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  • 21/05/2025
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcription
00:00Comme les minijupes ne peuvent pas monter dans des bus, j'ai mis une minijupe, ça se voit pas, mais sachez-le !
00:07Comment ? Mais quand même, l'entrée du studio est autorisée !
00:11Encouragée !
00:13Je crois qu'on est un petit îlot de petits... résistants, j'ai dit le mot !
00:18Bonsoir ma belle, comment ça va pour les infos ce soir ?
00:22Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la une de l'actualité, nouveau conseil de défense prévu début juin,
00:29concernant le rapport sur l'antrisme islamiste.
00:32La Fédération des musulmans de France dénonce des accusations infondées dans ce rapport.
00:37Demandée par le gouvernement, la Fédération des musulmans est présentée comme la branche nationale des frères musulmans.
00:42Un rapport qui fait réagir.
00:44Jean-Luc Mélenchon accuse l'islamophobie a franchi un seuil, a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux.
00:50La lutte contre le harcèlement scolaire au cœur du palais de l'Elysée.
00:53Une remise de prix s'est déroulée en présence du président Macron, d'Elisabeth Borne et de Brigitte Macron.
00:58Plusieurs classes de différentes écoles, collèges et lycées ont été conviées.
01:02A cette occasion, le chef de l'État a réaffirmé son engagement en faveur de la santé, du bien-être et des bonnes conditions de développement et d'apprentissage des plus jeunes.
01:10Et la France va convoquer l'ambassadeur d'Israël après des tirs inacceptables contre des diplomates dont un français en Cisjordanie.
01:17L'armée israélienne a affirmé qu'il s'agissait de tirs de sommation après que des diplomates ont dévié de l'itinéraire approuvé pour une visite organisée à Génine.
01:27L'Egypte, l'Allemagne, l'Irlande et l'Espagne se sont indignées de ces tirs israéliens.
01:33Merci beaucoup ma belle. Au sommaire ce soir, après le rapport choc sur l'islamisme en France,
01:42notamment Emmanuel Macron en Conseil de défense demande des mesures au gouvernement d'ici début juin face à, je cite, la gravité des faits.
01:52Gabriel Attal a été l'un des premiers à réagir à ce rapport.
01:55Julien Audoux le dénonce, celui qui a fait élire de nombreux députés LFI, je cite, le relais de l'islam politique et son tout grand défenseur du voile.
02:04Comment comprendre alors sa proposition d'interdire le voile avant l'âge de 15 ans, l'édito de Mathieu Bocoté ?
02:13Où en est-on d'une éventuelle union des droites où LR se structure ?
02:19Alors que la droite pèse deux fois plus lourd que la gauche dans l'opinion, selon un sondage IFOP,
02:25elle reste désunie lorsque la gauche pense déjà à se rassembler.
02:29La droite est-elle condamnée à perdre ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:34Au pays de la liberté, un chauffeur de bus RATP demande à une femme en minijupe comme moi aujourd'hui
02:42de bien vouloir baisser sa jupe pour monter à bord. Il a été suspendu.
02:48Pourquoi certains s'érigent en police des mœurs ? Où en est-on de nos libertés ?
02:52Peut-on encore s'habiller en minijupe ? Pourquoi le quotidien des femmes change-t-il en France ?
02:57Le regard de Marc Menand ce soir.
03:00Le texte sur l'euthanasie appelée droit à mourir sera soumis aux députés.
03:07A été adopté l'article qui fixe les conditions d'accès à l'aide à mourir.
03:11Certains opposants au texte pointent le risque de dérive de ce texte une fois voté,
03:16évoquant notamment les pays étrangers. Mais de quoi faut-il avoir peur concrètement ?
03:21Et puis nous évoquerons aussi la stratégie bien organisée pour faire voter ce texte.
03:26Les coulisses d'une loi, le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:32Une semaine après l'annonce du Premier ministre britannique de vouloir réduire drastiquement l'immigration,
03:37le Royaume-Uni vient d'élire dans la ville de Rotterdam une mère voilée,
03:41comme en témoignent ces photos officielles, des magistrates musulmanes de région pakistanaise.
03:46Et lire ce profil dans la même ville qui a abrité le scandale des gangs pakistanais
03:51et le millier de jeunes filles violées, le Royaume-Uni est-il un territoire conquis par l'islamisme ?
03:59L'édito de Mathieu Bocoté.
04:01Et puis notre invité ce soir, Emmanuel Razavi, ce grand reporter franco-iranien,
04:06spécialiste du Moyen-Orient et des groupes djihadistes liés aux frères musulmans.
04:11Après la déclassification du rapport, en quoi les frères musulmans ont inspiré le Hamas, Al Qaïda et Daech ?
04:19En France, combien y a-t-il de frères musulmans ? Dans quel environnement évoluent-ils ?
04:23Où sont-ils infiltrés ? Quels liens entre l'extrême gauche et les frères musulmans ?
04:28Notre invité est l'Emmanuel Razavi, auteur du livre « La face cachée des molas ».
04:34Voilà pour le programme 1h avec nos mousquetaires sans tabou. C'est parti !
04:52Qui n'était pas disponible ce soir ?
04:55Il faut faire évacuer Marc Menand, rien ne va plus. Il fait des jeux de mots avec...
05:02Je ne sais pas si vous avez vu, mais hier à la télévision, avant de vous donner la parole sur le rapport,
05:08qui a parlé des frères musulmans ? Les grands JT n'en ont pas parlé. J'ai été un peu choquée.
05:15C'est-à-dire que le gouvernement, par les services de renseignement, sortent un rapport,
05:20le JT de TF1 n'en parle pas, le JT de France 2 n'en parle pas. Par contre, il y a 8 minutes sur Pierre-Edouard Steyrin. Réaction.
05:29La 6 non plus.
05:30La 6 non plus. Je vois que monsieur est bien informé.
05:32Non mais c'est incroyable. Ces gens-là, vous vous souvenez ? On nous a donné une leçon il y a 2 ans.
05:40On nous a dit « oui, c'est news, il serait temps que vous regardiez les confrères, car ce sont eux qui ont la bonne information.
05:47Vous êtes des minables. Vous faites votre petit truc dans votre coin. Et bien voilà ce que ça donne.
05:53On fait notre petit truc dans notre coin, mais c'est ce qui fait la véritable une et on n'est pas dans le ragot. »
05:58Mathieu, ça veut dire quand même que la majorité des Français ne sont pas informés en fait.
06:01Alors, vous m'apprenez ce silence programmé et à ce moment, nous sommes devant…
06:05Pardon, de vous reprendre devant.
06:07Non, vous me l'apprenez, parce que je trouve ça en un sens inimaginable et pourtant si évident.
06:11C'est inimaginable selon les exigences élémentaires de la vérité journalistique.
06:15Mais ce n'est pas surprenant quand on voit qu'on vit dans une société qui pratique le mensonge par omission de manière institutionnelle.
06:23Oui, une ligne auditorielle, c'est aussi un silence. Et le silence sur cette affirmation capital, ça relève presque d'un sujet déontologique en effet.
06:34Moi je suis très frappée, j'en ai parlé avec beaucoup de gens aujourd'hui.
06:36Ils n'étaient absolument pas au courant, visiblement, ce rapport.
06:41Beaucoup de Français ne le connaissent pas encore.
06:44Votre présentation, zéro minute pour le rapport attendu depuis deux ans, commandé par trois ministères,
06:50et huit minutes sur Pierre-Edouard Steyrin, visio ou pas visio à l'Assemblée, c'est vraiment important, l'ingérence, tout ça.
06:57L'ingérence des frères musulmans, c'est un sujet aussi, accessoirement.
07:00C'est une publicité pour le pluralisme, me semble-t-il.
07:03Nos confrères seront ravis que les lignes auditorielles diffèrent, au minimum.
07:08Gabriel Haétal, Mathieu Bocoté, a été l'un des premiers, on en parlait hier soir, à réagir à ce rapport des frères musulmans.
07:17Il veut adopter une position que l'on aura dit musclée, notamment l'interdiction du voilement des jeunes femmes de moins de 15 ans.
07:24Il avait d'autres propositions, alors est-ce qu'on doit voir dans ces propositions le signe d'un tournant dans la classe politique, enfin consciente des enjeux de l'islamisme ?
07:35Gabriel Haétal est un homme politique habile, et il a compris qu'il a dû sa propre montée, il y a quelques années maintenant,
07:43lorsqu'il s'est emparé de la question de la baïa.
07:46Il s'est emparé de la baïa, il a acquis une grandeur politique nationale qu'il n'avait pas à ce moment-là,
07:52et il cherche à revenir sur le sujet qui a été payant pour lui en envoyant un signal de fermeté, en mettant les mots « voile » et « interdire » dans la même phrase.
08:01Et là, la réaction de plusieurs, peut-être pavloviennes, consiste à dire « c'est formidable, vive Gabriel Haétal, il a absolument raison, courage Gabriel Haétal ».
08:10Je ne conteste ni l'honnêteté ni l'intelligence de Gabriel Haétal, mais je me permettrais de me questionner sur la faisabilité de cette proposition et des autres, parce qu'il en a quelques-unes.
08:19Première, vous l'avez dit, interdire le port du voile des mineurs dans l'espace public pour les moins de 15 ans. Premier élément.
08:27Deuxième élément, créer un délit de contrainte au port du voile contre les parents qui exigeraient le port du voile à leur jeune fille, à leur fille.
08:38Autrement dit, si les parents vous y obligent, eh bien, à moins de 18 ans. Dans ce cas-là, si les parents vous y obligent, il faut pénaliser les parents.
08:46Troisième élément, renforcer la lutte sur la question du séparatisme, notamment avec une loi anti-séparatisme bis, qui dénoncerait les discours radicaux en ligne.
08:56Et ça, il faudrait être très ferme dans la dénonciation des discours radicaux en ligne.
09:00Et un quatrième élément, la création d'un délit de communautarisme qui serait, encore une fois, sanctionné.
09:07Alors, il y a une série de mesures et tout ça sera présenté lundi prochain dans une grande convention des macronistes sur les thèmes régaliens.
09:14Alors, encore une fois, une illusion de fermeté, ou plutôt un signal de fermeté est envoyé par Gabriel Attal.
09:21Mais à quoi tout cela correspond dans la réalité?
09:24Premier élément, 15 ans, interdiction du voile dans l'espace public.
09:29J'espère qu'on comprend à quel point cette mesure sera immédiatement impraticable.
09:34Vous êtes responsable de la verbalisation des jeunes femmes qui portent le voile.
09:38Elle a 14, 15 ou 16, celle-là, ou 17, ou 13, ou je ne sais pas.
09:43Donc, est-ce qu'on imagine rapidement ce que ça veut dire dans l'autobus, les transports en commun?
09:48La création, dans les circonstances, non pas d'une police du vêtement, le terme n'est pas le nôtre,
09:54mais des gens qui auraient pour responsabilité de verbaliser les jeunes qui portent le voile dans l'esprit de vérifier s'ils ont 15 ans,
10:00ou peut-être c'est leur fête demain, 16 ans, 17 ans, 14 ans.
10:04Donc, c'est une illusion de fermeté. Dans les faits, on crée les conditions d'un embrouillement juridique et administratif absolument incroyable.
10:12Donc, les forces de l'ordre qui sont déjà débordées de partout auraient désormais pour responsabilité de contrôler l'âge des jeunes femmes qui portent le voile.
10:19En la matière, je le dis, soit on interdit le voile dans l'espace public, soit on ne l'interdit pas dans l'espace public,
10:25mais c'est entre deux, c'est pour donner l'impression qu'on agit, et finalement, on n'agit pas.
10:30J'ajoute, soit dit en passant, qu'au bout de quelques mois, on verrait l'impuissance de l'État confirmée,
10:34parce qu'après avoir proclamé un principe très ferme, on verrait que ce serait inapplicable rapidement.
10:39Donc, soit on l'interdit, soit on ne l'interdit pas, mais l'entre-deux, comme je dis, c'est l'illusion de la fermeté.
10:44Deuxième élément, délit de contrainte du voile aux jeunes de moins de 18 ans, aux mineurs, qui se le feraient imposer par les parents.
10:53J'essaie de comprendre pratiquement ce qu'on veut faire par là. Est-ce qu'on veut fonctionner sur le mode de la délation parentale?
10:58C'est-à-dire, qui dans cette classe, aujourd'hui, s'est fait imposer le voile par sa maman ou son papa?
11:03Dénoncez vos parents, allez chez le proviseur qui ira ensuite au commissariat.
11:07Est-ce qu'on veut créer une police de la dénonciation du voile parental imposé par les parents?
11:12Et je pense que derrière ça, on ne comprend pas une chose, c'est que le voile qui est imposé, je n'en doute pas en ce moment,
11:17il n'est pas le fruit d'une imposition strictement individuelle de la part d'une personne à une autre.
11:21C'est tout un milieu, c'est tout un environnement social, c'est un quartier islamisé, c'est un quartier qui a connu le bouleversement démographique.
11:28C'est un discours qui est partout présent dans la société qui pousse les jeunes musulmans à se voiler.
11:33Donc décider dans les circonstances de dire c'est la faute à papa, c'est la faute à maman,
11:37c'est une manière bien limitée de comprendre les mécanismes sociologiques et mentaux et culturels et démographiques et idéologiques
11:44qui poussent les jeunes femmes à se voiler.
11:46Avec ce cas-là, avec cette proposition, on individualise la question du voile alors qu'il s'agit d'une question politique et d'une question de masse.
11:54Troisième élément, contrer les discours radicaux en ligne.
11:58Alors j'aimerais savoir ce qu'est un discours radical en ligne.
12:01Je vais vous donner quelques exemples.
12:03Si je ne sais quel islamiste dit je souhaite que la France devienne un pays musulman et elle le deviendra à l'horizon du siècle.
12:11Est-ce que c'est un propos radical en ligne?
12:14Je note que, soit dit en passant, plusieurs espèrent que par le mouvement naturel de la conversion et de la démographie,
12:19la France soit un pays musulman dans un siècle.
12:22Est-ce que c'est un discours qui est un discours radical qu'on peut donc interdire?
12:26Personnellement, je pense que c'est un discours absolument radical, toxique, insupportable, anti-français.
12:31Mais, encore une fois, je veux savoir si on peut l'interdire parce que ça, pour moi, c'est un vrai discours radical.
12:35Mais c'est exprimé très clairement, très modestement.
12:37Je souhaiterais, démocratiquement, qu'avec le mouvement démographique, la France devienne un pays musulman.
12:42Disons-le, est-ce que c'est radical ou non?
12:44Deuxième exemple, si je dis le voile est normal, il est appréciable, une femme qui ne le porte pas est indécente.
12:50Je ne veux pas interdire à la jeune femme de ne pas porter le voile.
12:54Je dis qu'elle est indécente, tout simplement.
12:56Je dis qu'elle ne correspond pas aux codes moraux, aux codes des mœurs, aux codes éthiques qu'on devrait avoir.
13:02Vous êtes indécente, mais ça ne veut pas dire que je vais vous en empêcher.
13:05Est-ce que c'est un discours radical? Et si oui, faudra-t-il l'interdire?
13:10De même, est-ce qu'on doit se contenter d'interdire le radicalisme islamiste?
13:14Parce que si on veut interdire les discours radicaux,
13:16je suis persuadé que nos amis de gauche et de l'extrême-centre vont vouloir étendre le domaine de l'interdiction du discours radical.
13:24Et soyez assurés que celui qui dira « je ne veux pas que la France devienne un pays musulman d'ici la fin du siècle »
13:30sera accusé de radicalisme.
13:32Et celui qui dira « le voile est indécent et n'a pas sa place en France » sera accusé de radicalisme.
13:38Et enfin, le délit de communautarisme, j'aimerais savoir de quelle manière ça s'applique.
13:43Est-ce que les écoles hors contrat musulmanes seront frappées, mais les écoles catholiques hors contrat ne seront pas frappées?
13:49Est-ce que les gens qui préfèrent se tenir entre eux sur la base de l'origine ethnique,
13:52ou sur la base religieuse, des catholiques qui se rassemblent entre eux, des antillais qui se rassemblent entre eux,
13:56des québécois qui se rassemblent entre eux...
13:58Les antillais c'est des français, ça va.
13:59Un instant, mais le communautarisme, est-ce qu'il peut être antillais, ou philippins, ou russes, ou ukrainiens?
14:07Les bretons, surtout, sont dangereux.
14:11Alors, quel est ce délit de communautarisme dont on parle ici?
14:16Est-ce qu'on interdit aux gens de se rassembler sur le mode de la proximité affective, culturelle, et ainsi de suite?
14:22Donc, ces propositions, je l'ai dit, préofficiellement se veulent muscler,
14:27dans les faits sont au mieux impraticables,
14:29et dans les faits, sous prétexte de ne pas discriminer un groupe en particulier, persécutent les droits de tout le monde à la fin.
14:35Incroyable. Merci d'avoir disséqué les propositions de Gabriel Attal.
14:39Est-ce que Gabriel Attal et ceux qui le suivent,
14:42entendent ainsi encadrer la pratique de l'islam pour enfin le purger de l'islamisme?
14:48C'est leur objectif, et je le comprends, c'est un objectif légitime.
14:51Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il n'y a d'islam qu'islamiste,
14:55et d'islam que toxique et fondamentaliste.
14:57À travers le monde, à travers les siècles, on peut voir les choses autrement.
15:00Aujourd'hui, en France, la chose se pose un peu différemment.
15:03Que souhaite Gabriel Attal? Il veut purger l'islam de l'islamisme.
15:06Très bien. Bonne chance.
15:08Mais il devrait comprendre que si l'islam n'est pas l'islamisme,
15:10aujourd'hui, les musulmans sont la cible d'une entreprise de colonisation idéologique,
15:15portée par les frères musulmans,
15:17qui cherchent à les transformer en islamistes, en les embrigadant,
15:20pour ensuite les transformer en troupes de choc dans une logique de conquête de la France.
15:24Je n'ai pas dit les musulmans, j'ai dit les frères musulmans.
15:27Ce n'est pas la même chose.
15:28Ensuite, on retrouve ici le problème de l'extrême centre.
15:32Le génie de l'extrême centre, et c'est le problème de M. Attal, je crois,
15:35c'est que ce sont des gens qui, globalement, voudraient que les musulmans
15:38s'installent par millions en France, d'ailleurs, c'est ce qui s'est passé,
15:41mais laissent l'islam à la porte du pays.
15:43Donc, musulmans du monde entier, installez-vous,
15:45mais devenez immédiatement, par un coup de baguette laïque,
15:48de parfaits laïcards, républicains, progressistes,
15:52et laissez de côté votre religion.
15:54Théoriquement, j'entends, mais quand des millions de personnes
15:57arrivent sur le fil de plusieurs années, plusieurs décennies,
16:00à terme, qu'est-ce qu'on voit?
16:02C'est une civilisation qui s'installe.
16:04Ce ne sont pas que des individus.
16:06Or, une civilisation, quand vous l'invitez chez vous,
16:08ou quand elle s'invite chez vous, c'est assez difficile de la réformer,
16:11ensuite, sur le mode, pourriez-vous, s'il vous plaît,
16:14devenir comme nous, un peu, s'il vous plaît?
16:16Surtout si, au même moment, on a renoncé non seulement
16:18à l'assimilation comme doctrine, mais à la pratique de l'assimilation.
16:21Alors, est-ce que ça veut dire, quand j'ai dit tout ça,
16:23est-ce que ça veut dire qu'on ne doit rien faire?
16:25Bien sûr que non.
16:26C'est-à-dire que l'interdiction des frères musulmans,
16:28ça veut dire quelque chose concrètement.
16:30On ne lutte pas dans le ciel éthéré des idées pures.
16:32On dit l'organisation, donc les groupes écrans
16:34qui incarnent les frères musulmans,
16:36les rassemblements de groupes écrans qui viennent des frères musulmans,
16:39les individus associés formellement,
16:41après un travail des services de renseignement,
16:43aux frères musulmans, alors là, ça, on peut interdire.
16:45C'est une organisation factieuse, conquérante, hostile,
16:48et si vous y êtes lié, eh bien, ce sera l'interdiction.
16:51Mais l'interdiction doit être formelle ou vraiment universelle.
16:54Je l'ai dit, non pas le voile aux 15 ans, 16 ans, 12 ans, 14 ans et demi,
16:57mais universelle, ou alors, sinon, on se condamne à travers
17:00ces petites gesticulations à ne rien faire
17:03en se donnant l'impression de tout faire.
17:05Évidemment, soit dit en passant, sans stopper l'immigration massive,
17:07on ne pourra rien faire.
17:10Mathieu, ces propositions témoignent-elles d'une bonne compréhension
17:14de la stratégie des frères musulmans?
17:16Non. Même pas du tout.
17:19Moi, je pense qu'on doit penser le frérisme
17:22comme un trotskisme appliqué à l'islam.
17:25Alors, quel était le trotskisme dans le communisme?
17:27Ça consistait, c'est une stratégie de pénétration, d'entrisme,
17:30à l'intérieur d'une institution, d'un groupe, d'une culture,
17:33pour la retourner de l'intérieur.
17:35Les frères musulmans sont dans une même logique de conquête.
17:38En fait, c'est de l'islamisme en cravate.
17:40Donc, pour la conquête de l'intérieur de la civilisation européenne,
17:43et on est incapable de comprendre tout cela.
17:45Donc, ce qui fait que nos moyens ne sont pas les bons,
17:48parce qu'on n'a pas compris la vraie nature de leur islamisme.
17:51La réaction de la gauche à travers tout ça est fascinante.
17:54M. Mélenchon a décidé d'y voir la nouvelle étape
17:56dans la fascisation de la France.
17:58Donc, soit on dit que c'est les fascistes,
18:00et au même moment on dit, vous savez, les frères musulmans,
18:02c'est pas agréable, mais ils sont pas importants,
18:04ils sont pas nombreux, c'est mineurs, c'est secondaire,
18:06n'en parlons pas.
18:08Ces gens oublient que les minorités résolues et radicales
18:10font l'histoire, surtout quand elles sont capables
18:12d'instrumentaliser les masses.
18:14Je pense que c'est de cela dont il est question aujourd'hui.
18:16Merci beaucoup, mon cher Mathieu, pour votre regard.
18:19Dans un instant, on parlera, on prolongera la discussion
18:21avec Emmanuel Razavi, auteur du livre
18:23La fâche cachée des molas,
18:25et on verra avec lui un sujet
18:27qui n'est pas trop abordé,
18:29c'est-à-dire
18:31comment les frères musulmans ont aussi
18:33aidé le Hamas,
18:35et aussi aidé Daesh,
18:37et on ne parle pas suffisamment du lien
18:39entre les frères musulmans et le terrorisme.
18:41On marque une pause, on revient tout de suite avec
18:43La droite peut-elle s'unir
18:45alors que la gauche
18:47poitre déjà un éventuel rassemblement ?
18:49On marque une pause, à tout de suite.
18:53Retour sur le plateau
18:55de Face à l'Info.
18:57Juste une brève avant de Gabriel Cluzel.
18:59C'est intéressant, le projet de spectacle
19:01sur lequel travaillait Thomas Jolie,
19:03le directeur artistique des Jeux de Paris
19:05le 14 juillet à Rouen,
19:07ne va pas aboutir.
19:09Faute de financement, Thomas Jolie
19:11a dénoncé un discours de haine
19:13ces derniers jours à son égard.
19:15Gabriel Cluzel,
19:17parlons de la droite.
19:19Peut-être un souffle nouveau ?
19:21Que va-t-il se passer ?
19:23La droite pèse deux fois plus lourd
19:25que la gauche dans l'opinion.
19:27C'est ce que montre un sondage
19:29pour Le Figaro et Sud Radio.
19:31Sauf que la droite est parfaitement désunie.
19:33Tandis que la gauche,
19:35bien que faible,
19:37pense déjà à rassembler ses forces.
19:39Question.
19:41La question qui fâche.
19:43Est-il maudit, éternellement
19:45et condamné à perdre ?
19:47C'est le journaliste de Guillaume Perrault
19:49qui avait écrit un bouquin
19:51qui s'appelait La malédiction de la droite.
19:53C'est vrai qu'il y a une malédiction.
19:55Dans ce sondage que vous avez cité,
19:57on voit que Bruno Retailleau
19:59fait une belle percée.
20:01Mais j'ai un peu additionné bêtement.
20:03C'est vrai que les dynamiques électorales
20:05ce n'est pas que de l'arithmétique.
20:07Mais ça donne quand même une indication.
20:09La Somme, Artaud, Mélenchon, Roussel,
20:11on obtient 26,5%.
20:15Le centre, la personne d'Edouard Philippe,
20:17pèse 21%.
20:19Et la Somme de Retailleau,
20:21Dupont-Aignan, Bardella, Zemmour,
20:23c'est-à-dire de la droite,
20:25s'élève à 52,5%.
20:27La droite est donc très majoritaire.
20:29Elle pèse même électoralement parlant
20:31presque deux fois le poids de la gauche.
20:33D'après Michel Audiard,
20:35quand les types de 130 kg disent certaines choses,
20:37les types de 60 kg les écoutent.
20:39Pas en politique.
20:41Parce que la droite sautée,
20:43c'est toujours la gauche
20:45qui impose ses vues.
20:47Alors évidemment, j'entends les objections
20:49qui vont fuser.
20:51On va me dire que le RN
20:53n'est pas de droite.
20:55Vous savez que pour Bruno Retailleau,
20:57le RN ne serait pas de droite,
20:59il serait même d'extrême-gauche.
21:01C'est quand même un peu baroque
21:03parce que du temps de l'UMP et du RPR,
21:05on ne pouvait pas s'allier avec le FN
21:07parce que c'étaient des fachos d'extrême-droite.
21:09Aujourd'hui, les LR
21:11ne peuvent pas s'allier d'une façon
21:13ou d'une autre, même de très loin,
21:15avec le RN parce que ce sont des salauds
21:17d'extrême-gauche. Il y a quand même un pas
21:19très large qui a été franchi.
21:21C'est un changement de pied assez radical.
21:23Et puis d'ailleurs, c'est vrai,
21:25Marine Le Pen nie cette étiquette.
21:27Elle récuse cette étiquette
21:29de droite.
21:31On peut lui répondre aussi qu'on peut faire
21:33une dissertation en trois points qui dure quatre heures
21:35en convoquant Raymond Aron pour savoir
21:37ce qu'est vraiment la droite.
21:39Mais ce qui compte, c'est quand même l'acception du mot
21:41pour le vulgum pecus,
21:43pour l'opinion publique.
21:45Et de gauche,
21:47l'immigrationnisme, le wokisme,
21:49l'accès judiciaire, le progressisme échevelé,
21:51l'écologie punitive,
21:53la détestation de la France,
21:55la volonté de la dissoudre dans un grand tout.
21:57À l'inverse, lorsqu'on est contre
21:59l'immigration pour l'ordre de la sécurité,
22:01l'autorité, l'enracinement, la grandeur de la France,
22:03la préservation de notre culture, de notre civilisation,
22:05de notre patrimoine matériel, immatériel,
22:07de nos terroirs, de nos frontières
22:09et de nos limites, que l'on promet la natalité
22:11et la souveraineté,
22:13que l'on pense que l'immigration n'est pas une chance
22:15pour la France et qu'il faut lutter de toutes ses forces
22:17contre l'antrisme
22:19des frères musulmans, on est d'accord
22:21quand même sur un corpus essentiel
22:23et cela, communément, on appelle,
22:25on qualifie cela de droite.
22:27Alors vous savez bien
22:29sur quoi ne sont-ils pas d'accord ?
22:31L'âge du départ
22:33à la retraite.
22:35Juste avant ça, une question.
22:37Est-ce qu'Édouard Philippe est classé à droite ?
22:39J'ai l'impression qu'il y a plusieurs sondages
22:41qui le placent à droite.
22:43Je vais vous montrer
22:45pourquoi il n'est pas tout à fait classable
22:47à droite dans la suite
22:49de mon propos.
22:51Après, chacun
22:53son curseur, mais néanmoins,
22:55c'est relativement gonflé.
22:57Donc,
22:59le point de désaccord, c'est l'âge
23:01de la retraite, des points économiques
23:03aussi, mais c'est vrai que cet âge de la retraite revient
23:05très très fréquemment. Alors moi, ça me rappelle
23:07les byzantins qui discutaient
23:09du sexe des anges alors qu'ils avaient les
23:11envahisseurs à leurs portes, vous voyez.
23:13Donc nous, notre sexe des anges à nous, c'est la retraite.
23:15C'est intéressant. Pendant 62,
23:1764 ans, c'est important d'en discuter
23:19pendant des heures. Pendant
23:21que les frères musulmans étendent leur ramification
23:23et mettent en couple les réglés, les
23:25quartiers, eh bien,
23:27on discute de cela. Vous voyez, la maison brûle,
23:29les français sont à la fenêtre, ils appellent aux secours,
23:31les politiques, de droite,
23:33en bas, là, ils se disent
23:35« Ah oui, mais est-ce qu'on peut porter ensemble
23:37la grande échelle sans salir les mains
23:39par trop de proximité ? » Vous voyez ?
23:41Alain, il y a un début d'union,
23:43non ? Peut-être, je ne sais pas,
23:45puisque Sarah Nafo a dit qu'elle était prête ce matin
23:47à travailler avec Bruno Rotaillot.
23:49Alors, vous avez raison, c'est un peu un avant qui répond
23:51à la proposition de Laurent Wauquiez, vous savez,
23:53pendant la campagne.
23:55C'est étonnant, c'est Laurent Wauquiez
23:57qui répond à Bruno Rotaillot. Mais aujourd'hui,
23:59ils ne font plus qu'un, ils sont réconciliés.
24:01Mais, sauf que Bruno
24:03Rotaillot, il avait dit
24:05il y a quelque temps sur Sune Radio
24:07qu'au deuxième tour, entre Édouard Philippe,
24:09c'est une vidéo qui circule beaucoup, et Marine
24:11Le Pen, il choisirait Édouard
24:13Philippe. Alors,
24:15premier point, comment concilier cela
24:17aux yeux de l'opinion publique ? Vous savez, Bruno
24:19Rotaillot, il parle souvent des honnêtes gens.
24:21Je veux dire qu'Édouard Philippe, il les a quand même
24:23malmenés, les honnêtes gens. Il y a eu ce 80 km heure,
24:25vous vous souvenez, sur Les Nationales,
24:27ça fait beaucoup grincer des dents dans la France
24:29périphérique. Et puis, il y a une gestion
24:31aussi erratique et cautoritariste
24:33de la crise sanitaire,
24:35qui, là aussi, a beaucoup malmené
24:37les honnêtes gens. Ils n'ont pas été
24:39épargnés par Édouard Philippe.
24:41Quant au reste, par exemple,
24:43la lutte contre
24:45l'islamisme rampant,
24:47qui rampe
24:49de plus en plus vite. En mars dernier,
24:51il a déclaré, Édouard Philippe, qu'une interdiction
24:53générale et absolue
24:55du port du voile dans le sport serait
24:57contraire à ce qu'est la laïcité en France.
24:59Donc, vous voyez, son côté implacable
25:01que peut avoir Bruno Rotaillot
25:03à l'endroit de l'islamisme, on ne le retrouve
25:05pas vraiment chez Édouard Philippe.
25:07Et puis, pour finir de répondre à votre question,
25:09rappelons aussi qu'Édouard Philippe, au dernier
25:11législatif, il a appelé à voter
25:13pour un candidat communiste
25:15face à un candidat RN,
25:17il a dit qu'il partageait
25:19avec ce communiste, je cite,
25:21des exigences démocratiques.
25:23Alors moi, je ne sais pas si pour
25:25Bruno Rotaillot, le programme de Marine Le Pen
25:27est d'extrême-gauche, mais ce que je vous dis
25:29c'est qu'en tout cas, un communiste
25:31c'est d'extrême-gauche, on est d'accord.
25:33Voilà, ça c'est clair.
25:35C'est un point.
25:39Et comment
25:41Sarah Knafo,
25:43qui se caractérise dans ses propos
25:45de grands soucis de cohérence,
25:47pourrait s'accommoder de cela ?
25:49C'est une parole qu'elle a dit ce matin
25:51et c'est vrai que je crois que d'autres l'ont dit aussi.
25:53C'est vrai que c'est une vraie volonté de travailler
25:55ensemble, mais en l'occurrence, cette proximité
25:57par exemple d'Édouard Philippe interroge
25:59vous savez,
26:01c'est ma prof de maths, pour m'expliquer,
26:03il y a un lien, vous allez voir, le produit des nombres relatifs
26:05elle disait les amis de mes amis sont mes amis.
26:07On imagine
26:09que Sarah Knafo ne va pas
26:11s'accommoder d'un ami
26:13d'amis préférant et communiste
26:15au RN, sachant qu'Éric Zemmour, lui,
26:17avait appelé, pour le deuxième tour
26:19de la présidentielle, quoique critique,
26:21à ses électeurs
26:23à se reporter sur le RN.
26:25Pareil pour la plus animité
26:27d'Édouard Philippe
26:29sur le voile islamique dans le sport.
26:31Et en réalité,
26:33cette recherche de rapprochement
26:35contre nature,
26:37sont typiquement ce que dénonçait
26:39Éric Zemmour avec sa célèbre
26:41phrase, on attendait
26:43le Karcher et on a eu Kouchner.
26:45Vous savez, c'est la chanson de Brel,
26:47je voulais voir ta sœur, j'ai eu ta mère.
26:49C'est exactement ça.
26:55Et c'est vrai qu'une Vendéenne me disait récemment
26:57Retailleau parle comme Villiers,
26:59mais marche avec Copé.
27:01Et c'est vrai qu'entre deux Philippes,
27:03les Vendéens, vous leur posez la question,
27:05ils préfèrent Villiers qu'Édouard, on ne va pas se mentir.
27:07Et Copé, ce matin,
27:09il a dit à lui que sa droite de gouvernement
27:11c'était une droite anti-Trump
27:13et que
27:17le débat ne pouvait plus porter
27:19sur le voile islamique parce qu'il y en avait trop.
27:21On aurait pu en parler
27:23il y a 20, 30 ou 40 ans, mais pas maintenant.
27:25J'ai envie de dire, mais la droite de gouvernement
27:27elle était où il y a 20, 30 ou 40 ans ?
27:29On peut quand même se poser la question.
27:31Même chose pour le réchauffement climatique ?
27:33Pour tout.
27:35En deux mots, peut-être la gauche,
27:37elle commence un peu à se rassembler.
27:39Est-ce que c'est possible la droite ?
27:41Oui, pendant ce temps,
27:43la gauche fourbi ses armes.
27:45François Ruffin,
27:47il a proposé de faire une primaire commune.
27:49On n'en est même pas avec la droite
27:51à demander une primaire commune.
27:53Lui, il a demandé une primaire commune
27:55dont le périmètre serait
27:57tout le nouveau front populaire.
27:59Il irait de Poutou à Hollande.
28:01Il n'est pas regardant le monsieur.
28:03Poutou, il a accusé la police
28:05de tuer. Il a qualifié le Hamas
28:07deux jours après le 7 octobre
28:09dans une lutte nécessaire contre la colonisation
28:11menée par un État belliqueux et guerrier.
28:13Pendant ce temps, ficelé
28:15par un cordon sanitaire
28:17qui est comme une dinde de Noël,
28:19Noël qu'on ne fêtera bientôt plus
28:21à cause de ces minauderies de chésières,
28:23la droite n'arrive pas
28:25à se trouver un dénominataire commun
28:27qui pourtant est évident pour tout le monde.
28:29Les causes
28:31du délitement de la France, tout le monde le connaît.
28:33Justement, je parlais de Philippe de Villiers,
28:35il vient de proposer qu'on brûle,
28:37il va même exhorter la droite à brûler
28:39ce cordon sanitaire. J'ai envie de dire qu'ils en fassent
28:41ce qu'ils veulent, qu'ils le brûlent, qu'ils en fassent des confettis,
28:43qu'ils s'assoient dessus, qu'ils le mettent à la poubelle
28:45mais qu'ils trouvent une solution. Je crois que c'est
28:47une opinion partagée par beaucoup d'électeurs de droite.
28:51Merci Gabrielle pour ce regard.
28:53Dans un instant, on verra
28:55avec Mathieu Bocoté
28:57la maire de Rotterdam.
28:59Qu'est-ce qui vous fait sourire ?
29:01La chronique remarquable de Gabrielle !
29:03Je suis encore émerveillé !
29:07C'est vrai qu'elle a envoyé du lourd.
29:09Et dans un instant,
29:11avec Charlotte Dornelas, on va s'arrêter aussi
29:13sur l'euthanasie.
29:15Enfin, il ne faut pas dire euthanasie
29:17mais l'aide aux droits à mourir, on en parle
29:19dans un instant et pour comprendre un peu ce qui se passe
29:21dans les autres pays, notamment chez ce monsieur.
29:23D'abord, Marc Menand,
29:25au Pays de la Liberté, il y a une image
29:27qui nous a choqués hier, on en a parlé
29:29brièvement, l'image
29:31de la jeune femme
29:33qui ne peut pas monter à l'intérieur
29:35d'un bus de la RATP. Pourquoi ?
29:37Parce qu'elle a une minijupe.
29:39Au Pays de la Liberté, que comprendre ?
29:41Où en est-on ? Pourquoi la situation
29:43des femmes change-t-elle aussi vite ?
29:45Là, c'est au-delà de changer.
29:47Ça montre qu'il est impossible
29:49en certains lieux d'exister
29:51selon les références
29:53de la République.
29:55Selon ce qui a été
29:57le courant des années 60,
29:59où les femmes ont dit, nous ne voulons plus
30:01être manipulées
30:03par je ne sais trop
30:05quel système, on a envie, nous aussi,
30:07de nous inscrire dans la liberté
30:09et c'était la minijupe.
30:11Et depuis, c'était
30:13cette petite fantaisie d'Occident
30:15qui donnait de l'éclat,
30:17alors ça peut gêner certains,
30:19mais il n'en reste pas moins qu'on avait le choix de le faire
30:21ou de ne pas le faire. Et aujourd'hui,
30:23quand on parle des frères musulmans,
30:25c'est ça qui est très intéressant.
30:27Cette jeune fille, elle n'était pas face aux frères musulmans,
30:29elle était face à un homme
30:31qui lui dit, selon ma conviction,
30:33c'est pas bien de s'habiller
30:35comme ça ou de ne pas s'habiller.
30:37Il a cherché
30:39à se justifier
30:41en disant, j'ai estimé qu'on voyait
30:43son postérieur, grande élégance,
30:45qu'il fallait
30:47le cacher. Donc,
30:49pour ce monsieur, il n'est pas
30:51question de pouvoir se présenter
30:53selon sa fantaisie.
30:55Alors, est-ce qu'il est
30:57frère musulman ? Certainement pas.
30:59Mais ça montre bien la contagion.
31:01Alors, on pourrait s'éterniser là-dessus,
31:03mais la contagion, elle a dépassé les frères musulmans
31:05aujourd'hui depuis
31:072004. Et monsieur
31:09Aubin, qui révélait déjà cela,
31:11c'est quand même fou,
31:13tout le monde se réveille ce matin en disant
31:15« Ah bon, le président de la République,
31:17il s'est présenté aux élections,
31:19il y avait eu 2015, il y avait eu
31:21tout ce que l'on avait eu à subir
31:23de la part d'un islam
31:25fanatisé. Eh bien,
31:27il n'a pas cherché à savoir si ce qui
31:29se passait dans les écoles depuis Creil,
31:31ça se répandait. Non !
31:33Lui, quand il rencontre une femme
31:35voilier, il dit « Oh ! Vous êtes extraordinaires !
31:37Quelle liberté ! » Quand il met
31:39comme ça. Et aujourd'hui, il dit « Je suis en
31:41panique, il faut qu'on fasse des réunions
31:43et au moins qu'on prenne des
31:45mesures ». Mais ça fait des années,
31:47il aurait lu Florence Bergeau
31:49Blacklère.
31:51Il l'aurait compris.
31:53Il aurait lu
31:55« La laïcité des voiliers » de Marc Menand.
31:57Il l'aurait su aussi.
31:59C'est-à-dire que
32:01c'est partout. Mais alors
32:03où ça va beaucoup plus loin ?
32:05Que se passe-t-il à Cannes aujourd'hui ?
32:07Cannes, c'était
32:09ce délire,
32:11je dirais, de l'extravagance
32:13avec
32:15le principe
32:17de
32:19pudeur.
32:21Le principe, tout à l'heure, Mathieu
32:23a utilisé le mot de décence.
32:25On était dans l'indécence.
32:27On était
32:29avec les seins nus,
32:31on allait sur la plage et
32:33ça crépitait les flashes de partout.
32:35Cette année, dans le règlement
32:37du festival de Cannes,
32:39vous avez quoi ? Il n'est pas question
32:41d'apercevoir, je l'ai dit
32:43d'ailleurs l'autre jour, le moindre petit
32:45ton. Rabillez-vous, mesdames.
32:47C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les frères musulmans,
32:49ils ont gagné, ils peuvent rester là où ils sont.
32:51On dit, on ne sait pas
32:53tout à fait où ils se trouvent.
32:55Il n'y a pas besoin de savoir où ils se trouvent.
32:57Ils ont essémé.
32:59Et ces petites graines se reprennent
33:01avec Eléphie, avec les gens de...
33:03un certain nombre de gens de droite.
33:05Gabriel les a cités il y a deux secondes.
33:07Juliette Binoche, elle était quoi ?
33:09Avec son voile.
33:11Vous vous rendez compte ?
33:13C'est-à-dire que ceux qui représentent
33:15une capacité
33:17à bouleverser
33:19nos principes,
33:21quitte à déranger.
33:23Aujourd'hui, on a le symbole
33:25du voile, alors que partout,
33:27vous avez des femmes qui sont en prison
33:29parce qu'elles portent le voile.
33:31Vous avez une grande marque de bijoux
33:33qui a pris
33:35une influenceuse,
33:37vous voyez la photo aujourd'hui,
33:39dans le Figaro.
33:41Cette femme est habillée avec une élégance incroyable
33:43en femme voilée.
33:45Vous avez les grandes marques
33:47quand vous défilez
33:49rue d'Avenue Montaigne.
33:51Vous allez d'une vitrine à l'autre.
33:53Les très grandes marques.
33:55Vous avez le rayon avec
33:57tous les éléments qui font que
33:59l'élégance suprême, c'est d'être
34:01avec le voile. Vous vous rendez compte
34:03où nous en sommes ? Et vous avez encore des gens
34:05qui disent « Mais non, tout ça,
34:07c'est une délire de
34:09brûler, qui sont racistes. »
34:11Et bien non, il n'y a pas de racisme.
34:13Et puis, n'oublions pas, c'était la
34:15loi de Vincent Peyon
34:17en 2013. Il disait « Il y a une
34:19charte, et cette charte, c'est comment
34:21respecter la laïcité. » Et
34:23respecter la laïcité, c'était de ne pas avoir
34:25de voile à l'école. Donc, si j'ai
34:27bien compris, la laïcité, c'est
34:29qu'il n'y ait pas de voile, et il y a encore des corneaux
34:31pour vous dire « Ah bah oui, mais on fait
34:33ce qu'on veut quand on est dans la laïcité. »
34:35Et bien non, puisque il y a des règles,
34:37on demandait à ce qu'elles soient appliquées à l'école,
34:39et apparemment, elles ne l'étaient pas,
34:41puisqu'il a fallu reprendre des mesures
34:43l'année dernière avec Attal.
34:45– Merci pour votre gage.
34:47Je rappelle, comme j'ai dit en début d'émission,
34:49que je suis en mini-jupe pour…
34:51– Et je vous encourage.
34:53Vous avez de très jolis jambes.
34:55– Vous n'avez rien vu.
34:57Dans un instant, avec Mathieu, on verra
34:59justement cette mère qui a été
35:01élue musulmane,
35:03magistrate quand même, c'est pas n'importe
35:05qui, non ? Bon, on va en parler,
35:07Mathieu est remonté comme une pendule.
35:09Et tout de suite,
35:11et dans un instant, on va recevoir aussi
35:13ce grand reporter qui va
35:15nous raconter, Emmanuel Razavi,
35:17le lien entre frères musulmans et terroristes
35:19parce qu'on fait ce rapport,
35:21on parle de ce rapport dans tous les sens
35:23et pas forcément sur ce lien-là.
35:25Charlotte, depuis le début des débats,
35:27certains opposants, sur le texte sur la fin de vie,
35:29certains opposants du texte
35:31pointent le risque de dérive.
35:33On avait un témoignage très fort
35:35hier soir sur ce plateau
35:37qui craignent aussi,
35:39comme lui, Louis Bouffard, hier soir,
35:41ces personnes qui sont contre le texte
35:43et qui craignent des dérives.
35:45De quoi faut-il concrètement avoir peur ?
35:47Qu'est-ce que cela veut dire tout ça ?
35:49– C'est vrai qu'il y a deux choses, on va dire,
35:51dans le débat. Il y a un, le principe,
35:53acceptons-nous de répondre à certains
35:55désirs de mort par la mort ?
35:57Ça, c'est le principe.
35:59Est-ce qu'on transgresse, on va dire, ce principe-là ?
36:01Et ensuite, il y a la question de l'évolution potentielle
36:03des critères d'accès
36:05à l'aide active à mourir,
36:07puisque c'est le terme qui a été retenu,
36:09et ce qui ne se passe à l'étranger
36:11est intéressant. Pourquoi ? Vous l'avez dit,
36:13les critères ont été adoptés, vous savez,
36:15le vote final du texte est prévu mardi prochain,
36:17mais les articles sont votés les uns
36:19après les autres, et les critères, c'est
36:21avoir plus de 18 ans aujourd'hui, être français
36:23ou résident de manière
36:25perpétuelle en France,
36:27avoir une maladie incurable
36:29en phase avancée ou terminale
36:31et accompagner
36:33d'une souffrance qui est réfractaire
36:35au traitement ou jugée insupportable
36:37par la personne qui en souffre.
36:39Donc ça, ce sont les critères
36:41aujourd'hui. Or, il se trouve qu'à l'étranger,
36:43dans plusieurs pays qui ont déjà légalisé
36:45le suicide assisté, l'euthanasie ou les deux,
36:47avaient des critères
36:49qui étaient soit initialement les mêmes,
36:51soit même plus restrictifs
36:53que ceux qui sont désormais choisis en France.
36:55Alors, il y a quelques pays qui sont souvent
36:57cités. La Suisse. La Suisse, qui a été
36:59choisie, c'est le suicide assisté.
37:01Donc vous demandez la dose létale
37:03qu'on vous donne et vous l'injectez
37:05vous-même. Il a été dépénalisé, le suicide
37:07assisté, en Suisse, en 1937.
37:09Donc il y a extrêmement longtemps.
37:11Et depuis, c'est un assouplissement
37:13continu des critères qui avaient été
37:15initialement décidés. On est parti
37:17d'une maladie incurable en fin de vie,
37:19on est passé à la maladie incurable, il n'y avait plus
37:21besoin d'être en fin de vie, puis à la
37:23polypathologie invalidante liée
37:25à l'âge, puis aux souffrances
37:27insupportables qui sont acceptées dans un sens
37:29très large. Un exemple,
37:31Jacqueline Jankel, vous savez, on en avait parlé,
37:33qui, par crainte de devenir
37:35dépendante, avait obtenu
37:37l'accès au suicide assisté
37:39en 2020. Et le débat
37:41qui est en cours en Suisse aujourd'hui, c'est l'accès
37:43des personnes lourdement handicapées
37:45et des mineurs. En
37:472018, le
37:49suicide assisté, c'était 1,8%
37:51des décès enregistrés en Suisse,
37:53trois fois plus qu'en 2010, selon
37:55l'Office fédéral de la statistique.
37:57Donc on voit bien qu'il y a une augmentation du
37:59recours au suicide assisté
38:01parmi les morts en général.
38:03Ce chiffre des décès, il atteint
38:054,1% des décès
38:07au Canada en
38:092022. 4,1% des
38:11décès, c'est énorme quand même, des décès
38:13provoqués. Initialement,
38:15au Canada, c'était la fin de vie
38:17qui était concernée. En 2019, la Cour
38:19supérieure du Québec juge le
38:21critère trop restrictif
38:23et donc, c'est une question de non-discrimination,
38:25le critère est donc trop
38:27restrictif, la loi est modifiée
38:29et depuis 2021, les patients
38:31dont la mort n'est pas prévisible
38:33peuvent eux aussi demander l'aide médicale
38:35à mourir et désormais, le débat se
38:37porte sur les maladies psychologiques
38:39et, Mathieu, m'arrête, si je me trompe,
38:41en Belgique, l'euthanasie... C'est très en avance
38:43au Canada, c'est incroyable.
38:45En Belgique, mais là, encore une fois,
38:47au début, et Mathieu m'arrêtera si je me trompe,
38:49le critère était restrictif et personne ne devait s'inquiéter.
38:51C'est ça.
38:53Les critères étaient très très très serrés,
38:55dès que ça a été voté, au bout de quelques jours, ils ont été contestés.
38:57Et en Belgique, l'euthanasie est votée
38:59en 2002, c'est l'euthanasie cette fois-ci
39:01donc l'intervention d'un tiers
39:03et elle concerne les majeurs atteints
39:05d'une affection grave et incurable dont les souffrances
39:07physiques ou psychiques étaient persistantes,
39:09insupportables, inapaisables.
39:11En 2014, il y a eu une ouverture aux mineurs
39:13puis aux souffrances psychologiques.
39:15En 2020, le Parlement contraint
39:17les hôpitaux et les maisons de retraite à pratiquer
39:19l'euthanasie, c'est-à-dire la suppression de la liberté
39:21de conscience. Et 20 ans
39:23après, c'est ce que dit le patient de sa souffrance
39:25qui fait loi. Un exemple,
39:27en 2022, Chanty Descortes, jeune
39:29victime des attentats de Bruxelles,
39:31a été euthanasiée pour dépression, à l'âge
39:33de 23 ans. Alors certains pays
39:35offrent aussi l'évolution
39:37du regard sur l'euthanasie.
39:39Alors là, c'est les
39:41campagnes de publicité néerlandaises.
39:43L'euthanasie, en l'occurrence,
39:45là-bas, est autorisée au moins de 12 ans.
39:47On a eu les étapes, c'est désormais autorisé
39:49au moins de 12 ans. Petit à petit élargi jusqu'au moins de 12 ans.
39:51Voilà. Et les campagnes néerlandaises,
39:53elles font la promotion de l'euthanasie à deux.
39:55Ce sont des campagnes publiques. L'euthanasie
39:57à deux, pourquoi ? Parce que,
39:59expliquant que la personne qui reste n'aura pas à souffrir
40:01de la personne qui meurt, parce que
40:03ce serait triste. Donc il y a
40:05clairement une promotion, ça existe aussi
40:07et cette fois-ci c'est aux Pays-Bas.
40:09Tous ces pays avaient initialement
40:11promis la fermeté. La question
40:13qui se pose, c'est de se demander pourquoi.
40:15Pourquoi l'avaient-ils promis et pourquoi
40:17ne l'ont-ils pas tenue ? C'est une question qui
40:19me semble intéressante.
40:21Alors, mais les promoteurs de cette
40:23loi jugent eux-mêmes que les conditions
40:25sont strictes et accusent
40:27les opposants de jouer sur les peurs.
40:29Oui, et Emmanuel Macron avait lui-même
40:31dit d'ailleurs on va faire une loi à la française,
40:33elle sera particulière et ce sera la nôtre.
40:35Alors, certains sont sans doute
40:37et même évidemment sincères aujourd'hui
40:39dans leur manière de poser ces critères-là.
40:41Nous reviendrons à eux, mais d'autres
40:43ne le sont pas et le disent. Peut-être
40:45faudrait-il eux aussi les écouter.
40:47Jean-Louis Touraine, figure incontestée de la
40:49lutte pour la légalisation, la dépénalisation,
40:51chacun jugera de l'euthanasie.
40:53Ancien député,
40:55figure influente du combat.
40:57Il était l'auteur d'une proposition de loi là-dessus
40:59en 2017 déjà et en novembre
41:01dernier, il est invité dans une réunion
41:03publique organisée par l'association
41:05Le Choix et je le cite
41:07« Il faut obtenir le plus possible »
41:09Il parle d'une première loi actant
41:11l'aide active à mourir.
41:13« Il faut obtenir le plus possible et surtout,
41:15une fois qu'on aura mis le pied dans la porte, il faudra
41:17revenir tous les ans et dire on veut étendre ça. »
41:19Dès qu'on aura au moins obtenu une loi
41:21pour ceux qui ont la maladie de Charcot,
41:23après on pourra étendre les choses en disant
41:25que ce n'est quand même pas normal qu'il y ait des malades,
41:27des français qui ont droit parce
41:29qu'ils ont telle forme de maladie et puis
41:31les autres qui n'y ont pas droit.
41:33Voilà pour Jean-Louis Touraine
41:35et l'association du droit à mourir
41:37dans la dignité, également en point dans ce combat
41:39de reconnaissance, dont Olivier Falorni,
41:41rapporteur actuel de la loi
41:43et membre du comité d'honneur de l'association
41:45du droit à mourir dans la dignité
41:47avait envoyé un mail à ses adhérents
41:49en septembre 2022, assez récemment
41:51je cite le mail
41:53« Si nous voulons pouvoir bénéficier d'une loi qui permette
41:55à chacun de choisir librement les conditions
41:57de sa propre fin de vie,
41:59nous devons être
42:01astucieux et ne pas sembler
42:03excessifs. Nous devrons accepter
42:05des concessions qui ne seront que temporaires,
42:07transitoires, car dès lors que le principe
42:09même de l'adactive aura été voté,
42:11le front des anti-choix aura été brisé
42:13et nous pourrons enfin avancer
42:15rapidement. »
42:17En avril 2024, devant la commission
42:19parlementaire, le grand maître du Grand Orient
42:21de France, les loges maçonniques
42:23ont été entendues, vous savez il y a les religions qui sont
42:25entendues, les courants philosophiques
42:27etc. et les francs-maçons ont d'ailleurs
42:29été remerciés par Emmanuel Macron de s'engager
42:31dans ce combat. C'est un combat important
42:33pour eux. Le grand maître du Grand Orient
42:35de France avait plaidé devant cette commission parlementaire
42:37pour l'ouverture explicite et dès
42:39aujourd'hui aux mineurs par exemple,
42:41donc revendication qui ne
42:43ne manquera pas de venir extrêmement
42:45rapidement. Et la question qui se pose aujourd'hui
42:47c'est que si cela le demande
42:49et que d'autres sont sincères dans la défense
42:51des critères stricts, que répondrons-nous
42:53à ces militants une fois que le principe
42:55sera transgressé, donc sera acté ?
42:57Que leur répondrons-nous ? En effet,
42:59la question reste entière aujourd'hui.
43:01Alors Charlotte, vous évoquez
43:03les promoteurs sincères,
43:05ceux qui veulent garder ces critères
43:07stricts. Est-ce qu'on ne peut pas
43:09refuser les agendas
43:11de ces militants-là ?
43:13Il faut se poser la question à l'aune de toutes
43:15les lois sociétales qu'on appelle
43:17sociétales désormais, avec un minimum
43:19d'honnêteté. Nous pouvons acter nos désaccords,
43:21débattre intelligemment
43:23sur nos désaccords, mais il faut au minimum être
43:25honnête sur l'évolution de ces lois.
43:27Or ces lois n'évoluent que dans un sens,
43:29celui de la libéralisation, de la pratique.
43:31Je prends un exemple,
43:33l'interruption volontaire
43:35de grossesse était défendue par Simone Veil
43:37comme un drame
43:39qu'il fallait autoriser, dépénaliser de manière
43:41exceptionnelle. C'est désormais un droit constitutionnel.
43:43Personne ne pourra contester
43:45l'évolution dans la conception de la chose.
43:47Alors c'est une question d'élémentaire logique.
43:49Aujourd'hui, on acte l'idée
43:51que certaines personnes peuvent
43:53avoir légitimement envie de mourir,
43:55contrairement à d'autres. Je rappelle que la
43:57prévention du suicide reste obligatoire
43:59aujourd'hui en France. Donc certaines personnes
44:01seulement peuvent
44:03avoir légitimement envie de mourir.
44:05C'est donc objectivement une discrimination
44:07dans l'envie de mourir, dans la volonté de mourir.
44:09Nous opérons une discrimination.
44:11Certains ont le droit,
44:13d'autres non. Et c'est d'ailleurs ce qui est jugé
44:15violent par certains malades qui disent
44:17« Désormais, aux yeux de la loi, je suis jugé
44:19éligible à la mort quand d'autres ne le sont pas. »
44:21Expliquez-moi cette discrimination.
44:23Donc au fil du temps,
44:25cette discrimination sera attaquée.
44:27Et quiconque voudra garder
44:29des critères stricts et dira
44:31« Non, telle personne n'est pas éligible »
44:33sera accusé de manquer de compassion.
44:35C'est ce qui est
44:37arrivé dans tous les autres pays
44:39dont on parlait. Pourquoi ? Parce que
44:41au nom de quoi discriminerait-on
44:43les uns qui auraient raison de juger que leur souffrance
44:45est insupportable, des autres
44:47qui n'auraient pas le droit de juger que leur souffrance
44:49est insupportable ? Selon quels critères ?
44:51La jurisprudence, honnêtement, est écrite
44:53d'avance.
44:55Merci beaucoup, Charlotte,
44:57pour cette analyse et cette enquête.
44:59Nous allons,
45:01avant de passer à Mathieu Bocoté,
45:03avoir par
45:05visio ce
45:07grand reporter spécialiste
45:09du Moyen-Orient pour prolonger
45:11un peu nos discussions par rapport à ce
45:13rapport sur les frères musulmans.
45:15Alors vous avez
45:17sorti « La face cachée démola
45:19le livre noir de la République
45:21islamique d'Iran », et c'est un livre
45:23qui vient de ressortir en poche
45:25cette semaine.
45:27On a déjà
45:29vu un peu, nous,
45:31ce que c'est que les frères musulmans, mais j'aimerais bien
45:33d'abord vous entendre sur une petite définition
45:35rapide, avant d'aller plus loin sur
45:37ce thème, et on va en parler,
45:39dont personne ne fait vraiment le lien,
45:41les frères musulmans et
45:43le terrorisme. D'abord,
45:45votre définition des frères musulmans.
45:47Les frères musulmans
45:49sont une organisation islamiste
45:51révolutionnaire, c'est un mot important à retenir,
45:53islamiste révolutionnaire
45:55qui a été fondée en Égypte en 1928
45:57et qui a pour objectif
45:59d'organiser la société
46:01autour des valeurs de l'islam
46:03et de la charia, donc
46:05partout où vivent des musulmans,
46:07y compris dans nos démocraties.
46:09C'est aussi simple que ça.
46:11Alors, vous dites dans vos livres,
46:13Emmanuel Radiani, que les frères musulmans
46:15ont inspiré le Hamas,
46:17l'Al-Qaïda, Daesh. Est-ce que vous pouvez
46:19nous expliquer tout ça ?
46:21Oui, d'ailleurs, je vous remercie de donner ces
46:23trois exemples-là, parce que le Hamas, en effet,
46:25qui a été créé en 1987,
46:27se présentait dans sa charte
46:29fondatrice comme étant la branche
46:31palestinienne des frères musulmans.
46:33Ce n'est pas moi qui l'invente, c'est eux qui l'ont écrit.
46:35Les fondateurs, les quatre fondateurs
46:37initiaux du Hamas,
46:39étaient des membres de la confrérie égyptienne.
46:41Vous avez parlé à raison
46:43de l'Al-Qaïda,
46:45Oussama bin Laden, le chef d'Al-Qaïda,
46:47a été formé par un frère musulman
46:49qui s'appelait Abdallah Azam,
46:51et c'est avec Abdallah Azam qu'il a créé
46:53Al-Qaïda à la fin des années 80,
46:55et avec celui qui était son bras droit,
46:57et qui est devenu le chef d'Al-Qaïda à son tour,
46:59Eman Al-Zawiri,
47:01qui était un égyptien dont j'ai interviewé
47:03la famille très proche.
47:05Et Eman Al-Zawiri,
47:07sa famille m'a raconté qu'adolescent,
47:09il avait côtoyé les prédicateurs
47:11les plus durs des frères musulmans,
47:13Syed Qutub, qui prônaient
47:15l'assassinat des chrétiens
47:17et des juifs.
47:19Et puis vous avez enfin Daesh,
47:21qui est né plus récemment en Irak,
47:23qui a été créé, si vous voulez,
47:25par d'anciens officiers de l'armée de Saddam,
47:27mais avec des islamistes
47:29qui appartenaient aussi à la confrérie,
47:31donc aux frères musulmans. Et c'est important de le dire
47:33parce qu'on a souvent l'impression que,
47:35comme les frères musulmans en France se présentent
47:37comme des tenants de l'islam politique,
47:39à partir du moment où il y a le mot politique,
47:41que c'est sympa, que c'est fréquentable
47:43et qu'on peut discuter avec eux.
47:45Il faut bien comprendre que les frères musulmans
47:47représentent la matrice,
47:49si je puis dire, du djihadisme
47:51contemporain. C'est vraiment ça,
47:53les frères musulmans.
47:55Ils représentent la matrice du djihad contemporain,
47:57mais en France, combien de frères musulmans,
47:59selon vous ?
48:01Alors, si vous voulez,
48:03on ne connaît pas le nombre exact des frères musulmans,
48:05on a des estimations, on imagine en tout cas
48:07qu'il y a pas loin de 150 000 sympathisants
48:09parce qu'ils organisent, en fait, chaque année
48:11un grand raout qui accueille environ
48:13entre 140 000, 150 000,
48:15jusqu'à 170 000, si vous voulez,
48:17sympathisants. Après, l'organisation,
48:19son socle est secret.
48:21Pour autant, il n'est pas difficile forcément
48:23de les rencontrer. Moi, j'ai rencontré les principaux cadres
48:25de l'organisation des frères musulmans
48:27en Égypte, à Gaza, je suis allé au Pakistan
48:29aussi en rencontrer certains, et encore
48:31en Jordanie, et même en Europe.
48:33Donc on parle assez quand même aisément avec eux,
48:35si vous voulez, puisqu'ils ont besoin aussi de la presse
48:37pour communiquer, pour faire passer leur message.
48:39Mais, évidemment,
48:41ils sont très loin de l'image qu'on a, si vous voulez,
48:43des djihadistes, parce qu'en général, ils sont évidemment
48:45habillés de costard, ils ont fait des études. Moi, j'ai
48:47beaucoup tourné pour la chaîne Arte, notamment
48:49dans les écoles, en fait, des frères musulmans en Égypte.
48:51Leurs madrassas, dans leurs madrassas,
48:53on n'apprend pas que le Coran, on apprend l'informatique,
48:55on apprend les langues étrangères, on apprend la chimie.
48:57Ils veulent que leurs jeunes aient un très haut niveau
48:59de formation, justement parce qu'ils les poussent
49:01à faire de l'antrisme,
49:03de l'infiltration dans les grandes institutions.
49:05Ce que je vous dis là, c'est aussi important
49:07de l'entendre, parce que c'est écrit dans des textes
49:09de l'organisation des frères musulmans.
49:11Moi, je suis beaucoup sur le terrain, mais je lis aussi
49:13les textes fondateurs des organisations djihadistes.
49:15C'est assez important. Et donc,
49:17ils prennent, si vous voulez, l'infiltration
49:19et l'antrisme, notamment dans des démocraties,
49:21d'accord, des jeunes.
49:23Donc, il faut comprendre une dernière chose,
49:25que ces jeunes, leur objectif,
49:27c'est de prendre, si vous voulez,
49:29le pouvoir à un moment donné, notamment dans les démocraties,
49:31parce que faire de l'infiltration, ça va aussi
49:33dans les partis politiques.
49:35Je le racontais déjà dans une enquête que j'avais publiée
49:37il y a vingt ans, Frères musulmans dans l'Ombre d'Al-Qaïda,
49:39où j'expliquais comment
49:41ils approchaient les partis politiques,
49:43notamment les partis, j'insiste là-dessus,
49:45d'extrême-gauche, très clairement,
49:47de gauche dans une moindre mesure,
49:49mais la gauche a été quand même plutôt assez complaisante
49:51dans l'ensemble, de façon
49:53à pouvoir arriver à un moment donné
49:55au pouvoir. Mais il y a une chose qui est
49:57enfin importante à dire, je terminerai d'un mot
49:59là-dessus si vous êtes d'accord, c'est que
50:01on a l'habitude de dire que les Frères musulmans
50:03veulent prendre le pouvoir par les urnes, ce qui n'est pas faux.
50:05Mais dès lors qu'ils n'y parviennent pas,
50:07ils tombent dans la violence.
50:09Et en ce sens, je crois qu'il faut rendre hommage,
50:11si je me permets de le faire avec votre permission,
50:13à tous les journalistes que je connais
50:15qui depuis vingt ans, vingt-cinq ans,
50:17prennent des risques inouïs pour enquêter
50:19sur les Frères musulmans. Vous parliez tout à l'heure
50:21de Florence Bergeau-Blacler,
50:23qui a fait un travail qui est sanitaire,
50:25qui est très complémentaire du travail que les journalistes de terrain
50:27en fait, comme moi, font.
50:29Deux questions.
50:31Ensuite, je laisse la parole à Marc Menand.
50:33Rapidement, s'il vous plaît.
50:35Vous parlez dans vos livres
50:37des liens entre l'extrême-gauche
50:39et les Frères musulmans. Vous venez de l'évoquer aussi.
50:41En deux mots, qu'est-ce que vous entendez par là ?
50:43Alors,
50:45vous avez entendu, je vous ai dit que c'était un mouvement
50:47islamiste révolutionnaire.
50:49Et en fait, les Frères musulmans,
50:51pour faire de l'infiltration,
50:53notamment dans les milieux universitaires,
50:55dans les milieux intellectuels, ils ont ciblé
50:57en fait, les intellectuels
50:59en général d'extrême-gauche. Pourquoi ?
51:01Parce qu'ils avaient en commun la défense d'un combat
51:03en fait révolutionnaire.
51:05L'anticolonialisme, il faut comprendre que les Frères musulmans
51:07se sont construits sur l'anticolonialisme.
51:09Sur l'anti-impérialisme,
51:11il faut comprendre par anti-impérialisme,
51:13anti-occidentalisme, c'est assez important.
51:15Et puis, les Frères musulmans
51:17sont antisémites.
51:19J'insiste sur le mot encore une fois, parce qu'on parle beaucoup
51:21d'antisionisme. Si vous lisez leur texte fondateur,
51:23ils sont antisémites. Je rappelle que
51:25leurs principaux cadres
51:27pendant la Seconde Guerre mondiale, leurs principaux
51:29leaders étaient alliés des nazis.
51:31C'est un autre sujet, mais c'est important
51:33de le rappeler à ceux qui les défendent.
51:35Il m'en reste plus qu'une du coup.
51:37Mais qu'est-ce qu'aujourd'hui ?
51:39Tout à l'heure, on parlait de François Copé.
51:41François Copé, il n'est pas de gauche
51:43et il dit qu'il est trop tard.
51:45Est-ce qu'aujourd'hui, le message,
51:47le germe
51:49des Frères musulmans, il n'a plus besoin
51:51d'eux ? Et ça s'est répandu
51:53et le grand drame, il est là.
51:55C'est un peu comme les espèces
51:57dans la nature, qui sont des espèces
51:59importées et qui se multiplient.
52:01On ne sait pas comment les freiner.
52:03Je crois qu'il n'est jamais trop tard.
52:05Je pense simplement... En tout cas, moi, c'est ce que
52:07j'ai compris depuis 25 ans que j'enquête sur ces réseaux.
52:09Notre principale faiblesse,
52:11je parle de la faiblesse des démocraties,
52:13ça a été de ne pas assumer nos valeurs.
52:15Ça a été de ne pas assumer notre histoire
52:17et notre culture. Je le dis pour
52:19vos téléspectateurs qui ne le savent pas. Je suis d'origine iranienne,
52:21mais je me considère français et héritier
52:23d'une histoire française,
52:25pas iranienne. Et donc, il faut
52:27absolument former, ça commence à l'école,
52:29il faut former nos enfants
52:31à assumer complètement leur
52:33héritage. Moi, je parle des racines judéo-chrétiennes
52:35de la France, sans aucun complexe.
52:37Il ne faut pas laisser de champ.
52:39Il ne faut pas laisser la moindre
52:41ouverture aux Frères musulmans,
52:43à leurs artifices, que ce soit le voile,
52:45par exemple, ou la bagarre. Il faut
52:47lutter pied à pied, philosophiquement,
52:49politiquement et intellectuellement.
52:51– Merci beaucoup Emmanuel Arad,
52:53Jervis Joulet, vous demandez pourquoi c'était
52:55important et nécessaire de déclassifier
52:57le rapport, mais on n'a pas le temps, parce que
52:59vous parlez beaucoup, et puis,
53:01on a envie de vous entendre encore plus longtemps.
53:03Vous reviendrez, j'espère, sur ce plateau
53:05pour nous en dire plus, c'était
53:07très, très, très éclairant.
53:09Alors, on va aller justement dans le
53:11prolongement, presque, de ce qu'on vient
53:13d'entendre, parce qu'au Royaume-Uni,
53:15très intéressant,
53:17on va regarder la photo,
53:19puisque le Royaume-Uni vient
53:21d'élire, dans la ville de Rotterdam,
53:23une mer voilée,
53:25il s'agit de Rukushana Ismail,
53:27je ne sais pas si je prononce bien, l'image est
53:29forte, verrons-nous cela
53:31en France, demain,
53:33ou après-demain, la mer
53:35d'une de nos villes, comme ça.
53:37– Alors, cette image est importante
53:39parce qu'on voit véritablement
53:41ce qu'est la conquête
53:43islamiste d'un pays.
53:45On s'empare
53:47des symboles de ce pays,
53:49la passion des Britanniques
53:51pour la tiraille protocolaire,
53:53mais on y rajoute le voile de la
53:55conquête.
53:57Alors, de quoi parlons-nous ici?
53:59C'est à Rotterdam, c'est au Royaume-Uni,
54:01je note que ce n'est pas le même système électoral
54:03qu'en France, donc ce n'est pas une mer qui est élue par la population,
54:05c'est une série de conseils municipaux,
54:07et elle est élue mer pour l'année 2025-2026.
54:09Donc, c'est une fonction
54:11protocolaire, mais par ailleurs, c'est une fonction
54:13symboliquement importante.
54:15Elle-même dit, c'est très important que je sois
54:17devenue mère parce que je représente aujourd'hui
54:19un symbole d'inclusion et d'ouverture.
54:21Je dis aux autres jeunes femmes,
54:23notamment d'origine pakistanaise,
54:25donc elle est née en Grande-Bretagne, je ne me trompe pas, mais elle est d'origine pakistanaise,
54:27vous pouvez arriver aux plus hautes
54:29fonctions sans jamais vous renier
54:31et en forçant, finalement, traduisons,
54:33la société d'accueil à accepter
54:35vos valeurs et votre manière
54:37de fonctionner.
54:39Alors, au-delà de l'étonnement, de la surprise,
54:41peut-être de la colère qu'on pourrait avoir en voyant cette photo,
54:43il faut surtout y voir le laboratoire
54:45de ce que j'appellerais ici de l'islamisme
54:47municipal. On parle de
54:49l'implantation des frères musulmans, l'implantation
54:51de l'islamisme sur le plan politique, mais on doit
54:53comprendre, notamment en Grande-Bretagne, mais aussi
54:55en Belgique aujourd'hui et peut-être demain en France,
54:57que l'islamisme a compris que pour s'implanter
54:59à l'échelle nationale, il provoquera
55:01inévitablement des réactions
55:03très vives, presque
55:05un sentiment de rejet légitime devant une
55:07idéologie conquérante. Mais quand vous êtes
55:09dans les municipalités, des villes
55:11ou des quartiers où le basculement
55:13démographique a déjà eu lieu,
55:15où le basculement démographique s'est accompli,
55:17eh bien, vous vous retrouvez devant une population
55:19qui est souvent, si ce n'est pas majoritairement
55:21musulmane, a tout le moins
55:23une proportion très forte,
55:25puis ajoutez à ça, en Grande-Bretagne, c'est important, plus
55:27de coefficients ethniques. C'est-à-dire, en Grande-Bretagne,
55:29c'est un pays qui valorise les identités
55:31ethniques sous le signe du multiculturalisme,
55:33où vous avez, donc appelons ça l'identité pakistanaise
55:35plus islam,
55:37plus islamisme.
55:39Là, vous avez un cocktail
55:41assez singulier. Donc,
55:43les villes sont appelées, dans l'esprit
55:45des islamistes, à tomber une
55:47après l'autre. Il ne s'agit
55:49pas de gagner tout d'un coup. Il s'agit
55:51de s'emparer, en fait, d'une ville
55:53à la fois. Alors, ce qui est intéressant,
55:55enfin, de leur point de vue, c'est que la conquête
55:57d'une ville, parce que c'est une conquête,
55:59eh bien, ça passe souvent, pas
56:01toujours, sous le radar national.
56:03On s'inquiète moins des listes
56:05de l'implantation, de l'infiltration
56:07islamiste politique au niveau municipal,
56:09quelquefois dans l'alliance avec des listes d'extrême-gauche,
56:11mais pas seulement, davantage qu'au niveau
56:13national. Donc, ça passe sous le radar, et quand
56:15finalement ça nous explose au visage,
56:17on est surpris, indigné,
56:19choqué, ou alors heureux.
56:21Mais c'est trop tard.
56:23La démographie, c'est le seul vrai trop-tard
56:25de l'histoire. C'est le propre de la démographie.
56:27C'est un mouvement de bascule
56:29irréversible. Or, ce qui est
56:31intéressant, à travers cela aussi,
56:33c'est que c'est à Rotterdam, une ville
56:35qui était marquée, notamment, vous savez, on a souvent parlé
56:37de la question des gangs pakistanais
56:39qui organisaient le viol systématique de jeunes
56:41blanches de classe ouvrière en Grande-Bretagne.
56:43Certains considèrent, je dis pas que c'est mon cas,
56:45certains considèrent que, finalement,
56:47on pourrait dire qu'il y a une conquête violente,
56:49atroce, celle de ces gangs,
56:51et certains, c'est pas mon cas, je le précise,
56:53disent aujourd'hui que c'est une conquête coquette, en quelque sorte.
56:55La conquête des symboles, la conquête
56:57des institutions, et de l'autre côté, une violence.
56:59Il ne s'agit pas de mettre les deux en lien,
57:01il s'agit de dire que certains britanniques font
57:03un lien, aujourd'hui, entre ces deux phénomènes.
57:05Alors, Mathieu, vous présentez
57:07souvent le Royaume-Uni comme un territoire
57:09conquis par l'islamisme.
57:11Est-ce que cette conquête est
57:13réversible?
57:15Réversible et réversible, on se le demande tout le temps.
57:17Alors, ce qui est certain, c'est que les frères musulmans,
57:19comme d'autres, ont une logique.
57:21Et là, je dirais, tout n'est pas planifié dans l'histoire.
57:23Il faut pas réduire
57:25le cours de l'histoire à l'action de je ne sais quel
57:27cénacle de méchants bonshommes qui planifierait tout.
57:29Il n'en demeure pas moins que l'action
57:31humaine pèse dans l'histoire.
57:33Et ce qu'on devrait faire, je crois, si on avait la conscience
57:35de l'histoire, de l'échelle de l'histoire,
57:37c'est de faire une carte, aujourd'hui, de la conquête
57:39islamiste en Europe. Simplement voir
57:41là où la démographie a basculé.
57:43Là où cette démographie qui a basculé a
57:45entraîné des effets politiques.
57:47Qu'est-ce que j'entends par basculement?
57:49À quel endroit le voile est-il devenu la norme?
57:51À quel endroit, par exemple,
57:53les mœurs de l'islam se sont-elles
57:55substituées aux mœurs occidentales
57:57plus largement? Il faudrait une carte
57:59de la contre-colonisation, en quelque sorte,
58:01et on se dira, soit dit en passant, que c'est vrai
58:03de pays qui ont colonisé, la Grande-Bretagne,
58:05la France, la Belgique, mais aussi des pays
58:07qui, comme la Suède, n'ont pas de très grande histoire
58:09colonisatrice, sauf peut-être contre les Norvégiens.
58:11Donc, à l'échelle de l'histoire,
58:13on doit se dire que c'est finalement le Sud qui remonte
58:15vers le Nord de manière indistincte,
58:17indiscriminée, et que le Sud déploie,
58:19je l'ai dit, sous une logique, certains diraient,
58:21de conquête. Donc, est-ce que
58:23c'est irréversible? Vous le demandez.
58:25On n'en sait jamais rien. À l'échelle de l'histoire,
58:27tout est possible, probablement, mais si nous sommes
58:29en droit d'être pessimistes sur un sujet,
58:31je dirais, quant à moi, que le Royaume-Uni
58:33est perdu. Je dirais, quant à moi,
58:35que la Belgique est perdue.
58:37Je dirais, quant à moi, que la Suède,
58:39demain, ou une bonne partie de la Suède est déjà
58:41perdue. Je dirais que le reste de l'Europe
58:43devrait voir en ces territoires déjà
58:45conquis un signal d'alarme
58:47si on ne veut pas basculer dans un monde où,
58:49demain, ou après-demain, ou après-après-demain,
58:51je ne sais quel maire, je ne sais quel ministre se présenterait
58:53voilé à l'Assemblée nationale ou ailleurs,
58:55mais peut-être, on doit se dire que leur destin
58:57pourrait être le nôtre. On doit se le dire
58:59pour qu'il ne le devienne pas, si telle est notre inquiétude.
59:01– Merci beaucoup,
59:03mon cher Mathieu.
59:05Merci à tous. Excellente vidéo-programme.
59:07Pascal Praud, l'heure des produits.

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