- 26/05/2025
Dans son édito du 26/05/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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00:00Je crois que Mathieu Kassoffi, c'est dans un moment de complicité avec les Français,
00:05en leur disant en répétition de quelle manière il les aime,
00:09avec un propos quelquefois confus, mais qui aboutit à des propos assez clairs.
00:13Alors, point de départ la semaine dernière, on s'en souvient,
00:16on dit que les Français de souche n'existent plus.
00:19D'ailleurs, c'est ce qui fait que la France existe aujourd'hui.
00:21Il a fallu en finir avec les Français de souche pour que la France advienne.
00:24On avait compris que c'était confus,
00:26on avait compris qu'ils ne savaient pas exactement ce qu'ils voulaient dire.
00:28Enfin, dans quelle direction conceptuellement il allait,
00:31on comprenait qu'ils n'aimaient pas les Français de souche et ils tenaient à le dire.
00:35Et il y en a remis une couche, je pense que c'est ce week-end, sur une autre chaîne d'info,
00:40en nous disant, désormais, effectivement, il faut le citer,
00:43les Français de souche existent, mais ça s'appelle des fins de race.
00:47Des fins de race.
00:48Donc là, la formule est très claire.
00:50Nous sommes dans l'imaginaire du déchet.
00:53C'est-à-dire ceux qui s'identifient comme Français de souche,
00:55le peuple historique français et ceux qui s'y sont agrégés,
00:59ne sont pas des humains comme les autres,
01:01ce ne sont pas des humains avec leur dignité,
01:03ce ne sont pas des humains légitimes,
01:05ce ne sont pas les porteurs d'une identité légitime,
01:08ce sont des déchets.
01:09C'est le bois mort de l'humanité,
01:11c'est l'autre nom de ce que Soler s'avait déjà appelé,
01:13la France moisie,
01:15et cette France déchet,
01:16cette France fin de race,
01:17cette France, de ce point de vue,
01:19dont on doit se débarrasser pour enfin se délivrer de ses pourritures,
01:22eh bien, il est permis de la nommer à condition de la conspuer.
01:27Alors ça, on l'avait compris depuis longtemps,
01:29vous pouvez nommer les Français de souche tant que vous le souhaitez
01:31à condition de les conspuer.
01:33Si c'est pour rappeler qu'ils ont joué un rôle dans l'histoire de ce pays,
01:36son enracinement et sa continuité,
01:37là, ils n'existent plus.
01:39Donc il faut les effacer,
01:40on effacera leur mémoire,
01:41c'est le moins qu'on puisse dire,
01:43on va les noyer,
01:44c'est le génie de l'immigration massive
01:45qui est une immigration de noyade à terme,
01:48et on nous dit,
01:48ça c'est toujours,
01:50la France n'est riche que de sa diversité.
01:52Donc on comprend que la France laissée elle-même
01:54emprisonnée dans les Français de souche fin de race
01:58n'est rien.
01:59La France ne trouve sa grandeur
02:00qu'en s'ouvrant à d'autres identités.
02:03Mais ces identités,
02:03donc ils viennent de l'extérieur,
02:05mais ces identités-là,
02:06elles, elles sont légitimes.
02:07Elles, elles comptent.
02:08Elles n'ont pas à se métisser,
02:10comme il dit.
02:11Ces identités-là,
02:11donc si vous venez de l'extérieur,
02:13vous avez une prime positive.
02:14Si vous avez l'identité française de souche,
02:16vous avez une prime négative.
02:17Mais on comprend donc que les Marocains de souche,
02:19les Algériens de souche,
02:21les Haïtiens de souche,
02:22elle a fait la liste,
02:23ne sont pas, eux, des fins de race.
02:25C'est réservé aux Occidentaux.
02:27Donc c'est un propos, évidemment,
02:29violent.
02:30C'est le moins qu'on puisse dire.
02:31Est-ce que c'est un propos si rare que ça?
02:33Pas tant que ça.
02:34Je vais me permettre de faire un lien
02:35avec une tribune
02:36qui est parue dans la tribune du dimanche,
02:38d'ailleurs portée par des figures importantes
02:40du Parti socialiste,
02:41notamment Nicolas Maillère-Rossignol,
02:43ce week-end,
02:44où il donne sa vision
02:45de l'avenir de la France.
02:47Parce que la question,
02:47c'est la question du métissage,
02:49encore une fois.
02:49Alors qu'on se comprenne bien,
02:50le métissage, il s'agit du droit
02:52de chacun d'aimer qui il veut,
02:53de quelle manière,
02:54de marier qu'il veut,
02:55de faire des enfants qu'il veut.
02:56Ce n'est pas la question.
02:57C'est un choix individuel.
02:58Ça ne concerne d'aucune manière
02:59la collectivité.
03:01Chacun est libre de ses amours.
03:03Ensuite, si la question consiste
03:04à dire que politiquement,
03:05nous allons programmer
03:06une politique de métissage,
03:08donc on va forcer,
03:10les gens vont forcer
03:11par des vagues migratoires,
03:12ainsi de suite,
03:13à diluer leur identité,
03:14parce que c'est ainsi
03:14que c'est pensé,
03:15là c'est autre chose.
03:16Donc dans cette tribune
03:17du Parti socialiste,
03:18on nous dit,
03:20le socialisme doit relever
03:21le défi d'une nouvelle utopie
03:22et cette utopie,
03:24c'est le métissage.
03:25Je cite quelques extraits.
03:27Notre France est métissée,
03:29elle l'a en réalité
03:30toujours été.
03:31Donc on comprend qu'auparavant,
03:32c'était un non-sujet,
03:33il n'y avait pas
03:33d'immigration massive,
03:34il fallait s'inquiéter.
03:36Maintenant, la France
03:36est métissée depuis toujours.
03:39J'ajoute,
03:39il faut que nous,
03:40Françaises et Français,
03:42nous regardions
03:42tel que nous sommes
03:43et que ce que nous sommes,
03:45nous fassions désormais
03:45une force,
03:46celle d'affirmer,
03:47et là, je pousse
03:48un peu plus loin,
03:49nos identités
03:50avec le Maghreb
03:51et l'Afrique subsaharienne
03:52mais aussi avec l'Asie
03:53qui sont étroitement mêlées.
03:54Donc qu'est-ce que c'est
03:55la France ?
03:56C'est le mélange
03:56de tout ce qui vient
03:57de l'extérieur
03:58avec l'élan
03:59de l'universalisme républicain
04:00mais ce n'est pas encore une fois
04:01le français de souche
04:02qui lui est moisi,
04:03encore une fois.
04:05Il va un peu plus loin,
04:06nos partis socialistes
04:07disent encore,
04:07voilà la vision
04:08des socialistes,
04:09une république sociale,
04:10démocratique,
04:11laïque et métissée.
04:12Encore une fois,
04:13le métissage ici
04:13n'est pas présenté
04:14comme un choix individuel
04:15comme le fruit de vos amours,
04:16le fruit de mes amours,
04:17le fruit des amours des uns.
04:18Ça fait deux fois
04:18que vous le dites
04:19mais c'est très important
04:19de le dire
04:20parce qu'on a l'impression
04:21qu'il y a toute une partie
04:22qui ne comprend pas.
04:23C'est pour ça,
04:24je le dis avec,
04:25j'insiste pour qu'on comprenne bien,
04:26je me contrefiche
04:27de ce que les gens font
04:28dans leur vie privée
04:29et chacun est libre
04:29d'aimer qui il le souhaite.
04:30Mais si vous m'expliquez
04:31que vous ne valez
04:32quelque chose comme peuple
04:33qu'à condition
04:34de pratiquer un grand brassage
04:36qui a pour vocation,
04:37on nous dit,
04:37de diluer votre identité,
04:39là soudainement
04:39je pose un point d'interrogation.
04:41Est-ce que c'est réservé
04:42à la gauche?
04:43Pas nécessairement.
04:44Là, je vais retourner
04:45un peu dans le temps
04:46une parole qui avait probablement
04:47échappé à l'ancien président
04:48Nicolas Sarkozy
04:49mais qui mérite
04:50d'être mentionnée
04:50parce qu'on voit
04:51que l'idée du métissage
04:52à tout prix
04:52traverse l'ensemble
04:54de la scène politique.
04:55Je cite 2008,
04:56ça fait quand même un temps.
04:58Quel est l'objectif?
04:59C'est de relever
05:00le défi du métissage
05:01que nous adresse
05:02le 21e siècle.
05:03Le défi du métissage,
05:04la France l'a toujours connu.
05:05D'ailleurs,
05:07c'est la consanguinité
05:08qui a toujours provoqué
05:08le déclin des civilisations
05:10et là, il me dit
05:11qu'on doit se métisser.
05:12Si ce volontarisme républicain
05:13ne fonctionnait pas,
05:14il faudra alors
05:15que la République passe
05:16à des méthodes
05:17plus contraignantes encore.
05:18Fin de la citation.
05:202008,
05:20je me souviens avoir entendu ça
05:21à peu près en direct
05:22et je cherche encore
05:23à comprendre
05:23quelles seraient
05:24les méthodes
05:24plus contraignantes encore
05:26pour accélérer le métissage.
05:28Mais ce qui est certain,
05:29c'est qu'encore une fois,
05:30ce qu'on nous explique,
05:31c'est que la référence
05:31aux Français de souche,
05:32c'est vraiment
05:33la référence bas de gamme
05:34dans toute définition possible
05:35de l'identité française.
05:36Pauvre Charles de Gaulle.
05:38De la version
05:39pour le français de souche,
05:41on passe rapidement
05:42au racisme anti-blanc.
05:44Ainsi,
05:44on a vu un humoriste
05:46dire,
05:47je cite,
05:47tout le temps perdu
05:48à s'insulter
05:50entre Marocains
05:51et Algériens.
05:53C'est du temps perdu
05:54à insulter
05:54les gouères.
05:56Ah oui,
05:56mais c'est dit
05:57avec beaucoup de légèreté.
05:58C'est Moustapha...
05:58Et les gouères, rappelons.
05:59Ça veut dire les blancs.
05:59Les gouères, c'est les blancs.
06:00Moustapha,
06:01elle est très assise,
06:02humoriste,
06:03qui, devant son public,
06:04dit,
06:05ben voilà,
06:05vous l'avez résumé,
06:06vous l'avez cité.
06:07Donc, regardez,
06:08vous êtes marocains,
06:09on est algériens,
06:10oui, on s'aime pas toujours,
06:11mais il y a quand même
06:11pire que nous.
06:12Il y a les blancs
06:13et on veut les insulter,
06:14les blancs.
06:14Et lorsqu'il dit ça,
06:16eh bien,
06:16les gens rient dans la salle.
06:18Ils trouvent ça tellement drôle
06:18rire à l'idée
06:19d'insulter les blancs.
06:21Et je note que
06:21quand quelqu'un,
06:22un blanc,
06:23quitte la scène,
06:24quitte la salle,
06:25eh bien là,
06:25tout le monde,
06:26finalement,
06:27on rit de bon cœur,
06:27ben il y a des gagés,
06:28on est entre nous,
06:29on les a embêtés en plus,
06:30c'est formidable.
06:31Alors qu'on se comprenne bien,
06:32moi, je n'interdis pas
06:33à ce monsieur El-Atrassi
06:34de ne pas aimer les blancs,
06:35il est tout à fait en droit
06:36de ne pas les aimer,
06:36il peut ne pas aimer
06:37les Norvégiens,
06:37les Islandais,
06:38il peut ne pas aimer
06:39les Cossacks,
06:39s'il veut,
06:40ça le concerne.
06:41Ce que je note,
06:42c'est que la seule haine
06:43sociale autorisée,
06:44encore une fois,
06:45c'est la haine du blanc.
06:46C'est un peu l'équivalent
06:46du français de Sochissi.
06:48La haine du blanc
06:49est autorisée.
06:50La haine du blanc
06:50est permise
06:51et ça devient une forme
06:52d'identité fédératrice.
06:54Donc tout comme l'islam,
06:55version islam des islamistes,
06:57peut fédérer
06:58une partie du sud global
07:00qui a remonté jusqu'à là,
07:01en France,
07:02on pourrait dire
07:03que la haine du blanc
07:04peut fédérer
07:04dans leur esprit
07:05des groupes différents,
07:07des groupes d'origine distincte,
07:09ça peut les fédérer
07:10en quelque sorte,
07:11en disant,
07:11regardez,
07:11on a peut-être des différences
07:12entre nous,
07:13mais au moins,
07:14nous ne sommes pas des blancs.
07:15Et de ce point de vue,
07:16ça témoigne un retour
07:16des identités primaires,
07:18un retour des identités
07:19premières, vraiment,
07:20antérieures à la culture,
07:21antérieures à la nation,
07:22des identités raciales,
07:24ethniques,
07:24avec, quand on les entend,
07:26un esprit de conquête.
07:28Et n'oublions pas
07:28que Salguer,
07:29c'est aussi ce qu'on a dit
07:30à Crépole
07:31dans des circonstances
07:31particulièrement désarmantes.
07:34Et tout ça
07:35dans un pays
07:36notamment construit
07:37de blanc,
07:38c'est-à-dire qu'on n'est pas
07:39en Afrique noire,
07:40on n'est pas, voilà,
07:40c'est comme...
07:41On dit toujours
07:42qu'il y a trop de blancs en France,
07:43qu'il y a trop de noirs
07:43en Afrique noire,
07:44je suis curieux de le savoir,
07:45ou trop de japonais
07:45ou japonais,
07:46on peut-être j'en surlire.
07:47Un dernier mot
07:48sur un sujet semblable.
07:49Mathieu,
07:50Le Monde
07:50a ainsi ouvert ses pages
07:52à Camille Froidevométrie
07:53pour qu'elle fasse
07:54l'éloge
07:55de la misandrie,
07:56la haine de l'homme,
07:58la haine des hommes.
07:59Finalement,
08:00les haines autorisées,
08:01on le voit,
08:02se multiplient.
08:02Ah, vous avez raison
08:03de mentionner ce texte,
08:04ça m'a frappé aussi,
08:04je l'ai vu,
08:05donc autrement,
08:05je cite,
08:06on pose la question
08:07à la philosophe Froidevométrie,
08:09Camille Froidevométrie,
08:10comment définiriez-vous
08:11la misandrie
08:11en la haine des hommes ?
08:12Je cite,
08:13je crois que
08:14quand on est féministe,
08:15on est nécessairement misandre.
08:17J'aurais tendance à dire
08:17qu'on le savait déjà,
08:18mais c'est bien
08:18de nous le confirmer.
08:20Ce sentiment renvoie
08:21à la détestation
08:22du patriarcat
08:23tel qu'il a été construit
08:24et perpétué par les hommes.
08:25Et là,
08:26on nous fait un tour
08:26de passe-passe conceptuel,
08:27on dit,
08:28c'est pas la détestation
08:29de l'homme en tant qu'homme,
08:30mais c'est la détestation
08:31que l'homme
08:31en tant que produit
08:32du patriarcat.
08:33Donc si vous êtes un homme
08:34en révolte contre le patriarcat,
08:35on ne vous détestera peut-être pas,
08:37mais sinon,
08:37la haine des hommes
08:38peut être un élément fécond.
08:40Elle va plus loin.
08:41Ce n'est pas seulement
08:42un sentiment négatif,
08:43c'est aussi une énergie
08:44qui donne tout son élan
08:46aux luttes
08:46et qui porte certaines pratiques,
08:48notamment les groupes de parole
08:49en non-mixité.
08:50Et puis,
08:51la misandrie,
08:52la haine des hommes,
08:52s'incarne aussi
08:53comme un projet
08:54dans le lesbianisme politique
08:55qui propose de vivre
08:57sans les hommes
08:58au sein de communautés séparées,
09:00comme celles qui naissent
09:00alors en Californie
09:01il y a plusieurs années.
09:02Alors c'est intéressant.
09:03Donc là,
09:03vous comprendrez
09:03qu'on vous pousse
09:04avoir une relation
09:05lesbienne en guillemets,
09:06non pas parce que
09:06vous avez une prédisposition
09:07pour les femmes
09:08si vous êtes une femme,
09:08ça vous concerne,
09:09mais le lesbianisme politique
09:11par conviction.
09:12Ça, c'est quand même
09:12plus audacieux.
09:13On peut rester normal ?
09:15Non, non, non.
09:16Je sens vous l'extrême droite.
09:17Qu'est-ce que la normalité ?
09:18Je sens vous l'extrême droite.
09:19Mais il y a pas la fin.
09:20Alors la misandrie,
09:21dernière référence
09:22parce que c'est quand même pas mal.
09:23La misandrie comme émotion partagée
09:25redonne du pouvoir aux femmes.
09:26On nous donne quelques exemples.
09:28Et à la fin,
09:28même en fiction.
09:30La misandrie se déploie
09:31aussi dans la fiction
09:32comme dans le roman
09:33de Chloé de Lombe,
09:34Falaers,
09:35où les femmes ont soudain
09:36le pouvoir psychique
09:37de faire imploser
09:37le pénis des hommes
09:38pour qu'ils cessent de violer.
09:40La fiction permet ici
09:41d'exprimer notre misandrie
09:42sans faire de mal à personne.
09:45C'est Lorena Bobbitt,
09:46mais version,
09:47c'est pour ceux
09:47qui ont un peu de mémoire.
09:48Et au final,
09:49on aura compris l'idée,
09:50la haine du franc-ci de souche,
09:52la haine du blanc,
09:53la haine des hommes
09:53jusqu'à faire imploser
09:55leur pénis
09:55par des pouvoirs psychiques
09:56sont trois visages aujourd'hui
09:57de l'amour de l'humanité.
10:01Sous-titrage Société Radio-Canada
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