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  • 21/05/2025
Mercredi 21 mai 2025, retrouvez Thierry Guille (Président, Raymond James France), Olivier Farouz (Président, Groupe Premium), Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité) et Marie de Leyssac (gérante allocataire, Edmond de Rothschild AM) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés, vous nous suivez tous les jours à 20h30 à la télévision
00:16via vos box, vous nous retrouvez chaque jour également en replay sur bsmart.fr ou encore
00:20en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, un peu de calme retrouvé sur les marchés, sur
00:28les marchés actions avec des indices actions qui sont revenus sur leur sommet pour certains
00:35comme le DAX qui bat de nouveaux records aujourd'hui ou quasiment sur leur sommet historique, le
00:41S&P 500 doit être à 3% de ses sommets qui ont été marqués au début de l'année avec
00:49des taux qui restent à des niveaux assez élevés, 4,55 environ sur le 10 ans américain.
00:54Est-ce que c'est un simple répit, une fenêtre d'accalmie sur les marchés après le choc
01:00du mois d'avril et le contre-choc qui s'est suivi au cours du mois de mai ou est-ce que
01:05c'est peut-être un nouveau départ pour les investisseurs qui regagnent en visibilité
01:10au fur et à mesure que la guerre tarifaire semble être passée ou en tout cas être
01:16un sujet un peu moins prégnant aujourd'hui pour les investisseurs ? D'autres sujets
01:21sont encore devant nous dans l'agenda de l'administration Trump et le prochain sujet
01:25étant évidemment la négociation d'une loi budgétaire d'envergure, le Speaker de la
01:32Chambre des Représentants Mike Johnson annonce aujourd'hui un accord au sein des Républicains
01:37de la Chambre pour voter cette loi budgétaire à la Chambre peut-être dans les prochaines
01:43heures, le parcours législatif se poursuivra ensuite avec évidemment le passage au Sénat
01:50et une loi qui pourrait être votée dans son ensemble avant la pause du Congrès au
01:54début du mois d'hier, en tout cas c'est le calendrier idéal fixé par Donald Trump
01:59et son administration, les taux de marché obligataires restent élevés je le disais
02:04dans un contexte où la vigilance est maximale sur la question des déficits et de l'accroissement
02:09des déficits et de l'endettement public, cette loi budgétaire pourrait accroître
02:14la dette publique américaine de plus de 3 000 milliards sur les 10 prochaines années
02:18selon certaines estimations au sein du Congrès, Pauline Grattel vous apportera tous les détails
02:24sur ces enjeux et les mouvements de marché au cours de cette séance, discussion à suivre
02:29avec nos invités de Planète Marché bien sûr et puis dans le dernier quart d'heure
02:32nous fêterons les 25 ans de Groupe Premium avec son Président Olivier Farouz qui sera
02:37avec nous en plateau Groupe Premium, 25 ans de croissance, d'hyper croissance même peut-on
02:42le dire avec plusieurs tours de table et plusieurs LBO qui se sont succédés ces dernières
02:48années et qui ont fait de Premium un groupe incontournable, leader dans le conseil et
02:53la gestion de patrimoine, son Président sera donc avec nous en plateau dans le dernier
02:57quart d'heure de Smart Bourse.
03:08Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse nous retrouvons Pauline Grattel
03:11qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés, bonsoir Pauline, les investisseurs
03:16qui sont vigilants sur la question budgétaire américaine et les déficits américains associés.
03:22Oui hier Donald Trump est allé au Capitole afin de convaincre les Républicains de voter
03:27son projet de loi budgétaire, résultat cet après-midi le Speaker de la Chambre Mike
03:32Johnson annonce qu'un accord a été trouvé et qu'un vote pourrait avoir lieu rapidement
03:36selon l'estimation d'un comité non-partisan, cette loi budgétaire pourrait accroître
03:40la dette américaine de plus de 3000 milliards de dollars sur 10 ans.
03:45Les tensions sur les marchés obligataires dans ce contexte persistent encore aujourd'hui ?
03:49Oui aux Etats-Unis le rendement à 30 ans est bien installé au-delà de 5% aujourd'hui,
03:54le rendement américain à 10 ans se tend à nouveau de quelques points de base pour
03:57évoluer autour de 4,55%, en Europe le 10 ans allemand tourne autour de 2,65%, enfin
04:04au Japon les taux longs se stabilisent à 1,50% pour le rendement à 10 ans et au-delà
04:09de 3% pour le 30 ans, sur le marché des changes le dollar recule, l'indice dollar
04:13repasse sous le seuil de 100 et l'euro dollar se traite à 1,1330, de son côté l'or renoue
04:19avec le niveau de 3300 dollars.
04:21Et puis un mot des cours du pétrole également qui remontent aujourd'hui depuis hier ?
04:25Oui les cours réagissent aux menaces de frappes de la part d'Israël sur des bases nucléaires
04:29iraniennes dans ce contexte, le baril de Brent est en hausse de 1% et dépasse les 66 dollars
04:34aujourd'hui, parmi les membres de l'OPEP l'Iran est le 3ème producteur, une telle
04:39attaque pourrait perturber les approvisionnements.
04:41Sur les marchés actions, les mouvements du jour montrent que l'heure est sans doute
04:45encore à la prudence.
04:47Oui aux Etats-Unis les grands indices ouvrent en repli modéré, moins 0,5% pour le Nasdaq
04:51et le S&P 500, en Europe le stoxx 600 et l'euro stoxx 50 évoluent en léger repli, en France
04:57le CAC 40 évolue en territoire négatif mais toujours autour de 7900 points, à nouveau
05:02tiré vers le bas par les valeurs du luxe, LVMH et Hermès cèdent environ 2%, enfin
05:08en Allemagne le DAX inscrit un nouveau plus haut.
05:11La jambe à macro du jour était relativement léger mais un chiffre a quand même marqué
05:14les esprits, la publication de l'inflation britannique.
05:17Oui pour le mois d'avril l'inflation britannique ressort supérieure aux attentes et progresse
05:21ainsi de 3,5% sur un an après plus de 2,6% en mars, dans sa version coeur, hors alimentation
05:28et énergie, l'inflation est en hausse de 3,8%, le rendement britannique à 10 ans
05:33se tend de plus de 10 points de base à 4,80%.
05:36Du côté des résultats d'entreprises, on est en pleine publication des grands distributeurs
05:41aux Etats-Unis et les regards étaient tournés aujourd'hui sur la publication de Target.
05:45Target abaisse ses prévisions annuelles en raison de l'incertitude tarifaire et d'une
05:49demande à tonne, sur le premier trimestre le distributeur fait état de vente en repli,
05:54le titre ouvre en recul de 6% à Wall Street, à l'inverse Baidu, le géant chinois d'internet
05:59publie des résultats salués par le marché et souligne une bonne dynamique dans la division
06:04pour laquelle les ventes progressent de plus de 40%, le titre est en hausse de 3%.
06:08Et puis, nouvel épisode dans le feuilleton autour de la crise, que connaît United Health
06:14depuis quelques temps ?
06:15Oui, après la démission du CEO et l'enquête lancée pour fraude à Medicare la semaine
06:20dernière, aujourd'hui les infos nous viennent du Guardian qui a publié un rapport selon
06:24lequel United Health aurait payé en secret des maisons de retraite pour réduire le nombre
06:29de transferts à l'hôpital, cette mesure pour réduire les coûts a mis en danger la
06:33vie des patients, le titre plonge encore de 6,5% dans les premiers échanges à Wall Street
06:38après avoir perdu 30% en un mois.
06:40Et puis en Europe, la chute du jour est signée Jadisport.
06:43A Londres, le titre plonge jusqu'à 13% au pire de la séance après avoir alerté sur
06:47le fait que les droits de douane mis en place par Donald Trump pourraient se répercuter
06:51sur les prix, son marché principal, les Etats-Unis pourraient faire face à une demande morose
06:55et le groupe n'envisage pas de progression sur ses résultats cette année.
06:58Quel sera le programme de demain pour les investisseurs sur les marchés Pauline ?
07:01Les investisseurs prendront connaissance demain de toute une série de PMI préliminaires
07:05pour le mois de mai que ce soit aux Etats-Unis ou en zone euro et l'indice IFO allemand
07:10du mois de mai est également attendu.
07:12Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte
07:16les infos clés du jour sur les marchés.
07:173 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
07:31Marie de Lessa qui est à nos côtés, gérante, allocataire, multi-asset et overlay chez Edmond
07:35Rothschild Asset Management.
07:36Bonsoir Marie.
07:37Bonsoir Gérard.
07:38Merci d'être là.
07:39A vos côtés Nicolas Gottesman qui nous accompagne également, le responsable de la stratégie
07:42macro de la financière de la cité.
07:44Bonsoir Nicolas.
07:45Bonsoir Gérard.
07:46Et qui est également notre compagnie, le président de Raymond James France.
07:50Bonsoir Thierry.
07:51Bonsoir Nicolas.
07:52Merci d'être avec nous.
07:53Choc et contre-choc avril-mai sur les marchés Thierry, je veux bien qu'on commence avec
08:02la situation du marché action américain puisque les grands indices, le S&P 500 notamment,
08:07ont effacé en quelques semaines le choc de Liberation Day début avril et même un peu
08:11plus encore.
08:12Le S&P doit être à 3% de ses sommets historiques qui avaient été touchés au cours du mois
08:18de février à plus de 6100 points si je ne dis pas de bêtises.
08:22Pendant ce temps-là, les marchés obligataires restent j'allais dire sous pression avec
08:27un disant américain qui se balade dans une fourchette, qui reste une fourchette connue
08:32mais plutôt dans la partie haute de la fourchette, 4,55 aujourd'hui pour le disant américain.
08:37Qu'est-ce qu'on peut dire de cette photographie notamment pour la classe d'actifs actions
08:41aux Etats-Unis ? Est-ce que c'est un équilibre qui peut convenir à une poursuite de la hausse
08:47des indices actions américains ?
08:49Alors l'équilibre, ça va dépendre un petit peu effectivement du taux de croissance qu'on
08:53va avoir aux Etats-Unis et toute la question est de savoir si effectivement on avait démarré
08:58l'année.
08:59Excusez-moi.
09:00J'aurais peut-être pas dû vous passer la parole tout de suite Thierry.
09:02Je vais essayer d'être bref.
09:04On a commencé l'année sur des taux de croissance aux alentours de 2, 2,5, on est revenu sur
09:09des niveaux de 1, il y a beaucoup de volatilité.
09:11Et c'est de là qu'en fait la traduction que l'on peut voir actuellement sur un taux disant
09:15qui s'inscrit sur des zones de 4,50 peut éventuellement poser problème si la croissance
09:20s'est amenée à décélérer.
09:21Vous êtes venu avec un graphique Thierry si je peux continuer avec vous, mais vous
09:26me dites sinon.
09:27Mais un graphique qui montre la sensibilité du S&P 500 à différents niveaux de taux
09:33obligataires américains.
09:35Que nous apprend ce graphique alors qu'on visualise, qui est assez simple à comprendre.
09:41Il y a un seuil de douleur sur le disant américain qui fait que le marché actions peut basculer
09:48dans un monde très différent.
09:49Oui, ce seuil c'est 4,50 à peu près.
09:51Quand on regarde ce tableau, vous retrouvez la même chose sur le S&P 400, sur le S&P
09:56600.
09:57C'est un seuil sur lequel on est aujourd'hui.
10:00Maintenant c'est fait sur une base des quatre dernières années, peut-être que le panel
10:03n'est en soi pas assez large.
10:04Et c'est à ce titre-là que notre stratégiste a estimé qu'on était un petit peu sur des
10:09points, pas de rupture, mais des points qui peuvent éventuellement plafonner la performance
10:14du S&P tel qu'on a connu le rebond depuis le 8 avril dernier.
10:18C'est ça, effectivement.
10:19Bon, 4,50 c'est un seuil potentiellement de douleur pour les marchés actions, Marie ?
10:26Je pense que c'est effectivement un seuil qui est regardé, 4,50 sur le disant, 5 sur
10:30le 30 ans aussi, c'est aussi un seuil qui est regardé.
10:33Il faut aussi le regarder en parallèle des taux réels, où là la hausse est moins franche
10:41pour l'instant.
10:42On reste dans une bande de fluctuation qui est assez faible, mais effectivement le risque,
10:46on est quand même sur des niveaux qui sont au-dessus de 2% sur lesquels on avait déjà
10:52connu des corrections de marché sur ces niveaux-là, mais le marché s'est habitué, on va dire,
10:55à ces niveaux.
10:56Donc effectivement, si cette hausse du taux nominal se transmet aussi au taux réel, là
11:02pour les marchés, pour la valorisation des entreprises, ça peut devenir problématique
11:06parce qu'avec la hausse des marchés, on retrouve des niveaux de valorisation élevés.
11:11Et ça, on sait que ça avait déjà questionné les investisseurs auparavant, donc ça redevient
11:18une question effectivement qui prend le devant.
11:22Qu'est-ce qui a changé, qu'est-ce qui n'a pas changé, notamment depuis le choc du mois
11:26d'avril sur les marchés, les annonces de Libération Day, les pauses successives tarifaires
11:33mises en place, voire les rétro-pédalages de l'administration Trump ? Est-ce que la
11:37poussière est suffisamment retombée pour qu'on puisse réévaluer correctement, j'allais
11:43dire, la trajectoire de croissance américaine, la trajectoire d'inflation également ?
11:48Alors le changement, on va dire positif, c'est un petit peu moins d'incertitude, même s'il
11:53en reste quand même beaucoup, parce que ça n'est qu'une pause de 90 jours, donc il faut
11:57quand même...
11:58Les négociations sont toujours en cours, et donc ça diminue le risque de récession
12:06rapide dans le temps et plus forte.
12:10Donc on revient, les investisseurs reviennent sur un scénario de ralentissement économique,
12:17et donc qui est plus facile, on va dire, à prendre en compte pour les marchés.
12:24Maintenant, il y a un changement négatif, c'est que les taux de taxes vont quand même
12:30augmenter.
12:31Et ça, c'est une réalité, on était autour de 2,5% avant, aujourd'hui, si on atterrit
12:38sur les niveaux d'aujourd'hui, c'est autour en 14-15%, quelque chose comme ça, ça fait
12:42quand même une forte augmentation, donc forcément des conséquences, et pour les entreprises
12:47et pour les consommateurs.
12:48Et c'est vrai que revenir sur des niveaux quasiment les points hauts du marché, alors
12:56qu'on a ce changement devant nous qui confirme quand même un ralentissement à venir, ça
13:02met l'équilibre quand même un peu plus instable.
13:06L'économie américaine peut supporter ces niveaux de taux aujourd'hui, Nicolas ? 5%
13:11sur le 30 ans, c'est quelque chose que l'économie américaine peut continuer d'encaisser ?
13:16Ce qui est plus inquiétant, c'est de voir le mouvement qui s'est produit, quand on
13:20regarde par rapport au début, au Liberation Day, on voit effectivement que le marché
13:24d'action est revenu à son niveau, les taux sont également revenus, par contre, tout
13:28s'est traduit plutôt davantage sur le marché des devises, en fait c'est comme si la guerre
13:32commerciale était devenue une guerre des devises.
13:34Je ne l'ai pas dit, le dollar est 7% en dessous quand même.
13:36Et donc, ce qu'on peut voir là maintenant, c'est que tout le mouvement qu'on a, notamment
13:41de hausse des taux aux Etats-Unis, s'est fait en coordination avec une baisse du dollar,
13:44ce qui est tout à fait inhabituel dans le marché, et ce qui montre plutôt un scénario
13:47qui ressemble plus à ce qu'on avait connu de façon beaucoup plus modérée à ce qu'avait
13:51connu l'Istress à l'époque.
13:52Et donc là, c'est quand même beaucoup plus inquiétant parce qu'on voit que ce n'est
13:55pas parce que les gens considèrent qu'il va y avoir plus de croissance aux Etats-Unis
13:58que les taux augmentent, parce qu'on a une baisse du dollar dans le même moment, ce
14:01qui montre qu'il y a aussi un peu d'inquiétude, et l'inquiétude elle vient effectivement
14:04de ce qui se passe du côté budgétaire américain, et là effectivement c'est que sur les dernières
14:08semaines on a une transition lente qui s'est faite entre un questionnement vraiment sur
14:11les tarifs, ensuite récession par récession, ce qui est assez, enfin je pense intéressant
14:15c'est de voir les efforts qui ont été mis en place par l'administration pour essayer
14:19de corriger le tir, évidemment, notamment parce qu'ils étaient menacés par le marché
14:22obligataire.
14:23Et quand on se rappelle de ce que disait Besant avant même le Liberation Day, c'était
14:28on veut des taux qui soient en dessous de 4%, et une fois que c'était arrivé, il
14:30avait crié victoire en disant ça y est, on est vraiment au top, là on est vraiment
14:34arrivé très au-dessus de ce niveau-là, donc il y a une inquiétude, et quand on voit
14:37les efforts qui ont été faits, c'est-à-dire que malgré la baisse de tarifs sur la Chine,
14:41malgré la baisse de tarifs réciproques qui ont eu lieu, on a même eu des négociations
14:45il y a 15 jours, enfin des annonces par Donald Trump lui-même, en disant peut-être qu'on
14:48va augmenter les impôts sur les plus riches, tout ça en fait c'était des efforts qui
14:52permettaient en fait d'essayer d'envoyer le marché obligataire un peu à la baisse,
14:56et malgré toutes ces annonces-là, et malgré tous ces efforts-là, en fait le marché obligataire
14:59continue de monter, et le noeud coulant est là, et quand on voit effectivement la perspective
15:07iscal-américaine, on peut comprendre qu'il peut y avoir une inquiétude, mais effectivement
15:11c'est cette baisse du dollar, d'un côté on peut le dire positivement pour les Etats-Unis
15:15parce que c'est sans doute un objectif clair de l'administration américaine de faire
15:18baisser le dollar, mais par contre ça pose des problèmes de voir cette baisse se réaliser
15:22effectivement avec des taux d'intérêt qui sont de plus en plus contraignants, avec une
15:25situation fiscale qui est quand même plus que compliquée actuellement pour les Etats-Unis.
15:29Tant qu'on a des taux et un dollar qui bougent en sens inverse, c'est pas une bonne situation
15:33pour l'administration américaine ?
15:35L'administration américaine de toute façon est confrontée à une situation où quoi
15:37qu'elle fasse au niveau des dépenses, au niveau des revenus, sa contrainte principale
15:40ce sont les taux d'intérêt.
15:41Aujourd'hui déjà, 50% du déficit américain ce sont les taux d'intérêt, donc si on
15:45regarde à plus long terme, ça sera encore plus important évidemment, et donc s'ils
15:49veulent vraiment agir sur le déficit américain, ça va passer par les taux, donc par la Fed
15:53et par aussi les perspectives de croissance, et ce qu'ils sont en train de faire aujourd'hui
15:57ne donne pas un profil positif à cette situation-là, et je pense qu'ils sont effectivement en
16:02train de se rendre compte.
16:03Est-ce que les bandes vigilantes, est-ce que le marché obligataire va infléchir les négociations
16:10au Congrès sur la question budgétaire ?
16:14Les négociations compliquées, serrées, il y a eu tout un débat sur le niveau qu'on
16:17pouvait accorder de déduction des taxes locales par rapport aux taxes fédérales, enfin des
16:24sujets très spécifiques aux Etats-Unis, mais visiblement le Speaker de la Chambre
16:29nous dit que là il y a un accord et que la Chambre va pouvoir voter avec une petite majorité
16:33républicaine cette loi budgétaire, d'autres étapes évidemment sont encore devant nous
16:38pour compléter le processus, mais en tout cas il y a une forme de progrès j'ai l'impression
16:44dans ces dernières heures.
16:45Oui, il y a un progrès, mais la réalité effectivement, comme ça vient d'être souligné,
16:48comme vous l'aviez dit en préambule tout à l'heure, la réalité vient du côté du
16:50marché obligataire.
16:51Pour nous, le pilier de l'économie américaine, il y a vraiment trois piliers de l'exception
16:58américaine, c'est la croissance, qu'on vit souvent au travers du SPI, c'est la liquidité
17:03qu'on vit au travers du marché obligataire, et puis le principe du droit, ça c'est encore
17:06autre chose avec la Cour suprême.
17:08Du côté du marché obligataire, il est clair qu'aujourd'hui, le rebond récent du marché,
17:16le marché obligataire est venu rappeler aux politiques ce principe de vertu, maîtriser
17:23les dépenses publiques, et on est pour l'instant aujourd'hui loin du compte.
17:26Alors il y a eu un accord hier, en tout cas entre hier et aujourd'hui au niveau de la
17:30Chambre basse, il faut que ça passe au niveau du Sénat, c'est pas gagné, il y avait une
17:33échéance qui était Memorial Day, c'est-à-dire, c'est lundi, on verra ce que donne le résultat
17:40des courses en début de semaine prochaine, il y a l'autre date qui a été évoquée
17:43tout à l'heure, celle de la pause sur les droits de douane qui échoue je crois, début
17:49juillet maintenant, ça va être compliqué, mais la dette américaine est un véritable
17:56enjeu, et je pense que le niveau des taux actuels c'est ce qui se traduit.
17:58Mais comme les taux ont eu raison, j'allais dire, des tarifs bilatéraux, en tout cas
18:07en partie, est-ce que les taux auront raison de la volonté budgétaire et de laisser courir
18:16un déficit, c'est quand même comme ça que ça se traduit, signalé par Trump.
18:21Aujourd'hui la situation qu'on a vécue cette année, qu'on a rarement vécue ces
18:24dernières décennies, c'est d'avoir en fait eu, en dehors de l'or, toutes les classes
18:28d'actifs qui ont cédé en même temps.
18:29C'est la traduction exacte sur le marché américain du fait qu'il y a eu un désengagement
18:32d'un certain nombre d'acheteurs traditionnels de la dette américaine, que sont les Chinois,
18:37que sont surtout les Japonais.
18:38Les Chinois aujourd'hui ne sont plus que les troisième plus gros détenteurs de dette
18:41américaine.
18:42Et voilà, si cette tendance venait à se poursuivre, c'est un peu un principe de réalité
18:45qui va s'imposer aux Américains, est-ce que c'est ce qui a amené effectivement la
18:49baisse de la note récente, c'est possible, mais bon, c'est venu après d'autres qui
18:54l'avaient prévu bien en amont, c'est possible.
18:57Mais effectivement, je pense que là vous aurez une partie, je pense que c'est du côté
19:01des taux qu'on aura la vraie clé de l'évolution des marchés à venir.
19:04Aujourd'hui, vous le rappeliez tout à l'heure, on est revenu à moins de 3% des plus hauts
19:07sur le SPI.
19:08Je pense qu'il faut être un petit peu audacieux ou très optimiste sur les perspectives de
19:13croissance des profits à venir sur les niveaux actuels.
19:18Payer ces niveaux quoi.
19:19Oui, tant qu'on n'a pas plus de clarté au niveau du financement du déficit.
19:22Oui, j'entends.
19:23Plus de déficit aux Etats-Unis, aujourd'hui, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle,
19:29y compris pour les marchés actions, Marie.
19:32Les investisseurs peuvent être tentés de regarder au-delà de la vallée et de regarder
19:382026.
19:39Si on se dit effectivement 1% de PIB, de plan de relance fiscal pour les Etats-Unis, c'est
19:48bénéfique à la croissance, c'est bénéfique aux entreprises.
19:52C'est vrai, je pense que ça aura des conséquences sur les taux et sur le financement de ce déficit
20:04et probablement des conséquences sur les marchés financiers.
20:07C'est vrai qu'aujourd'hui, on est dans un moment où c'est probablement le niveau
20:13des taux qui va déterminer la course des actions dans les semaines à venir.
20:21Sur les bénéfices d'entreprise, là, je m'adresse à Marie, mais Thierry, vous pourrez
20:25effectivement nous apporter votre éclairage, mais on termine la saison de publication de
20:31résultats.
20:32Qu'est-ce qu'on attend désormais de la croissance bénéficiaire des entreprises
20:36américaines à l'issue des résultats du premier trimestre ?
20:39Cette saison de publication, finalement, elle a été plutôt de bonnes factures, avec
20:44des croissances aux Etats-Unis assez élevées, autour de 10%.
20:48En absolu, c'est plutôt autour de 0% en Europe, mais il faut regarder aussi la dynamique.
20:54En fait, quand même, au mois d'avril, on a eu pas mal de révisions à la baisse de
20:59ces attentes de résultats pour l'année, pas sur le premier trimestre, mais sur les
21:03trimestres suivants.
21:04Ce qui fait que sur l'année 2025, on est passé en début d'année peut-être à des
21:10attentes de 14-15% de croissance des résultats aux Etats-Unis, aujourd'hui, on est plutôt
21:13autour de 9%.
21:14Donc, ça a été quand même pas mal révisé.
21:17En Europe, on est revenu, je crois, autour de 3%, enfin, pas loin, et la tendance, elle
21:22est plutôt de se rapprocher presque vers 0%.
21:25Ça fait deux années déjà qu'on est à 0%.
21:28Ceci étant, il faut regarder aussi peut-être la dynamique des croissances de résultats.
21:34C'est-à-dire qu'aux Etats-Unis, on va plutôt être sur un ralentissement des croissances
21:39de résultats, alors qu'en Europe, on est sur une stabilisation avec, on espère quand
21:45même un petit peu plus de croissance à venir, pas forcément des chiffres très importants,
21:49mais un peu plus de relance aussi l'année prochaine à venir, et donc plutôt une tendance
21:56à l'amélioration sur ces résultats-là.
21:58On peut le voir aussi sur les small et mid-cap, il y a une vraie différence entre les deux
22:04zones.
22:05Vous voyez, sur le premier trimestre aux Etats-Unis, les small et mid-cap, la saison de publication,
22:10elle n'a vraiment pas été très très bonne, quasiment pas de croissance de résultats.
22:14Quand on essaye de décomposer le SP500, alors les 7 magnifiques sont en termes de croissance,
22:21même si on n'a pas encore Nvidia, mais ça caracole toujours en tête.
22:25Mais le reste du marché a aussi progressé, et pour le coup, toute la partie small et
22:30mid-cap est vraiment à la traîne.
22:31Alors qu'à l'inverse, en Europe, les grosses capitalisations, peut-être aussi en raison
22:36de leur composition sectorielle, parce que l'énergie n'a pas publié de bons résultats,
22:41mais il y a une dynamique un peu meilleure sur les small et mid-cap en Europe.
22:45Intéressant, on le voit dans les prix d'ailleurs, les small et mid-cap font mieux sur beaucoup
22:49de marchés que les grandes capitalisations.
22:51Sur la saison de résultats américains, qu'est-ce que vous en retenez, qu'est-ce que ça ouvre
22:55comme perspective ?
22:56Je suis assez d'accord avec ce qui a été dit, à savoir que la croissance est quasiment
23:02ressortie à deux chiffres, ce n'était pas les attentes qu'on avait mis mars sur le
23:05niveau de croissance de 7-8, mais par contre, le reste de l'année a été révisé à la
23:08baisse.
23:09Il y a encore un mois et demi, vous étiez sur le SPI, sur les attentes aux alentours
23:13de 272 dollars sur l'année, on est maintenant sur le niveau de 264 à peu près, donc il
23:19faudra voir ce que vont donner l'impact des tarifs douaniers.
23:23Ça sera une des clés, parce qu'effectivement, le rebond du marché, observé encore une fois
23:29depuis le point bas qu'on a touché début avril, il a été surtout embarqué par finalement
23:33des relativement bons résultats du côté d'Emmanuel Mecet, et ça, ça a beaucoup contribué
23:39toujours à un mouvement de concentration assez important, et ça a aidé beaucoup à
23:43la stabilisation.
23:44Maintenant, après, il y a des secteurs qui restent à la traîne, de manière très sensible,
23:49pas forcément ceux qu'on aurait pu imaginer dans un contexte de grande volatilité, je
23:52pense à la santé particulièrement, qui souffre énormément.
23:54La saison de tout ce qui est lié à la Conso, on est en pleine de publis, on a vu Target,
24:01CES, Wal-Mart, c'était pas si mauvais, Tejic va publier, donc ça c'est…
24:05Home Depot, c'était plutôt pas mal.
24:08Finalement, on s'en sort pas trop mal.
24:09Le consommateur américain, il est toujours là, en fait, c'est assez étonnant.
24:11Que vous regardez du côté du coin, alors ça décélère un peu, mais on dirait…
24:15Même avec un moral plombé, il est toujours là, quoi.
24:17Ne jamais sous-estimer les capacités qu'ont les Américains à dépenser de l'argent,
24:21même lorsqu'ils n'en ont plus.
24:22Voilà ce que j'ai appris très tôt.
24:23L'hédonisme du consommateur américain reste en vérité suprême.
24:26Donc voilà, il y a des secteurs qui s'en sortent bien, on a les yeux sur les négociations,
24:37l'énergie, mais aussi, vu d'Europe, l'énergie est un secteur qui est souvent
24:39honni par les investisseurs du fait des contraintes ISR, mais nous on le regarde par le prisme,
24:44en l'occurrence, des besoins, des censures de données, entre autres, et des besoins
24:49américains.
24:50Donc il y a peut-être une place à jouer là-dessus.
24:51Voilà, mais on est vraiment plus que jamais dans des marchés de stop-picking, mais je
24:56pense qu'à court terme, en tout cas sur le marché US, je serai un peu prudent sur
24:59les niveaux actuels.
25:00Et ils pourront gagner en lisibilité, en l'occurrence, sur ces profits sur le reste
25:04de l'année.
25:06La répartition de la charge des tarifs, comment ça peut se mettre en place aux Etats-Unis ?
25:10Parce que, première guerre commerciale, le consommateur a beaucoup encaissé des tarifs
25:15mis en place par Trump.
25:17Est-ce que la répartition peut être différente ? Est-ce que les entreprises, celles qui exportent
25:22vers les Etats-Unis, celles qui importent depuis les Etats-Unis, est-ce qu'elles peuvent
25:26prendre une part également de la charge des tarifs, sachant que Donald Trump demande à
25:31Walmart de bouffer les tarifs ?
25:34Je crois que quand on voit dans les enquêtes qui ont été publiées, à priori, la majorité
25:38va passer les tarifs dans les prix.
25:40Ensuite, on voit qu'il y a quelques entreprises qui ont commencé à dire qu'ils vont avoir
25:44une stratégie plutôt mondiale, c'est-à-dire en gros de faire monter les prix partout dans
25:47le monde pour pouvoir absorber ce qui se passe aux Etats-Unis, donc de faire payer les grands
25:50prix.
25:51Donc un petit peu tout le monde ?
25:52Un petit peu tout le monde, que chacun prenne sa part.
25:53Mais je pense que ça, ça sera plutôt minoritaire et à priori, oui, on va avoir un passage
25:58assez complet des tarifs dans les prix, mais on verra ça dans les prochains mois.
26:03Et comment vous voyez la séquence d'impact de ce choc tarifaire sur l'économie réelle ?
26:09Si le marché, lui, a effacé le choc de Libération Day, les effets concrets sont encore à venir.
26:15Qu'est-ce qui va bouger le plus vite ? Est-ce que c'est tout de suite un choc de prix et
26:21puis ensuite un effet récessif qui se matérialise ? Est-ce que ça peut être ? Quelle va être
26:27la chronologie de l'impact et l'intensité de l'impact ?
26:31Plutôt simultané.
26:32Sans doute que les dépenses d'investissement ont baissé une fois que les tarifs ont été
26:36mis en place.
26:37Parce que ce qu'on a pu voir dans la publication du premier trimestre, c'était de voir des
26:41niveaux d'investissement qui étaient colossaux, qui correspondaient aux imports qui venaient
26:44de Chine.
26:45Justement, tout ce qui a été fait avant les tarifs.
26:47Maintenant, on devrait vraiment avoir une situation beaucoup plus calme de ce côté-là.
26:50Donc là, oui, sur l'investissement, on peut avoir une baisse assez substantielle qui pourrait
26:54arriver au même moment où on aura les publications qui vont arriver sur l'inflation.
26:58Et de toute façon, il me paraît assez clair maintenant que quand on regarde les discours
27:03qui ont été donnés par les gens de la Fed sur ces derniers jours, qu'ils vont attendre
27:08sans doute le mois de septembre, justement pour avoir un petit peu de recul sur la lisibilité
27:13des données et éventuellement prendre une décision à ce moment-là.
27:16Mais pas avant septembre ?
27:17Pour le moment, non.
27:18À moins qu'on ait un choc sur le marché de l'emploi, ce qui pour le moment n'est
27:20pas du tout le cas.
27:21Donc tant que le marché de l'emploi vient, ils ont le temps.
27:23On va dire, tiens, ils ont le temps.
27:26Si on a un choc sur l'emploi, oui, il y aura sans doute une réaction beaucoup plus forte.
27:30Et je crois que c'est le discours qui essaie de lancer Christopher Waller de la Fed.
27:35Et par contre, si en l'absence de correction sur le marché de l'emploi, ils vont sans
27:40doute attendre la rentrée pour pouvoir éventuellement agir en fonction des données qui seront publiées
27:44à ce moment-là.
27:45Et le marché de l'emploi peut rester immune à ce genre de situation ?
27:48Pour l'instant, c'est le cas.
27:49Ça a déjà été une surprise.
27:51Pour le moment, c'est le cas.
27:53Et il n'y a pas d'éléments qui me permettent de dire qu'on est dans une période qui soit…
27:58Évidemment, c'est beaucoup moins bien que ce qu'on avait connu les années précédentes
28:01pour le moment.
28:02On voit une décélération, mais pour le moment, il n'y a rien d'inquiétant dans ces chiffres-là.
28:06Et oui, si ça venait, je pense qu'ils réagiraient, mais je pense qu'effectivement, ce qui surprend
28:11tout le monde, et comme chaque année, c'est la résilience du consommateur américain qui
28:14est toujours là.
28:15Donc là, il est insubmersible pour le moment, et même ce choc-là, il a l'air de passer
28:19au travers.
28:20Donc on verra pour la suite.
28:22Et même si on a quand même pas mal d'éléments qui sont quand même assez inquiétants, notamment
28:25sur les enquêtes d'opinion, de confiance du consommateur, on voit quand même des choses
28:29qui sont assez surprenantes, on va dire.
28:32C'est-à-dire ?
28:33L'ampleur de la baisse et la rapidité de la baisse.
28:35Ensuite, on voit que la composition politique, notamment sur les indicateurs du Michigan,
28:40est extrêmement biaisée.
28:41Donc ce n'est pas extrêmement fiable.
28:42Celle qui est un peu mieux, au fait, c'est celle du Consumer Board.
28:44Mais j'ai dans deux mondes qui ne se parlent plus.
28:45Oui, c'est ça.
28:46Mais alors celle du Consumer Board est moins politique, mais elle est tout aussi dramatique
28:51que celle du Michigan.
28:52Donc à voir.
28:53Ensuite, on a déjà eu ce choc-là pendant la période 2022, c'est-à-dire ?
28:56Ces divergences entre soft et hard data, on l'a déjà vécu.
29:00Voilà.
29:01Peut-être la grande différence, c'est que pendant qu'on a eu la divergence pendant
29:04l'année 2022, c'est qu'on avait une économie qui était quand même largement au-dessus
29:07de son potentiel, qui était vraiment au-dessus.
29:09Donc là, on pouvait comprendre.
29:11En fait, c'était simplement des consommateurs qui se rendaient compte que les choses allaient
29:14revenir simplement à la normale.
29:15Et là, maintenant, on est déjà revenu à la normale.
29:17Et donc le choc pourrait quand même conduire à une décélération qui serait quand même
29:21assez logique pour les prochains mois.
29:22Marie, qu'est-ce qui va faire sortir la Fed de sa pause ?
29:25De toutes les déclarations, c'est le chômage.
29:30En fait, c'est vraiment tout ce qu'on entend.
29:33En fait, souvent, on dit le niveau de 100 000 créations d'emplois, c'est un niveau
29:39à regarder.
29:40Et si on passe en dessous, à ce moment-là, la Fed réagira un peu comme en septembre
29:46l'année dernière, en fait, où on avait enchaîné deux ou trois mauvais chiffres
29:49de création d'emplois.
29:50Un petit peu de panique.
29:51Des enquêtes moins bonnes, etc.
29:52Et elle a réagi tout de suite.
29:54Donc, c'est ce qu'on entend beaucoup dire, si vraiment ça, ça se dégrade, alors elle
29:59réagira.
30:00Et si le marché du travail est attaqué, on peut compter sur la Fed pour, une fois
30:02qu'elle a identifié le cas pour des baisses de taux, sa capacité à aller vite et fort
30:08si nécessaire ?
30:09Je pense qu'elle réagira.
30:10L'inflation ne sera pas un problème, deviendra un sujet secondaire ?
30:13Les dernières interventions de membres de la Fed ont été dans ce sens-là.
30:17Ils ont plutôt mentionné l'emploi et les chiffres du chômage tous, ce qu'ils regardaient,
30:22parce qu'effectivement, l'inflation risque quand même d'être pénalisée par les tarifs.
30:28Donc, je pense qu'elle va vraiment se concentrer sur les données de l'emploi.
30:32S'il faut agir, et s'il n'y a pas de problème, elle attendra probablement pour agir.
30:37En tout cas, là maintenant, je pense que les attentes sont vraiment décalées après
30:40l'été.
30:41Pour qu'elles interviennent plus rapidement, il faudrait une dégradation, mais qu'on ne
30:46voit pas pour l'instant.
30:47On n'attend pas forcément tout de suite.
30:49La position de la Fed, là, ils l'ont tous répété, c'est la bonne position de politique
30:56monétaire à avoir aujourd'hui, c'est-à-dire la pause, le statut quo, le wait and see.
31:00Si on se met un petit peu à la place de la Fed, quelle serait la logique aujourd'hui
31:05de vouloir éteindre un incendie qui n'est pas encore là, et de chercher à baisser
31:10les taux ?
31:11Leur priorité pour nous, c'est vraiment de lutter contre l'inflation, on y est quasiment,
31:15si vous enlevez la composante shelter, la composante immobilière dans la lecture du
31:19CPI, qui n'est pas forcément l'indice le plus regardé par la Fed, vous êtes sur
31:23un niveau qui, depuis pratiquement un an, vous tournez sur des niveaux aux alentours
31:26de 2.
31:27Donc, comme il y a une décélération du côté de l'immobilier par un effet lagging en retard,
31:34on y arrive.
31:35La situation sur l'emploi, c'est une vraie bonne question, parce que le chiffre que vous
31:39mentionnez de 100.000, c'est un chiffre qu'on évoque souvent, on dit que c'est
31:45les classes d'actifs qui arrivent sur le marché de l'emploi, c'est pour ça qu'on
31:47le prend un peu comme benchmark, sur le fait de savoir si on passe en dessous ou au-dessus,
31:51mais je pense que la Fed a tout intérêt à attendre, voir comment ça se passe, hormis
31:55toute pression politique, et je pense que ce sera l'attitude, il n'est pas seul,
31:59Powell, là-dedans, il y a le président de la Fed de New York, Williams, qui est sur
32:02la même ligne que lui, donc je pense qu'il restera un petit peu sur ce...
32:05Mais elle préférera être sûre, et donc prendre le risque d'être un peu en retard ?
32:08Normalement, oui, une situation du taux de chômage, je crois qu'on est au dernier chiffre,
32:12c'est 4-3, je crois, c'est des chiffres qui laissent rêveur, mais on n'observe pas
32:18de vraies dégradations pour l'instant, il n'y a pas de grand plan massif de licenciements
32:21annoncés aujourd'hui aux Etats-Unis, on embauche moins, mais on ne licencie pas non plus.
32:25Mais s'il le faut, il faut répondre à ce que vous évoquiez à l'instant, ils peuvent
32:32décider à tout moment d'intervenir, pas forcément lors des réunions du FOMC.
32:35Et puis septembre, c'était 50 BP ! On sait que ça reste possible dans la boîte à outils
32:41de la réserve américaine.
32:42Avant de dire un mot de l'Europe, un mot du G7 Finance aussi, ça nous ramène au dollar,
32:47Nicolas.
32:48Est-ce qu'il faut attendre un wording différent du G7 Finance, là, qui se tient en ce moment
32:52alors au Canada, je crois, sur la question d'échange ? Sachant que le wording habituel
32:59est de dire que les pays du G7 s'attachent et s'engagent à ce que les forces de marché
33:05déterminent l'échange et les taux de change ?
33:10Je ne pense pas qu'on en ait ça dans le communiqué, par contre je pense que ça sera
33:14dans la négociation.
33:15Enfin, ça fera partie des discussions.
33:17Donc on maintiendra ça dans le communiqué, c'est ça ? On ne va pas enlever cette partie-là
33:21du communiqué ?
33:22Je pense que c'est la stabilité des monnaies qui va compter, que les choses se passent
33:27de façon modérée.
33:28Mais à force de dire que ce G7 ne sera pas une discussion sur les monnaies, en fait,
33:32je pense que c'est clairement une discussion sur les monnaies et ça a été clairement
33:38établi.
33:40Macron a demandé une négociation, un meeting bilatéral avec Bessent, Bessent avait annoncé
33:45également que cette réunion du G7 serait une occasion justement pour parler des équilibres
33:50mondiaux.
33:51Quand on parle des équilibres mondiaux, on parle clairement de la Chine et je pense que
33:56ce qui peut être intéressant dans ce meeting-là, c'est déjà d'une, une préparation au G7
34:01qui va avoir lieu le 15 et 16 juin prochain, que c'est la première étape.
34:05Christine Lagarde est présente aussi, Thiep Pellonnet du bord de la BCE sera également
34:09présent.
34:10Donc on a quand même du matériel, on va dire, pour avoir des négociations de bon
34:13niveau, je pense, qui permettent aussi des négociations commerciales sur les tarifs
34:16avec les Etats-Unis.
34:17Ce qui est peut-être un peu différent, c'est qu'on a un format de négociation UE, c'est-à-dire
34:21le représentant au commerce, Sandy Leitch, avec les équipes américaines et on a une
34:26discussion qui est plus macro et Bessent avait déjà laissé filtrer l'idée que les négociations
34:31qui se passent sur les devises, ce sera lui et personne d'autre.
34:33Donc je pense que déjà, c'est aussi un petit peu un signal, c'est qu'on a donc toutes
34:37les négociations techniques se font avec les gens techniques et la personne qui est
34:40là pour parler macro, c'est Bessent et les profils qui sont présents aujourd'hui au
34:44Canada sont effectivement des profils qui ont la capacité de négocier de ce côté-là.
34:48Et donc là, ça devient, je pense, plus intéressant et c'est peut-être là, justement, on peut
34:52avoir une source d'un deal qui peut exister entre ces pays parce que je ne crois pas beaucoup
34:56au fait que des tarifs sur le soja ou je ne sais pas quoi puissent éventuellement changer
35:00les choses.
35:01La vraie question, de toute façon, des tarifs, la question, c'est les équilibres macroéconomiques
35:05internes, c'est la différence entre l'épargne et l'investissement, c'est pas les tarifs
35:09sur le soja qui ont changé ces choses-là.
35:11Ce n'est pas le déficit bilatéral qui compte, finalement.
35:13Exactement.
35:14Bessent en est tout à fait conscient, les discours qu'il a pu faire l'ont montré.
35:18Je pense qu'en tout cas, ça peut être un moyen de voir en tout cas quel peut être
35:22l'appétit des pays du G7 à avoir une coordination par rapport à la Chine et en fait, parce que
35:29ce qu'on constate, on va dire depuis le début de l'année, c'est qu'on a un dollar qui baisse
35:32soit mais en fait un yuan qui baisse de la même façon.
35:34Le dollar baisse contre toute devise sauf face à la devise chinoise.
35:39Ce qui veut dire que le Japon, la Corée, l'Europe, aujourd'hui, subissent un yuan plus bas.
35:45En fait, en gros, c'est comme si les Etats-Unis étaient en train de partager le fardeau de
35:48leur déficit sur les autres pays et en fait, ce qui peut mettre aussi un peu la pression
35:52à chacun de ces pays également pour se dire qu'effectivement, la politique chinoise, ça
35:56suffit et en gros, de partager le fardeau, de partager les intérêts et qu'en fait les
36:00intérêts soient de plus en plus convergents justement pour avoir une action qui soit résolue
36:04vis-à-vis de la Chine qui, elle, par contre, je pense, n'a absolument aucune volonté de changer les choses.
36:08Donc concrètement, ils vont demander aux pays du G7, aux six autres, de mettre la pression
36:13la plus importante qu'ils peuvent sur la Chine ?
36:16Je pense que la négociation, enfin, si j'étais à leur place, ce serait de dire aux Européens
36:21relancez votre croissance, ce qui a déjà été fait par l'Allemagne, c'est fait, de
36:24faire la même chose avec le Japon, de faire la même chose avec tout le monde.
36:27Continuer de faire monter l'euro ?
36:28Exactement, si tout le monde relance, effectivement, les monnaies s'ajustent par rapport au yuan
36:31et tout le monde se retrouve dans une position où ils relancent, où ils sont extrêmement
36:34vulnérables vis-à-vis de la Chine et donc c'est le moment où effectivement il faut
36:37se protéger.
36:38Mais on n'est pas à une étape de coercition maximale telle que théorisée par Stephen
36:43Magran, par exemple ? On n'est pas encore à cette étape-là ?
36:47Peut-être que ça viendra et je ne pense pas que le plan que je viens d'annoncer,
36:50le plan qui est poursuivi par Bessent, mais je pense que par contre c'est quand même
36:53vaguement ce qui est en train d'arriver et que la prise de conscience, enfin, ce que
36:58je vois en Europe depuis 15 jours, 3 semaines, depuis la mise en place des tarifs de la part
37:01des Etats-Unis, la prise de conscience sur ce qu'est vraiment la menace industrielle
37:05chinoise aujourd'hui en Europe est beaucoup plus forte aujourd'hui qu'elle n'était
37:09il y a encore quelques semaines ou quelques mois.
37:10Et cette prise de conscience-là me laisse penser effectivement qu'on peut avoir une
37:14réaction aussi du côté européen et ce qui s'est passé aussi avec le UK il y a 10 jours
37:18avec un accord avec les Etats-Unis qui s'est fait au prix, on va dire, d'une position
37:24plus ferme du UK vis-à-vis de la Chine me laisse penser que les pays vont commencer
37:28à avoir une position qui soit un peu plus dure vis-à-vis de Pékin.
37:30On a mis 2 euros sur les petits colis.
37:32Oui, ce n'est pas énorme, en fait là je pense que les Européens ont eu un comportement
37:36qui ressemble à celui de Trump, c'est qu'en fait on n'a pas fait ça pour pénaliser la
37:39Chine, on a fait ça pour récupérer de l'argent.
37:41Ok, c'est un peu de recette budgétaire.
37:43Il y a une volonté, oui, fondamentale de faire baisser le dollar dans cette administration,
37:49c'est clair ?
37:50Il l'avait dit dès le départ, il voulait faire des élections d'énergie, il s'est
37:52coché, la baisse du dollar il le voulait, maintenant il faut qu'il arrive à fédérer
37:57autour de lui sur des sujets comme les déficits et on se rend compte qu'il y a des exigences
38:03par certaines tendances au sein de son parti, on l'a vu sur les négociations en l'occurrence
38:07sur Medicaid.
38:08C'est un peu plus compliqué, mais son plan se met tout doucement en marche, mais la route
38:12est encore un peu longue.
38:13Bon, ben venons-en à l'Europe, dans ce contexte-là, tout le monde décrit l'Europe comme étant
38:18un havre de paix et de stabilité, en tout cas pour l'investisseur, un endroit et une
38:23zone beaucoup plus agréable pour investir dans le concours de beauté permanent des
38:28marchés, Marie.
38:29Vous adhérez à cette idée ?
38:31Ben disons que quand on se compare, on trouve un peu des avantages, il y a peut-être un
38:36peu moins d'instabilité politique qu'il y en avait auparavant, en tout cas comparé
38:40aux autres pays.
38:41En revanche, il n'y a pas forcément plus de croissance, mais l'horizon paraît un
38:46petit peu plus dégagé, avec les plans qui ont été votés, les dépenses qui doivent
38:53arriver.
38:54Voilà, ça prendra probablement un peu plus de temps, il y a vraiment des questions sur
38:58savoir quel sera le multiplicateur de ces dépenses, comment ça se traduira effectivement
39:05en termes de croissance.
39:07Là, les avis peuvent diverger, ça peut être assez faible, et puis d'autres, on peut se
39:13dire aussi que finalement, pour ces dépenses dans la défense, il faut construire les capacités
39:20de production, il faut construire les infrastructures pour arriver jusqu'à ces nouvelles capacités
39:26de production.
39:27Et donc finalement, l'effet de multiplicateur devient plus intéressant, et c'est vrai
39:32que pour l'instant, on a l'impression que l'investisseur regarde 2026 et en passe outre
39:37les 0% de croissance attendu pour 2025.
39:40Oui, l'atomie de la croissance, on peut regarder au-delà de ces quelques trimestres de croissance
39:45nulle ou proche qu'on attend encore en zone euro.
39:47En tout cas, en relatif, par rapport aux autres zones géographiques et principalement
39:53par rapport aux Etats-Unis, effectivement, c'est aussi pour ça que l'Europe garde son
39:58attrait.
39:59Après, c'est vrai que pour le coup, la hausse de l'euro peut pénaliser certaines entreprises.
40:04Donc, ça donne encore plus de l'intérêt au choix des valeurs et au stock picking finalement
40:12au sein des indices, qui devient plus important, et on le voit, la dispersion entre les performances
40:17est très importante.
40:18Et en plus, la BCE va accompagner tout ça, Nicolas ?
40:22Pas encore.
40:23Pas encore un petit peu, quand même, elle va accompagner.
40:26Peut-être pas suffisamment, mais là, en juin, c'est done deal, 25 points de base de
40:32plus.
40:33On va avoir les 25 points de plus, on va arriver à 2%, je pense même qu'on va arriver à
40:37un 75.
40:38Après, par contre, ça va commencer vraiment à affronter.
40:41Mais je pense que oui, c'est le dernier verrou maintenant qui reste vraiment en Europe.
40:46On a vraiment, je pense, un changement d'approche qu'on attendait, qu'on peut dire qu'on attendait
40:52depuis 25 ans.
40:53On avait, on va dire, une zone euro qui marchait vraiment sur la constitution d'excédents
40:58commerciaux avec une faible demande intérieure et qui est exportée.
41:01Je pense que les efforts qui ont été faits par Mario Draghi sur les dernières semaines,
41:05derniers mois, notamment un discours qu'il avait donné au mois de décembre à Paris,
41:09sont vraiment très positifs, c'est-à-dire en gros vraiment de cibler la demande domestique
41:14européenne comme étant le point qui explique la stagnation européenne depuis quasiment
41:1915 ans.
41:20Et ça, tout ça est intéressant de voir la réaction allemande qui a été quasiment
41:23immédiate par rapport à ça, de voir la CDU faire un plan de 1000 milliards, c'est tout
41:27à fait...
41:28Enfin, c'est Noël tous les jours.
41:29Il a la capacité politique à exécuter le plan Mertz ?
41:31Pour l'instant, je ne vois pas d'écueil par rapport à ça.
41:35Pour l'instant, il est là et...
41:37Oui, il arrive.
41:38Voilà, il arrive.
41:39Et évidemment, il y aura sans doute des montants qui seront moins importants que ce
41:44qui a été annoncé et qui vont être annoncés.
41:46Mais donc, il y aura quand même plus que ce qu'ils ont fait ces dernières années.
41:51Oui, absolument.
41:52Et ça nous met quand même en situation de mettre l'Europe sans excédent commercial,
41:57donc de réajuster le tir, d'avoir donc une relation bilatérale qui soit correcte avec
42:01celle des Etats-Unis.
42:02Et ensuite, effectivement, pour pouvoir faire une coordination de tout ça, on a besoin
42:07d'une BCE qui soit pro-croissance, ce qui n'est pas encore le cas.
42:10On voit qu'il y a beaucoup de résistance, notamment il y a une grosse résistance de
42:13la part d'Isabelle Schnabel qui a fait un discours il y a dix jours qui était incroyablement
42:17au quiche.
42:18On dirait à ce niveau-là, faisons attention, à ce niveau de taux, quoi.
42:21Oui, c'est ça.
42:22Et en disant surtout que le plan allemand allait justement créer un peu d'inflation
42:27et que donc il était important de faire ce qu'il fallait pour pouvoir en gros le neutraliser.
42:31En gros, la neutralisation des plans budgétaires, c'est ce qu'on a fait en Europe en 2001,
42:35c'est ce qu'on a fait en 2022 également, et que ça s'est traduit en gros par encore
42:38plus de stagnation.
42:39Et en fait, quand on fait ça, c'est-à-dire neutraliser de façon monétaire un plan budgétaire,
42:44à la fin, on ne retrouve pas les effets de la croissance et on a juste la date qui est
42:46accumulée.
42:47Donc ça n'a vraiment aucun sens.
42:48Et je pense que c'est ce qu'elle souhaite faire maintenant aujourd'hui.
42:52Et ce qui me rassure grandement, c'est de voir qu'on a eu Ville-Roi-de-Gallo, on a
42:56eu même Pierre Wunsch, le Belge qui est pourtant assez haut, qui a commencé à avoir une position
43:01qui est plus souple que celle d'Isabelle Schnabel, qui se retrouve plus ou moins isolée
43:04aujourd'hui.
43:05Et je l'espère, et d'avoir des gens au sein de l'ABCE qui a une position beaucoup
43:11plus dove et qui suivent peut-être les orientations de Draghi à l'avenir, parce qu'effectivement
43:15il serait temps maintenant de bouger après 25 ans d'une telle situation et surtout
43:1915 années de stagnation en Europe.
43:21Bon, sur le plan de l'investissement, quel est le message ou les messages que vous faites
43:25passer aujourd'hui chez Edmond de Rothschild Asset Management ? Et comment est-ce que
43:28vous pilotez d'ailleurs les portefeuilles multi-actifs à ce stade, Marie ?
43:32On leur a compris quand même que c'est plutôt une relative prudence sur les actifs
43:36risqués.
43:37On est revenu sur des niveaux de valorisation assez élevés, les taux réels qu'on regarde
43:43sont quand même dans une zone un peu de danger.
43:45Et puis une préférence quand même encore un peu pour l'Europe par rapport aux Etats-Unis
43:52parce qu'il y a un peu plus de risques politiques et économiques à prendre en compte.
43:55Donc voilà, une approche plutôt prudente sur les investissements.
44:01On pense que le risque est quand même à ces niveaux-là, assez dissymétrique entre
44:06risque de baisse et risque de hausse.
44:08Et la partie crédit, on ne l'a pas évoqué, mais ça reste un socle dans les allocations
44:13que vous construisez.
44:14Est-ce que là, on est quand même confortable sur ces marchés de crédit ? Il y a eu des
44:19petits écartements qu'on a pu observer, mais ça s'est assez vite comblé là aussi, Marie.
44:24Oui, c'est vrai que sur la partie obligataire, côté duration, on est assez neutre et donc
44:29on va aller chercher plutôt du portage sur le crédit.
44:32Peu de choses à attendre du côté des taux, donc on se concentre sur les obligations d'entreprise,
44:38du portage plutôt, investissement de graines.
44:42Et si on va aller chercher du high yield plutôt sur du court terme, là pour le coup, ça
44:47nous paraît quand même apporter pas mal de valeur au portefeuille.
44:50Bon, sur les actions américaines, le message de conclusion pour vous Thierry ?
44:56Vous le disiez, vous n'incitez pas les clients à payer agressivement sur ces niveaux de
45:01marché, les indices en tout cas.
45:03Oui, sur les niveaux actuels, après on est toujours à la recherche d'opportunités,
45:06de thèmes.
45:07C'est-à-dire l'énergie.
45:08C'est ce qui est intéressant, l'énergie c'est un peu à part, la santé on est un
45:13peu à l'écart, on aime bien la thématique de tout ce qui est medical device, ça c'est
45:17pas nouveau.
45:18La thématique traitement de déchets a toujours sa place pour nous, donc les waste management,
45:24c'est ce secteur-là.
45:25La tech bien évidemment, le phénomène de l'IA, il est juste incontournable que ça
45:31se passe là-bas.
45:32Ils ont les moyens, les contrats qu'a ramené Trump du Moyen-Orient valident au-delà des
45:37montants, c'est la lésibilité que l'on gagne sur des acteurs comme NVIDIA ou autres.
45:40Donc il y a tout un écosystème qui à mon avis va continuer à protéger le marché
45:45américain.
45:46Et je pense que le rebond qu'on a observé depuis un mois et demi traduit ça.
45:49Donc je resterai malgré tout sur ces acteurs-là.
45:52L'exceptionnalisme américain a peut-être été abîmé, il n'est pas totalement mort
45:57encore aujourd'hui.
45:58Non, je ne pense pas.
45:59Merci beaucoup d'avoir été les invités de Planète Marché.
46:01Ce soir, Thierry Guil, Raymond James France, Nicolas Götzman, la financière de la Cité
46:05et Marie de Lessac.
46:06Edmond Drottil d'Asset Management.
46:18Le dernier quart d'heure de Smart Bourges, chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
46:21Le thème ce soir, c'est celui des 25 ans de Groupe Premium.
46:242025, c'est l'année des 25 ans de Groupe Premium et son président est à mes côtés
46:28en plateau.
46:29Olivier Farouz, bonsoir.
46:30Bonsoir.
46:3125 ans de croissance, voire d'hyper-croissance sur les dernières années.
46:35Olivier Farouz, vous en êtes à quoi ? Deux, trois tours de table maintenant, c'est ça ?
46:40On a fait notre troisième tour de table.
46:41Le troisième LBO, on pourra y revenir.
46:43Vous êtes à plus de 11 milliards d'actifs sous gestion aujourd'hui.
46:47Un petit peu plus, on est à 17 milliards.
46:4817 milliards d'actifs sous gestion.
46:50L'hyper-croissance va tellement vite que mes chiffres ne sont pas à jour.
46:53Et en tout cas, une offre globale 360 en matière de conseils de gestion de patrimoine.
46:58Qui fait vous ? Je le disais en introduction, bien sûr, un acteur incontournable.
47:02Plus que ça, un leader.
47:03Vous êtes l'entreprise la mieux valorisée de votre secteur aujourd'hui, après le dernier
47:07tour de table, Olivier Farouz.
47:0925 ans, retour d'expérience de ces 25 ans et qu'est-ce qui vous caractérise aujourd'hui
47:14dans votre industrie ?
47:16Je crois qu'on est plutôt atypique dans l'industrie de la gestion de patrimoine,
47:20depuis le départ d'ailleurs.
47:21Moi, quand j'ai commencé ce métier, c'était un métier qui était plutôt monoprofile.
47:25Nous, on a ouvert un peu justement la gestion de patrimoine en incluant… J'ai décidé
47:34de construire un groupe qui ressemblait à la France d'hier et encore plus d'aujourd'hui.
47:39Donc déjà, ça nous a un petit peu différenciés de nos concurrents.
47:43On a beaucoup œuvré, je crois, sur les 25 dernières années et particulièrement
47:51depuis 6 ans, 7 ans, pour ouvrir le Capital, qui était une de mes motivations depuis longtemps.
47:58Ce qui a été possible dès le premier tour de table avec Montefiore Nipa.
48:04Et ensuite, ça a été renforcé avec Eurasio et avec Blackstone.
48:09Donc, on a aujourd'hui 700 personnes au Capital du groupe, ce qui est une immense
48:14fierté pour nous tous, les fondateurs, Didier-Laurent Zerbib, moi-même, Benoît Jauvert, Emmanuel
48:21Bourrier, etc.
48:22On est vraiment très fiers d'avoir pu ouvrir ce Capital et que tout le monde profite finalement
48:27de cette création de valeur, on peut le dire, Olivier Faraud.
48:35Non mais c'est une clé en termes de management, quand on sait qu'on va gérer de l'hyper-croissance
48:40comme ça, associer les collaborateurs au Capital, c'est indispensable.
48:44Mais c'est indispensable, non seulement sincèrement, sans faire de social, mais je pense qu'éthiquement
48:52c'est indispensable, c'est tellement plus valorisant de voir le succès dans le regard
48:58de l'autre que pour, simplement, soi-même, c'est tellement valorisant, c'est tellement
49:04extraordinaire que cette aventure soit finalement très collective.
49:08Bien sûr, je dis souvent que si on avait voulu devenir très riche, si on avait voulu
49:17connaître un grand succès, on aurait dû faire la même chose, mais on ne l'a pas fait
49:19pour ça, on l'a fait simplement parce que ça nous semblait naturel et on est vraiment
49:24très fiers d'avoir fait.
49:25Aujourd'hui, est-ce que vous êtes content du périmètre, rythme d'acquisition soutenu,
49:32on va dire, même si chez certains de vos concurrents, le rythme est encore plus soutenu,
49:36Olivier Farrouz, je le dis, mais comment on gère ce niveau de croissance à ce stade
49:43et est-ce qu'il y a un risque d'indigestion à un moment ? C'est un peu la question,
49:49ou en tout cas, comment on évite le risque d'indigestion ?
49:52Alors, d'abord, là aussi, on a une spécificité très forte par rapport aux autres acteurs
49:59du marché, c'est que nous, 97% de notre croissance est organique.
50:04Donc, on fait de la croissance externe, évidemment, c'est important pour nous, on a créé un
50:09pôle CGP depuis simplement trois ans qui représente aujourd'hui près de 6 milliards
50:12sous gestion, donc ce n'est pas neutre, mais c'est très peu de notre croissance.
50:18Oui, je comprends.
50:20Pour le reste, il est évident, et je le dis tout le temps, vous savez, on est très paternaliste
50:32dans notre approche, on est extrêmement proche de nos équipes, on a cette fibre sociale
50:38je pense au sein du groupe, ce qui ne nous empêche pas, moi je considère que je suis
50:43un chef d'entreprise avant tout, et il est évident qu'une boîte qui vaut 30 millions
50:47ne se gère pas de la même façon qu'une boîte qui vaut 300 millions et qu'une boîte
50:51qui vaut plus d'un milliard.
50:54Donc aujourd'hui, on fait évoluer les équipes, on prend des personnes extrêmement charpentées,
51:00ce qui évidemment ne nous empêche pas de conserver l'ensemble des équipes, simplement
51:05c'est des positionnements différents, il faut faire preuve d'ouverture d'esprit,
51:08c'est un collectif, ça se passe dans 98% des cas très bien, il y a des personnes qui
51:15n'acceptent pas d'avoir quelqu'un au-dessus d'eux, ce qui est extrêmement rare, ça
51:18nous est arrivé peut-être une ou deux fois, donc ça c'est une autre clé, c'est très
51:23important de ne pas considérer que les personnes qu'on a depuis l'origine peuvent avoir
51:29le même poste quelle que soit l'évolution du groupe.
51:33Et puis ensuite, vous savez, la potion magique, la secrète sauce, mais bien sûr !
51:41Il n'y a pas de grand secret par rapport à tout ça, je pense qu'on a eu une petite
51:45vision marché, on a été un peu disruptifs à certains moments, et on a cru dans un produit
51:51qui a été phare, dans lequel objectivement tout le monde, en sens le PER aujourd'hui,
51:56personne n'y croyait à l'époque, je me souviens très bien que j'étais un extraterrestre
51:59quand je disais que ça allait être un produit qui allait révoluter dans le marché, manifestement
52:03on ne s'est pas trompé, on a pris une petite avance sur le marché concernant le PER, c'est
52:09un de nos produits phares, avec évidemment l'assurance vie, aujourd'hui on diversifie
52:13beaucoup nos produits sur l'assurance de prêts, sur la prévoyance, sur enfin l'immobilier
52:21parce que ça fait des années et des années que les fonds d'investissement avec lesquels
52:25on est partenaires actuels...
52:27Vous disiez, faites l'immobilier !
52:28Oui, moi je ne voulais pas !
52:29C'est trop cher !
52:30Exactement !
52:31Et c'est exactement ça !
52:32Quand on rentre sur un marché...
52:33C'est peut-être cher !
52:34Mais bien sûr !
52:35On ne rentre pas quand on est au plus haut !
52:37J'ai toujours refusé, là je suis plus que partant, donc je pense qu'on aura de bonnes
52:43chances !
52:44Et donc là c'est un axe de développement ! La question du périmètre en termes d'offres,
52:47de solutions que vous proposez, c'est là, l'immobilier c'est un axe de développement
52:51là aujourd'hui pour vous ?
52:52Bien sûr, bien sûr, l'immobilier va être un axe de développement, l'assurance de prêts,
52:58la prévoyance, l'international, il y a évidemment beaucoup de choses à faire, il y a beaucoup
53:06de groupes qui se sont cassés le nez, il faut reconnaître que c'est un projet qui est
53:10ambitieux parce que c'est vraiment difficile ! Je m'y attelle depuis maintenant deux ans
53:16et ce n'est pas aussi simple, on n'a pas les mêmes réseaux, on n'a pas la même notoriété,
53:23forcément c'est plus compliqué !
53:24Alors allons-y, c'est quoi la stratégie internationale ? Partant effectivement des expériences passées
53:30de certains de vos concurrents, vous dites que ce n'est pas facile, ce n'est pas un marché
53:34facile, international, déjà ça veut dire quoi pour vous ? C'est Europe, on met de
53:39côté le monde anglo-saxon ?
53:41Alors anglo-saxon au sens large non, si vous parlez de la Grande-Bretagne, oui, très clairement,
53:48pour une raison simple, la Grande-Bretagne a fait le choix d'interdire les rétrocessions
53:53ce qui est une folie, une aberration, et d'ailleurs ils en payent le prix mais ils vont en payer
53:58un prix très élevé je pense !
54:00Pourquoi ça une folie Olivier ? La transparence de la tarification c'est...
54:04C'est pas la transparence le problème, la transparence elle existe beaucoup plus d'ailleurs
54:09ailleurs, ici.
54:10Avec le système de rétro on peut avoir la transparence ?
54:12Evidemment, aujourd'hui c'est totalement transparent, je crois qu'on est dans le seul métier où
54:15on doit donner exactement l'ensemble des marges de tous les acteurs, quand vous allez acheter
54:20une paire de chaussures, personne ne vous dit ça a coûté 14 euros et on vous la vend
54:24140.
54:25Dans notre métier, il y a une transparence, mais en Angleterre, ce qui est totalement...
54:31Enfin, on est dans une situation totalement aberrante, puisque l'interdiction des rétrocessions
54:36fait que toute la catégorie de clientèle que nous on sait gérer, le mass affluen,
54:41qui représente 57% de notre activité, au sein du groupe premium, elle n'est plus gérée
54:46en Angleterre, pour une raison simple, les personnes qui sont dans cette catégorie-là
54:49n'ont pas les moyens de payer une note d'honoraire, mais ils ne peuvent pas, donc qu'est-ce qui
54:54se passe ?
54:55On n'a pas un produit qui s'achète, on a un produit qui se vend.
54:57On ne vend pas un iPhone, un écran, une veste, où on se lève le matin, on est content
55:02d'aller sur Internet ou d'aller dans un magasin s'acheter.
55:04Ce n'est pas du tout ça, un contrat d'assurance-vie, je suis sûr qu'il n'y a pas un matin du monde
55:07où vous avez dit « tiens, je vais m'acheter un contrat d'assurance-vie ».
55:09Ou un matin !
55:10Donc, il y a forcément un accompagnement à faire, donc c'est un produit qui se vend,
55:18et aujourd'hui, il n'y a plus personne qui le vend, et donc il n'y a plus personne
55:21qui l'achète.
55:22Et dans 10 ans, dans 15 ans, on se retrouve, vous verrez qu'il y aura un vrai problème
55:27social sur la Terre, c'est-à-dire qu'il y aura des personnes qui n'auront pas cotisé
55:30pour leur retraite.
55:31Ça, ce sont les arguments pour dire que ce n'est pas le marché sur lequel vous avez
55:35envie d'aller aujourd'hui.
55:36En revanche, il y a plein de… D'abord, il y a évidemment l'Europe, l'Italie,
55:41l'Allemagne, le Portugal, la Belgique, l'Espagne, ce sont des pays qui nous intéressent beaucoup
55:47et sur lesquels on va pouvoir annoncer de bonnes nouvelles bientôt.
55:50Mais il n'y a pas que ça, il y a peut-être potentiellement la Suisse, qui est pour le
55:58coup une diversification, même pour les Français, il y a certains clients qui souhaitent diversifier
56:07leurs actifs, avoir des actifs aux Etats-Unis, des actifs en Suisse qui est hors CE, ça
56:13peut être un axe de développement, et pourquoi pas des choses plus exotiques.
56:18Exotique, ça ne veut pas dire le Panama, mais ça veut dire qu'on regarde ce qu'il
56:24se passe outre-Atlantique, moi ça m'intéresse, j'ai vécu un peu aux Etats-Unis, donc attention,
56:31c'est complètement différent.
56:32Pour l'instant, on est dans le…
56:34J'entends.
56:35Mais justement, je reviens à la stratégie, c'est quoi ? Pour ne pas faire les erreurs
56:38que d'autres ont pu faire, en même temps, vous avez, j'aimerais qu'on en dise un
56:42mot, vous avez aujourd'hui, vous parlez même d'une structure actionnaire idyllique
56:47avec Montefiore Roiseau et Blackstone qui vous donnent quand même des moyens de développement,
56:52donc vous avez le moyen d'aller vite, c'est forcément de la croissance externe pour attaquer
56:55ces marchés ?
56:56Oui.
56:57D'accord.
56:58Oui.
56:59Aujourd'hui, attaquer un marché comme… même un pays d'Europe, aussi petit soit-il,
57:04si c'est pour aller et puis faire 300 000 euros de chiffre d'affaires dans quatre
57:08ans, franchement, ça sera… enfin, de la perte de temps, donc évidemment que ce n'est
57:13pas des croissances externes.
57:14Alors, croissance externe, c'est là où on prend des risques, puisqu'aujourd'hui,
57:20la taille du groupe, sans aucune prétention, c'est le contenu de la taille du groupe,
57:23on fait 337 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024, si c'est pour acheter
57:27un acteur qui fait un million d'euros de chiffre d'affaires, ça ne va pas changer
57:30un coup de notre vie.
57:31Donc, il faut forcément aller chercher des acteurs plus importants et c'est là qu'on
57:35prend un risque, mais de toute façon, on est chef d'entreprise, donc on a l'habitude
57:39de prendre des risques.
57:40Et donc, structure actionnarale idyllique, j'ai vu ça dans une des interviews que
57:45vous avez données.
57:46Oui, c'est vrai.
57:47Alors, ce n'est pas seulement la structure actionnarale qui est idyllique, c'est les
57:49acteurs.
57:50Nous, je dis souvent que nous sommes des enfants gâtés du private equity, franchement,
57:56d'abord, on a commencé avec Montefiore qui a un fonds exceptionnel avec Eric Bismuth,
58:01on continue avec Eurasio qui est un nom… et puis, il y a des équipes formidables.
58:05Et la Blackstone.
58:06Et puis, on arrive avec Blackstone qui est le plus gros fonds d'investissement au monde
58:10où là, on rentre objectivement dans une autre dimension.
58:13Ce sont des personnes incroyables.
58:18Ils sont là au quotidien ? Vous discutez avec eux tous les jours ?
58:20Non, pas tous les jours, mais tous les deux jours.
58:22Ou tous les…
58:23Oui, d'accord.
58:24Pas tous les mois, quoi.
58:25Ah non, pas du tout.
58:26Non, c'est pour une présence.
58:27Oui, oui, oui.
58:28Mais on demande aussi, vous savez, on prend dans un fonds d'investissement ce qu'on
58:33veut bien aller chercher.
58:34Expertise.
58:35Il y a des chefs d'entreprise qui ne sont pas du tout communicatifs, qui n'ont pas
58:38envie.
58:39Moi, pour le coup, je suis exactement l'inverse.
58:42J'adore même me challenger, challenger mes idées, je change d'avis assez facilement.
58:48Vous accueillez l'aspect financier, mais tout ce que Blackstone est capable d'apporter
58:53en plus.
58:54Bien sûr.
58:55C'est tout l'intérêt.
58:56Et d'ailleurs, je dis régulièrement que jamais nous n'aurions eu cette croissance
59:00sur les six dernières années.
59:01Je vous rappelle quand même qu'on faisait en 2017 30 millions d'euros de chiffre d'affaires.
59:08On en fait 337.
59:09Je ne l'aurais jamais fait sans les fonds d'investissement.
59:13Voilà.
59:14Bon, un univers en consolidation permanente.
59:18Vous êtes un acteur incontournable désormais et un consolidateur incontournable de ce
59:22marché ou de ces marchés qui s'ouvrent à vous désormais en Europe.
59:26Merci beaucoup Olivier.
59:27Merci d'avoir été avec nous en plateau pour célébrer ces 25 années de croissance.
59:32Alors, je n'ai pas la date précise de l'anniversaire qui sera fêtée au cours de l'année, j'imagine.
59:35Ça va être fêté le mercredi 18 juin.
59:38Le mercredi 18 juin.
59:39On n'est pas très loin.
59:40On n'est pas très loin.
59:41C'est l'année des 25 ans de toute façon.
59:45Merci beaucoup Olivier Farouz, le président du groupe Premium avec nous, invité de ce
59:49dernier quart d'heure de Smart Bourse.
59:57Merci.
59:58Au revoir.
59:59Au revoir.

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