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  • 03/06/2025
Transcription
00:00Bonjour à tous, je représente les éditions Ruf Romantin, éditeur historique de Patrice Jean,
00:04éditeur l'an dernier du roman Marc de Benjamin Stock, lauréat du prix de fleur.
00:09Aujourd'hui on présente Machine de guerre, le roman de Stéphane Labarrière.
00:14Pour vous faire un résumé rapide, Sarah est une ingénieure brillante,
00:18qui a fait le choix d'une vie nomade, sillonnant les causes, se fondant dans la lenteur des saisons.
00:25Deux événements simultanés la ramènent au monde.
00:27Premièrement, sa rencontre avec Adèle. Adèle est une militante, une écologiste, une radicale.
00:35Adèle ressemble étonnamment à la fille de Sarah, disparue tragiquement quelques années auparavant.
00:41Deuxièmement, la réapparition soudaine dans la vie de Sarah de sa mère, Françoise,
00:48qui est une 68-arde boumeuse, et c'est en fait trois générations de rébellions
00:53qui sont présentées et qui vont interagir les unes avec les autres.
00:57Donc concrètement, c'est dans un contexte où les sécheresses et les inondations bouleversent
01:02tout le peuple du plateau sur lequel Sarah évolue, toute la société rurale.
01:07Et c'est dans ce contexte-là que la violence monte, notamment explosant autour des méga-bassines.
01:13Et Sarah, dans ce contexte-là, ne comprend plus rien, ni personne, à commencer par Adèle,
01:23dont elle s'est rapprochée très fortement et à qui elle s'est vraiment très fortement attachée.
01:28Donc toute la question du roman, c'est jusqu'où Sarah sera-t-elle prête à aller pour protéger Adèle.
01:33Donc ça, c'est le résumé. Nous, on est très enthousiastes sur Machines de guerre,
01:39qui est un très bon roman pour nous. Trois sujets.
01:41Déjà, c'est un roman qui est au cœur de la nature, au cœur des éléments.
01:45Ça fait vraiment penser à Giono. Il y a des grandes qualités littéraires tout en étant faciles à lire.
01:50Donc nous, on a vraiment apprécié ce côté-là.
01:51Deuxièmement, ce sont des personnages qui sont très denses, très complexes,
01:55avec des relations qui les lient, qui sont assez profondes,
01:59ce qui donne beaucoup de corps au roman.
02:02Et troisièmement, c'est un roman qui traite de sujets très fortement d'actualité,
02:05qui sont finalement assez peu traités.
02:07Donc c'est un roman qui est engagé, mais pas militant.
02:10Et chez Ruf Romantin, on se posait un peu la question de quel est le romancier,
02:14la crise climatique en France.
02:15Et on ne savait pas vraiment répondre à cette question.
02:18Je laisse Stéphane parler un peu du roman.
02:23Re-bonjour.
02:26Disons, pour commencer sur la démarche de départ,
02:31la volonté c'était de construire une histoire autour d'un personnage nomade.
02:40C'est Sarah, vous l'avez compris.
02:43Et ce personnage, je voulais vraiment sortir des poncifs
02:47et de l'imaginaire qu'on peut avoir de la condition nomade.
02:53Donc évidemment, la bohème, le voyage et tout ça.
02:56Donc j'ai voulu vraiment sortir de ça et rentrer dans une réalité quotidienne.
03:00D'un côté, la réalité quotidienne,
03:02et puis aussi des aspects philosophiques, spirituels,
03:06des choses qui tournent autour de la condition nomade.
03:10Ça, c'était vraiment le point de départ.
03:13Et puis, je voulais aussi ancrer, inscrire cette histoire dans une société rurale.
03:22Et c'est vrai que j'avais en tête, en fait, un roman de Junot,
03:24qui est Les Grands Chemins,
03:27qui, à son époque, a retracé et surtout a raconté une société rurale contemporaine.
03:36Et j'avais ce petit chemin en tête.
03:42Enfin, ce grand chemin, plutôt.
03:45Et donc, alors, la région que j'ai choisie, en fait,
03:50c'est une région pastorale,
03:53avec des soucis, justement, liés à la crise climatique.
03:59Sècheresse, inondation, c'est un plateau calcaire.
04:03Donc, il faut imaginer des prairies qui sont entourées de murets de pierres sèches,
04:07des moutons, évidemment, des kilomètres de murets.
04:13Et c'est aussi...
04:19Il y a vraiment les deux, en fait.
04:20Il y a aussi des inondations dans les vallées,
04:22dans les canyons, dans les vallées encaissées.
04:26Et alors, pour revenir vraiment sur le sujet principal du roman,
04:34dont a parlé Grégoire,
04:36mais qui est vraiment deux histoires imbriquées,
04:38en fait, une histoire intime et une histoire qui est liée à l'engagement.
04:42Donc là, je voulais questionner l'engagement radical
04:45et positionner ce personnage à l'extérieur, en fait,
04:51et quelqu'un qui ne veut pas prendre part à tout ça,
04:56qui ne veut pas s'engager,
04:58et qui va finalement, en fait, être obligé de s'engager
05:01et qui s'engage, en fait, pour des raisons complètement irrationnelles,
05:04qui ne sont pas du tout les raisons auxquelles on aurait pu penser.
05:09Parce que, justement, en fait,
05:11elle va croiser cette jeune fille, Adèle,
05:17qui va lui rappeler sa fille.
05:19Et elle va...
05:20C'est un peu quelqu'un qui, pour moi,
05:23en fait, va essayer de réparer,
05:25de faire quelque chose, en fait, avec Adèle
05:28qu'elle n'a pas pu faire avec sa fille.
05:31Et à côté de ça, je questionne...
05:34J'en profite, en fait,
05:35pour questionner vraiment l'engagement.
05:37Qu'est-ce qui fait qu'il y a un point de bascule,
05:40qu'on puisse basculer dans l'écoactivisme ?
05:43Qu'est-ce qui fait qu'il y en a qui restent en retrait,
05:44d'autres qui vont s'engager dans la désobéissance civile,
05:48voire même la clandestinité ?
05:50Qu'est-ce qui fait que...
05:51Alors, qu'est-ce qu'on dit
05:53quand certains parlent d'éco-terrorisme ?
05:56Est-ce que le sabotage de biens matériels
05:59est du terrorisme ?
06:01Ou est-ce que c'est une action militante ?
06:04Voilà.
06:04Toutes ces questions sont posées.
06:05Alors, pour finir,
06:11je terminerai par une phrase de Giono,
06:14qui est la dernière phrase du roman
06:16des Grands Chemins.
06:18Le soleil n'est jamais si beau
06:19qu'un jour où l'on se met en route.
06:21Je voulais la citer parce que c'est
06:22celle qui m'a porté, en fait,
06:24dans le premier G,
06:25et très longtemps, en fait,
06:26et je l'ai mise en exergue
06:28pour que, aussi, le lecteur soit accompagné
06:31par cette phrase qui, pour moi,
06:32est une fin de roman,
06:34mais presque le début de notre roman.
06:37Merci.
06:38Applaudissements

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