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  • 03/06/2025
Transcription
00:00Bonjour Henri Bovet, édition Istia et compagnie.
00:05Vous avez identifié que nous étions avant Slatkin et compagnie,
00:08que nous avions rejoint le groupe Très Daniel et l'équipe Littérature 7 depuis janvier.
00:15Petit rappel, ce qui a marqué notre ligne éditoriale,
00:19c'est un des premiers titres qu'on a fait paraître, c'est le Gang des rêves de Luca Di Fulvio.
00:24Et les deux titres qu'on va vous présenter aujourd'hui répondent à cette sorte d'exigence
00:29littéraire d'une grande saga qui transporte les personnages et les lecteurs jusqu'à une fin heureuse.
00:39Et le premier titre qu'on va vous présenter, c'est un titre un peu inassignable,
00:46puisqu'il parle d'Ukraine, il est écrit par un Américain qui est lui-même né en Ukraine
00:54et qui a la nationalité que vous voyez derrière moi à Trofimov et qui a la nationalité italienne,
01:02mais qui est directeur de la rédaction du Wall Street Journal et qui se promène toujours d'un spot à l'autre.
01:08Et pour en parler de ce livre, mieux que cet auteur, par parenthèse, a écrit déjà trois essais non traduits,
01:15dont deux ont été finalistes au Pulitzer.
01:18Il a une reconnaissance totale sur son domaine en relation internationale.
01:22Et là, il a raconté l'histoire de sa grand-mère.
01:25Et je vais laisser la parole à Jean Hèche, que vous connaissez bien,
01:29parce qu'il nous a semblé que qui mieux que le traducteur,
01:35un des meilleurs traducteurs de France, pouvait parler de ce livre.
01:40Et puis surtout parce qu'on est très fier d'avoir Jean Hèche comme collaborateur,
01:45puisqu'entre deux Stephen King par an, Jean est obligé de choisir les livres qui lui plaisent.
01:52Et celui-ci, je crois, en fait partie.
01:56Merci, Henri.
01:58Je vous en ai un peu indulgents, ce n'est pas mon métier.
02:01Je ne suis pas habitué à parler devant autant de monde,
02:03plutôt devant mon ordinateur tout seul.
02:04Mais j'ai accepté quand même de venir ce matin pour parler de ce livre,
02:09parce que je l'ai vraiment aimé.
02:12J'ai aimé le lire, j'ai aimé le traduire,
02:15et plus rare encore, j'ai aimé le relire pour les épreuves.
02:20Parce que souvent, au bout de la troisième, quatrième lecture,
02:22on dit, oui, on voit tous les défauts, on voit les traductions.
02:26Et là, j'ai vraiment pris un plaisir énorme à relire ces épreuves,
02:30parce que le livre est vraiment poignant.
02:32Ce n'est pas très original de mélanger la petite histoire,
02:36c'est-à-dire cette personne qu'on va suivre de 1930 à 1954.
02:42Prendre quelqu'un et le mettre dans la grande histoire,
02:45c'est assez facile.
02:47Mais ce qui est très difficile à faire,
02:48et ce qui est vraiment réussi ici,
02:49c'est le dosage entre l'histoire personnelle et les grands événements.
02:53Ce n'est pas du tout didactique.
02:55Il n'y a pas besoin d'expliquer le contexte, on le connaît.
02:58Et puis on voit arriver les soviétiques, les nazis.
03:03Tout ça coule de source.
03:05Et cette pauvre Déborah, qui ensuite s'appellera Daria,
03:09elle va changer de nom.
03:11Elle va changer de nom, de domicile, de mari, d'amant, d'opinion, d'idéologie.
03:18Elle est balottée dans tout ça.
03:20Et ça fait à l'arrivée un livre poignant, saisissant,
03:25vraiment avec des scènes chocs.
03:27Je ne vais en décrire aucune.
03:28Je ne vais pas vous dire tout ce qu'elle subit,
03:31parce que ce serait dommage.
03:32Vous allez voir, il y a des scènes vraiment...
03:35J'en ai parlé avec l'auteur l'autre jour,
03:37qui moi continue à vraiment me hanter.
03:39On peut exagérer, mais qui sont vraiment très fortes.
03:42Visuellement, il a vraiment réussi ça.
03:46Donc je voulais parler de ce livre.
03:47Après, quand j'ai rencontré l'auteur,
03:49j'ai eu encore plus envie de défendre son oeuvre,
03:51parce que c'est un personnage absolument incroyable.
03:55Henri vous l'a dit, il a un métier qui l'envoie aux quatre coins du monde.
03:58Et là, on a appris qu'il y a un mois, je crois à peu près,
04:03il avait fait un stage de survie qui est imposé à tous les journalistes
04:06qui vont dans les pays de guerre.
04:08C'est-à-dire qu'on les emmène en pleine forêt pendant quatre jours,
04:10avec une cagoule sur la tête.
04:13Et on les menotte, et on fait des faux interrogatoires.
04:16Et donc il a vécu ça.
04:18Rien que ça, c'était assez impressionnant.
04:20On est loin de Marcel Proust dans sa chambre au mur tendu de Liège.
04:24C'est plutôt la chambre de torture, en l'occurrence.
04:27Et donc, c'est vrai.
04:29Donc juste pour vous dire ça,
04:30vraiment, c'est un livre qui va vous prendre,
04:32qui va vous émouvoir.
04:36Et puis, en disque de conclusion,
04:38j'ai eu l'autre jour, pas plus tard qu'avant-hier,
04:40une discussion avec mon ami Benacuista,
04:42un merveilleux auteur français,
04:44qui vient de faire un livre où il met en doute un peu le rôle du roman.
04:48Il dit, qu'est-ce que c'est le roman ?
04:50À quoi ça va nous servir ?
04:51Il a un personnage qui dit, ça n'a jamais servi à rien.
04:54Ça ne change pas la vie des gens.
04:56Alors, effectivement, ça ne change pas la vie des gens.
04:59Mais dans le cas de ce roman,
05:01ça va offrir des heures et des heures de plaisir.
05:04Donc c'est déjà une bonne réponse à quoi sert le roman.
05:06Voilà, je vous remercie.
05:07Merci beaucoup, Jean.
05:18Juste pour préciser la période quand même que couvre ce livre,
05:22dont le titre, d'ailleurs c'est toi qui as trouvé le titre,
05:24en anglais c'est No Country, No Love,
05:27mais je trouve que ce titre est absolument magnifique
05:29et je suis très fier qu'il ouvre la journée.
05:32Et ça couvre très exactement 1930,
05:38c'est-à-dire le moment où l'Ukraine devient république socialiste soviétique d'Ukraine
05:43et ça s'arrête en 1954 à la mort de Staline.
05:46Voilà.
05:47Il me reste trois minutes pour vous présenter cet autre titre très saga.
05:52C'est un livre de Jean-Paul Delfinault que vous connaissez bien.
05:56Nous avons publié l'année dernière le livre de Jean-Paul
06:05que nous avons appelé La Franchie de Montmartre.
06:10Il n'est pas bon pour la revision.
06:12La Franchie de Montmartre, pardon,
06:15qui raconte la histoire de Suzanne Valadon.
06:18Nous avons aussi publié deux premiers livres
06:21d'une petite collection de musique brésilienne
06:23puisque vous savez que Jean-Paul Delfinault est complètement hanté par le Brésil
06:29et que ses deux pôles sont le Brésil et la fin du XIXe,
06:34puisqu'il avait fait son fameux Zola, par exemple,
06:37M. Zola qui racontait le mystère de la mort de Zola.
06:40Et là, il s'est mis au cœur des deux en faisant ce qu'on attendait tous,
06:44c'est-à-dire la suite de Guyane,
06:46Guyane qui est parue il y a trois ans,
06:48qui fonctionnait extrêmement bien en pocket maintenant
06:52et qui avait posé ce personnage, ces personnages,
06:56ce couple extraordinaire de Clara et de Manet
07:00qui avait été séparé, balotté.
07:02Ça continue.
07:04Mais le génie de Delfinault,
07:06outre sa langue extrêmement musicale,
07:09je vous conseille de prendre les petits livres de musique brésilienne
07:13qu'on a pris et d'écouter la bande-son qu'on y a joint
07:17pour lire ce livre.
07:19Il arrive à transporter ce fin XIXe français république,
07:27balbutiante, scandale des décorations,
07:311896, tout le monde fait un peu n'importe quoi,
07:35avec cette histoire d'amour.
07:36Puisque nos deux personnages de Guyane se retrouvent balottés,
07:40jetés dans un incroyable endroit
07:43qui s'appelle La République de Kounani, dont j'ignorais l'existence.
07:47La République de Kounani, c'est en 1895,
07:51quelqu'un qui s'appelle Jules Gros,
07:54qui est à l'époque ce qu'on appelle un publiciste.
07:57Et je finis là-dessus, je vois des regards inquiets sur l'heure,
08:00mais nous avons encore une seconde.
08:01Jules Gros est publiciste.
08:04Il écrit des articles, des conférences, des livres.
08:08Et il se prend d'amour pour une langue de terre
08:12qui fait tout de même 350 000 kilomètres carrés,
08:17qui est en dessous des trois Guyanes à l'époque.
08:20Il y a à droite la Guyane française,
08:22il y a une Guyane anglaise, une Guyane hollandaise,
08:24puis en dessous, il y a le Brésil.
08:26Et il décrète que ce territoire fait partie d'une république
08:31qu'il a lui-même créée, dont il va se déclarer président.
08:33Il va battre monnaie, il va avoir un drapeau, faire...
08:38Tout ça est une vaste escroquerie,
08:40puisque Blanc n'ira jamais à Cunani.
08:45Et puis que Cunani sera finalement, en 1906,
08:47restituée au Brésil.
08:50Et que là, enfin, cette terre magique,
08:53cet Eldorado va se révéler en être un,
08:56et pas la terre épouvantable dans laquelle vous allez vivre
08:59en lisant ce roman,
09:00mais une terre où on découvrira de l'or,
09:04mais un peu trop tard, après Jules Gros.
09:08Donc, voilà ce que j'ai à dire pour finir.
09:12Et je vous remercie de votre attention.
09:15Merci.
09:16Applaudissements.
09:17Applaudissements.
09:18Applaudissements.
09:19Applaudissements.

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