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La séance a débuté par un hommage aux deux sapeurs-pompiers décédés en service le 9 juin à Laon et à la surveillante tuée après avoir été poignardée par un élève, à Nogent, ce 10 juin. Ce deuxième drame a fait l'objet de plusieurs questions des députés, interrogeant le gouvernement plus largement sur le « fléau » des armes blanches détenues par des mineurs. L'occasion de revenir sur la mission confiée à la députée Naima Moutchou en avril après une attaque à l'arme blanche dans un lycée de Nantes, à qui le Premier ministre souhaite confier davantage que cette mission, face à « une décomposition de la société dans laquelle nous vivons ».
Les députés ont également largement réagi à l'annonce, par le gouvernement, de la suspension du dispositif MaPrimeRénov' jusqu'au 15 septembre prochain. Le dispositif, créé en 2020, est confronté à une « fraude massive » selon le gouvernement, qui assure souhaiter, avec cette suspension, pouvoir lutter contre la fraude, mais également réduire le temps d'instruction des dossiers et « construire de nouvelles modalités ».
Le ministre Laurent Saint-Martin a été questionné à deux reprises sur la situation à Gaza, après « l'interception » d'un navire d'aide humanitaire, à bord duquel six ressortissants français étaient, par l'armée israélienne. Le ministre s'est défendu avec virulence, assurant que la France avait « fait son travail » et que la France était « au rendez-vous ».
Le Roquelaure de la simplification de l'action des collectivités, lancé par François Rebsamen le 28 avril dernier, s'est invité dans l'hémicycle. Parmi les propositions du ministre figurait notamment l'éventuelle fin à l'obligation faite aux villes de plus de 1 500 habitants de créer un centre communal d'action sociale (CCAS). Le ministre a alors annoncé que le gouvernement ne déposerait finalement « aucun amendement » en ce sens.
La députée polynésienne Mereana Reid Arbelot a interrogé le gouvernement sur la décolonisation de la Polynésie française, classée par l'ONU, depuis 2013, parmi les territoires à décoloniser. Le gouvernement a également été questionné sur les traversées clandestines de la Manche, l'augmentation de la TVA, l'industrie automobile française et les contaminations au cadmium, un métal retrouvé naturellement dans les sols, et qui serait responsable de l'apparition de nombreux cancers du pancréas.

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Transcription
00:00Mes chers collègues, notre nation est endeuillée à chaque fois qu'un serviteur de l'État perd la vie dans l'exercice de ses fonctions.
00:10Hier soir, deux sapeurs-pompiers de 22 et de 23 ans sont décédés en portant secours à leurs concitoyens à Lens.
00:19Ce matin, une assistante d'éducation du collège François-Lzolto à Nogent, en Haute-Marne, a été mortellement poignardée par un élève de cet établissement.
00:34Face à ces drames effroyables, j'adresse les sincères condoléances de la représentation nationale aux familles et aux proches des victimes.
00:42Je veux en notre nom à tous dire la reconnaissance de la nation envers nos soldats du feu qui risquent leur vie pour nous protéger.
00:53Je veux aussi dire notre soutien à l'ensemble de la communauté éducative.
00:58La violence n'a pas sa place et n'aura jamais sa place dans nos établissements scolaires.
01:04En la mémoire de nos trois compatriotes décédés, je vous invite à observer une minute de silence.
01:12Merci d'avoir regardé cette vidéo !
01:42Je vous remercie.
02:03Monsieur le Premier ministre, vous avez la parole.
02:05Merci, Madame la Présidente.
02:12Mesdames et Messieurs les députés,
02:16c'est une rencontre,
02:20ces deux drames,
02:22qui illustrent, comme vous l'avez dit exactement,
02:25le dévouement des uns au mépris de tous les risques
02:32et l'évolution de la société dans laquelle nous vivons,
02:39qui entraînent d'autres types de drames.
02:44Ces deux jeunes sapeurs-pompiers volontaires de 22 et 23 ans,
02:48engagés avec enthousiasme pour une œuvre de sauvegarde collective
02:57en ayant la certitude qu'à la fois ils allaient aider leurs concitoyens
03:07et qu'ils allaient réaliser de cette manière une partie de leur vie,
03:15les deux écrasés sous un immeuble qui s'effondre,
03:20cela doit susciter chez nous une immense gratitude.
03:23immense gratitude et mobilisation
03:29pour cette jeune assistante d'éducation,
03:36cette jeune surveillante, 31 ans,
03:39un petit garçon de 4 ans,
03:43les siens et ses proches,
03:46tous anéantis
03:48par la rencontre de ceux que d'habitude
03:51on ne voit que sur les écrans de télévision,
03:55dans un bourg nogent en Haute-Marne
03:58de 3500 habitants
04:01et dans un collège
04:02de 320 élèves.
04:08D'habitude,
04:09on voit des milieux sociaux
04:11profondément fragilisés
04:13et ça n'est pas
04:16le modèle
04:17ou le cas que nous rencontrons ici.
04:20mais il y a une chose qui est certaine
04:22dans ce second drame,
04:25c'est que les armes blanches,
04:28les couteaux
04:28sont en train de devenir
04:31parmi les jeunes
04:33et les très jeunes enfants,
04:35le garçon qui a pris la vie
04:38de cette surveillance
04:40avec 14 ans,
04:43c'est en train de devenir
04:44une réalité de tous les jours.
04:47Nous en avons déjà parlé
04:49dans cet hémicycle,
04:50peut-être j'aurai l'occasion
04:51de rappeler dans une minute
04:52ce que nous avons fait
04:53et ce que nous devons faire.
04:57Mais nous ne pouvons pas
04:58demeurer indifférents
05:02et les bras baissés
05:03devant ce qui est en train
05:04de se passer,
05:07devant cette vague
05:09qui progresse.
05:11nous avons des décisions
05:13à prendre,
05:15dont certaines sont
05:16d'ordre législatif,
05:17d'autres sont d'ordre réglementaire.
05:20On a commencé
05:21de les prendre
05:22puisque je veux rappeler
05:23que le drame de ce matin,
05:25il s'est déroulé
05:25alors qu'il y avait
05:27un contrôle
05:28des sacs
05:30par les gendarmes.
05:32Les contrôles
05:33que nous avons
05:33multipliés
05:36depuis trois mois.
05:37plus de 6 000 contrôles,
05:41plus de 200 couteaux
05:42qui ont été saisis
05:44et encore 200 autres
05:46objets dangereux.
05:50Mais nous ne pouvons pas
05:51simplement déplorer.
05:54Nous sommes obligés,
05:56en conscience,
05:57en devoir,
05:59de prendre des décisions
06:02supplémentaires et nouvelles
06:03pour que nos enfants
06:06et ceux qui travaillent
06:07avec eux
06:08puissent être
06:09au minimum
06:10en sûreté.
06:13C'est une œuvre
06:14très difficile
06:15parce que,
06:15comme tout le monde
06:16le voit bien,
06:17ce n'est pas seulement
06:17un fait isolé,
06:19c'est une dérive
06:20de la société
06:21et des enfants
06:22dont nous avons
06:23la charge
06:24et dont nous n'arrivons pas
06:26à les mettre
06:27à l'abri
06:28des drames
06:29qu'ils fomentent
06:29eux-mêmes.
06:31Et donc,
06:31Madame la Présidente,
06:32nous avons
06:33une immense tâche
06:35devant nous.
06:35peut-être aurons-nous
06:36l'occasion
06:37d'y revenir
06:37dans une minute,
06:38mais je veux
06:39remercier
06:39la représentation nationale
06:41d'avoir
06:42une pensée
06:44pour ces deux garçons
06:46et pour cette jeune femme
06:48et pour le petit garçon
06:50qui était son fils.
06:54Merci à tous.
06:55Merci beaucoup,
06:56Monsieur le Premier ministre.
06:57L'Ordre du jour
07:04appelle les questions
07:05au gouvernement.
07:06La première
07:07va être posée
07:08par Madame Marine Le Pen,
07:09Présidente
07:09du groupe
07:10Assemblément National.
07:16Monsieur le Premier ministre,
07:18les mots n'ont jamais suffi,
07:19les mots ne suffisent pas,
07:21les mots ne suffiront pas.
07:22Aujourd'hui,
07:23alors qu'elle remplissait
07:24sa mission au service
07:25des enfants de France,
07:26qu'elle était un de ses maillons
07:27qui permet de garantir
07:28à nos enfants
07:29le droit à l'éducation
07:30tel que décrit
07:30dans la Déclaration universelle
07:32des droits de l'homme,
07:33à 31 ans,
07:34Mélanie est morte
07:35poignardée par un élève.
07:37Mes pensées vont
07:37à sa famille
07:38et en particulier
07:39à son très jeune enfant.
07:42Un nouveau drame
07:42vient donc
07:43de toucher l'école
07:44et par conséquent
07:44l'ensemble
07:45de notre nation.
07:46Un drame,
07:47pas un fait divers,
07:49sur lequel on
07:49prend un drame
07:51qui appelle
07:52une réponse politique.
07:54C'est parce qu'il n'y a
07:54jamais eu de réponse politique
07:56que notre société
07:56a vu la vie
07:57être progressivement
07:57désacralisée.
07:59C'est parce qu'il n'y a
08:00jamais eu de réponse politique
08:01que l'ultra-violence
08:02s'est banalisée,
08:03en particulier
08:04chez les mineurs.
08:06C'est parce qu'il n'y a
08:06jamais eu de réponse politique
08:07que des enfants
08:08deviennent orphelins
08:09et des parents sont obligés
08:10d'enterrer des enfants
08:11victimes de la barbarie.
08:13Les différents ministres
08:14de la Santé,
08:14de l'Éducation nationale,
08:15de la Justice de l'Intérieur
08:17qui n'ont pas pris
08:17la mesure depuis des années
08:18de la dérive d'une partie
08:20de la jeunesse,
08:20de son ensauvagement,
08:22de l'impact des réseaux sociaux
08:23et de la banalisation
08:23de la violence
08:24chez les adolescents
08:25entre eux
08:26et contre eux-mêmes.
08:28Ces mots,
08:29tirés de la lettre publiée
08:30par la mère du jeune
08:31Elias,
08:32il y a quelques jours,
08:33sonnent terriblement juste
08:34en ce 10 juin.
08:36Alors,
08:37Monsieur le Premier ministre,
08:37quelle va être
08:38la réponse politique
08:39du gouvernement
08:39à ce drame
08:40qui suscite la peur
08:41de toutes les familles
08:42qui vivent dans l'angoisse
08:43de voir l'un des leurs
08:44tomber sous le coup
08:45des barbares
08:46et qui suscite,
08:47c'est à la fois juste
08:48et légitime,
08:49l'émotion,
08:50l'indignation,
08:52voire même la colère
08:52du peuple de France.
08:55Je vous remercie.
08:57La parole est à monsieur le Premier ministre.
08:59Vous avez raison,
09:05madame la présidente Le Pen,
09:08de dire que les mots
09:09ne suffisent pas
09:10et ne suffiront pas.
09:14L'ampleur de la vague,
09:16nous la connaissons tous,
09:18quels que soient les bancs
09:19sur lesquels nous siégeons.
09:21C'est une décomposition
09:23de la société
09:23dans laquelle nous vivons
09:24et c'est le surgissement
09:30de pratiques
09:32de vie commune.
09:35L'un de mes collègues
09:36disait à l'instant tout bas
09:38que son petit garçon
09:40de 10 ans
09:41lui a dit
09:42quand est-ce que je pourrais avoir
09:44un couteau à l'école.
09:48Et ceci
09:50dans tous les milieux
09:52naturellement les plus fragiles.
09:54On a deux choses essentielles
09:57à faire.
09:58La première de ces choses,
10:00c'est
10:00construire
10:02des règles
10:05et une réponse pénale
10:07qui puissent aller
10:09dans le sens
10:10de la dissuasion
10:11que ces jeunes,
10:14souvent garçons,
10:17pourront éprouver
10:18avant de se saisir
10:20d'un couteau
10:21et de le mettre
10:22dans leur sac.
10:23Je le rappelais,
10:26nous avons
10:26publié
10:27une circulaire
10:28pour qu'il y ait
10:29des contrôles
10:30de police
10:31et de gendarmerie
10:32à l'entrée
10:32des établissements
10:33scolaires.
10:34Nous avons publié
10:35cette circulaire
10:36le 27 mars.
10:38Il y a eu
10:396200 contrôles.
10:44Près de 200 couteaux
10:46ont été saisis
10:47et 567 conseils
10:50de discipline
10:51ont été réunis
10:52pour lutter
10:53contre ce fléau.
10:57Nous allons
10:57travailler
10:58à l'application
11:00effective
11:01de l'interdiction
11:02de port
11:03de ce type
11:04d'armes.
11:06Il va falloir
11:06durcir la réglementation
11:08parce que
11:10un certain nombre
11:11de ces couteaux
11:13ne sont pas considérés
11:14comme des armes
11:15même s'ils sont
11:18construits
11:19pour une part
11:20d'entre eux
11:20pour figurer
11:22des armes
11:22très violentes.
11:24Il y a un deuxième
11:25travail que nous
11:26devons faire,
11:28c'est travailler
11:29à la question
11:29de la santé mentale
11:31des plus jeunes.
11:33À la première alerte
11:35qu'il puisse y avoir
11:38examens,
11:40diagnostics
11:41et propositions
11:42de traitement
11:43ou en tout cas
11:45de prise de contrôle
11:48ou de reprise
11:49de contrôle
11:50de ces jeunes.
11:52Ces deux missions
11:53sont deux missions
11:57que nous ne pouvons
11:58pas éluder.
12:00Le 29 avril,
12:01j'ai demandé
12:02à Naïma Mouchou
12:04et au préfet
12:07Ravier
12:08de conduire
12:11un groupe
12:12de travail
12:12sous leur
12:13co-présidence
12:14dont les conclusions
12:16m'ont été rendues
12:18le dernier jour
12:19du mois de mai.
12:21Et ces groupes
12:23de travail,
12:24j'ai bien l'intention
12:25que les 50 propositions
12:27qui ont été faites
12:28soient conduites
12:31à leur terme
12:31et je vais,
12:32si elles l'acceptent,
12:33confier une mission
12:34à votre collègue
12:36Mme Mouchou
12:36pour vérifier
12:38vérifier
12:38l'application
12:39effective
12:40des propositions
12:42qui ont été faites.
12:44Ça n'est pas
12:45une baguette magique.
12:47Nous n'avons pas
12:47la clé
12:48de toutes les questions
12:48qui se posent
12:50parce que
12:51ces questions,
12:52elles sont
12:52pour l'essentiel
12:54dans la société française,
12:57dans sa désorganisation
12:59et dans ses dérives.
13:01Mais ce que la loi
13:02doit faire,
13:03c'est assurer
13:04que les principes
13:06sont respectés
13:07autant qu'on puisse
13:08identifier
13:09les manquements
13:11à ces principes.
13:12J'ajoute
13:12que je crois,
13:14même si les premières
13:15expériences
13:16n'ont pas été
13:17évidentes,
13:19qu'on doit travailler
13:20sur les portiques
13:21à l'entrée
13:22des établissements,
13:24des portiques
13:24qui avaient été
13:25mis en place
13:25dans certaines régions
13:27françaises.
13:29Ils n'ont pas été
13:31maintenus partout
13:32mais je suis persuadé
13:33que nous ne pouvons
13:35pas rester
13:35simplement
13:36dans l'observation
13:37des accidents
13:39qui se multiplient.
13:40Et donc,
13:41le gouvernement
13:42a lui aussi
13:42l'intention
13:43d'aller dans le sens
13:44de l'expérimentation
13:46de portiques
13:46à l'entrée
13:47des établissements scolaires.
13:49Je vous remercie,
13:50Monsieur le Premier ministre.
13:53La parole est à présent
13:54à Monsieur Vincent Descœurs,
13:56le groupe droite républicaine.
14:01Merci, Madame la Présidente.
14:02En tout premier lieu,
14:04je voudrais exprimer
14:04la solidarité
14:05des élus
14:06de notre groupe
14:07la droite républicaine
14:08qui s'associe
14:10à l'hommage
14:11que vous avez rendu
14:12à nos trois compatriotes
14:13décédés
14:13dans des circonstances
14:14tragiques.
14:16Ma question s'adresse
14:17à Monsieur le ministre
14:19de l'Économie et des Finances.
14:20J'y associe
14:20mon collègue Sébastien Martin.
14:23La décision du gouvernement
14:24de suspendre
14:25le dispositif
14:26MaPrimeRénov'
14:26dès le 1er juillet
14:27a suscité
14:28incompréhension et colère.
14:30Incompréhension et colère
14:32de dizaines de milliers
14:33de nos concitoyens
14:34engagés dans des projets
14:36de rénovation
14:36de leur logement
14:37mais aussi des PME
14:38et artisans du bâtiment,
14:40un secteur déjà en souffrance,
14:42des collectivités locales
14:44qui sont impliquées
14:44dans l'animation
14:45et de toute une filière
14:47dont l'activité
14:48va être une nouvelle fois
14:49impactée
14:49par l'instabilité
14:50des politiques publiques.
14:52Cette décision soudaine
14:54qui n'a fait l'objet
14:55d'aucune concertation
14:56est en totale contradiction
14:59avec l'objectif affiché
15:00d'augmenter le nombre
15:02de rénovations thermiques
15:03pour atteindre
15:04la neutralité carbone
15:05en 2050.
15:07Dois-je vous rappeler
15:07que cet outil
15:08qui est un des rares
15:10dispositifs incitatifs
15:11souffre déjà
15:12de dysfonctionnement
15:13et est entaché
15:14par le débat récurrent
15:15et non sans fondement
15:17sur la fiabilité
15:18des DPE
15:18et que de ce fait
15:20le dispositif
15:21MaPrimeRénov'
15:22aurait certainement
15:23mérité une réflexion
15:24en profondeur
15:25et peut-être décentralisée
15:27pour éviter les fraudes
15:28mais en aucun cas
15:29une suspension brutale
15:30et non concertée ?
15:32Comment les propriétaires
15:33au premier rang
15:34desquels
15:34les plus modestes
15:36et souvent
15:37en milieu rural
15:38vont-ils dans ces conditions
15:39pouvoir répondre
15:40à l'extérieur ?

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