- 19/05/2025
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00Ravie de vous retrouver aujourd'hui lundi. Mathieu Bocoté est de retour.
00:00:07Ça va ? Il va falloir nous raconter ce que vous avez fait quand vous n'étiez pas là.
00:00:13J'ai lu et j'ai marché.
00:00:15On va voir ça tout de suite.
00:00:17Je suis très sage. Je ne suis pas marconnant moi.
00:00:21Bon les gaillards sont en forme.
00:00:27Maureen Vidal aussi, elle a passé un week-end avec des copines à se balader.
00:00:31C'est ça ?
00:00:33Bonsoir à tous.
00:00:35A la une de l'actualité, l'homme de 20 ans suspecté d'avoir blessé un gendarme dans un contexte de rodéo urbain vendredi en meurtre et mozelle a été placé en détention provisoire.
00:00:44Son jugement a été reporté au 16 juin, le temps de préparer sa défense.
00:00:48Il devait passer en comparution immédiate.
00:00:50Ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Nancy, le gendarme souffrant de fractures à une jambe a été opéré et s'est vu prescrire 60 jours d'ITT.
00:00:57Le Parlement adopte définitivement la proposition de loi de Gabriel Attal pour durcir la justice des mineurs et responsabiliser les parents de mineurs délinquants.
00:01:05Le texte a été approuvé par 223 sénateurs contre 112.
00:01:09La gauche s'y oppose fermement et promet de saisir le conseil constitutionnel, notamment sur la mesure phare, la comparution immédiate pour les jeunes récidivistes à partir de 16 ans.
00:01:19200 migrants se courent au large du Pas-de-Calais depuis dimanche.
00:01:22Une personne est morte et une autre a disparu la nuit dernière.
00:01:25Une embarcation en pleine s'est disloquée selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.
00:01:29Les autorités terrestres ont pris en charge les survivants.
00:01:34Merci beaucoup ma chère Maureen et au sommaire ce soir,
00:01:37Pavel Durov, président de Telegram, accuse la France d'ingérence dans l'élection présidentielle en Roumanie.
00:01:46Le gouvernement français aurait demandé notamment à la messagerie Telegram de réduire au silence des voix conservatrices en Roumanie avant l'élection.
00:01:53Que comprendre ?
00:01:54Lors du second tour de la présidentielle hier, c'est le candidat ici, centriste, qui l'a remporté.
00:01:59Et non celui de la droite nationale qui était largement en tête au premier tour.
00:02:03Après l'annulation de la présidentielle, avec le candidat de droite nationale en tête,
00:02:07beaucoup avaient alerté sur la menace qui pèse sur la démocratie.
00:02:11Quelles leçons peut-on tirer pour la France ? L'édito de Mathieu Bocoté de retour.
00:02:17L'Eurovision au cœur de la polémique comme chaque année.
00:02:21On a appris aujourd'hui que l'Espagne demande qu'Israël soit définitivement exclue de la compétition.
00:02:27Cette année, l'Autrichien qui a gagné se revendique queer.
00:02:31L'an passé, c'était un Suisse non-binaire.
00:02:34Louane, elle, est arrivée à la septième place avec un titre intitulé tout simplement « Maman ».
00:02:41Une chanson sur la mer et la transmission.
00:02:44Et si c'était des valeurs piétinées aujourd'hui ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:49Weyrenois, ce nom ne vous dit peut-être rien.
00:02:52C'est un rappeur décédé ce week-end d'une crise cardiaque à l'âge de 31 ans.
00:02:57Son succès a bouleversé le monde du rap français pour deux raisons.
00:03:00La première, c'est que l'artiste, c'est l'artiste ayant vendu le plus d'albums en France ces deux dernières années.
00:03:06Et oui.
00:03:07La seconde, c'est que de nombreux fans ont demandé de cesser d'écouter sa musique après sa mort,
00:03:12de supprimer ses catalogues complets sur tout support.
00:03:15Pourquoi ?
00:03:16La musique est considérée comme, je cite, « haram », c'est-à-dire interdite dans l'islam.
00:03:22Weyrenois était musulman et ses fans ne doivent plus l'écouter que comprendre le regard de Marc Menon.
00:03:30Alors que beaucoup s'interrogeaient de la proposition de Laurent Wauquiez d'envoyer des OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon,
00:03:38c'est Gérald Darmanin, ministre de la Justice, qui cette fois a fait polémique
00:03:41en proposant lors de son déplacement en Guyane la construction d'une prison dans la jungle amazonienne.
00:03:47Les Guyanais regrettent de ne pas avoir été informés et d'être obligés de recevoir des personnes,
00:03:53500 personnes à priori, considérées comme dangereuses pour la métropole et qui seront en Guyane.
00:03:59De quel projet s'agit-il concrètement ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:04:04Et puis la droite a-t-elle trouvé son chef pour la présidentielle ?
00:04:08Bruno Rotailleau restera bien au sein du gouvernement après avoir largement remporté la tête de la présidence LR.
00:04:16La victoire sans équivoque de Bruno Rotailleau à la direction de LR marque-t-elle donc un tournant pour la droite
00:04:22et même pour notre vie politique française ? Faut-il y voir une révolution idéologique à droite ?
00:04:28L'édito de Mathieu Bocoté, de retour !
00:04:35Une heure avec nos mousquetaires, c'est parti !
00:04:38Alors ?
00:04:52Je suis très heureux d'être de retour.
00:04:54Qu'est-ce que vous avez fait sans nous ?
00:04:56J'ai lu, j'ai marché, j'ai lu, j'ai marché et j'ai peut-être un peu mangé.
00:05:00Oh, petit copain !
00:05:01Je veux le cache-biais.
00:05:03Je sais, je suis discret.
00:05:07Bon, Gabriel, Charlotte, Marc, tout le monde en pleine forme ?
00:05:10Charlotte, lumineuse.
00:05:12Gabriel aussi avec son pantalon blanc comme vous voyez tous.
00:05:15Et moi, j'ai une petite quelque chose à vous montrer parce que j'ai passé le week-end à Arcachon
00:05:19à un dîner qui s'appelle le dîner des décideurs où je devais raconter mon parcours, donc j'ai parlé de vous évidemment.
00:05:24Et regardez un peu ce qu'on m'a offert de caricatures.
00:05:28Alors, je ne savais pas que je ressemblais à ça, mais en tout cas, je remercie infiniment Maurizio
00:05:34qui a trouvé que j'avais des pommettes très saillantes et un sourire très carnassier.
00:05:40Non, c'est parce que vous jouez du piano.
00:05:44En tout cas, voilà, je voulais partager ça avec vous et on va l'accrocher dans le bureau
00:05:48parce que vous y êtes tous et je vous emmène partout avec moi.
00:05:52D'abord, nous suivons depuis plusieurs mois, dans Face à l'info, la saga présidentielle Mathieu en Roumanie.
00:06:01A-t-elle connu hier soir son dernier épisode avec la victoire inattendue du candidat centriste contre le candidat nationaliste Jean Simion ?
00:06:09Probablement, mais peut-être pas, car plusieurs questions demeurent irrésolues.
00:06:16Que s'est-il passé déjà hier ?
00:06:18Alors, deuxième tour de l'élection présidentielle.
00:06:21Deuxième tour, on doit le dire, et là je le rappelle seulement pour ceux qui l'auraient oublié.
00:06:25A l'origine, élection en décembre, premier tour annulé avec le candidat Kéline Giorgescu.
00:06:32Au moment où on annonce le deuxième tour, il ne peut pas se représenter, donc il est interdit de présentation.
00:06:38Ce qui fait que Georges Simion devient le candidat de la droite nationale.
00:06:41Ce n'est pas le même parti, mais globalement, il prend le relais de la cause nationale.
00:06:46Et là, devant lui, au terme de ce premier tour de l'élection,
00:06:49ni que, j'espère ne pas massacrer son nom, ni que Zordam, qui est une figure centriste,
00:06:55une figure assez connue dans le paysage politique, et le maire notamment de Bucarest, si je ne me trompe pas.
00:06:59Et rappelons qu'au premier tour, si vous permettez, que lui, Georges Simion, avait fait 41%,
00:07:04et lui, celui qui a gagné aujourd'hui, seulement 20%.
00:07:07Voilà, autour de 20%.
00:07:08Donc on est devant une configuration politique où plusieurs nous disent
00:07:12la victoire de Simion est non seulement possible, mais probable.
00:07:16Nous nous attendons à cette victoire, et même le centriste lui-même ne croit pas à la sienne.
00:07:22Donc, est-ce que c'est à quoi nous allions assister hier?
00:07:25Non, surprise, net renversement de l'opinion, bouleversement inattendu, comme on dit ici et là dans la presse.
00:07:33Victoire, donc, avec un bon score, 53,6 de l'écu Zordam contre 46,4 pour Simion.
00:07:41Le candidat de droite nationale, nationaliste, est vaincu très clairement.
00:07:45Première réaction, cela dit, de Simion, il dit « un instant, ce n'est pas aussi clair que ça »,
00:07:49il a eu de la fraude, il dénonce de la fraude, il dit « j'ai gagné l'élection,
00:07:53j'ai gagné, cette fraude est scandaleuse, et c'est moi qui l'ai remportée ».
00:07:57Quelques heures plus tard, il corrige son jugement en disant « on a perdu, d'accord,
00:08:02mais c'est une étape sur le chemin de la prochaine victoire ».
00:08:06Donc, on pourrait dire que tout est terminé.
00:08:08Le centriste a gagné, grâce à un retournement inattendu de l'opinion.
00:08:12La droite nationale a perdu et se terminé, et il a dit « meilleure chance la prochaine fois »,
00:08:18sauf que ça ne se termine pas là.
00:08:20Parce qu'il y a autour de cette élection un grand flou,
00:08:23un grand flou qui s'appelle non seulement accusation de fraude,
00:08:26mais aussi un grand flou qui s'appelle la question des ingérences étrangères d'un côté comme de l'autre.
00:08:31Est-ce qu'il y a de bonnes ingérences ou de mauvaises ingérences ?
00:08:34Ça, c'est une question qu'on se posera.
00:08:36Alors, je dis qu'il y a un grand flou parce qu'on n'était pas seulement dans une élection
00:08:40où s'affrontaient deux camps, c'est-à-dire globalement la gauche, la droite, la droite nationale, le centre.
00:08:44On était dans une élection avec une portée géopolitique.
00:08:47C'est très particulier.
00:08:48C'est-à-dire qu'il ne s'agissait pas seulement de choisir une orientation pour le pays,
00:08:52mais à quel camp géopolitique, dans un monde en mutation, allait appartenir la Roumanie.
00:08:58Et autour de ça, on a vu que finalement, toutes les puissances qui avaient des intérêts dans l'élection roumaine
00:09:02s'en sont mêlées.
00:09:04Premier élément, les Américains s'étaient désolés déjà de l'annulation de Georgescu
00:09:09et à marquer une sympathie nette.
00:09:11Les Américains, version Trump, évidemment, et Gilli Vance pour Simeon.
00:09:15On va avoir un allié chez Simeon qui, par ailleurs, est un candidat que l'on disait pro-Trump.
00:09:21Alors, c'est très bizarre parce que, selon les médias, ils ne savaient pas quelle insulte coller sur Simeon.
00:09:26Donc, d'un jour, il était pro-Poutine. Ensuite, il était pro-Trump. Ensuite, il était pro-les deux.
00:09:30Ensuite, on lui disait « je suis pro-roumain ».
00:09:32Mais ça, on considérait que c'était une option qui ne comptait pas dans le débat.
00:09:35Les Américains disent depuis le début « vous cherchez à empêcher la Roumanie de s'allier globalement avec les États-Unis
00:09:41et vous voulez à tout prix la domestiquer dans les paramètres de l'européisme ».
00:09:44Ça, c'était la critique des Américains depuis un temps.
00:09:46Les Russes, apparemment, avaient aussi le souci de pousser la candidature de Simeon, disait-on.
00:09:52Disait-on, mais pourquoi? Parce que Simeon n'est pas pro-Russe.
00:09:55D'ailleurs, il avait qualifié Poutine de criminel de guerre, ce qui n'est pas la meilleure manière de s'en faire un ami.
00:10:00Mais, au même moment, il disait « je suis sympathique à l'Ukraine, mais je ne veux pas pousser l'effort militaire davantage de notre point de vue. »
00:10:07Et ne pas vouloir participer à la croisade européenne en Ukraine est vu comme étant pro-Russe.
00:10:13Ensuite, il y avait l'OTAN. L'OTAN, que je dissocie des Américains ici,
00:10:17parce que l'OTAN considère que la Roumanie est aujourd'hui une base d'opérations absolument essentielle.
00:10:22Et dès lors qu'on se retrouverait avec un gouvernement en Roumanie, un président en Roumanie,
00:10:25qui ne serait pas très pro-OTANien, on considérait que ce serait un pays perdu, basculant sous l'autorité, sous l'influence russe.
00:10:33Et il y a aussi la France, on verra, elle apparaît dans le récit de très bientôt,
00:10:36la France et d'autres pays européens qui considéraient que si Simeon était élu,
00:10:41il risquait de favoriser la constitution d'une alliance des souverainistes en Europe,
00:10:46une alliance des souverainistes qui serait contraire à la vision profédérale, à la vision progressiste,
00:10:51à la vision post-nationale de la caste européiste, des leaders européens et auxquels on associe dans ce cas-là Emmanuel Macron.
00:10:58Et de ce point de vue, Valérie Ayé, qui s'est rappelée à notre souvenir, on l'avait un peu oubliée depuis l'an passé,
00:11:04disait, il y a une semaine à peine, on va tout faire pour s'assurer que le prochain président de la Roumanie soit pro-européen.
00:11:12Certains diraient que c'est de l'ingérence, je devine que Mme Ayé nous dirait autre chose,
00:11:16mais elle va tout faire pour qu'il soit pro-européen.
00:11:18Je suis curieux de savoir qu'est-ce qui vient dans le tout.
00:11:21Qu'est-ce qui vient dans le tout? Est-ce que c'est le tout de l'influence? Jusqu'où va le tout de Mme Ayé?
00:11:27Et ne pas oublier, quand je parle d'une dimension géopolitique, même pour les Roumains,
00:11:31parce que Simeon a un parcours politique en tant que nationaliste roumain qui est assez peu connu ici,
00:11:35mais globalement il dit, il y a des Roumains qui sont présents en Moldavie, il y a des Roumains en Ukraine,
00:11:40et lui est favorable à l'annexion, à tout le moins la récupération des territoires historiques de la Grande Roumanie,
00:11:45en disant qu'on doit étendre les frontières de la République
00:11:48pour être capable de ramener tous les Roumains ethniques sous l'autorité de la Roumanie.
00:11:52Qu'est-ce qu'il y a derrière ça? C'est l'éternelle question du partage des territoires en Europe de l'Est,
00:11:56qui est à l'origine de bien des conflits.
00:11:58Comme quoi, il y a eu une véritable lutte d'influence bien au-delà des partis politiques roumains,
00:12:04chacun voulant intervenir à son avantage dans cette élection qui était peut-être aussi un choc géopolitique.
00:12:10Pavel Dourov, le fondateur de la messagerie Telegram, a créé la stupeur hier en affirmant
00:12:18qu'une figure importante de l'establishment français lui aurait demandé de censurer les comptes conservateurs dans cette campagne.
00:12:26Question que comprendre.
00:12:29Là c'est quand même majeur, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on voit là aussi, on a Pavel Dourov qui nous dit, regardez,
00:12:34on a une figure importante, on a appris après coup que je crois que c'est le patron de la DGSE,
00:12:37qui aurait dit, désolé, vous ne devez pas permettre l'expression des comptes conservateurs,
00:12:42donc censurez-les ou encadrez-les.
00:12:44Donc Dourov décide de révéler la chose publiquement, avec moult détails.
00:12:48On s'entend, il ne lance pas ça dans le vide, il dit, voilà ce qui s'est passé,
00:12:51de quelle manière, dans quel salon, à quel hôtel et à quelle heure, avec qui, voilà ce qu'on m'a demandé de faire
00:12:56et j'ai refusé de le faire parce que les réseaux sociaux n'ont pas à favoriser un camp plutôt que l'autre.
00:13:02Je note tout de suite, il vaut la peine de le dire, que le Quai d'Orsay dément complètement.
00:13:06Quand c'est complètement faux, nous n'avons rien fait de cela.
00:13:10Qui croit dans de telles circonstances?
00:13:12On nous explique, si j'ai bien compris, que douter de la parole du Quai d'Orsay en ce moment, c'est antipatriotique.
00:13:17Peut-être, mais on est dans un monde où l'ingérence est la chose du monde la mieux partagée aujourd'hui.
00:13:22Les Russes pratiquent l'ingérence, les Américains pratiquent l'ingérence, les Britanniques pratiquent l'ingérence,
00:13:27il est possible que la France le fasse aussi, ou même l'Italie, peut-être même le Danemark, pourquoi pas.
00:13:30Donc on est dans un monde où chacun se mêle un peu des affaires des autres.
00:13:34On nous dit que Douroff, lorsqu'il parle, c'est de l'intoxrus, c'est de la désinformation portée par les Russes
00:13:42pour décrédibiliser l'élection en Roumanie.
00:13:47Sauf que c'est plus compliqué.
00:13:49Parce que dans les faits, est-ce qu'il y a eu la question de l'ingérence ou la question de la désinformation
00:13:54dans le cadre des élections, c'est une question qui traverse la vie politique européenne depuis dix ans au moins.
00:13:59Rappelez-vous, le Brexit et ensuite Trump 1 la première fois, on nous a dit que ces deux victoires,
00:14:04celle du Brexit et celle de Trump 2016, n'auraient pas été possibles sans désinformation portée par tel courant de pensée,
00:14:11sans telle manipulation des données.
00:14:13Donc ce qu'on comprend derrière ça, c'est qu'une élection qui est bien ordonnée
00:14:17est une élection qui donne une victoire aux progressistes.
00:14:19Les conservateurs ne peuvent gagner que s'il y a désinformation.
00:14:23Par ailleurs, ne l'oublions pas, on a vu la censure de comptes.
00:14:27Par exemple, des comptes identitaires aux conservateurs, aux nationaux, aux nationalistes.
00:14:30On l'a vu en France ces dernières années, notamment sur Twitter, mais pas que sur Twitter.
00:14:35Sur Meta, sur Instagram, sur Facebook, il y a eu déjà de la censure de comptes conservateurs.
00:14:40En 2020, aux États-Unis, ne l'oublions pas, l'élection de Trump, Trump lui-même a été suspendu un temps de Twitter.
00:14:47Ce n'est pas un détail non plus.
00:14:48On se rappelle du patron de Facebook.
00:14:49Exactement, ce n'est pas un détail.
00:14:52Vous avez raison, mais après avoir fait ce qu'il a fait.
00:14:54C'est-à-dire, c'est d'abord comme un crime, ensuite on s'excuse.
00:14:56Mais ce n'est pas toujours aussi simple que ça dans la vie.
00:14:58Ensuite, la question de l'ingérence.
00:15:01Elle a traversé toute la journée électorale en Roumanie.
00:15:04Le gouvernement roumain lui-même a dit, attention, attention, attention,
00:15:08il y a beaucoup d'ingérence russe, notamment de la désinformation russe,
00:15:11aujourd'hui dans le procédé, dans le processus électoral de la journée.
00:15:17Donc, on nous dit globalement, moi, comment j'ai compris ça,
00:15:19cette dénonciation de l'ingérence russe dans la journée de la désinformation.
00:15:22Si les résultats nous déplaisent, nous sommes en droit d'en appeler encore une fois à l'annulation de l'élection.
00:15:28Je note qu'en décembre, c'est autour de l'argument TikTok.
00:15:33L'argument TikTok, une manipulation de comptes TikTok qui ont fait en sorte que Giorgescu a traversé le premier tour.
00:15:38C'est scandaleux.
00:15:39On a appris entre-temps que la manipulation des comptes TikTok était le fruit de l'équivalent des macronistes de la place
00:15:44qui voulaient faire augmenter Giorgescu pour diviser le vote des nationalistes.
00:15:48Mais finalement, on préfère mettre ça sur le dos des Russes.
00:15:50C'est assez compliqué quand même.
00:15:51Je ne doute pas un instant que la Russie se mêle de la vie politique des peuples et ainsi de suite.
00:15:56Il n'est pas certain que tout ce qui se passe mal ou bien soit la cause, soit la Russie en soi à l'origine.
00:16:00Ça ne devient pas l'explication générale à l'origine de tout.
00:16:03Quoi qu'il en soit, quoi qu'il en soit, la question de l'ingérence est aujourd'hui partout, partout dans la vie politique européenne.
00:16:11Je note que le résultat a donné 53,46, à l'avantage du centrisme.
00:16:17Les dirigeants européens ont applaudi.
00:16:19On a par exemple Mme von der Leyen qui a dit « Le peuple roumain s'est rendu massivement aux urnes.
00:16:25Il a choisi la promesse d'une Roumanie ouverte et prospère au sein d'une Europe forte. »
00:16:29On pourrait croire qu'elle marque ici une préférence.
00:16:31Et Emmanuel Macron, qui avait lui aussi marqué sa préférence déjà, nous dit
00:16:36« Malgré les nombreuses tentatives de manipulation, les Roumaines et les Roumains ont fait ce soir le choix de la démocratie, de l'État de droit et de l'Union européenne. »
00:16:44On comprend que si Simeone avait gagné, la démocratie aurait perdue.
00:16:47Parce que si c'est le choix de la démocratie, l'autre choix c'est l'antidémocratie.
00:16:50« La France se tiendra à vos côtés pour renforcer notre partenariat et œuvrer ensemble une Europe plus forte, plus souveraine et plus indépendante. »
00:16:57Je note une chose.
00:16:58Si aujourd'hui vous votez globalement contre la Commission européenne et la vision du monde qu'elle porte,
00:17:03et la tentation fédéraliste qu'elle assième, vous êtes accusé d'être antidémocratique.
00:17:08De ce point de vue, les Roumains avaient-ils vraiment le choix dans leur vote ?
00:17:13Vous aviez présenté l'élection présidentielle roumaine, Mathieu, comme la grande répétition de ce qui pourrait advenir politiquement en Occident dans les années à venir.
00:17:22Est-ce que vous maintenez aujourd'hui cette interprétation ?
00:17:26J'en suis plus convaincu que jamais.
00:17:28En fait, c'est une histoire de 25 ans.
00:17:30Point de départ, 2000.
00:17:32Rappelez-vous, une élection en Autriche, un peu oubliée aujourd'hui, où le FPO, l'équivalent du RM de l'époque, ou du FN,
00:17:39et les conservateurs forment une coalition après les élections, en disant « on va former une coalition », avec Jörg Haider notamment.
00:17:45À l'époque, l'ensemble de la classe politique européenne disait « c'est une coalition scandaleuse, vous devez la modifier, sinon il va y avoir un bannissement diplomatique de l'Autriche,
00:17:53nous n'aurons plus de coopération avec vous, les ambassadeurs vont être réduits à une tâche strictement technique,
00:17:58autrement dit, on va vraiment mettre l'Autriche sous bannissement parce qu'elle n'a pas bien voté ».
00:18:022002, on le sait, c'est l'histoire du front républicain qui prend forme contre Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle.
00:18:08Et là, c'est une histoire, je termine là-dessus, une histoire, pendant 15 ans, d'invertible capacité de mater les forces populistes en les tenant éloignés du jeu.
00:18:15Ensuite, ils commencent à gagner, soit en s'intégrant à des coalitions électorales, soit en prenant la tête de coalitions électorales, soit en gagnant clairement, comme aux États-Unis.
00:18:22Et le système panique. Le système panique, donc, décide de tout verrouiller.
00:18:26Il le verrouille de telle manière qu'il considère que dans une élection, il y a une victoire possible, celle du camp progressiste européiste,
00:18:32et la victoire de l'autre camp est une victoire illégitime qui permet de déclencher l'état d'exception pour empêcher les factieux ou les extrémistes ou les néofascistes,
00:18:40dans leur esprit, de prendre le pouvoir. Dans cette logique, je suis convaincu d'une chose, et je termine vraiment sur ça,
00:18:46les accusations de fraude vont se multiplier dans les prochaines années, les accusations d'ingérence aussi,
00:18:50et le doute est désormais semé partout sur la légitimité du processus électoral.
00:18:54De plus en plus, les peuples ne croient plus au système électoral.
00:19:01Et dans un instant, on parlera de système électoral chez les LR.
00:19:04Très juste.
00:19:05Et c'est projeté pour 2027.
00:19:07On va marquer une pause, et dans un instant, je vais vous montrer des images que vous n'aurez vues nulle part ailleurs.
00:19:14A tout de suite.
00:19:16Dans un instant, on parle de la droite.
00:19:18Est-ce qu'elle a enfin trouvé un chef pour 2027, avec la victoire de Bruno Rotailleau ?
00:19:23On parlera de Huey Renoir.
00:19:25Vous ne savez pas qui c'est ?
00:19:26Marc Menand vous dira qui c'est précisément.
00:19:29On parlera avec Charlotte Dornelas de la proposition de Gérald Darmanin
00:19:35d'envoyer des prisonniers en Amazonie, plus précisément en Guyane.
00:19:41On parlera peut-être un petit peu sur la fin de vie.
00:19:43Et puis une image que personne ne vous a montrée, mais qu'on va vous montrer ce soir.
00:19:47D'abord, l'Eurovision qui s'est déroulée samedi à Bâle est-elle devenue Rocovision.
00:19:54La campagne contre Israël a fait rage, en particulier sur la télévision publique espagnole,
00:19:59Gabrielle, qui relayait l'événement.
00:20:01Cette année, l'Autrichien qui a gagné se revendique queer.
00:20:06L'an passé, c'était un Suisse non-binaire.
00:20:10Loanne, elle, est arrivée à la septième place.
00:20:13Est-ce que ce n'était pas, au fond, prévisible pour Loanne ?
00:20:17On peut avoir l'avis que l'on veut sur les qualités artistiques de Loanne,
00:20:21on aime ou on n'aime pas.
00:20:22Mais je me souviens de cette réflexion d'un journaliste,
00:20:24il y a quelques mois, un vieux journaliste qui suit l'Eurovision depuis longtemps.
00:20:27Il me dit, je te fiche mon billet, qu'elle, elle ne gagnera pas, c'est sûr.
00:20:31Elle est trop décalée.
00:20:33Et il m'a même dit, je me souviens, c'est provocateur, sa chanson.
00:20:37Vous voyez, il faut y aller, quand même.
00:20:39Provocateur ?
00:20:40Provocateur.
00:20:41Mon nom !
00:20:42Oui, au monde des queers et des non-binaires, c'est sûr que Maman, ça fait...
00:20:46Et sa chanson, c'est vrai qu'elle s'appelle Maman.
00:20:48Donc, c'est sans doute pas assez wow qu'on peut dire qu'elle en est tout le contraire.
00:20:52Alors, je vais rappeler un peu l'histoire de Loanne, parce qu'elle est assez touchante.
00:20:55Loanne, c'est son nom de scène, c'est une contraction entre son vrai prénom, Anne,
00:21:01et celui de sa sœur, qui s'appelle Louise.
00:21:04Donc, déjà, c'est une histoire de famille.
00:21:06Elle est née, on dirait...
00:21:08Vous voyez, ça mit chemin entre Enfant Phare, je ne sais pas si vous avez vu ce film,
00:21:12et La Famille Bélier, dans lequel elle a joué.
00:21:14Donc, elle est née à Hénin-Beaumont, dans une famille nombreuse.
00:21:17Elle a commencé sa carrière par un télécroché, The Voice,
00:21:22et juste avant sa prestation en 2013, son papa décède.
00:21:26Et l'année d'après, c'est sa mère qui meurt d'un cancer en la laissant orpheline à 17 ans.
00:21:32Et ses deux parents l'avaient beaucoup soutenue.
00:21:35En 2015, elle chante un « Maman », déjà, il y avait un titre qui s'appelait « Maman »,
00:21:39mais qui était très triste et noir.
00:21:41Elle racontait à quel point elle était perdue, même paumée.
00:21:44Elle disait qu'elle avait une vie assez dissolue.
00:21:47Elle n'arrivait plus à s'en sortir.
00:21:52Et là, dix ans plus tard, elle fait supprimer cette chanson des plateformes,
00:21:56et elle réécrit un autre « Maman », qui, lui, n'est plus du tout aussi noir.
00:22:02Elle s'adresse toujours à sa mère, parce qu'elle écrit sur Instagram
00:22:06que sa mère rêvait de la voir concourir pour l'Eurovision.
00:22:10Mais cette fois, elle a une petite fille de trois ans,
00:22:13et le dernier « Maman » que l'on entend à la fin de la chanson,
00:22:16c'est cette dernière qu'il dit, d'une toute petite voix.
00:22:19On voit que c'est vraiment un retour aux valeurs simples,
00:22:22les joies de la maternité, la famille, la transmission.
00:22:27Ce n'est pas tout à fait dans le type des autres titres primés par l'Eurovision.
00:22:34Elle a été également très déçue, Louane.
00:22:37Elle a mis beaucoup de temps à réagir.
00:22:39Finalement, dimanche, elle a choisi l'auto-dérision.
00:22:42Elle a montré une photo d'elle un peu déconfite, assez amusante.
00:22:47Et puis elle a rajouté, et moi j'ai trouvé ça très touchant,
00:22:49« Je suis fière, tellement fière et honorée d'avoir porté nos couleurs
00:22:53et de vous avoir représentées. J'aurais aimé vous offrir encore plus. »
00:22:57Vous voyez, elle présente presque ses excuses.
00:23:00Elle est humble et elle est fière d'avoir porté le drapeau français.
00:23:06Et elle dit merci. Elle ne cherche pas de bouc émissaire à son échec.
00:23:09Du reste, ça rappelle par contraste d'autres chanteuses.
00:23:12Je crois que c'est Iseult qui, en décembre dernier,
00:23:16avait fait un doigt d'honneur au public.
00:23:18Il a boudé en disant « étouffez-vous ».
00:23:20Ce n'est pas tout à fait le même registre.
00:23:22On s'en souvient.
00:23:23Pourtant, « Maman », c'est quand même un titre rassembleur.
00:23:27Tout le monde en a une.
00:23:28Exactement.
00:23:29Il était d'usage, il n'y a pas si longtemps,
00:23:30pour permettre aux Français de communier
00:23:32dans ces inoffensifs événements concours populaires télévisés
00:23:37de gommer tout caractère clivant.
00:23:39Les gens s'asseyaient en randonnions dans leur salon,
00:23:42devant leur télé, tous en famille.
00:23:44Ils s'en craignent d'être heurtés.
00:23:46D'ailleurs, parfois, c'était raillé.
00:23:48Vous savez, Miss France, on se moquait un peu d'elle
00:23:50parce qu'elle disait toujours « je suis contre le cancer »,
00:23:53« je suis contre la guerre ».
00:23:54Oui, on se doute un peu.
00:23:56C'est la chanson de, je ne sais plus comment il s'appelait,
00:23:58Helmut Fritz qui disait « je suis en BTS d'esthéticienne,
00:24:01en vue de devenir esthéticienne ».
00:24:03Toutes ces choses-là ont été très raillées.
00:24:06Néanmoins, il y avait une idée de neutralité.
00:24:09C'est la palissade.
00:24:10La palissade avait cet avantage de faire communier
00:24:14tout le monde dans le même vivre-ensemble.
00:24:17A l'époque, on n'appelait pas ça comme ça.
00:24:19Vous avez remarqué qu'on a commencé à parler de vivre-ensemble
00:24:21quand il avait cessé d'exister.
00:24:23Finalement, l'Eurovision permettait à un petit Français
00:24:26doté d'un joli filet de voix de pousser la chansonnette
00:24:30et de se faire connaître et de porter haut les couleurs de son pays
00:24:34en animant un gentil chauvinisme de bonne aloie
00:24:39sans que personne ne puisse récupérer.
00:24:41Jusqu'au caractère, là encore un peu bébête des paroles.
00:24:44Vous vous souvenez, je crois que c'était France Gall,
00:24:45Poupée de cire, Poupée de son.
00:24:47Ne chantez pas Marc.
00:24:49Non, je sentais qu'il était tenté.
00:24:51C'est qu'il est tenté, on le connaît.
00:24:53Une poupée de cire, une poupée de chiffon.
00:24:57Merci, c'est Marc Menor.
00:25:00Tout ça a été garant de la neutralité.
00:25:04Mais tout cela est vraiment bien fini.
00:25:06L'Eurovision est devenue un lieu de militantisme assumé.
00:25:10On a bien sûr le traitement réservé à la candidate israélienne
00:25:13qui était quand même une survivante du festival Nova.
00:25:16On aurait pu avoir, ne serait-ce qu'à ce titre, un peu de respect.
00:25:20Cette année, c'est un artiste autrichien qui se définit comme queer
00:25:24qui a gagné. Il s'appelle Gigi.
00:25:26Son vrai nom, c'est Johannes Pitsch.
00:25:28Il a dit dans un magazine
00:25:31« Je me réjouis de représenter la communauté queer ».
00:25:34Naïvement, je croyais qu'il représentait l'Autriche.
00:25:36Mais non, visiblement, ce n'est pas ça.
00:25:38Il y a 11 ans, c'est un autre autrichien, drag queen,
00:25:43Conchita Wurst, qui avait gagné.
00:25:46On s'en souvient aussi.
00:25:47C'était il y a 11 ans.
00:25:49Le temps passait.
00:25:50Le tenant barbu.
00:25:52Je me souviens très bien, mais j'aurais dit que c'était il y a 3 ans.
00:25:54Franche ta poupée.
00:25:58L'an dernier, c'était l'artiste suisse Nemo, non binaire, qui a gagné.
00:26:02Il y avait aussi un autre candidat non binaire,
00:26:04Bambi Thug pour l'Irlande.
00:26:06Nemo avait brandi le drapeau non binaire jaune, blanc, violet, noir.
00:26:11Il avait dissimulé, avant d'arriver sur la scène, son drapeau.
00:26:14Parce que seuls les drapeaux des nations étaient permis
00:26:17représentés, plus le drapeau arc-en-ciel LGBT+.
00:26:22Pour faire un petit historique,
00:26:24en 1998 concourt une première trans israélienne.
00:26:29Il y avait des drag queens dès 2002.
00:26:32Le trio slovène Sestre.
00:26:34Et en 2019 concourait pour la France Bilal Hassani.
00:26:38Il y a un journaliste de 20 minutes, Fabien Rondane,
00:26:41spécialiste de l'Eurovision,
00:26:43qui a écrit un bouquin sur le sujet.
00:26:44Ça s'appelle Queerovision,
00:26:46dans lequel il explique que l'Eurovision
00:26:48fait bouger les lignes sur les questions LGBT.
00:26:50Il explique que c'est un espace
00:26:52qui porte des valeurs progressistes.
00:26:54Et c'est pour cela que, depuis une vingtaine d'années,
00:26:57les artistes LGBT sont particulièrement visibles.
00:27:00Mais ça, est-ce que les Français le savent ?
00:27:02Non, moi je ne le savais pas en tout cas.
00:27:04Donc en fait, personne ne les a mis au courant.
00:27:06Ils pensent que c'est un divertissement.
00:27:08Et en réalité, c'est un acte militant.
00:27:10C'est vraiment un hold-up de cette Eurovision.
00:27:13Alors cette année, peut-être que les organisateurs
00:27:16se sont dit que ça allait un peu loin.
00:27:18Donc l'Union Européenne de Radiofusion,
00:27:20qui organise le concours, a dit que le public
00:27:22pouvait venir avec tous les drapeaux qu'il voulait.
00:27:24Mais les artistes pouvaient avoir seulement
00:27:27le drapeau du pays qu'ils représentaient.
00:27:29Pas de drapeau ukrainien, palestinien,
00:27:31arc-en-ciel, trans, non-binaire sur la scène.
00:27:33Alors Fabien Rondin, l'auteur de Queerovision,
00:27:36trouve ça déplorable parce qu'il dit
00:27:40qu'il s'agit d'un concours où la question LGBT
00:27:43est essentielle et consensuelle.
00:27:45Alors là, consensuelle, vous voyez,
00:27:47ça m'a quand même interrogée.
00:27:49Vous êtes tous priés d'adhérer.
00:27:51Grâce à vous, parce que même si vous avez
00:27:53du sourcil, vous serez aussitôt accusés
00:27:55d'être transphobes, queerophobes,
00:27:57non-binérophobes.
00:27:59Donc on voit bien que la vraie transgression,
00:28:01celle qui casse les codes,
00:28:03choque la bien-pensance du petit bourgeois,
00:28:05c'est Louane, avec sa chanson
00:28:07qui s'appelle Maman, qui est une ode
00:28:09à la maternité. D'ailleurs, je vous rappelle
00:28:11que la fête des mères, c'est dimanche.
00:28:13Parenthèse, l'année dernière, on avait fait
00:28:15un édito, j'avais regardé avec ma fille.
00:28:17Évidemment, on était tombés sur un émo.
00:28:19Elle m'a demandé, maman, c'est quoi
00:28:21non-binaire ? Donc cette année, on n'a pas
00:28:23regardé.
00:28:25Je lui ai répondu. Comme vous dites,
00:28:27cette année, je n'ai pas regardé.
00:28:29Ça fait sortir des Français de la salle.
00:28:31Mais maman, il a une jupe, c'est qui ?
00:28:33Alors attends, je vais t'expliquer.
00:28:35Dernière question, Gabrielle.
00:28:37L'Eurovision, est-ce que c'est la seule manifestation
00:28:39concernée par tous ces changements ?
00:28:41Mais non, bien sûr, et nous le voyons. En France,
00:28:43le festival de Cannes, nous en avons parlé la semaine
00:28:45dernière, c'est le festival de la bien-pensance.
00:28:47Nous avons évoqué Juliette Binoche avec son
00:28:49voile islamique. Et puis, il y a eu Robert
00:28:51de Niro et Laurent Laffitte
00:28:53qui ont critiqué Trump. Mais ça, c'est drôlement
00:28:55courageux. C'est très original. En plus,
00:28:57c'est Jean Moulin sur la croisette, vous voyez.
00:28:59Donc les Césars, aussi, sont
00:29:01dégoulinants de bien-pensance. On y
00:29:03prime les navets woke et les succès
00:29:05populaires sont méprisés. Mais
00:29:07on peut dire la même chose du spectacle
00:29:09d'ouverture des JO, entre la
00:29:11redécapitation de Marie-Antoinette, les moqueries
00:29:13sur la scène, les drag queens et les
00:29:15troubles. C'était un monument militant,
00:29:17clivant, là où ça aurait dû être
00:29:19rassembleur. C'est ça le sujet. Comme si la France
00:29:21n'avait pas besoin d'être rassemblée.
00:29:23Mais qu'à cela ne tienne, Thomas Jolie,
00:29:25le grand manitou du
00:29:27spectacle, il a reçu la Légion d'honneur.
00:29:29Vous savez, cette décoration
00:29:31qu'on donne à un soldat de façon
00:29:33posthume quand ils sont tombés sur un théâtre d'opération,
00:29:35tombés au champ d'honneur. Il a
00:29:37même reçu un meulière d'honneur aux victoires
00:29:39de la musique. Et vous savez, quand il l'a reçu, c'est ce
00:29:41qu'il a fait. Il en a profité pour tacler
00:29:43la mise de la culture Rachida Dati.
00:29:45Vous voyez la différence avec Louane, c'est-à-dire qu'il reçoit
00:29:47des meulières.
00:29:49Des victoires de la musique.
00:29:51Ah oui, voilà, pardon.
00:29:53Il reçoit des distinctions
00:29:55pour un spectacle qui a divisé la France,
00:29:57donc qui n'a pas atteint son but. Mais en plus, il se permet
00:29:59de cracher dans la soupe.
00:30:01Alors, pour la petite histoire, il veut
00:30:03récidiver à Rouen, Thomas Jolie, avec
00:30:05un spectacle pour le 14 juillet.
00:30:07Ce ne serait pas complètement verrouillé,
00:30:09mais sérieusement, dans les tuyaux, avec un budget de
00:30:1111 millions, dont 5 millions d'argent public.
00:30:13Ça fait tousser l'opposition à Rouen.
00:30:15Et les Rouenais, qui trouvent que...
00:30:17Je ne sais pas comment on dit. Rouenais ?
00:30:19Qui trouvent que leurs impôts
00:30:21sont quand même bizarrement
00:30:23utilisés. Alors, il faut se rendre compte
00:30:25que la finalité de ces spectacles a doucement
00:30:27glissé. Ils étaient un outil
00:30:29d'unité nationale. Ils sont devenus un outil
00:30:31de récupération.
00:30:33Mais cela a
00:30:35commencé, vous savez,
00:30:37avec le sport en
00:30:391998.
00:30:41La France black, blanc, beurre.
00:30:43On a commencé à récupérer, en changeant,
00:30:45c'est assez symboliquement très fort, les couleurs
00:30:47du drapeau.
00:30:49Et c'est pour ça qu'on a beaucoup voulu à
00:30:51Jean Dujardin, pour la
00:30:53cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby,
00:30:55d'être revenu à quelque chose de très
00:30:57franchouillard, parce qu'il n'acceptait
00:30:59pas de jouer ces
00:31:01nouvelles règles. Et ça n'a pas plu du tout.
00:31:03Merci, Gabrielle.
00:31:05Et on rappelle que le Premier ministre espagnol
00:31:07veut exclure définitivement Israël
00:31:09de la compétition.
00:31:11On l'a appris aujourd'hui. Dans un instant,
00:31:13je vous montre mon image inédite. Mais d'abord,
00:31:15où est Renoir ? C'est une façon de dire bonjour.
00:31:17Où est Renoir ? Ça va ?
00:31:19Vous vous blessez, vous ?
00:31:21Oui, j'ai appris.
00:31:23Mathieu Bocoté est choqué.
00:31:25Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il s'agit
00:31:27d'un rappeur
00:31:29décédé ce week-end, à l'âge de 31 ans,
00:31:31d'une crise cardiaque.
00:31:33Il a plusieurs particularités.
00:31:35Il a vendu
00:31:37739 millions de vues
00:31:39sur YouTube.
00:31:41739 millions.
00:31:43Il a eu
00:31:457 millions d'auditeurs
00:31:47par mois sur Spotify.
00:31:49Il a eu
00:31:514 flammes.
00:31:53Vous savez, ce victoire
00:31:55de la musique, mais de façon
00:31:57un peu dissidente, ce que l'on ne considère
00:31:59pas comme étant couronnable
00:32:01par les grands médias.
00:32:03C'est un rappeur français.
00:32:05C'est très intéressant.
00:32:07Là, je vais épouser un peu la thèse
00:32:09de mon ami Gabriel.
00:32:11C'est-à-dire que, longtemps,
00:32:13le spectacle... Oui, il pouvait y avoir
00:32:15des provocations, que ce soit
00:32:17Léo Ferré, que ce soit
00:32:19Brassens, etc.
00:32:21À un moment,
00:32:23l'art
00:32:25peut provoquer. Ce qui est extraordinaire,
00:32:27c'est que tout en provoquant,
00:32:29il y avait une sorte
00:32:31d'adhésion nationale.
00:32:33Aujourd'hui, on est dans la partition.
00:32:35C'est très clairement
00:32:37ce que je viens de dire
00:32:39qui est illustré.
00:32:41C'est-à-dire, vous vous rendez compte,
00:32:43739 millions de vues.
00:32:45Et il n'y en a pas un
00:32:47ici, autour de la table.
00:32:49On n'était pas des exemples.
00:32:51Mais qui connaissait
00:32:53Ouey Renoir.
00:32:55Alors, comment peut-on expliquer ça ?
00:32:57Eh bien, parce que,
00:32:59quand on avait des rappeurs, les premiers rappeurs,
00:33:01on était toujours dans cet esprit
00:33:03de la variette.
00:33:05M. Cisselard qui chantait Caroline.
00:33:07Bon ben voilà, tout le monde reprenait Caroline.
00:33:09Aujourd'hui,
00:33:11si vous êtes d'une certaine
00:33:13identité, vous
00:33:15ne pouvez pas écouter
00:33:17tel artiste. Ah ben non, ça serait une sorte
00:33:19de trahison. Allons
00:33:21donc, nous devons avoir
00:33:23ceux qui nous représentent, ceux qui sont
00:33:25de chez nous, ceux qui vivent
00:33:27comme nous. Les autres,
00:33:29on les ignore. Vous vous rendez
00:33:31compte, cette fracture de la France,
00:33:33cet éparpillement, cette incapacité
00:33:35à pouvoir nous
00:33:37voir dans des moments
00:33:39extraordinaires. Il était capable,
00:33:41il était prévu qu'il fasse
00:33:43le Stade de France
00:33:4540 000 personnes à la fin de l'année.
00:33:47C'était complet. Mais,
00:33:49apparemment, il n'y aurait eu que
00:33:51des gens qui se sentaient
00:33:53de son identité.
00:33:55Alors, ça pose quand même des questions.
00:33:57Alors, où les choses se gâtent
00:33:59encore plus ? De son identité, qu'est-ce qu'on entend
00:34:01parler ? En l'occurrence,
00:34:03il était camerounais,
00:34:05il se veut musulman
00:34:07et il semblerait que
00:34:09ce soient ceux
00:34:11qui ont cette référence,
00:34:13qui cherchent à le trouver.
00:34:15Ce garçon avait du talent. Moi, j'ai
00:34:17découvert, il y a une voix, il y a, après,
00:34:19bon, c'est très particulier, je suis pas
00:34:21un fan du rap, mais on sent
00:34:23qu'il y a une création. Néanmoins,
00:34:25cette création devrait être ouverte à tout le monde.
00:34:27Non ! Elle l'enferme.
00:34:29Et c'est ça qui est dramatique. Et elle l'enferme
00:34:31tellement qu'aujourd'hui,
00:34:33sont apparus
00:34:35ici et là, ou disparus.
00:34:37Alors, je vais expliquer.
00:34:39Apparus, ce sont des appels
00:34:41à ne plus voir
00:34:43Wé Renoy
00:34:45sur YouTube. Et d'ailleurs,
00:34:47aussitôt, on a retiré,
00:34:49sur YouTube, où il avait
00:34:51des millions de gens qui le regardaient,
00:34:53il n'y a plus, aujourd'hui,
00:34:55de ses vidéos.
00:34:57Et au nom de quoi ? Eh bien,
00:34:59au nom du fait
00:35:01qu'il était musulman
00:35:03et que la musique
00:35:05pour un musulman est haram. Déjà,
00:35:07il n'aurait même pas dû composer.
00:35:09Si on va jusqu'au bout, c'est l'Afghanistan.
00:35:11En Afghanistan, il n'y a pas de question.
00:35:13Vous dites haram, mais en français, c'est interdit.
00:35:15Voilà, c'est interdit. C'est haram,
00:35:17c'est interdit. Et alors,
00:35:19ce qui est bouleversant
00:35:21dans l'histoire, on vous dit toujours
00:35:23oui, la religion musulmane
00:35:25est un exemple de liberté.
00:35:27Les jeunes femmes, si elles portent
00:35:29le voile, c'est leur volonté. Alors,
00:35:31on s'aperçoit que non, il n'y a pas
00:35:33de liberté, puisque soudain,
00:35:35on vous dit, il n'est plus question
00:35:37que tu écoutes ce chanteur
00:35:39qui te galvanise, ce chanteur
00:35:41qui te touche. Tu vois, si un peu
00:35:43ton âme n'est pas, aujourd'hui,
00:35:45lumineuse, eh bien, tu te mets un petit
00:35:47Wé Renoy,
00:35:49tu vas repartir. Non, non, non,
00:35:51c'est fini. Et c'est vrai qu'en général,
00:35:53lorsqu'un artiste décède,
00:35:55pour lui rendre un hommage, on écoute
00:35:57sa musique, et là,
00:35:59il paraît que ça lui met
00:36:01des péchés. Oui,
00:36:03c'est-à-dire, c'est pour
00:36:05l'interdire, lui interdire
00:36:07de rejoindre le
00:36:09septième ciel. Vous vous rendez compte
00:36:11dans quelle logique on se trouve ?
00:36:13Tous ces fans, ces millions de gens
00:36:15qui attendent de cette musique
00:36:17quelque chose, eh bien,
00:36:19soudain, ils doivent oublier. Ça signifie
00:36:21qu'aujourd'hui,
00:36:23eh bien, Brel disparaîtrait,
00:36:25Brassens disparaîtrait,
00:36:27Edith Piaf disparaîtrait, et on peut
00:36:29continuer. Des gens d'origine
00:36:31étrangère, comme Dalida,
00:36:33comme Claude François, fini !
00:36:35Ils ne sont plus là. Il n'est pas question
00:36:37d'avoir ce
00:36:39principe de la variété,
00:36:41qui est un élément indispensable. On dit
00:36:43d'ailleurs que ce sont les
00:36:45petites chansons qui sont
00:36:47les points de repère de notre existence.
00:36:49Eh bien, soudain, il n'y a plus de points de repère.
00:36:51Vous n'avez pas le droit
00:36:53de vous rappeler qu'en 2025,
00:36:55vous écoutiez
00:36:57Weyre Noir qui avait obtenu
00:36:59une nouvelle flamme et
00:37:01une nouvelle distinction avant-hier.
00:37:03Et ça, c'est un véritable
00:37:05affront. C'est-à-dire que vous gommez
00:37:07quelqu'un qui ne vivait
00:37:09apparemment que pour la chanson en 3 ans,
00:37:11il a réussi à faire
00:37:13plusieurs albums, avec le succès
00:37:15tel que je viens de vous le dire,
00:37:17et il était enfermé dans son
00:37:19studio pour trouver de nouvelles
00:37:21créations. Il était extrêmement
00:37:23discret. Il voulait offrir
00:37:25à son public, donner à son public.
00:37:27Il avait compris le sens
00:37:29qu'est celui d'un artiste.
00:37:31Ce n'est pas pour la notoriété
00:37:33qu'on apparaît sur une scène,
00:37:35c'est pour essayer de réchauffer les
00:37:37cœurs. Eh bien, aujourd'hui,
00:37:39au nom de la charia, n'oubliez pas qu'on a
00:37:41même 57% des jeunes
00:37:43aujourd'hui, selon un
00:37:45sondage de l'IFOP,
00:37:4757% des jeunes
00:37:49musulmans qui veulent que ce soit
00:37:51la charia qui l'emporte sur nos
00:37:53lois. On a été appelé à un très
00:37:55très grand avenir.
00:37:57En tout cas, pendant que vous parliez, plusieurs personnes sur
00:37:59hashtag Face à l'info disent
00:38:01qu'on a 30 ans, mais on ne connaît pas
00:38:03Ouais Renoy...
00:38:05Je vous dis, c'est le séparatisme.
00:38:07Si vous n'êtes pas de telle identité,
00:38:09vous n'écoutez pas.
00:38:11Merci, mon cher
00:38:13Marc. Dans un instant, on parlera de la droite
00:38:15et de son nouveau chef.
00:38:17Est-elle en route pour 2027 ?
00:38:19On en parle avec Mathieu
00:38:21à votre côté dans un instant, et puis une image
00:38:23dans un instant, juste après Charlotte.
00:38:25Et puis, on réécoutera aussi
00:38:27pour la fin de vie, on réécoutera
00:38:29Charles Becta. Vous vous rappelez de lui ?
00:38:31Celui qui était atteint de la maladie de Charcot
00:38:33et qui criait à la vie.
00:38:35On va réécouter un petit extrait. Il était passé
00:38:37chez nous au mois de février.
00:38:39Dans un instant. D'abord, Charlotte Dornelas.
00:38:41Gérald Darmanin, en déplacement
00:38:43en Guyane, a annoncé la construction
00:38:45d'une prison dans la jungle.
00:38:47Qu'est-ce qu'il compte faire
00:38:49concrètement ?
00:38:51En effet, une prison coupée du monde au milieu de la jungle
00:38:53à des heures de marche à pied
00:38:55et encore, il faut traverser
00:38:57les singes hurleurs et les serpents
00:38:59probablement mortels.
00:39:01Bref, une prison assez
00:39:03inaccessible et dans laquelle on n'a pas vraiment envie
00:39:05d'aller. Dans un endroit, par ailleurs,
00:39:07la Guyane, à 300 kilomètres
00:39:09en l'occurrence de Cayenne
00:39:11et même si Gérald Darmanin se défend
00:39:13tout parallèle, évidemment, tout le monde l'a fait.
00:39:15Dans le quart de seconde, et ça rappelle
00:39:17le bagne et ça a fait hurler tout le monde
00:39:19comme si Gérald Darmanin allait rouvrir le bagne.
00:39:21Vous allez voir, ce n'est pas exactement
00:39:23le projet. Concrètement,
00:39:25d'abord, le centre pénitentiaire
00:39:27guyanais dont il a parlé
00:39:29ce week-end dans le JDD, il s'inscrit dans le cadre
00:39:31du projet de cité judiciaire
00:39:33qui est prévu dans le plan d'urgence des accords
00:39:35de Guyane qui avait été signé en avril 2017.
00:39:37Donc, il y a une
00:39:39énorme cité judiciaire qui est prévue
00:39:41en effet au cœur de la jungle
00:39:43dans laquelle il y a une prison,
00:39:45un tribunal judiciaire, un service pénitentiaire
00:39:47d'insertion et de probation
00:39:49et les services, vous savez, de protection
00:39:51judiciaire de la jeunesse. Tout ça
00:39:53est dans la cité et
00:39:55nous annonce Gérald Darmanin, un quartier
00:39:57de haute sécurité avec 60 places
00:39:59pour les narcotrafiquants les plus dangereux
00:40:01et une quinzaine de places
00:40:03dans une aile qui est à part pour les islamistes.
00:40:05En clair,
00:40:07les narcotrafiquants qui sont
00:40:09de Guyane, de Guadeloupe et de Martinique,
00:40:11Gérald Darmanin parle de 49
00:40:13narco-bandits qui sont considérés
00:40:15aujourd'hui dans l'état
00:40:17actuel des connaissances des autorités
00:40:19comme extrêmement dangereux.
00:40:21Alors, on a 400 millions d'euros qui sont débloqués
00:40:23pour ce projet et un projet
00:40:25qui devrait être signé dans les prochains jours par le préfet
00:40:27pour une ouverture horizon
00:40:29en 2028-2029. L'objectif
00:40:31est double. Un, soulager la Guyane.
00:40:33Gérald Darmanin
00:40:35le dit comme ça, il dit qu'il faut prouver aux Guyanais
00:40:37que l'état est de retour de manière visible
00:40:39dans un territoire qui est littéralement
00:40:41submergé par les trafics
00:40:43en tout genre. La prison
00:40:45là, en l'occurrence, elle est à proximité du fleuve
00:40:47Maroni, vous savez, dont on a parlé régulièrement.
00:40:49Fleuve qui est traversée toutes les nuits par des
00:40:51pirogues qui charrient de la coke,
00:40:53de l'or, évidemment, ramassé
00:40:55illégalement et des clandestins.
00:40:57Ces dernières années, les contrôles se sont
00:40:59identifiés et
00:41:01évidemment, les filières se sont immédiatement
00:41:03adaptées. Aujourd'hui, les autorités
00:41:05considèrent qu'au départ de la Guyane
00:41:07pour Paris, un passager sur
00:41:09trois est chargé de cocaïne.
00:41:11Donc évidemment, vous essayez d'en arrêter
00:41:13certains, quand je dis les réseaux se sont
00:41:15adaptés, c'est-à-dire qu'avant, ils en faisaient passer trois
00:41:17par vol, puisque ça suffisait, et maintenant
00:41:19ils prennent leur risque, entre guillemets. Ils en
00:41:21mettent 30 dans l'avion, s'il y en a trois qui se font
00:41:23attraper, c'est pas très grave par rapport, évidemment,
00:41:25à la marchandise qui passe.
00:41:27Donc un, le système est au bord de la rupture,
00:41:29le système judiciaire, et deux, évidemment,
00:41:31la cocaïne continue à passer.
00:41:33Et le seul établissement pénitentiaire
00:41:35qui existe aujourd'hui en Guyane, à 500
00:41:37places, il y a déjà
00:41:39le double de prisonniers dans cet
00:41:41établissement. Donc un, soulager la
00:41:43Guyane, c'est l'objectif
00:41:45de cette prison. Deux, isoler les
00:41:47narcotrafiquants les plus dangereux, c'est
00:41:49une annonce que Gérald Darmanin avait fait
00:41:51déjà ici, en métropole,
00:41:53avec, souvenez-vous, les prisons
00:41:55de Condé-sur-Sarthe et de Vendin-le-Vieille,
00:41:57dans lesquelles il va y avoir un quartier
00:41:59de haute sécurité pour les narcotrafiquants,
00:42:01et bien c'est la même chose, il veut
00:42:03en faire un en Guyane, car
00:42:05c'est en Guyane, pour partie, mais pour large
00:42:07partie, que débute le trafic
00:42:09notamment de cocaïne,
00:42:11partout en France,
00:42:13en Guyane, évidemment, et dans le reste du pays.
00:42:15Je cite Gérald Darmanin,
00:42:17nous voulons que cette prison serve à éloigner durablement les têtes
00:42:19de réseau, ils ne pourront plus avoir
00:42:21aucun contact avec leur filière criminelle,
00:42:23c'est-à-dire que c'est un quartier
00:42:25qui tomberait sous le coup
00:42:27du nouveau cadre légal qui a été
00:42:29voté, vous savez, dans le cadre de la loi
00:42:31narcotrafique, c'est-à-dire promenade
00:42:33et visite contrainte, aucun contact
00:42:35physique avec l'extérieur,
00:42:37fouilles régulières, surveillance
00:42:39électronique constante, donc c'est un régime
00:42:41de détention extrêmement particulier
00:42:43qui a été calqué pour partie
00:42:45sur les lois anti-mafia
00:42:47en Italie,
00:42:49et qui viennent d'être revotées, donc il n'y a rien
00:42:51de différent, on va dire, que dans les deux
00:42:53prisons qui étaient
00:42:55déjà annoncées, c'est une stratégie qui est
00:42:57régulièrement affichée par Gérald Darmanin
00:42:59depuis son arrivée
00:43:01à Vendôme, et quand j'ai entendu les commentaires
00:43:03hier sur à la fois
00:43:05le bagne, alors c'est colonial,
00:43:07je n'ai pas trop bien compris pourquoi c'était colonial, mais c'est colonial,
00:43:09tout le monde se détend,
00:43:11prend un verre d'eau, et on étudie de près
00:43:13le projet, et on voit simplement
00:43:15que la Guyane est une partie de la France et qu'il s'y passe
00:43:17la même chose qu'ailleurs.
00:43:19Il aurait peut-être dû en parler aux Guyanais d'abord,
00:43:21mais je ferme la parenthèse...
00:43:23Mais ça, c'est les
00:43:25critiques locales.
00:43:27Alors, Charlotte, il y a eu
00:43:29beaucoup d'annonces parfois difficiles
00:43:31à suivre dans leur faisabilité concrète,
00:43:33quelle est la stratégie ? Quelle est cette
00:43:35stratégie, justement, en résumé ?
00:43:37Alors, pour l'instant, vous avez raison,
00:43:39dans toutes les annonces qui ont été faites par Gérald Darmanin,
00:43:41notamment au sujet des prisons,
00:43:43de manière générale, beaucoup
00:43:45d'annonces sont suspendues à la faisabilité
00:43:47tout simplement de ce qui est annoncé
00:43:49pour des raisons de droit, pour des raisons
00:43:51de finances parfois, pour des raisons
00:43:53de collaboration des pays étrangers
00:43:55avec lesquels il est nécessaire de travailler,
00:43:57pour des raisons parfois de détermination
00:43:59et de volonté politique. Gérald Darmanin
00:44:01est ministre de la Justice d'un président
00:44:03de la République, on l'a vu encore lundi, enfin,
00:44:05tout le monde ne l'a pas vu, mais moi, souvenez-vous,
00:44:07je l'ai vu du début à la fin.
00:44:09Voilà, il y a une détermination
00:44:11qui est plus forte sur d'autres sujets que
00:44:13sur celui-ci, chez le président de la République.
00:44:15Ce qui est sûr, c'est que Gérald Darmanin,
00:44:17à la tête du ministère de la Justice, fait hurler
00:44:19assez régulièrement. Pourquoi ? Parce qu'il
00:44:21le dit à la tête du ministère de la Justice.
00:44:23À l'intérieur,
00:44:25ça fait déjà hurler, mais on a pris un peu l'habitude
00:44:27à la Justice que quelqu'un nous explique,
00:44:29passe pas ses journées à nous expliquer
00:44:31que la prison rend les gens encore plus violents,
00:44:33qu'elle est criminogène et qu'il faut surtout l'éviter.
00:44:35Ça fait bizarre à tout le monde parce que ça fait longtemps
00:44:37que ça ne nous était pas arrivé.
00:44:39Alors, Gérald Darmanin
00:44:41présente sa stratégie
00:44:43avec trois priorités, on va dire,
00:44:45sa stratégie sur la prison en particulier.
00:44:47Un, les quartiers de haute sécurité,
00:44:49donc pour les narcotrafiquants,
00:44:51on en parlait. Deuxièmement,
00:44:53la question des détenus étrangers. Vous savez que
00:44:55aujourd'hui, dans les prisons françaises, on a un quart
00:44:57de nos détenus qui sont de nationalité
00:44:59étrangère. On a par ailleurs
00:45:01une suroccupation carcérale que tout le monde
00:45:03dénonce pour des raisons évidentes.
00:45:05On en avait parlé en mars. Gérald Darmanin
00:45:07avait annoncé qu'il voulait deux choses.
00:45:09Un, que dans la mesure du possible,
00:45:11les détenus étrangers aillent purger leur peine
00:45:13dans leur pays d'origine. Ça, c'est extrêmement
00:45:15compliqué. Vous vous souvenez, on avait fini
00:45:17la chronique la dernière fois en disant
00:45:19qu'on allait surveiller de près comment
00:45:21cette affaire allait évoluer.
00:45:23Là, en l'occurrence, il y a un accord qui vient d'être passé
00:45:25avec le Brésil. Il était au Brésil juste avant
00:45:27la Guyane. Mais évidemment, la première
00:45:29nationalité qui est dans les prisons françaises, c'est
00:45:31l'Algérie. Vous comprenez bien qu'étant donné
00:45:33nos relations,
00:45:35on n'en est pas exactement sur cette discussion-là.
00:45:37C'est en cours de discussion
00:45:39avec les pays de l'Union Européenne, avec les
00:45:41pays d'Amérique du Sud. Mais il y a évidemment des
00:45:43pays avec lesquels c'est infaisable. La deuxième
00:45:45chose, il voulait accélérer les expulsions
00:45:47en fin de peine
00:45:49et rendre quasiment obligatoire.
00:45:51Ça a été voté, par exemple, dans la loi narcotrafic.
00:45:53C'est l'Institut pour la Justice.
00:45:55Vous avez reçu Pierre-Marie Sèvres
00:45:57sur ce plateau.
00:45:59Pierre-Marie Sèvres rédige
00:46:01des amendements régulièrement pour les députés,
00:46:03notamment pour rendre l'expulsion
00:46:05immédiate et obligatoire.
00:46:07Le juge doit prononcer l'expulsion.
00:46:09Ça a été adopté avec le soutien
00:46:11du gouvernement, sur la loi narcotrafic
00:46:13par exemple. Donc il y a
00:46:15cette volonté
00:46:17de régler le problème,
00:46:19on va dire, de la présence des détenus
00:46:21étrangers. Et troisièmement, construire
00:46:23enfin, j'ai envie de dire, des places de prison.
00:46:25C'est-à-dire qu'on nous les promet depuis 2017.
00:46:27Souvenez-vous, Emmanuel Macron a été élu la
00:46:29première fois en promettant 15 000 places
00:46:31en 5 ans. Finalement, c'était 15 000 places
00:46:33en 10 ans. Puis finalement,
00:46:35c'est peut-être 7 000 places
00:46:37d'ici la fin des 10 ans.
00:46:39Enfin, on ne sait pas très bien où on en est.
00:46:41Il y en a à peu près... Alors, comment dire...
00:46:43Emmanuel Macron a dit que 5 000 étaient
00:46:45construites. Il a dit ça lundi
00:46:47dernier, lors de sa fameuse interview,
00:46:49que 5 000 étaient construites. Dans les 5 000,
00:46:51en fait, il y en a qui sont rénovées seulement.
00:46:53Vous voyez, ça ne règle pas vraiment le problème
00:46:55de la suroccupation. Bref, Gérald Darmanin
00:46:57annonce qu'un, il va
00:46:59mettre la pression pour que
00:47:01certaines de ces places, en tout cas, soient construites
00:47:03et surtout, mettre en place
00:47:05ces fameuses prisons modulaires. Vous savez,
00:47:07les prisons Algeco, là, comme on les a appelées.
00:47:09C'est-à-dire des prisons pour les courtes
00:47:11peines ou pour les personnes en fin de peine
00:47:13dont la dangerosité n'est pas évaluée.
00:47:15Enfin, qui ne sont pas évaluées comme dangereuses,
00:47:17plutôt. Le premier appel
00:47:19d'offres a été publié aujourd'hui. Le second
00:47:21sera en juin. Donc, le changement
00:47:23de culture, pour l'instant, dans les mots,
00:47:25en tout cas, et dans les annonces, est clair
00:47:27et nous continuerons à suivre, évidemment,
00:47:29les actes. Nous continuerons
00:47:31à suivre. Et n'oubliez pas, dans un instant, je vous montre
00:47:33une image inédite. Restez, ne bougez pas.
00:47:35Dernière question, Charlotte. Est-ce que c'est la
00:47:37réalité ? Et quelles sont les conséquences
00:47:39de ce manque de place au-delà même des
00:47:41conditions de détention
00:47:43des détenus ? Mais c'est vrai qu'on parle souvent
00:47:45et les personnes qui parlent de la
00:47:47surpopulation, comme on dit, carcérale,
00:47:49parlent des conditions de vie des détenus.
00:47:51C'est une réalité, il n'y a aucun doute
00:47:53là-dessus. On parlait de la Guyane. En Guyane,
00:47:55vous avez 4 personnes dans une cellule qui est prévue pour 2.
00:47:57C'est évidemment compliqué, surtout
00:47:59quand la cellule est petite. Mais,
00:48:01en plus de ce sujet-là,
00:48:03il y a d'autres sujets, c'est-à-dire que c'est
00:48:05le nœud gordien de tout notre
00:48:07problème, dans la manière dont
00:48:09nous rendons la justice. 1. En amont, il y a
00:48:11une adaptation permanente de toute la chaîne pénale
00:48:13des magistrats jusqu'à la loi
00:48:15en raison du nom de prison. Les magistrats
00:48:17aujourd'hui reçoivent, une fois par mois,
00:48:19l'état du parc carcéral dans leur département.
00:48:21Et ils s'adaptent, parce qu'ils n'ont pas le choix.
00:48:23On peut prononcer une peine de prison
00:48:25s'il n'y a pas la place. On ne le fait pas.
00:48:27Et la loi s'est adaptée ces dernières
00:48:29années. C'est peut-être pire. On
00:48:31accuse souvent les magistrats. Vous savez, dans les
00:48:33affaires qui passent, on se dit, mais pourquoi il n'était pas en prison ?
00:48:35Il faut retrouver le nom de celui qu'il n'a pas mis en prison.
00:48:37Je vous cite,
00:48:39pardon, le code pénal. Ouvrez les guillemets.
00:48:41Toute peine d'emprisonnement sans
00:48:43sursis ne peut être prononcée qu'en
00:48:45dernier recours. Fermez les guillemets.
00:48:47C'est l'état de notre code pénal aujourd'hui.
00:48:49La prison n'est absolument pas
00:48:51la priorité, quelle que soit la
00:48:53situation. Donc, des personnes qui devraient
00:48:55aller en prison n'y vont pas. Ensuite,
00:48:57pendant la peine de prison, évidemment, le manque de place,
00:48:59ça veut dire une surpopulation, ça veut dire des survivants
00:49:01qui ne font pas correctement leur travail,
00:49:03qui ne peuvent pas le faire, et des problèmes de sécurité
00:49:05que l'on connaît. Et après, évidemment,
00:49:07tout le travail de réinsertion des prisonniers qui le
00:49:09méritent et qui seraient prêts
00:49:11à le faire n'est pas fait. On a des détenus qui
00:49:13sont libérés avant la fin de leur peine pour
00:49:15de mauvaises raisons. Et c'est évidemment toute
00:49:17la société qui en pâtit.
00:49:19Merci, Charlotte Dornelas.
00:49:21Pour revenir sur Weyre Noir,
00:49:23il y a un proche de Weyre Noir qui
00:49:25confirme aux parisiens que l'équipe
00:49:27du rappeur a bien masqué les clips sur Youtube,
00:49:29mais seulement de façon temporaire,
00:49:31le temps du deuil, et puis qu'aucune
00:49:33de ses musiques ne sera retirée vraiment
00:49:35des plateformes, nous assure un proche de
00:49:37l'artiste. Bon, pour faire une
00:49:39petite précision, les choses évoluent
00:49:41en direct.
00:49:43On va parler de la
00:49:45droite dans un instant. D'abord, je voulais
00:49:47vous montrer cette image
00:49:49que personne n'a vue puisque ce week-end
00:49:51avait lieu, et dont personne
00:49:53ne parle, le 65e pèlerinage
00:49:55militaire international
00:49:57à Lourdes. Alors, personne n'en parle
00:49:59mais nous oui, je trouve que c'est important
00:50:01et c'est très intéressant.
00:50:0315 000 militaires qui sont venus
00:50:05du 16 au 18 mai, ce week-end,
00:50:07prier pour la paix
00:50:09et l'espérance à Lourdes,
00:50:11venus de près de 40 pays
00:50:13au menu dont, je disais, certains
00:50:15pèlerins reçoivent le baptême,
00:50:17la confirmation, au menu
00:50:19donc la prière, la fraternité,
00:50:21le recueillement. Ce pèlerinage, je vous
00:50:23disais, existe depuis 65 ans et a
00:50:25lieu à chaque fois au mois de mai.
00:50:27Et c'est intéressant Marc, personne n'en parle
00:50:29de ce sujet. Non, ce qui est
00:50:31formidable, c'est de voir
00:50:33qu'on peut être dans un engagement,
00:50:35avoir le sens
00:50:37de la nation,
00:50:39mais on le voit
00:50:41en tant que protecteur.
00:50:43On n'est pas un va-t'en-guerre,
00:50:45on n'est pas celui qui rêve spécialement
00:50:47de grandes batailles,
00:50:49on est simplement prêt à perdre la vie
00:50:51pour faire
00:50:53en sorte que notre État
00:50:55soit dans une sorte de
00:50:57sécurité. Mais tous
00:50:59se retrouvent là,
00:51:01ils prient pour la paix, ils se
00:51:03disent qu'ils sont
00:51:05une barrière, mais s'ils devaient
00:51:07ne jamais intervenir,
00:51:09ce serait pour eux un véritable idéal.
00:51:11Oui, alors
00:51:13ce pèlerinage militaire
00:51:15existe tous les ans et c'est vrai que personne
00:51:17n'en parle, merci Christine pour eux d'en parler,
00:51:19parce qu'ils sont assez invisibilisés
00:51:21pour deux raisons, ils ont deux raisons d'être invisibilisés,
00:51:23c'est l'armée
00:51:25et c'est des catholiques.
00:51:27Donc si vous voulez, ça fait partie des deux catégories
00:51:29de personnes qui sont absolument sous les
00:51:31radars, ils n'intéressent la France silencieuse.
00:51:33Donc c'est beau
00:51:35de parler d'eux.
00:51:37Bon, alors je voulais aussi vous donner des
00:51:39informations à propos du texte
00:51:41sur la fin de vie, vous faire écouter
00:51:43rapidement avant la chronique
00:51:45sur la droite et l'avenir de notre
00:51:47droite en France.
00:51:49Écoutez Charles Bectat dans un instant.
00:51:51Donc sur le droit
00:51:53à l'aide à mourir, le texte a été
00:51:55voté samedi à l'Assemblée nationale,
00:51:57les discussions ont repris
00:51:59ce matin à 9h. Le principe
00:52:01qui a été adopté, c'est le principe
00:52:03c'est l'auto-administration du
00:52:05produit létal, mis à disposition
00:52:07par un médecin, sauf exception
00:52:09si la personne est en l'incapacité
00:52:11physique de se la pratiquer.
00:52:13Le débat est important, le débat important
00:52:15sera à propos des critères
00:52:17médicaux qui vont
00:52:19justifier l'aide à mourir.
00:52:21Et justement,
00:52:23rappelons, et c'est la raison pour laquelle je voulais
00:52:25vous faire écouter Charles Bectat
00:52:27qui était notre invité au mois de février,
00:52:29qu'on n'entend pas ces voix
00:52:31qui sont un peu comme Charles
00:52:33Bietri, un peu comme beaucoup
00:52:35de personnes qu'on met en avant,
00:52:37mais certaines, beaucoup même,
00:52:39voire la plupart, selon les aides-soignants,
00:52:41demandent simplement à vivre.
00:52:43Je sais que personne
00:52:45ne voudrait vivre ma vie.
00:52:47Les gens qui me regardent
00:52:49imaginent certainement une existence
00:52:51douloureuse, ennuyeuse,
00:52:53monotone, frustrante,
00:52:55dénuée de tout objectif.
00:52:57Peut-être que certains diront que
00:52:59ce n'est même pas une vie.
00:53:01Pourtant, c'est ma vie.
00:53:03Je suis heureux d'être en vie.
00:53:05Pour rien au monde je ne voudrais partir.
00:53:07Il y a des jours plus durs que d'autres,
00:53:09c'est vrai.
00:53:11Mais je suis fort.
00:53:13Et j'ai plein de projets.
00:53:15Jamais je n'aurais imaginé vivre cette nouvelle vie,
00:53:17rêver d'être un jour un époux,
00:53:19un père, aux côtés d'une femme
00:53:21qui me correspond totalement.
00:53:23Ma santé s'est stabilisée,
00:53:25Margot et moi sommes ensemble depuis
00:53:27plus de trois ans.
00:53:29Nous sommes heureux tous les deux.
00:53:31Je vous remercie pour la vie que je veux partager.
00:53:33Je vous remercie pour votre écoute.
00:53:37Alors nos sincères salutations
00:53:39à Charles Becta qui nous écoute ce soir
00:53:41et demain on aura un autre témoignage
00:53:43de quelqu'un lourdement
00:53:45handicapé qui appelle
00:53:47à la vie.
00:53:49Mathieu Bocoté, puisque vous êtes de retour,
00:53:51on l'a bien noté,
00:53:53la victoire
00:53:55sans équivoque de Bruno Rotailleau
00:53:57à la direction d'LR, est-ce qu'elle marque
00:53:59un tournant
00:54:01pour la droite et même pour
00:54:03notre vie politique?
00:54:05Alors je nous mets tous à l'abri de la formule
00:54:07la droite est de retour parce que la droite était de retour
00:54:09si souvent qu'elle finit presque par tourner en rond.
00:54:11Donc laissons de côté la droite
00:54:13et de retour mais notons
00:54:15qu'il s'agit probablement d'un moment qui compte
00:54:17dans l'histoire récente des droites.
00:54:19D'abord parce qu'il ne s'agit pas seulement
00:54:21d'une victoire pour Bruno Rotailleau
00:54:23mais d'un triomphe. On parlait
00:54:25il y a quelques minutes du fait que
00:54:27Bruno Rotailleau partait d'autres procédures électorales
00:54:29ou du processus électoral aujourd'hui.
00:54:31J'entendais ces derniers jours de mon côté de l'Atlantique
00:54:33mais pas seulement. J'entendais quand on parlait
00:54:35de cette élection, oui mais est-ce que l'élection,
00:54:37est-ce qu'on va respecter l'école? Est-ce qu'il va pas avoir
00:54:39de tripatouillage, des urnes et tout ça?
00:54:41Bon, tripatouillage, non, 75-25,
00:54:43c'est quand même assez clair, c'est un triomphe
00:54:45pour Bruno Rotailleau.
00:54:47Je note une chose qui est importante, entre Rotailleau
00:54:49et Wauquiez, il n'y avait pas vraiment de rupture
00:54:51sur la ligne. Il y avait une commune critique
00:54:53des dérives de l'État de droit, un commun
00:54:55plaidoyer pour la souveraineté populaire
00:54:57et la souveraineté nationale, une commune critique
00:54:59de l'immigration massive, de l'immigration submersion,
00:55:01une critique du multiculturalisme,
00:55:03une ligne qu'on pourrait dire identitaire,
00:55:05conservatrice et libérale sur le plan économique.
00:55:07Donc, il s'entendait le désaccord,
00:55:09entre eux, était un désaccord de stratégie,
00:55:11d'ambition, de tempérament,
00:55:13mais non pas de ligne.
00:55:15Est-ce que ça veut dire, pour autant,
00:55:17que les LR sont unis
00:55:19idéologiquement, parce qu'on aurait pu le croire
00:55:21en voyant cette course?
00:55:23Pas exactement. Parce que la vraie ligne
00:55:25de fracture ne se posait pas entre
00:55:27les candidats à la direction,
00:55:29mais entre ces candidats et les barons.
00:55:31Les barons qui soutenaient,
00:55:33selon les uns les autres, soutenaient
00:55:35les deux candidats, et notamment
00:55:37ce qu'on pourrait appeler le trio qui fait rêver.
00:55:39Xavier Bertrand, Valérie Pécresse
00:55:41et Jean-François Copé, qui, eux,
00:55:43portent une autre ligne
00:55:45dans le parti. Par exemple, Jean-François Copé,
00:55:47de l'intelligence sans le moindre doute,
00:55:49ce défaut de voir de l'extrême-droite partout.
00:55:51Alors que Bruno Retailleau
00:55:53fait tout ce qu'il peut pour éviter
00:55:55de reconduire l'exclusion morale des gens
00:55:57qui votent Reconquête ou RN.
00:55:59De même, Valérie Pécresse, on se souvient de sa campagne
00:56:01présidentielle, qui n'était peut-être pas sous le signe
00:56:03de la sincérité ou de l'authenticité.
00:56:05Peut-être qu'elle en a payé le prix, d'ailleurs.
00:56:07Quant à Xavier Bertrand, lui aussi, dans une ligne
00:56:09de dénonciation, souvent,
00:56:11de tout ce qui est sur sa droite, en l'assimilant à l'extrême-droite.
00:56:13Est-ce que ces trois
00:56:15figures importantes étaient d'accord
00:56:17avec les orientations idéologiques des deux candidats
00:56:19à la direction? La vraie césure,
00:56:21elle est probablement entre le chef et les barons.
00:56:23On peut s'attendre, par ailleurs, à ce que les militants soient
00:56:25avec le nouveau chef, qui est Bruno Retailleau,
00:56:27bien évidemment. Il a mené
00:56:29sa campagne, Bruno Retailleau, dès...
00:56:31En fait, je crois qu'au début, c'était même pas une campagne.
00:56:33Il était nommé au gouvernement. Il y a eu une
00:56:35propulsion du personnage. Il a
00:56:37gagné en popularité. Et à partir
00:56:39de ce moment-là, il a constaté qu'il
00:56:41portait désormais ce qui était impensable
00:56:43il y a quelques mois, l'espoir pour la droite.
00:56:45La droite se dit « Désormais, avec lui, on peut gagner.
00:56:47Nous ne sommes pas condamnés à un destin
00:56:49de supplétif des uns ou des autres.
00:56:51Nous pouvons l'emporter. » On verra
00:56:53si c'est un optimisme exagéré, si c'est
00:56:55fondé, mais à tout le moins, c'est cet espoir qui est associé
00:56:57à la candidature de Bruno Retailleau.
00:56:59J'ai parlé des barons
00:57:01au sein du LR.
00:57:03On peut dire que, de ce
00:57:05point de vue, les deux chefs ont eu
00:57:07conscience, pendant la campagne, du candidat
00:57:09à la chefferie, avaient la conscience de la nécessité
00:57:11de tendre la main à l'autre droite,
00:57:13la droite nationale. On a vu, par exemple,
00:57:15Laurent Wauquiez tendre la main à
00:57:17Sarah Knafo. On a vu aussi, on l'a moins
00:57:19entendu, mais Bruno Retailleau,
00:57:21je lui avais posé la question dans le cadre du Grand Rendez-Vous,
00:57:23vous avez dans votre camp à la fois
00:57:25Xavier Bertrand, mais aussi
00:57:27Mario Maréchal qui dit « Je suis, il n'y a pas vraiment
00:57:29de différence idéologique entre moi et Bruno Retailleau. »
00:57:31Il avait exclu ni l'un ni l'autre en disant « Il faut
00:57:33une majorité nationale. » C'était
00:57:35son concept, la majorité nationale.
00:57:37Ce que je retiens à travers cela, c'est que les deux
00:57:39étaient conscients, Bruno Retailleau qui est le chef
00:57:41aujourd'hui, est conscient qu'il doit tendre
00:57:43la main à cette autre droite qui a été
00:57:45trop longtemps extrême-droitisée,
00:57:47qu'il veut réintégrer dans son
00:57:49camp et pour cela, je pense que tôt ou tard, il devra
00:57:51faire une alliance explicite avec un des éléments
00:57:53de cette droite pour dire « Vous considériez qu'il
00:57:55est infréquentable. Il n'est pas
00:57:57infréquentable. Il est le bienvenu dans nos rangs.
00:57:59Nous n'avons pas besoin seulement de ses voix ni de ses électeurs,
00:58:01mais de cette personne en particulier.
00:58:03Reste à voir qui ce sera. » Ce qui est certain,
00:58:05cela dit, c'est que nous sommes devant une rupture
00:58:07véritable avec l'histoire
00:58:09récente des LR parce que
00:58:11les LR, de nouveau, croient pouvoir gagner
00:58:13sur une ligne clairement associée
00:58:15à droite décomplexée, comme on disait autrefois,
00:58:17mais décomplexée pour vrai cette fois.
00:58:19Faut-il y voir une révolution
00:58:21idéologique à droite ?
00:58:23J'irais oui pour une raison assez particulière qui est presque
00:58:25antérieure au Zemmourisme parce qu'on dit souvent
00:58:27Zemmour a marqué une droite décomplexée et tout cela.
00:58:29C'est vrai pour plusieurs. Il a ouvert les yeux de plusieurs.
00:58:31Mais Retailleau, de ce point de vue,
00:58:33a eu sa propre trajectoire bien antérieure
00:58:35à la visibilité médiatique
00:58:37d'Éric Zemmour. Les convictions de Retailleau,
00:58:39il les a depuis toujours.
00:58:41Ce sont des convictions profondes
00:58:43chez lui qu'il n'a jamais reniées.
00:58:45La force médiatique de Bruno Retailleau,
00:58:47c'est l'authenticité qu'on lui prête avec
00:58:49raison, je crois. Crédibilité gouvernementale
00:58:51et authenticité.
00:58:53C'est une trajectoire qui va de Philippe de Villiers
00:58:55dans ses premiers engagements jusqu'à
00:58:57aujourd'hui au ministère de l'Intérieur. Il ne s'est
00:58:59jamais renié, tout en sachant qu'en politique,
00:59:01on ne peut jamais faire tout ce qu'on veut. D'ailleurs, c'est sa
00:59:03promesse. Si je suis un jour dans
00:59:05une autre fonction, regardez tout ce que je
00:59:07veux faire. C'est ce qu'il nous dit depuis quelques mois. Voilà tout ce que
00:59:09je voudrais faire, mais ce que je ne peux pas faire avec
00:59:11ce cadre juridique et ce président,
00:59:13mais je ferai autre chose. Alors, qu'est-ce qui pourrait
00:59:15l'entraver, cela dit, dans
00:59:17sa conquête? Trois questions.
00:59:19Premier élément, ce qu'on appelle
00:59:21le soupçon de macronisation. Est-ce qu'à force
00:59:23d'être dans le gouvernement, est-ce qu'il ne risque pas
00:59:25de s'auto-neutraliser? Premier élément.
00:59:27Deuxième élément, le dégagisme,
00:59:29le fait que dans la population, on ne veut pas simplement
00:59:31de nouvelles idées, mais de nouvelles élites. On dit
00:59:33dégagé. Et troisième élément,
00:59:35la question de l'alternative contre Ariane,
00:59:37j'appelle ça. On ne doute pas que Bruno
00:59:39Retailleau, entre Mélenchon et
00:59:41Bardella, choisirait Bardella.
00:59:43Mais entre Glucksmann et Bardella
00:59:45ou entre Édouard Philippe et Bardella
00:59:47ou Marine Le Pen ou Éric Zemmour,
00:59:49que choisirait-il? Chose certaine,
00:59:51cela dit, je terminerai là-dessus. La droite classique
00:59:53pour la première fois depuis presque 10 ans
00:59:55croit de nouveau à sa capacité de gagner
00:59:57par elle-même, croit à retrouver un destin
00:59:59et à tout le monde le retrouver sur quoi? Sur des idées
01:00:01claires, sur des idées simples, sur des idées fortes.
01:00:03À suivre.
01:00:05À suivre.
01:00:07Pascal Praud, à l'heure des points 2,
01:00:09merci infiniment, à tous, belle soirée.
01:00:11Quel retour!
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