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  • 26/05/2025
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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News
Transcription
00:00Bonsoir, les infos, Sandra Thilhombo, bonsoir ma belle.
00:05Bonsoir Christine Kili, bonsoir à tous.
00:07A la lune de l'actualité, Bruno Retailleau a présenté les grandes lignes de son plan pour s'attaquer aux écosystèmes islamistes.
00:13Le ministre de l'Intérieur prévoit notamment deux chefs de file dédiés.
00:17A l'image de ce qui a été fait sur le terrorisme, l'organisation sera renforcée dans les départements les plus concernés par cet entrisme, objectif renforcer les contrôles de terrain.
00:27Emmanuel Macron souhaite que la colère de Donald Trump à l'encontre de la Russie se traduise en actes.
00:33Le chef d'état français qualifie de gravissime les dernières attaques russes contre l'Ukraine.
00:38Il veut que les Occidentaux et l'Ukraine fixent une nouvelle date butoir à Vladimir Poutine pour accepter un cessez-le-feu.
00:45Et puis au moins 53 personnes sont mortes aujourd'hui dans des frappes israéliennes à Gaza, dont 33 dans une école abritant des déplacés.
00:53C'est le bilan provisoire des secours, ça l'affirme avoir visé des terroristes de premier plan dans cette zone.
00:58Elle accuse régulièrement le Hamas d'opérer à partir d'établissements scolaires ou de santé.
01:05Merci Sandra Tchoumbou.
01:07Et au sommaire ce soir, menaces contre les Blancs.
01:11Pourquoi l'acteur Mathieu Kassovitz traite-t-il les Français de souches de fin de race ?
01:17Pourquoi l'humoriste Moustapha El Atrassi dénonce-t-il, je cite,
01:22« le temps perdu à s'insulter entre Algériens et Marocains, c'est du temps perdu à insulter les Gouères ».
01:28Dans quelle étrange séquence de haine sommes-nous, l'édito de Mathieu Bancoté ?
01:34Menaces contre les agriculteurs.
01:37Des centaines de tracteurs et d'agriculteurs venus de toute la France devant le palais Bourbon
01:42se sont mobilisés par rapport au texte examiné à l'assemblée cet après-midi.
01:47Texte qui a été rejeté.
01:49Le texte prévoit de faciliter l'accès à un pesticide utilisé par la concurrence.
01:55Les agriculteurs français demandent à être au même niveau que leurs concurrents européens.
02:00Décryptage avec Charlotte Dornelas. Faut-il écouter les agriculteurs ?
02:05Décryptage de Charlotte Dornelas.
02:07Menaces contre la jeunesse.
02:10La mère, la lettre de la mère d'Elias.
02:13Le cri d'une mère condamnée à la double peine.
02:16Celle d'avoir perdu son fils dans des circonstances dramatiques et barbares.
02:20Et celle de n'avoir aucune nouvelle de la justice lorsque les auteurs ont été identifiés.
02:25Cette mère qui a vu son fils agoniser au sol.
02:28Cette mère qui a vu certains médias mentir sur la barbarie du meurtre.
02:32Une lettre qui bouleverse l'analyse de Gabriel Cluzel.
02:36Menaces contre les mensonges.
02:38Les images montrant Brigitte Macron frapper, gifler ou repousser son mari
02:43lors de leur arrivée dans l'avion présidentiel ont beaucoup choqué.
02:49L'Elysée a dénoncé de fausses images.
02:51Puis le président a évoqué des plaisanteries avec son épouse.
02:55Emmanuel Macron qui a dénoncé les fadards et les maboules, je cite,
02:58qui en profitent pour dénigrer sa politique ou son couple.
03:02Pourquoi cette séquence interpelle politiquement le regard de Marc Menon ?
03:07Et puis menaces contre la vie.
03:09Le texte sur l'euthanasie sera voté à l'Assemblée demain.
03:13Magali Janteur, médecin qui aide son mari tétraplégique Cyril Janteur depuis 27 ans,
03:19sont invités ce soir avec Mathieu Bocoté.
03:22Nous nous arrêterons sur le délit d'entrave à l'aide à Montréal
03:25qui a été validé par les députés.
03:27Vous serez condamné si vous intervenez dans le processus de la mort.
03:31De quoi cet article est-il révélateur ?
03:33L'édito de Mathieu Bocoté.
03:36Une heure pour tout se dire et sans tabou, c'est parti.
03:53Ravi de vous retrouver ce soir à beaucoup de sujets d'actualité.
03:57On attend d'un instant à l'autre l'arrivée de nos invités pour parler de la fin de vie.
04:02Mathieu, d'abord, ce n'est pas parce que je suis blanc que je représente les blancs.
04:07Qui a dit ça ? C'est un boxeur, Paul Dénat,
04:09qui a crié son amour pour la France sans communautarisme, je cite,
04:13avec sa victoire en MMA ce week-end.
04:16On voit que tout est porté sur la couleur de peau.
04:20Ce week-end, Mathieu Kassovitz, qui avait déclaré que les Français de souche n'existaient plus,
04:24a changé d'avis maintenant.
04:26Ils existent.
04:28Mais, je cite, ça s'appelle des fins de race.
04:31Dans quelle étrange séquence de haine sommes-nous plongés ?
04:35Je crois que Mathieu Kassovitz est dans un moment de complicité avec les Français,
04:40en lui disant en répétition de quelle manière il les aime,
04:44avec un propos quelquefois confus, mais qui aboutit à des propos assez clairs.
04:48Point de départ, la semaine dernière, on s'en souvient.
04:51On dit que les Français de souche n'existent plus.
04:54D'ailleurs, c'est ce qui fait que la France existe aujourd'hui.
04:56Il a fallu en finir avec les Français de souche pour que la France advienne.
04:59On avait compris que c'était confus.
05:01On avait compris qu'il ne savait pas exactement ce qu'il voulait dire.
05:04En fait, dans quelle direction conceptuellement il allait,
05:06on comprenait qu'il n'aimait pas les Français de souche et il tenait à le dire.
05:10Et il en a remis une couche.
05:12Donc, il y a quelques, je pense, c'est ce week-end, sur une autre chaîne d'infos,
05:15en nous disant désormais, effectivement, il faut le citer,
05:18les Français de souche existent, mais ça s'appelle des fins de race.
05:22Des fins de race.
05:24Donc là, la formule est très claire.
05:26Nous sommes dans l'imaginaire du déchet.
05:28Ceux qui s'identifient comme Français de souche,
05:30le peuple historique français et ceux qui s'y sont agrégés,
05:34ne sont pas des humains comme les autres.
05:36Ce ne sont pas des humains avec leur dignité.
05:38Ce ne sont pas des humains légitimes.
05:40Ce ne sont pas des porteurs d'une identité légitime.
05:43Ce sont des déchets.
05:45C'est le bois mort de l'humanité.
05:47C'est l'autre nom de ce que Solers avait déjà appelé la France moisie.
05:50Et cette France déchet, cette France fin de race,
05:53cette France, de ce point de vue, dont on doit se débarrasser
05:56et se délivrer de ces pourritures,
05:58eh bien, il est permis de la nommer à condition de la conspuer.
06:02Alors ça, on l'avait compris depuis longtemps.
06:04Vous pouvez nommer les Français de souche, tant que vous le souhaitez,
06:06à condition de les conspuer.
06:08Si c'est pour rappeler qu'ils ont joué un rôle
06:10dans l'histoire de ce pays, son enracinement et sa continuité,
06:12là, ils n'existent plus.
06:14Donc il faut les effacer. On effacera leur mémoire.
06:16C'est le moins qu'on puisse dire.
06:18On va les noyer. C'est le génie de l'immigration massive
06:20qui est une immigration de noyade à terme.
06:22Et on nous dit, ça c'est toujours,
06:25la France n'est riche que de sa diversité.
06:27Donc on comprend que la France laissée elle-même
06:29emprisonnée dans les Français de souche,
06:31fin de race, n'est rien.
06:33La France ne trouve sa grandeur
06:35qu'en s'ouvrant à d'autres identités.
06:37Mais ces identités, donc qui viennent de l'extérieur,
06:39mais ces identités-là,
06:41elles, elles sont légitimes. Elles, elles comptent.
06:43Elles n'ont pas à se métisser, comme il dit.
06:45Ces identités-là, donc si vous venez de l'extérieur,
06:47vous avez une prime positive.
06:49Si vous avez l'identité française de souche,
06:51vous avez une prime négative.
06:53On comprend donc que les Marocains de souche,
06:55les Algériens de souche, les Haïtiens de souche,
06:57faites la liste,
06:59ne sont pas, eux, des fins de race.
07:01C'est réservé aux Occidentaux.
07:03Donc c'est un propos, évidemment, violent.
07:05C'est le moins qu'on puisse dire.
07:07Est-ce que c'est un propos si rare que ça?
07:09Pas tant que ça. Je vais me permettre de faire un lien
07:11avec une tribune qui est parue dans la tribune du dimanche,
07:13d'ailleurs portée par des figures importantes
07:15du Parti Socialiste, notamment Nicolas Maillard-Rossignol,
07:17ce week-end,
07:19où il donne sa vision de l'avenir
07:21de la France. Parce que la question,
07:23c'est la question du métissage, encore une fois.
07:25Alors qu'on se comprenne bien, le métissage,
07:27il s'agit du droit de chacun d'aimer qui il veut,
07:29de quelle manière, de marier qui il veut,
07:31de faire des enfants avec qui il veut.
07:33Ce n'est pas la question. C'est un choix individuel.
07:35Ça ne concerne d'aucune manière la collectivité.
07:37Chacun est libre de ses amours.
07:39Ensuite, si la question consiste à dire que,
07:41politiquement, nous allons programmer
07:43une politique de métissage,
07:45donc on va forcer les gens,
07:47on va forcer, par des vagues migratoires,
07:49on va forcer, parce que c'est ainsi que c'est pensé,
07:51là, c'est autre chose. Donc, dans cette tribune du Parti Socialiste,
07:53on nous dit,
07:55le socialisme doit relever le défi
07:57d'une nouvelle utopie, et cette utopie,
07:59c'est le métissage.
08:01Je cite quelques extraits.
08:03« Notre France est métissée, elle l'a en réalité
08:05toujours été. » Donc, on comprend qu'auparavant,
08:07c'était un non-sujet, il n'y avait pas
08:09d'immigration massive, il fallait cesser de s'inquiéter.
08:11Maintenant, la France est métissée depuis
08:13toujours. J'ajoute,
08:15« Il faut que nous, Françaises et Français,
08:17nous regardions tel que nous sommes,
08:19et que ce que nous sommes, nous fassions désormais une force,
08:21celle d'affirmer, et là, je pousse
08:23un peu plus loin, nos identités
08:25avec le Maghreb et l'Afrique subsaharienne,
08:27mais aussi avec l'Asie, qui sont étroitement
08:29mêlées. » Donc, qu'est-ce que c'est la France ?
08:31C'est le mélange de tout ce qui vient de l'extérieur,
08:33avec l'élan de l'universalisme républicain,
08:35mais ce n'est pas, encore une fois, le Français
08:37de souche qui, lui, est moisi, encore une fois.
08:39Et de voir un peu plus loin,
08:41nos membres du Parti Socialiste disent encore,
08:43« Voilà la vision des socialistes, une république
08:45sociale, démocratique, laïque et métissée. »
08:47Encore une fois, le métissage, ici, n'est pas présenté
08:49comme un choix individuel, comme le fruit
08:51de vos amours, le fruit de mes amours, le fruit des amours des uns.
08:53— Ça fait deux fois que vous le dites, mais c'est très important de le dire,
08:55parce qu'on a l'impression qu'il y a, voilà,
08:57qu'il y a toute une partie qui ne comprend pas.
08:59— Non, mais c'est pour ça, je le dis, j'insiste, pour qu'on comprenne bien,
09:01je me contrefiche de ce que les gens
09:03font dans leur vie privée, et chacun est libre d'aimer qui il souhaite.
09:05Mais si vous m'expliquez que vous ne valez
09:07quelque chose comme peuple, qu'à condition
09:09de pratiquer un grand brassage
09:16Est-ce que c'est réservé à la gauche?
09:18Pas nécessairement. Là, je vais retourner
09:20un peu dans le temps, une parole qui avait probablement
09:22échappé à l'ancien président Nicolas Sarkozy,
09:24mais qui mérite d'être mentionnée, parce qu'on voit
09:26que l'idée du métissage, à tout prix,
09:28traverse l'ensemble de la scène politique.
09:30Je cite 2008, ça fait quand même un temps.
09:32« Quel est l'objectif?
09:34C'est de relever le défi du métissage
09:36que nous adresse le 21e siècle.
09:38Le défi du métissage, la France l'a toujours
09:40connu. D'ailleurs, c'est la consanguinité
09:42qui a toujours provoqué le déclin
09:44des civilisations. » Et là, il me dit
09:46qu'on doit se métisser. « Si ce volontarisme
09:48républicain ne fonctionnait pas, il faudra
09:50alors que la République passe à des méthodes
09:52plus contraignantes encore. » Fin de la citation.
09:542008, je me souviens avoir
09:56entendu ça à peu près en direct, et je cherche
09:58encore à comprendre quelles seraient les méthodes
10:00plus contraignantes encore pour accélérer
10:02le métissage. Mais ce qui est certain,
10:04c'est qu'encore une fois, ce qu'on nous explique,
10:06c'est que la référence au français de souche, c'est vraiment
10:08la référence bas de gamme dans toute définition
10:10possible de l'identité française. Pauvre Charles de Gaulle.
10:12— De l'aversion
10:14pour le français de souche,
10:16on passe rapidement au racisme
10:18anti-blanc. Si on a vu
10:20un humoriste dire,
10:22je cite, « tout le temps perdu
10:24à s'insulter entre
10:26Marocains et Algériens,
10:28c'est du temps perdu à insulter
10:30les Gouères. » — Ah oui, mais c'est dit
10:32avec beaucoup de légèreté. C'est Moustapha... — Et les Gouères, rappelons,
10:34ça veut dire les Blancs. — Ouais, les Gouères, c'est les Blancs.
10:36Moustapha El Atrassi, humoriste,
10:38qui, devant son public, dit,
10:40voilà, vous l'avez résumé, vous l'avez cité,
10:42« Regardez, vous êtes Marocains,
10:44on est Algériens, oui, on s'aime pas toujours,
10:46mais il y a quand même pire que nous. Il y a les Blancs,
10:48et on veut les insulter, les Blancs. »
10:50Et lorsqu'il dit ça, les gens
10:52rient dans la salle. Ils trouvent ça tellement drôle,
10:54rire à l'idée d'insulter les Blancs.
10:56Et je note que quand quelqu'un, un Blanc,
10:58quitte la scène, quitte la salle,
11:00là, tout le monde, finalement,
11:02on rit de bon cœur, il y a des gagés, on est entre nous,
11:04on les a embêtés en plus, c'est formidable.
11:06Alors qu'on se comprenne bien, moi, je n'interdis pas
11:08à ce M. El Atrassi de ne pas aimer les Blancs,
11:10il est tout à fait en droit de ne pas les aimer,
11:12il peut ne pas aimer les Norvégiens, les Islandais,
11:14il peut ne pas aimer les Cosaques, s'il veut, ça le concerne.
11:16Ce que je note, c'est que la seule haine
11:18sociale autorisée, encore une fois,
11:20c'est la haine du Blanc. C'est un peu l'équivalent du français
11:22de Sochi-Sy. La haine du Blanc
11:24est autorisée, la haine du Blanc est
11:26permise, et ça devient une forme d'identité
11:28fédératrice. Donc tout comme l'Islam
11:30version Islam des islamistes
11:32peut fédérer
11:34une partie du sud global qui a
11:36remonté en France, on pourrait dire
11:38que la haine du Blanc peut fédérer
11:40dans leur esprit des groupes différents,
11:42des groupes d'origine distincte,
11:44ça peut les fédérer en quelque sorte
11:46en disant, regardez, on a peut-être des différences entre nous,
11:48mais au moins, nous ne sommes pas des Blancs.
11:50Et de ce point de vue, ça témoigne un retour
11:52des identités primaires, un retour des identités
11:54premières, vraiment, antérieures à la
11:56culture, antérieures à la nation, des identités
11:58raciales, ethniques, avec,
12:00quand on les entend, un esprit de
12:02conquête, et n'oublions pas que
12:04salguère, c'est aussi ce qu'on a dit, acrépole
12:06dans des circonstances particulièrement
12:08désarmantes.
12:10Et tout ça dans un pays, notamment
12:12construit de Blanc, c'est-à-dire qu'on n'est pas
12:14en Afrique Noire, on n'est pas, voilà,
12:16c'est comme... On dit toujours, il y a trop de Blancs en France,
12:18il y a trop de Noirs en Afrique Noire, je suis curieux de le savoir,
12:20ou trop de Japonais au Japon, peut-être j'en suis rien.
12:22Un dernier mot sur un sujet
12:24semblable, Mathieu, le Monde a
12:26ainsi ouvert ses pages à Camille
12:28Froidevaux-Métry pour qu'elle fasse
12:30l'éloge de la misandrie, la haine
12:32de l'homme, la haine des hommes.
12:34Finalement, les haines
12:36autorisées, on le voit, se multiplient.
12:38Vous avez raison de mentionner ce texte, ça m'a frappé aussi, je l'ai
12:40vu, donc autrement, je cite, on pose
12:42la question à la philosophe Froidevaux-Métry,
12:44Camille Froidevaux-Métry, comment définiriez-vous
12:46la misandrie, la haine des hommes ? Je cite,
12:48je crois que quand on est féministe,
12:50on est nécessairement misandre.
12:52J'aurais tendance à dire, on le savait déjà, mais c'est bien de nous le confirmer.
12:54Ce sentiment
12:56renvoie à la détestation du patriarcat
12:58tel qu'il a été construit et perpétué
13:00par les hommes. Et là, on nous fait un tour de passe-passe
13:02conceptuel, on dit, c'est pas la détestation
13:04de l'homme en tant qu'homme, mais c'est la détestation
13:06de l'homme en tant que produit du patriarcat.
13:08Donc, si vous êtes un homme en révolte contre le patriarcat,
13:10on ne vous détestera peut-être pas,
13:12mais sinon, la haine des hommes peut être
13:14un élément fécond. Elle va plus loin,
13:16ce n'est pas seulement un sentiment négatif,
13:18c'est aussi une énergie
13:20qui donne tout son élan au lutte et qui porte
13:22certaines pratiques, notamment les groupes
13:24de parole en non mixité. Et puis,
13:26la misandrie, la haine des hommes, s'incarne
13:28aussi comme un projet dans le lesbianisme
13:30politique, qui propose de vivre
13:32sans les hommes, au sein de communautés
13:34séparées, comme celles qui naissent alors
13:36en Californie, il y a plusieurs années. Alors, c'est intéressant.
13:38Donc, là, vous comprendrez qu'on vous pousse à avoir
13:40une relation lesbienne entre guillemets, non pas parce que vous avez
13:42une prédisposition pour les femmes si vous êtes une femme,
13:44ça vous concerne, mais lesbianisme politique,
13:46par conviction. Ça, c'est quand même plus
13:48audacieux.
13:50Non, non, je sens
13:52vous l'extrême droite.
13:54Mais il y a pas la fin.
13:56La misandrie, dernière référence, parce que c'est quand même
13:58pas mal. La misandrie, comme émotion partagée,
14:00redonne du pouvoir aux femmes. On me donne
14:02quelques exemples. Et à la fin, même en fiction.
14:04La misandrie se déploie
14:06aussi dans la fiction, comme dans le roman
14:08de Chloé Delhomme, Falers,
14:10où les femmes ont soudain le pouvoir psychique
14:12de faire imploser le pénis des hommes
14:14pour qu'ils cessent de violer. La fiction
14:16permet ici d'exprimer notre misandrie
14:18sans faire de mal à personne.
14:20C'est Lorena Bobbit, mais version...
14:22C'est pour ceux qui n'ont plus de mémoire.
14:24Et au final, on aura compris l'idée.
14:26La haine du franc-tzouche, la haine du blanc,
14:28la haine des hommes jusqu'à faire imploser
14:30leur pénis par des pouvoirs psychiques, sont
14:32trois visages, aujourd'hui, de l'amour de l'humanité.
14:36Que de réflexions.
14:38Merci, mon cher. Dans le monde, hein.
14:40Pas dans un journal périphérique, mais dans le grand, grand journal.
14:42Le monde.
14:44On ne saura plus où mettre la tête.
14:46En tout cas, nous, on essaie de garder
14:48le bon sens. C'est un avis fécond,
14:50mais en deux mots.
14:52Alors, j'hésite à commencer avec vous,
14:54Charlotte, ou bien à accueillir, à lancer la pub pour accueillir
14:56nos invités. On marque une pause, j'accueille
14:58nos invités, et puis on continue avec
15:00Charlotte sur les agriculteurs. Que s'est-il passé
15:02concrètement ? Pourquoi est-ce qu'ils manifestent ?
15:04On parlera dans un instant avec Gabriel Cluzel
15:06de cette lettre déchirante
15:08de la maire d'Elias, qui confirme
15:10tout ce que nous, nous disions
15:12déjà sur ce plateau. Et on parlera aussi
15:14de cette gifle, cette...
15:16Bon, on marque une pause.
15:18Ce moment de complicité !
15:20On marque une pause.
15:24Retour sur le plateau de Face à l'Info.
15:26Magali Janteur nous a
15:28rejoint avec Cyril Janteur.
15:30Merci infiniment d'être là ce soir.
15:32Nous allons parler de
15:34ce texte sur le droit à mourir
15:36qui sera voté demain à l'Assemblée
15:38nationale. Vous avez, Magali,
15:40ainsi que votre mari, Cyril,
15:42que je salue, organisé
15:44une manifestation ce week-end pour parler
15:46des éligibles. Et pour dire que
15:48nous aussi, on ne veut pas être
15:50quelque part des dommages collatéraux
15:52de ce texte. C'est-à-dire que vous dites
15:54que vous n'êtes pas contre le texte
15:56mais vous êtes contre ce texte-là, c'est ça ?
15:58C'est Cyril qui a lancé l'alerte,
16:00effectivement, parce qu'au fil
16:02des amendements, il s'inquiétait sur les contours
16:04très flous et extensibles de cette loi.
16:06Voilà. Et donc on a voulu que les
16:08éligibles puissent s'exprimer
16:10ensemble sur ces inquiétudes.
16:12On fera un zoom dans un instant sur Cyril,
16:14son parcours, qui il est. Il ne peut
16:16pas parler, mais j'ai vu qu'il a fait un geste.
16:18Voilà. En levant le point.
16:20Et lorsque vous avez dit que c'est Cyril qui en est
16:22à l'origine, merci infiniment d'être là.
16:24Et nous sommes là pour porter
16:26votre voix. Il faut qu'on entende
16:28toutes les voix, comme on dit. On entend
16:30beaucoup les voix qui
16:32sont pour le texte. Marc Menand, qui est
16:34à côté de vous, il est pour ce texte, par exemple.
16:36On écoute toutes les voix, mais on donne
16:38surtout la voix à ceux qui n'ont pas de voix.
16:40Dans tous les sens du terme. Un plaisir d'être là.
16:42D'abord,
16:44Charlotte Dornelas, ces agriculteurs sont de retour dans la rue
16:46alors qu'une loi a été
16:48votée cet après-midi à l'Assemblée nationale.
16:50On ne comprend rien.
16:52Que s'est-il passé concrètement ?
16:54Les agriculteurs sont-ils contents ou pas
16:56du rejet de cette motion de texte de loi ?
16:58Du rejet nécessaire pour l'adoption.
17:00Je vais résumer ce qui s'est passé
17:02cet après-midi. Déjà, sur la
17:04forme, on va y revenir, mais même sur le fond,
17:06depuis un an et demi que
17:08les manifestations... Bon, la colère est plus ancienne
17:10qu'un an et demi chez les agriculteurs,
17:12ou l'inquiétude, ou les deux mêlées.
17:14Mais simplement, il y a un an et demi, on se souvient des
17:16manifestations qui avaient
17:18bloqué un peu partout en France.
17:20Et depuis un an et demi, pour faire simple,
17:22nous en sommes à peu près au même endroit
17:24sur le terrain législatif,
17:26parce que la loi qui est en ce moment
17:28entre les deux chambres, découle
17:30des revendications de
17:32ces manifestations il y a un an et demi.
17:34La proposition de loi,
17:36dont le titre est officiellement « Lever les contraintes
17:38à l'exercice du métier d'agriculteur »,
17:40elle a été déposée par deux sénateurs, dont
17:42un sénateur qui s'appelle Laurent Duplon. On entend
17:44souvent parler de proposition de loi Duplon.
17:46C'est le nom de ce sénateur, qui est LR.
17:48Elle a été adoptée par le
17:50Sénat, parce que l'initiative vient du Sénat.
17:52Elle a été repoussée maintes et maintes fois
17:54dans son
17:56arrivée, on va dire, pour le débat à l'Assemblée.
17:58Elle est passée par deux commissions
18:00à l'Assemblée. La commission des
18:02affaires économiques, qui a
18:04discuté de certains amendements sur le
18:06texte, mais qui a laissé passer le texte
18:08à peu près tel qu'il
18:10était. Et ensuite, elle est passée à la commission
18:12du développement durable à l'Assemblée,
18:14qui, elle, est dominée par
18:16les familles politiques écolos
18:18et France Insoumise. Et là,
18:20qui ont non seulement modifié le texte,
18:22mais surtout qui ont déposé, qui ont
18:24participé à un dépôt massif d'amendements.
18:26On se retrouvait donc
18:28aujourd'hui, où la loi devait être débattue,
18:30avec 3500 amendements,
18:32majoritairement
18:34écolos et France Insoumise,
18:36sur une loi qui n'a que 8 articles,
18:38et qui devait être discutée en
18:405 jours seulement. Or, le problème,
18:42quand vous avez autant d'amendements,
18:44c'est que, comme le temps est restreint pour les
18:46discussions, le risque, c'est de ne jamais
18:48arriver au bout, et donc de ne jamais
18:50adopter la loi. C'est la raison
18:52pour laquelle le
18:54rapporteur du texte,
18:56Julien Dive,
18:58a déposé samedi une motion
19:00de rejet de ce texte. Ce qui est très rare.
19:02Ce qui est rare, surtout le rapporteur qui rejette lui-même
19:04son texte, c'est un peu original.
19:06Ça fait un peu des néo-cerveaux, parce qu'on se dit
19:08« quel est le but, j'ai pas compris ». Finalement,
19:10j'ai compris, je vais vous expliquer.
19:12Donc, il rejette. Pourquoi ? Parce que,
19:14la motion de rejet qu'il a déposée samedi
19:16a été adoptée il y a à peu près une heure,
19:18par 274 voix
19:20contre 121 à l'Assemblée
19:22nationale. En clair, ça coupe
19:24court aux discussions à l'Assemblée,
19:26pour éviter que le texte ne soit pas adopté
19:28à l'issue de
19:30les cinq jours,
19:32qui ne permettent pas de voir tous les amendements.
19:34Donc, le texte est immédiatement
19:36renvoyé dans sa version
19:38issue du Sénat,
19:40donc avant les commissions
19:42de l'Assemblée nationale, en commission
19:44mixte paritaire. Vous avez
19:467 députés et 7 sénateurs
19:48qui, à partir du texte, sont
19:50chargés de trouver un consensus
19:52sur le texte. Et ensuite, il y aura
19:54bien un vote des deux chambres,
19:56du Sénat et de l'Assemblée nationale,
19:58mais le dépôt d'amendement
20:00est interdit, sauf avis favorable
20:02du gouvernement. Donc, vous limitez
20:04évidemment la discussion. C'est pour ça que certains
20:06ont parlé de 49.3
20:08déguisé. Alors, ça a été
20:10reçu assez favorablement par les syndicats
20:12d'agriculteurs, mis à part la Confédération
20:14Paysanne, qui, elle, dit
20:16son opposition au texte depuis longtemps.
20:18Donc, vous avez la FNSEA et les
20:20jeunes agriculteurs qui, eux, appelaient
20:22se craigner, justement,
20:24que la discussion n'arrive jamais à son terme.
20:26Donc, ils soutenaient le rejet qui permettra
20:28l'adoption du texte, et
20:30la coordination rurale.
20:32Elle, elle défendait initialement le recours au 49.3
20:34directement, et finalement
20:36la motion de rejet préalable
20:38qui permet l'examen du texte
20:40en commission mixte paritaire.
20:42Parlons du fond. Pour continuer à bien comprendre,
20:44qu'est-ce qui bloque dans ce texte, aujourd'hui, et qui fait
20:46autant réagir l'opposition de gauche ?
20:48Alors, c'est toujours un peu le même
20:50sujet. Vous savez, comment placer les curseurs
20:52exactement entre la défense de l'environnement
20:54et, en l'occurrence, dans ce qui nous occupe
20:56le soutien aux agriculteurs,
20:58c'est non seulement
21:00ce ratio-là, entre
21:02la défense de la nature, très directement,
21:04et le travail des agriculteurs,
21:06mais s'ajoute à ça une donnée,
21:08évidemment, qui est dans un monde ouvert
21:10avec les importations, avec les règles
21:12qui existent en Europe et ailleurs
21:14qu'en Europe, dans un monde, évidemment,
21:16d'importation et d'exportation
21:18qui est le nôtre,
21:20aujourd'hui. Alors, Laurent Duplon,
21:22qui est un des rédacteurs de cette loi,
21:24a englobé la colère des agriculteurs
21:26dans une résistance plus large à ce qu'il appelle
21:28l'écologie dogmatique. C'était ce week-end, il disait
21:30après l'ajout pendant des années de contraintes
21:32par angélisme écologique,
21:34ZFE, ZAN, on avait parlé notamment des zones
21:36à faible émission,
21:38qui avaient provoqué une grosse
21:40colère dans beaucoup de villes de France,
21:42et il dit, lui, ce prisme
21:44ruralicide-liberticide antisocial est allé
21:46trop loin, sans prendre
21:48en compte, encore une fois, la réalité.
21:50Il y a moins une discussion sur est-ce qu'on est pour
21:52ou contre ça, en théorie, que
21:54quelle est la réalité du monde dans lequel
21:56se pose cette question-là. Alors,
21:58le point de crispation absolu dans
22:00cette loi, et Marc
22:02ne va pas me contredire,
22:04c'est le retour dérogatoire de
22:06l'acétamipride,
22:08je ne le dirai pas deux fois,
22:10qui est un...
22:12...des molécules à rejet !
22:14Exactement, et en l'occurrence,
22:16c'est dérogatoire pour un temps donné,
22:18notamment pour les cultures de
22:20betteraves et de noisettes. En gros,
22:22c'est un pesticide, vous savez, qui avait été
22:24interdit en France, notamment
22:26en raison de son impact sur les pollinisateurs,
22:28on l'appelait le tueur d'abeilles,
22:30le pesticide tueur d'abeilles,
22:32mais le problème, c'est qu'aujourd'hui,
22:34il est toujours autorisé, bien que très
22:36réglementé, toujours autorisé dans
22:38les autres pays de l'Union Européenne, qui tous,
22:40sans exception, l'utilisent. Je ne vous parle
22:42même pas hors des frontières de l'Union Européenne,
22:44où c'est celui-là, plus une quinzaine d'autres,
22:46par noisettes, récoltés.
22:48Donc, c'est le sujet 1 de la concurrence
22:50déloyale, non seulement
22:52dans le monde, mais au sein de l'Union Européenne
22:54elle-même. C'est la raison pour laquelle
22:56la ministre de l'Agriculture défendait
22:58cet ajout,
23:00et Agnès Pannier-Runacher, qui est ministre
23:02de la Transition écologique, elle, y est opposée.
23:04Et je la cite, elle dit, on perd
23:06tout l'élan des investissements qu'on a fait
23:08dans des alternatives, donc dans la recherche
23:10des alternatives à ce produit-là,
23:12et on va se reposer la question dans quelques
23:14années, parce qu'immanquablement,
23:16une interdiction au niveau européen
23:18arrivera. Ce à quoi les agriculteurs
23:20ont répondu, 1, l'alternative
23:22aujourd'hui n'existe pas encore, il y a des
23:24recherches qui sont faites, en effet, elle n'existe
23:26pas encore, et 2, les autres
23:28l'utilisent. Donc, en attendant l'interdiction
23:30à l'échelle européenne, voire à l'échelle mondiale,
23:32les autres l'utilisent. Résultat,
23:34il y a des exemples très simples,
23:36par exemple la noisette, qui souffre beaucoup
23:38de l'interdiction de ce
23:40pesticide, et bien les noisettes, aujourd'hui, sont
23:42par exemple importées de Turquie, donc c'est sûr
23:44elles sont moins chères, elles sont pleines de
23:46pesticides, alors dont
23:48beaucoup sont interdits, même à l'échelle de l'Union
23:50européenne, et évidemment, vous ajoutez à ça
23:52le voyage de ces noisettes
23:54pour qu'elles arrivent jusqu'en France, donc au nom de la Défense
23:56de la Nature... Donc on favorise tout ça ?
23:58Voilà, donc encore une fois, c'est pour ça que je vous disais, c'est pas
24:00le débat théorique sur est-ce que
24:02ce pesticide est bon ou pas bon,
24:04tout le monde s'accorde à dire que ce serait mieux sans.
24:06Ça, on est absolument d'accord avec ça,
24:08et tout le monde est d'accord d'ailleurs.
24:10Tout simplement, aujourd'hui, c'est ce que je vous disais,
24:12le placement du curseur
24:14dans un monde ouvert est très compliqué,
24:16nous avons des exigences
24:18que d'autres n'ont pas, et nous avons
24:20et nous n'avons plus de frontières, ni sur ce sujet
24:22ni sur d'autres.
24:24Étant donné le nombre d'amendements, d'autres sujets
24:26de crispation doivent également exister,
24:28quels sont-ils ? Alors, il y a des dispositions
24:30dans le texte sur l'élevage et sur l'eau,
24:32sur la récolte d'eau
24:34ou la retenue d'eau, alors un,
24:36il y a une modification des seuils des élevages
24:38qui relève aujourd'hui des installations classées
24:40pour protection de l'environnement, vous savez, il y a beaucoup
24:42de normes qui s'appliquent, là, encore une fois,
24:44c'est moins la défense en soi,
24:46d'ailleurs, on revient sur des décisions
24:48que l'on avait prises, donc c'est moins la défense du modèle
24:50en soi qu'un alignement
24:52mot pour mot sur les seuils fixés au niveau européen.
24:54Toujours dans une volonté, vous vous souvenez,
24:56à l'époque, on avait parlé de la question de la souveraineté
24:58alimentaire, on peut prendre des règles
25:00extrêmement
25:02défendables, théoriquement,
25:04le problème, c'est que si tout revient à une importation
25:06pour avoir des produits accessibles au porte-monnaie
25:08des français, il y a évidemment une réflexion
25:10beaucoup plus globale à avoir aujourd'hui
25:12et c'est ce que demandent les agriculteurs.
25:14La deuxième chose, c'est l'attribution d'une
25:16présomption d'intérêt général majeur
25:18au projet de stockage d'eau
25:20et l'introduction d'un nouveau statut des zones
25:22humides, donc l'évolution du statut
25:24sur les zones humides, je ne vais pas rentrer dans
25:26le détail, mais la ministre
25:28de l'Agriculture elle-même a expliqué
25:30aujourd'hui, devant l'Assemblée nationale,
25:32que le combat concernait, là,
25:34aujourd'hui, les agriculteurs, mais qu'il est
25:36plus vaste que ça sur la manière de discuter
25:38les lois aujourd'hui en France,
25:40vous avez une possibilité de bloquer même
25:42les discussions d'un texte à quelques
25:44députés seulement, voire un seul député.
25:46Elle prenait l'exemple de l'Italie, où comme vous
25:48pouvez générer des amendements par intelligence artificielle,
25:50c'est un député qui peut déposer
25:52des millions d'amendements sur un texte, et vous
25:54rendez la discussion sur le texte impossible.
25:56Résultat, vous faites une motion de
25:58rejet, vous avez simplement 14 parlementaires
26:00qui examinent le texte, donc il y a
26:02un problème, en effet, d'évolution
26:04démocratique, on va dire, sur
26:06l'examen des textes, et là, ça dépasse de loin
26:08évidemment, cette question pure de l'agriculture.
26:12Merci pour votre regard. Donc, deux
26:14sujets, effectivement, la place de la
26:16France dans l'Europe, et puis la place de
26:18l'Assemblée nationale. Et de nos agriculteurs.
26:20De nos agriculteurs, et de l'Assemblée nationale,
26:22en majorité, un 49-3
26:24déguisé, quelles sont les stratégies
26:26aujourd'hui pour faire passer
26:28certains textes.
26:30Gali, Agenteur, on est très
26:32contente, très content, pardon,
26:34je suis très contente, on est très content de
26:36vous accueillir avec Cyril.
26:38Est-ce qu'il va bien ? Est-ce que tout se passe bien ? Est-ce qu'il est
26:40heureux d'être là ? Cyril va bien,
26:42il est très heureux d'être là, et
26:44il manifeste son approbation
26:46avec son sourire, et puis son pouce,
26:48pour nous, oui, et comme ça, non,
26:50et puis s'il n'est pas content, il nous le dira, il tapera du poing.
26:52J'ai préparé
26:54avec lui quelques réponses, parce qu'il a un alphabet,
26:56mais c'est très très long de faire
26:58les lettres, lettre par lettre, donc je fais
27:00son porte-parole, son porte-voix,
27:02parfois je donne mes commentaires à moi, mais je
27:04donne aussi ses messages, c'est un petit peu notre
27:06code, et s'il je dis
27:08n'importe quoi, ne vous inquiétez pas, il va
27:10le dire. Et vous étiez
27:12à la manifestation ce week-end,
27:14on en parlera, et
27:16c'est avec plaisir que vous êtes là,
27:18vous avez manifesté votre volonté
27:20d'être là, je le dis aussi pour les téléspectateurs,
27:22parce qu'on se dit qu'ils restent là,
27:24vous êtes là pendant une heure, pendant toutes les missions,
27:26c'est une volonté de votre part, et on vous accueille
27:28avec le plus grand plaisir, et on a envie
27:30d'entendre votre voix
27:32sur ce sujet,
27:34de l'aide
27:36aux droits à Montréal.
27:38Gabrielle Cluzel, cette lettre
27:40poignante, écrite par la maire d'Elias,
27:42poignardée le 24 janvier dernier,
27:44a été publiée dans le Figaro
27:46hier, jour de la fête des maires,
27:48et cela lui a donné une résonance toute
27:50particulière, pourquoi
27:52faut-il absolument écouter
27:54ce cri de douleur
27:56qui est aussi un cri de couleur ?
27:58Oui, il se trouve que la fête des maires, tombée cette année
28:00le 25 mai, soit 4 mois
28:02après la mort d'Elias,
28:04alors on sait à quel point la fête des maires
28:06comme Noël peuvent être douloureux quand on a
28:08perdu un enfant,
28:10un proche, mais un enfant particulier,
28:12a fortiori quand cela aurait pu être évité.
28:14Quand, je reprends les mots
28:16des parents d'Elias, l'État n'a pas su
28:18protéger ses citoyens.
28:20Alors la première partie est excessivement
28:22touchante, parce qu'elle
28:24parle de sa vie sans Elias,
28:26je tente de survivre
28:28à l'absence de mon fils,
28:30Elias, à l'absence
28:32de ses coucous maman, de ses bisous maman,
28:34à l'absence de cette carte et de ce
28:36petit cadeau que je n'aurai pas pour la fête des maires.
28:38Je rappelle que cela a été publié
28:40hier. Alors la première
28:42partie, donc, vraiment met les larmes aux yeux,
28:44elle raconte le drame tel qu'elle l'a vécu,
28:46je pense que c'est important de le comprendre pour que ça ne reste pas
28:48une vue de l'esprit, pour que ce soit très
28:50incarné. Donc elle est médecin,
28:52elle n'est pas très loin du lieu
28:54du drame, son domicile
28:56n'est pas très loin non plus,
28:58et donc elle est appelée
29:00très rapidement par un
29:02camarade
29:04de son fils, le meilleur ami en fait.
29:06Les pompiers et le SAMU sont déjà là,
29:08elle s'allonge contre son fils
29:10pour l'embrasser, vous voyez la scène,
29:12pour lui parler, le rassurer,
29:14lui dire que son papa arrive.
29:16Déjà Elias respire
29:18difficilement, et la prise en charge
29:20rapide n'y fera rien.
29:22Il meurt le lendemain,
29:24plongeant dans le désespoir de ses parents, mais aussi
29:26un frère de 24 ans et une sœur de
29:2821 ans. Une vidéo de sa sœur, très
29:30touchante, du bonheur familial ordinaire
29:32d'une fratrie qui s'aime, a
29:34circulé récemment.
29:36Elle décrit son fils ainsi,
29:38la Mandélia, c'est un adolescent gentil,
29:40vraiment gentil, joyeux, beau
29:42et fort, aimé et aimant.
29:44Donc ça, c'est vraiment
29:46cette première partie.
29:48Puis vient le reste de la lettre.
29:50Le reste de la lettre s'est construit sous forme
29:52d'une anaphore, donc chaque paragraphe
29:54commence par
29:56« Qui s'est moqué d'Elias ? »
29:58Vous imaginez le choix des mots, point d'interrogation.
30:00Donc c'est un véritable j'accuse,
30:02au point d'interrogation près, et la liste
30:04est longue.
30:06Au-delà des deux meurtriers, qui trouve-t-on
30:08dans cette liste ?
30:10Je cite leurs parents
30:12et l'instabilité des cellules
30:14familiales. Puisque l'on parle des parents,
30:16rappelons au passage que la justice administrative
30:18à Cannes vient
30:20d'annuler la décision de la justice
30:22de retirer la place
30:24de marché au père de l'un des agresseurs
30:26d'Angèle. Vous vous souvenez d'Angèle, cette dame
30:28âgée de 89 ans.
30:30On voit que
30:32dès que quelque chose est tenté sur
30:34les parents, c'est immédiatement annulé.
30:36Puisqu'on parle de justice, la mère
30:38d'Elias pointe du doigt les juges
30:40pour enfants, qui ordonnent
30:42à deux reprises une interdiction
30:44aux deux délinquants d'entrer en contact
30:46sans vérifier leurs adresses, et donc sans
30:48se rendre compte qu'ils habitent dans la
30:50même résidence. Vous imaginez
30:52édicter ce genre d'interdiction
30:54sans le savoir.
30:56La mère d'Elias accuse aussi la mère
30:58qui n'a pas jugé bon de sécuriser
31:00les abords du stade qu'elle savait mal
31:02fréquenter. Je la cite encore.
31:04On se souvient des cris d'orfraie du dépôt de plainte
31:06de Annie Dalgo, appuyé par le Conseil de Paris,
31:08quand l'élu d'opposition
31:10Nelly Garnier avait pointé du doigt
31:12le déni de la gauche parisienne, l'accusant
31:14d'avoir armé le bras du meurtrier.
31:16Alors vont-ils se draper aussi dans leur
31:18dignité, là, outragés, et porter
31:20plainte contre cette mère endeuillée qui
31:22tient à peu près les mêmes
31:24propos ? Et puis
31:26la mère d'Elias interpelle aussi les différents
31:28ministres de la santé, de l'éducation
31:30nationale, de la justice, de l'intérieur,
31:32qui au fil des années
31:34n'ont pris la mesure de rien.
31:36Elle accuse aussi
31:38les médias.
31:40Oui, alors je termine par là parce que ce sujet
31:42nous concerne aux premiers chefs. C'est un sujet
31:44que nous abordons souvent. Et que
31:46dit-elle, je la cite, les médias
31:48qui n'ont pas eu l'honnêteté d'écrire
31:50les mots « machette » et « hachette »,
31:52préférant minimiser l'acte
31:54en parlant de couteau.
31:56Vous vous rendez compte que leur première déclaration
31:58a été expurgée par l'AFP,
32:00sans doute parce que le mot « machette »,
32:02« hachette », est connoté, ça fait
32:04très France Mécanique, Orange Mécanique,
32:06et c'est Boko Haram plutôt qui utilise
32:08ce genre d'instrument
32:10atroce.
32:12Ce qui n'a pas empêché les mêmes journalistes
32:14d'attendre les familles aussi secs au pied du
32:16domicile, ce qui a aussi beaucoup heurté
32:18la mère d'Elias dans leur intimité.
32:20Et il a été dit aussi,
32:22alors moi je dois le dire,
32:24j'y ai cru, il a été dit aussi qu'Elias
32:26avait refusé de donner son téléphone
32:28portable.
32:30Et le sous-texte était finalement que si Elias
32:32avait donné son téléphone,
32:34tout se serait bien terminé. Je vous rappelle ce titre
32:36du Monde, un adolescent de 14 ans
32:38tué à Paris après avoir
32:40refusé de se faire prendre son téléphone.
32:42Vous voyez, c'est une drôle de syntaxe,
32:44ça inverse la causalité.
32:46Alors que dans leur communiqué initial,
32:48c'est ce qu'ils parent disait.
32:50Voilà, exactement. Si le motif de l'escroquerie
32:52de ces deux jeunes était de récupérer le téléphone d'Elias,
32:54ils ne sont pas arrêtés là. Ils rajoutent que
32:56Elias a été frappé alors qu'il avait donné
32:58son téléphone.
33:00Et l'appelé était d'une telle profondeur,
33:02écrit cette mère,
33:04qu'elle reflétait le comportement de toute
33:06puissance de ces mineurs.
33:08Et ils rajoutent là aussi textuellement
33:10pour eux, ce n'est pas un fait
33:12divers. Alors que comprendre ?
33:14Écoutez, que ceux qui accusent,
33:16qui font des procès en instrumentalisation
33:18sont en réalité ceux
33:20qui instrumentalisent. C'est-à-dire qu'après chaque drame,
33:22ils essaient d'arracher un mot
33:24aux parents appelant à la non-récupération.
33:26S'ils y arrivent, ils le font
33:28tourner en boucle. S'ils n'y arrivent pas,
33:30ils leur arrivent de l'inventer. On se souvient des
33:32pauvres parents dans l'affaire Lola,
33:34dont un supposé ami de la famille
33:36qui était un élu socialiste
33:38des années 80 à 2016,
33:40ça tout le monde s'est bien gardé de le préciser,
33:42avait dit qu'il ne voulait pas de récupération.
33:44Ses fameux parents, deux ans plus tard,
33:46les déclarations de la mère de Lola ont
33:48affirmé tout cela. Elle a dit
33:50« Je n'ai pas suivi les débats à l'époque,
33:52je m'étais totalement mise à l'écart.
33:54En parlant de l'assassin,
33:56elle n'aurait pas dû être là,
33:58tout le monde le sait, ça renforce ma colère. »
34:00Si à l'inverse,
34:02les parents ont une parole
34:04qui ne va pas dans le sens de la DOCSA,
34:06on caviarde sans complexe leurs déclarations.
34:08Et encore plus loin,
34:10si on juge, comme dans le cas de Patrick Jardin,
34:12père d'une victime du Bataclan,
34:14que ses propos sont trop virulents,
34:16on accusera ses parents,
34:18comme le monde, d'être sur le chemin
34:20de la haine, pas assez résistant
34:22et résilient.
34:24Évidemment,
34:26en ce lendemain
34:28de fête des mères,
34:30on pense bien sûr à toutes celles
34:32qui ont pleuré hier,
34:34comme la mère d'Elias, bien sûr,
34:36de Philippine, de Thomas,
34:38qui est très en colère
34:40contre le livre lénifiant qui a été sorti
34:42sur le meurtre de leur fils à Crépole.
34:44La mère de Mathis, le procès s'ouvre
34:46aujourd'hui. La mère de Timothy,
34:48la mère de Morane et Laura,
34:50vous vous souvenez, qui avaient témoigné
34:52sur France 2 en novembre 2024,
34:54elle avait dit « j'ai arrêté de vivre ce jour-là »,
34:56rajoutant que l'assassin n'aurait jamais
34:58dû être là, il aurait dû être reconduit immédiatement.
35:00Les parents de Laura et de Morane ont
35:02tenté une action contre l'État qui a été
35:04débouclée, et encore je ne cite que
35:06les plus jeunes victimes, parce qu'il y a aussi les victimes
35:08adultes, et pour
35:10les parents, la peine n'est pas moins
35:12grande. Alors vous savez, je voudrais leur
35:14rendre hommage à la mère d'Elias
35:16parce qu'elle se lève au nom de
35:18toutes les mères, ces femmes
35:20qui parlent. Ça ne fera pas
35:22revenir leurs petits, mais
35:24ça en protègera d'autres.
35:26Et la liste que je viens
35:28d'égrener montre qu'aucun
35:30milieu n'est épargné, en réalité.
35:32Ça peut être la bourgeoisie de grandes métropoles,
35:34un milieu populaire, la France périphérique,
35:36la ruralité, la prochaine victime
35:38sera d'où ? On l'ignore. Vous savez,
35:40ils parlent beaucoup de l'égalité sociale, et bien on va dire
35:42que sur ce point, c'est réussi.
35:44Et pour finir,
35:46vous vous souvenez de ce mouvement en Argentine, qui s'appelait
35:48le mouvement de la place de mai.
35:50Si au mois de mai,
35:52celui de leur fête, les mères
35:54commencent à protester contre
35:56ceux qui se moquent des Français,
35:58selon l'expression de la mère
36:00d'Elias, je pense que
36:02ceux-ci ont du souci à se faire.
36:06Qui s'est moqué d'Elias ?
36:08C'est le titre de sa lettre.
36:10Je voulais vous montrer peut-être
36:12le livre du docteur Maurice Berger.
36:14On le connaît,
36:16après 35 ans d'expérience
36:18en tant que pédopsychiatre.
36:20Il s'est dédié aux mineurs
36:22violents. Il s'est
36:24donné sur ce sujet.
36:26Un livre très intéressant
36:28qui vise à aborder plusieurs questions.
36:30Pourquoi la situation actuelle est si grave ?
36:32Pourquoi on en est arrivé là avec nos mineurs ?
36:34Quelles solutions envisager ?
36:36Il a voulu démontrer comment
36:38l'idéologie, comme vous disiez,
36:40empêche de regarder le réel.
36:42Et comme nous le payons maintenant,
36:44c'est un excellent livre
36:46du professeur,
36:48du docteur Maurice Berger,
36:50très respecté sur le sujet
36:52des mineurs.
36:54Marc Menand, on va passer à ce
36:56gros sujet d'actualité aujourd'hui
36:58sur cette gifle, est-ce qu'elle en est
37:00une ou pas, du
37:02président de la République, Magali
37:04Janteur. Vous avez vu cette image qui tourne
37:06en boucle. Elle est assez...
37:08Vous allez voir
37:10dans un instant.
37:12On va parler, on va s'arrêter
37:14avec Cyril, votre mari,
37:16et vous sur ce que vous avez
37:18envie de dire à propos de ce texte qui sera
37:20voté demain à l'Assemblée nationale.
37:22Marc Menand,
37:24certains disent que
37:26l'Elysée a menti, et c'est un fait.
37:28C'est un nouveau revers
37:30pour eux, ça va de soi.
37:32Et alors,
37:34on va voir la réaction.
37:36Déjà, voici l'image pour vous, madame.
37:38Vous voyez, il y a...
37:40C'est en direct.
37:42Alors, le président,
37:44apparemment... Le couloir présidentiel arrive
37:46à Hanoï,
37:48des caméras sont là, la porte
37:50s'ouvre, et voilà l'image que l'on voit.
37:52Voilà. Et apparemment,
37:54alors après, ça va plus loin, vous voyez,
37:56il tend son bras comme si rien
37:58ne s'était passé, et madame
38:00Macron n'a pas vu qu'elle risquait
38:02de tomber et qu'il était là pour la protéger.
38:04Donc, elle
38:06néglige ce coup de...
38:08Alors, il faut dire aussi
38:10que le président Macron, ça ne peut pas vraiment
38:12le fusquer. Il est tellement habitué depuis
38:14un an à prendre des claques, une de plus,
38:16une de moins, bien évidemment.
38:18Ça ne dérange pas. Alors, voyez
38:20quand même la réaction, parce que
38:22dans un premier temps... Pardon ?
38:24Des claques virtuelles. Oui, oui, oui.
38:26Mais c'est la logique
38:28même. On peut imaginer
38:30qu'ils étaient en train
38:32de mimer Roland Garros.
38:34Voilà, toujours la logique
38:36du revers. On peut imaginer
38:38aussi, pour pourquoi pas, que madame
38:40Macron, se souvenant qu'elle avait été
38:42son professeur de théâtre... Vous savez,
38:44c'est long, la traversée en avion
38:46comme ça. Alors, à un moment donné, ils se sont
38:48dit, tiens, on va jouer au jeu
38:50des films. Et il dit, bah oui,
38:52on peut faire quoi ? Il dit,
38:54ah ouais, il y a une scène que j'aime bien, c'est
38:56dans la gifle, le film
38:58avec
39:00Isabelle Adjani. Alors, j'ai
39:02retrouvé la tirade
39:04au moment où
39:06on a Lino Ventura,
39:08qui est là, qui se fâche contre
39:10sa fille. Il dit, ne me parle pas
39:12comme ça, hein ! Tu ne travailles pas.
39:14Tu danses mal.
39:16Tu grandis mal. On a vraiment
39:18l'impression qu'effectivement, la situation
39:20correspond au petit Macron.
39:22Et hop !
39:24Il lui a encolune.
39:26Alors, forcément, comme on est là dans un
39:28théâtre, lui, il n'y voit
39:30pas une agression. Et quand on lui demande
39:32ce qu'il s'est passé,
39:34il ne dit rien, rien.
39:36Bon, on se disputait,
39:38mais en regardant, voilà comment
39:40il se justifie, parce que c'est quand même
39:42très intéressant de voir l'embarras
39:44du président qui essaie de minimiser
39:46la chose.
39:48Qui ouvre.
39:50Nous sommes en train de nous chamailler
39:52et plutôt de plaisanter avec mon épouse.
39:54Je suis surpris
39:56par cela. Devient
39:58une espèce de
40:02catastrophe géoplanétaire où certains
40:04sont en train même d'avoir des théories
40:06pour expliquer... Voilà. Tout ça, c'est un peu
40:08n'importe quoi. On fait dire à une vidéo beaucoup de bêtises.
40:10Alors,
40:12on fait dire à une vidéo beaucoup de bêtises.
40:14Il faut dire qu'avant,
40:16l'Élysée avait dit qu'il s'agissait
40:18d'une fausse image.
40:20Et l'Élysée, c'est là où
40:22il est reproché à l'Élysée d'avoir menti.
40:24Parce que l'Élysée avait dit
40:26que c'était une image... Voilà.
40:28Ce n'est pas la première fois que l'Élysée ment.
40:30Ce n'est pas la première fois que l'Élysée ment.
40:32Si on prend la clérisse du Covid,
40:34les masques ne servent à rien,
40:36après ils servent, etc.
40:38On n'a pas arrêté de nous emmener dans de grands feuilletons.
40:40Mais alors, il faut voir aussi
40:42ce que
40:44Brigitte Macron aurait pu signifier.
40:46Il y a quelque temps, elle donnait une interview à elle
40:48et elle avouait. Elle disait
40:50« Oh, on se dispute ! »
40:52Puis après, on arrête de se disputer.
40:54Vous voyez, on est un peu taquin comme ça.
40:56Mais ce n'est pas si grave que ça.
40:58Reste qu'on est quand même dans un pays
41:00où les violences conjugales
41:02sont légion.
41:04On prend ça très au sérieux.
41:06Parce qu'il y a des gens qui, malheureusement,
41:08sont dans la souffrance
41:10à cause de ces discordes
41:12et de ces violences.
41:14Je pense qu'il aurait été plus habile
41:16en étant confronté à la réalité
41:18de dire que l'énervement
41:20du voyage, on s'était
41:22laissé peut-être aller
41:24à un instant qui
41:26pouvait être désoavoué officiellement
41:28qu'on était dans la contrition.
41:30Non ! Le mensonge,
41:32bien trop souvent, on en a pris l'habitude,
41:34est appliqué dans la sphère
41:36de l'Élysée.
41:38Et on a imaginé qu'une fois de plus, ça passerait !
41:40Qu'on nous prendrait comme ça,
41:42tranquillement, comme
41:44des imbéciles. Et puis que nous,
41:46on ferait la claque derrière. On dirait « Bravo ! »
41:48Ils sont capables de s'amuser
41:50de cette manière-là.
41:52Aujourd'hui, la question
41:54à se poser, à quel moment,
41:56à force d'avoir
41:58des prises
42:00de position, avec des
42:02contre-prises de position, à quel moment
42:04la parole du chef de l'État
42:06devient-elle crédible ?
42:08À quel moment, à l'Élysée, quand ils disent
42:10quelque chose, on peut effectivement
42:12l'admettre qu'il n'y a
42:14plus de discussion à avoir,
42:16qu'il y a une sorte de parole, à défaut
42:18d'être magistère, mais une parole crédible.
42:20Il n'y a plus de crédibilité
42:22du côté de l'Élysée.
42:24Alors après, il ne faut pas s'étonner.
42:26Si dans les sondages, il descend
42:28de plus en plus, et que
42:30apparemment, on n'arrive
42:32plus à se dire que ce
42:34président, quand il se présente
42:36quelque part, quels que soient
42:38les propos qu'il puisse
42:40tenir, à chaque fois,
42:42c'est la suspicion qui s'impose
42:44et à la limite, on n'a même
42:46plus spécialement envie de
42:48l'écouter, même si parfois,
42:50au troisième degré, ça peut
42:52nous amuser.
42:54Mathieu, à mon côté, lorsqu'on voit
42:56ces images, on se dit que c'est
42:58peut-être une dispute personnelle
43:00qui regarde le couple,
43:02mais en quoi, comme je disais,
43:04ça devient politique?
43:06Deux éléments. Effectivement, ça ne nous
43:08concerne pas. Ce qui nous concerne, c'est
43:10que l'Élysée décide de réagir en disant
43:12que c'est une fausse image, pour ensuite reconnaître que c'est une vraie,
43:14tout en expliquant que ça fait le jeu des pro-russes.
43:16Et deuxièmement, quand Emmanuel Macron
43:18se judicie alors qu'il ne devrait pas,
43:20il devrait simplement nous dire que ça ne vous concerne pas,
43:22de quoi vous mêlez-vous? Par ailleurs,
43:24puisque ça arrive une semaine ou deux après ce qu'on a appris sur
43:26Joe Biden, la culture du mensonge
43:28est socialisée, non seulement à la Maison-Blanche,
43:30mais relayée par tout un système médiatique
43:32qui se faisait complice du mensonge d'État,
43:34dans nos sociétés, le doute
43:36s'installe par rapport à la parole
43:38non seulement du pouvoir, mais des médias.
43:40Moi, je ne suis pas
43:42tout à fait d'accord avec l'idée que ça ne nous regarde
43:44pas, parce qu'à partir du moment
43:46où c'est arrivé dans le champ public, c'est quand même
43:48un comportement un peu baroque, il y a eu une atteinte
43:50à la personne du Président, à la fonction,
43:52si j'ose dire. Eh bien, c'est difficile
43:54d'écarter cela du revers de la main en disant
43:56non, non, les Français n'ont pas à se poser de questions.
43:58Mais c'est vrai que
44:00de ce fait, l'explication
44:02chamaillerie est un peu courte, parce que
44:04ils n'ont pas l'air tellement de rire ensuite
44:06dans l'escalier. Donc c'est vrai que
44:08ces interrogations des Français
44:10me paraissent assez légitimes,
44:12surtout dans la mesure où ces images ont fait le tour du monde.
44:14Charlotte Dornelas.
44:16Moi j'avoue que
44:18j'ai d'abord entendu parler et après j'ai vu les images
44:20et j'étais moins choquée par les images qu'apparemment
44:22beaucoup de gens qui la commentaient.
44:24En fait, je suis incapable de dire ce qui s'est passé.
44:26C'est ça la vérité, je ne sais pas le dire moi.
44:28Donc moi,
44:30la seule chose qui m'intéresse, c'est que l'Élysée
44:32immédiatement, d'ailleurs avant le Président de la République,
44:34alors lui, je ne sais même pas pourquoi il a dénié
44:36répondre aux questions. Je trouve ça
44:38incroyable. Se justifier, c'est s'accuser.
44:40Et que l'Élysée, dans le huitième
44:42seconde, nous invente une image
44:44générée par l'intelligence artificielle, voire
44:46par la Russie elle-même, c'est-à-dire
44:48le complotisme habituel qu'on nous sort à chaque
44:50fois que quelqu'un se pose une question.
44:52Ils ont considérablement affaibli
44:54leur joker permanent sur à peu près tous les sujets.
44:56C'est surtout ça que je vois, c'est qu'il y a
44:58dans l'entourage du Président, parce qu'en l'occurrence c'était l'Élysée,
45:00un changement de version. Ils attrapent
45:02la première version qui passe pourvu que ça
45:04permette de répondre. Alors eux, ils ont
45:06un problème avec le rapport à la vérité, ça par contre
45:08j'ai aucun doute.
45:10Merci pour votre regard.
45:12Et dans un instant, avec
45:14Mathieu Bocoté, on parlera
45:16du délit d'entrave
45:18à l'aide active à mourir.
45:20En clair, Mathieu, si j'ai bien compris,
45:22quelqu'un veut mourir, avec
45:24le texte, si vous l'en empêchez,
45:26vous commettez un délit.
45:28Sondre, s'il te plaît, ne part pas tout de suite.
45:30C'est ça. Même pas en empêcher,
45:32si vous le raisonnez, si vous allez
45:34contre... Bon bref, on en parle dans un instant.
45:36Magali et
45:38Cyril Janteur, c'est un honneur pour nous
45:40de vous recevoir ce soir, pour
45:42qu'on puisse entendre aussi votre
45:44voix. Je rappelle que vous avez organisé
45:46un rassemblement
45:48avec les éligibles, c'est-à-dire
45:50ceux qui disent qu'on ne veut pas
45:52que ce texte puisse nous
45:54enlever à nous notre vie.
45:56Quel est le cas de votre couple ?
45:58Vous êtes médecin, votre mari
46:00Cyril est
46:02tétraplégique depuis
46:0427 ans, après un accident de voiture.
46:06Il ne peut pas
46:08parler, et vous êtes
46:10son porte-voix, ce soir.
46:12Notre histoire, c'est l'histoire d'un accident
46:14de voiture, chez un jeune ingénieur
46:16qui travaillait dans un
46:18défleuron de l'industrie française
46:20avec des horaires de fous.
46:22On avait trois petits-enfants de 4 ans, 2 ans et demi,
46:246 mois, ça faisait quelques mois que je disais que ça allait
46:26trop vite. Et puis Cyril
46:28était un garçon très brillant,
46:30très allant, très sympathique, et donc
46:32il s'est... Voilà.
46:34Ce soir, après une semaine très chargée,
46:36il n'a pas vu un camion qui arrivait sur la gauche.
46:38J'ai reçu un petit coup de fil...
46:40Il lève le pouce. Voilà. J'ai reçu un petit coup de fil
46:42d'un animateur... Je rappelle que c'est sa façon
46:44de communiquer. Cyril va
46:46acquiesce si je dis bien, il acquiesce
46:48si je dis faux, il s'énerve.
46:50Et donc j'ai reçu un coup de fil de l'urgentiste
46:52qui m'a dit, Madame, venez vite, votre mari ne passera
46:54pas la nuit. Donc je suis
46:56partie
46:58immédiatement avec un avion,
47:00c'était en Bretagne. J'ai attendu toute la nuit
47:02et le lendemain matin, c'est un autre réanimateur
47:04qui est venu voir en me disant, je suis vraiment désolée,
47:06il a voulu vivre.
47:08Alors moi, j'avais 31 ans,
47:10j'ai dit, bah, tant mieux.
47:12Est-ce que vous voulez le voir ?
47:14Donc oui, je suis allée le voir dans la chambre de réanimation
47:16et là, effectivement, j'ai vu... J'ai pas reconnu
47:18mon mari qui était quand même
47:20bardé de tuyaux,
47:22gonflé avec plein de choses.
47:24Par contre, j'ai ressenti une force très, très
47:26importante avec un sentiment
47:28très subjectif de décorporation, c'est-à-dire
47:30qu'il ressentait au-dessus
47:32et son corps qui se battait. Et je lui ai dit
47:34à l'oreille, écoute, je vois que tu es entre
47:36la vie et la mort, donc
47:38si tu peux vivre, je serai à tes côtés
47:40et si tu ne peux pas vivre, t'inquiète pas, je m'occuperai des enfants.
47:42Voilà. C'est comme ça que ça a commencé.
47:44Ça en est suivi trois semaines de réanimation
47:46très intensive à une époque où, voilà,
47:48ça se faisait comme ça, avec
47:50beaucoup d'épisodes où il aurait pu partir
47:52et au bout de ces trois semaines, ce qu'on appelle une levée
47:54de sédation, c'est-à-dire qu'on arrête l'endormissement
47:56et donc là, malheureusement, il ne s'est pas réveillé
47:58comme on aurait pensé, les lésions étaient plus importantes
48:00que prévues, donc son traumatisme
48:02et la violence du choc
48:04a cisaillé le
48:06tronc cérébral, qui est en fait
48:08l'organe qui est entre le cerveau et la moelle épinière.
48:10Donc il a une doublée BPJ, il avait un trauma crânien,
48:12il avait beaucoup de choses. Il a eu huit mois
48:14de coma et à l'issue de ces huit mois de coma,
48:16il a commencé à ressortir. Et là,
48:18on a commencé une rééducation
48:20à Garch. Et au bout de ces
48:2218 mois, il a fait
48:24une grave septicémie.
48:26Il faisait trois mois qu'il faisait ce geste, comme ça,
48:28devant tout le monde
48:30et les médecins ne réagissaient pas.
48:32Garch, c'est un très bon hôpital, mais c'est très très
48:34dur pour les familles parce qu'il n'y a pas de contact avec
48:36les médecins et j'avais beau être médecin, c'était très opaque.
48:38Il ne répondait pas à ma demande
48:40et puis un beau soir, je suis arrivée, il était gris,
48:42en choc septique et donc inconscient.
48:44Là, ça en est suivi une deuxième
48:46réanimation où là, je ne sentais plus du tout quelqu'un
48:48qui se battait, je sentais un corps complètement inerte
48:50et j'étais très inquiète. Et à l'issue
48:52de cette réanimation, il a été descendu en rééducation
48:54sans aucune
48:56surveillance. Je m'en suis
48:58inquiétée, j'ai vu les médecins
49:00au bout de trois jours qui m'ont dit on arrête toute mesure
49:02réanimatoire. Donc ça s'appelait un abandon de soins,
49:04c'était avant la loi Léonetti-Kless
49:06et moi qui suis médecin généraliste.
49:08La loi Léonetti, je rappelle, qui permet d'arrêter
49:10et qui interdit tout acharnement thérapeutique.
49:12Oui, et puis qui permet aussi quand même
49:14d'aller au bout d'une décision collégiale. Là, c'était
49:16un médecin qui décidait, un abandon de soins
49:18et moi, je n'avais pas compris pourquoi il y avait...
49:20Je n'avais pas le diagnostic qu'elle m'a donné,
49:22ce n'était pas pour moi crédible.
49:24J'ai insisté pour qu'elle aille au bout de sa démarche
49:26thérapeutique.
49:28Le professeur qui l'a reçu l'a finalement
49:30réanimé au bout de trois semaines et là, quand j'ai demandé
49:32à Cyril c'était quoi ce geste ?
49:34Ce n'était pas qu'il voulait qu'on le tue, c'était qu'il voulait
49:36qu'on s'occupe de lui.
49:38Occupez-vous de moi.
49:40Donc c'est cet épisode. Ensuite, il y a eu plusieurs
49:42années de rééducation, cinq ou six
49:44années, on est parti en Bretagne, etc.
49:46On a pu recréer notre vie de famille
49:48avec nos trois enfants qui ont bien grandi.
49:50Ensuite, Cyril a développé
49:52toute une relation sociale, amicale
49:54avec une bande d'amis absolument
49:56incroyable. On a fait des voyages, on a fait
49:58beaucoup de choses, on était vraiment dans la vie.
50:00Donc, 27 ans de combat,
50:02d'adaptation, de combat
50:04pour la vie. Et aujourd'hui,
50:06lorsque vous voyez ce texte
50:08sur l'aide active à mourir, sur le droit
50:10à mourir, vous avez envie
50:12de crier. Cyril,
50:14qui a perdu la voix, a envie de crier.
50:16Qu'a-t-il envie de dire et pourquoi ?
50:18C'est lui qui m'a alerté la semaine dernière.
50:20Parce qu'il suit beaucoup la télévision,
50:22en fait, il est très au fait de
50:24l'actualité politique, c'est un passionné
50:26de politique et de tennis.
50:28D'ailleurs, Roland-Garros a commencé.
50:30Et donc, il m'a écrit alerte.
50:32Je dis alerte, ok, alerte de quoi ?
50:34Et il m'a parlé de cette loi. Et donc,
50:36avec lui, ensuite, j'ai un peu creusé et donc
50:38il m'a demandé, c'est lui qui m'a demandé
50:40d'alerter parce qu'il trouvait que
50:42dans les débats qu'il avait vus à la télévision,
50:44il y avait beaucoup de commentaires de politique,
50:46de personnes qui étaient touchées
50:48et qui voulaient l'aide à mourir, mais il y avait très peu
50:50de personnes qui, comme lui,
50:52touchées, pouvaient témoigner. Donc, on a réuni
50:54ces personnes de façon à ce qu'elles puissent exprimer
50:56leurs inquiétudes et c'est ce qui s'est passé
50:58samedi. C'était une réunion apolitique
51:00de personnes. Et qu'est-ce qu'elles ont dit ?
51:02Qu'est-ce que veut dire Cyril
51:04ce soir ? Alors, Cyril, ce qu'il veut
51:06dire, c'est qu'il est vivant
51:08et qu'il veut vivre. C'est son choix.
51:10Quand il a eu des
51:12dépressions, il a été traité et il va mieux.
51:14Il a toujours son traitement.
51:16Et il veut qu'on défende, en fait,
51:18plus l'aide à vivre que l'aide à mourir.
51:20C'est-à-dire qu'il trouve que si on propose l'aide à mourir
51:22plus facilement que l'aide à vivre,
51:24on occulte tous les besoins
51:26qui sont de plus en plus importants dans un système de santé
51:28qui est un peu en déroute, on peut dire,
51:30et des difficultés économiques
51:32qui font que même lui, ses soins, si vous voulez,
51:34il n'est pas rasé tous les jours, il n'est pas habillé tous les jours
51:36parce qu'il n'y a pas assez de personnel, il n'y a pas assez de moyens.
51:38On voit les choses se dégrader et il pense
51:40à ses pères, qui ont moins de
51:42facilité que lui et moins d'aisance financière,
51:44qui sont pauvres, qui sont
51:46seuls, qui ont beaucoup de mal à avoir des aides
51:48de domicile. Et donc, on pense
51:50que ces personnes-là,
51:52inéluctablement, ils seront amenés à plus vite demander
51:54la aide à mourir qu'elles obtiendront entre 48h
51:56et 17 jours
51:58que celles qui
52:00attendent une préoccupation de douleur
52:02où il y a 2 à 8 mois de temps.
52:04Donc ça va devenir plus facile.
52:06Lui, il pense que ça va...
52:08Malheureusement, ce n'est pas une vraie liberté.
52:10C'est une liberté contrainte
52:12par des difficultés de vie qui s'aggravent
52:14et qui vont les conduire au désespoir.
52:16D'autant qu'on verra qu'avec le délit d'entrave,
52:18on ne peut pas proposer
52:20d'accompagnement aux personnes qui demandent l'aide à mourir.
52:22Dans cette loi, ensuite,
52:24on a regardé ensemble
52:26beaucoup de flous et beaucoup de choses
52:28qui sont extrêmement inquiétantes.
52:30Donc le texte est
52:32voté demain. Marc Menand,
52:34qui n'est pas pour ce texte,
52:36qu'est-ce que... Marc, par exemple, vous n'êtes pas pour ce texte.
52:38Qu'est-ce que vous répondez ?
52:40Ou bien, qu'est-ce que ça vous évoque, le fait que
52:42le texte va avoir ses conséquences
52:44négatives, parce que vous êtes pour le fait
52:46que quelqu'un ait
52:48le droit de demander la mort,
52:50mais les conséquences négatives sur ces
52:52personnes qui veulent vivre. Qu'est-ce que vous en pensez ?
52:54En deux secondes.
52:56Ce que vous venez de développer
52:58est plus que pertinent.
53:00On peut imaginer que dans
53:02ce système économique,
53:04la logique humaine, à un moment,
53:06bascule. Mais néanmoins,
53:08je crois que cette logique humaine, on ne peut
53:10pas oublier ceux qui sont dans des douleurs
53:12et qui souhaitent réellement
53:14mourir. Donc il n'est pas question
53:16que votre époux
53:18se sente menacé, mais il n'est pas
53:20question non plus.
53:22Oui, non, je dis que c'est ça, justement,
53:24le texte n'est pas encore clair. C'est comment arriver
53:26à faire en sorte que cette loi
53:28soit écrite avec suffisamment
53:30bien ciselé
53:32pour que l'on puisse éviter
53:34les débordements, mais qu'on ait
53:36quand même la possibilité de ce recours
53:38quand véritablement, dans une souffrance
53:40atroce, insupportable.
53:42Nous pensons que cette loi n'est pas
53:44mûre. Elle est trop
53:46large. Elle n'est pas assez
53:48réglementée, bardée. Il n'y a pas d'écrit,
53:50par exemple, quand on demande l'aide à mourir. Il n'y a
53:52qu'un médecin et pas de la collégialité, etc.
53:54Elle nécessite encore un peu de travail,
53:56on va dire. Beaucoup de travail,
53:58beaucoup de... Un texte à peaufiner.
54:00Et on va s'arrêter avec Mathieu Bocoté
54:02sur le délit d'entrave
54:04à l'aide active à mourir.
54:06Cela a été voté.
54:08Qu'est-ce qu'on entend par là, concrètement ?
54:10J'avoue que j'ai été très étonné.
54:12C'est-à-dire...
54:14Filtrons le débat.
54:16Le débat sur l'aide active à mourir
54:18est vu quelquefois comme un débat de cathos.
54:20Globalement, c'est des cathos qui se passionnent pour ça,
54:22puis le reste de la population s'en fiche un peu.
54:24C'est peut-être un peu vrai, mais ce n'est pas
54:26que vrai, cela se dit. Et je pense que là,
54:28cet espèce de délit d'entrave à l'aide active
54:30à mourir fait basculer le commun
54:32des mortels dans ce débat.
54:34Alors, je m'explique.
54:36On vient de franchir un cap, en quelque sorte.
54:38Je laisse de côté la question de la liberté d'expression
54:40qui est entière, qui est fondamentale là-dedans.
54:42Tout simplement, pour me fixer sur
54:44un enjeu particulier, on est
54:46dans ce scénario où quelqu'un qui dirait
54:48« Je veux désormais l'aide active à mourir.
54:50Je veux en finir. » Eh bien, quelqu'un
54:52qui serait à côté de lui,
54:54c'est ici que je comprends cet amendement,
54:56qui serait à côté de lui, des proches, ils diraient
54:58« Non, ça ne fait pas ça. Reste avec nous.
55:00Ne fais pas cela. » Ça pourrait être
55:02interprété comme un délit
55:04d'entrave à l'aide active à mourir.
55:06Autrement dit, nous ne voulons pas
55:08donner à ceux qui sont
55:10dans l'extrême souffrance
55:12la possibilité
55:14de se faire solliciter en disant
55:16« Encore un peu, c'est bête à dire,
55:18mais c'est la possibilité d'être sollicité pour dire
55:20« Ne nous quitte pas maintenant.
55:22Et de l'autre côté,
55:24j'ai peut-être le besoin que ceux qui voudraient
55:26quitter de se faire dire aussi
55:28« Ne quitte pas maintenant. » »
55:30Ces derniers moments mystérieux,
55:32ces derniers moments très tragiques,
55:34qui sont les moments où on quitte l'existence,
55:36c'est comme des moments où on veut les couper,
55:38des moments d'arrachement,
55:40des moments où on veut entraver l'expression naturelle
55:42de l'amour des proches qui veulent retenir
55:44en ce monde ceux qui voudraient le quitter
55:46pour différentes raisons.
55:48Donc le besoin de se faire dire « Ne nous quitte pas. »
55:50et le besoin de dire « Ne nous quitte pas. »
55:52Ce moment-là pourrait désormais être interprété
55:54sous le mode du délit d'entrave
55:56à l'aide actif à mourir.
55:58Il y a quelque chose là-dedans
56:00qui ne relève pas d'une volonté
56:02d'aménager une loi pour les extrêmes souffrants
56:04qui voudraient quitter ce monde.
56:06On bascule dans une autre logique
56:08qu'une forme d'individualisme absolu
56:10une fois que la décision d'avoir la pleine maîtrise
56:12sur sa propre mort arrive en disant
56:14« Je veux y passer. Nous ne devrions plus
56:16avoir le droit de nous emmêler. »
56:18Il y a quelque chose là-dedans qui ne relève non plus
56:20du souci humaniste.
56:22C'est un moment autoritaire
56:24où on est heureux d'empêcher.
56:26D'autant que je précise
56:28que de l'autre côté,
56:30on a l'idée de chercher
56:32à dire à quelqu'un
56:34« Délit d'encouragement. »
56:36C'est tout autre logique.
56:38C'est le basculement. C'est l'inversion.
56:40Il n'y a pas de barrière.
56:42Il n'y a pas de délit d'encouragement.
56:44Il y a le temps de partir.
56:46Il faut vraiment y aller.
56:48Ça, c'est autre chose.
56:50Moi, sur le délit d'entrave,
56:52je me sens doublement concernée.
56:54Du fait d'être aidante,
56:56parce que j'aide mon mari quand il ne va pas bien.
56:58J'essaie de lui remonter le moral
57:00et de trouver des solutions pour qu'il s'allie mieux.
57:02Et en tant que médecin,
57:04parce que le délit d'entrave s'applique aux médecins.
57:06Quelqu'un qui se suicide, par exemple,
57:08qui fait une tentative de suicide,
57:10on n'aura plus la possibilité.
57:12Ou une dépression.
57:14S'il a une dépression,
57:16ou après une lourde maladie,
57:18on n'aura plus la possibilité
57:20des associations catholiques de perturber
57:22ceux qui veulent quitter ce monde librement
57:24comme la loi leur en donnerait le droit.
57:26Je fais une petite parenthèse.
57:28C'est une des rares fois
57:30où les catholiques, les protestants,
57:32les musulmans, les juifs
57:34sont d'accord pour être contre ce texte.
57:36Je ferme la parenthèse.
57:38Et probablement quelques athées,
57:40quelques agnostiques.
57:42Ce qui est fascinant,
57:44c'est ce que j'appelle la théorie du grand complot catholique.
57:46Une horde de catholiques agressifs
57:48venir prier de manière insistante
57:50et conquérante
57:52autour de quelqu'un qui veut quitter ce monde.
57:54On ne le quitte pas ce monde.
57:56Sur le mode autoritaire du catholique agressif.
57:58C'est une espèce de fantasme
58:00qui, de ce point de vue, relève vraiment
58:02d'une sorte de délire idéologique.
58:04Dans les faits,
58:06parce qu'on utilise toujours les cathos
58:08sur le mode du repoussoir absolu,
58:10c'est l'abolition des liens humains.
58:12Je pense que c'est tout simplement
58:14l'abolition des liens humains.
58:16La disqualification des derniers moments.
58:18La volonté de créer
58:20une forme de volonté tyrannique
58:22sur soi-même
58:24dans le rapport à la mort.
58:26Et en dernier instant, l'abolition
58:28de la possibilité même
58:30d'une manière de dire au revoir
58:32qui consiste à dire ne nous quitte pas.
58:34Cette incapacité de dire au revoir
58:36sur le site ne nous quitte pas,
58:38c'est à ce moment que même le commun immortel
58:40qui ne se passionne pas pour cette loi
58:42Merci beaucoup Omagali Janteur
58:44ainsi que Cyril Janteur
58:46d'avoir été parmi nous.
58:48Merci de lever le poing.
58:50Je sais que vous avez bien entendu
58:52et j'espère avoir été à la hauteur
58:54du message que vous aviez envie de faire passer
58:56parce qu'il faut entendre toutes les voix.
58:58Effectivement, on n'entend pas forcément toutes les voix
59:00dans les médias. L'abolition
59:02des liens humains. On termine avec
59:04ces mots de Mathieu Bocoté.
59:06Face à l'info, terminé.
59:08Pascal Praud, c'est maintenant.

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