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  • 26/05/2025
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 26 mai 2025.

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Transcription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:07Les députés débattent aujourd'hui, faut-il autoriser à nouveau certains pesticides dans l'agriculture française ?
00:14Est-ce qu'on doit supprimer des contrôles, des procédures administratives pour nos agriculteurs ?
00:18C'est vrai qu'ils sont lourds. Marina nous a laissé un message tout à l'heure et nous l'avons rappelé au 3210. Marina, bonjour.
00:24Oui, bonjour.
00:25Vous êtes agricultrice dans quel coin, Marina ?
00:28En Auvergne.
00:29Qu'est-ce que vous avez envie de dire sur ce débat en particulier, sur les pesticides ?
00:35Je pense qu'on manque d'informations, les consommateurs manquent beaucoup d'informations et c'est pour ça qu'ils perdent la confiance dans le monde agricole.
00:46Et que si c'était beaucoup plus expliqué, ils comprendraient simplement que c'est peut-être nécessaire d'utiliser les pesticides comme les autres pays européens.
00:55Oui, vous trouvez qu'on a tendance à faire passer les agriculteurs pour des chimistes dangereux qui utilisent des pesticides n'importe comment. C'est ça qui vous agace, Marina ?
01:05Oui, c'est ça. Alors que les autres pays le font. Mais attention, il faut de la transparence et il faut bien expliquer aux consommateurs qu'on n'achète pas ce qu'on veut, comme on veut et on n'y met pas dans la terre comme on veut.
01:21Restez avec nous Marina, nous prendrons Pierre également qui nous appelle de Mayenne, agriculteur. Il est 13h01, je me tourne vers Céline Landreau, c'est le rappel des titres.
01:29C'étaient ces derniers mots à la barre. L'ex-chirurgien Joël Lesquarneck ne désire aucune mensuétude.
01:35Au dernier jour des débats après plus de trois mois de procès devant la cour criminelle du Morbihan, l'ancien chirurgien y est jugé pour viol et agression sexuelle sur 299 victimes.
01:45L'avocat général a requis 20 ans de réclusion criminelle.
01:49La cour des comptes avertit que la sécurité sociale risque une crise de liquidité à partir de 2027, dans deux ans donc déjà.
01:57Elle estime que la trajectoire des comptes sociaux est hors de contrôle.
02:01Un constat au moment où les taxis se mobilisent aujourd'hui encore contre la future convention de l'assurance maladie qui vise à revoir la tarification du transport sanitaire.
02:09Un changement justement pour faire des économies.
02:13On part Porte d'Auteuil maintenant pour les premiers tours à Roland-Garros.
02:18Un point sur les rencontres en cours Isabelle Langer.
02:202-7-1 en faveur d'Hugo que Blanchet face à l'autre Hugo.
02:24Gaston sur le cours numéro 7 et sur le cours numéro 9.
02:27Un 7 partout entre Arthur Cazaux le français et le Chilien Tabilo.
02:31Ça déroule pour le tenant du titre Alcaraz face à l'Italien Seppieri.
02:344 jeux à 1 pour l'Espagnol.
02:36Et sur le cours Philippe Chatrier, Zviatek la Polonaise tenant du titre a remporté la première manche 6-3
02:41mais elle est menée 2-0 par la Slovaque Sramkova dans le deuxième set.
02:45Merci beaucoup Isabelle Langer.
02:46Cet après-midi à Roland-Garros, l'entrée en liste de Richard Gasquet pour son dernier tournoi du grand chelem parisien.
02:52Il sera opposé au jeune français Terence Atman.
02:55Atman favori sur Winamax.
02:57Sa cote est à 1,56 contre 2,40 pour Richard Gasquet.
03:01En clair si vous misez 10 euros pour Gasquet vous pourriez empocher 24 euros en cas de victoire.
03:07Richard Gasquet qui pourra compter lui sur le soutien du public du Chatrier.
03:12La météo Anthony Kacmarek pour cet après-midi.
03:16Avec, on l'a dit, beaucoup de nuages.
03:18Oui, il y avait des éclaircies ce matin.
03:20Les nuages reprennent maintenant l'avantage sur presque tout le pays.
03:23Il y aura encore des éclaircies mais elles seront plus timides, plus fugaces.
03:26Quelques averses même sur la Bretagne, la Normandie et les Hauts de France
03:30tout comme sur certains reliefs sur l'Est des Pyrénées, le Jura, les Alpes.
03:34Un orage possible sur les Alpes du Sud.
03:36Et puis c'est dans le Sud-Est, entre le sud du Massif Central, l'Anc de Crousillon,
03:40la Vallée du Rhône, la Provence, la Côte d'Azur et la Corse
03:42que vous aurez là vraiment beaucoup de soleil cet après-midi
03:45et les températures les plus élevées grâce au vent.
03:48Mistral, Tramontane jusqu'à 50 km à l'heure en rafale.
03:5128 à Montpellier, 27 à Marseille et à Nîmes.
03:5425 à Perpignan et à Jexio.
03:56Mais ailleurs on est en dessous des normales de saison.
03:5822 à Bordeaux et à Toulouse.
04:0021 à Strasbourg et Clermont-Ferrand.
04:0219 à Paris, à Caen et à Orléans.
04:0418 à Lille et 17 degrés à Brest et à Rouen.
04:07Merci beaucoup Anthony Kacmarek.
04:09Les auditeurs ont la parole.
04:11Eric Brumet, Céline Landreau sur RTL.
04:14Marina, agricultrice, vous êtes dans quel coin de France Marina d'ailleurs ?
04:18Moi je suis dans le Puy-de-Dôme.
04:20Dans le Puy-de-Dôme.
04:21C'est vrai qu'un français qui nous écoute, qui n'est pas agriculteur,
04:25vous lui dites tu préfères manger des tomates, des carottes ou que sais-je, du pain
04:32qui est issu d'une agriculture qui n'utilise pas de pesticides ou qui en utilise ?
04:39Il va dire moi je préfère sans pesticides Marina.
04:43Oui tout à fait, moi la première.
04:45Seulement après il faut bien savoir que tout ce qu'on importe, on ne sait pas comment c'est produit
04:51alors que ce qui est produit en France est tracé.
04:55Donc ça il faut bien l'expliquer aux consommateurs.
04:59De même que si vous mettez des pesticides, vous n'allez pas demain en tant qu'agriculteur
05:04aller dans une centrale, acheter les pesticides et revenir avec ce que vous voulez.
05:10Ce n'est pas comme ça que ça marche.
05:12Il y a une réglementation, il faut faire une formation très encadrée,
05:17vous avez ce qu'on appelle un certifito et ensuite vous avez des techniciens et tout ça
05:22quand vous faites des cultures et c'est eux qui vous conseillent.
05:26Ce sont des produits qui coûtent très très cher, donc vous n'allez pas en acheter au-delà
05:30et c'est calculé en fonction de votre production, de votre nombre d'hectares.
05:34Même maintenant il y a des tracteurs et tout ça qui ont des ordinateurs
05:37qui savent exactement ce qu'il faut mettre à tel endroit.
05:40Marina, pourquoi vous utilisez-vous des pesticides ?
05:44Moi je suis éleveuse, donc déjà moi non.
05:48Par contre je comprends très bien que si vous voulez produire, il faut quand même un minimum
05:54et sachant que ce sont des pesticides qui sont contrôlés,
05:59qui sont moins nocifs qu'il y a quelques années bien sûr puisque les composants ne sont pas les mêmes
06:04et qu'ils ont changé tous les niveaux des composants.
06:08Mais ensuite, comment vous dire ?
06:11Marina, est-ce qu'on ne pourrait pas vous opposer que si justement il n'y avait pas eu les lois successives
06:16pour pousser les agriculteurs et les industriels à changer les produits qu'ils utilisaient,
06:21on n'aurait pas une agriculture aussi vertueuse aujourd'hui dans notre pays ?
06:25Est-ce que ce n'est pas indispensable à un moment donné d'avoir une réglementation plus sévère pour trouver des solutions ?
06:31Alors oui, tout à fait. Il faut bien que ce soit encadré, que ce soit contrôlé.
06:36Mais il ne faut pas jeter la pierre comme c'est jeté tout de suite sur le monde agricole.
06:41Je ne comprends pas pourquoi on tolèrerait dans l'Union Européenne ce qu'on ne tolèrerait pas en France.
06:47Vous voyez, quand vous achetez de la farine, si vous regardez bien, en général elle vient de Pologne ou d'Allemagne.
06:53Quand vous achetez votre farine, s'il n'y a pas le logo français, ou quand vous achetez un produit qui est transformé en France,
06:59il y a plein de choses qui viennent d'ailleurs, vous ne savez même pas comment c'est fait.
07:03Oui, mais c'est vrai que dans un marché européen ouvert, c'est absurde d'avoir des règles de production
07:10qui sont spécifiques à un pays. Puisque quand on va dans un supermarché, dans une petite épicerie de quartier,
07:16n'importe où acheter ses produits, bien évidemment on a sur l'étalage 50 produits différents.
07:23Donc effectivement, le produit qui vient de Pologne par exemple, ou même d'Allemagne ou d'Italie,
07:29il est issu d'une agriculture qui utilise des pesticides.
07:34Permettez-moi de vous retourner la question, madame.
07:36Si vous avez un jardin, vous avez des limaces, vous allez acheter un produit, des petites graines pour qu'il n'y ait plus de limaces.
07:42De la même façon que s'il pleut, il y a beaucoup de gens qui ont des récupérateurs d'eau.
07:47Vous voyez ce que je veux dire ? Je ne vois pas pourquoi, ce qui est de la logique même,
07:52et des bonnes pratiques que tout le monde connaitrait dans son jardin à petite échelle,
07:56pourquoi un agriculteur qui produit pour la France, pour manger, attention, je n'ai pas dit d'empoisonner la planète.
08:03Non, mais j'allais vous dire de la même manière, les produits pour les particuliers, ils ont aussi beaucoup changé dans le jardin.
08:09On est d'accord, mais je veux dire, vous récupérez l'eau des toits de pluie dans votre jardin,
08:14et quand vous avez des limaces, vous mettez de l'anti-limace.
08:17Quand il y a des moustiques en ville, ils mettent bien des produits pour tuer les moustiques, on est d'accord.
08:22Est-ce que ce n'est pas nocif ?
08:23Mais le Roundup, ça reste le Roundup, Marina.
08:26Je suis bien d'accord.
08:27Vous produisez quoi Marina, vous d'ailleurs ? Parce que vous nous avez dit que je suis éleveuse.
08:31Moi je suis éleveuse en bovins.
08:33En bovins, d'accord.
08:35Combien de bêtes ?
08:37Moi j'ai une cinquantaine de mères, oui.
08:39Une cinquantaine de mères.
08:41Et c'est pareil, de la même façon, on dira, il ne faut pas mettre des antibiotiques aux bêtes et tout ça, c'est exactement pareil.
08:48Quand vous appelez le vétérinaire, déjà ce sont des produits qui coûtent très très cher, donc vous n'allez pas en acheter au-delà.
08:53Et quand vous appelez le vétérinaire, il vient, c'est lui qui diagnostique.
08:57Mais vous savez à peu près ce qu'est votre bête, parce que c'est votre métier ou vous ne le faites pas sinon.
09:01Le vétérinaire, il vous donne une ordonnance.
09:05Et vous devez la garder pendant cinq ans, s'il y a un contrôle et tout ça.
09:09Vous devez marquer sur un cahier quel animal a été fait.
09:12Si vous devez l'envoyer à l'abattoir et tout ça, vous n'avez pas le droit.
09:15Vous voyez, c'est très très réglementé, ce n'est pas du tout ce qu'on entend.
09:19Et ensuite, vous n'avez que la quantité qu'il faut.
09:22Vous ne pouvez pas avoir un stock pour trois ans d'avance.
09:26Ce qui était le cas peut-être autrefois, où on pouvait un peu librement mettre son pesticide à peu près où on voulait.
09:32C'est-à-dire que maintenant, vous dites que c'est contingenté.
09:34Avant, il n'y avait peut-être pas tous les moyens qu'il y a aujourd'hui pour bien connaître tous les ordinateurs et tout.
09:40Il n'y avait peut-être pas tout à fait pareil.
09:42Mais on parle d'une autre époque aussi, où c'était aussi après la guerre et tout,
09:47qu'il fallait absolument que les gens qui avaient commis la famine, ils y aient mangé.
09:51Oui, l'urgence c'était de produire et de produire en masse pour nourrir l'Europe évidemment.
09:55Bien sûr qu'il faut apprendre des erreurs du passé, mais je suis tout à fait d'accord.
09:58Et je suis aussi pour qu'il y ait des contrôles sur la qualité et tout ça, quand on fait des labels et tout ça.
10:05Mais c'est aussi ce qui pousse parfois le consommateur à acheter français plutôt qu'un produit d'un autre pays d'Europe,
10:10parce qu'il sait qu'il y a tous ces contrôles qui sont réalisés dans notre pays.
10:13On va peut-être faire tourner la parole. Merci Marina, restez avec nous si vous avez le temps.
10:17On va accueillir Pierre peut-être.
10:18Oui, bonjour Pierre.
10:19Oui, bonjour.
10:20Où êtes-vous mon cher Pierre ?
10:22Je vous appelle de la Mayenne.
10:24Mayenne, la Mayenne. Un beau poumon vert de l'ouest de la France.
10:30Voilà, un vert sec en ce moment.
10:32Un vert sec, oui, sécheresse.
10:34Voilà.
10:35Vous êtes agriculteur, vous faites quoi ? Dans quel domaine ?
10:37Je fais comme ma collègue, je suis éleveur de bovins, mais en plus j'ai une partie céréale.
10:41Vous avez une partie céréale. Alors ça c'est le gros débat sur les céréales, les pesticides.
10:47Oui, ça me fait un petit peu rigoler quand j'entends des gens d'abord qui n'y connaissent pas grand chose
10:54se mêler de choses qui sont quand même très complexes, assez scientifiques,
10:57dont je n'ai pas tous les tenants et les aboutissants non plus à ma petite échelle,
11:00il faut quand même bien le reconnaître.
11:01Mais on va juger l'agriculteur comme a dit ma collègue parce qu'il utilise des pesticides
11:07alors qu'on sait que c'est vital pour arriver à produire quelque chose de propre et tout ça.
11:11On le fait de façon très encadrée, c'est ce qu'elle vous a dit.
11:13On a un permis de traiter entre guillemets, ça se repasse tous les 5 ans,
11:18nos pulvérisateurs sont vérifiés tous les 3 ans, on a des logiciels informatiques,
11:23on doit tout enregistrer, ça doit être contrôlable pendant 5 ou 10 ans, je ne sais même plus.
11:28Enfin, ça ne rigole pas. Et comme m'a dit ma collègue, on n'en achète pas pour le plaisir, ça coûte une fortune.
11:34On essaye au maximum de réduire les doses parce qu'on sait bien que si on veut pouvoir bénéficier de la chimie longtemps,
11:41il ne faut pas abuser parce que si on en retrouve trop dans l'eau, les molécules vont être supprimées.
11:46Et il y a des molécules qui sont supprimées tous les ans et ça nous pose d'énormes problèmes
11:50parce qu'il y a des molécules qui agissent par exemple sur certaines mauvaises herbes mais pas sur d'autres,
11:54c'est très compliqué tout ça. Et nous, quand on a plus ces molécules-là, on se retrouve dans une impasse.
12:00Revenons peut-être à cette loi Duplon qui nous occupe aujourd'hui, qui déchire d'ailleurs, on l'a vu, la profession,
12:07soutenue par la FNSEL et les jeunes agriculteurs, décriée à l'inverse par la Confédération Paysanne.
12:12Pour vous, elle est bienvenue ou pas cette proposition de loi ?
12:16Elle est indispensable mais malheureusement, j'ai peur que la loi Du... C'est pas le jeu de mots.
12:22On n'a pas compris, il y a eu un petit bug.
12:24Je dis la loi Duplon, elle est la bienvenue mais j'ai peur qu'elle ait Duplon dans l'aile.
12:30Parce que le problème, c'est que s'ils veulent assouplir les règles pour l'accès aux pesticides,
12:35pour qu'on soit mis à une concurrence égale avec nos concurrents européens, ça me paraît tout à fait une bonne chose.
12:41Par contre, l'autre deuxième volet qui sont les amendements sur l'eau, qui sont détenus par la LFI, les écologistes,
12:47ça nous inquiète énormément parce que sans eau, il n'y a pas d'agriculture.
12:50Notre problème, c'est le trop-plein d'eau ou le manque d'eau.
12:54Et nous, notre boulot, c'est de le gérer.
12:56Et si on supprime l'irrigation dans certaines régions, il faut admettre que le sud de la Loire jusqu'à Marseille, c'est fond.
13:03L'agriculture, si c'est terminé, elle est morte.
13:05Personne n'appelle à supprimer l'irrigation, Pierre ?
13:08Ah bah si ! Bah si, justement, dans les amendements, c'est ça que vous vérifiez.
13:12C'est qu'il y a un très bon article d'une dame qui s'appelle Emmanuelle Duclos, qui travaille au journal L'Opinion,
13:18qui a fait un article là-dessus, et elle va vous expliquer tout ça.
13:21C'est très très grave pour l'agriculture, surtout plus au sud.
13:24Vous voyez, nous, on souffre de la sécheresse actuellement, et on a eu un excès d'eau énorme cet hiver.
13:29On n'en a pas pu en capter un litre, parce qu'on n'a pas le droit de la stocker.
13:33Pour faire des démarches comme ça, c'est très très compliqué.
13:35On ne demande pas à pomper dans le sous-sol de l'eau, on demande à récupérer l'excès.
13:40En hiver, ce serait bien, parce que ça peut limiter les inondations.
13:44Et l'été, on l'aura quand on en aura besoin.
13:46Il va falloir qu'on s'adapte aux changements climatiques, qui vont être des épisodes plus courts et plus violents.
13:50C'est ça que je veux dire aux gens.
13:52Pierre, restez avec nous.
13:53Mesdames, Messieurs, si nous donnons la parole aujourd'hui aux agriculteurs et aussi aux consommateurs,
13:57vous nous appelez au 3210, c'est parce qu'en ce moment même, dès cet après-midi,
14:01les parlementaires vont débattre de cette nouvelle loi à l'autorisation de certains pesticides,
14:06l'imitation des contrôles, bref, on vous attend au 3210.
14:1713h14, les auditeurs ont la parole avec Éric Brunet et Céline Landreau.
14:24Nous avons en France des gens qui, tous les jours, contrôlent le budget qu'ils vont pouvoir mettre dans la nourriture,
14:29qui ont besoin d'hypermarchés, qui n'ont pas le temps d'aller au marché du village,
14:32aller trouver l'artisan agriculteur qui vend ses 10 fromages et ses 25 carottes.
14:36Mais tant qu'on n'a pas la solution pour nourrir la grande majorité de notre pays
14:39et qu'ils n'ont pas les moyens de se payer une agriculture, parfois un peu trop de babacool,
14:43eh bien écoutez, il faut trouver des solutions.
14:45Cette approche qui consiste à dire que ça va être la fin des paysans et des paysannes,
14:49mais qui n'a pas de solution viable à proposer pour des dizaines de millions de personnes
14:54qui malheureusement font un désir de réalité.
14:58Intéressant ce message, très intéressant ce message.
15:00On va saluer, c'est Thierry qui nous a laissé ce message et on va accueillir Mathieu.
15:06Mon cher Mathieu, bonjour.
15:07Bonjour Mathieu.
15:08Bonjour Éric, bonjour Céline.
15:10Vous êtes agriculteur ?
15:11Je suis agriculteur dans l'Aisne, près de Château-Thierry.
15:13Dans l'Aisne, près de Château-Thierry.
15:15Qu'est-ce que vous faites comme production Mathieu ?
15:18Moi je produis des grandes cultures, blé, pétrave, colza, lin.
15:22Pétrave on va voir si on peut continuer, c'est pas garanti,
15:25parce qu'on a toute une campagne de désinformation contre nous.
15:28Pour contextualiser aussi, j'ai aussi des responsabilités syndicales
15:32et je vois quand même une petite relationnette d'alarme
15:34parce que là ça fait des années qu'on dit qu'on perd en compétitivité,
15:39qu'on nous rajoute des normes.
15:41On veut juste être traités comme l'autre agriculteur européen
15:44qui a des surfaces beaucoup plus grandes que nous habituellement
15:46donc qui arrivent à être plus compétitifs à la base
15:48et en plus nous on nous rajoute des normes supplémentaires
15:51ce qui font qu'on accroît encore nos coûts de production
15:53et au bout du bout on est plus rentable.
15:55Et là aujourd'hui avec le changement climatique que je ne dis pas,
15:58aujourd'hui on est totalement conscient de ça.
16:00J'ai d'ailleurs fait un bilan carbone sur mon exploitation
16:02pour vous dire qu'on n'est pas non plus des fous furieux
16:05et qu'on a quand même une certaine réflexion quand même sur ces sujets-là
16:08sur les sujets écologiques mais aussi les sujets de souveraineté alimentaire.
16:11Je serais pour vous dire qu'on a aussi des éleveurs
16:13qui souffrent beaucoup aujourd'hui avec la fièvre catarologique.
16:16Bref, toutes les filières sont dans le rouge
16:18et là on est en train de se désarmer totalement au niveau alimentaire.
16:21Donnez-nous des exemples.
16:23Parce que je dois dire, moi je ne suis pas agriculteur.
16:26Céline non plus, bien qu'elle vienne directement du monde agricole.
16:29Vos parents étaient souvent dans l'agriculture.
16:33Quand vous dites la concurrence avec les producteurs européens,
16:40donnez-nous des exemples.
16:42Cette distorsion de concurrence.
16:44Je n'ai pas envie de parler que de CITO
16:46parce qu'il y a aussi plein d'autres choses dans la loi
16:48mais en fait comme on est sur une stratégie de la désinformation
16:50et une guériade des arguments,
16:52on s'arrête juste à cette catégorie,
16:54à la cyprise en fait.
16:56C'est juste une catégorie des néonicotinoïdes.
16:58Mais très simple aujourd'hui,
17:00les produits compétitifs aujourd'hui en betterave
17:02et aujourd'hui si vous allez faire vos courses
17:04dans le magasin au coin de la rue,
17:06vous allez vous rendre compte qu'il y a encore quelques marques nationales
17:08comme Savoy Sucre,
17:10comme Béguinset, comme Cristal.
17:12Vous avez encore des marques avec du sucre français.
17:14Mais par contre, regardez tous les premiers prix aujourd'hui.
17:17Tout vient des Pays-Bas et tout vient d'Allemagne.
17:20Pourquoi ? Parce qu'ils sont moins chers.
17:22Donc dites-vous que vous, en tant que citoyen,
17:24vous pouvez encore aller acheter parfois des marques nationales
17:26qui en ont avec du sucre français.
17:28Mais aujourd'hui, les premiers prix,
17:30les gens qui poussent l'orchidique ont plus de sous.
17:32Ils prennent le premier prix et là, ça va être de l'allemand
17:34qui met des néonicotinoïdes.
17:36Et l'industriel, c'est pareil.
17:38On ne va pas vous mettre sur le gâteau, le quatre-quarts
17:40que vous allez acheter au supermarché.
17:42On ne va pas vous dire, attention, provenance sucre
17:44venant d'Allemagne, utilisant des néonicotinoïdes.
17:46Tous ces gros volumes-là, aujourd'hui,
17:48ils sont perdus par la France et sont gagnés par nos concurrents.
17:50Donc en fait, le mieux est l'ennemi du bien
17:52et on est en train de se tirer une balle d'en pied.
17:54Mathieu, je joue la contradiction.
17:56Est-ce que, pour autant,
17:58il faut qu'on les accepte chez nous
18:00ou plutôt qu'au niveau européen,
18:02on essaie de les faire interdire aussi ailleurs
18:04si vraiment c'est mauvais pour la santé ?
18:06Très simplement, déjà, pour recontextualiser,
18:08ce n'est pas open bar sur les produits phytosanitaires
18:10qui, soit dit en passant, s'appelaient pesticides.
18:12Pesticides qui veut bien dire tuer la peste.
18:14Parce qu'à l'époque, il y a 100 ans,
18:16on mourait aussi avec
18:18de l'alimentation qui était impropre.
18:20Il faut aussi remettre ça dans le contexte historique
18:22et la sortie de la Seconde Guerre mondiale
18:24où, globalement, tout le monde était malnutri.
18:26Il faut aussi voir ça avec un côté historique.
18:28Après, excusez-moi,
18:30j'ai perdu votre question.
18:32Vous disiez, voilà,
18:34le consommateur, quand il se balade dans les rayons,
18:36il va prendre le sucre le moins cher
18:38et peut-être acheter du sucre qui vient du pays voisin
18:40avec ces néonicotinoïdes qu'on nous interdit à nous.
18:42Mais si vraiment c'est mauvais pour la santé,
18:44est-ce qu'il ne faut pas chercher à les interdire
18:46partout en Europe plutôt que de les réintroduire chez nous ?
18:48Moi, ça me va,
18:50mais on n'y arrivera jamais.
18:52Je pense qu'on est en transition.
18:54L'agriculture doit faire des transitions.
18:56Aujourd'hui, cette loi parle de plein d'autres choses.
18:58Elle parle aussi de la qualité des élevages, bref.
19:00Mais en tout cas, c'est pas open bar sur les phytos,
19:02aujourd'hui, la loi.
19:04On veut juste dire qu'il y a quelques filières
19:06qui sont en train de mourir
19:08et comme nos filières sont interdépendantes
19:10les unes des autres, il faut les maintenir
19:12sinon ça sera pire.
19:14Donc là, c'est juste une dérogation de trois ans.
19:16J'entends qu'on doit faire des progrès
19:18et on a cette conscience,
19:20on est juste dans un cadre dérogatoire
19:22pour une molécule qui est la moins dangereuse
19:24de toutes ces catégories-là
19:26et on est totalement pris en désinformation.
19:28Donc une dérogation pour trois ans,
19:30le temps de trouver des solutions,
19:32la science, elle recherche depuis 2016,
19:34depuis que c'est interdit,
19:36mais on va plus vite que la musique.
19:38Je fais ça en parallèle avec l'automobile aujourd'hui.
19:40Il y a les grands patrons de Stellantis
19:42et de Fiat qu'on parlait l'autre jour
19:44en disant que l'automobile européenne
19:46était en train de mourir
19:48parce qu'on ne laisse pas de temps
19:50pour les transitions, les écologistes
19:52vont aller trop vite et résultat, on se plante.
19:54Aujourd'hui, on va importer des voitures
19:56qui viennent de Chine, qui vont polluer davantage
19:58et on va tuer notre filière. Il faut faire attention.
20:00Mathieu, restez avec nous
20:02parce que ce que vous dites
20:04est passionnant. Dominique, j'aimerais faire réagir.
20:06Dominique qui est avec nous,
20:08mon cher Dominique, bonjour.
20:10On vous écoute.
20:12Alors voilà,
20:14c'est un sujet extrêmement important
20:16Nourrir les gens, c'est extrêmement important.
20:18Mais savez-vous que...
20:20Attendez une seconde, madame.
20:22Je viens.
20:24Savez-vous que...
20:26Attendez, je suis en train de parler au téléphone.
20:28Savez-vous que...
20:30En cultivant bio,
20:32on peut nourrir la planète.
20:34Et donc,
20:36le souci que moi j'ai avec ça, c'est que moi,
20:38dans les années 60,
20:40la campagne bruissée
20:42de bruit d'insectes, d'oiseaux,
20:44aller aujourd'hui à travers les champs,
20:46à travers les campagnes, il n'y a plus aucun bruit.
20:48Il n'y a plus d'oiseaux.
20:50Il n'y a plus de...
20:52Parce qu'à l'époque-là, chaque insecte
20:54ravageur avait son prédateur.
20:56Un oiseau, un autre insecte.
20:58Aujourd'hui,
21:00comment se fait-il que dans les grosses surfaces,
21:02on trouve de la farine bio ?
21:04On pourrait nourrir la planète rien qu'avec du bio.
21:08Zéro pesticide.
21:10Les nappes phréatiques sont toutes polluées en France.
21:12Toutes les nappes phréatiques sont polluées.
21:14Vous vous rendez compte ? Je suis malade.
21:16J'ai peur de boire l'eau du robinet.
21:18J'en bois quand même.
21:20Je m'en fous.
21:24Dominique, je ne suis pas sûre que les consommateurs
21:26soient tous prêts à payer
21:28le prix du bio pour
21:30rémunérer à leur juste valeur les éleveurs.
21:34La production de bio se casse la figure en France,
21:36il me semble-t-il.
21:38Malheureusement.
21:40Si tous les agriculteurs en France
21:42produisaient bio,
21:44les prix reviendraient
21:46à des prix raisonnables.
21:48Sauf qu'on ne vit pas en vase clos.
21:52On aurait peut-être des produits français très chers
21:54mais aussi des importations...
21:56Vous auriez dans les lidères
21:58des supermarchés tous les produits
22:00qui viennent des Pays-Bas,
22:02d'Allemagne, d'Espagne,
22:04d'Italie, qui seraient peu chers
22:06et une agriculture française qui serait très onéreuse
22:08et qui serait un luxe.
22:10Vous venez exactement sur mon terrain.
22:12Je suis profondément
22:14européen et fédéraliste.
22:16Il suffit de créer une Europe fédérale
22:18pour que tout se démocratise
22:20sur le sol européen.
22:22Si on avait une souveraineté européenne,
22:24on pourrait produire
22:26et exporter
22:30à prix défiant
22:32toute concurrence
22:34à ce pauvre Trump.
22:36Vous voyez, moi,
22:38perso,
22:40la vision que j'ai
22:42de tout ça est très pessimiste.
22:44Je ne sais pas, vous savez...
22:46Attendez Dominique,
22:48restez avec nous parce que c'est très intéressant.
22:50Je voudrais vous opposer dans un instant François
22:52qui n'est pas d'accord avec vous,
22:54qui pense qu'on a besoin de cette loi.
22:56Mais restez avec nous mon cher Dominique.
22:58Il est 13h26 sur RTL. Jean-Alphonse Richard
23:00vient d'entrer dans le studio pour nous parler
23:02du programme de l'or du crime à 14h sur RTL.
23:04Bonjour Eric et bonjour Céline.
23:06Aujourd'hui, l'affaire Cattel-Berrehoek,
23:08une étudiante en 19 ans,
23:10violée et tuée chez elle dans la maison familiale.
23:12C'était à Auvers-sur-Oise en 1995.
23:1430 ans
23:16pour que les parents connaissent
23:18enfin la vérité sur la mort de leur fille.
23:2030 ans, c'est le temps qui a été mis
23:22par l'ADN pour parler.
23:24A l'époque, le suspect vendait des lithographies.
23:26Il faisait du porte-à-porte.
23:28Cattel lui aurait tout simplement ouvert
23:30celle du pavillon.
23:32Il s'appelle Cyril Elbaz.
23:34Il a aujourd'hui 51 ans. Il nie les faits.
23:36Il a été traduit devant une cour d'assises.
23:38La question qui se pose dans cette histoire
23:40qui n'est encore pas terminée.
23:42La justice ne s'est pas définitivement prononcée.
23:44L'ADN est-elle vraiment
23:46la reine des preuves ?
23:48C'est à suivre dans l'or du crime
23:50avec l'affaire Cattel-Berrehoek.
23:5230 ans pour la vérité.
23:5414h je vous attends. A tout à l'heure.
23:56A tout à l'heure Jean-Alphonse Richard. Merci.
23:58Dans un instant, nous serons avec Dominique,
24:00François, Mathieu.
24:02Faut-il à nouveau autoriser
24:04certains pesticides dans l'agriculture française ?
24:08Jusqu'à 14h.
24:10Eric Brunet et Céline Landreau
24:12vous donnent la parole sur RTL.
24:16Vivez Roland Garros
24:182025 sur RTL.
24:20Et comme chaque
24:22demi-heure pendant tout le
24:24tournoi, on part porte d'auteuil
24:26avec vous Isabelle Langer, faire un point sur les
24:28matchs en cours. Ce sont les matchs du
24:30premier tour. Exactement. La tenante
24:32du titre, Iga Zviatek, est en train de servir
24:34pour le gain du match face à la Slovaque
24:36Sramkova. Elle mène 6-3
24:385-3. Sur le court, Suzanne Langley
24:40ça déroule pour Carlos Alcaraz
24:42l'Espagnol face à l'Italien
24:44Seppieri, le tenant du titre et numéro 2 mondial
24:46a remporté la première manche 6
24:48jeux à 3. Et puis sur le court numéro
24:507, le duel franco-français entre Hugo
24:52Gaston et Hugo Blanchet, 2-7
24:54partout, 1 partout dans la cinquième manche.
24:56Et ça va un petit peu moins bien pour Arthur Cazot
24:58qui est mené 2-7-1 maintenant par
25:00le Chinien Tabilo. Merci
25:02beaucoup Isabelle, à tout à l'heure, oui, 14h.
25:06Céline Landreau et Éric Brunet
25:08Les auditeurs ont la parole sur
25:10RTL. Faut-il
25:12autoriser à nouveau certains percs de pesticides
25:14qui ont été interdits en France mais qui sont
25:16utilisés par la plupart de nos voisins européens
25:18même quasiment tous ? Ou pas ?
25:20On est avec François qui a fait le
25:2232-10. Bonjour François, où êtes-vous
25:24mon cher François, qui êtes-vous mon
25:26cher François ? Bonjour,
25:28je suis François Arnault, je suis céréalier
25:30dans le sud Vendée, tout près de chez Céline
25:32d'ailleurs. Ah, tout près de chez Céline.
25:34Eh bien bonjour voisin.
25:36Bonjour voisine.
25:38François, vous
25:40utilisez des pesticides, vous êtes
25:42favorable à l'idée qu'on puisse utiliser
25:44ceux qui ont été interdits jusqu'à
25:46présent en France, qu'on puisse les réutiliser ?
25:48Alors, oui, évidemment.
25:50Alors, il ne faut pas tout
25:52mélanger. On ne veut pas réintroduire
25:54tous les pesticides qui ont été interdits.
25:56Certains pesticides, notamment
25:58le fameux acétamipride
26:00qui concerne les betteraves et les noisettes,
26:02on n'en demande pas
26:04plus aujourd'hui, même si on en aurait
26:06besoin, mais on n'en demande pas plus. Ils ont été
26:08interdits, ils ont été interdits.
26:10La plupart ont été interdits déjà
26:12au niveau européen. Ce qu'on demande, c'est simplement
26:14les produits qui sont interdits
26:16au niveau français, uniquement
26:18qu'ils soient réautorisés. C'est ça qu'il y a dans la loi.
26:20Et donc,
26:22il ne faut pas tout mélanger.
26:24Il ne faut pas exagérer. Vous voulez être à la même enseigne
26:26que vos voisins européens ?
26:28Exactement. C'est le minimum qu'on puisse demander.
26:30Et c'est surtout aussi, c'est ce qu'il y a
26:32dans la loi, c'est que de dire stop à tout ça.
26:34C'est-à-dire que si
26:36à un moment donné, on ne marque pas un coup d'arrêt
26:38à cette stratégie franco-française
26:40de toujours sur
26:42transposer,
26:44eh bien, ça va continuer. Donc là, c'est stop.
26:46Alors l'acétamipride, il est un peu emblématique
26:48dans tout ça, mais c'est surtout pour la suite
26:50qu'il faut repenser. Donc, il faut dire
26:52stop. On a envie de produire.
26:54Alors, quand vous dites, il y a beaucoup de choses qui ont été dites,
26:56c'est très intéressant,
26:58des choses vraies, mais il y a aussi, ce qu'il faut retenir,
27:00c'est que tous les gens, toutes les personnes,
27:02tous les agriculteurs qui sont pour aujourd'hui
27:04cette fameuse loi,
27:06entravent, la fameuse loi entrave,
27:08ça veut bien dire ce que ça veut dire,
27:10eh bien, c'est des gens qui ont envie de produire,
27:12tout simplement, et qui ont envie au quotidien
27:14de continuer à faire leur métier
27:16le mieux possible, comme on a toujours
27:18su s'adapter, pour produire,
27:20pour garder notre souveraineté alimentaire
27:22française, parce que l'enjeu, il est là.
27:24Le péril de
27:26si cette loi ne passe pas, c'est qu'on continue
27:28encore à interdire, à interdire, à interdire.
27:30Les pays d'à côté, ils rigolent,
27:32et je ne parle pas des pays au niveau mondial,
27:34bien sûr, qui rigolent encore plus.
27:36Donc, ça veut dire qu'à un moment donné, eh bien,
27:38on condamne notre agriculture française.
27:40Et tout ça, on le voit bien, c'est pour ça
27:42qu'on est remonté contre les écologistes et les filles,
27:44c'est que cette idéologie,
27:46on n'est plus du tout dans la science,
27:48on n'est plus du tout dans le
27:50pragmatisme ou dans le bon sens paysan,
27:52on est vraiment dans l'idéologie.
27:54Ce sont les mêmes personnes qui ont tué l'industrie,
27:56qui ont tué l'énergie, ça nous a menés dans le mur.
27:58Eh bien, nous, croyez-nous,
28:00les agriculteurs du terrain, on sait de quoi on parle.
28:02Si on tire la sonnette d'alarme,
28:04si on l'a tirée déjà depuis 18 mois,
28:06c'est parce qu'on est conscient
28:08qu'on va dans le mur, et le mur se rapproche
28:10très, très vite.
28:11Qu'est-ce qui vous inquiète le plus, François,
28:13parce qu'on a beaucoup parlé, c'est vrai,
28:15des néonicotinoïdes, mais ça concerne
28:17essentiellement les bétraviers,
28:19les producteurs de noisettes, cette dérogation
28:21qui est réclamée, vous, en Vendée,
28:23qu'est-ce qui vous inquiète le plus ?
28:25Nous, c'est par exemple le stockage de l'eau.
28:27On est bien avancé dans le stockage de l'eau,
28:29d'ailleurs, on est un modèle dans le sud Vendée,
28:31je pense que vous connaissez un peu la problématique,
28:33mais ce qui est dommage, c'est qu'à côté de ça,
28:35on pourrait encore en faire d'autres, évidemment,
28:37stockage de l'eau, parce qu'on a montré
28:39que ça fonctionnait, de stocker l'eau l'hiver,
28:41il fallait en excès, et d'utiliser
28:43en été. Les niveaux d'eau
28:45dans les cours d'eau
28:47du sud Vendée, que vous connaissez très bien,
28:49depuis la création des fameuses
28:51réserves de substitution, ont réaugmenté,
28:53parce qu'à un moment donné,
28:55on utilise moins d'eau dans le milieu
28:57l'été, parce qu'on l'a stockée l'hiver.
28:59Et puis les productions ont évolué,
29:01il y a aussi plus d'agriculture biologique
29:03qui a été faite, les surfaces de maïs
29:05ont diminué, et on a une certaine
29:07garantie derrière d'avoir des productions,
29:09d'autres productions qui sont développées,
29:11et qui, notamment, moi je suis en production de maïs
29:13semences, par exemple, ou de semences,
29:15ça permet de créer de la valeur ajoutée.
29:17J'emploie une centaine de jeunes
29:19l'été,
29:21qui sont dans la région de Fontenay-le-Comte,
29:23que vous connaissez, et bien, si
29:25on n'a plus de moyens de production
29:27sur ces productions de semences,
29:29c'est encore des emplois en main, c'est une filière
29:31d'excellence, la production de semences, qui va
29:33partir dans d'autres pays, tout simplement, alors
29:35qu'on sait faire, on a les outils,
29:37on a de la main d'oeuvre, et bien
29:39on se tire encore une fois une balle dans le pied.
29:41Et tout ça, encore une fois,
29:43c'est de l'idéologie, c'est pas du bon sens,
29:45on l'a complètement perdu,
29:47et c'est ça qui nous désespère, et je vous garantis
29:49que dans les campagnes aujourd'hui, les jeunes,
29:51y compris les jeunes,
29:53n'ont pas le moral, parce qu'ils disent
29:55qu'est-ce que j'ai le droit de faire, et surtout
29:57qu'est-ce que j'ai pas le droit de faire, donc ils se lèvent le matin,
29:59ils savent pas quoi, qu'est-ce qu'ils
30:01ont vraiment le droit de faire, c'est normé
30:03de partout, et puis c'est très compliqué
30:05au quotidien, alors qu'on a tout pour bien faire.
30:07Bien, merci beaucoup, François,
30:09agriculteur dans la Vendée,
30:11merci beaucoup à tous
30:13ceux qui nous ont appelés, depuis Dôme,
30:15beaucoup d'agriculteurs aujourd'hui,
30:17du département tout à l'heure de la Mayenne,
30:19merci, c'était
30:21un très très beau débat, et
30:23il va falloir suivre de très presse qui va se jouer
30:25à partir d'aujourd'hui, cet après-midi,
30:27au sein de l'Assemblée Nationale, sur ces sujets-là.
30:29Merci beaucoup, dans un instant,
30:31il faut que nous parlions de l'Alzheimer,
30:33parce qu'il y a du nouveau, à tout de suite.
30:35Contactez-nous gratuitement
30:37via l'appli RTL, ou au 3210.
30:3950 centimes la minute.
30:41Les auditeurs ont la parole.
30:43Eric Brunet et Céline Landreau, sur RTL.
30:45Céline Landreau, quand j'ai vu ce
30:47matin qu'il y avait du nouveau autour
30:49de la maladie d'Alzheimer, je me suis dit
30:51c'est formidable, une nouvelle thérapeutique,
30:53et c'est pas du tout
30:55sur le traitement qu'il y a du nouveau,
30:57mais c'est sur la détection, sur le diagnostic
30:59de la maladie d'Alzheimer.
31:01Cette maladie est désormais
31:03détectable par une simple
31:05prise de sang,
31:07en tout cas aux Etats-Unis.
31:09Cette prise de sang est autorisée
31:11désormais chez nos voisins
31:13outre-Atlantique. En fait,
31:15avec cette prise de sang, on cherche
31:17deux protéines, des protéines qu'on a tous dans le sang,
31:19mais si leur concentration est excessive,
31:21si elle s'accumule dans le corps,
31:23c'est un marqueur de la maladie
31:25d'Alzheimer.
31:27C'est une prise de sang qui peut intervenir
31:29dès les premiers symptômes
31:31pour déceler cette maladie neurodégénérative
31:33qui est souvent
31:35bien difficile à détecter
31:37par des tests cognitifs.
31:39Je vous propose qu'on accueille pour parler de ce sujet
31:41Isabelle. Isabelle, on l'a déjà eu au téléphone
31:43vendredi,
31:45les auditeurs fidèles s'en rappellent peut-être.
31:47Bonjour Isabelle.
31:49Vous nous avez appelée vendredi dernier
31:51alors qu'on parlait des pénuries
31:53de médicaments psychiatriques dans certaines pharmacies
31:55parce que vous, vous avez, je crois,
31:57un patch, si je me rappelle bien,
31:59pour prendre en charge votre maladie
32:01d'Alzheimer et vous expliquiez
32:03le commander un mois à l'avance
32:05avec votre pharmacien pour ne jamais être
32:07en rupture. Oui.
32:09On vous a rappelé donc aujourd'hui,
32:11en apprenant cette nouvelle dans la prise en charge
32:13de la maladie d'Alzheimer aux Etats-Unis,
32:15est-ce que vous, ça a été
32:17difficile de mettre
32:19un nom, de poser le diagnostic
32:21sur
32:23votre souffrance ?
32:25J'avais un AIT.
32:27A la suite de cet AIT, j'ai perdu les mots,
32:29j'ai perdu les choses comme ça.
32:31Donc, il a fallu
32:33trouver un neurologue.
32:35Ça a été compliqué mais après on l'a trouvé
32:37à l'hôpital
32:39et elle me suit depuis
32:41et avec les examens,
32:43les choses comme ça, ils ont trouvé.
32:45Ça a mis du temps ?
32:47Oui, ça a mis du temps.
32:49Je ne sais plus exactement parce que
32:51c'est un peu compliqué maintenant de
32:53de
32:55dire combien de temps.
32:57On perd un peu ses repères, on perd
32:59des trucs.
33:01Cela dit, il y a
33:03autour de cette prise de sang
33:05qui permet de détecter la maladie d'Alzheimer,
33:07Isabelle,
33:09il y a un enjeu incroyable.
33:11C'est que, par exemple, moi, dans ma famille,
33:13il y a une personne
33:15dont on n'a jamais pu dire si elle avait
33:17Alzheimer. Aujourd'hui, elle n'est plus là.
33:19Pendant des années, on disait, ah oui, c'est une
33:21forme de sénilité.
33:25Il y a des tas de Français
33:27qui ignorent
33:29qu'ils ont la maladie d'Alzheimer, Isabelle.
33:31Oui.
33:33C'est un vrai sujet. Vous, ça a été diagnostiqué
33:35assez simplement ?
33:37Je crois, avec les examens
33:39qu'ils ont faits.
33:41Mais c'est...
33:43Aujourd'hui, ça fait quatre ans,
33:45mais si je peux vous parler aujourd'hui, c'est parce que j'ai un patch
33:47que je change tous les jours.
33:49Et avant, je cherchais
33:51beaucoup mes mots. Je ne pouvais pas tenir
33:53une phrase, une conversation.
33:55Aujourd'hui,
33:57quatre mois, quoi.
33:59Au bout
34:01de quatre mois. Mon mari dit que ça a
34:03mis quatre mois pour
34:05poser le diagnostic.
34:07Ça a été relativement rapide
34:09si on veut.
34:11En tout cas, quand on n'est pas concerné de l'extérieur,
34:13on peut se dire que c'est relativement rapide. J'imagine que pour vous,
34:15ça a été très long.
34:17C'est magique parce que
34:19maintenant, je peux dialoguer, je peux parler avec quelqu'un.
34:21Si je n'ai pas ça,
34:23ce n'est pas facile.
34:25Mais il y a deux mois,
34:27je crois, j'ai perdu tous mes mots.
34:29Mais avec
34:31le travail,
34:33avec
34:35ne pas se laisser
34:37couler, il faut travailler
34:39tous les jours pour récupérer les mots.
34:41J'ai récupéré les mots.
34:43Je me bats tous les jours.
34:45Je fais des jeux.
34:47Avec Lesa aussi.
34:49Lesa, c'est la Croix-Rouge. On n'en parle pas.
34:51Ils ne sont pas beaucoup.
34:53Mais alors, qu'est-ce qu'ils nous aident beaucoup ?
34:55Et ça, c'est important
34:57parce que quand on
34:59perd les mots, quand on perd
35:01les repères,
35:03vous voyez, je m'éparpille. Je fais
35:05quelque chose et puis d'un seul coup, paf !
35:07Mais il faut
35:09aussi parler des aidants parce que
35:11moi, j'ai mon mari.
35:13Même s'il ne dit pas, je le vois
35:15dans ses yeux quand c'est difficile.
35:17On me dit toujours, bon courage.
35:19Je dis non. Le courage,
35:21c'est les aidants qu'il faut qu'il ait.
35:23Mais...
35:27C'est très touchant
35:29ce que vous nous dites, Isabelle.
35:31On a entendu tout à l'heure votre...
35:33Vous savez, je dis toujours,
35:35on nous écoute mais on ne nous entend pas.
35:37Nous, les malades.
35:39J'ai entendu qu'il y avait quelque chose
35:41aux Etats-Unis et je crois qu'il y a
35:43quelque chose aussi. J'avais lu ça, il y a
35:45je ne sais plus exactement quand.
35:47Peut-être un médicament pour
35:49arrêter cette maladie.
35:51Mais le problème, c'est qu'en France,
35:53ils vont mettre combien
35:55d'années pour arriver à ça ?
35:57Et nous, nous n'avons pas des années à perdre.
35:59Mais on ne nous entend pas.
36:03Oui, il y a eu effectivement de nouvelles pistes
36:05thérapeutiques pour ralentir
36:07la maladie qui ont été
36:09identifiées aux Etats-Unis.
36:11Mais je ne suis pas certain qu'une nouvelle,
36:13un nouveau médicament soit sorti
36:15de tout cela.
36:17Cette maladie-là, moi je l'ai
36:19mais je vis
36:21normalement,
36:23je vis normalement, je fais plein de choses
36:25mais alors c'est cette fatigue,
36:27fatigue, fatigue qui est
36:29de plus en plus présente.
36:31Et ces maux de tête, ça fait un casque
36:33sur la tête.
36:35Mais...
36:37Je ne me plains pas. Mais par contre, ce qui est
36:39compliqué,
36:41c'est que j'ai mis des années, quand j'ai eu des
36:43prothèses de genoux, à remarcher.
36:45Je me suis battue.
36:47Et aujourd'hui, ce que cette maladie nous prend,
36:51c'est...
36:53Ah là là là là là !
36:55Les mots, c'est...
36:59Vous savez, quand on est...
37:03C'est quelque chose que vous
37:05ne retrouverez pas forcément ?
37:07Vous voyez, quand on conduit...
37:09Avant, je conduisais
37:11toute seule.
37:13J'allais où je voulais. Maintenant,
37:15mon mari est à côté de moi,
37:17je conduis toujours un peu. Quand je ne peux pas,
37:19je lui laisse le volant. Il faut faire...
37:21Il faut être prudent.
37:23Mais ça nous retire... L'autonomie ?
37:25L'autonomie. Voilà.
37:27L'autonomie et
37:29être indépendant.
37:31C'est autre chose
37:33que l'autonomie, c'est...
37:35Comment ça s'appelle ?
37:37Les mots, les mots, les mots...
37:39En forme de liberté ? Voilà.
37:41La liberté.
37:43Restez avec nous, Isabelle. Votre témoignage,
37:45vous qui êtes frappée par la maladie
37:47d'Alzheimer, est très
37:49touchant. C'est
37:51fort, quand même, de pouvoir communiquer
37:53de façon directe avec vous.
37:55Et je trouve que vous en sortez formidablement bien.
37:57J'aimerais qu'on passe la parole à Frédéric,
37:59qui nous appelle, je crois, de la région...
38:01Enfin, dans le sud-ouest de la France. Bonjour, Frédéric.
38:03Oui, bonjour, Eric.
38:05Bonjour, Céline. Oui, bonjour, madame.
38:07Bonjour, madame et aux auditeurs.
38:09Oui, j'écoute. Je suis
38:11très émotive, parce que
38:13ma maman est partie. Mais
38:15si vraiment, l'Amérique a
38:17découvert
38:19cette façon
38:21de...
38:23Pour nous diagnostiquer.
38:25Oui, parce que moi aussi, je perds quelques fois mes mots.
38:27Eh bien, moi, je veux bien
38:29le faire, parce que, je vous assure,
38:31ça peut nous aider
38:33aussi. Oui. Votre maman,
38:35justement, qui est partie, c'est ça, de la maladie
38:37d'Alzheimer, elle a été diagnostiquée
38:39tôt, tard ?
38:41Très tard. Très tard, oui.
38:43Parce que moi, en 2004,
38:45j'ai fait mon mariage
38:47et elle devait me faire
38:49mes petites robes de princesse
38:51pour mes petites demoiselles d'honneur. Il y avait
38:53quatre robes à faire. Ma maman était
38:55une couturière, mais
38:57en une journée,
38:59elle faisait
39:01de la couture et tout.
39:03Elle n'a pas pu me les faire.
39:05À ce moment-là, j'ai découvert
39:07qu'elle commençait déjà
39:09à...
39:11Elle ne voulait pas que je
39:13lui dise qu'elle perdait la mémoire ou qu'elle
39:15perdait son autonomie.
39:17À chaque fois, elle s'est aimée parce que je deviens vieille.
39:19Et puis,
39:21non. Moi, avec le temps, j'ai
39:23vécu des années et elle a mis dix ans.
39:25Mais alors, c'est parce qu'elle refusait
39:27de consulter ou
39:29parce que des médecins disaient
39:31non, non, mais c'est rien, c'est l'âge, c'est pas grave,
39:33elle n'a rien ? Alors, quand elle en est venue de la région
39:35parisienne, il y avait un docteur
39:37qui lui avait donné
39:39un médicament pour la
39:41mémoire, pour les problèmes
39:43au niveau du cerveau.
39:45Ça l'avait stabilisé.
39:47Quand on arrivait en Charente-Maritime,
39:49le médecin lui a dit, mais pourquoi on vous le donne ?
39:51Ma maman ne savait plus pourquoi on lui donnait.
39:53Il lui a enlevé.
39:55Et du jour...
39:57Mais les médecins,
39:59elle n'en parlait pas, elle cachait, ma mère,
40:01elle cachait. Parce que quand on
40:03l'a fait envoyer chez la neurologue,
40:05j'ai pris un rendez-vous pour elle avec mon papa,
40:07elle a fait les dessins,
40:09vous savez, ils font faire des dessins,
40:11la pendule,
40:13donner une heure,
40:15tu donnes trois heures ou quatre heures,
40:17ou quatre heures cinq.
40:19J'ai mis à l'envers.
40:21Le fameux test de la pendule, bien sûr.
40:23Le fameux test de la pendule.
40:25Et là, la neurologue,
40:27elle avait mis un petit diagnostic,
40:29mais il fallait qu'elle la voile tous les ans.
40:31Ma maman, quand elle a découvert que la neurologue
40:33avait découvert qu'elle commençait à avoir des soucis,
40:35elle a dit non, non, non, non,
40:37mais moi je vais très, très bien.
40:39Je ne veux pas la revoir.
40:4113h49, le témoignage de Frédéric restait avec nous.
40:43Mesdames, Messieurs,
40:45ce n'est pas anodin, les Américains
40:47ont découvert une façon de diagnostiquer
40:49très simplement
40:51la maladie d'Alzheimer.
40:53Une simple prise de sang suffit.
40:55Ce n'est pas encore en France, ni en Europe,
40:57mais c'est quand même,
40:59dans la pause du diagnostic,
41:01un moment très important
41:03dans le combat de cette maladie à tous.
41:05Céline Landreau et Eric Brunet,
41:07les auditeurs ont la parole sur RTL.
41:09Céline Landreau et Eric Brunet,
41:11les auditeurs ont la parole sur RTL.
41:13Nous vous passons la parole, les amis.
41:15Suite à cette information,
41:17la maladie d'Alzheimer
41:19peut désormais être diagnostiquée
41:21avec une simple prise de sang.
41:23Ça fonctionne aux Etats-Unis,
41:25peut-être bientôt en Europe et en France.
41:27Est-ce que c'est un progrès ?
41:29Oui, disent la plupart des gens
41:31qui ont autour d'eux un malade,
41:33car le diagnostic a souvent été long
41:35à être posé.
41:37Nous pourrions passer la parole à Mireille.
41:39Ma chère Mireille, bonjour.
41:41Bonjour Mireille.
41:43Vous avez été touchée
41:45dans votre famille,
41:47parmi vos proches, par la maladie ?
41:49On est touchés, mon conjoint et moi.
41:51Mon conjoint a son papa
41:53qui est atteint de la maladie d'Alzheimer depuis 8 ans.
41:55Et ma maman
41:57qui est placée depuis 2 ans
41:59et qui est atteinte de la maladie
42:01depuis 3 ans et demi à peu près.
42:03C'est un enfer.
42:05C'est juste un cauchemar.
42:07Pour eux, pour nous, pour tout le monde.
42:09On est touchés de plein fouet
42:11parce qu'on est touchés au quotidien.
42:13Tout le temps.
42:15On accompagne, on est présents.
42:17C'est terrible de les voir se dégrader.
42:19C'est inhumain.
42:21Votre maman est prise en charge
42:23dans un établissement ?
42:25Oui, on a été obligés
42:27parce que ma maman était toute seule
42:29suite au décès de mon papa.
42:31Sa maladie a flambé
42:33au moment du décès de mon papa.
42:35On a réussi
42:37à la maintenir pendant un an
42:39un peu plus d'un an à la maison.
42:41Après, ce n'était plus possible.
42:43On habitait à 60 km.
42:45On avait mis tout ce qu'on pouvait en place.
42:47Mais après, c'était devenu trop dangereux.
42:49On a été obligés de la placer.
42:51Même avec toute la bonne volonté
42:53et tous les moyens qu'on peut mettre,
42:55ce n'est plus possible.
42:57Elle est placée à côté de ma soeur et de moi.
42:59On va la voir régulièrement.
43:01Mais la maladie fait son chemin.
43:03Elle est là sans être là.
43:05Elle n'est plus avec nous.
43:07On parle de ce sujet, Mireille,
43:09puisqu'il y a cette prise de sang
43:11qui permet de détecter désormais aux Etats-Unis
43:13Alzheimer avec un simple test sanguin.
43:15Ça a pris du temps
43:17pour votre beau-père,
43:19votre mère, de poser un mot
43:21sur ce qui leur arrivait ?
43:23Mon beau-père, on s'en est rendu compte
43:25petit à petit, mais on ne s'imagine jamais.
43:27Jusqu'au moment où c'est devenu
43:29de plus en plus les troubles
43:31de mémoire,
43:33des comportements
43:35qu'il n'avait pas l'habitude d'avoir,
43:37on a fait plusieurs tests.
43:39Quand on l'a détectée,
43:41la maladie était déjà installée,
43:43c'est ce que les médecins nous ont dit,
43:45depuis au moins presque 10 ans.
43:47Mais les premiers vrais symptômes
43:49qu'ils nous ont alertés,
43:51ça a été au bout de 10 ans.
43:53Ma maman, par contre,
43:55ça a été très rapide.
43:57Ça a flambé en 3 mois de temps
43:59après le décès de mon papa.
44:01Elle en a fait des tests,
44:03contre sa volonté quasiment,
44:05parce que ça a été très difficile,
44:07elle ne l'a pas du tout accepté.
44:09Mais nous, on s'est bien rendu compte
44:11que ça n'allait pas.
44:13Elle a commencé à avoir des hallucinations,
44:15des troubles de mémoire,
44:17où elle faisait des choses
44:19dont elle ne se souvenait plus du tout
44:21dans la lumière qui suivait.
44:23Donc c'était très compliqué.
44:25Le diagnostic a été relativement rapide,
44:27mais le problème, c'est qu'une fois
44:29qu'on arrive en souterrain,
44:31c'est ça le problème.
44:33On arrive toujours trop tard
44:35une fois que les symptômes sont là.
44:37Et là,
44:39on ne peut plus rien faire.
44:41Le fait de pouvoir diagnostiquer avant,
44:43ça suppose qu'on doit pouvoir
44:45mettre en place un schéma
44:47et des protocoles pour essayer
44:49au minimum de ralentir,
44:51ce qui serait top.
44:53Après,
44:55c'est compliqué,
44:57je ferais le test,
44:59mais si on m'annonce que demain, j'ai la maladie d'Alzheimer,
45:01quand je sais
45:03comment les choses évoluent,
45:05ce n'est pas joyeux.
45:07Par contre, je me dis
45:09que ça me laissera le temps
45:11peut-être d'organiser les choses
45:13pour que je puisse partir avant
45:15d'en arriver là.
45:17Merci Mireille pour ce mot,
45:19pas très optimiste,
45:21mais ça fait partie de la pathologie
45:23de la vie, d'un aidant,
45:25d'avoir ce regard
45:27sur cette maladie. Corinne est avec nous également.
45:29Bonjour Corinne.
45:31Bonjour Eric, bonjour Céline et bonjour
45:33tous les auditeurs. Je voulais aussi remercier
45:35Isabelle pour son témoignage
45:37et lui dire qu'elle continue dans ce sens
45:39parce que la stimulation dans cette maladie
45:41est importante.
45:43Moi, ce que je voulais dire, c'est que
45:45ma maman a pris
45:47sa maladie en charge
45:49dès le début.
45:51On connaissait cette maladie,
45:53on avait des cas dans la famille
45:55et elle a dit
45:57j'ai la maladie d'Alzheimer.
45:59On venait de perdre mon frère
46:01peu de temps avant, donc je pense que ça a été
46:03déclenché. Elle est allée voir
46:05le médecin et ils ont mis un peu de temps
46:07avant de lui faire des tests, mais elle insistait
46:09tellement qu'ils ont fini par lui
46:11faire des tests et il y avait un petit doute.
46:13Elle est allée voir une neurologue.
46:15Un an après, elle a passé une IRM
46:17et effectivement, c'était bien ça.
46:19La neurologue lui a dit
46:21qu'il faut donner un traitement
46:23qui s'appelle Aricept, que les neurologues
46:25aujourd'hui disent que ce n'est plus la peine
46:27de donner ce médicament par rapport à Alzheimer.
46:29Dans le cas de maman,
46:31ce médicament lui a permis d'aller très loin
46:33dans la maladie.
46:35Ça fait presque 20 ans
46:37que maman a la maladie d'Alzheimer.
46:39Pendant des années,
46:41on ne s'en rendait pas compte. Les gens nous disaient
46:43c'est pas possible, elle n'a pas ça.
46:45Alors qu'elle avait ça. Là, aujourd'hui,
46:47maman est complètement dépendante,
46:49mon papa est décédé.
46:51Ça va faire bientôt 5 ans.
46:53Donc moi, je suis aidante
46:55à temps complet.
46:57C'est vrai que là, c'est très dur.
46:59Mais bon, on vit encore
47:01des petits moments.
47:03Des petits moments qui sont importants
47:05avec son arrière-petit-fils.
47:07Là, on voit qu'il y a encore des moments de joie.
47:09Merci. Je suis obligé de vous couper.
47:11C'est bien triste, Corinne.
47:1320 ans avant de baisser.
47:15C'est extraordinaire.
47:17La prise en charge très tôt
47:19de l'Alzheimer.

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