00:00Alors, je crois qu'il faut tenir pour acquis que le gouvernement, ou la classe politique plus largement,
00:06considère les Français, c'est une image que vous avez utilisée, comme une forme de citron fiscal qu'on peut presser jusqu'au dernier centime.
00:14Nous sommes devant une classe politique qui considère qu'il y a encore la possibilité de demander des efforts aux Français
00:21et qui ne sent pas l'indécence absolue de demander ces efforts nouveaux,
00:26comme si finalement les Français, pour l'instant, ne faisaient pas assez d'efforts pour soutenir les dépenses insensées de leur classe politique, de leur gouvernement.
00:35Alors, la première question qu'on doit se poser, c'est tout selon dans quel régime, on pourrait dire, politico-économique vivons-nous.
00:42Et la réponse, c'est que nous sommes davantage dans un régime socialisant que dans un régime libéral.
00:50Il y a quelque chose qui relève un peu de la neppe sous les lignes.
00:53Vous savez, la nouvelle politique économique, donc on avait fait un grand coup de socialisme et on constatait que le socialisme ne fonctionnait pas.
00:59Donc là, on avait dégagé un espace pour l'entreprise privée pour donner un peu d'oxygène à la population,
01:04tout en sachant qu'on reviendrait au socialisme ensuite.
01:05Et quelquefois, quand on entend la classe politique, on a cette impression, c'est un modèle d'économie relativement planifié, technocratique, étatiste.
01:13Et par ailleurs, il y a un secteur privé qu'on doit laisser vivre pour produire des richesses,
01:17qu'on doit laisser vivre pour produire les richesses, et non seulement les richesses, mais j'ajouterais, pour donner l'énergie et la vitalité au pays.
01:24Mais dès lors qu'il produit cette richesse, il faut la confisquer.
01:27Donc d'une certaine manière, c'est une classe sociale, esclavagisée en quelque sorte, par un État social vorace et tout-puissant.
01:35Il y a une formule que l'on cite souvent liée à Giscard.
01:38Giscard disait dans les années 60-70, au-delà de 40% du budget d'un pays, du PIB qui relève de la dépense de l'État,
01:47au-delà de 40%, c'est le socialisme.
01:49Aujourd'hui, nous sommes à 58% environ.
01:52Autre phrase qu'on peut citer, Gorbatchev, le dernier dirigeant de l'URSS,
01:56qui disait que la France est le seul pays communiste qui a réussi.
02:00Alors, je ne suis pas certain qu'on serait d'accord sur la réussite aujourd'hui.
02:03Mais quoi qu'il en soit, il y a ce sentiment qu'on est dans un modèle qui a eu des moments libéraux,
02:08qui évidemment, il y a des capitalistes, il y a tout ce qu'on veut,
02:11mais au final, on est dans une logique socialiste qui transforme fondamentalement
02:15la possibilité même de créer de la richesse et la liberté économique de chacun.
02:20Alors, j'ajoute, si on faisait une forme de sociologie économique française rapide, que verrons-nous ?
02:25Donc, il y a effectivement une caste d'oligarques très très riches, d'hyper méga super riches,
02:31qui existent vraiment, qui doivent négocier avec l'État en permanence.
02:35Appelons ça, ce sont les oligarques qui parlent au pouvoir.
02:38Il y a une classe bureaucratique, et celle-là est très puissante
02:41parce que ses privilèges dépendent d'une autre classe,
02:45la classe moyenne du privé, pour l'essentiel,
02:48qui, elle, produit les richesses qui seront ensuite partagées.
02:51Et vous avez, au final, aussi une dernière classe, une classe d'assistés,
02:55qui dépendent, eux aussi, de la redistribution.
02:58On peut presque dire qu'il y a un pacte en France entre la classe bureaucratique et les assistés
03:03pour pressuriser les classes moyennes qui, elles, travaillent
03:07pour qu'on redistribue la richesse qu'elles auront produite.
03:09Alors, la question qu'on peut se demander, je le disais,
03:12c'est est-ce qu'il y a encore la possibilité de demander, sans être indécent,
03:16un effort fiscal aux Français ?
03:18Qu'on se pose la question en...
03:20Le simple fait que certains se posent la question en 10 beaucoup
03:23sur leur déconnexion totale du commun des mortels,
03:27qu'ils se demandent, mais où allez-vous trouver ces quelques centimes supplémentaires
03:30que vous voulez me prendre à tout prix, ces quelques euros de plus ?
03:32Où pensez-vous les trouver ?
03:34Parce que l'État a une forme de génie quand vient le temps d'inventer
03:37de nouvelles taxes et de nouveaux impôts,
03:38et en dernière instance, il culpabilise le commun des mortels qui étouffe.
03:43Ça nous en dit beaucoup sur le rapport à l'argent
03:45dans une partie de la classe politique.
03:48La classe politique considère que votre argent ne vous appartient pas.
03:51Soyons sérieux. L'argent que vous gagnez,
03:53la plus grande part, il se donne le droit,
03:55au nom de ce qu'il appelle le bien commun,
03:57d'en prendre la plus grande part.
03:58On dit toujours le grand écart entre le net et le brut.
04:01On prend une très grande part d'abord et avant tout.
04:03Vous pourriez vous dire, au terme de cela,
04:05« Bon, le reste m'appartient. »
04:07Mais pas du tout.
04:08Parce qu'ensuite, sur ce que vous dépensez,
04:09il y a une autre part.
04:10Les taxes, ne l'oublions pas.
04:12Mais il y a aussi, imaginons, le reste.
04:13Vous pouvez vraiment faire ce que vous voulez.
04:15Mais pas du tout.
04:16Rendez-vous à la distributrice,
04:18allez dans votre salle bancaire,
04:20et dites, « Je veux retirer, en espèce,
04:22un montant significatif. »
04:23On vous dira, « Pourquoi ?
04:24Y a-t-il une raison pour cela ? »
04:26Vous pourriez répondre,
04:26« C'est mon argent, ça ne vous concerne pas. »
04:28Est-ce que je vous pose des questions
04:29sur votre vie privée, vous ?
04:30Et non.
04:31Apparemment, ça relève du droit légitime de l'État