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  • 21/05/2025
Mercredi 21 mai 2025, retrouvez Marie de Leyssac (gérante allocataire, Edmond de Rothschild AM), Thierry Guille (Président, Raymond James France) et Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Marie de Lessa qui est à nos côtés, gérante, allocataire, multi-asset et overlay chez Edmond
00:18Rothschild Asset Management.
00:19Bonsoir Marie.
00:20Bonsoir Yannick Loir.
00:21Merci d'être là.
00:22Aux côtés Nicolas Gottesman qui nous accompagne également, le responsable de la stratégie
00:24macro de la financière de la cité.
00:26Bonsoir Nicolas.
00:27Bonsoir Yannick Loir.
00:28Yannick Loir qui est également notre compagnie, le président de Raymond James France.
00:32Bonsoir Thierry.
00:33Bonsoir Yannick Loir.
00:34Merci d'être avec nous.
00:35Choc et contre-choc avril-mai sur les marchés Thierry, je veux bien qu'on commence avec
00:44la situation du marché action américain puisque les grands indices, le S&P 500 notamment,
00:49ont effacé en quelques semaines le choc de Liberation Day début avril et même un peu
00:53plus encore.
00:54Le S&P doit être à 3% de ses sommets historiques qui avaient été touchés au cours du mois
01:00de février à plus de 6100 points si je ne dis pas de bêtises.
01:04Pendant ce temps-là, les marchés obligataires restent j'allais dire sous pression avec un
01:10disant américain qui se balade dans une fourchette, qui reste une fourchette connue mais plutôt
01:14dans la partie haute de la fourchette, 4,55 aujourd'hui pour le disant américain.
01:19Qu'est-ce qu'on peut dire de cette photographie notamment pour la classe d'actifs actions
01:23aux Etats-Unis ? Est-ce que c'est un équilibre qui peut convenir à une poursuite de la hausse
01:29des indices actions américains ?
01:31Alors l'équilibre, ça va dépendre un petit peu effectivement du taux de croissance qu'on
01:36va avoir aux Etats-Unis et toute la question est de savoir si effectivement on avait démarré
01:40l'année.
01:41Excusez-moi.
01:42J'aurais peut-être pas dû vous passer la parole tout de suite Thierry.
01:44Je vais essayer d'être bref.
01:47On a commencé l'année sur des taux de croissance aux alentours de 2, 2,5.
01:50On est revenu sur des niveaux de 1.
01:52Il y a beaucoup de volatilité et c'est de là qu'en fait la traduction que l'on peut
01:55voir actuellement sur un taux disant qui s'inscrit sur des zones de 4,50 peut éventuellement
02:00poser des problèmes si la croissance est amenée à décélérer.
02:03Vous êtes venu avec un graphique Thierry, si je peux continuer avec vous, mais vous
02:08me dites sinon.
02:09Un graphique qui montre la sensibilité du S&P 500 à différents niveaux de taux obligataires
02:17américains.
02:18Qu'est-ce que nous apprend ce graphique alors qu'on visualise, qui est assez simple à comprendre.
02:23C'est-à-dire qu'il y a un seuil de douleur sur le disant américain qui fait que le marché
02:28action peut basculer dans un monde très différent.
02:31Oui.
02:32Ce seuil c'est 4,50 à peu près.
02:33Quand on regarde ce tableau, vous retrouvez la même chose sur le S&P 400, sur le S&P
02:38600.
02:39C'est un seuil sur lequel on est aujourd'hui.
02:42Maintenant c'est fait sur une base des quatre dernières années.
02:44Peut-être que le panel n'est en soi pas assez large et c'est à ce titre-là que notre
02:49stratégiste a estimé qu'on était un petit peu sur des points, pas de rupture, mais des
02:53points qui peuvent éventuellement plafonner la performance du S&P tel qu'on a connu le
02:57rebond depuis le 8 avril dernier.
03:00C'est ça.
03:01Effectivement.
03:02Bon, 4,50 c'est un seuil potentiellement de douleur pour les marchés actions.
03:07Marie ?
03:08Je pense que c'est effectivement un seuil qui est regardé.
03:104,50 sur le disant, 5 sur le 30 ans aussi.
03:14C'est aussi un seuil qui est regardé.
03:15Il faut aussi le regarder en parallèle des taux réels, où là la hausse est moins franche
03:23pour l'instant.
03:24On reste dans une bande de fluctuation qui est assez faible, mais effectivement le risque,
03:28on est quand même sur des niveaux qui sont au-dessus de 2% sur lesquels on avait déjà
03:34connu des corrections de marché sur ces niveaux-là, mais le marché s'est habitué, on va dire,
03:37à ces niveaux.
03:38Et donc effectivement, si cette hausse du taux nominal se transmet aussi aux taux réels,
03:43là, pour les marchés, pour la valorisation des entreprises, ça peut devenir problématique
03:48parce qu'avec la hausse des marchés, on retrouve des niveaux de valorisation élevés.
03:53Et ça, on sait que ça avait déjà questionné les investisseurs auparavant, donc ça redevient
04:01une question effectivement qui prend le devant.
04:04Qu'est-ce qui a changé ? Qu'est-ce qui n'a pas changé, notamment depuis le choc du mois
04:08d'avril sur les marchés, les annonces de Liberation Day, les pauses successives tarifaires
04:15mises en place, voire les rétro-pédalages de l'administration Trump ? Est-ce que la
04:19poussière est suffisamment retombée pour qu'on puisse réévaluer correctement, j'allais
04:25dire, la trajectoire de croissance américaine, la trajectoire d'inflation également ?
04:30Alors le changement, on va dire, positif, c'est un petit peu moins d'incertitude, même
04:35s'il en reste quand même beaucoup, parce que ça n'est qu'une pause de 90 jours, donc
04:39il faut quand même...
04:40Les négociations sont toujours en cours.
04:42Et donc ça diminue le risque de récession rapide dans le temps et plus forte.
04:52Donc on revient, les investisseurs reviennent sur un scénario de ralentissement économique
04:59et donc qui est plus facile, on va dire, à prendre en compte pour les marchés.
05:06Maintenant, il y a un changement négatif, c'est que les taux de taxes, ils vont quand
05:11même augmenter.
05:12Et ça, c'est une réalité.
05:14On était à autour de 2,5% avant.
05:16Aujourd'hui, on serait, si on atterrit sur les niveaux d'aujourd'hui, c'est autour
05:22en 14-15%, quelque chose comme ça, ça fait quand même une forte augmentation, donc forcément
05:26des conséquences.
05:28Et pour les entreprises et pour les consommateurs.
05:31Et c'est vrai que revenir sur des niveaux quasiment les points hauts du marché, alors
05:38qu'on a ce changement devant nous qui confirme quand même un ralentissement à venir, ça
05:44met l'équilibre quand même un peu plus instable.
05:47L'économie américaine peut supporter ces niveaux de taux-là aujourd'hui, Nicolas ?
05:535% sur le 30 ans, c'est quelque chose que l'économie américaine peut continuer d'encaisser ?
05:58Ce qui est le plus inquiétant, c'est de voir le mouvement qui s'est produit.
06:02Quand on regarde par rapport au début, au Liberation Day, on voit effectivement que
06:06le marché actions est revenu à son niveau, les taux sont également revenus.
06:10Par contre, tout s'est traduit plutôt davantage sur le marché des devises.
06:13En fait, c'est comme si la guerre commerciale était devenue une guerre des devises.
06:16Je ne l'ai pas dit, le dollar est 7% en dessous quand même.
06:18Ce qu'on peut voir là maintenant, c'est que tout le mouvement qu'on a, notamment de hausse des taux aux États-Unis,
06:24s'est fait en coordination avec une baisse du dollar, ce qui est tout à fait inhabituel dans le marché.
06:28Ce qui montre plutôt un scénario qui ressemble plus à ce qu'on avait connu de façon beaucoup plus modérée
06:32à ce qu'avait connu l'e-stress à l'époque.
06:34Là, c'est quand même beaucoup plus inquiétant parce qu'on voit que ce n'est pas parce que les gens considèrent
06:38qu'il va y avoir plus de croissance aux États-Unis que les taux augmentent, parce qu'on a une baisse du dollar
06:42dans le même moment, ce qui montre qu'il y a aussi un peu d'inquiétude.
06:45Et l'inquiétude, elle vient effectivement de ce qui se passe du côté budgétaire américain.
06:48Et là, effectivement, c'est que sur les dernières semaines, on a une transition lente qui s'est faite
06:51entre inquiétude vraiment sur les tarifs, ensuite récession par récession.
06:56Ce qui est assez intéressant, je pense, c'est de voir les efforts qui ont été mis en place par l'administration
07:01pour essayer de corriger le tir, évidemment, notamment parce qu'ils étaient menacés par le marché obligataire.
07:06Et quand on se rappelle de ce que disait Besant avant même le Liberation Day,
07:09c'était on veut des taux qui soient en dessous de 4%.
07:11Et une fois que c'était arrivé, il avait crié victoire en disant ça y est, on est vraiment au top.
07:15Là, on est vraiment arrivé très au-dessus de ce niveau-là.
07:18Donc, il y a une inquiétude. Et quand on voit les efforts qui ont été faits, c'est-à-dire que malgré la baisse de tarifs sur la Chine,
07:23malgré la baisse de tarifs réciproques qui ont eu lieu, on a même eu des négociations il y a 15 jours,
07:27enfin des annonces par Donald Trump lui-même en disant peut-être qu'on va augmenter les impôts sur les plus riches.
07:32Tout ça, en fait, était des efforts qui permettaient d'essayer d'envoyer le marché obligataire un peu à la baisse.
07:38Et malgré toutes ces annonces-là, et malgré tous ces efforts-là, en fait, le marché obligataire continue de monter.
07:43Et le nœud coulant commence...
07:44Les taux continuent de monter.
07:45Oui, oui, oui, bien sûr.
07:46Les taux continuent de monter. Et le nœud coulant est là.
07:48Et quand on voit, effectivement, la perspective fiscale américaine,
07:51on peut comprendre qu'il peut y avoir, effectivement, une inquiétude.
07:53Mais effectivement, c'est cette baisse du dollar, d'un côté, on peut le dire positivement pour les États-Unis
07:57parce que c'est sans doute un objectif clair de l'administration américaine de faire baisser le dollar.
08:01Mais par contre, ça pose des problèmes de voir cette baisse se réaliser avec des taux d'intérêt qui sont de plus en plus contraignants,
08:07avec une situation fiscale qui est quand même plus que compliquée actuellement pour les États-Unis.
08:11Tant qu'on a des taux et un dollar qui bougent en sens inverse,
08:14ce n'est pas une bonne situation pour l'administration américaine ?
08:17L'administration américaine, de toute façon, est confrontée à une situation où, quoi qu'elle fasse,
08:20au niveau des dépenses ou au niveau des revenus, sa contrainte principale, ce sont les taux d'intérêt.
08:23Aujourd'hui, déjà, 50% du déficit américain, ce sont les taux d'intérêt.
08:26Donc, si on regarde à plus long terme, ça sera encore plus important, évidemment.
08:30Et donc, s'ils veulent vraiment agir sur le déficit américain, ça va passer par les taux,
08:35donc par la Fed et par aussi les perspectives de croissance.
08:37Et ce qu'ils sont en train de faire aujourd'hui ne donne pas, en fait, un profil positif à cette situation-là.
08:43Et je pense qu'ils sont effectivement en train de se rendre compte.
08:45Oui. Est-ce que les bandes vigilantes, est-ce que le marché obligataire
08:50va infléchir les négociations au Congrès sur la question budgétaire ?
08:56Négociations compliquées, serrées.
08:58Il y a eu tout un débat sur le niveau qu'on pouvait accorder de déduction des taxes locales par rapport aux taxes fédérales.
09:06Des sujets très spécifiques aux États-Unis.
09:09Mais visiblement, le Speaker de la Chambre nous dit qu'il y a un accord
09:12et que la Chambre va pouvoir voter avec une petite majorité républicaine cette loi budgétaire.
09:18D'autres étapes, évidemment, sont encore devant nous pour compléter le processus.
09:22Mais en tout cas, il y a une forme de progrès, j'ai l'impression, dans ces dernières heures.
09:27Oui, il y a un progrès.
09:28Mais la réalité, effectivement, comme ça vient d'être souligné,
09:30comme vous l'avez dit en préambule tout à l'heure, la réalité vient du côté du marché obligataire.
09:33Pour nous, le pilier de l'économie américaine, il y a vraiment trois piliers de l'exception américaine.
09:41C'est la croissance qu'on vit souvent au travers du SPI.
09:44C'est la liquidité qu'on vit au travers du marché obligataire.
09:46Et puis le principe du droit.
09:47Ça, c'est encore autre chose avec la Cour suprême.
09:50Du côté du marché obligataire, il est clair qu'aujourd'hui, le rebond récent du marché,
09:58le marché obligataire est venu rappeler aux politiques ce principe de vertu,
10:04se maîtriser les dépenses publiques.
10:06Et on est pour l'instant aujourd'hui loin du compte.
10:08Alors, il y a eu un accord hier, effectivement, en tout cas entre hier et aujourd'hui,
10:11au niveau de la Chambre basse.
10:13Il faut que ça passe au niveau du Sénat.
10:14Ce n'est pas gagné.
10:15Il y avait une échéance qui était Memorial Day, c'est-à-dire...
10:18Lundi, là, c'est ça ?
10:19C'est lundi, on y est quasiment...
10:20On verra ce que donnent les résultats des courses en début de semaine prochaine.
10:24Il y a l'autre date qui a été évoquée tout à l'heure,
10:26celle de la pause sur les droits de douane qui échoue, je crois...
10:31Début juillet, maintenant.
10:328 juillet.
10:32Oui, c'est ça.
10:33Donc, ça va être compliqué.
10:36Mais la dette américaine est un véritable enjeu.
10:38Et je pense que le niveau des taux actuels, c'est ce qui se traduit.
10:42Mais ça infléchit...
10:44Comme les taux ont eu raison, j'allais dire, des tarifs bilatéraux, en tout cas en partie,
10:50est-ce que les taux auront raison de...
10:54Pour nous, ils ont déjà eu en partie raison, parce que...
10:56De la volonté budgétaire et de laisser courir un déficit,
11:00c'est quand même comme ça que ça se traduit, signalé par Trump.
11:03Aujourd'hui, la situation qu'on a vécue cette année,
11:05qu'on a rarement vécue ces dernières décennies,
11:07c'est d'avoir en fait eu, en dehors de l'or,
11:09toutes les classes d'actifs qui ont cédé en même temps.
11:11C'est la traduction exacte sur le marché américain du fait qu'il y a eu un désengagement
11:14d'un certain nombre d'acheteurs traditionnels de la dette américaine,
11:18que sont les Chinois, que sont surtout les Japonais,
11:20les Chinois aujourd'hui ne sont plus que les troisièmes plus gros détenteurs de dette américaine.
11:24Et voilà, si cette tendance venait à se poursuivre,
11:26c'est un peu un principe de réalité qui va s'imposer aux Américains.
11:29Est-ce que c'est ce qui a amené effectivement la baisse de la note récente ?
11:34C'est possible, mais bon, c'est venu après d'autres qui l'avaient prévu bien en amont.
11:38C'est possible, mais effectivement, je pense que là, vous aurez une partie de la...
11:42Enfin, je pense que c'est du côté des taux qu'on aura la vraie clé
11:45de l'évolution des marchés à venir.
11:46Aujourd'hui, vous le rappeliez tout à l'heure,
11:48on est revenu à moins de 3% des plus hauts sur le SPI.
11:51Je pense qu'il faut être un petit peu audacieux ou très optimiste
11:55sur les perspectives de croissance des profits à venir sur les niveaux actuels.
12:00Payer ces niveaux, quoi.
12:01Oui, tant qu'on n'a pas plus de clarté au niveau du financement du déficit.
12:04Oui, j'entends.
12:06Oui, enfin, plus de déficit aux États-Unis,
12:09aujourd'hui, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle,
12:11y compris pour les marchés actions, Marie.
12:14Alors, les investisseurs peuvent être tentés de regarder au-delà de la vallée
12:19et de regarder 2026, si l'on se dit, effectivement,
12:231% de PIB, de plan de relance fiscal pour les États-Unis,
12:28c'est bénéfique à la croissance, c'est bénéfique aux entreprises.
12:35Maintenant, c'est vrai, je pense que ça aura des conséquences sur les taux
12:40et sur le financement de ce déficit
12:46et probablement des conséquences sur les marchés financiers.
12:49Et donc, c'est vrai qu'aujourd'hui, en fait,
12:52on est dans un moment où c'est probablement le niveau des taux
12:56qui va déterminer le niveau ou la course des actions dans les semaines à venir.
13:03Sur les bénéfices d'entreprise, là, je m'adresse à Marie,
13:06mais Thierry, vous pourrez effectivement nous apporter votre éclairage.
13:11Mais on termine la saison de publication de résultats.
13:15Qu'est-ce qu'on attend désormais de la croissance bénéficiaire
13:17des entreprises américaines à l'issue des résultats du premier trimestre ?
13:21Cette saison de publication, finalement, elle a été plutôt de bonnes factures,
13:25avec des croissances aux États-Unis assez élevées, autour de 10%.
13:30En absolu, c'est plutôt autour de 0% en Europe.
13:34Mais il faut regarder aussi la dynamique.
13:37En fait, quand même, au mois d'avril, on a eu pas mal de révisions à la baisse
13:41de ces attentes de résultats pour l'année.
13:43Pas sur le premier trimestre, mais sur les trimestres suivants.
13:47Ce qui fait que sur l'année 2025, on est passé, en début d'année,
13:51peut-être à des attentes de 14-15% de croissance des résultats aux États-Unis.
13:55Aujourd'hui, on est plutôt autour de 9%.
13:56Donc, ça a été quand même pas mal révisé.
13:59En Europe, on est revenu, je crois, autour de 3%.
14:02Enfin, pas loin.
14:03Et la tendance, elle est plutôt de se rapprocher presque vers 0%.
14:07Ça fait deux années déjà qu'on est à 0%.
14:10Ceci étant, il faut regarder aussi peut-être la dynamique des croissances de résultats.
14:17C'est-à-dire qu'aux États-Unis, on va plutôt être sur un ralentissement
14:21des croissances de résultats, alors qu'en Europe, on est sur une stabilisation
14:26avec, on espère quand même, un petit peu plus de croissances à venir.
14:29Pas forcément des chiffres très importants, mais un peu plus de relance aussi l'année prochaine à venir.
14:36Et donc, plutôt une tendance à l'amélioration sur ces résultats-là.
14:40On peut le voir aussi sur les small et les mid-cap.
14:44Il y a une vraie différence entre les deux zones.
14:47Vous voyez, sur le premier trimestre aux États-Unis, les small et les mid-cap,
14:51la saison de publication, elle n'a vraiment pas été très bonne.
14:54Quasiment pas de croissance de résultats.
14:57Quand on essaye de décomposer le S&P 500, alors les 7 magnifiques sont en termes de croissance,
15:03même si on n'a pas encore Nvidia, mais ça caracole toujours dans la tête.
15:07Mais le reste du marché a aussi progressé.
15:10Et pour le coup, toute la partie small et mid-cap est vraiment à la traîne.
15:13Alors qu'à l'inverse, en Europe, les grosses capitalisations,
15:17peut-être aussi en raison de leur composition sectorielle,
15:20parce que l'énergie n'a pas publié de bons résultats,
15:23mais il y a une dynamique un peu meilleure sur les small et les mid-cap en Europe.
15:27Intéressant, on le voit dans les prix d'ailleurs.
15:29Les small et les mid-cap font mieux sur beaucoup de marchés que les grandes capitalisations.
15:33Sur la saison de résultats américains, qu'est-ce que vous en retenez ?
15:37Qu'est-ce que ça ouvre comme perspective ?
15:39Je suis assez d'accord avec ce qui a été dit, à savoir que la croissance est quasiment ressortie à deux chiffres.
15:45Ce n'était pas les attentes qu'on avait mis mars sur le niveau de croissance de 7-8.
15:48Mais par contre, le reste de l'année a été révisé à la baisse.
15:51Globalement, il y a encore un mois et demi, vous étiez sur le SPI,
15:54sur les attentes aux alentours de 272 dollars sur l'année.
15:57On est maintenant sur le niveau de 260, 4 à peu près.
16:01Donc, il faudra voir ce que vont donner l'impact des tarifs douaniers.
16:06Ça sera une des clés, parce qu'effectivement, le rebond du marché,
16:10observé encore une fois depuis le point bas qu'on a touché début avril,
16:14il a été surtout embarqué par finalement des relativement bons résultats du côté des manif 7.
16:20Et ça, ça a beaucoup contribué, toujours, à un mouvement de concentration assez important.
16:23Et ça a aidé beaucoup à la stabilisation.
16:26Maintenant, après, il y a des secteurs qui, effectivement, restent à la traîne de manière très sensible.
16:31Pas forcément ceux qu'on aurait pu imaginer dans un contexte de grande volatilité.
16:34Je pense à la santé particulièrement, qui souffre énormément.
16:37Voilà, la saison de tout ce qui est lié à la conso, on est en pleine saison de publis.
16:43On a vu Target, CES, Walmart, ce n'est pas si mauvais.
16:45Tejic va publier, donc ça, c'est...
16:48Home Depot, c'était plutôt pas mal.
16:49Donc, finalement, on ne s'en sort pas trop mal.
16:50Le consommateur américain, il est toujours là, en fait, c'est assez étonnant.
16:53Que vous regardez du côté du... Alors, ça décélère un peu, mais on y va.
16:56Même avec un moral plombé, il est toujours là, quoi.
16:59Ne jamais sous-estimer la capacité qu'ont les Américains à dépenser de l'argent,
17:02même lorsqu'ils n'en ont plus.
17:03Voilà ce que j'ai appris très tôt.
17:04L'hédonisme du consommateur américain reste une vérité suprême.
17:09Et oui, oui, donc, oui, non, mais, enfin...
17:11Donc, voilà, donc, il y a des secteurs qui... Voilà, il y a des secteurs qui s'en sortent bien.
17:18On a les yeux sur l'énergie, mais aussi, vu d'Europe, l'énergie,
17:20c'est un secteur qui est souvent honni par les investisseurs du fait des contraintes ISR.
17:24Mais nous, on regarde par la prise, dans l'occurrence, des besoins,
17:27des sens pour nous donner, entre autres, des besoins américains.
17:31Donc, il y a peut-être une place à jouer là-dessus.
17:34Voilà, mais on est vraiment plus que jamais dans des marchés de stockpicking.
17:37Mais je pense qu'à court terme, en tout cas sur le marché US,
17:40je serai un peu prudent sur les niveaux actuels.
17:42Et il faudra gagner en lisibilité, en l'occurrence, sur ces profits sur le reste de l'année.
17:48— La répartition de la charge des tarifs, comment ça peut se mettre en place aux États-Unis ?
17:52Non, mais parce que... Première guerre commerciale,
17:55le consommateur a beaucoup encaissé des tarifs mis en place par Trump.
17:59Est-ce que la répartition peut être différente ?
18:02Est-ce que les entreprises, alors celles qui exportent vers les États-Unis,
18:05celles qui importent depuis les États-Unis,
18:07est-ce qu'elles peuvent prendre une part également de la charge des tarifs ?
18:12Sachant que Donald Trump demande à Walmart de bouffer les tarifs.
18:16— Oui, je crois que quand on voit dans les enquêtes qui ont été publiées,
18:19a priori, la majorité va passer les tarifs dans les prix.
18:22— D'accord.
18:23— Ensuite, on voit qu'il y a quelques entreprises qui ont commencé à dire
18:26qu'ils vont avoir une stratégie plutôt mondiale,
18:27c'est-à-dire en gros de faire monter les prix partout dans le monde
18:29pour pouvoir absorber ce qui se passe aux États-Unis, donc de faire payer les grands biens.
18:32— Donc un petit peu tout le monde, quoi.
18:33— Un petit peu tout le monde, que chacun prenne sa part.
18:35Et voilà. Mais je pense que ça, ça sera plutôt minoritaire.
18:37Et a priori, oui, on va avoir un passage assez complet des tarifs dans les prix.
18:42Mais on verra ça dans les prochains mois.
18:44Ça va être encore un peu de temps à se matérialiser.
18:46— Et comment vous voyez la séquence d'impact de ce choc tarifaire sur l'économie réelle ?
18:51Si le marché, lui, a effacé le choc de Libération Day,
18:54les effets concrets sont encore à venir.
18:57Qu'est-ce qui va bouger le plus vite ?
19:02Est-ce que c'est tout de suite un choc de prix,
19:03et puis ensuite un effet récessif qui se matérialise ?
19:07Est-ce que ça peut être...
19:09Quelle va être la chronologie, en fait, de l'impact et l'intensité de l'impact ?
19:13— Plutôt simultané. Sans doute que les dépenses d'investissement
19:17ont sans doute baissé, maintenant, une fois que les tarifs ont été mis en place,
19:19parce que ce qu'on a pu voir dans la publication du premier trimestre,
19:22c'était de voir des niveaux d'investissement qui étaient colossaux...
19:24— Ouais, bien sûr.
19:25— ...qui correspondaient aux imports, qui venaient de Chine.
19:27Justement, tout ce qui a été fait avant les tarifs.
19:29Maintenant, on devrait avoir vraiment une situation beaucoup plus calme de ce côté-là.
19:32Donc là, oui, sur l'investissement, on peut avoir une baisse assez substantielle
19:35qui pourrait arriver au même moment où on aura les publications
19:38qui vont arriver sur l'inflation.
19:41Et de toute façon, il me paraît assez clair, maintenant,
19:43que quand on regarde les discours qui ont été donnés par les gens de la Fed
19:47sur ces derniers jours, qu'ils vont attendre sans doute le mois de septembre,
19:51justement pour avoir un petit peu de recul sur la lisibilité des données
19:56et éventuellement prendre une décision à ce moment-là.
19:58— Mais pas avant septembre.
19:59— Pour le moment, non, à moins qu'on ait un choc sur le marché de l'emploi,
20:02ce qui, pour le moment, n'est pas du tout le cas.
20:03Donc tant que le marché de l'emploi vient, ils ont le temps.
20:05On va dire... Enfin tiens, ils ont le temps.
20:08Si on a un choc sur l'emploi, oui, il y aura sans doute une réaction
20:10beaucoup plus forte. Et je crois que c'est le discours
20:13qui essaie de lancer Christopher Waller de la Fed.
20:17Et par contre, en l'absence de correction sur le marché de l'emploi,
20:21ils vont sans doute attendre effectivement la rentrée
20:23pour pouvoir éventuellement agir en fonction des données
20:25qui seront publiées à ce moment-là.
20:27— Et le marché de l'emploi peut rester immune à ce genre de situation ?
20:30— Pour l'instant, c'est le cas. Ça a déjà été une surprise.
20:34Pour le moment, c'est le cas. Et il n'y a pas d'élément
20:37qui me permette de dire qu'on est dans une période
20:39qui soit... Évidemment, c'est beaucoup moins bien
20:41que ce qu'on avait connu les années précédentes pour le moment.
20:44On voit une décélération. Mais pour le moment,
20:46il n'y a rien d'inquiétant dans ces chiffres-là.
20:48Et oui, si ça venait, je pense qu'ils réagiraient.
20:51Mais je pense qu'effectivement, ce qui surprend tout le monde,
20:54et comme chaque année, c'est la résilience du consommateur américain
20:56qui est toujours là. Donc là, il est insubmersible pour le moment.
21:00Et même ce choc-là, il a l'air de passer au travers.
21:02Donc on verra pour la suite. Et même si on a quand même
21:05pas mal d'éléments qui sont quand même assez inquiétants,
21:07notamment sur les enquêtes d'opinion de confiance du consommateur,
21:11on voit quand même des choses qui sont assez surprenantes, on va dire.
21:14C'est-à-dire ?
21:15L'ampleur de la baisse et la rapidité de la baisse.
21:16Ensuite, on voit que la composition politique,
21:20notamment sur les indicateurs de Michigan, serait extrêmement biaisée.
21:23Donc ce n'est pas extrêmement fiable.
21:24Celle qui est un peu mieux, au fait, c'est celle du Consumer...
21:26Mais il y a dans deux mondes qui ne se parlent plus.
21:27Oui, c'est ça. Alors celle du Consumer Board est moins politique,
21:32mais elle est tout aussi dramatique que celle du Michigan.
21:34Donc à voir. Ensuite, on a déjà eu ce choc-là pendant l'année 2022, c'est-à-dire ?
21:38Ces divergences entre soft et hard data, on l'a déjà vécu.
21:42Voilà. Peut-être la grande différence, c'est que pendant qu'on a eu la divergence
21:46pendant l'année 2022, c'est qu'on avait une économie qui était quand même
21:48largement au-dessus de son potentiel, qui était vraiment au-dessus.
21:52Donc là, on pouvait comprendre.
21:53En fait, c'était simplement des consommateurs qui se rendaient compte
21:56que les choses allaient revenir simplement à la normale.
21:58Et là, maintenant, on est déjà revenu à la normale.
21:59Et donc le choc pourrait quand même conduire à une décélération
22:02qui serait quand même assez logique pour les prochains mois.
22:04Marie, qu'est-ce qui va faire sortir la FED de sa pause, là ?
22:09De toutes les déclarations, c'est le chômage.
22:12En fait, c'est vraiment tout ce qu'on entend.
22:15En fait, souvent, on dit le niveau de 100 000 créations d'emplois,
22:20c'est un niveau à regarder. Et si on passe en dessous, à ce moment-là,
22:25la FED réagira, un peu comme en septembre l'année dernière, en fait,
22:29où on avait enchaîné deux ou trois mauvais chiffres de création d'emplois,
22:32un petit peu de panique, le mois d'août, et elle a réagi tout de suite.
22:36Donc, c'est ce qu'on entend beaucoup dire.
22:39Si vraiment ça, ça se dégrade, alors elle réagira.
22:41Et si le marché du travail est attaqué, on peut compter sur la FED
22:44pour, une fois qu'elle a identifié le cas pour des baisses de taux,
22:48sa capacité à aller vite et fort, si nécessaire ?
22:51Je pense qu'elle réagira, en tout cas.
22:52L'inflation ne sera pas un problème, deviendra un sujet secondaire ?
22:55Les dernières interventions de membres de la FED ont été dans ce sens-là.
22:59Ils ont plutôt mentionné l'emploi et les chiffres du chômage tous,
23:03ce qu'ils regardaient, parce qu'effectivement, l'inflation
23:07risque quand même d'être pénalisée par les tarifs.
23:11Donc, je pense qu'elle va vraiment se concentrer sur les données de l'emploi.
23:14S'il faut agir, et s'il n'y a pas de problème, elle attendra probablement pour agir.
23:18En tout cas, là maintenant, je pense que les attentes sont vraiment décalées après l'été.
23:24Pour qu'elles interviennent plus rapidement, il faudrait une dégradation,
23:27mais qu'on ne voit pas pour l'instant, on n'attend pas forcément tout de suite.
23:31La position de la FED, là, ils l'ont tous répétée,
23:34c'est la bonne position de politique monétaire à avoir aujourd'hui,
23:39c'est-à-dire la pause, le statut quo, le wait and see.
23:42Si on se met un petit peu à la place de la FED,
23:45quelle serait la logique aujourd'hui de vouloir éteindre un incendie
23:49qui n'est pas encore là et chercher à baisser les taux ?
23:52Leur priorité pour nous, c'est vraiment de lutter contre l'inflation.
23:56Mais quasiment, si vous enlevez la composante shelter,
23:59la composante immobilière dans la lecture du CPI,
24:02qui n'est pas forcément l'indice le plus regardé par la FED,
24:05vous êtes sur un niveau qui, depuis pratiquement un an,
24:07vous tournez sur des niveaux aux alentours de 2.
24:09Donc comme il y a une décélération du côté de l'immobilier
24:12par un effet lagging en retard, on y arrive.
24:17La situation sur l'emploi, c'est une vraie bonne question
24:20parce que le chiffre que vous mentionnez de 100 000,
24:23c'est un chiffre qu'on évoque souvent.
24:25On dit que c'est les classes d'actifs qui arrivent sur le marché de l'emploi
24:28et c'est pour ça qu'on prend un peu comme benchmark
24:30sur le fait de savoir si on passe en dessous ou au-dessus.
24:32Mais je pense que la FED a tout intérêt à attendre,
24:35voir comment ça se passe, hormis toute pression politique.
24:38Et je pense que ce sera l'attitude.
24:40Il n'est pas seul, Powell, là-dedans.
24:42Il y a le président de la FED de New York, Williams,
24:44qui est sur la même ligne que lui.
24:45Donc je pense qu'il restera un petit peu sur ce...
24:47Mais elle préférera être sûre et donc prendre le risque d'être un peu en retard ?
24:50Normalement, oui.
24:51Une situation du taux de chômage, je crois qu'on est le dernier chiffre,
24:54c'est 4-3, je crois.
24:55C'est des chiffres qui laissent rêveur.
24:58Mais on n'observe pas de vraies dégradations pour l'instant.
25:01Il n'y a pas de grand plan massif de licenciements
25:03annoncés aujourd'hui aux Etats-Unis.
25:05On embauche moins, mais on ne licencie pas non plus.
25:07Voilà.
25:08Mais s'il le faut, il faut répondre à ce que vous évoquez à l'instant.
25:11Ils pourront sortir...
25:13Ils peuvent décider à tout moment d'intervenir.
25:15Pas forcément lors des réunions du FOMC.
25:17Et puis septembre, c'était 50 BP.
25:20On sait que ça reste possible dans la boîte à outils de la réserve américaine.
25:24Avant de dire un mot de l'Europe, un mot du G7 Finance aussi,
25:27ça nous ramène au dollar, Nicolas.
25:29Est-ce qu'il faut attendre un wording différent du G7 Finance,
25:33qui se tient en ce moment au Canada, je crois,
25:36sur la question d'échange,
25:39sachant que le wording habituel est de dire que les pays du G7
25:43s'attachent et s'engagent à ce que les forces de marché
25:47déterminent les changes et les taux de change entre pays développés ?
25:53Je ne pense pas qu'on en ait ça dans le communiqué.
25:55Par contre, je pense que ça sera dans les négociations.
25:57Enfin, ça fera partie des discussions.
25:59Donc on maintiendra ça dans le communiqué, c'est ça ?
26:02On ne va pas enlever cette partie-là du communiqué ?
26:04Je pense que c'est la stabilité des monnaies qui va compter,
26:06que les choses doivent se passer de façon modérée.
26:09Mais à force de dire que ce G7 ne sera pas une discussion sur les monnaies,
26:13en fait, je pense que c'est clairement une discussion...
26:15C'est avant tout une discussion sur les monnaies ?
26:17C'est avant tout une discussion sur les monnaies.
26:19Et ça a été, je pense, clairement établi.
26:21Le Japon a demandé justement une négociation,
26:23un meeting bilatéral avec Bessent, justement.
26:26Bessent avait annoncé également que cette réunion du G7
26:29serait une occasion justement pour parler des équilibres mondiaux.
26:33Quand on parle des équilibres mondiaux, on parle clairement de la Chine.
26:36Et je pense que ce qui peut être intéressant dans ce meeting-là,
26:39c'est déjà d'une, une préparation au G7,
26:43qui va avoir lieu, je crois, le 15 et 16 juin prochain,
26:45que c'est la première étape.
26:47Christine Lagarde est présente aussi.
26:49Cipollone du bord de la BCE sera également présent.
26:51Donc on a quand même du matériel, on va dire,
26:53pour avoir des négociations de bon niveau, je pense,
26:55qui permettent aussi des négociations commerciales
26:57sur les tarifs avec les Etats-Unis.
26:59Ce qui est peut-être un peu différent,
27:01c'est qu'on a un format de négociation UE,
27:03c'est-à-dire le représentant au commerce,
27:05avec les équipes américaines.
27:07Et on a une discussion qui est plus macro.
27:09Et Bessent avait déjà laissé filtrer l'idée
27:11que les négociations qui se passent sur les deux vies,
27:13ce sera lui et personne d'autre.
27:15Donc je pense que, déjà, c'est aussi un petit peu un signal.
27:17C'est qu'on a, donc, toutes les négociations techniques
27:19se font avec le géant technique.
27:21Et la personne qui est là pour parler macro,
27:23c'est Bessent.
27:25Et les profils qui sont présents aujourd'hui au Canada
27:27sont effectivement des profils qui ont la capacité
27:29de négocier de ce côté-là.
27:31Et donc là, ça devient, je pense, plus intéressant.
27:33Et c'est peut-être là, justement,
27:35on peut avoir justement une source d'un deal
27:37qui peut exister entre ces pays.
27:39Que des tarifs sur le soja, ou je ne sais pas quoi,
27:41puissent éventuellement changer les choses.
27:43Que la vraie question, de toute façon, des tarifs,
27:45la question, c'est les équilibres macroéconomiques
27:47internes. C'est la différence entre l'épargne
27:49et l'investissement. C'est pas les tarifs sur le soja
27:51qui ont changé ces choses-là.
27:53Pas le déficit bilatéral qui compte, finalement.
27:55Voilà, exactement. Et Bessent en est tout à fait conscient.
27:57Les discours qu'il a pu faire l'ont montré.
27:59Et je pense qu'en tout cas,
28:01ça peut être un moyen de voir,
28:03en tout cas, quel peut être l'appétit des pays du G7
28:05à avoir une coordination par rapport à la Chine.
28:07Et en fait,
28:09ce qu'on constate depuis le début de l'année,
28:11c'est qu'on a un dollar qui baisse, soit,
28:13mais en fait, un yuan qui baisse de la même façon.
28:15Oui, le dollar baisse contre toute devise,
28:17sauf face à la devise chinoise.
28:19Le yuan baisse contre toutes les autres devises.
28:21Ce qui veut dire que le Japon, la Corée, l'Europe,
28:23aujourd'hui, subissent un yuan plus bas.
28:25En fait, en gros, c'est comme si les Etats-Unis
28:27étaient en train de partager le fardeau de leur déficit
28:29sur les autres pays.
28:31Et en fait, ce qui peut mettre aussi un peu la pression
28:33à chacun de ces pays, également,
28:35pour se dire qu'effectivement,
28:37la politique chinoise, ça suffit.
28:39Et en gros, de partager le fardeau, de partager les intérêts
28:41et qu'en fait, les intérêts soient de plus en plus convergents.
28:43Justement, pour avoir une action
28:45qui soit résolue vis-à-vis de la Chine,
28:47qui, elle, par contre, je pense, n'a absolument aucune volonté
28:49de changer les choses.
28:51Donc, concrètement, ils vont demander aux pays du G7,
28:53aux six autres, de mettre la pression
28:55la plus importante qu'ils peuvent sur la Chine ?
28:57Je pense que la négociation,
28:59enfin, si j'étais à leur place,
29:01ce serait de dire aux Européens
29:03de relancer votre croissance,
29:05ce qui a déjà été fait par l'Allemagne,
29:07de faire la même chose avec le Japon,
29:09de faire la même chose avec tout le monde.
29:11Continuer de faire monter l'euro ?
29:13Exactement, si tout le monde relance,
29:15effectivement, les monnaies s'ajustent par rapport au yuan
29:17et tout le monde se retrouve dans une position
29:19où ils relancent, où ils sont extrêmement vulnérables
29:21vis-à-vis de la Chine.
29:23Et donc, c'est le moment où, effectivement,
29:25il faut se protéger.
29:27Mais on n'est pas à une étape de coercition maximale
29:29telle que théorisée par Stephen Magran, par exemple ?
29:31Je n'ai pas l'occasion d'annoncer le plan
29:33qui est poursuivi par Descent,
29:35mais je pense que, par contre,
29:37c'est quand même vaguement ce qui est en train d'arriver
29:39et que la prise de conscience,
29:41enfin, ce que je vois en Europe depuis 15 jours,
29:433 semaines, depuis la mise en place des tarifs
29:45de la part des États-Unis,
29:47la prise de conscience sur ce qu'est vraiment
29:49la menace industrielle chinoise aujourd'hui en Europe
29:51est beaucoup plus forte aujourd'hui
29:53qu'elle n'était il y a encore quelques semaines
29:55ou quelques mois.
29:57Et cette prise de conscience-là me laisse penser,
29:59avec le UK il y a 10 jours,
30:01avec un accord avec les États-Unis
30:03qui s'est fait au prix d'une position plus ferme
30:05du UK vis-à-vis de la Chine,
30:07me laisse penser que, effectivement,
30:09les pays vont commencer à avoir une position
30:11qui soit un peu plus dure vis-à-vis de Pékin.
30:13On a mis 2 euros sur les petits colis ?
30:15Oui, ce n'est pas énorme.
30:17En fait, là, je pense que les Européens ont eu
30:19un comportement qui ressemble à celui de Trump,
30:21c'est qu'on n'a pas fait ça pour pénaliser la Chine,
30:23on a fait ça pour récupérer de l'argent.
30:25Encaisser un peu de recettes budgétaires.
30:27Est-ce que c'est une volonté fondamentale
30:29de faire baisser le dollar dans cette administration ?
30:31C'est clair ?
30:33Il l'avait dit dès le départ,
30:35il voulait faire baisser le prix d'énergie,
30:37il s'est coché, la baisse du dollar,
30:39il le voulait.
30:41Maintenant, il faut qu'il arrive à fédérer autour de lui
30:43sur des sujets comme les déficits.
30:45Et on se rend compte qu'il y a des exigences
30:47par certaines tendances au sein de son parti,
30:49on l'a vu sur les négociations
30:51en l'occurrence sur Medicaid.
30:53C'est un peu plus compliqué,
30:55c'est un peu plus compliqué.
30:57Venons-en à l'Europe. Dans ce contexte-là,
30:59tout le monde décrit l'Europe comme étant
31:01un havre de paix et de stabilité.
31:03En tout cas, pour l'investisseur,
31:05un endroit est une zone beaucoup plus agréable
31:07pour investir dans le concours
31:09de beauté permanent des marchés.
31:11Vous adhérez à cette idée ?
31:13Quand on se compare,
31:15on trouve un peu des avantages.
31:17Il y a peut-être un peu moins d'instabilité politique
31:19qu'il y en avait auparavant,
31:21en tout cas comparé aux autres pays.
31:23En revanche,
31:25il n'y a pas forcément plus de croissance,
31:27mais l'horizon paraît un peu plus dégagé
31:29avec les plans qui ont été votés,
31:31les dépenses qui doivent arriver.
31:33Cela prendra probablement
31:35un peu plus de temps.
31:37Il y a vraiment des questions
31:39sur savoir quel sera
31:41le multiplicateur
31:43de ces dépenses,
31:45comment cela se traduira
31:47en termes de croissance.
31:49Là, les avis peuvent diverger.
31:51Cela peut être assez faible.
31:53On peut se dire aussi
31:55que finalement,
31:57pour ces dépenses
31:59dans la défense,
32:01il faut construire les capacités
32:03de production, les infrastructures
32:05pour arriver jusqu'à ces
32:07nouvelles capacités de production.
32:09Finalement, l'effet du multiplicateur
32:11devient plus intéressant.
32:13Pour l'instant, on a l'impression
32:15que l'investisseur regarde
32:172026 et passe outre
32:19les 0% de croissance.
32:21Oui, c'est ça.
32:23On peut regarder au-delà
32:25de ces quelques trimestres de croissance
32:27nulle ou proche qu'on attend encore
32:29en zone euro.
32:31En tout cas, en relatif,
32:33par rapport aux autres zones géographiques
32:35et principalement aux Etats-Unis,
32:37c'est aussi pour cela que
32:39l'Europe garde son attrait.
32:41C'est vrai que
32:43la hausse de l'euro peut pénaliser
32:45certaines entreprises.
32:47Cela donne encore plus
32:49de l'intérêt au choix des valeurs
32:51et au stock picking
32:53au sein des indices
32:55qui devient plus important.
32:57On le voit, la dispersion
32:59entre les performances est très importante.
33:01En plus, la BCE va accompagner
33:03tout ça, Nicolas ?
33:05Pas encore.
33:07Encore un petit peu, quand même.
33:09Peut-être pas suffisamment.
33:11Mais là, en juin,
33:13c'est down-deal, 25 points de base de plus.
33:15On va avoir les 25 points de plus.
33:17On va arriver à 2%.
33:19Je pense même qu'on va arriver à un 75%.
33:21Après, par contre, ça va commencer à frotter.
33:23Mais je pense que c'est
33:25le dernier verrou qui reste
33:27vraiment en Europe.
33:29On a un changement d'approche
33:31qu'on attendait
33:33depuis 25 ans.
33:35On avait une zone euro
33:37qui marchait vraiment
33:39sur la constitution d'excédents commerciaux
33:41avec une faible demande intérieure qui est exportée.
33:43Je pense que les efforts
33:45qui ont été faits par Mario Draghi
33:47sur les dernières semaines, derniers mois,
33:49notamment un discours qu'il avait donné au mois de décembre à Paris,
33:51sont vraiment très positifs.
33:53C'est-à-dire, en gros, de cibler
33:55la demande domestique européenne comme étant le point
33:57qui explique la stagnation
33:59européenne depuis quasiment 15 ans.
34:01Tout ça est intéressant.
34:03De voir la réaction allemande
34:05qui a été quasiment immédiate par rapport à ça,
34:07de voir la CDU faire un plan de 1 000 milliards,
34:09c'est Noël tous les jours.
34:11Est-ce que la politique a exécuté le plan ?
34:13Pour l'instant, je ne vois pas
34:15d'écueil par rapport à ça.
34:17Pour l'instant, il est là.
34:19Il arrive.
34:21Il arrive.
34:23Évidemment, il y aura sans doute
34:25des montants qui seront moins importants
34:27que ce qui a été annoncé.
34:29Il y aura quand même plus
34:31que ce qu'ils ont fait ces dernières années.
34:33Oui, absolument.
34:35Et ça nous met quand même en situation
34:37de mettre l'Europe sans excédents commerciaux,
34:39de réajuster les tirs,
34:41d'avoir une relation bilatérale
34:43qui soit correcte avec celle des Etats-Unis.
34:45Et ensuite, pour pouvoir faire
34:47une coordination de tout ça,
34:49on a besoin d'une BCE qui soit pro-croissance,
34:51ce qui n'est pas encore le cas.
34:53On voit qu'il y a beaucoup de résistance.
34:55Notamment, il y a une grosse résistance
34:57de la part d'Isabelle Schnabel
34:59qui a fait un discours il y a 10 jours
35:01qui était incroyablement au quiche.
35:03En disant surtout
35:05que le plan allemand
35:07avait créé un peu d'inflation
35:09et qu'il était important de faire ce qu'il fallait
35:11pour pouvoir le neutraliser.
35:13La neutralisation des plans budgétaires,
35:15c'est ce qu'on a fait en Europe en 2011
35:17et en 2022.
35:19Ça s'est traduit par encore plus de stagnation.
35:21Quand on fait ça,
35:23c'est-à-dire neutraliser de façon monétaire
35:25un plan budgétaire, à la fin,
35:27on ne retrouve pas les effets de la croissance
35:29et on a juste la date qui est accumulée.
35:31Ça n'a vraiment aucun sens.
35:33Je pense que c'est ce qu'elle souhaite faire
35:35et ce qui me rassure grandement,
35:37c'est de voir qu'on a eu Ville-Roi-de-Galop,
35:39on a eu même Pierre Wunsch, le Belge,
35:41qui est pourtant assez haut,
35:43qui a commencé à avoir une position
35:45qui est plus souple que celle d'Isabelle Schnabel
35:47qui se retrouve plus ou moins isolée aujourd'hui
35:49et je l'espère,
35:51et d'avoir des gens au sein de la BCE
35:53qui ont une position beaucoup plus dove
35:55et qui suivent peut-être les orientations
35:57de Draghi à l'avenir
35:59parce qu'il serait temps maintenant
36:01de bouger après 25 ans d'une telle situation
36:03Sur le plan de l'investissement,
36:05quel est le message ou les messages
36:07que vous faites passer aujourd'hui
36:09chez Edmond Drotchil à cette management
36:11et comment est-ce que vous pilotez
36:13les portefeuilles multi-actifs à ce stade ?
36:15On leur a compris quand même
36:17que c'est plutôt une relative prudence
36:19sur les actifs risqués.
36:21On est revenu sur des niveaux de valorisation
36:23assez élevés,
36:25les taux réels qu'on regarde
36:27sont quand même dans une zone un peu de danger
36:29et puis une préférence
36:31encore un peu pour l'Europe
36:33par rapport aux Etats-Unis
36:35parce qu'il y a un peu plus de risques politiques
36:37et économiques à prendre en compte.
36:39Donc voilà, une approche plutôt prudente
36:41sur les investissements.
36:43On pense que le risque est quand même
36:45à ces niveaux-là, assez dissymétrique
36:47entre risque de baisse et risque de hausse.
36:49Et la partie crédit,
36:51on ne l'a pas évoqué,
36:53mais ça reste un socle dans les allocations
36:55que vous construisez.
36:57Est-ce que là, on est quand même confortable
36:59sur le marché du crédit ?
37:01Il y a eu des petits écartements
37:03qu'on a pu observer,
37:05mais ça s'est assez vite comblé là aussi, Marie.
37:07Oui, c'est vrai que sur la partie obligataire,
37:09côté duration, on est assez neutre
37:11et donc on va aller chercher plutôt du portage
37:13sur le crédit.
37:15Peu de choses à attendre du côté des taux,
37:17donc on se concentre sur les obligations d'entreprise,
37:19du portage.
37:21Plutôt investment grade,
37:23même si on va aller chercher
37:25du high yield,
37:27du court terme,
37:29ça nous paraît apporter pas mal de valeur
37:31au portfolio.
37:33Sur les actions américaines,
37:35le message de conclusion pour vous Thierry ?
37:37Vous le disiez,
37:39vous n'incitez pas les clients
37:41à payer agressivement
37:43sur ces niveaux de marché, les indices en tout cas.
37:45Oui, sur les niveaux actuels,
37:47après on est toujours à la recherche d'opportunités,
37:49de thèmes.
37:51C'est ce qui est intéressant,
37:53l'énergie c'est un peu à part,
37:55on est un peu à l'écart,
37:57on a bien la thématique de tout ce qui est medical device,
37:59ça c'est pas nouveau.
38:01La thématique traitement de déchets
38:03a toujours sa place pour nous,
38:05donc les waste management, la Republic Services,
38:07ces secteurs-là. La tech bien évidemment,
38:09le phénomène de l'IA,
38:11il est juste incontournable.
38:13Ça se passe là-bas, ils ont les moyens,
38:15les contrats qu'a ramenés Trump du Moyen-Orient
38:17valident.
38:19Au-delà des montants, c'est la lisibilité que l'on gagne
38:21sur les acteurs comme NVIDIA ou autres.
38:23Il y a tout un écosystème qui, à mon avis,
38:25va continuer à protéger le marché américain.
38:27Je pense que le rebond qu'on a observé
38:29depuis un mois et demi traduit ça.
38:31Je resterai malgré tout sur ces acteurs-là.
38:33Oui, l'exceptionnalisme américain
38:35a peut-être été abîmé,
38:37il n'est pas totalement mort encore
38:39aujourd'hui.
38:41Merci beaucoup d'avoir été les invités de Planète Marché.
38:43Ce soir, Thierry Guil, Raymond James France,
38:45Nicolas Goetzmann, la financière de la Cité
38:47et Marie Delessac.

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