00:54:26très fortes,
00:54:27mais j'ai pas de certitude
00:54:27et j'ai pas la prétention
00:54:29que ces députés
00:54:29qui ont été en face de moi
00:54:30qui, parfois,
00:54:30ont été un petit peu durs,
00:54:32encore que les députés,
00:54:32ça allait,
00:54:33des fois, c'est plutôt
00:54:33les réseaux, etc.,
00:54:34mais même les plus durs,
00:54:38je les écoutais
00:54:39en me demandant à chaque fois,
00:54:40mais bon, voilà,
00:54:41fais attention à ce qu'il dit.
00:54:43Et donc, moi,
00:54:44je suis très satisfait
00:54:46de ce qui s'est passé.
00:54:47Je trouve que,
00:54:48enfin, depuis trois ans,
00:54:50je me suis dit
00:54:50voilà pourquoi je suis ici.
00:54:51C'est même surprenant,
00:54:52c'était très large,
00:54:53même 300,
00:54:54je crois, 298 autant.
00:54:56C'est ça ?
00:54:56Moi, je sais,
00:54:58on avait eu Sandrine Rousseau
00:55:00la veille du vote
00:55:01sur LCP,
00:55:02en off,
00:55:03on peut le dire maintenant,
00:55:04elle était pas sûre
00:55:05que ça passe.
00:55:05Moi, j'espérais 70-40,
00:55:07j'étais servi,
00:55:08comme on dit.
00:55:08Oui, oui, c'est un peu ça.
00:55:09C'est un peu ça l'idée.
00:55:09Et je trouvais que c'était important
00:55:11que l'Assemblée, déjà,
00:55:12travaille de cette manière.
00:55:13Oui, bien sûr.
00:55:14Ça s'est exprimé largement
00:55:15des deux côtés.
00:55:16Tout à fait.
00:55:16Et ensuite, qu'elle vote,
00:55:17moi, c'était mon espoir
00:55:18en tant que rapporteur,
00:55:18co-rapporteur du texte,
00:55:19c'est qu'il y a un vote large.
00:55:20Et que ce texte passe
00:55:21de cette manière au Sénat.
00:55:22Est-ce que vous craignez
00:55:23qu'il soit détricoté ?
00:55:24Oui, il va l'être.
00:55:24Mais je ne crains pas.
00:55:25Non, je ne le crains pas.
00:55:26Il reviendra à l'Assemblée après.
00:55:27À ce moment,
00:55:28on a quand même
00:55:28beaucoup d'inquiétudes
00:55:29qui sont liées à l'annonce,
00:55:30à l'effet d'annonce
00:55:31concernant les traitements
00:55:33liés aux maladies chroniques.
00:55:35Oui.
00:55:35On s'est arrêté.
00:55:36Bon, évidemment,
00:55:37ce sont des discours
00:55:38qui sont extrêmement catastrophistes.
00:55:39On nous dit, voilà,
00:55:40on va abandonner nos malades
00:55:42et les laisser à leur sort.
00:55:44Les plus pauvres
00:55:45qui ne pourront pas s'offrir
00:55:46une belle fin de vie
00:55:48se tourneront directement
00:55:50vers l'euthanasie.
00:55:51Pour vous,
00:55:52ça, ces questions-là,
00:55:53elles méritent d'être posées.
00:55:55Il y a un risque
00:55:56où vous pensez
00:55:57qu'il y a suffisamment
00:55:57de garde-fous.
00:55:58Moi, je trouve que c'était important,
00:55:59pardon d'utiliser ce mot,
00:56:00mais qu'on nous challenge
00:56:01sur ces sujets-là.
00:56:02C'est-à-dire,
00:56:02est-ce que l'aide à mourir,
00:56:03ça va être un plan B
00:56:04pour des gens
00:56:04qui n'ont pas les moyens ?
00:56:05Si c'est ça,
00:56:06j'aurais voté contre.
00:56:07Je n'y crois pas une seconde.
00:56:08C'était le propos
00:56:09de Stéphane Peux
00:56:10qu'on avait reçu
00:56:11il y a deux semaines
00:56:12qui était communiste.
00:56:15Mais ce sont des questions légitimes.
00:56:16On est en train d'ouvrir.
00:56:18Le texte qu'on est en train d'aborder,
00:56:20il est d'une gravité considérable.
00:56:23Et ne pas accepter ses critiques,
00:56:26moi, je pense que ça serait inquiétant.
00:56:27Moi, je pense qu'il faut
00:56:28les recevoir, ces critiques,
00:56:29et il faut s'assurer
00:56:30au sein du texte
00:56:32et dans l'exécution
00:56:32de main du texte
00:56:33s'il est voté à la fin,
00:56:35qu'effectivement,
00:56:36ça ne soit absolument pas ça.
00:56:37Si c'était ça,
00:56:37ça serait un échec profond
00:56:38et ça serait inacceptable.
00:56:39Moi, je le soutiens
00:56:40parce que je suis intimement convaincu
00:56:42qu'on ne va absolument pas là-dedans.
00:56:43Et je pense,
00:56:44je pense vraiment,
00:56:45que ce qu'il y a dans ce texte,
00:56:47les critères,
00:56:48les garde-fous qu'on a créés,
00:56:49qui ne sont absolument pas suffisants,
00:56:51voire caricaturaux pour certains,
00:56:53moi, je crois que ce qu'il y a
00:56:54dans ce texte
00:56:55permet d'encadrer le dispositif
00:56:56et de faire en sorte
00:56:57qu'on n'aille pas
00:56:58vers les dérives que vous évoquez.
00:56:59Donc, moi, je suis,
00:57:01oui, un militant de ce texte,
00:57:02mais un militant attentif aux critiques,
00:57:05à toutes les critiques,
00:57:06sans exception.
00:57:06Et oui, non,
00:57:07moi, c'est une question
00:57:08pour le président du groupe Liotte.
00:57:09C'est plutôt une remarque
00:57:10qui a O'Mutch qui dit
00:57:11« C'est marrant, Liotte,
00:57:13t'as envie d'être avec eux
00:57:13parce qu'ils sont modérés,
00:57:14ils sont modérément sérieux
00:57:16et respectables,
00:57:17mais c'est un peu
00:57:17au tiède sur les solutions
00:57:19avec un soupçon
00:57:20de lutte des classes
00:57:20qui serait intéressant. »
00:57:22C'est vrai que vous êtes
00:57:22dans une situation
00:57:23un peu particulière
00:57:23parce que vous êtes un groupe
00:57:25qui, par définition,
00:57:26est obligé d'être équilibré
00:57:27puisque vous avez
00:57:27la moitié de divers droits
00:57:29et la moitié de divers gauches.
00:57:30C'est vrai, c'est vrai.
00:57:30Comment ?
00:57:32Alors, au tiède,
00:57:32je ne suis pas d'accord,
00:57:33mais équilibré,
00:57:33je suis d'accord.
00:57:35Comment vous discutez
00:57:36à l'intérieur de ce groupe
00:57:38qu'on comprenne bien
00:57:38comment ça fonctionne ?
00:57:39Non, mais je comprends la remarque.
00:57:41Au tiède, je ne suis pas du tout d'accord.
00:57:42Au contraire,
00:57:43je pense qu'on est très,
00:57:44très constructifs
00:57:45au bon sens du terme.
00:57:46C'est un groupe
00:57:47avec de la diversité.
00:57:48Il y a des gens issus
00:57:49plutôt du centre-droite,
00:57:50d'autres plutôt de la gauche,
00:57:51centre-gauche.
00:57:51Charles Amédée.
00:57:52Oui, bien sûr.
00:57:53De Courson.
00:57:54Aucune difficulté.
00:57:56Croyez-moi,
00:57:56je ne suis pas du tout
00:57:57de sa famille politique,
00:57:57mais je peux vous dire aussi
00:57:58que travailler au quotidien
00:57:59avec lui,
00:57:59c'est particulièrement enrichissant.
00:58:01Donc, ce n'est pas commun
00:58:03à l'Assemblée nationale,
00:58:04ce n'est pas commun en politique
00:58:04de se retrouver un groupe
00:58:06à l'Assemblée nationale.
00:58:06Il y avait des gens
00:58:06avec qui, a priori,
00:58:09vous ne partagez pas l'essentiel.
00:58:10Mais ce dont je me rends compte,
00:58:12c'est que les gens
00:58:12avec qui je travaille,
00:58:13je partage l'essentiel avec eux.
00:58:15Mais ça veut dire...
00:58:15Et ça, pour le savoir,
00:58:17il faut s'y confronter.
00:58:18Et en fait,
00:58:19le problème,
00:58:20c'est que je crois,
00:58:21on est souvent chacun
00:58:22dans nos couloirs,
00:58:22chacun dans nos groupes,
00:58:23chaque groupe est associé
00:58:24à un mouvement politique.
00:58:25Et donc, l'autre est forcément
00:58:26le mauvais et moi le bon
00:58:27puisque j'ai mes idées
00:58:28et que toutes les personnes
00:58:29au sein de mon groupe
00:58:30défendent les mêmes idées.
00:58:31Vous avez découvert
00:58:32par cette expérience
00:58:33que vous n'avez pas désirée,
00:58:35ce n'était pas votre objectif
00:58:36à la base de rentrer
00:58:37dans le groupe Liotte,
00:58:38que le gouvernement...
00:58:39Non, mais ce que je vais dire,
00:58:40c'est que le gouvernement
00:58:40de coalition,
00:58:43c'est possible.
00:58:44Alors vous,
00:58:45vous avez découvert ça ?
00:58:46Vous touchez même du doigt
00:58:47cette expérience-là ?
00:58:49Quand on dit non, non,
00:58:50c'est terminé,
00:58:51les blocs,
00:58:51ils n'arrivent pas
00:58:52à s'entendre en deux...
00:58:52Laurent Panifousse,
00:58:53Premier ministre,
00:58:54oui ou non ?
00:58:55Non, alors pardon.
00:58:56Les Français veulent savoir.
00:58:57C'est pas là, je voulais...
00:58:58Je ne répondrai pas à cette question.
00:58:59Non, mais vous comprenez bien
00:59:00ce que je veux dire,
00:59:01c'est que quand il y a eu
00:59:02cette espèce de partition
00:59:04de l'Assemblée,
00:59:05on s'est dit
00:59:05mais est-ce que tous ces groupes
00:59:07peuvent travailler ensemble
00:59:07comme le modèle allemand ?
00:59:09Voilà, il existe
00:59:10d'autres gouvernements,
00:59:11d'autres méthodes
00:59:11où en fait,
00:59:12ça s'appelle des coalitions.
00:59:14Nous, on nous dit souvent
00:59:15ah ben nous, on ne sait pas faire.
00:59:16Nous, les Français,
00:59:16on ne sait pas faire.
00:59:17Parce que l'Assemblée
00:59:17n'a pas été pensée
00:59:18pour travailler en coalition.
00:59:19Est-ce que là,
00:59:20vous êtes en train de dire
00:59:20que vous avez touché du doigt
00:59:21quelque chose
00:59:22qui se rapprocherait de ça ?
00:59:23Ah ben écoutez,
00:59:23si vous voulez faire
00:59:24un gouvernement liottes,
00:59:25je pense que la France
00:59:26fonctionnera très bien.
00:59:27Mais la réalité,
00:59:29je suis d'accord avec vous,
00:59:30l'Assemblée,
00:59:31telle qu'elle est construite,
00:59:32l'inconscient collectif
00:59:33sur le fonctionnement
00:59:33de notre organisation politique,
00:59:36elle ne fonctionne pas.
00:59:36Mais oui,
00:59:37je crois que la coalition est possible.
00:59:38Je ne dis pas
00:59:38qu'elle est absolument
00:59:39toujours souhaitable,
00:59:40mais je crois que
00:59:40c'est les Français
00:59:42qui ont choisi.
00:59:43Chaque député
00:59:43dans cet hémicycle est légitime.
00:59:45Il a été élu
00:59:45parce que les députés
00:59:46sont élus.
00:59:47Il faudrait repenser
00:59:47la cinquième république ?
00:59:48Non, je pense qu'il faut repenser
00:59:50la manière d'exercer
00:59:52le mandat qu'on nous donne
00:59:53quand on vient ici.
00:59:54Et quand les Français
00:59:55nous disent
00:59:55il n'y a pas de majorité,
00:59:57alors ils nous disent
00:59:58vous devez faire une coalition.
00:59:59Et le problème,
01:00:00c'est que les députés ici,
01:00:01ça je le constate,
01:00:02sont absolument incapables
01:00:03de le faire.
01:00:03Et oui,
01:00:03le groupe liottes est atypique
01:00:04puisque nous,
01:00:05dans le liottes,
01:00:06on est dans une forme de coalition.
01:00:07Je travaille avec des endroites
01:00:07et des gauches
01:00:08et ça se passe très bien.
01:00:09Mais qu'est-ce qui se passe ?
01:00:10Quand on n'est pas d'accord,
01:00:11on accepte le désaccord,
01:00:12une majorité se crée,
01:00:13on accepte le résultat de la majorité.
01:00:15Il y a eu une élection interne
01:00:16pour votre élection.
01:00:18Vous étiez le pendant de gauche
01:00:19et il y a...
01:00:20Moi, j'étais le représentant
01:00:20de la gauche
01:00:21et les députés de droite
01:00:23ont même voté
01:00:23pour le président de gauche.
01:00:26Comme quoi,
01:00:26vous voyez,
01:00:26c'est...
01:00:27Il ne faut pas un peu se trahir
01:00:28pour réussir à faire ça ?
01:00:29Je ne crois pas.
01:00:29Je ne crois pas.
01:00:30Je ne crois pas.
01:00:31Je ne crois pas.
01:00:32Je suis très à l'aise.
01:00:33Vous savez,
01:00:34ce n'est pas facile
01:00:35de venir à l'Assemblée nationale
01:00:36tout seul.
01:00:36Ce n'est pas facile
01:00:37d'aller à l'Assemblée nationale
01:00:38quasiment en 2022
01:00:40contre son groupe,
01:00:41ma famille politique.
01:00:42La cohérence,
01:00:44je suis capable de l'avoir.
01:00:45C'est plus facile
01:00:45de venir ici
01:00:46et de siéger au groupe socialiste
01:00:47pour moi
01:00:47que de siéger au groupe Pliot.
01:00:49Oui, ça aurait été plus facile.
01:00:51Donc, aujourd'hui,
01:00:52de siéger au groupe Pliot,
01:00:53ce n'est pas une solution
01:00:54de facilité pour moi.
01:00:55Par contre, oui,
01:00:56ce que vous disiez tout à l'heure,
01:00:57pour moi,
01:00:57c'est particulièrement enrichissant.
01:00:59Après,
01:01:00est-ce que toute l'Assemblée
01:01:01peut être Liot ?
01:01:01Je ne crois pas.
01:01:02C'est normal
01:01:03qu'il y ait des sensibilités différentes.
01:01:04On est probablement même,
01:01:05je vais être jusqu'au bout,
01:01:06peut-être plus efficace
01:01:07quand vous avez un groupe politique
01:01:08qui a une cohérence
01:01:09et un vote unique
01:01:10sur certains sujets
01:01:10où vous posez plus
01:01:11que les Liot ne pèseront.
01:01:13Nous, on pèse les Liot souvent
01:01:14parce que l'Assemblée
01:01:15est justement émiettée
01:01:16et que souvent,
01:01:17on fait la bascule.
01:01:18Et donc,
01:01:19les gens ici se demandent
01:01:20en interne
01:01:20mais que vont faire les Liot ?
01:01:21Parce que les Liot,
01:01:22on ne sait pas
01:01:23où est-ce qu'ils vont arriver
01:01:23puisqu'il y a de la droite
01:01:24et de la gauche
01:01:24qui se vont faire.
01:01:25C'est une partie des mouvements
01:01:26qui sont dévalorisés,
01:01:31qui sont un peu plus
01:01:31des variables d'ajustement
01:01:32où on ne sait moins...
01:01:34Oui, mais c'est le groupe
01:01:35Turning Point.
01:01:36On l'a vu l'année dernière
01:01:37il y a deux ans
01:01:38avec la motion de censure
01:01:39de Charles de Courson
01:01:40ou la réforme des retraites.
01:01:42Vous n'êtes peut-être pas
01:01:43un groupe qui peut diriger
01:01:44mais vous êtes un groupe
01:01:44qui peut faire tomber
01:01:45le dégouvernement.
01:01:46C'est ça.
01:01:47Mais si vous voulez...
01:01:48C'est votre super pouvoir.
01:01:49Oui, mais pour le coup,
01:01:51on n'en use pas
01:01:51et on le prend
01:01:52avec beaucoup de sérieux.
01:01:53Et vous prenez le cas
01:01:53de Charles de Courson
01:01:54qui a été le fer de l'inde
01:01:57sur la question des retraites.
01:01:58C'est un député de droite,
01:01:59clairement de droite,
01:02:00Charles de Courson
01:02:00qui a été à la tête
01:02:02de ce combat
01:02:03contre la réforme des retraites.
01:02:05qui a été portée
01:02:06par une première ministre
01:02:07issue de la gauche.
01:02:08Comme quoi, c'est...
01:02:09Écoutez, moi je suis très bien
01:02:12dans ce groupe
01:02:13et je suis entouré
01:02:15de gens très différents.
01:02:18Mais des gens
01:02:20avec qui je partage
01:02:20beaucoup de choses.
01:02:21Vous prenez les derniers mots
01:02:23de votre prédécesseur
01:02:24sur le sectarisme, du coup.
01:02:26Trossez-vous.
01:02:27Et on va s'arrêter là.
01:02:30Merci beaucoup.
01:02:31Merci beaucoup d'avoir participé
01:02:33à Légistream.
01:02:34C'était très très intéressant
01:02:35et puis on aurait eu
01:02:36encore un milliard de questions
01:02:37à vous poser.
01:02:38Vous revenez quand vous voulez.
01:02:40Merci beaucoup.
01:02:41Salut les copains.
01:02:41Merci beaucoup
01:02:42d'avoir participé à ce stream.
01:02:43Et puis nous,
01:02:44on se retrouve mercredi prochain,
01:02:45même heure,
01:02:4616h30 avec deux élus.
01:02:48Salut !
01:02:49Sous-titrage Société Radio-Canada
01:02:51Sous-titrage Société Radio-Canada
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