Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 28 mai 2025.
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00:00Les auditeurs ont la parole.
00:01Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:04600 jours de guerre, mesdames, messieurs, 600 jours de guerre.
00:08Votre regard a-t-il songé sur ce qui se passe au Moyen-Orient ?
00:12La France doit-elle hausser le ton encore davantage pour contraindre Israël,
00:17faciliter davantage l'arrivée d'aide humanitaire ?
00:20Kader Dali a fait le 3210. Kader Dali, bonjour.
00:24Bonjour, bonjour tout le monde.
00:26Dans quel coin de France êtes-vous, Kader Dali ?
00:28Nancy, la plaçade sous la pluie.
00:30Sous la pluie, on vous écoute, Kader Dali.
00:32Mieux que sous les bombes, n'est-ce pas ?
00:35Écoutez, moi, je suis un ancien Chiracien.
00:39Et quand j'entendais Chirac qui disait « notre maison brûle et nous regardons ailleurs »,
00:44j'ai l'impression que la Palestine brûle et nous regardons ailleurs.
00:48Et on est en pleine danse, 600 jours après le début du conflit.
00:52On a deux gouvernements qui ont été démocratiquement élus d'extrême droite.
00:57Netanyahou et le Hamas, pour moi, c'est deux gouvernements d'extrême droite.
01:03Et le conflit se gangrène, on les laisse, ils sont libres à eux-mêmes.
01:07Depuis le meurtre, l'assassinat d'Itzhak Rabin
01:11par un religieux d'extrême droite, Yigal Amir, en 95, je crois,
01:17le processus de paix s'est envenimé.
01:21Depuis ce temps-là, on a l'impression que Jérusalem, dans l'absolu,
01:24parce que quand on dit « ce coin-là », on parle de Jérusalem.
01:27C'est un bazar multimillénaire.
01:30Je ne sais pas, je suis...
01:33– Vous n'êtes pas très optimiste, Kader Dali. – Non, non, non.
01:37– Restez avec nous, on va passer la parole à Céline Landreau pour le rappel des titres.
01:44Mais vous avez donné la tonalité.
01:46Dans un instant, on vous reprendra, bien sûr.
01:48Ainsi que ceux qui ont fait le 3210, Alain, Rachida, vous aurez la parole.
01:52Céline Landreau, le rappel des titres.
01:54– Verdict attendu cet après-midi à Vannes pour l'ex-chirurgien Joël Skwarnek,
01:58jugé pour viol et agression sexuelle sur 299 victimes.
02:03Des faits qu'il a reconnus, le parquet a requis 20 ans de prison
02:07et 13 ans de période de sûreté.
02:09On en parlait il y a quelques minutes, la justice administrative a donné son feu vert
02:13ce matin à la reprise du chantier de l'A69.
02:15Cette autoroute controversée entre Toulouse et Castres.
02:19Une décision, on le précise, qui ne porte pas sur le fond du projet
02:22mais sur un recours qui avait été déposé par l'État.
02:24Le chantier pourrait donc reprendre à la mi-juin.
02:27EDF annonce qu'il mettra fin à sa production d'électricité à partir de charbon en France
02:33fin mars 2027 avec l'arrêt définitif de la centrale thermique de Cordemais en Loire-Atlantique.
02:41Et puis Roland-Garros avec le deuxième tour du tournoi qui débute à Porte d'Auteuil.
02:47On attend évidemment le tenant du titre, Carlos Alcaraz, cet après-midi sur le cours.
02:52Un Français, lui, est déjà en train de tenter de gagner le troisième tour
02:57mais ça va être difficile pour Quentin Allis, mené 1-7 à 0 par Kekmanovic.
03:05Il a perdu 6-4 le premier set, 1 partout dans le deuxième
03:10et tout ça avant l'arrivée d'un deuxième Français cet après-midi.
03:13Un Français, c'est un de nos plus grands espoirs, Giovanni Mpecci Pericard.
03:15Bonjour Maxime Martinez.
03:16Bonjour Céline, bonjour à tous.
03:18Le numéro 3 Français qui jouera sur le cours, Suzanne Langlène.
03:21Ce sera à partir de 14h30 face à lui un Bosnien, Damir Dzumour, 33 ans, 69ème mondial.
03:28On rappelle que Mpecci Pericard a 21 ans et 37ème au classement ATP.
03:32Il part donc logiquement favori, d'autant plus qu'il a gagné récemment le tournoi de Bordeaux.
03:37Il arrive donc avec un plein de confiance.
03:39La cote du jour, 1,52 pour le Français, 2,50 pour Dzumour.
03:44Si vous misez 10 euros sur Mpecci Pericard et qu'il gagne, c'est 15,20 euros dans votre poche.
03:50Une victoire qui lui ouvrirait la porte d'un troisième tour,
03:52possiblement face au tenant du titre porte-d'auteuil, Carlos Alcaraz.
03:58Pérille branche, la météo maintenant pour cet après-midi.
04:01Toujours pas de coup de soleil à Roland-Garros.
04:03Ah non, ça c'est sûr parce que ça reste bien gris.
04:05Même si on peut avoir quelques éclaircies,
04:07parce que c'est vrai que ça va se dégager cet après-midi de la Bretagne à l'Île-de-France,
04:11mais avec toujours beaucoup de vent.
04:12On a encore des pluies du centre au nord-est jusqu'aux Alpes du Nord.
04:17Et c'est gris sur les deux tiers nord du pays.
04:19Là où on a du soleil, c'est vraiment sur un tiers sud, au sud d'une ligne Bordeaux-Grenoble.
04:23Plein soleil avec un peu de vent, un peu de mistral,
04:26mais des températures qui grimpent puisqu'on atteint les premiers 30 degrés
04:29sur le pourtour méditerranéen, même 31 à Nîmes.
04:3224 à 27 degrés sur le reste de la moitié sud,
04:34et c'est un peu juste au nord, 18 à 22.
04:37Merci beaucoup Péguy.
04:38Les auditeurs ont la parole.
04:40Éric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
04:43Alors avant de donner la parole aux auditeurs,
04:45je me tourne vers Émilie Beaujard du service international d'RTL.
04:48Avant les opinions des uns et des autres, les faits.
04:52Émilie, d'abord un point sur l'aide humanitaire aujourd'hui dans cette bande de Gaza,
04:58cette longue bande qui jouxte la mer et l'État d'Israël.
05:0141 kilomètres de long, quelques kilomètres de large.
05:04Où on en est aujourd'hui de l'aide humanitaire ?
05:07Alors, l'aide humanitaire, elle n'entre plus du tout depuis le 2 mars,
05:11depuis qu'Israël a décidé un blocus total sur l'enclave.
05:14Donc en fait, depuis le 2 mars, il n'y a vraiment rien qui est entré,
05:17que ce soit de la nourriture, des médicaments, du fioul, rien.
05:21Depuis quelques jours, on a assisté, après plusieurs pressions diplomatiques,
05:26à une ouverture, une petite ouverture de quelques points de passage.
05:30On a parlé en quelques jours de 400 camions qui sont entrés sur, on va dire, 5-6 jours,
05:36sachant qu'il en faudrait à peu près 500 par jour pour venir en aide au Gazaoui.
05:39Donc quelques petits camions sont entrés, qu'ont pu être distribués,
05:42et qui ont permis de rouvrir certaines boulangeries.
05:45Donc de refaire du pain distribué au Gazaoui, notamment dans le sud.
05:49Le nord n'a toujours rien depuis le 2 mars.
05:51Ensuite, il y a ce nouveau système mis en place par Israël, soutenu par les États-Unis,
05:56qui est donc une fondation privée, gérée par des milices privées américaines,
06:01qui distribue de l'aide, enfin qui essaie de distribuer de l'aide depuis hier dans le sud de la bande de Gaza.
06:06Un système un peu opaque, auquel d'ailleurs les Nations Unies refusent de participer,
06:12puisqu'elles considèrent que l'aide humanitaire ne doit pas être une arme de guerre,
06:15ne doit pas être instrumentalisée à des fins militaires.
06:18Et donc l'ONU demande à reprendre ce qu'elle sait faire,
06:20c'est-à-dire distribuer son aide, qui attend de l'autre côté du grillage.
06:23Il y a 9000 camions en attente en Égypte et en Jordanie.
06:26Combien y a-t-il d'habitants à cette heure dans la bande de Gaza ?
06:29On estime qu'il y a à peu près 2,2 millions de Gazaouis répartis en ce moment,
06:35donc principalement dans le centre de la bande de Gaza et dans le nord.
06:38On meurt de faim ou pas ? On entend beaucoup de choses.
06:43Aujourd'hui, la population est affamée. Jusqu'où va ce stade ?
06:47Les chiffres sont très difficiles à avoir, notamment sur les enfants qui meurent de faim,
06:52parce qu'il n'y a pas de données.
06:53En tout cas, on sait qu'il y a à peu près 40 000 enfants qui sont en malnutrition aiguë,
06:58selon l'UNICEF, et justement qui demandent à ce que,
07:01notamment des substituts de repas spécifiques pour les enfants victimes de malnutrition
07:05puissent entrer au plus vite dans l'enclave.
07:07Et pour compléter ça, même si on n'a pas de chiffres actuels,
07:09on sait d'après l'OMS que dès juin 2024,
07:12on commençait à mourir de faim dans la bande de Gaza.
07:14Bien, il est 13h07.
07:16Ce point, avec Émilie Beaujard qui connaît bien la situation,
07:20c'était pour mettre tout le monde à niveau sur le plan factuel.
07:22Je repasse la parole à Kader Dali.
07:26Oui, je reprends encore les propos qui me tiennent à cœur de Chirac
07:30quand il dit que la maison brûle et nous regardons ailleurs.
07:32Je le répète, la Palestine brûle et nous regardons ailleurs.
07:36Et quand on parle des Gazaouis, on a l'impression de parler de boissons gazeuses.
07:40Ce sont des Palestiniens et des Palestiniennes, des enfants et des hommes,
07:44qui depuis 600 jours, voire depuis des décennies,
07:49subissent des va-et-vient de processus de paix, d'interruptions de processus de paix.
07:57Je suis né en France, je suis né à côté de Colombey, les deux églises, à Saint-Dizier.
08:02Ce conflit nous tient à cœur.
08:04Je ne dis pas parce qu'on est des co-religionnaires,
08:07parce que le problème ukrainien me tient à cœur.
08:09Des enfants qui se font bombarder ou des familles qui se font bombarder
08:12ou des civils qui se font bombarder,
08:15si on a un zeste d'humanité, ça ne peut que nous toucher le cœur.
08:18Moi, quand on a appris les cours d'histoire en troisième,
08:21on nous a dit que l'Holocauste avait eu lieu en Europe,
08:25que les Juifs avaient été martyrisés par les Espagnols à l'époque,
08:30que l'Europe avait martyrisé la communauté juive.
08:33Et les pauvres Palestiniens, ils ont subi cet Holocauste,
08:36on leur a pris leur territoire et on leur a dit,
08:39du fait que les Européens ont fait des bêtises,
08:41vous allez vous accueillir ceux qui ont subi l'Holocauste.
08:45Et l'Holocauste, en fait, nos pauvres Juifs qui ont subi l'Holocauste,
08:50parce que moi, je compatis pleinement à toute persécution
08:54et à tout meurtre global,
08:57comme la solution finale d'Hitler, qui était un fond furieux,
09:01j'ai l'impression qu'on fait un bis repetita dans l'histoire.
09:04On a les conflits ukrainiens, on a le conflit en Palestine.
09:07Je ne comprends pas pourquoi on est fébrile avec Israël
09:12et qu'on est va-t-en-guerre avec la Russie.
09:15J'en veux un, m'accroche sur ce sujet-là.
09:17Kader Dali, je vais passer la parole à Alain et Rachida,
09:20qui sont là, qui nous attendent au 3210,
09:23mais les chancelleries,
09:26Émilie, Émilie Beaujard, l'Allemagne, la France,
09:30la diplomatie française, allemande et d'autres diplomaties européennes,
09:34ont quand même un peu changé ces derniers mois,
09:36vis-à-vis d'Israël, sur la question de la souffrance des Palestiniens en ce moment même.
09:41Ça a changé, le ton a changé quand même.
09:43Il s'est durci, même celui d'Emmanuel Macron,
09:45il faut quand même le dire et le reconnaître.
09:47Le ton, je ne sais pas s'il se durcit, en tout cas il change.
09:50Alors pour l'Allemagne, c'est quand même très récent,
09:53ça ne date que d'il y a quelques jours.
09:55Pour la France, c'est-à-dire que la France ne cesse de répéter
09:58qu'il faut effectivement libérer les otages,
10:00laisser l'aide humanitaire entrer, qu'il faut un cessez-le-feu
10:02et une solution politique à ce conflit,
10:05soit très bien, mais c'est vrai que dans les faits, comment on fait ?
10:08Et c'est là où les diplomaties européennes sont un peu...
10:12— Désemparées.
10:13— Désemparées et puis un peu...
10:15Oui, elles n'ont pas vraiment de levier en fait.
10:16— On crie, on plastronne un peu plus fort qu'avant, mais...
10:19— Mais on n'a pas de levier.
10:20— Mais les armes sont toujours livrées.
10:23— Oui, sauf qu'elles sont principalement livrées par les Américains,
10:25vraiment à 80%, là il ne faut pas se leurrer,
10:28et qu'effectivement les Américains, pour l'instant,
10:30leur soutien à Israël est indéfectible.
10:33— Ne bougez pas, on va prendre Alain, vous êtes là, mon cher Alain ?
10:37— Oui, je suis là, je vous écoute,
10:39je vous dis bonjour à toute l'équipe,
10:42bonjour à Kader,
10:46et j'anticipe le bonjour à Rachida qui doit être à l'écoute.
10:49— Voilà, vous aurez la parole, mon cher Alain,
10:51vous aurez la parole dans une minute, restez au chaud.
11:0113h14, les auditeurs ont la parole avec Éric Brunet et Céline Landreau.
11:08— Nous étions avec Kader Dali de Nancy,
11:12et nous passons la parole à Alain,
11:13vous êtes dans quel coin, mon cher Alain ?
11:16— Écoutez, je suis à Tel Aviv, et voilà, je vous écoute,
11:20je me suis assis, je suis à l'extérieur,
11:22je me suis assis pour vous amener mon témoignage sur...
11:28— Victor Darkas me disait que vous faites partie de ceux
11:30qui soutiennent l'action israélienne aujourd'hui.
11:33— Oui, et je peux expliquer pourquoi, d'ailleurs, c'est en réponse à...
11:36— Bien sûr. — On vous écoute.
11:38— C'est en réponse à ce que disait notre ami Kader,
11:44je dirais que j'ai écouté beaucoup de postures,
11:47en remontée, si vous voulez, cette guerre depuis 1948.
11:52Je rappellerai seulement à Kader,
11:54pour ne pas essentielliser les choses et pour être très rapide,
11:56que depuis la création de l'État d'Israël,
11:59qui n'a pas été un don de l'ONU,
12:01ça a été une guerre qui a été gagnée,
12:03comme toutes les guerres d'indépendance, par les armes.
12:06C'est ainsi que s'écrit l'histoire de l'humanité depuis la nuit des temps.
12:10Mais après la guerre vient la paix.
12:12— On se souvient dans l'histoire des attentats qu'il y a eu
12:16dans les années 30 et dans les années 40 jusqu'à 45, à peu près,
12:21des attentats où des indépendantistes sionistes,
12:26futurs israéliens, se battaient par les armes.
12:28— Dans l'attentat du King David,
12:31qui a été quelque chose qui a marqué l'histoire d'Israël.
12:34— Mais aujourd'hui, Alain...
12:35— Parallèlement à ça, alors on ne va pas essentialiser,
12:38parce qu'il nous faudrait trois émissions.
12:40Je rappelle que depuis cette guerre d'indépendance qui a été gagnée,
12:43il a été offert aux Arabes d'Israéliens du mandat britannique,
12:48il a été offert de créer un État palestinien
12:51et de créer un État juif.
12:52Nous, nous avons accepté notre part.
12:54Les Palestiniens ne l'ont pas acceptée.
12:56Et ils ont raté comme ça, jusqu'à la guerre de Gaza.
13:00Ils ont raté comme ça toutes les occasions de faire la paix.
13:04Ça a été refusé.
13:05Eh ben, nous avons gagné toutes les guerres qui nous ont été imposées.
13:08Et on est en train de gagner celle de Gaza.
13:10— Et aujourd'hui, Alain...
13:11— Il n'en demeure pas moins que je ne suis pas tout à fait d'accord
13:15avec le constat de dire qu'il y a aujourd'hui de la famine dans Gaza.
13:19Je demanderais à mon ami Kader, qui doit être encore un peu plus pointu que moi,
13:24d'aller regarder tous les postes qu'il y a aujourd'hui sur Gaza,
13:28sur Instagram ou autres, qui sont posés par les Gazaouis eux-mêmes.
13:33— Vous allez répondre, Kader, vous allez répondre.
13:35Laissez Alain terminer.
13:36Vous dites Alain, vous continuez là, vous étiez en train de dire...
13:40— Il n'y a pas de famine à Gaza.
13:44Ça n'existe pas.
13:45C'est un concept qui est monté pour faire pression.
13:47Ceci dit, il y a de la responsabilité.
13:49Ceci dit, je dis une chose, il y a de la responsabilité de l'État d'Israël,
13:54même si cette guerre de Gaza nous a été imposée avec le massacre du 7 octobre,
14:01il nous appartient de nourrir cette population
14:06sur laquelle nous avons gagné du territoire.
14:10On nous appartient de l'organiser.
14:12Pourquoi pas avec l'ONU ? Pourquoi pas avec l'ONU ?
14:14Parce que l'ONU, depuis l'UNVAR, on sait que ses fonctionnaires
14:18sont complètement phagocytés par le Hamas.
14:25On en a les preuves, il y a les preuves audio, il y a les preuves visuelles,
14:30on a tout là-dessus.
14:31Donc aujourd'hui, l'État d'Israël,
14:34où on utilise cette aide humanitaire comme étant une arme de guerre,
14:37pas avec nous, de la part du Hamas,
14:39qui essaye de prendre cette aide humanitaire pour la distribuer,
14:44pour la vendre, pour se renforcer,
14:47je pense que ça suffit, quoi, ça suffit.
14:51C'est un fait que le torchon brûle entre l'ONU et l'Israël.
14:55Attendez, Kader Dali, avant de vous laisser répondre à Alain,
14:58je voudrais juste une petite explication de texte avec Émilie Beaujard,
15:00notre journaliste du Service international,
15:02quand Alain conteste l'existence réelle d'une famine dans la bande de Gaza.
15:09Ce mot, famine, il est utilisé par des entités, par des institutions,
15:15ce n'est pas uniquement des éléments de langage de la part du Hamas ?
15:18Il est utilisé par les ONG, par les Nations Unies, par les États,
15:23par tous ceux qui travaillent sur place,
15:26et aussi c'est les témoignages qu'on a, nous, des Gazaouis,
15:29c'est-à-dire la difficulté qu'il y a à trouver à manger,
15:31en fait, il n'y a plus grand-chose, et surtout, il faut savoir qu'avant,
15:34les Gazaouis pouvaient compter sur du bétail qu'ils avaient,
15:37et aussi des terres agricoles qu'ils avaient pour se nourrir,
15:40tout ça, il n'y a plus rien, on estime que 100% à peu près du bétail a été décimé,
15:44et que 95% des terres agricoles sont maintenant,
15:48ou effectivement complètement détruites, ou en zone militaire interdite.
15:52Donc de toute façon, les Gazaouis, aujourd'hui, ne dépendent que de l'aide humanitaire,
15:57et c'est ça le problème aujourd'hui, c'est que si on ne laisse pas entrer de camions,
16:00il n'y a pas d'aide, et ils ne peuvent pas trouver d'autres aides par d'autres moyens,
16:03puisqu'ils sont enfermés, il faut le rappeler.
16:04Quand même petit espoir, parce que ces camions, qui ne sont pas reconnus par l'ONU quand même,
16:08ont pu rentrer, il y en avait eu 400, je crois, vous l'avez dit tout à l'heure.
16:11Il y a eu 400 en quelques jours, et il y a 8000 colis d'aides qui ont été distribués hier.
16:16Kader Dali, on vous écoute Kader Dali.
16:18Oui, en parlant de la famine, je suis d'accord avec lui,
16:21pour certains, il n'y a plus de famine, parce qu'ils sont morts, et un mort n'a plus faim.
16:24Donc, par définition, ces pauvres Palestiniens de Gaza,
16:28qui n'étaient pas des soldats, pour la plupart qui ont été bombardés,
16:32donc des populations civiles, n'ont plus faim,
16:35parce que pour la plus grosse majorité de ceux qui étaient bombardés,
16:39beaucoup sont morts.
16:40Donc, quand on est sous terre, on n'a plus faim.
16:41C'est une réalité, sans tomber dans l'excès de langage.
16:45Mais la famine est réelle.
16:47Quand on ne mange pas à sa faim, c'est une famine.
16:50Je ne sais pas à quel degré où c'est qu'on place le cursus pour dire que c'est la famine.
16:55On voit bien qu'ils sont en détresse, que les infrastructures ne sont plus là,
16:58que les hôpitaux ont été bombardés, que toutes les routes ont été bombardées,
17:02que la première chose qu'on a besoin pour s'alimenter, c'est de l'eau.
17:05Et l'eau potable, il n'y en a quasiment plus.
17:07À part boire l'eau salée de la mer, vous savez que ce n'est pas bon.
17:11Je pense quand même qu'il y a un constat,
17:13au-delà de faire un réquisitoire contre Israël, ce qui n'est pas le cas.
17:17Moi, je fais un réquisitoire contre ces gouvernements d'extrême droite,
17:21aussi bien de Netanyahou que du Hamas, qui ont laissé leur population en arriver là.
17:27Parce que des deux parts de la frontière entre la Palestine sur le territoire de Gaza et en Israël,
17:36des décisions ont mené des populations à se retrouver dans cet état-là.
17:40Netanyahou a du sang dans les mains et le Hamas a du sang dans les mains, on en est d'accord.
17:44– Attendez Kader Dali, on a bien compris ce que vous pensez, merci à vous.
17:49Alain, restez avec nous Kader Dali, Rachida va faire son entrée dans le débat.
17:53Ma chère Rachida, bonjour.
17:55– Bonjour à tout le monde. – Bonjour.
17:57– Vous êtes de quel coin de France ?
17:58– Alors écoutez, moi j'habite à Volpénile, c'est à côté de Fontainebleau.
18:02– Vous avez la parole Rachida.
18:04– Bon, enfin, je dirais enfin j'ai la parole, parce qu'écoutez, je suis très en colère,
18:10parce que je trouve que maintenant enfin vous, les médias, les journalistes,
18:13vous parlez de Gaza parce que tout ce qui se passe là-bas est horrible.
18:16J'avais appelé plusieurs fois les auditeurs à la parole en lançant des messages,
18:20mais je pense que vous, les journalistes, vous avez fait comme, il me semble,
18:25une omerta sur ce qui se passe à Gaza. Pourquoi ? Je ne sais pas.
18:29Vous parlez sans arrêt de l'Ukraine, ok l'Ukraine,
18:32je suis tout à fait triste avec ce qui se passe là-bas,
18:35ils ont 30 blessés par jour, eux ils ne sont pas affamés,
18:38ils ont à manger, ils ont l'électricité, ils ont les hôpitaux qui fonctionnent.
18:43Donc, et le monsieur là, qui vient de parler, Alain,
18:47d'où il tient qu'il n'y a pas de famine à Gaza, qu'est-ce qu'il en fait ?
18:51Moi je suis en contact avec des ONG, parce que je suis infirmière anesthésiste,
18:56je sais ce qui se passe là-bas, il y a la famine, les hôpitaux,
19:00ils n'ont rien pour opérer, pour faire des anesthésies,
19:03les enfants, ils ne sont plus vaccinés,
19:06les enfants qui sont atteints de pathologies cardiaques graves,
19:09ils sont transférés en Jordanie pour être opérés, donc là, c'est grave.
19:14C'est vrai, Rachida, que les campagnes de vaccination, même menées par les Nations Unies,
19:18ont été très difficiles à mettre en place ces derniers mois,
19:22je voudrais juste qu'on puisse vous répondre sur la question de la présence médiatique sur ce conflit,
19:27Émilie Beaujard travaille beaucoup sur les deux guerres du moment, si je puis dire,
19:32et particulièrement celle du Proche-Orient,
19:35la difficulté, Émilie, c'est qu'on ne peut pas aller sur place aussi.
19:37Alors, bien sûr, la difficulté c'est qu'on ne peut pas aller sur place,
19:40ce qui fait qu'il y a une couverture qui est moindre,
19:42après il y a bien sûr des journalistes gazaouis qui font un très bon travail,
19:45mais Rachida, moi ce que j'aimerais quand même vous dire,
19:47c'est que nous on ne commence pas à parler de Gaza depuis deux semaines,
19:50parce que le vent tourne, comme certains peuvent le dire,
19:53moi ça fait 19 mois que je fais pratiquement des sujets quotidiennement
19:57sur ce qui se passe effectivement dans l'enclave palestinienne,
20:00et on fait notre travail le plus honnêtement possible,
20:05et on parle de ce conflit, et je suis d'accord avec vous,
20:08quand vous dites que ce qui se passe là-bas c'est terrible,
20:10oui c'est terrible, et pour rebondir sur ce que vous disiez,
20:13vous avez raison, sur les hôpitaux,
20:15je tiens aussi à préciser que presque 100%, 94% des hôpitaux
20:20sont endommagés ou détruits aujourd'hui à Gaza,
20:22et qu'il manque, comme vous disiez, d'anesthésiants, d'antidouleurs aussi,
20:26enfin il manque de tout effectivement pour prendre en charge les blessés.
20:30Et vous y êtes allée à Gaza, pas cette fois-ci,
20:32parce qu'on ne peut pas, on n'est pas autorisé, mais vous connaissez Gaza par ailleurs ?
20:35Je connais très bien Gaza par ailleurs, j'ai vécu deux guerres aussi à Gaza,
20:39j'y ai fait énormément de reportages pendant plusieurs années,
20:42je connais très bien la situation, et effectivement nous sommes tous bloqués,
20:46puisque aucun journaliste international n'a pu entrer dans l'enclave
20:51depuis le 7 octobre 2023.
20:53Mais s'il vous plaît, il y a d'autres médias, enfin bref,
20:55et d'autre part ce que je voulais dire,
20:57c'est que vous avez la rabbine Delphine Orvillère,
21:00qui a quand même parlé de ce qui se passait à Gaza,
21:03en parlant d'une déroute politique et qu'il faut un sursaut de conscience,
21:07parce qu'en fait, ce qu'ont peur les gens,
21:10c'est lorsqu'on parle d'Israël et de ce qui se passe là-bas,
21:12on a peur d'être taxés d'antisémitisme, pas du tout, on n'est pas antisémites.
21:16Là ce qui se passe, c'est une sorte de, excusez-moi je vais prononcer le mot,
21:21on ne peut plus parler du mot horreur,
21:24je pense qu'aujourd'hui il faut renommer ce qui se passe à Gaza,
21:28c'est un génocide, voilà.
21:30Et les camions humanitaires, est-ce que vous pouvez,
21:32moi je ne regarde même plus les vidéos à la télé,
21:34moi quand je vois les enfants affamés,
21:37et comment, expliquez-moi comment Alain,
21:40il ose dire qu'il n'a pas de famine, mais enfin, il vit où lui ?
21:44Il a quoi comme info pour dire ça ?
21:47Les enfants meurent de faim, les gens se battent pour manger ?
21:51– Alain, pourquoi dites-vous qu'il n'y a pas de famine aujourd'hui ?
21:54Vous qui êtes un Français de Tel Aviv, vous êtes à Tel Aviv.
21:57– Je suis un Français israélien de Tel Aviv,
22:00Français, j'ai la double nationalité, française et israélienne.
22:03Parce que c'est les ONG qui vont vous me parler,
22:05c'est les ONG qui sont les ONG connotées,
22:08les ONG sérieuses, savent qu'il y a...
22:10Alors je suis dit, si le constat doit être que la guerre c'est moche,
22:14et la guerre est horrible, je suis tout à fait d'accord,
22:18je vais rejoindre notre ami Kader en disant,
22:22cette guerre nous a été imposée,
22:24on se défend et on le fait avec le plus d'humanité possible,
22:27je dis bien le plus d'humanité possible,
22:29c'est la seule guerre, c'est la seule armée qui avertit,
22:33ces ennemis qu'on va les bombarder,
22:34c'est la seule armée, depuis tous les derniers conflits,
22:38qui amène de l'aide humanitaire, je suis désolé.
22:41Les terroristes du Hamas nous ont râpiés,
22:44nous ont enlevé nos citoyens,
22:48je demande à mon gouvernement de les ramener.
22:51Maintenant ces citoyens du Hamas nous ont enlevé nos citoyens,
22:55ils ne m'enlèveront pas mon humanité,
22:57je suis pour qu'Israël fasse plus et plus encore,
23:00même avec mes impôts, et c'est ce qu'elle fait.
23:03Alors il faut l'organiser, et là je vais être d'accord avec Kader,
23:06il faut que nous puissions penser au jour d'après,
23:09parce qu'on y arrive au jour d'après,
23:11il faut cette guerre soit gagnée,
23:13pour nous, pour la situation générale du Moyen-Orient,
23:19et si on ne nous retient pas la main,
23:22comme vous avez l'air de le dire.
23:23Mais il faut éviter Alain,
23:24de fabriquer une génération entière de jeunes Gazaouis,
23:29qui se lèveront le matin en pensant à une chose,
23:33supprimer Israël.
23:34Donc il faut vraiment agir avec tact et discernement,
23:37parce qu'il y a une génération de gamins qui est née,
23:41qui a passé sa jeunesse sous les bombes,
23:42et ça ce n'est pas bon pour l'avenir d'Israël non plus.
23:45D'ailleurs pour rebondir sur ce que vous dites Éric,
23:47on estime que le Hamas a recruté autant de personnes
23:51qu'il en a perdu depuis le début de la guerre.
23:53Merci beaucoup Émilie Beaujard,
23:54on aura l'occasion de reparler évidemment de cette situation à Gaza,
24:00merci d'être venu nous éclairer dans les auditeurs,
24:02on la parole.
24:03Vous avez reconnu cette musique qui annonce l'heure du crime,
24:06ce sera à 14h, bonjour Jean-François Richard.
24:08Bonjour Céline, bonjour Éric et bonjour Émilie.
24:11Aujourd'hui dans l'heure du crime,
24:12on va dans la Loire et on va en pleine campagne,
24:14pas très loin de Saint-Galmier,
24:16une mère de famille assassinée,
24:18Annie Toinon, elle avait 58 ans,
24:20elle a été tuée dans son sommeil à coup de barre de fer,
24:23on l'a massacrée.
24:24Alors un rôdeur, pourquoi pas,
24:25sauf que les gendarmes vont se tourner
24:27vers les 4 enfants adoptifs de la victime,
24:31tous désormais majeurs.
24:33Deux d'entre eux, Aurélien et Johan,
24:35les vilains petits canards de la famille,
24:37ils ont mauvaise réputation ces deux garçons,
24:39ils sont soupçonnés,
24:41mais est-ce qu'ils ont tué leur mère ?
24:42Et puis pourquoi ils auraient tué leur mère dans cette ferme isolée ?
24:46Suspense jusqu'à la dernière minute aujourd'hui de l'heure du crime,
24:51c'est à 14h, l'affaire Annie Toinon,
24:54sur RTL évidemment, l'heure du crime.
24:57A tout à l'heure, dans un instant,
24:58nous parlons de ce chiffre colossal,
25:00une femme sur deux qui fait des footings, des joggings,
25:04a été agressée, harcelée,
25:08s'est prise des remarques sexistes,
25:10il faut qu'on en parle, là tout de suite.
25:22Et Roland Garros, c'est toutes les demi-heures sur l'antenne d'RTL,
25:25on vous retrouve Sébastien Roxel.
25:27Ça va mieux pour le français Quentin Rallis, Sébastien ?
25:31Et ça va même beaucoup mieux pour le 52e mondial
25:34qui vient d'empocher la deuxième manche 6 jeux à 3
25:37face au serbe Keikmanovic d'un Neis.
25:40Il avait perdu le premier set 6 jeux à 4.
25:44Côté tricolore, on attend aussi Giovanni Pecci Perricard,
25:47tout à l'heure sur le Suzanne Langlène,
25:49il sera face au Bosnien Djoumour.
25:51Je vous signale aussi la qualification facile de l'Italien Lorenzo Mussetti,
25:55tête de série numéro 8 de la Chinoise Zheng, championne olympique en titre.
25:59Et à l'instant de l'Italienne Yasmine Paolini, numéro 4 mondial,
26:03victoire en 2 sets face à l'Australienne Tomjanovic sur le central,
26:07où l'on attend maintenant le tenant du titre,
26:09Carlos Sancaraz, opposé aujourd'hui au Hongrois Marozhan.
26:20Les amis, il faut que nous parlions de cette étude
26:24qui révèle en France qu'une femme sur deux, à peu près,
26:29déclare avoir été victime de remarques sexistes,
26:32voire même d'agressions en faisant un footing, un jogging.
26:37Une femme sur deux, c'est quand même un chiffre colossal,
26:41mesdames, messieurs, on parle de la totalité du territoire de la France,
26:45métropole d'homme-tombe, enfin vous imaginez ce que ça signifie.
26:48Une femme sur deux qui ne s'est pas sentie en sécurité
26:52alors qu'elle faisait juste un petit footing sur le territoire de la République.
26:55Voilà où on en est.
26:56Cette étude nous vient de l'Union des entreprises Ports et Cycles,
26:59pour donner la source de ce chiffre de 56%.
27:02Alors je vous suggère dans ce cas, Céline, de passer la parole à Françoise.
27:06Ma chère Françoise, bonjour.
27:08Oui, bonjour, je voulais vous confirmer une expérience
27:14que j'ai vécue il y a un certain temps maintenant,
27:16parce que maintenant je suis une vieille dame,
27:18mais quand j'habitais en bordure de forêt à Saint-Germain-en-Laye,
27:23j'avais juste à passer le portail de la résidence
27:27pour aller faire un jogging en forêt.
27:30Donc j'avais l'habitude d'aller m'y promener avec mes filles ou mon mari au week-end,
27:34et puis plusieurs fois j'ai fait des joggings,
27:37et un jour j'ai croisé un monsieur qui venait face à moi
27:42et qui en arrivant a baissé son short.
27:46J'ai été estomaquée, et je m'en souviens encore,
27:50c'était il y a plus de 40 ans, je dois dire.
27:52Et je me suis retournée, et il avait remonté son short.
27:56Il avait remonté son short correctement.
27:59Et ça, c'est quelque chose qui m'a marquée.
28:03J'avais beau être une femme mariée, connaître pas mal de choses,
28:09mais c'est tellement choquant.
28:11Oui, parce que dans ces cas-là, vous êtes dans la solitude absolue dans une forêt,
28:15sur un petit sentier, vous courez, vous êtes perdue dans vos pensées,
28:19vous écoutez de la musique en courant, peu importe.
28:21Ah bah non, à cette époque, j'en écoutais pas de musique en courant.
28:24Non, mais puis c'était une allée assez...
28:27C'était pas un petit sentier, c'était juste un passage en forêt,
28:30mais au ras de la résidence, quoi.
28:33Et puis effectivement, c'était un moment où il n'y avait pas grand monde.
28:36Ça vous a incité à ne pas reproduire l'expérience, Françoise ?
28:39Ah bah oui, effectivement, oui, c'est vrai qu'après...
28:42Après, j'y suis jamais retournée toute seule.
28:45Non, mais ne riez pas, Françoise, parce que vous imaginez,
28:48à cause de ce type qui a baissé son froc quand il vous a croisé en train de faire un footing,
28:54à cause de ce type-là, vous vous êtes censurée, à juste titre d'ailleurs,
28:57pendant des années, et vous avez renoncé à un plaisir fondamental quand même de la vie
29:01quand on a la chance d'habiter pas très loin d'une forêt,
29:04c'est d'aller vous promener seule et de faire des footings.
29:06Franchement, c'est un sacré renoncement, quoi.
29:10Oui, c'est un renoncement.
29:11Et même maintenant, je sais qu'on habite à la campagne,
29:14et puis que je n'irais jamais faire de vélo sur une route de campagne toute seule.
29:21Pour cette raison-là ?
29:22Ah bah oui, quelque part, oui, ça m'a quand même un petit peu perturbée, quoi.
29:28Bon, je reconnais aussi, ça c'est peut-être un autre sujet,
29:32mais quand j'étais lycéenne à Rouen, je devais traverser le parc Verdrel,
29:39il y avait souvent des exhibitionnistes, franchement.
29:42C'était une époque où j'ai eu, malheureusement, l'occasion d'en passer plusieurs fois dans ma jeunesse.
29:52Donc on comprend à vous entendre que ce n'est pas à nouveau ce problème française.
29:57Restez, on va accueillir Samy, peut-être maintenant.
30:01Bonjour Samy.
30:02Bonjour.
30:03Bonjour Samy.
30:04Bonjour.
30:05Nous vous écoutons.
30:05Où êtes-vous, mon cher Samy ?
30:07Bah là, je me suis arrêté pour vous parler, justement, parce que je suis sur route.
30:13Et voilà, j'ai expliqué lorsque j'ai été, j'ai appelé tout à l'heure.
30:20Le standard.
30:21Ouais, le standard, quelque chose qui m'était arrivé il y a deux ans, au mois de juin, je m'en souviens encore.
30:26C'est une date qui m'a, je ne dis pas traumatisé, mais voilà, ça m'a...
30:30Qu'est-ce qui s'est passé ?
30:32Bah en fait, moi je vais, enfin plus souvent parce que j'ai pris un peu de poids,
30:38donc j'allais souvent escalader, vous savez, le rocher à Fontainebleau.
30:42Ah bah les mythiques rochers de Fontainebleau, ouais.
30:46Tant de grands alpinistes ont appris l'alpinisme là-bas.
30:50Absolument, absolument.
30:51Et donc j'y vais, ou avec mon fils, ou avec un ami,
30:56et je vois une dame qui, je me souviens comment elle était habillée,
31:00elle avait un ensemble noir d'une marque,
31:03et elle avait un sac à dos, et en fait,
31:07je ne l'avais pas vue pour le moment, j'avais entendu crier, enfin crier, parler fort,
31:12et j'ai reconnu moi la voix de ma petite sœur en fait, c'est ça qui m'a interpellé.
31:17J'ai posé ma gourde, je suis parti la voir, je lui ai dit « Madame, il y a un problème ».
31:20Elle m'a dit « Voilà, ce monsieur me suit depuis une heure ».
31:24Donc lorsqu'elle accélère, il accélère, lorsqu'elle ralentit, il ralentit,
31:29toujours avec une intervalle de 20 mètres, même pas.
31:34Elle était en train de faire un footing ?
31:36Ah oui, avec son chien, elle avait accroché son chien à la taille,
31:40et puis maintenant, parce qu'elle était un peu en panique de ce qu'il y avait derrière elle,
31:44et lorsque je lui ai dit « Ça va ? »,
31:47j'ai vu dans ses yeux, et c'est ça qui m'a marché en fait,
31:54le sauveur quoi, vous comprenez ?
31:57Oui, tout à fait, vous étiez le sauveur parce que vous arriviez au bon endroit,
32:02au bon moment, alors que sur un périmètre de, on va dire 50 mètres,
32:08Vous avez vu le fameux suiveur ?
32:10Ah oui, je l'ai vu, je l'ai vu, je l'ai attrapé,
32:13j'ai dû le prendre par le bras, je suis très grand,
32:17voilà, j'ai ce qu'il faut,
32:18et il avait 57, 58 ans.
32:25Oui, qu'a-t-il dit ?
32:28Et il n'était surtout pas, c'est ça qui est très important,
32:30c'est qu'il n'était surtout pas en tenue de jogger.
32:35Vous voyez ? Donc c'était en mode randonneur,
32:40avec les boîtes de marche, etc.
32:41Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
32:43Eh bien lorsque je me suis approché de lui,
32:45je l'ai tutoyé directement, je lui ai dit « Tu fais quoi là en fait ? »
32:50Parce que juste avant, elle m'avait expliqué, elle m'a dit,
32:54elle m'a dit « Voilà, à chaque fois il laisse des intervalles,
32:57j'accélère, il accélère, il me suit depuis tout à l'heure,
32:59et elle était limite en pleurs la dame.
33:01Donc moi, je me suis permis de la...
33:05Comme si je la connaissais en fait.
33:07Et...
33:08Et il répond quoi ?
33:10Elle répond, il me dit « Non, non, je me balade,
33:12je me promène, j'ai le droit de me promener. »
33:14Donc après ce monsieur-là,
33:16lorsque je discute, elle s'appelait Vanessa je m'en souviens,
33:19je l'ai fait asseoir, je lui ai demandé si elle voulait de l'eau,
33:24elle était, je vous assure, moi c'est les yeux que je regardais beaucoup,
33:27c'est qu'elle était choquée en fait.
33:29Parce qu'elle venait régulièrement, comme beaucoup de monde,
33:33se promener dans la forêt de Fontainebleau,
33:35et elle me disait que c'était plus que c'était.
33:38C'est plus que c'était la forêt de Fontainebleau.
33:41Il y a des exhibitionnistes, il y a plein de...
33:44Enfin, c'est devenu, on va dire, malsain, mais pas généraliste en fait.
33:49Et donc finalement, vous l'avez peut-être sauvée cette femme ?
33:53Ben c'est...
33:55Ben je sais pas, mais moi j'ai fait humainement mon travail.
33:59Le type est parti ? Le suiveur est parti ?
34:01Le type est parti, voilà, il est parti,
34:03et lorsque moi j'ai pris mon sac à dos, je lui ai demandé si tout allait,
34:06elle a appelé son copain qui lui est venu la récupérer en milieu...
34:12Voilà, enfin, il est venu la récupérer,
34:14et lorsque je suis rentré dans ma voiture, il y a les gendarmes,
34:17et les gendarmes, ben moi je suis d'origine algérienne,
34:20donc j'ai une barbe, je suis costaud, j'ai pas de cheveux,
34:25donc ils m'ont demandé ma place d'entité,
34:29je leur ai donné,
34:31donc comme je suis résident algérien depuis 40 ans,
34:35ils m'ont pris ma carte de résidence, ils l'ont gardée,
34:38et j'ai été, ils m'ont mis en garde à vue pendant...
34:41Mais non !
34:41Pendant 45 minutes, je vous jure, c'est vrai, je vous assure, c'est vrai,
34:44et c'est la gendarmerie de Fontainebleau.
34:45Et c'est elle qui vous a mis hors de cause en expliquant que...
34:48J'espère qu'elle a bien expliqué...
34:49Vous l'aviez aidée ?
34:51Enfin, ils l'ont convoquée, ils l'ont appelée parce qu'ils avaient
34:54ce coordonnée, je ne sais pas comment,
34:56elle est revenue au commissariat avec son père,
35:00elle devait avoir 30 ans,
35:03elle est revenue avec son père,
35:04et c'est eux qui m'ont fait sortir.
35:09Oui, elle a dit qu'au contraire vous l'aviez aidée.
35:11Merci beaucoup.
35:12Oui, bien sûr, je vous en prie avec plaisir.
35:14Merci Samy pour ce témoignage.
35:17Encore une, j'imagine, encore une femme
35:19qui a dû renoncer par la suite à courir,
35:22en tout cas dans ces conditions-là.
35:24C'est terrible, cette statistique.
35:26Une femme sur deux a été agressée ou menacée ou suivie
35:29pendant qu'elle faisait son footing.
35:31Une étude qui est sortie aujourd'hui.
35:32Dans un instant, on sera avec Colline.
35:46Nous parlons de ces femmes qui ne pratiquent pas le footing
35:51de façon sereine.
35:52Plus d'une sur deux a perçu des regards insistants,
35:58pour certaines, des agressions, des tentatives d'agression.
36:01Et parfois, ça va beaucoup plus loin, vous le savez.
36:03Colline est avec nous, elle a fait le 3210.
36:04Ma chère Colline, bonjour.
36:06Bonjour Colline.
36:06Bonjour.
36:08Où êtes-vous ?
36:10Alors moi, je suis à Metz.
36:12Je cours depuis une dizaine d'années.
36:15Contrairement aux autres, moi, je ne me sens pas en insécurité.
36:18Je n'ai pas peur.
36:19Intéressant.
36:21Enlevez votre haut-parleur, si c'est le cas,
36:23parce qu'on vous entend.
36:24Non, je n'ai pas de haut-parleur.
36:26Rapprochez-vous de la fenêtre, alors.
36:28Mais on vous entend.
36:30Alors, vous, vous faites partie de celles qui dites,
36:32en gros, il ne faut pas exagérer.
36:35Courir, c'est encore possible pour une femme seule en France.
36:40Alors, je pense qu'il y a effectivement des fous partout,
36:44mais les hommes et les femmes peuvent être en danger
36:47par rapport à ces personnes noires.
36:49Et il ne faut pas mettre tous les hommes dans le même panier.
36:52Ah oui, loin de notre idée.
36:55En tout cas, vous n'avez jamais, vous, été confrontée à des regards
36:59appuyés un peu désagréables, à des remarques sexistes ?
37:03Vous vous êtes jamais fait siffler en passant devant un groupe ?
37:06Alors, jamais de remarques.
37:08Après, je pense que l'attitude de la cause, c'est peut-être aussi,
37:12si on se sent déjà paniqué, stressé à la base,
37:16c'est peut-être que ça assure aussi les problématiques.
37:19Pauline, vous courez régulièrement, toutes les semaines ?
37:22Oui.
37:23Vous courez où ? Comment ça se passe un footing ?
37:25Vous courez dans la rue ? Vous courez dans un bois ?
37:30Alors, moi, je cours essentiellement en ville, dans la rue.
37:34Oui.
37:36Je ne me sens pas, après, les regards appuyés, il peut en avoir,
37:39mais je pense que des femmes doivent avoir l'air d'en avoir un peu moins.
37:43Pas plus.
37:46Merci, Pauline, pour votre témoignage.
37:48De toute façon, si 56% des femmes disent avoir vécu ces comportements,
37:55ça veut dire quand même que 44% ne les ont pas vécues.
37:57Et vous faites partie de celle-ci, Pauline.
37:59Et c'est vrai que dans les 56%, il y a, comme on l'a vu tout à l'heure,
38:04la personne qui suit, déterminée à agresser, etc.
38:09Et puis, il y a des regards appuyés, il y a plein de nuances de gris.
38:13Céline Landau, on imagine, entre cet inconfort qui est provoqué au moment de...
38:17Oui, et qui ne sont probablement pas perçus de la même manière d'une femme à l'autre.
38:21Des regards insistants, on peut les vivre plus ou moins bien selon la situation, le jour.
38:26Il y a pas mal de paramètres, évidemment.
38:28Bonjour, Marine.
38:29Bonjour, Eric. Bonjour, Céline.
38:31Marine, je crois que vous êtes joggeuse, vous aussi,
38:33et que vous avez mis en place, j'allais dire, quelque chose
38:37pour ne pas courir avec appréhension.
38:40Oui, absolument.
38:41Moi, j'ai un gros chien de 25 kg et je ne cours jamais sans mon chien.
38:47C'est-à-dire que j'ai une ceinture, je l'attache et on court toutes les deux dans la forêt.
38:51Mais jamais, je n'irai courir sans elle.
38:54Oui.
38:55Et c'est un élément de sécurité, un chien, je ne me rends pas compte,
38:58parce que moi, j'ai un chien tout fou.
39:00Je pense que je pourrais me faire agresser, il irait gambader tout seul.
39:03Non, ma chienne, elle est très dissuasive, déjà, elle est assez forte.
39:0725 kg, c'est une belle bête et je sais qu'elle me défendrait si jamais il y avait quoi que ce soit.
39:12Mais quand j'entends plus d'une femme sur deux qui s'est déjà fait embêter,
39:18moi, du coup, en entendant ça, ça me conforte dans mon idée de ne jamais courir toute seule,
39:21parce qu'en forêt, moi, je cours en forêt à côté de la maison.
39:24Et c'est vrai qu'on croise des fois les individus tout seuls avec des regards
39:29qui ne sont pas rassurants et surtout, on est tout seul.
39:32En forêt, c'est vaste, on est tout seul.
39:34Oui.
39:35Donc, une mauvaise rencontre, on est tout seul, quoi.
39:38Vous avez déjà eu peur, il y a eu des moments,
39:42parce que vous êtes typiquement dans la cible de l'émission qu'on fait, là.
39:46Vous êtes une femme, vous courez régulièrement, toute seule et en forêt.
39:51Bon, vous avez votre chien, certes, mais il y a des moments où vous vous êtes dit
39:55« Oh là là, je vais peut-être arrêter ça ou je vais peut-être aller courir dans le village. »
39:59Non, il y a des moments où je me suis dit « Oh là là, heureusement que j'ai mon chien ! »
40:01Parce qu'on croise des types, des fois, qui restent assis dans la forêt, tout seuls,
40:07qui regardent.
40:08Alors, c'est sûr qu'avec mon chien, je vous jure que c'est très dissuasif.
40:12Oui.
40:14Qu'est-ce que c'est comme race de chien ?
40:16C'est une chienne qui vient de Guyane.
40:17Moi, je l'ai adoptée à l'ASPA et elle fait 25 kg.
40:20C'est un berger créole.
40:22D'accord, un berger créole.
40:23Oui, et elle me défendrait toujours.
40:26D'accord.
40:27Marine, je voudrais qu'on entende Nadia maintenant, qui nous a appelées aussi sur ce sujet.
40:32Nadia, bonjour.
40:33Bonjour.
40:34Je crois que cette évocation du chien, elle résonne pour vous.
40:39Oui, complètement, je suis tout à fait d'accord.
40:41Moi, je cours depuis maintenant 20 ans.
40:43Je cours depuis 10 ans avec mon chien qui est un Malinois, une femelle.
40:47Oh le Malinois !
40:49Ça, ce n'est pas teckel, ça.
40:51Non, pendant 10 ans, il ne se passait rien.
40:55Je cours avec mon chien trois fois par semaine, une heure, donc c'est quand même pas mal.
40:58Et jamais, jamais, jamais, on ne m'a regardée, jamais.
41:02Jamais, ce n'est jamais arrivé.
41:03Et je me disais, c'est super, c'est mon chien, c'est bien d'avoir mon chien.
41:08Sauf que mon chien ne peut plus courir depuis maintenant une petite année
41:12parce qu'il se paralyse un petit peu.
41:14Bref, je ne peux plus l'emmener courir.
41:17Donc, je cours seule depuis un an.
41:19Et bien là, je peux vous assurer que ce n'est pas du tout la même histoire.
41:22Donc aujourd'hui, quand je cours, j'ai des klaxons.
41:27On me klaxonne, donc je suis en région nidoise.
41:30On me klaxonne, on me fait des appels de phare, sur tous les camions.
41:33Je ne comprends pas pourquoi.
41:35La question, c'est que veulent ces gens, en fait, je ne comprends pas.
41:38Surtout qu'ils passent en voiture, donc je ne comprends pas.
41:40C'est se manifester.
41:41J'ai l'impression qu'on veut me dire, tu cours, tu n'as pas le faire.
41:45Certainement, je ne sais pas.
41:46Ou alors, j'ai des gens qui passent en voiture,
41:49qui ouvrent la fenêtre et qui me crient dessus.
41:51Qui disent quoi ?
41:52Ils disent quoi ?
41:53Je ne sais pas, parce que moi, je cours et j'ai mon casque,
41:55donc je n'écoute pas ces gens.
41:57Mais je les vois crier, ils me font des grands signes, des bras.
42:00Je ne comprends pas.
42:01Mais des signes haineux ou des signes d'encouragement ?
42:03Des signes où ils vous suivent parce que vous êtes jolie ?
42:06Non, non, je ne crois pas.
42:08Vous savez, j'ai les noms.
42:09Je suis certainement jolie, peut-être, merci.
42:12Non, non, ce n'est pas du tout l'histoire.
42:13Encore une fois, si j'étais une jeune femme en short jolie,
42:17peintre fraîche, ok, mais franchement, non, je ne cours pas en short.
42:22Mais alors, pourquoi est-ce qu'on vous siffle ?
42:23Pourquoi est-ce qu'on vous fait des grands signes ?
42:25Je vous pose la question ?
42:26Je ne sais pas.
42:27En tout cas, ce sont des gens qui...
42:30Mais ça n'arrivait pas quand vous aviez votre chien ?
42:32Non, non, quand j'avais mon chien,
42:33je peux vous assurer qu'il n'y en avait pas un qui bougeait.
42:36Depuis un moment où je n'ai plus mon chien,
42:37ça s'excite dans tous les coins.
42:39C'est des abrutis ?
42:41Je pense, je n'en sais rien.
42:43Je ne peux pas ouvrir le dialogue avec ces gens.
42:46Et aussi, sachez que je ne cours plus jamais quand il commence à faire nuit.
42:50L'hiver, par exemple, je courrais le soir, mais je ne fais plus, forcément.
42:54Et puis, je n'emprunte jamais, bien sûr, des chemins un petit peu
42:58en parallèle des routes, par exemple.
43:00Un jour, je faisais mon chien et avec mon chien, j'allais partout.
43:02Bon, ici, aujourd'hui, je ne le fais pas
43:04parce que je vois bien que la société...
43:07Enfin, je n'ai pas confiance en fait, pas du tout.
43:11Merci Nadia pour votre appel.
43:13On continue évidemment à parler de tout ça avec vous.
43:16Dans un instant, 56% des femmes, on le rappelle, 56% des joggeuses
43:22racontent ne pas pouvoir courir tranquille,
43:25regard insistant, remarques, menaces, agressions
43:28quand les footings sont bien plus compliqués que prévus à tout de suite.
43:43Les auditeurs ont la parole sur RTL.
43:46Mesdames, Messieurs, il est 13h55.
43:48Vous écoutez, les auditeurs ont la parole.
43:50Et on passe le micro à qui l'on était avec Nadia,
43:52qui nous expliquait la difficulté encore de courir
43:56quand on est une femme, de faire des footings,
43:59depuis que son chien ne peut plus l'accompagner dans ses footings.
44:03Et on va prendre David qui nous appelle.
44:06Bonjour, David.
44:07Oui, bonjour, bonjour à toute l'équipe de RTL.
44:10Vous êtes un homme, on l'a compris,
44:12et pourtant, vous voulez réagir à ce sujet
44:15parce que vous êtes concerné.
44:17Absolument. Alors, pas moi directement,
44:19mais déjà par mon travail.
44:22Je travaille beaucoup en déplacement dans le département 77.
44:26Donc, je suis amené à travailler dans la rue.
44:28Je monte des pneus à domicile.
44:31Et je suis confronté à ce que disent toutes les précédentes jeunes femmes,
44:36à voir des ouvriers du bâtiment, des chauffeurs poids lourds,
44:39des gens qui marchent dans la rue, qui sifflent,
44:42qui parlent à toutes les femmes.
44:44Vraiment, c'est des propos, M. Brunet, vous n'imaginez pas.
44:48Ça siffle, c'est « eh, viens voir, monte là-haut, tu vas voir ce qui va t'arriver ».
44:52C'est hallucinant.
44:54Je ne sais pas ce qui se passe depuis quelques années.
44:56Qui parle à quoi ? À des passantes ?
44:58Ah mais, attendez, j'ai été témoin d'un truc il y a une semaine,
45:03dans la ville de Siesson, en Seine-et-Marne.
45:05Je travaillais dans la rue sur un trottoir en train de monter des pneumatiques
45:08et j'ai une jeune fille qui arrive face à moi,
45:10sur le trottoir d'en face, une jeune fille d'une vingtaine d'années.
45:13Je la vois arriver, je ne dis rien, je la vois arriver,
45:17et il y avait des mecs en train de refaire un crépit d'un bâtiment.
45:20Écoutez-moi bien, elle a dû changer de trottoir, elle était en pleurs.
45:25C'était des sifflements.
45:27Si je peux dire les choses à l'antenne...
45:31Oui, dites.
45:33Ah bah écoutez, je vais y aller.
45:35Hé, toi là-bas, t'es trop bonne, viens voir, on va te baiser, on est quatre, etc.
45:41Pendant 15 longues secondes où elle a changé de trottoir,
45:46elle est passée à côté de moi, je l'ai regardée,
45:48et puis là, j'ai pris la parole aussi, je lui ai dit, j'ai fait ma pauvre...
45:51C'est ça être une femme en 2025 ?
45:53C'est hallucinant, hallucinant.
45:55Et alors, là où ça me concerne personnellement, c'est avec ma femme.
45:59Ma femme s'est prise d'amitié pour une fille qui s'appelle Philippa,
46:04dans la ville où nous habitons, elle a une vingtaine d'années.
46:07Et puis bon, elles font régulièrement des marches et puis un peu de jogging dans la ville.
46:14C'est-à-dire qu'elles ne sortent pas dans les boîtes, centaines de blocs, etc.
46:16C'est vraiment dans le coin, dans la ville, dans les rues.
46:19L'autre jour, je recevais régulièrement dans mon portable
46:22des messages de détection de mouvement, tracker activé.
46:27Je croyais que c'était un virus.
46:29Donc je ne disais trop rien, ça a duré deux semaines.
46:30Et puis au bout de la deuxième semaine, je vais voir ma femme.
46:32Moi, j'ai 38 ans, ma femme en a 32.
46:34Et je regarde, elle s'appelle Jessica.
46:36Je dis putain, Jessica, c'est quoi ça ?
46:38Toutes les deux secondes, je reçois des messages comme quoi il y a un truc en mouvement.
46:41Ma propre femme, qui ne m'a rien dit, me dit
46:44« Ah non, non, mais t'inquiète pas, c'est moi, j'ai mis un tracker dans mon sac à dos. »
46:48J'ai dit pourquoi ?
46:49Elle me dit « Parce que comme on sort avec Philippa, qu'on va au milieu des champs, etc.
46:54Au moins, si on a un pépin, tu sais plus ou moins où on est. »
46:57Je suis resté vulgairement sur le cul.
47:00Je me suis assis, je fais « Attends Jeff, qui c'est qui t'embête ? »
47:03« Non, non, personne m'embête David, mais bon, on est emmerdé quoi. »
47:07Alors je lui ai demandé, on a parlé longuement.
47:09Elle m'a dit « David, tu n'imagines pas, on marche, on met juste un leggings. »
47:12Pourtant un leggings, ce n'est pas non plus une jupe, ce n'est pas provocant.
47:15On met un leggings, on marche en centre-ville chez des klaxons.
47:19« Oh mademoiselle, elle monte, viens voir. »
47:21Mais c'est ça tout le temps, à tel point qu'aujourd'hui, elles ne sortent plus.
47:25Voilà, elles ne sortent plus, elles ont un tapis de course à la maison.
47:29Donc elles viennent et elles font du tapis de course à la maison.
47:32Excusez-moi, je vous coupe David, parce qu'on arrive au terme des auditeurs en la parole aujourd'hui.
47:36Mais ce témoignage de David est fou, absolument fou.
47:39Il est marrant, il est comme moi, les bras lui en tombent.
47:42En arriver à découvrir ça dans sa propre équation familiale.