- 28/05/2025
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver. Les infos avec Sandra Thiong'o, ça va Sandra ?
00:07Ça va très bien, Christine Kilié, et vous ?
00:09En pleine forme. Alors, les infos du soir.
00:11Ce soir, Israël a annoncé la mort de Mohamed Sinouar.
00:15Il était considéré comme le chef du Hamas dans le territoire palestinien.
00:19Il a été tué lors d'une frappe de l'armée israélienne le 13 mai dernier à Can Yonès.
00:24Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a confirmé cette information aujourd'hui.
00:29Une embarcation de migrants a chaviré dans un port des Canaries ce mercredi.
00:33Près de 150 personnes étaient à bord, bilan au moins 7 morts dont 3 mineurs et 6 blessés, selon les secours.
00:39Le drame a eu lieu au moment où les aider à débarquer.
00:42Certaines personnes sont restées piégées à l'intérieur du bateau quand il s'est renversé.
00:46Et puis, il faudra faire preuve de patience sur les routes en ce long week-end de l'ascension.
00:50Bison futé prévoit une circulation extrêmement difficile dès aujourd'hui et jusqu'à dimanche.
00:57Dans le sens des départs, ces mercredi et jeudi sont classés rouges.
01:00Au niveau national, le nord-ouest est classé noir pour les retours ce dimanche.
01:05Merci beaucoup Sandra Atiyombo.
01:09Et au sommaire ce soir, une émission consacrée principalement à l'effondrement économique de la France.
01:16Qui va se jeter dans la bataille pour sauver la France ?
01:19Les comptes de notre pays sont hors de contrôle.
01:22La sécurité sociale est hors de contrôle.
01:25On va vers une crise de liquidité selon le président de la Cour des comptes.
01:28L'intervention du FMI plane.
01:31Nous sommes le pays le plus dépensier au monde.
01:34Nous avons le record européen de dépenses publiques.
01:37Dépenser plus, mais jusqu'où ?
01:39Les Français sont très inquiets sur la dette.
01:42Les Français demandent de baisser les dépenses.
01:44Les Français demandent d'arrêter le gaspillage.
01:47Nous en parlons ce soir avec notre invité Agnès Verdier-Molinier, directrice de l'IFRAP.
01:53Notre endettement public s'élève à 3 300 milliards d'euros.
01:5773% du PIB.
01:59Le FMI met en garde.
02:01Les dépenses dérapent.
02:03Et François Bayrou va demander un effort acquis à tous les Français pour rétablir les comptes.
02:09Des efforts pour les Français encore.
02:11Jusqu'où pressera-t-on le citron fiscal ?
02:15L'édito de Mathieu Bocquete.
02:18Mais à qui fera-t-on les poches précisément ?
02:21Il y a un profil type.
02:22On le surnomme Nicolas.
02:24Celui qui paie deux fois l'école publique et l'école privée.
02:27Celui qui paie le financement de la sécurité sociale,
02:30mais qui voit ses médicaments déremboursés.
02:33Nicolas, celui qui n'en peut plus d'être ponctionné.
02:36L'analyse de Gabrielle Cluzet.
02:39Nous verrons aussi ce soir comment des femmes ont été agressées,
02:42frappées en pleine rue par des hommes à Paris.
02:44Personne n'a levé le petit doigt.
02:46Elles étaient venues protester contre la tenue de meetings organisés par la gauche.
02:50Les victimes, des militantes de némésisme,
02:53les agresseurs, l'extrême gauche.
02:55Il a suffi de les insulter de fachos
02:57pour légitimer une violence que personne n'accepterait ailleurs
03:01que comprendre le regard de Marc Menand.
03:05Avec 849 milliards,
03:08la France est en première position des dépenses de protection sociale en Europe.
03:14Les retraites, 25% de la dépense.
03:18La maladie, 20%.
03:21La sécurité sociale est menacée par une crise de liquidité en 2027,
03:26alerte la Cour des comptes.
03:28Qu'est-ce que cet état social ?
03:30Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:33Beaucoup de pays ont réussi à s'en sortir
03:35dans des situations économiques proches de notre pays.
03:38Mais ils sont passés à l'action.
03:40L'Espagne ou encore l'Italie.
03:43Peut-on relancer l'économie française ?
03:46Y a-t-il des modèles de réformes économiques réussis ?
03:49L'édito de Mathieu Boquete.
03:52Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
04:09Avant d'accueillir Agnès Verdier-Molinier vers 19h45,
04:12on va vraiment tout analyser avec nos mousquetaires ce soir.
04:15Sur cette situation catastrophique de la France.
04:20Je commence par ce sondage exclusif pour CNews, le JDD européen.
04:2459% des Français souhaitent une diminution des aides sociales
04:29pour lutter contre le déficit budgétaire.
04:32On en parle dans un instant, notamment avec Charlotte Dornelas.
04:37D'abord, François Bayrou a annoncé que tous les Français,
04:42quelle que soit leur catégorie sociale,
04:45étaient appelés à un nouvel effort pour sauver les finances publiques.
04:48Le prochain budget sera donc une corvée collective.
04:52On se posera la question, jusqu'où demandera-t-on des efforts aux Français ?
04:58Je crois qu'il faut tenir pour acquis que le gouvernement,
05:02la classe politique plus largement, considère les Français
05:06comme une forme de citron fiscal qu'on peut presser
05:11jusqu'au dernier centime.
05:13Nous sommes devant une classe politique qui considère
05:16qu'il y a encore la possibilité de demander des efforts aux Français
05:20et qui ne sent pas l'indécence absolue de demander ces efforts nouveaux
05:25comme si finalement les Français, pour l'instant,
05:27ne faisaient pas assez d'efforts pour soutenir les dépenses insensées
05:31de leur classe politique, de leur gouvernement.
05:34La première question qu'on doit se poser,
05:36c'est de savoir dans quel régime politico-économique vivons-nous.
05:41La réponse, c'est que nous sommes davantage dans un régime socialisant
05:47que dans un régime libéral.
05:49Il y a quelque chose qui relève un peu de la NEP sous Lénine,
05:52la nouvelle politique économique.
05:54On avait fait un grand coup de socialisme
05:56et on constatait que le socialisme ne fonctionnait pas.
05:58On avait dégagé un espace pour l'entreprise privée
06:00pour donner un peu d'oxygène à la population,
06:03tout en sachant qu'on reviendrait au socialisme ensuite.
06:05Quelquefois, quand on entend la classe politique,
06:07on a cette impression que c'est un modèle d'économie
06:09relativement planifié, technocratique, étatiste.
06:12Et par ailleurs, il y a un secteur privé
06:14qu'on doit laisser vivre pour produire des richesses,
06:16qu'on doit laisser vivre pour produire les richesses,
06:19et non seulement les richesses que j'ajouterais
06:21pour donner l'énergie et la vitalité au pays,
06:23mais dès lors qu'il produit cette richesse,
06:25il faut la confisquer.
06:26Donc, d'une certaine manière,
06:27c'est une classe sociale esclavagisée, en quelque sorte,
06:31par un État social vorace et tout-puissant.
06:33Il y a une formule que l'on cite souvent liée à Giscard.
06:37Giscard disait dans les années 60-70
06:39qu'au-delà de 40% du PIB qui relève de la dépense de l'État,
06:45au-delà de 40%, c'est le socialisme.
06:48Aujourd'hui, nous sommes à 58% environ.
06:50Autre phrase qu'on peut citer,
06:52Gorbatchev, le dernier dirigeant de l'URSS,
06:55qui disait que la France est le seul pays communiste
06:57qui a réussi.
06:59Alors, je ne suis pas certain qu'on serait d'accord
07:01sur la réussite aujourd'hui.
07:02Mais, quoi qu'il en soit,
07:03il y a ce sentiment qu'on est dans un modèle
07:06qui a eu des moments libéraux,
07:08des capitalistes et tout ce qu'on veut,
07:10mais au final, on est dans une logique socialiste
07:12qui transforme fondamentalement
07:14la possibilité même de créer de la richesse
07:16et la liberté économique de chacun.
07:18Alors, j'ajoute, si on faisait une forme
07:20de sociologie économique française rapide,
07:22que verrons-nous?
07:24Il y a effectivement une caste
07:26d'oligarques très, très riches,
07:28d'hyper, méga, super riches
07:30qui existent vraiment,
07:32qui doivent négocier avec l'État en permanence.
07:34Il y a des classes d'oligarques qui parlent au pouvoir.
07:36Il y a une classe bureaucratique
07:38et celle-là est très puissante
07:40parce que ses privilèges dépendent
07:42d'une autre classe,
07:44la classe moyenne du privé pour l'essentiel,
07:46qui, elle, produit les richesses
07:48qui seront ensuite partagées.
07:50Et vous avez, au final, aussi une dernière classe,
07:52une classe d'assistés
07:54qui dépendent, eux aussi, de la redistribution.
07:56On peut presque dire
07:58qu'il y a un pacte en France
08:00entre la classe bureaucratique et les assistés
08:02pour sécuriser les classes moyennes
08:04qui, elles, travaillent pour qu'on redistribue
08:06la richesse qu'elles auront produite.
08:08Alors, la question qu'on peut se demander,
08:10je le disais, c'est est-ce qu'il y a encore la possibilité
08:12de demander, sans être indécent,
08:14un effort fiscal aux Français?
08:16Qu'on se pose la question,
08:18le simple fait que certains
08:20se posent la question en dit beaucoup
08:22sur leur déconnexion totale du commun
08:24des mortels, qu'ils se demandent
08:26« Mais où allez-vous trouver ces quelques centimes supplémentaires
08:28que vous voulez me prendre à tout prix,
08:30où pensez-vous les trouver? »
08:32Parce que l'État a une forme de génie
08:34quand vient le temps d'inventer de nouvelles taxes
08:36et de nouveaux impôts, et en dernière instance,
08:38il culpabilise le commun des mortels qui étouffe.
08:40Ça nous en dit beaucoup
08:42sur le rapport à l'argent
08:44dans une partie de la classe politique.
08:46La classe politique considère
08:48que votre argent ne vous appartient pas.
08:50Soyons sérieux. L'argent que vous gagnez,
08:52la plus grande part, il se donne le droit,
08:54au nom de ce qu'il appelle le bien commun,
08:56d'en prendre la plus grande part.
08:58C'est-à-dire que le bon et le brut
09:00en prennent très grande part d'abord et avant tout.
09:02Vous pourriez vous dire, au terme de cela,
09:04« Bon, le reste m'appartient. »
09:06Mais pas du tout, parce qu'ensuite,
09:08sur ce que vous dépensez, il y a une autre part,
09:10les taxes, ne l'oublions pas.
09:12Mais il y a aussi, imaginons, le reste.
09:14Vous pouvez vraiment faire ce que vous voulez.
09:16Mais pas du tout. Rendez-vous à la distributrice,
09:18allez dans votre cursale bancaire
09:20et dites « Je veux retirer en espèces
09:22un montant significatif. »
09:24On vous dira « Pourquoi? Y a-t-il une raison pour cela?
09:26Est-ce que je vous pose des questions sur votre vie privée? »
09:28Et non. Apparemment, ça relève
09:30du droit légitime de l'État
09:32de vous dire quelle part de votre argent
09:34vous pouvez utiliser chaque semaine
09:36et vous devez justifier si vous voulez
09:38récupérer votre propre argent.
09:40Donc, il ne vous appartient pas.
09:42Et si vous voulez, par exemple, le donner.
09:44Vous savez, il y a quelquefois, on peut donner un coup de main à quelqu'un
09:46pour faire un don. Ça, vous ne pouvez pas non plus.
09:48Ou alors, vous payez deux nouveaux impôts
09:50et le jour où vous mourrez, on vous en prend une bonne part
09:52et vous n'avez même pas le droit de le donner
09:54le jour où vous mourrez. Donc ça, dites-vous, votre argent
09:56ne vous appartient pas. Il vous est en quelque sorte prêté.
09:58On nous dira, je l'ai souvent
10:00entendu chez des gens « Oui, mais il y a moyen,
10:02surtout pour les gens plus aisés, d'avoir
10:04des fondations, des règles, des détours
10:06qui permettent de contourner les règles. »
10:08Et là, c'est une autre chose. Premièrement, c'est un privilège
10:10réservé aux très riches de pouvoir
10:12effectivement contourner les règles. Et si vous êtes
10:14par ailleurs obligé d'avoir un système
10:16de contournement des règles pour contourner
10:18légalement les règles, c'est que vous vivez
10:20dans une forme d'arbitraire étatique.
10:22Votre argent ne vous appartient pas.
10:24Est-ce que votre épargne vous appartient?
10:26Pas du tout. Votre épargne vous appartient
10:28potentiellement, mais il se pourrait que demain,
10:30il ne vous appartienne plus. C'est la fameuse loi
10:32Sapin 2 dont on a beaucoup parlé.
10:34Imaginons des circonstances qui pourraient venir.
10:36Par exemple, un choc avec la Russie.
10:38Manifestement, ça traînait dans l'actualité il y a quelque temps.
10:40On pourrait dire l'effort de guerre
10:42ou l'effort de réarmement, mais peut-être demain
10:44l'effort climatique. Et pourquoi pas demain l'effort
10:46pour éviter la sortie de l'Union européenne
10:48de tel ou tel pays. Exige
10:50qu'on saisisse une partie significative
10:52de votre épargne. On vous promet de le rembourser
10:54dans les trois prochains siècles. Ne vous inquiétez pas.
10:56Donc, on peut saisir une partie de votre épargne.
10:58Votre épargne ne vous appartient pas potentiellement.
11:00On peut le saisir potentiellement.
11:02Ce n'est pas un détail.
11:04Autre élément qui est important, le culte
11:06de la gratuité. Ça, c'est fascinant. Chaque fois
11:08qu'on entend qu'il y a tel service
11:10public qui est gratuit, tel HLM
11:12ou tel truc qui est subventionné.
11:14Les trucs gratuits, ça n'existe pas. Pas en ce monde.
11:16Peut-être dans le prochain, mais pas dans ce monde.
11:18Si ce n'est pas gratuit, quelqu'un paye.
11:20Et soyez certain d'une chose, si vous avez l'impression
11:22d'avoir la main sur la gorge qui vous étouffe,
11:24c'est vous qui payez. Donc, les services,
11:26que ce soit des politiques sociales les plus généreuses,
11:28les plus inspirées, les plus idiotes, les plus imbéciles,
11:30quelles qu'elles soient, bonnes ou mauvaises,
11:32rien n'est gratuit. Et vous finissez
11:34toujours par payer. J'ajoute
11:36qu'avec le système migratoire,
11:38le non-système ou l'insystème
11:40migratoire qu'il y a en France, en ces matières,
11:42il est possible très facilement d'avoir
11:44accès à des ressources considérables
11:46sans avoir contribué à leur construction.
11:48Le commun des mortels peut se sentir
11:50exploité. Le rapport aux riches,
11:52en guillemets. Sachez, soit dit en passant,
11:54que pour l'État, vous êtes riches très rapidement.
11:56En tous les zozos, il y en a quand même quelques-uns
11:58qui disent « Faites payer les riches ! »
12:00La plupart du temps, ils oublient que ça va leur tomber sur la tomate eux aussi.
12:02Parce que l'État considère que vous êtes riches
12:04avec très peu d'argent. Cela dit,
12:06il y a cette idée que dès que vous avez un peu de prospérité,
12:08dès que vous avez un peu de richesse, ou vous en avez beaucoup,
12:10ça ne vous appartient pas. Vous ne l'avez pas
12:12créé par votre travail, par vos efforts.
12:14Vous avez, en quelque sorte, fraudé la société.
12:16Dès lors, il est légitime que l'État
12:18reprenne sa part, parce que la richesse
12:20des uns n'est rien d'autre que la pauvreté des autres.
12:22C'est un calcul économique très
12:24limité, mais c'est le calcul qui
12:26commande chez plusieurs.
12:28Dernier élément, et là je mettrais le...
12:30J'étais plutôt consensuel jusqu'à présent.
12:32Un dernier élément, ce qui
12:34me frappe, c'est le rapport au
12:36fameux culte du CNR, le Conseil National
12:38de la Résistance. La libération de la France
12:40est la plus belle des choses qui a pu avoir lieu au XXe siècle.
12:42Une libération, c'est formidable.
12:44Je note, cela dit, que les communistes ont été capables,
12:46avec le CNR, pas seulement des communistes, mais en partie,
12:48de s'emparer de la libération
12:50et de dire que la vraie libération de la France culmine
12:52dans le socialisme. Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on voit ?
12:54On voit des gens qui considèrent que c'est trahir
12:56l'esprit de la France, trahir l'esprit de la libération
12:58et presque être pétainistes que d'exiger un peu
13:00de libéralisme économique. Voyons tout cela.
13:02Les paramètres
13:04du débat économique nous échappent dans le débat
13:06public.
13:08Vous parlez de lutte des classes, Mathieu.
13:10On n'est pas à ce point imprégné de marxisme.
13:12Mais le fait est
13:14qu'il y a une forme de lutte des classes. Je dirais d'ailleurs
13:16que les marxistes
13:18n'ont pas inventé la lutte des classes.
13:20On en a perdu le sens avec eux.
13:22La lutte des classes, ce n'est pas seulement les méchants
13:24capitalistes et les gentils travailleurs.
13:26La lutte des classes, aujourd'hui, est complètement déformée.
13:28Cela ne correspond pas à l'activité économique réelle.
13:30La lutte des classes, aujourd'hui, à bien des égards,
13:32si on veut utiliser ce concept, c'est le choc
13:34entre une classe bureaucratique,
13:36une classe bureaucratique qui vampirise
13:38les ressources collectives pour entretenir
13:40ses privilèges, pour entretenir ses positions,
13:42pour consolider
13:44son pouvoir sur la société,
13:46et le commun immortel qui n'a d'autre choix
13:48que de payer.
13:50Et de ce point de vue, cette classe bureaucratique
13:52est un obstacle démocratique.
13:54Pourquoi? Parce que cette classe bureaucratique
13:56considère que dès que vous remettez en question
13:58ses privilèges, en fait, vous remettez
14:00en question le bien commun parce qu'elle croit se confondre
14:02avec le bien commun. Et le génie
14:04de sa rhétorique, ça consiste à nous dire
14:06que si vous critiquez nos privilèges,
14:08si vous critiquez nos fonctions, les millions,
14:10enfin, les millions de planques, les millions de postes,
14:12les millions de privilèges distribués, le multiétagé
14:14administratif qui existe en ce pays,
14:16eh bien, si vous le remettez en question,
14:18vous remettez en question les biens sociaux fondamentaux
14:20que sont la santé et l'éducation.
14:22De cette manière, on cherche à écraser
14:24les intérêts des producteurs, des travailleurs,
14:26en quelque sorte. On dissimule ça
14:28derrière une rhétorique du bien commun.
14:30Les révoltes fiscales traversent
14:32l'histoire de France. Ne sommes-nous pas
14:34condamnés à en connaître une nouvelle?
14:36C'est possible. C'est possible.
14:38Enfin, j'en nomme deux, et peut-être la troisième.
14:40Le poujadisme, alors, je sais, c'est mal dit,
14:42le poujadisme méchant, pas fin, genre pas gentil,
14:44mais au-delà des vraies scories, au-delà
14:46des vrais dérapages qui avaient lié dans ce mouvement,
14:48c'est une protestation assez vitale,
14:50le poujadisme, en son temps, pour dire, en l'instant,
14:52l'État veut se mêler de tout, l'État
14:54veut s'emparer de tout, l'État veut
14:56nous dire comment faire, veut tout
14:58encadrer, réglementer,
15:00spolier nos richesses. Donc, laissons de côté
15:02le folklore de la chose, c'était une révolte
15:04fiscale qui ne disait pas son nom et qu'on a
15:06injustement diabolisé intégralement.
15:08Les gilets jaunes, c'était
15:10une taxe sur l'essence, mais au-delà de ça,
15:12c'était cette idée, en l'instant, notre moyen
15:14de transport, ça doit nous coûter
15:16encore plus cher pour avoir un peu de liberté
15:18de mouvement et nous rendre
15:20sur notre lieu de travail,
15:22nous déplacer minimalement. Donc,
15:24révolte fiscale, on l'a un peu oublié.
15:26S'il y a une prochaine révolte fiscale, peut-être viendra-t-elle
15:28si l'idée se confirme de vouloir un jour
15:30fisquer l'épargne.
15:32Très intéressant,
15:34cette analyse de planter le décor
15:36et on va continuer à en parler de ce sujet.
15:38Qui paye ? Vous le disiez,
15:40Mathieu, quelqu'un paye.
15:42Quelqu'un paye. Qui est ce
15:44Nicolas qui est le symbole
15:46du payeur de celui
15:48à qui l'Etat
15:50fait les poches ?
15:52Nicolas, c'est l'histoire d'une antonomase.
15:54Vous savez, l'antonomase, c'est une figure distille
15:56qui consiste à faire d'un nom propre
15:58un nom commun. Alors, qui est Nicolas ?
16:00Ce n'est pas Nicolas le fils de Sylvie Vartan,
16:02ce n'est pas le petit Nicolas de Goscinny,
16:04ce n'est pas Saint-Nicolas,
16:06ce n'est pas Nicolas Sarkozy,
16:08Nicolas Dupont-Aignan, Nicolas Maillard-Rossignol,
16:10vous savez, le maire de Rouen, on en parle beaucoup en ce moment,
16:12ni Nicolas de Morand, mais c'est un peu tout ça à la fois
16:14parce que c'est un prénom français très populaire
16:16et qui a notamment
16:18atteint un pic dans les années 80.
16:20Aujourd'hui, les Nicolas des années 80,
16:22ils sont quadrasénaires
16:24et ils symbolisent de façon assez limpide
16:26le contribuable moyen,
16:28actif, solvable,
16:30identifiable, avec une adresse
16:32stable, souvent chargée de famille
16:34et donc corvéable à merci, pressurisé
16:36par les impôts.
16:38Alors évidemment, parmi tous ces impôts, le plus implématique,
16:40c'est l'impôt sur le revenu, qui représente 25%
16:42des recettes de l'État,
16:44qui est très concentré sur les Nicolas.
16:46Seuls 44,2%
16:48des contribuables sont
16:50imposés et sur cette population,
16:5210% des foyers
16:54les plus aisés, ça quitte de 75%
16:56l'addition.
16:58C'est quand même beaucoup. Alors Nicolas, on peut
17:00aussi le définir par un anthropomorphisme,
17:02c'est le dindon de la farce,
17:04c'est la vache allée, c'est la fourmi
17:06auprès de laquelle la cigale vient
17:08mendier, c'est le mouton
17:10qui se laisse manger, c'est la laine sur le dos, mais parce qu'en fait,
17:12il n'a pas trop de choix, il voudrait bien faire autrement,
17:14c'est pas cher, c'est Nicolas qui paie.
17:16Alors l'expression, j'ai essayé de faire
17:18une généalogie, si les gens
17:20ont d'autres informations, qui me les donnent.
17:22J'ai interrogé les uns et les autres, c'est né sur les réseaux
17:24sociaux en 2020,
17:26sur un compte, donc X,
17:28nommé Sidounours,
17:30puis ça a été repris
17:32par un certain Bouliboulibouli,
17:34près de 100 000 abonnés,
17:36et l'expression revient régulièrement
17:38dès qu'il s'agit de gabegies d'argent
17:40public. Et en octobre
17:422023, il crée le compte X,
17:44Nicolas qui paie
17:46avec le slogan « Je suis Nicolas ».
17:48Et fin avril, on a
17:50le député UDR
17:52des Bouches-du-Rhône, Zéro Verni,
17:54qui utilise l'expression à l'Assemblée.
17:56Il s'écrit « Nicolas paie,
17:58il paie ses impôts, ses taxes,
18:00sans fraude, sans combine, et l'État le presse
18:02toujours plus, même lui commence à fatiguer ».
18:04C'est un fait. Et ce qui est assez drôle,
18:06c'est que j'ai vu la scène
18:08retransmise
18:10par la chaîne
18:12parlementaire, et on voyait que
18:14tout le monde comprenait. Il y avait
18:16Yael Braun-Pivet, Améline
18:18Manchalin, tout le monde connaît Nicolas.
18:20Nicolas est passé dans
18:22le langage courant.
18:24Êtes-vous Nicolas ?
18:26Dites-nous, on marque une pause.
18:28On revient sur ce profil
18:30de Nicolas, Nicolas qui paie.
18:32Vous disiez tout à l'heure « qui paie ».
18:34On a son nom, on a son profil.
18:36Hashtag Face à l'info, c'est Nicolas.
18:38A tout de suite.
18:42Les Français sont inquiets.
18:4480% des Français se disent
18:46préoccupés par la situation de la dette
18:48et du déficit. C'est un sondage Odoxa
18:50du 6 février 2025.
18:52Donc on s'installe ce soir
18:54pour parler de ce sujet, d'autant plus que François Bayraud
18:56a déclaré il y a qu'il faut que
18:58les Français fassent des efforts.
19:00Et le calendrier est là. Il faudra peut-être qu'on parle
19:02aussi du calendrier, parce que
19:04en juillet, il faudra déjà qu'on ait un plan.
19:06Revenons sur « qui paie ».
19:08« Qui paie », on a dit Nicolas.
19:10Merci pour vos hashtags.
19:12Hashtag Nicolas qui paie.
19:14On va aller plus loin.
19:16Est-ce que ceci ne peut pas
19:18même susciter un certain
19:20conflit de génération ?
19:22Oui, vous avez absolument raison.
19:24Pour remettre en situation,
19:26Nicolas, c'est le cocu battu, mais pas content.
19:28De moins en moins content, parce qu'il y a toujours plus
19:30d'impôts, mais toujours moins de services publics.
19:32D'aucuns
19:34comparent Nicolas au fameux Afuera
19:36de l'argentin milléhime.
19:38En réalité, Nicolas n'est pas nécessairement
19:40par essence libertarien.
19:42Il n'a plus de devoir dans un pays
19:44en plein effondrement, payer deux fois.
19:46L'école, par exemple.
19:48Ses impôts financent l'école publique.
19:50À un moment, quand vraiment c'est la catastrophe,
19:52tant sur le plan du niveau que de la sécurité,
19:54de tout ce qu'on veut,
19:56il exfiltre son enfant et le met
19:58dans une école privée, qui par ailleurs
20:00coûte moins cher que l'école publique
20:02de façon absolue.
20:04Puisque son argent est jeté
20:06par les fenêtres, il préfère désormais
20:08le flécher,
20:10préférer, devrais-je dire,
20:12vers des entreprises privées.
20:14Pourquoi cela peut susciter un conflit de génération ?
20:16En tout cas, une incompréhension.
20:18C'est très simple à comprendre.
20:20Il y a un sondage Odoxa
20:22du mois de juin dernier qui montre que 56%
20:24des Français pensent que
20:26leur situation sociale est moins bonne que
20:28celle de leurs parents au même âge.
20:30Et 67%
20:32pensent que leurs enfants vivront
20:34moins bien qu'eux.
20:36Or, chaque génération a cette idée
20:38de porter sa pierre à l'édifice,
20:40de servir un peu d'escabeau à la génération suivante.
20:42Donc là,
20:44c'est la preuve que l'ascenseur social
20:46est cassé.
20:48On dit souvent qu'il est en panne. Non.
20:50S'il était en panne, on resterait tous au même niveau.
20:52Là, c'est un ascenseur social qui est descendant.
20:54Ce n'est plus un ascenseur, ça s'appelle un toboggan.
20:56Un toboggan social.
20:58C'est vrai que Nicolas
21:00peut s'imaginer, et ça revient souvent,
21:02que ses parents,
21:04sur les réseaux sociaux, on les appelle volontiers
21:06de façon ironique, Bertrand et Chantal,
21:08étaient plus riches que lui.
21:10Et que donc, ils devraient mettre
21:12la main au portefeuille et réduire
21:14leur retraite pour participer à l'effort national.
21:16Mais pour cette même génération
21:18communément appelée de façon un peu
21:20péjorative, disons-le, les boomers,
21:22outre qu'à titre individuel, c'est quand même
21:24un regard collectif, il y en a quand même un paquet
21:26qui ne sont pas très riches. Le minimum vieillesse,
21:28il n'est pas très haut.
21:30Et puis, ils ont l'impression que cette demande est injuste,
21:32parce qu'ils ont toujours joué les règles du jeu.
21:34Et ils se demandent pourquoi
21:36on changerait ces règles au moment où
21:38ils arrivent, par exemple, à la retraite.
21:40Alors, tout au plus, Nicolas peut-il
21:42reprocher à cette génération,
21:44alors, encore une fois, c'est collectif,
21:46parce que moi, je connais plein de boomers,
21:48entre guillemets, qui ont, comment dire,
21:50ramé à contre-courant,
21:52d'avoir fait
21:54de mauvais choix électoraux. Voilà, ça, c'est peut-être
21:56le cas. Parce qu'en réalité, on parle
21:58de la période pompidolienne.
22:00Et celle qui a suivi
22:02comme d'un âge d'or,
22:04ce n'était pas nécessairement un âge d'or,
22:06c'était plutôt qu'on était en haut du toboggan.
22:08C'est sûr, on se sent mieux en haut qu'en bas.
22:10Et donc, en réalité, c'était le moment
22:12de la désindustrialisation. C'était le moment
22:14des grands choix
22:16sur l'immigration, sur le libéralisme
22:18globalisé, triomphant
22:20à la mondialisation, heureuse.
22:22Et puis, disons-le, de beaucoup
22:24d'utopies humanistes. Et Nicolas
22:26a pu avoir, à un moment, l'impression
22:28même que ses parents, pris dans
22:30un élan d'humanisme de gauche,
22:32préféraient le lointain à leur
22:34prochain, c'est-à-dire ceux qui
22:36venaient de l'extérieur de la
22:38France à leurs propres enfants.
22:40Alors, de fait, parfois,
22:42il y a une génération qui peut en vouloir
22:44à une autre. Alors, que peut
22:46surveiller Nicolas dans les mois qui
22:48viennent s'il ne veut pas se faire une nouvelle
22:50fois voix ? Oui, voilà, exactement.
22:52Que peut-il surveiller ? Par exemple,
22:54il va y avoir les municipales.
22:56C'est intéressant de voir
22:58le sur-endettement de sa ville. Alors, moi,
23:00sur Boulevard Voltaire, nous avons mis
23:02en ligne une carte
23:04qui permet de voir
23:06si votre ville est
23:08sur-endettée ou pas.
23:10Votre ville est-elle une championne du sur-endettement ?
23:12Le 6 mai dernier, le gouvernement a
23:14organisé une conférence pour demander aux territoires
23:16de, comme on dit, pour faire chic,
23:18pour éviter les élus locaux à serrer la ceinture.
23:20Alors, il faut être honnête, la dette des
23:22communes, elle pèse quand même de façon assez
23:24marginale sur la dette publique française.
23:26C'est-à-dire qu'elle n'a pas le droit
23:28d'emprunter pour ses frais
23:30de fonctionnement.
23:32Donc, de fait,
23:34elle ne peut investir que ce qu'elle a
23:36réussi à économiser.
23:38C'est ce qui se passe dans les ménages ordinaires,
23:40sauf que l'État ne fait pas cela.
23:42Donc, c'est intéressant de voir ce que fait
23:44chaque ville, parce que c'est important
23:46aussi qu'ils n'investissent pas dans des
23:48ronds-points moches. Vous savez, ça a été la folie
23:50à un moment dans les projets
23:52pharaoniques de l'État.
23:54Donc, ça, c'est vraiment un conseil
23:56qu'on peut donner
23:58à Nicolas.
24:00Et puis, surtout, il faut qu'il s'intéresse
24:02à sa taxe d'habitation, parce qu'on lui a dit
24:04– ça, c'est toujours municipal –
24:06que la taxe d'habitation avait été supprimée.
24:08Alors, déjà, ce qui est un peu curieux, c'est
24:10qu'on l'a laissée pour les résidences secondaires.
24:12C'est-à-dire que, moins vous habitez d'un coin,
24:14moins vous profitez des services publics.
24:16Par exemple, moins vous profitez de l'école,
24:18quand vous n'habitez pas sur place.
24:20C'est l'exemple phare. Et bien, plus vous payez
24:22de taxe d'habitation. Donc, ça, c'est quand même
24:24magique. Et ça donne quand même une idée
24:26de l'état d'esprit dont parlait Mathieu tout à l'heure.
24:28C'est-à-dire qu'en fait, on considère que si vous avez
24:30une résidence secondaire, et bien,
24:32si vous avez deux biens, c'est que forcément,
24:34vous êtes riches. Et donc, forcément, vous pouvez mettre
24:36la main au portefeuille. Donc, cette suppression
24:38de la taxe d'habitation a conduit à une
24:40explosion de la taxe foncière,
24:42qui a vraiment flambé en dix ans.
24:44Et maintenant, on commence à nous dire
24:46« Ah, peut-être qu'on ne va pas
24:48remettre la taxe d'habitation. »
24:50On nous dit « Non, non, on ne va pas le remettre. »
24:52Il y avait Catherine Vautrin en 2024
24:54et François Rebzamen, son successeur
24:56au ministère de l'Aménagement du Territoire.
24:58On dit « On ne va pas remettre cette taxe d'habitation,
25:00mais il faut renouer le lien
25:02entre les collectivités et les citoyens. »
25:04Déjà, je trouve que ce n'est pas un lien extraordinaire, les impôts.
25:06Il me semble qu'il y a d'autres liens.
25:08Donc, il faudra une contribution modeste.
25:10Et là, Nicolas,
25:12il peut faire attention.
25:14Parce qu'on sait ce qui se passe quand on parle
25:16de modestie en matière fiscale.
25:18On l'a vu avec les CSG.
25:20C'est-à-dire qu'on commence par créer le principe.
25:22Puis après, on pousse délicatement le curseur.
25:24Au début, ça commence tout en bas.
25:26Et après, évidemment, ça explose.
25:28Donc, à surveiller si...
25:30Vous voyez, on connaît l'expression
25:32« gros gens comme de vent »
25:34si Nicolas ne veut pas devenir
25:36« gros Nicolas comme de vent ».
25:38Ce qui l'est déjà un peu, d'ailleurs.
25:40Hashtag « Face à l'info, je suis Nicolas ».
25:42C'est incroyable, tous les messages
25:44qu'on reçoit sur « je suis Nicolas »,
25:46« mon mari et moi, nous sommes profession libérale ».
25:48C'est impressionnant.
25:50Continuez « je suis Nicolas »
25:52parce que nous allons continuer à parler avec Nicolas.
25:54En tout cas, de Nicolas, ce soir.
25:56On va faire une petite parenthèse
25:58pour la chronique de Marc.
26:00Et on revient avec Charlotte sur Nicolas.
26:02Et on reviendra avec notre invité Agnès Verdier-Moulinier
26:04dans un instant sur Nicolas.
26:06Et puis surtout, quelles solutions
26:08pour passer concrètement à l'action.
26:10Marc Menon, nous allons voir aussi ce soir avec vous
26:12comment des femmes ont été agressées, frappées
26:14en pleine rue, à Paris, sans que personne
26:16ne lève le petit doigt. Au nom de quoi ?
26:18Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi ?
26:20– Place de la République, hier.
26:22Il y a deux grandes places.
26:24Quand on n'est pas content à Paris,
26:26c'est soit la Bastille, soit la République.
26:28– Et de gauche.
26:30Et de gauche.
26:32– Et de droite, ils font quoi ?
26:34Et de droite, quand ils sont de droite, ils font quoi ?
26:36– Ils paient les impôts.
26:38– Oui, ça c'est sûr, on l'avait compris, Mathieu.
26:40Non mais Charlotte, je veux poser une question, vraiment.
26:42– Non mais en général, les manifestations sont ailleurs.
26:44C'est vrai que la République et la Bastille, c'est…
26:46– Ah oui, ils ne manifestent pas beaucoup.
26:48– Il y a l'annexe…
26:50– Trocadéro.
26:52– Trocadéro, c'est vrai.
26:54– Sinon, il y a l'annexe et la place de la nation.
26:56– Excusez-moi, Marc.
26:58Quelque reste historique, finalement.
27:00– Bon, au revoir, c'était ma question.
27:02– Non mais c'était des coups de pied,
27:04des incroyables qu'il s'est passé.
27:06– Alors donc, hier, on a d'abord
27:08une manifestation de gauche
27:10qui donne raison, même,
27:12de la gauche ultra,
27:14qui donne raison, donc,
27:16à Charlotte.
27:18C'est…
27:20Il y a deux mouvements.
27:22Le premier, la Jeune Garde,
27:24et le mouvement Urgence Palestine.
27:26Ils se donnent rendez-vous à la République.
27:28Pourquoi ? Eh bien, en faveur des EQTF.
27:30Il faut supprimer les EQTF.
27:32Il y a trop de gens
27:34qui sont en détresse,
27:36qui sont victimes de décisions administratives,
27:38puisque, rappelons, c'est avant tout
27:40une décision administrative,
27:42que c'est inhumain, et il faut supprimer cela.
27:44– Oui, donc c'est le moment de supprimer
27:46la décision de donner le EQTF.
27:48– Voilà. Au passage, n'oublions pas
27:50que la Jeune Garde, depuis maintenant
27:52quelques jours,
27:54est sous menace de dissolution
27:56du ministre de l'Intérieur,
27:58Bruno Retailleau.
28:00Il faut dire qu'elle s'est rendue coupable
28:02de nombreuses fois de grandes violences.
28:04– Ça fait longtemps que tout le monde attend.
28:06– Elle a été fondée en 2018 par Raphaël Arnault,
28:08qui est devenu depuis député,
28:10et les filles sont plutôt
28:12en bon copinage ensemble.
28:14On a même vu à l'été 2023
28:16une réunion,
28:18vous savez ces fameux camps d'été,
28:20où Mélenchon, Bompard,
28:22Sébastien Delegue
28:24se sont donnés rendez-vous
28:26pour les soutenir.
28:28Alors, hier, que se passe-t-il ?
28:30On a des jeunes femmes d'un mouvement
28:32qui s'appelle Nemesis.
28:34Nemesis, il faut nous arrêter deux secondes.
28:36Ce sont des femmes
28:38qui sont, malheureusement,
28:40victimes des outrages
28:42du temps, qui lorsqu'elles mettent
28:44une mini-jupe, éventuellement,
28:46elles se font bousculer, on les rappelle
28:48alors, n'oubliez pas ce que l'on a vécu
28:50la semaine dernière, avec cette jeune
28:52fille qui veut prendre le bus, et le
28:54chauffeur qui dit, va te
28:56rhabiller, sinon tu montes pas dans mon bus,
28:58et il s'en va. Et ces jeunes
29:00femmes-là, donc, sont en guerre
29:02contre le féminisme,
29:04le féminisme qui s'est
29:06radicalisé, et qui estime
29:08que c'est la liberté
29:10d'aller voiler, que c'est la liberté
29:12de ne plus être dans l'égalité
29:14homme-femme, etc.
29:16Et depuis donc, elles partent du
29:18principe qu'il nous faut
29:20revisiter le féminisme,
29:22non pas sous cette pression
29:24du wokisme, mais simplement
29:26sur la logique d'une femme
29:28qui désire être libre,
29:30qui d'ailleurs ne se veut pas comme une victime,
29:32elles disent dans leur charte,
29:34la civilisation n'a pas
29:36réduit les femmes à être
29:38des objets. La France,
29:40comme l'Europe, ont permis
29:42c'est le berceau
29:44de leur épanouissement, bah oui,
29:46parce qu'il faut quand même rappeler
29:48que ce sont dans nos pays, en particulier
29:50en France, que l'on a vu
29:52émerger la possibilité
29:54pour les femmes, dès le début du 20ème
29:56siècle, à aller sur les plages,
29:58d'abord bien calfeutrées dans des vêtements,
30:00et au fur et à mesure, elles les ont
30:02essémées sur le sable, ces vêtements,
30:04et enfin, elles ont pu apparaître,
30:06après la guerre, en monokini,
30:08et puis il y a eu la minijupe des années 60.
30:10Et elles vivent
30:12la manifestation d'hier
30:14en souffrance. Pourquoi ?
30:16Bah parce que, on sait
30:18dans l'actualité, on en parle souvent ici,
30:20que malheureusement,
30:22pas tous, mais
30:24un certain nombre d'OQTF
30:26se sont rendues responsables
30:28d'agressions sur des femmes,
30:30et elles estiment que c'est
30:32intolérable que l'on puisse
30:34défendre ce statut
30:36sans faire en sorte
30:38d'intégrer ce dont
30:40elles sont victimes au quotidien. Alors,
30:42elles viennent en contre-manifestation,
30:44mais elles ne viennent pas en gros bras. Et que se passe-t-il
30:46à ce moment-là ? On leur dit
30:48dégage, et on commence
30:50à les frapper. Voilà donc
30:52la situation.
30:54C'est une habitude de la
30:56jeune garde, et apparemment,
30:58ces gens ne veulent pas admettre,
31:00alors qu'ils se veulent
31:02soi-disant humanistes, que la femme
31:04puisse exister en toute
31:06liberté, telle que,
31:08disons, notre civilisation
31:10leur en avait fait la promesse au fil
31:12du temps. Ce sont des conquêtes
31:14inouïes qu'elles avaient réussi
31:16à gagner, et qui aujourd'hui
31:18sont plus que contestées par la
31:20réalité des faits. Voilà
31:22où nous en sommes, et avec
31:24des violences qui ont touché
31:26également des journalistes qui les
31:28accompagnaient. Merci infiniment
31:30mon cher Marc. Défense des femmes,
31:32à partir du moment où on met une étiquette,
31:34vous perdez votre statut de femme,
31:36et vous pouvez être frappée librement.
31:38Revenons à notre Nicolas.
31:40Merci beaucoup pour vos nombreux messages,
31:42puisqu'on a une émission dédiée
31:44principalement à ce...
31:46Appelons-la Nicole, pour faire le lien.
31:48À la gravité
31:50de la situation
31:52des dépenses en France. On parle souvent
31:54en France d'ailleurs, Charlotte,
31:56Mathieu en a parlé tout à l'heure, de notre état
31:58social. Mais sans savoir
32:00vraiment ce que c'est, ce qu'il recouvre
32:02précisément, à l'heure d'imaginer
32:04des économies, on en parlera dans un instant,
32:06certains remettent ce sujet sur la
32:08table. Pourquoi ? C'est vrai qu'on voit
32:10pas exactement ce qu'il recouvre, et c'est de manière
32:12générale avec les dépenses de l'État,
32:14il y a une opacité qui est
32:16sinon créée volontairement, en tout cas entretenue
32:18de manière absolument évidente.
32:20Et c'est cette question qui revient, notamment depuis le
32:22mouvement des gilets jaunes, de savoir où passe notre
32:24argent concrètement. C'est-à-dire que les services
32:26publics reculent, l'État
32:28est devenu impuissant
32:30en toutes choses, et n'a que
32:32la réponse budgétaire comme réponse en général.
32:34L'analyse ne se fait que sur le terrain du manque
32:36de budget, et pourtant nous sommes champions
32:38des prestations sociales. Donc il y a une équation
32:40que personne n'arrive à résoudre, au-delà
32:42des questions, des différences
32:44de regard, on va dire, sur la politique
32:46économique. Donc on finit
32:48tous par se demander
32:50comment résoudre cette équation,
32:52et on le voit depuis Michel Barnier
32:54jusqu'à aujourd'hui, c'est omniprésent, évidemment,
32:56dans les préoccupations
32:58du Premier ministre. Alors
33:00certains, la réponse, et notamment
33:02qu'on voit à gauche, de
33:04manière assez évidente, certains voudraient
33:06augmenter les recettes. C'est assez simple,
33:08quand vous avez un problème d'argent, soit
33:10vous augmentez les recettes, soit vous baissez les dépenses.
33:12Tout le monde gère un budget
33:14dans sa vie, donc certains voudraient encore
33:16augmenter les recettes.
33:18Mais au-delà de la lecture idéologique du sujet,
33:20le constat s'impose aussi
33:22aux gens qui veulent augmenter les recettes.
33:24Comment se fait-il que nous soyons les champions du prélèvement
33:26et que nous ayons que cette réponse
33:28à la bouche ? Il y a quand même une question
33:30qui s'impose également à eux
33:32et qui doit être prise en considération
33:34dès lors qu'il y a un minimum
33:36d'honnêteté, on va dire, dans la manière
33:38d'aborder le sujet. Par ailleurs,
33:40la France Insoumise, pour ne pas la citer, qui ne parle
33:42que d'augmenter les recettes
33:44comme réponse à cette situation, avait sauté
33:46sur le mouvement des gilets jaunes.
33:48Mais il faut comprendre une chose, c'est quand vous voulez
33:50augmenter les recettes par la taxe,
33:52par la taxe vous appauvrissez
33:54ceux à qui vous voulez
33:56aider socialement, potentiellement.
33:58Parce que les gilets jaunes, en l'occurrence, étaient des gens qui ne voulaient pas
34:00une taxe de plus. Donc cette équation aussi
34:02va falloir la résoudre à un moment. Parce que
34:04en effet, pour
34:06augmenter la gratuité, il faut trouver
34:08de l'argent dans les poches, en général, de ceux qu'on prétend
34:10défendre par l'imposition de l'état
34:12social. C'est quand même une équation
34:14compliquée. Alors,
34:16de l'autre côté, on se dit qu'il faut
34:18baisser les défenses. Et il est devenu
34:20assez naturel ces derniers temps,
34:22et d'ailleurs ça a saturé
34:24le débat, enfin ça a
34:26saturé, non j'exagère, mais ça a été très présent
34:28dans les débats, c'est les
34:30idées d'économie ici et là. Donc on a
34:32le train de vie des élus, ça revient très souvent,
34:34la question des agences de l'État, le développement
34:36par exemple à l'étranger,
34:38beaucoup de sujets qu'on a d'ailleurs abordés
34:40ici, et qui,
34:42en général, partent du principe qu'on a
34:44identifié des dispositifs inutiles,
34:46ça semble être des économies
34:48évidemment intéressantes.
34:50Nous avons raison de le faire, surtout
34:52quand les dépenses sont
34:54par principe discutables.
34:56Quand une dépense n'est pas légitime,
34:58quel que soit son montant, la
35:00question de sa suppression, évidemment, se pose
35:02légitimement. Mais nous constatons aussi
35:04qu'en additionnant tous ces montants-là,
35:06il reste un éléphant
35:08au milieu de la pièce,
35:10qui représente 50%
35:12des dépenses de l'État, c'est
35:14évidemment cet État social.
35:16Vous l'avez dit tout à l'heure,
35:18les retraites, c'est 25% des dépenses
35:20de l'État, et la maladie,
35:22le soin, c'est 20% des dépenses
35:24de l'État. Donc évidemment, c'est une question
35:26qui se pose, encore une fois, sans même préjuger de la
35:28réponse, évidemment qu'il est important de
35:30se pencher dessus. Et c'est plus difficile
35:32à discuter, pourquoi ? Parce que
35:34le principe n'est pas contestable
35:36de la même manière, par exemple, qu'une agence,
35:38une énième agence de l'État, dont on ne sait
35:40pas quel est son rôle, et dont on ne sait pas
35:42quel est son métier, et son travail
35:44quotidiennement. C'est sûr que le principe
35:46est moins discutable en soi,
35:48plus difficile à discuter en tout cas,
35:50et que son déploiement est extrêmement
35:52flou. Et là, pour le coup,
35:54Mathieu le disait tout à l'heure, c'est
35:56soit vous êtes pour, soit vous êtes contre. C'est idiot,
35:58parce que déjà, pour le principe, le principe
36:00a énormément changé depuis. Le
36:02déploiement, par exemple, de la Sécurité sociale n'a plus
36:04rien à voir avec ce qu'il était initialement.
36:06Donc, on est pour quoi ? Contre quoi ?
36:08On ne sait pas très bien, et voilà notre
36:10opacité. Voilà, et
36:12voilà notre opacité entretenue.
36:14Et, à la base, il y a l'idée
36:16de promettre à chaque Français
36:18que sa subsistance et celle de sa famille seront
36:20assurées, s'il n'est pas capable
36:22de le faire. C'est ça le principe.
36:24Vous voyez bien qu'au fil des années, on a eu une
36:26extension infinie des droits
36:28qui étaient remboursés par la Sécurité
36:30sociale, en même temps qu'un changement
36:32démographique, notamment un vieillissement,
36:34un vieillissement
36:36dont on parle beaucoup ces derniers temps,
36:38et une incertitude économique.
36:40Et, en plus de ça, vous ouvrez les frontières
36:42dans lesquelles s'exerce votre générosité.
36:44Tout ça mis ensemble,
36:46évidemment, ça devient
36:48compliqué, sans compter que
36:50le système repose très largement sur la taxation
36:52du travail, et que le travail, lui aussi,
36:54connaît une crise sans précédent,
36:56enfin, sans précédent depuis quelques décennies maintenant,
36:58mais une vraie crise dans la longueur.
37:00Donc, quand vous étendez
37:02des droits, que vous revendiquez la
37:04gratuité, nécessairement, la facture
37:06s'alourdit. C'était évidemment une équation
37:08qui était encore prévisible, comme toutes les
37:10équations que nous étudions depuis
37:12quelques temps, et les dépenses sociales,
37:14c'était, en 2022, 849
37:16milliards d'euros en France.
37:18Donc, quand on cherche
37:20à savoir comment est-ce que l'État dépense son
37:22argent, comment est-ce qu'il le récupère, si vous voulez,
37:24comment est-ce qu'il le dépense, il est absolument
37:26impossible de ne pas voir que, un,
37:28ses dépenses ont doublé en 20 ans,
37:30et que, deux, elles atteignent
37:32une somme qui nécessite de se
37:34pencher dessus.
37:36Première position des dépenses
37:38de protection sociale en Europe. Alors,
37:40Charlotte, on peine parfois à comprendre
37:42ce que cela représente, en effet, et comment
37:44le comparer aux pays autour de nous.
37:46Alors, c'est vrai que toute comparaison
37:48avec les systèmes extérieurs, il y a beaucoup
37:50de données qui rentrent en compte, ça a toujours ses limites,
37:52mais on peut constater, avec des pays
37:54qui nous ressemblent, on va dire, dans la manière
37:56d'exercer cette...
37:58d'exercer un État social,
38:00en effet, qui vient au secours des plus
38:02pauvres, on peut tenter une
38:04comparaison. On peut constater,
38:06on peut constater, d'abord, que l'augmentation
38:08des droits et de leur gratuité,
38:10de l'accès à ces droits par la gratuité,
38:12supposée, évidemment, s'est faite
38:14sans changement du système.
38:16Et quand vous prévoyez un système avec des recettes
38:18et que vous étendez
38:20la générosité de ce système
38:22sans jamais vous poser la question de sa...
38:24de la faisabilité, on va dire,
38:26de votre générosité, c'est sûr, ça ne peut pas tenir.
38:28Enfin, je veux dire, n'importe quelle
38:30intelligence, un minimum
38:32câblée, le comprend.
38:34Pour vous donner une idée,
38:36on a, en 1970,
38:38un salarié... Mathieu parlait tout à l'heure de la différence
38:40entre le net et le brut. En 1970,
38:42quand l'entreprise débourse
38:44100 euros, le salarié en touche 70.
38:46Aujourd'hui, le salarié
38:48en touche 50.
38:50Donc on comprend, pour les mêmes
38:52100 euros. Donc on comprend qu'il y a un appauvrissement
38:54par le travail.
38:56Et en moyenne, dans l'UE, c'est 60.
38:58Voilà. Et donc, il y a un appauvrissement par le
39:00travail pour financer
39:02l'État social,
39:04qui ne s'exerce plus de la même manière avec
39:06tout le monde, d'autant que vous avez un vieillissement
39:08de la population d'un côté et une ouverture
39:10des frontières à des gens beaucoup plus
39:12pauvres et en mauvaise santé,
39:14qui, évidemment, pressurent ce système-là.
39:16Donc cette équation est intenable.
39:18Ça, c'est sûr et certain. Et, pour
39:20faire la comparaison, il y a Eurostat qui sort
39:22ces chiffres en 2022.
39:24La somme
39:26des prestations sociales par habitant
39:28par an en France, c'est
39:3012 550 euros
39:32contre 10 100 euros
39:34dans le reste de l'Europe. Donc on voit bien qu'il y a
39:36une différence. Et alors, ce qui est très intéressant,
39:38c'est que toutes les prestations
39:40sociales, logement, pauvreté, emploi,
39:42tout est supérieur à la moyenne
39:44de l'Europe, sauf les prestations
39:46familiales. C'est la seule
39:48prestation qui est plus forte en moyenne
39:50ailleurs en Europe qu'en France.
39:52Et là encore, on se pose la question du sujet
39:54démographique. Parce que le système,
39:56il a été pensé comment ? Initialement,
39:58avec cinq cotisants pour un retraité.
40:00Donc la question démographique
40:02est évidemment centrale
40:04dans la, comment dire,
40:06la possibilité même
40:08de l'existence de ce système. Mais là encore,
40:10tout change, même notre démographie,
40:12sans que le système ne soit
40:14remis en cause. Résultat,
40:16c'est l'adhésion à l'impôt et à la taxe
40:18qui s'effrite. Parce que
40:20les Français n'en ont plus pour leur argent,
40:22déjà ils en perdent, et ensuite
40:24ils n'en ont plus pour leur argent. Donc le consentement
40:26à l'impôt, quand en plus les services publics
40:28disparaissent de vos vies, ça devient très compliqué
40:30de comprendre ce qu'il se passe.
40:32Il est évident que l'impôt n'est plus jugé
40:34licite par la population
40:36s'il est institué pour des dépenses
40:38un, désordonnées, illisibles
40:40et deuxièmement, objectivement
40:42excessives. Et pourtant, l'exemple
40:44de la santé est important. Nous sommes heureux
40:46d'avoir un système de soins gratuits
40:48en France. Est-ce que ce modèle,
40:50là aussi, il est remis en cause ?
40:52C'est le deuxième poste de dépense
40:54de l'État. Donc encore une fois, quand on se penche sur
40:56l'état des finances, on est obligé de se pencher
40:58dessus. Et la
41:00consommation des soins et de biens médicaux,
41:02encore une fois en 2022, j'ai pris
41:04tous les mêmes chiffres pour avoir l'idée,
41:06c'est 3 475 euros par personne.
41:08Donc si vous multipliez par le nombre
41:10que nous sommes dans le pays, c'est 236 milliards
41:12d'euros à l'échelle de la France. Là,
41:14encore une fois, c'est un poste de dépense extrêmement
41:16important. Et ça n'est pas évalué.
41:18Nous n'évaluons pas la pertinence
41:20de ces dépenses-là. Pourquoi ? Parce que l'État
41:22est évidemment à la fois celui qui conçoit et
41:24qui exécute cette politique publique,
41:26donc il ne s'analyse pas lui-même.
41:28Or, quand on constate qu'avec une augmentation des
41:30ressources, le service se dégrade,
41:32il y a une question qui se pose.
41:34Or, personne, pour le coup, ne contestera
41:36qu'il y a un engorgement des hôpitaux, une
41:38maladministration des hôpitaux au détriment du
41:40nombre de médecins qui, par ailleurs, manquent partout,
41:42une consommation excessive de médicaments
41:44en même temps, évidemment, qu'une pénurie
41:46de médicaments, un manque de médecins,
41:48je le disais, pardon, des déserts médicaux
41:50et des délais invraisemblables.
41:52Or, qu'est-ce qui s'est passé sur ce
41:54point précis dans la transformation
41:56du système ou du principe initial ?
41:58Tous les politiques qui se sont succédées
42:00ont défendu la gratuité en l'étendant.
42:02La gratuité par principe.
42:04Or, cette générosité,
42:06elle est financée, encore une fois, par la dette, évidemment,
42:08et par les charges sociales.
42:10Mais surtout, elle génère une consommation
42:12de biens médicaux, on va dire,
42:14qui est souvent décorrélée
42:16des besoins réels. Et je mets de côté la fraude,
42:18la fraude qui est vraiment un
42:20problème dont on a beaucoup parlé ici.
42:22Mais quand personne n'a plus la mesure
42:24du coût de la santé,
42:26ni celui qui vient se faire soigner, ni celui
42:28qui prescrit, dans les deux cas,
42:30c'est vrai, quand plus personne n'a
42:32l'idée du coût de la santé, eh bien,
42:34vous avez, par exemple, des examens
42:36qui se multiplient et des médicaments
42:38qui sont prescrits et qui ne le seraient pas
42:40si nous avions tous, collectivement,
42:42la mesure, on va dire,
42:44de ce que ça coûte, au-delà de la question,
42:46par ailleurs, de la molécule elle-même
42:48que je laisserai à Marc.
42:50Malheureusement, on n'a pas le temps.
42:52Non, mais une autre fois. Je rigole.
42:54Et donc, on voit bien que ce système-là
42:56a aussi des vis qui peuvent
42:58être discutées sans même que soit remis en question
43:00la question de la générosité nécessaire
43:02à l'égard de ceux qui en ont besoin. Même au-delà
43:04de cette question de principe, dans son déploiement,
43:06il y a évidemment une question
43:08qu'il serait un peu plus courageux
43:10d'évoquer au sommet de l'État.
43:12On a bien planté le décor,
43:14là, avec vos différentes chroniques et on va recevoir
43:16Agnès Berdier-Molinier, notre invitée ce soir
43:18pour aller encore un peu plus loin.
43:20On pourra lui poser des questions. Bonsoir, Agnès.
43:22Merci de vous installer, directrice
43:24de l'IFRAP, fondation dédiée
43:26à la recherche sur les politiques publiques.
43:28Vous avez fait une intervention remarquée
43:30devant le président de la République il y a quelques jours.
43:32Vous aviez,
43:34comment dirais-je, sorti un livre en 2015
43:36déjà, On va dans le mur,
43:38qui avait déjà, je vous avais reçu d'ailleurs
43:40avec Éric Zemmour à l'époque, vous avez fait
43:42à l'époque, il y a six ans,
43:44un débat
43:46sur votre livre de 2015.
43:48Et puis il y a votre dernier livre, ici,
43:50qu'on voit face au mur, chez l'Observatoire,
43:52sorti il y a trois mois.
43:54On a planté le décor. J'aimerais
43:56qu'on voit avec vous
43:58votre constat.
44:00Quels sont les problèmes ? Quelles sont
44:02les solutions ? Trois questions, trois réponses.
44:04Le constat,
44:06il est clair. On risque une grave
44:08crise de la dette. Maintenant,
44:10les masques tombent. Ça fait maintenant
44:12quelques années que moi, j'essaie d'alerter sur
44:14le sujet de la dépense inconsidérée,
44:16non contrôlée, du Parlement qui joue
44:18pas son rôle, qui regarde pas comment
44:20on utilise l'argent public en France, ni au niveau
44:22de l'État, ni au niveau de la
44:24sécurité sociale, ni au niveau
44:26des collectivités locales.
44:28Et pendant plusieurs années, on nous a
44:30dit, et notamment depuis le Covid, on a
44:32beaucoup dit à la Fondation IFRAP, attention,
44:34le quoi qu'il en coûte va trop loin en France,
44:36attention, on a
44:38complètement lâché, finalement, la
44:40bride de la dépense, et ce n'est plus
44:42contrôlé. Et ça s'est encore aggravé
44:44depuis 2022, avec le
44:46fait qu'il n'y a pas de majorité
44:48à l'Assemblée nationale, que le choix du président
44:50de la République, c'est d'ailleurs ce que je lui ai
44:52dit, ça n'a pas été comme
44:54ça aurait été le cas dans n'importe quel autre
44:56pays européen, de faire une coalition
44:58avec un programme de redressement des comptes
45:00publics, donc il n'y a pas eu de vrai
45:02programme de redressement des comptes publics, on a été
45:04privés, nous, citoyens français,
45:06d'un vrai débat sur la dette
45:08pendant les présidentielles
45:102022, on s'en souvient, on n'en a jamais
45:12véritablement parlé, alors
45:14que c'était déjà un gros problème,
45:16et en 2022, en 2023,
45:18en 2024, on a
45:20dépensé beaucoup plus que ce qui
45:22avait été prévu, que ce qui avait été voté
45:24par nos parlementaires, en 2022, c'est même
45:26catastrophique, c'est plus de 90
45:28milliards de plus qui ont été dépensés
45:30par rapport à ce qui avait été voté
45:32au Parlement, donc
45:34la situation, elle est hors de contrôle, la Cour des Comptes
45:36le dit, on risque une crise de
45:38liquidité. Qu'est-ce que ça veut dire une crise de liquidité ?
45:40Ça veut dire que, concrètement, la Sécurité
45:42sociale ne pourrait plus faire face à ces responsabilités
45:44de paiement, ça veut dire
45:46qu'on ne pourrait plus payer autant les pensions
45:48qu'on le doit, on ne pourrait plus
45:50payer autant les dépenses de soins
45:52qu'on le doit, donc c'est un vrai
45:54sujet, et quand je dis que les masques tombent,
45:56c'est que la Cour des Comptes, elle aurait pu alerter
45:58très fort, bien avant,
46:00et que maintenant, finalement...
46:02Là où je vous rejoins, dans votre première partie,
46:04tout le monde a alerté, il y a tellement
46:06longtemps, sont venus François Fillon,
46:08vous aussi, etc., donc
46:10la Cour des Comptes, je comprends ce que vous dites, mais
46:12d'une certaine manière, aujourd'hui,
46:14pourquoi ils le font avec autant de
46:16puissance, et c'est
46:18aussi pourquoi ils le font comme ça,
46:20pour se dédouaner si jamais on se
46:22retrouve vraiment dans une situation encore
46:24plus grave. Si on se retrouve dans une
46:26situation encore un peu grave, qu'est-ce que ça veut dire
46:28concrètement ? Je suis Nicolas, je regarde
46:30Agnès Verdier-Moulinier ce soir,
46:32je me dis quoi ? On va me prendre mon assurance-vie,
46:34on va me prendre mon épargne, on va me
46:36prendre mes euros, qu'est-ce qui peut se passer
46:38concrètement si on va
46:40dans une situation, et puis on y va directement
46:42beaucoup plus grave ? En fait, c'est exactement ce que j'explique
46:44dans mon livre. Ce que je dis, c'est que
46:46on n'est pas, nous la France, exonérés
46:48de bien gérer nos finances publiques.
46:50On a des financiers
46:52qui nous prêtent de l'argent pour faire tourner
46:54la Maison France tous les ans à plus
46:56de 300 milliards d'euros.
46:58On est endettés massivement auprès
47:00d'étrangers, de non-résidents, à plus
47:02de 54%.
47:04On emprunte à court terme à plus
47:06de 80% auprès d'étrangers.
47:08Si ces personnes-là,
47:10on ne les rassure pas sur les capacités
47:12de la France pour justement
47:14baisser le déficit
47:16et retrouver une gestion à peu près saine
47:18de ses finances publiques, à un moment
47:20ils perdront la confiance.
47:22Et s'ils perdent la confiance, ils ne nous financeront
47:24plus. Et s'ils ne nous financent plus,
47:26qu'est-ce qui va se passer ? Ou alors plus au même prix ?
47:28Tout d'un coup, la charge de la dette
47:30dont on dit qu'elle va atteindre, et ça y est aussi
47:32on commence à libérer la parole.
47:34Nous, à la Fondation IFRAP, on avait dit qu'on allait
47:36atteindre 100 milliards de charges de la dette
47:38à l'horizon 2028.
47:40A l'époque, on nous avait dit
47:42pas du tout, c'est impossible,
47:44ça ne se fera pas du tout comme ça, etc.
47:46Lorsque vous dites
47:48on va perdre la confiance,
47:50je pense que c'est un peu ce qui s'est
47:52passé pour l'Italie, un peu ce qui s'est passé
47:54pour l'Espagne. Perdre la confiance,
47:56qu'est-ce que ça veut dire ?
47:58Mais aussi pour le Portugal, mais aussi pour
48:00la Grèce, mais aussi pour l'Irlande.
48:02Et dans ces pays-là, qu'est-ce qui s'est passé ?
48:04Pour Nicolas qui nous regarde, équiper
48:06ses impôts et qui s'inquiète pour la France,
48:08c'est tout simplement qu'à un moment
48:10on peut avoir besoin de faire appel au FMI,
48:12de faire appel à la Troïka,
48:14donc le FMI plus la Commission européenne
48:16plus la BCE, pour finalement
48:18venir remettre au carré
48:20les finances de la France. Et qu'est-ce que ça voudra dire ?
48:22Et le FMI met déjà en garde.
48:24Bien sûr, mais aussi les agences de notation qui nous surveillent,
48:26tout le monde est en train de se poser
48:28beaucoup de questions sur ce qui est en train
48:30de se passer chez nous. Personne ne croit
48:32à la stratégie de réduction
48:34du déficit qui a été présentée
48:36par le gouvernement. Alors après, qu'est-ce que ça veut dire ?
48:38Ça veut dire que comme en Grèce,
48:40comme au Portugal, il y aurait des baisses
48:42des pensions de 15 à 20%.
48:44Ça veut dire qu'on
48:46augmenterait le temps de travail sans
48:48rémunération supplémentaire. Ça veut dire
48:50qu'on supprimerait massivement
48:52des postes publics, mais d'un jour à l'autre.
48:54Ça veut dire que finalement
48:56on ferait une...
48:58Et qu'on serait obligé. Mais bien sûr.
49:00Notifier sur Agnès Ferdi-Moulinier,
49:02j'ai 3 milliards de questions,
49:04est plus proche de celle de l'Espagne
49:06et de l'Italie que celle de la Grèce,
49:08par exemple, à l'heure qu'il est.
49:10Qu'est-ce qu'a fait concrètement l'Espagne et l'Italie ?
49:12Ou bien qu'est-ce qu'on pourrait faire aujourd'hui
49:14pour qu'on puisse resserrer
49:16les vis sans pour autant
49:18aller vers l'effort que veut
49:20de tous les Français ?
49:22J'entendais tout à l'heure la chronique de Gabriel qui disait
49:24les collectivités locales,
49:26finalement, elles ne sont pas si endettées que ça, etc.
49:28Mais en fait, qu'ont fait les Italiens ?
49:30Mais qu'ont fait aussi les autres pays ?
49:32Les Pays-Bas, par exemple, qui ont réduit énormément
49:34le nombre de communes.
49:36Nous, on a 35 000, plus de 35 000
49:38collectivités locales.
49:40On a 522 000 élus
49:42qui ont tous des idées de dépenses
49:44parfois très légitimes
49:46et souvent très redondantes.
49:48Et donc, à un moment,
49:50peut-être qu'on peut se poser la question des dépenses
49:52de fonctionnement de nos collectivités locales,
49:54des dépenses de fonctionnement de l'assurance maladie,
49:56des dépenses de fonctionnement pour distribuer
49:58toutes ces aides sociales sous critères de ressources,
50:00ces 9 milliards d'euros par an.
50:02On a fait une étude à la Fondation IFRAP
50:04où on a montré qu'on pouvait faire converger
50:06les dépenses de fonctionnement, notamment des collectivités.
50:08C'est potentiellement 8 milliards d'euros
50:10d'économies par an.
50:12Les Italiens l'ont fait.
50:14Le PIB des Italiens a rattrapé celui de la France.
50:16Oui, mais comment ils ont fait ?
50:18Ils ont classé les collectivités locales
50:20en disant, voilà les bons gestionnaires,
50:22voilà les mauvais gestionnaires.
50:24Ils ont dit les choses.
50:26Ils n'ont pas seulement dit,
50:28ils ont fait.
50:30Ils ont fait aussi les Pays-Bas.
50:32Ils ont mis en concurrence les assureurs maladie
50:34au premier euro.
50:36Ils ont mis une franchise de 385 euros
50:38pour tous les assurés sociaux
50:40sur la santé.
50:42Pourquoi ? Parce que ça responsabilise.
50:44Là, on est en train de parler des taxis,
50:46des transports sanitaires.
50:48La plupart des franchises à 4 euros,
50:50en fait, elles ne sont pas effectives.
50:52On peut énumérer une série de mesures
50:54jugées nécessaires,
50:56mais est-ce qu'on peut vraiment mener ces mesures
50:58avec une thérapie de choc ?
51:00Si on se contente de les aigrener sur le temps long,
51:02est-ce qu'une forme de thérapie de choc
51:04tachérienne, en quelque sorte, n'est pas nécessaire ?
51:06Évidemment qu'un plan d'ensemble est nécessaire.
51:08Évidemment. Vous avez parlé tout à l'heure
51:10du CNR.
51:12Le président de la République avait créé
51:14ce Conseil national de la refondation.
51:16Nous, on s'attendait à ce qu'il...
51:18D'ailleurs, je lui ai dit, quand il revoit
51:20l'émission publique, qu'il dise
51:22que doit faire l'État, que doit faire les collectivités locales,
51:24que doit faire la Sécu, et qu'on arrête
51:26avec les doublons, avec aussi les agences, les opérateurs
51:28de l'État, où tout le monde s'occupe de tout
51:30pour notre bien, mais avec un nombre
51:32de normes, un nombre de contraintes, qui devient
51:34insupportable, et avec des coûts
51:36de fonctionnement qui sont
51:3870 à 80 milliards plus chers
51:40en France par rapport aux autres pays. Donc le plan
51:42global, il faut qu'on l'ait à un moment sous les yeux.
51:44Nous, citoyens aussi, qu'on soit
51:46informés, qu'on nous dise, voilà comment
51:48on va redresser les comptes, voilà comment on va faire,
51:50voilà comment, finalement,
51:52on va réussir à baisser la part
51:54des dépenses publiques et le niveau
51:56de déficit, mais c'est tout à fait
51:58possible, c'est ça que je veux dire aussi sur ce plateau.
52:00C'est ça, l'optimisme, c'est possible,
52:02mais que faire ? Alors vous dites
52:04par exemple, augmenter
52:06les, comment dire,
52:08baisser les impôts, ça c'est
52:10une des solutions possibles.
52:12Baisser les dépenses publiques,
52:14mais aussi baisser les impôts, alors qu'on va vers
52:16l'inverse. Oui, parce que la
52:18difficulté, c'est que chaque fois qu'on parle de baisser
52:20les dépenses, vous l'avez entendu comme moi, on sort
52:22des histoires d'impôts. Alors la TVA sociale
52:24c'est pas exactement ça, mais quand même
52:26on a l'impression que
52:28on parle d'économies de 40 milliards d'euros d'économies
52:30et puis on bifurque sur un sujet
52:32de bonne taux entre la TVA et
52:34les cotisations sociales. La réalité
52:36c'est que si on veut redresser
52:38les comptes publics, mais aussi rendre
52:40notre pays prospère, créer des emplois marchands,
52:42créer des entreprises, produire en France,
52:44exporter, redresser notre balance
52:46commerciale, et bien on a
52:48besoin de 110 milliards de baisses
52:50de dépenses d'ici 2029,
52:52mais on a aussi besoin de baisses d'impôts, et c'est
52:54ce qu'ont fait les Italiens, pour revenir à votre question,
52:56qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont attiré
52:58les entrepreneurs, ils sont en train d'attirer les entrepreneurs
53:00avec par exemple un forfait à 200
53:02000 euros, quels que soient vos revenus,
53:04pour dire, ben voilà, vous êtes riches,
53:06vous êtes entrepreneurs, vous voulez vous installer
53:08dans notre pays ? Ben venez ! Qu'est-ce qu'on fait nous
53:10en ce moment ? On fait l'inverse, on dit, tiens,
53:12il faudrait taxer plus les héritiers... Les entrepreneurs vont en Suisse.
53:14Non mais... Nos milliardaires vont en Suisse.
53:16Oui, nos milliardaires, il y en a 22 français
53:18qui sont installés en Suisse, 22 milliardaires français.
53:20Il n'y en a plus que 46 en France.
53:22Merci. Donc, à un moment, il faut peut-être
53:24se poser la question de comment on a
53:26des finances publiques bien gérées
53:28pour aussi, parce qu'avoir une fiscalité
53:30qui crée de la richesse
53:32et pas qui détruit de la richesse.
53:34Tout à fait, et c'est la question que je vais aussi poser
53:36à Mathieu Bocoté, j'aime beaucoup son regard
53:38qui est un regard différent. Est-ce qu'on peut
53:40relancer l'économie, Mathieu ?
53:42Je pense que c'est une question de principe.
53:44Il faut l'espérer, en quelque sorte,
53:46mais il faut d'abord accepter que ça ne sera pas facile.
53:48Alors, le rêve
53:50de la solution facile où personne
53:52ne protesterait, ne souffrirait
53:54n'existe pas.
53:56Des principes de base existent,
53:58mais il faut accepter qu'il y aura une part de
54:00turbulence et que ça ne sera pas agréable
54:02parce que des privilèges seront remis en question,
54:04des privilèges immenses seront remis en question,
54:06des privilèges qui se prennent souvent pour des droits,
54:08hélas, des organisations
54:10syndicales, socialistes, communistes,
54:12tout ce qui existe, en fait, qui est capable de paralyser
54:14le pays, se mobilisera à ce moment
54:16et pourtant, des principes de base,
54:18je ne dis pas qu'il n'y a pas de manuel à suivre exactement,
54:20mais des principes de base existent.
54:22Le premier, évidemment, c'est la baisse des dépenses.
54:24Cela va de soi. Une baisse des dépenses significative
54:26qui va au-delà des simples dépenses
54:28d'efficacité que j'entends. Si on se contente
54:30de dire qu'il faut limiter les dépenses
54:32inefficaces, ça ne sera pas suffisant.
54:34Il y a la remise en question par principe
54:36de certains pans de l'État social.
54:38Donc, la baisse radicale des impôts est absolument
54:40nécessaire, encore une fois,
54:42avec cette idée, je reprends la formule, que c'est une thérapie
54:44de choc. C'est-à-dire, la baisse des impôts libère
54:46des énergies. Le commun est mortel, il comprend
54:48que s'il travaille davantage, il aura beaucoup
54:50plus dans ses poches au dernier moment.
54:52Ce n'est pas un détail.
54:54La privatisation relative de certains services
54:56publics, donc pas l'ensemble des services publics,
54:58nous ne sommes pas libertariens, mais la privatisation
55:00relative de certains services publics est aussi
55:02à l'horizon, à tout le moins dans plusieurs pays, ça s'est fait,
55:04c'est plutôt bien fait. La suppression
55:06des tâches administratives. Ça, je pense qu'en France,
55:08c'est probablement des pistes privilégiées.
55:10La suradministration
55:12et la multiplication des paliers de gestion
55:14et d'administration contribuent à
55:16alourdir le pays de manière insensée
55:18et de ce point de vue, c'est certainement
55:20un endroit où passer non pas le scalpel,
55:22non pas la hache, mais la tronçonneuse.
55:24Une déréglementation aussi, ne l'oublions pas,
55:26la déréglementation, exagérée,
55:28qu'est-ce que ça fait? Ça crée
55:30un environnement où la création de richesses
55:32devient de plus en plus difficile,
55:34où la possibilité pour l'entrepreneur de se
55:36lancer est de plus en plus difficile, où la possibilité
55:38pour l'individu d'améliorer sa situation
55:40devient de plus en plus difficile.
55:42Et de ce point de vue, il y a une dimension psychologique
55:44à tout ça. En régime étatiste,
55:46en régime social étatiste, qu'est-ce qu'on voit?
55:48Le réflexe de l'individu qui veut améliorer
55:50sa condition. Ce n'est pas qu'est-ce que je peux faire
55:52davantage pour moi et ma famille, c'est qu'est-ce que
55:54l'État peut faire davantage pour me donner
55:56un coup de main. Quand on est dans cette psychologie
55:58de la systana, inévitablement, la machine
56:00à créer de la richesse s'effondre.
56:02Mathieu, est-ce qu'il y a des modèles d'une réforme
56:04économique réussie? J'en évoque trois
56:06rapidement. 58, le général De Gaulle,
56:08le plan RUEF, avec une idée toute simple,
56:10la capacité de réduire significativement
56:12les dépenses publiques, c'était
56:14possible. Madame Thatcher, je sais
56:16Thatcher est un nom qu'on ne doit pas prononcer en certains lieux,
56:18Madame Thatcher a quand même fait des réformes fondamentales
56:20de son point de vue, comment? En rompant avec
56:22l'emprise syndicale sur le Royaume-Uni
56:24à l'époque. Aujourd'hui, Milleille
56:26n'est pas sans intérêt en Argentine
56:28parce qu'il passe la tronçonneuse
56:30dans un État devenu mammouth.
56:32Ce n'est pas un détail. Je l'ai dit, il ne s'agit pas
56:34d'être libertarien, mais si on veut avoir
56:36une forme de principe, on a parlé de Nicolas,
56:38je parlerai, quant à moi, de son nom générique
56:40d'autrefois. Si on veut un principe général
56:42de redressement économique, il faut libérer le cochon
56:44de payant.
56:46Regardez,
56:48par exemple,
56:50j'ai cherché les principes de Sarah
56:52Knafo parce qu'on avait beaucoup parlé de l'aide publique au développement
56:54et ce sont des pistes aussi
56:56qui a payé les 2,57
56:58milliards de France Télévisions,
57:00peut-être l'audiovisuel public,
57:02peut-être justement
57:04les aides sociales non-contributives aux étrangers,
57:06peut-être les agences comme France Travail,
57:08réduire l'aide publique au développement, etc.
57:10Beaucoup de pistes.
57:12Un dernier mot en 10 secondes, Agnès Verdi-Moulinier,
57:14nous sommes face au mur ?
57:16Nous sommes face au mur, mais d'autres pays l'ont été
57:18comme nous. Les Suédois, par exemple,
57:20qui ont réussi, justement, à privatiser,
57:22à mettre en concurrence, à déléguer
57:24la gestion de leurs services publics.
57:26Et on peut faire sans demander de l'effort supplémentaire aux Français.
57:28Mais, en réalité, il ne faut surtout pas
57:30augmenter les impôts, parce qu'on est déjà au maximum.
57:32En revanche, ça ne veut pas dire
57:34qu'il ne faudra pas faire d'efforts, par exemple,
57:36sur les montants des pensions. Parce que c'est un sujet
57:38aussi important pour nous.
57:40C'est une grosse part de la dépense.
57:42Et repousser l'âge de départ
57:44à la retraite.
57:46Les retraités
57:48devraient être aujourd'hui dans la rue
57:50pour pousser au report
57:52de l'âge à la retraite.
57:54Mais sur ce dossier des retraités, il va falloir qu'on se pose.
57:56Ce n'est pas comme ça à la fin d'une émission,
57:58c'est très important.
58:00Parce que si on veut payer
58:02demain les pensions des actuels retraités,
58:04si on ne repousse pas l'âge de départ
58:06à la retraite, on va avoir
58:08beaucoup de mal dans les prochaines années.
58:10Et ça, il faut dire la vérité aux Français.
58:12Nicolas, il sait déjà qu'il n'a pas de retraite.
58:16C'est pour ça qu'il faut se battre
58:18sur des vraies réformes.
58:20On va se battre pour la France.
58:22Face à l'info.
58:24C'est fini.
58:26C'est l'heure des produits.
Recommandations
59:40
|
À suivre
1:00:33
53:43
59:12
50:11
1:00:09
1:17:00
59:23
1:00:16
52:10
1:38:51
1:04
59:00
1:00:14
45:18
1:00:12
52:06
2:13:41
2:18:01