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  • 04/06/2025
Chaque semaine, depuis le début de l’année, un millier de PME environ disparaissent dans l’indifférence générale, trop petites pour faire les gros titres. C’est pourtant une véritable hécatombe. Près de 16 600 sont ainsi entrées en procédure collective au premier trimestre, qu’il s’agisse, selon la gravité des situations, d’une procédure de sauvegarde, d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation… la plus radicale des issues (7 cas sur 10). En hausse de 2,4% par rapport aux trois premiers mois de 2024, le nombre de défauts explose, ce qui inscrit ce début d’année parmi les plus sombres jamais enregistrés depuis 1991. En élargissant l’échelle du temps à douze mois glissants, le seuil des 67 000 se profile. Record historique. [...]

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00:00Chaque semaine, depuis le début de l'année, un millier de PME environ disparaissent dans
00:15l'indifférence quasi générale. Trop petite pour faire les gros titres. C'est pourtant une véritable
00:19hécatombe. Près de 16 000 sont ainsi entrés en procédure collective au premier trimestre,
00:25qu'il s'agisse selon la gravité des situations, d'une procédure de sauvegarde, d'un redressement
00:29judiciaire ou d'une liquidation, la plus radicale des issues. 7 cas sur 10. En hausse de 2,4 % par
00:37rapport aux trois premiers mois de 2024, le nombre de défauts explose, ce qui inscrit ce début d'année
00:43parmi les plus sombres jamais enregistrés depuis 1991. En élargissant l'échelle du temps, à 12 mois
00:49glissant, le seuil des 67 000 se profile. Record historique. La remontée des défaillances s'explique
00:57d'abord par un facteur mécanique, le niveau toujours très élevé des créations d'entreprises.
01:02Même si l'élan entrepreneurial s'essouffle légèrement, en ont des nombres encore environ
01:07400 000 par an. Or 4 sur 10 échouent dans les cinq premières années. Ce flux nourrit
01:14inévitablement une vague de défaillance quelques années plus tard. Autre facteur déterminant,
01:19le retrait des aides liées à la crise sanitaire. Le quoi qu'il en coûte, fonds de solidarité
01:24à destination des TPE et PME indépendantes, PGE, chômage partiel, report voire exonération
01:32des charges sociales et fiscales a permis de maintenir à flot des entreprises qui, pandémie
01:37ou pas, étaient vouées à disparaître. Beaucoup ont fait défaut une fois les dispositifs
01:42retirés, d'autant qu'il a fallu encaisser les conséquences de la flambée des matières
01:46premières, de l'énergie en particulier, consécutive à la guerre en Ukraine.
01:50Cette phase n'est pas encore totalement achevée, car une partie des aides accordées
01:54n'était qu'un simple différé de paiement, soit un échouement des charges, soit comme
01:59le PGE, un prêt à rembourser. Cinq ans après son lancement, 71% des TPE et PME sont encore
02:06engagés dans son remboursement, avec comme date butoir fin 2026. En intégrant les ETI,
02:13l'encours résiduel atteint 37 milliards d'euros, soit 25% des volumes empruntés.
02:19Si la conjoncture venait à se durcir, ces sommes à décaisser pourraient rapidement
02:24devenir un boulet, car pour les entreprises concernées, leur accès au financement bancaire
02:28est déjà restreint. Quoi qu'il en soit, les PME sont sorties fragilisées de cette
02:33séquence. Or, la situation se tend, tant sur le plan de la trésorerie que de l'activité.
02:38Dans l'industrie, le solde d'opinion des PME sur leur situation de trésorerie est préoccupant
02:43et continue de se détériorer. Les services marchands ne sont pas beaucoup mieux lotis.
02:48La situation apparaît notamment très dégradée dans l'hôtellerie-restauration,
02:51secteur qui a largement eu recours au PGE et qui représente aujourd'hui l'un des principaux
02:56foyers de défaillance. Le commerce et la construction sont également touchés,
03:00même si les niveaux y sont moins alarmants. Un signe ne trompe pas, les délais de paiement
03:05s'allongent, chacun tentant de refiler la patate chaude. Côté activité, les PME sont plus
03:11particulièrement exposés au marché intérieur. Or, les ménages réduisent leurs dépenses
03:15et privilégient l'épargne. Ce n'est pas bon pour le commerce, les services aux ménages,
03:19récréatifs et leurs fournisseurs. Les entreprises, elles, doivent composer avec le manque total de visibilité
03:25sur le plan budgétaire et fiscal et coupent dans toutes leurs dépenses.
03:30Ce à quoi s'ajoutent les incertitudes sur le plan international qui affectent indirectement
03:34les PME via leurs donneurs d'ordres. Quand les gros maigrissent, les maigres meurent
03:39et il ne faudra pas compter sur la dépense publique pour relancer la machine.
03:43Les défaillances de PME ne sont plus des accidents passagers. Ils s'installent.

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