00:00J'ai demandé à Mathieu Bocoté en quoi il a été choqué par les propos de Mathieu Kassovitz qui dit qu'en fait il ne faut plus le français de souche.
00:08J'ai été choqué par son absence de logique et son absence totale d'intelligence dans ce propos. Dans ce propos.
00:14C'est probablement un homme très intelligent sur les autres sujets, mais je n'ai pas eu l'occasion de l'entendre.
00:18Point de départ, c'est une déclaration, donc dans le cadre de sur un plateau télé, qui est quelque peu contradictoire.
00:24Il explique qu'il y a un problème fondamental qui vient de loin, dont on ne sort pas, c'est le racisme.
00:29C'est le racisme.
00:31Ce à quoi, un chroniqueur télé bien connu lui répond, ah oui, mais ça c'est la difficulté à intégrer.
00:36Et là il dit, oui, c'est la difficulté à intégrer.
00:39Mais là il répond, ensuite il va plus loin, avant de dire le contraire, je le cite.
00:43Donc il vient de dire que la difficulté à intégrer est d'accord avec ça.
00:45Il dit, nous devons être fiers d'être un des pays les plus intégrés au monde.
00:50C'est une de nos forces.
00:51C'est ce qui fait qu'on est français.
00:53Maintenant, il n'y a plus de français de souche.
00:55Ça n'existe plus et j'espère qu'on va continuer à se mélanger non seulement en France, mais ailleurs dans le monde.
01:02Ce qui fait qu'on est français, c'est qu'il n'y a plus de français de souche.
01:06C'est une déclaration tout à fait étonnante.
01:07Alors j'essaie de comprendre ce qu'il nous dit.
01:09Est-ce que Mathieu Kassovitz nous dit que lorsque nous étions français de souche,
01:13parce qu'il nous dit que ça n'existe plus, donc ça existait mais ça n'existe plus.
01:16Il dit que c'est parce qu'on n'est plus français de souche qu'on est français.
01:19Donc lorsqu'on était français de souche, est-ce qu'on était français ou est-ce qu'on ne l'était pas ?
01:23Première question que je me pose.
01:25J'en comprends par ailleurs que ceux qui seraient encore français de souche aujourd'hui ne seraient plus français,
01:32ne seraient pas français, parce que c'est en devenant non français de souche qu'on devient français,
01:38selon la passionnante dialectique du philosophe Kassovitz.
01:42Ça va un peu plus loin, cela dit.
01:43Donc la France était donc quelque chose qu'elle n'est plus et c'est ainsi qu'elle est devenue la France.
01:49Résumons. Les français de souche, il y en avait, il n'y en a plus, c'est ainsi que la France est advenue à elle-même.
01:55C'est par un changement démographique qui a entraîné la noyade, ou par métissage, ou par noyade,
02:01de ces français de souche qui ont disparu que la France est devenue la France.
02:03De ce point de vue, Mathieu Kassovitz, bien qu'il apprécie les choses différemment, pense comme Renaud Camus.
02:09Mathieu Kassovitz, c'est un Renaud Camusien de gauche, en quelque sorte.
02:12Il est d'accord avec Renaud Camus, mais il dit, lui, je me réjouis de ce que je vois.
02:15Parce que si nous étions encore français de souche, nous ne serions plus français.
02:19Alors, c'est quand même génial comme raisonnement, on comprend bien.
02:22Première question que vous proposez, c'est quoi le problème avec les français de souche exactement?
02:25En quoi sont-ils à ce point désagréables et répugnants qu'il faut se réjouir de leur disparition?
02:31Est-ce qu'on peut appliquer par ailleurs cette expression de répulsion, de mépris, de dégoût aux autres peuples de souche qui peuvent exister dans le monde?
02:38Les Amérindiens de souche, par exemple, les Ukrainiens de souche, il paraît qu'ils se battent pour leur pays, les Palestiniens de souche, les Irlandais de souche, les Lapons de souche.
02:50Ou c'est seulement bon pour les français de souche qui, eux, franchement, sentent mauvais.
02:55Finalement, c'est la formule de Philippe Solès en l'autre temps, c'est la France moisie.
02:59Et j'ai une question, par ailleurs, parce qu'il nous dit, je poursuis la fin, et j'espère qu'on va continuer à se mélanger non seulement en France, mais ailleurs dans le monde, jusqu'où pousse-t-il son amour du mélange?
03:09Par exemple, est-ce qu'il pousse ça jusqu'à l'effacement des langues?
03:11Parce que si on doit tous se mélanger pour se fondre dans une espèce de mélasse universelle, eh bien, quelle est la part de la langue française là-dedans?
03:18Est-ce que Cassowicz tient à la langue française ou est-ce qu'on doit tous se fondre dans le grand mélange universel qui parlera anglais ou arabe, ou je ne sais quelle langue ce sera, mais ce sera probablement pas le français?
03:27Donc son raisonnement, qu'est-ce que c'est au-delà des... Parce que finalement, il ne sait pas ce qu'il dit, le pauvre, mais ce qu'il dit néanmoins, on le comprend, c'est l'expression d'un profond mépris pour un peuple dit de souche qu'il faudrait liquider, symboliquement, pour pouvoir enfin progresser.
03:41Arrachez-vous à vous-même, vous adviendrez enfin ce que vous êtes, pour ce que ça veut dire.
03:44Alors, il dénonce le racisme français, mais alors, qui est raciste, en fait?
03:48Ah-ha! Parce que là, qui sont les racistes? Ce sont les français de souche qui veulent encore le demeurer un peu.
03:54Les français de souche qui disent, bon instant, on est ici, chez nous, depuis quelques siècles, à tout le monde plusieurs décennies, mais plusieurs quelques siècles, et on aimerait être encore la norme culturelle.
04:04On est prêt à accueillir des gens qui viennent d'ailleurs, on n'est pas des monstres, on n'est pas des je ne sais quel racialistes, on est prêt à accueillir des gens qui viennent d'ailleurs, à condition qu'ils deviennent comme nous.
04:12Ils vont se transformer à notre contact, on va même se transformer un peu à leur contact, mais on veut demeurer ce que nous sommes.
04:18Alors, vouloir demeurer ce que l'on est, et ne pas se laisser submerger, et demeurer fidèle un peu à la continuité historique, pour Mathieu Kassovitz, c'est le signe, finalement, du racisme qu'il dénonce.
04:30Et je terminerai avec une autre question, parce que finalement, c'est peut-être la parole de l'Évangile, je crois, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils disent, ils ne savent pas ce qu'ils font.
04:36C'est la parole de la Bible.
04:37Ben voilà, citation Kassovitz, en 2021.
04:40J'ai l'impression d'être en 1990, c'est un débat sur les violences contre les policiers, pardonnez-moi, dans les quartiers, et oui, contre les policiers.
04:47J'ai l'impression d'être en 1990, j'ai l'impression d'avoir déjà eu cette conversation et de l'avoir vu à la télé des centaines de milliers de fois.
04:54Tout ce dont vous parlez là, ce sont des faits divers, disait-il, à l'époque.
04:58Alors, pour lui, donc, attaquer des policiers, c'était des faits divers, d'autres le font des fous, des criminels, qui n'ont aucune dimension de choc culturel à travers cela.
05:05Donc, encore une fois, peut-être, ne sait-il tout simplement pas ce qu'il dit, mais alors, pourquoi le questionnons-nous sans cesse ?