Mercredi 30 avril 2025, retrouvez Éric Venet (Directeur de la gestion, Montbleu Finance), Roland Kaloyan (Responsable de la stratégie actions européennes, Société Générale CIB), Sophie Chauvellier (Gérante allocation d'actifs, Dorval AM) et Etienne Gorgeon (Responsable de l’activité obligataire, Sanso Longchamp AM) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
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00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex, conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:16Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester à l'écoute des marchés.
00:21Chaque jour vous nous suivez à 20h30 à la télévision via vos box, vous nous retrouvez également tous les jours en replay sur bsmart.fr
00:27ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:30Au sommaire de cette édition ce soir, nous reviendrons bien sûr sur les 100 jours de Donald Trump avec le bilan d'un mois d'avril également
00:37qui se termine aujourd'hui et qui aura été un mois particulièrement erratique, chaotique en termes de tendance de marché.
00:44On le voit d'ailleurs encore avec une séance compliquée aujourd'hui, notamment pour les actifs américains.
00:50Un mois marqué par la séquence Liberation Day entre le 2 et le 9 avril dernier
00:55qui a soulevé beaucoup d'interrogations et remis en cause peut-être également certains préceptes chez les investisseurs globaux.
01:03Nous y reviendrons avec nos invités de Planète Marché dans un instant avec un peu d'analyse aussi des grands chiffres du jour.
01:09Séance particulièrement chargée avec toute une série de données macroéconomiques et de résultats d'entreprises.
01:15Pauline Grattel vous en apportera les détails dans un instant mais retenez qu'on a vu un chiffre de croissance négatif au premier trimestre pour les Etats-Unis
01:22en rythme annualisé, moins 0,3% avec des effets de distorsion majeure et une contribution négative du commerce extérieur historique peut-être
01:32de quasiment 5 points négatifs, de quasiment 5 points sur ce premier trimestre américain.
01:37Voilà donc pour les sujets de discussion à suivre avec nos invités de Planète Marché et puis dans le dernier quart d'heure
01:44nous nous focaliserons encore plus spécifiquement sur les enjeux pour nos marchés d'action en Europe
01:50et quelles stratégies adopter dans un contexte tarifaire que l'on connaît et un cadre toujours mouvant autour des tarifs
01:59qui pourront être durablement appliqués. Néanmoins les tarifs sont là aujourd'hui.
02:04Tarifs et conséquences pour les actions européennes, nous en parlerons spécifiquement avec Roland Caloyan
02:08responsable de la stratégie actions européenne de Société Générale CIB qui sera avec nous en plateau dans ce dernier quart d'heure.
02:25Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
02:30Bonsoir Pauline, beaucoup de chiffres macroéconomiques et commençons directement avec la croissance américaine.
02:35L'économie américaine s'est contractée au premier trimestre de 0,3% en rythme annualisé, essentiellement en raison du commerce extérieur
02:43qui contribue négativement à hauteur de quasiment 5 points sur ce trimestre.
02:47Autre déception, l'enquête ADP sur l'emploi privé pour le mois d'avril qui montre que l'économie américaine a créé moins d'emplois que prévu
02:54avec 62 000 créations contre 114 000 attendus. Enfin, toujours aux Etats-Unis, l'indice CORE-PCE, privilégié par la Fed pour mesurer l'inflation,
03:03ressort conforme aux attentes en mars et progresse ainsi de 2,6% sur un an.
03:08Et puis d'autres indicateurs qui étaient publiés pour la zone euro et les pays de la zone euro avec notamment des chiffres d'activité là aussi pour le premier trimestre.
03:17Oui, la croissance de la zone euro ressort supérieure aux attentes pour le premier trimestre en hausse de 0,4%.
03:23On retiendra que la France et l'Allemagne voient leur croissance revenir en territoire positif respectivement à plus 0,1% et plus 0,2% sur la période.
03:32Surprise positive pour la croissance européenne au premier trimestre avec un effet irlandais très puissant puisqu'on a une croissance de 3,4% sur le trimestre
03:41pour la seule Irlande qui contribue de 0,1% positivement à la croissance globale de la zone euro.
03:48Donc hors Irlande, on est à plus 0,3% de croissance au premier trimestre qui reste un chiffre supérieur à ce que le consensus des économistes pouvait attendre.
03:55Après la publication des chiffres américains notamment, on a vu les indices actions à Wall Street notamment qui ont répondu assez vivement.
04:03Oui, les indices américains ont ouvert en repli de l'ordre de 2% pour le S&P 500 et le Nasdaq.
04:09En Europe, les indices qui avaient ouvert en hausse ont effacé tous leurs gains après la publication de la croissance américaine.
04:15Le stocks 600 est en léger repli.
04:17En France, le CAC 40 a dépassé les 7600 points au cours de la séance avant d'effacer ses gains et d'évoluer autour de l'équilibre.
04:24Quels sont les mouvements qu'on observe par ailleurs sur les marchés obligataires, Pauline ?
04:27Le rendement américain à 10 ans est globalement inchangé entre 4,15 et 4,20%.
04:33En Europe, rien à signaler sur le 10 ans allemand qui reste globalement stable entre 2,45 et 2,50%.
04:39A noter les matières premières qui chutent lourdement, moins 2% pour le pétrole et plus de 6% de baisse pour le cuivre.
04:47Enfin, sur le marché des changes, le dollar est stable et l'euro dollar se traite autour de 1,13,50%.
04:51Venons-en au résultat avec le détail de quelques publications majeures aujourd'hui, à commencer par celle d'ArcelorMittal.
04:58Oui, ArcelorMittal est lanterne rouge et chute de plus de 5%.
05:01Le groupe avertit sur les perturbations que la guerre tarifaire pourrait engendrer à court terme et sur un manque de visibilité.
05:08Le groupe fait tout de même état de résultats supérieurs aux attentes.
05:12Total Energy est en repli de 3% après un recul plus important que prévu de son résultat net à cause de la baisse des prix du pétrole.
05:18Enfin, Stellantis suspend ses prévisions pour l'année à cause de l'incertitude liée aux droits de douane.
05:24Le groupe en difficulté fait état d'un chiffre d'affaires en repli de 14% à 36 milliards d'euros pour le premier trimestre.
05:30Le titre cède 1%.
05:32Et puis des résultats également au sein du secteur bancaire français à suivre et à noter aujourd'hui.
05:36Oui, Crédit Agricole, pour commencer, chute de 5% après avoir publié des résultats en ligne avec les attentes.
05:42Le résultat net recule de plus de 4%.
05:45La banque est pénalisée par la surtaxe de l'impôt sur les sociétés.
05:49Société Générale, de son côté, bat largement les estimations des analystes.
05:53La banque de détails rebondit au premier trimestre.
05:55Le titre bondissait de 5% avant d'effacer une bonne partie de ses gains.
05:59Et puis on en parlait hier avec vous, Pauline.
06:01On voit cette fois un très vif rebond des titres Eden Red et Ploxy.
06:06Eden Red est en tête du CAC 40 et gagné quasiment 10% au plus haut de la séance.
06:10Et Ploxy, 8%.
06:12Selon les informations d'un média brésilien, un mouvement d'opposition au gouvernement,
06:16comprenant 4 ministres en fonction, pourraient barrer la route au projet de réforme, dont celui des titres restaurant.
06:22Bon, et puis tous les marchés ne seront pas fermés demain, Pauline.
06:25Non, il n'y aura que la France et l'Allemagne qui resteront fermés.
06:28Pour le reste, les investisseurs arbitreront les résultats de Meta et Microsoft,
06:32publiés ce soir et prendront connaissance de ceux d'Apple et Amazon après la clôture demain.
06:36Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse
06:40pour vous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
06:52Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:55Sophie Chauvelier est avec nous, gérante allocataire chez Dorval Asset Management.
06:58Bonsoir Sophie.
06:59Bonsoir.
07:00Eric Venet nous accompagne, directeur de la gestion de Montbleu Finance.
07:03Bonsoir Eric.
07:04Bonsoir Grégoire.
07:04Et Étienne Gorjon est avec nous également responsable de l'activité obligataire de Sanso Longchamp Asset Management.
07:10Bonsoir Étienne.
07:11Bonsoir Grégoire.
07:11Bon, un peu d'analyse des chiffres macro qu'on a pu avoir à commencer par la croissance américaine du premier trimestre.
07:18Moins 0,3% en rythme annualisé.
07:20Et on le disait en introduction, on en discutait même entre nous, cette contribution négative historique du commerce extérieur
07:28qui révèle quoi Sophie ?
07:30Des effets d'anticipation importants déjà de la part des agents économiques américains avant même la mise en place de tarifs douaniers.
07:39Oui tout à fait, c'était prévu.
07:41Donc la plupart des entreprises ont fait venir leurs intrants en provenance de Chine et d'ailleurs avant la mise en place des droits de douane.
07:48Et donc en fait, on a un déséquilibre du commerce extérieur américain qui est à un niveau historiquement extrêmement élevé
07:56puisqu'on est à moins une contribution de 5% négative.
07:58Moins 4,8.
07:59Moins 4,8 au PIB.
08:01Alors si on retraite de cet élément quand même, on voit une économie américaine qui dans ce premier trimestre reste stable.
08:08Il n'y a pas à proprement parler d'écroulement de la consommation.
08:12Oui, on tourne aux alentours de 2%.
08:14Et évidemment parce que les américains n'ont pas encore vu les effets de la politique douanière sur les biens de consommation qui sont à même d'acheter.
08:24Il commence juste à avoir des débuts de hausse de prix.
08:26D'ailleurs, on en parlait aussi aux rentaines, mais la cote de popularité de Donald Trump commence à s'effriter un petit peu
08:32parce qu'il y a quand même des hausses de prix tangibles qui commencent à s'observer.
08:34Si on enlève effectivement le commerce et également je crois les dépenses gouvernementales, les dépenses publiques qui contribuent légèrement négativement à ce trimestre,
08:44toutes les autres composantes sont des contributeurs positifs, la consommation, l'investissement privé, etc.
08:51Oui, oui, tout à fait.
08:51Les dépenses publiques baissent aussi.
08:53On a vu le travail qui a été fait par le Doge.
08:55Un petit effet Doge, oui, sans doute.
08:55Voilà un petit effet Doge qui a quand même licencié 120 000 fonctionnaires en en reprenant un certain nombre pendant le trimestre,
09:02mais effectivement des coupes franches assez notables.
09:05Bon, qu'est-ce que ça nous dit alors du trimestre écoulé, mais est-ce que ça nous apporte des enseignements sur la suite de la course de l'économie américaine
09:13une fois soumise aux tarifs, Étienne ?
09:16Ce que je trouve intéressant, c'est qu'il y a les indicateurs, ce qu'on appelle les soft data, donc toutes les études sont catastrophiques.
09:23On a eu le consumer board hier, que ce soit la confiance du consommateur, des chefs d'entreprise, il n'y en a pas un qui dit que ça va bien.
09:32Je dirais que c'est vraiment des niveaux aberrants, puisqu'on est en 2008 pour certains d'entre eux, vraiment à des niveaux.
09:40Et évidemment qu'on sait depuis 2022 que tous ces indicateurs sont beaucoup moins efficaces pour plein de raisons,
09:47que cette récession annoncée par ces indicateurs n'est jamais arrivée aux Etats-Unis en 2023, etc.
09:51Donc nous on regarde évidemment les données dures et surtout on se focalise sur les données dures à haute fréquence,
09:59parce que c'est elles qui sont censées encapsuler les variations qui vont arriver dû à ces hausses de prix.
10:08Qu'est-ce qu'on voit pour le moment ? On voit que sur ces données à haute fréquence, on voit que les boîtes ne se débarrassent pas,
10:15il n'y a pas de licenciement. On voit que la consommation tient et tient plutôt même de manière assez forte.
10:21Et on voit que dans certains secteurs, c'est vraiment difficile.
10:25Tout ce qui est logement, voyage, on parle de récession, il y a le CEO de Southwest Airlines qui disait
10:32mais nous on est vraiment dans une grosse récession. Et après il y a des indicateurs qui sont plus ou moins avancés,
10:38qui sont des données dures, mais qui sont vraiment reliés à ce qui est en train de se mettre en place par l'administration Trump.
10:45On voit la baisse très marquée des ventes de camions.
10:48Et on est vraiment effectivement dans cette phase où on passe d'une récession technique à quelque chose d'autre
10:54qui pourrait être probablement un tout petit peu... Une récession technique, ce n'est pas très grave, a priori,
10:59puisque c'est dû à un choc qui est censé se normaliser.
11:04Là où ça va être réellement intéressant, c'est de voir dans quelle mesure l'implémentation des tarifs
11:11va se transformer dans quelque chose qui pourrait sortir d'un cadre local ou sectoriel.
11:18Je m'exprime un peu plus clair.
11:19Quelque chose d'endogène et plus large.
11:20C'est ça. C'est quand les retailers, quand les distributeurs américains disent
11:23on a du mal à alimenter nos rayons, quand les gérants de camions disent
11:32nous le fret, tout ce qui est fret, que ce soit le fret de bateau ou distribution par les camions,
11:38disent mais on a une surcapacité incroyable et qui commence à fermer.
11:42La question qui va se poser c'est de quelle manière ça se propage.
11:46Et c'est probable qu'on voit d'abord les effets de ces faillites-là
11:50avant de voir les effets négatifs d'une consommation qui semble toujours assez résiliente.
11:55Vous dites que c'est d'abord un choc d'offre massif pour les Etats-Unis
11:59avec le risque que ce choc d'offre se diffuse et se traduise aussi par un choc de demande ultérieurement.
12:06Exactement. Et je pense qu'il va falloir jouer ces séquences et c'est pour ça que ça va être un vrai challenge pour tout le monde.
12:11Choc d'offre ça rappelle le Covid. On se retrouve un peu dans ce même schéma-là.
12:16Exactement. Et le vrai sujet c'est le consommateur américain.
12:20On est toujours dans une phase de stimulus budgétaire.
12:22Alors un peu moins mais toujours pour l'instant.
12:24Encore une fois il y a toujours cette histoire de budget.
12:28Et donc il y a un consommateur qui tient.
12:30Il y a la réserve fédérale qui joue à plein son rôle.
12:32Elle injecte des liquidités, l'excès de réserve.
12:35Alors même s'il a baissé au mois d'avril, il était quand même assez positif depuis le début de l'année.
12:38Un consommateur qui tient sous perfusion.
12:41J'aimerais presque dire.
12:43C'est un terme qui est peut-être un peu excessif mais sous une forme de perfusion.
12:47Et on va voir quand est-ce qu'on va rentrer dans le dur avec une augmentation des prix.
12:51Et dans quelle mesure ça va nous emmener dans une récession plus cyclique j'ai envie de dire.
12:56C'est un peu 50-50 j'ai l'impression cette histoire de récession pour les Etats-Unis cette année.
13:01Eric, quel est votre sentiment par rapport à cette situation partant des chiffres qu'on commande ?
13:05Je crois que vous l'avez très bien dit.
13:06Pour moi ce n'est pas une récession.
13:07C'est boum, c'est un choc d'offre en fait.
13:09L'exemple du Covid est assez bon.
13:12C'est-à-dire qu'à un moment donné l'offre se bloque.
13:14Enfin on sait que l'offre s'est bloquée.
13:16La demande s'est agrippée à l'offre qui restait.
13:19D'où la consommation qui tient.
13:23Jusqu'ici tout va bien.
13:24Après quand les stocks sont épuisés parce qu'on n'a pas livré pendant X temps.
13:29Alors à condition qu'on relivre à nouveau parce que les choses se sont un peu éclairées.
13:34Pour l'instant on ne le sait toujours pas.
13:35Donc ça va durer un petit moment.
13:38Donc cet écart là, vous n'allez pas l'absorber tout de suite.
13:40Donc on sait qu'on va de toute façon plonger.
13:43Et le consommateur il attend de savoir la deuxième phase.
13:47C'est-à-dire est-ce que l'offre va revenir avec une certaine stabilité ou par à-coups.
13:53Et auquel cas on refera à peu près la même chose de trimestre en trimestre.
13:57Donc c'est totalement logique.
13:58On n'a rien vu.
14:00Et donc économiquement parlant on ne peut rien dire.
14:02Tout simplement que ça ne me paraît pas tout à fait normal.
14:04Bon ça ralentissait, ça ralentit moins parce qu'on a amélioré la consommation.
14:11Mais le plus dur reste à venir.
14:14Et dans la séquence comment les choses se déroulent ?
14:17Partant d'un choc d'offres, c'est d'abord les prix qui vont réagir.
14:21C'est d'abord une inflation, quand bien même elle serait temporaire, qui va tout de suite se matérialiser assez vite.
14:27Et puis ensuite on verra des dommages peut-être sur l'emploi, la consommation, etc.
14:32C'est d'abord la croissance en fait, tout ce qui est quantité.
14:35Parce que c'est pas...
14:37Donc le marché des prix peut peut-être réagir.
14:40On a vu aussi, alors il y a eu tellement de chiffres aujourd'hui, il faudra peut-être quelques heures pour analyser tout ça.
14:44Mais les chiffres ADP, création d'emplois dans le secteur privé, on verra ce que donne le rapport mensuel vendredi.
14:48Mais sont déjà assez nettement en dessous des attentes.
14:52Ça reste positif, mais un cran en dessous de ce que tout le monde attendait.
14:55Parce qu'on attend, on attend et savoir comment ça va se passer.
14:57Mais après on va forcément licencier si vous n'avez rien à vendre.
15:01Enfin, il y a une dichotomie entre les services qui sont...
15:05On ne sait pas comment ils sont touchés à la douane, en bateau.
15:08C'est simple, vous ne livrez plus.
15:10Mais dans les services c'est un peu plus compliqué.
15:12Donc c'est à modérer en plus avec la proportion de services et de consommation de biens industriels dans l'économie.
15:19Mais ce n'est pas les prix, ce n'est pas une question de prix.
15:21C'est une question brutale d'arrêt de l'économie.
15:24Oui, bien sûr.
15:25Et après, en fonction du comportement de l'offre, on verra si les prix...
15:29Il y aura mécaniquement des prix avec les droits de douane.
15:31Mais enfin, ce n'est pas ça la problématique pour l'économie, c'est la spirale.
15:36Je pense que pour l'instant, elle n'est pas prête d'être engagée.
15:37Parce que la demande va s'éteindre.
15:40Sophie, le marché, on sort d'un mois d'avril très chaotique.
15:47Je ne sais pas ce qu'on peut faire dire au marché à ce stade.
15:49Mais il s'est positionné pour quel scénario ?
15:51On est passé par un quasi moins 20 du S&P.
15:54On a flirté avec la barre des moins 20 au pire du 8 avril, je crois.
16:00Il y a eu quand même un rebond de soulagement assez spectaculaire.
16:04Beaucoup d'indices ou certains indices sont revenus d'ailleurs sur les niveaux qui prévalaient avant Libération Day du 2 avril.
16:11Donc c'est vrai que le mois d'avril offre peut-être pas, quand on regarde comme ça, la photo finish.
16:16On voit des indices américains positifs sur le mois, etc.
16:17Peut-être que ce n'est pas une photo qui reflète réellement ce qui a pu se passer et ce à quoi le marché s'est préparé.
16:23Alors le marché, ce qui est intéressant, c'est quand on décompose en fait ce mouvement.
16:27Parce que le marché a quand même pleinement intégré, alors pas pleinement mais a quand même pas mal intégré ce choc pour les valeurs exportatrices européennes, japonaises, etc.
16:37Ce que je veux dire par là, c'est que bien que les marchés rebondissent, ils n'ont pas rebondi avec les mêmes valeurs.
16:41De la même manière.
16:42Donc il y a eu une dévalorisation des valeurs exportatrices très très forte, transverse, que ce soit au Japon, que ce soit en Europe, que ce soit toutes les valeurs qui ont beaucoup à perdre de ces droits de douane,
16:53se sont dévalorisées de façon extrêmement forte et dans le rebond, elles se sont contentées de rebondir en ligne avec le marché.
17:01C'est comme si on avait une marge d'escalier.
17:04Il y a eu une dévalorisation de ces valeurs et ce qui s'est beaucoup mieux comporté, c'est des valeurs qui ont une typologie ou bien tournée vers la demande locale.
17:10C'est le cas en Europe puisque les valeurs qui permettent d'accompagner notamment le plan de relance allemand, les financières ont bien rebondi,
17:16les financières sont quand même tournées vers la demande interne.
17:18Donc l'idée des contrefeux qui vont venir aider à absorber le choc des droits de douane,
17:25donc toutes les valeurs qui sont sensibles à ça, demande interne ou demande pan-européenne, etc., se sont plutôt mieux comportées, ont surperformé très fortement ou bien les valeurs défensives.
17:36C'est comme si on redécouvrait qu'il y avait des dividendes dans les tels cours.
17:41Dans les utilities, etc.
17:42Oui, bien sûr, c'est les secteurs qui ont surperformé.
17:44Donc en fait, le marché a rebondi mais il n'a pas du tout rebondi en faisant abstraction de ce qui s'était passé.
17:51Le marché a intégré, il y a eu une grosse marge d'escalier sur les sociétés les plus sensibles et maintenant on attend.
17:58Donc le marché, je ne dirais pas qu'il a ignoré, il n'a pas balayé cette question-là.
18:04Il n'est pas passé à autre chose.
18:04Non, il n'est pas du tout passé à autre chose mais ce qu'il dit c'est que, un, effectivement c'est un choc d'offre et qu'il suffit d'un mot pour que ce choc d'offre se résolve.
18:13Donc ce n'est pas un choc structurel qui viendrait d'une crise de la dette par exemple, quelque chose de très profond qui viendrait détruire les perspectives économiques dans la durée.
18:23C'est un choc d'offre qui dépend du bon vouloir, entre guillemets, et de la réaction d'une politique.
18:30Donc si Donald Trump dit c'est bon, j'ai gagné et maintenant on va s'en sortir avec ça, on va rester avec nos 10% puis ça ira, ça va aller.
18:38— D'accord. Donc un simulacre de victoire peut suffire effectivement à apaiser la situation.
18:44— Voilà, à stabiliser. Mais pour l'instant, on n'en sait rien. Donc le marché, il s'est mis en position d'attente.
18:49Il y a eu une rotation en faveur des défensives, en faveur des entreprises qui adressent la demande locale et qui bénéficient des contre-feux locaux.
18:58Et il est resté à l'écart, il s'est dessaisi, il a vendu les entreprises les plus fragiles et les plus liées au commerce mondial.
19:05— Donc non, je ne pense pas que le marché n'a pas du tout ignoré ce qui est en train de se passer. Il s'est plutôt mis en position d'attente, je veux dire.
19:12— Du point de vue des marchés obligataires, justement, qu'est-ce que les taux nous disent de la situation ? Ça a beaucoup valdingué quand même.
19:18— Oui, mais moi, si je regarde, le marché qui m'intéresse le plus en ce moment, c'est le dollar.
19:25C'est le dollar parce que lui donne une vision, je trouve, assez claire. Il y a une direction. Ce n'est pas une lubie de l'administration américaine.
19:33C'est quelque chose de plus profond. C'est comme ça que j'interprète le mouvement sur le dollar.
19:38— Baisse de 10% pour le dollar pondéré face aux grandes devises majeures depuis le sommet de janvier.
19:43— Parce que ce n'est pas un petit mouvement. Et que c'est des mouvements qui s'intègrent souvent dans des cycles assez longs.
19:49Donc la première chose que je regarde, c'est lui qui dit « Attention, ce n'est pas une lubie. Il y a quelque chose de structurel.
19:54On est peut-être dans un renversement de table à la Nixon, à la Reagan en 85, Nixon en 71.
20:01Et peut-être que finalement, Trump, c'est l'arbre qui cache la forêt. Ils n'ont pas le choix. Il y a trop de dettes. Il faut renverser la table.
20:07Il faut trouver un moyen de réduire tous ces déséquilibres, que ce soit déficit commercial ou autre.
20:13— Et cette hypothèse-là, ça nous dit qu'on est loin du pic des tensions et des frictions.
20:17Parce que dans un monde fragmenté comme il est aujourd'hui, à part passer par une coercition explicite,
20:23je ne vois pas comment vous mettez autour de la table les Japonais, les Chinois, pour dire « C'est bien. Alors le Yen, maintenant, ça va être plus 30. »
20:29Enfin voilà. Et je ne dis rien de la Chine, dont le Yuan est au même niveau qu'en 2008.
20:33— Et ça, c'est presque un autre débat. Si on y touche tout de suite, moi, ce que j'avais étudié venant de la fac sur les cycles,
20:41c'est que sur les 40 dernières années, on a créé un... L'expression est pour être visible et peut-être un peu grossière.
20:46On a créé un magma de dettes. Ce magma de dettes est devenu... Les économies sont tellement financiarisées.
20:51Pour faire simple, il y a 40 ans, avec un de dettes, on faisait un de PIB. Maintenant, il faut plus de 5 de dettes pour faire un de PIB aux États-Unis.
20:57Donc ça ne marche plus vraiment. Et à chaque fois qu'on essaye de contraindre cette évolution-là, à la baisse ou même à la stabilité,
21:05on s'aperçoit que concomitamment, l'économie et les marchés réagissent négativement.
21:09Et donc on se retrouve dans une équation qui est compliquée où il va falloir passer soit à un rétablissement des déséquilibres commerciaux.
21:18Et donc l'idée de tarif n'est pas bête. La méthode est discutable. Mais l'idée de tarif n'est pas stupide.
21:24Elle est même peut-être contre-productive. Mais oui, effectivement.
21:27Et c'est vrai que Miran qui dit 2% par an jusqu'à ce qu'on atteigne une négociation, ça me paraîtrait plus...
21:34L'aspect graduel. Ça a été un peu mis de côté dans l'implémentation de la stratégie par Trump.
21:39Et négocier pouvait avoir du sens. Et tout le monde pouvait le comprendre que le côté probablement un peu plus massue à la Trump et Vance en particulier.
21:47Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, c'est que je pense que de la même manière que ce qui se passe en Europe et en France en particulier,
21:54avec de l'austérité, les Américains pourront pas y échapper. On parle de Medicare, Medicaid. Ils peuvent pas y échapper.
22:01Moi, je rappelle juste un truc. Il y a 30 milliards de dettes. Il y a un tiers qui doit être relé cette année.
22:07C'est ça qui marche plus. Et il y a 2... J'ai dit milliards. Non, c'est trillions.
22:10Trillions, trillions.
22:11C'est 10 trillions. Donc un tiers. Il y a 2 trillions de plus que l'année dernière. Donc on est dans une spirale qui fonctionne plus.
22:19Et donc la complexité, c'est qu'ils vont probablement faire une combinaison d'un petit peu d'austérité, d'un petit peu de tarifs.
22:26Probablement qu'ils vont devoir ajuster je sais pas trop combien. Comment ? Parce que la dernière option, c'est de ne rien faire.
22:31Je pense que ça sera la pire pour tout le monde, à terme. Et je dois avouer que le marché action, pour moi, me semble vraiment au perché quand j'intègre ça.
22:45C'est-à-dire que quand je me dis, si ça se trouve, et c'est peut-être la différence d'interprétation, et vraiment, moi, je sympathise énormément avec le discours de Sophie,
22:55mais s'il devait y avoir une différence d'interprétation, c'est que je me dis, si on est réellement dans un changement de paradigme, de politique économique, financière, monétaire, etc.
23:04Et c'est un peu ce que me ferait comprendre le dollar. Alors je me dis, le S&P est franchement au perché.
23:09Après, le dernier marché à regarder, évidemment, c'est l'obligataire. Là, il y a 2 marchés, la partie crédit et la partie obligataire.
23:14Moi, je trouve que l'obligataire, c'est pas où il habite, aux Etats-Unis. On tape les 4,50, on revient.
23:19On sent quand même qu'il y a un problème lié au trop de dettes, mais qu'il y a un risque sur l'économie, que le marché ne s'est pas acheté.
23:26S'il doit d'abord prendre l'inflation et regarder ensuite la croissance, ou d'abord la croissance et après...
23:30Sur la baisse des actions du jour, les taux ne bougent pas.
23:32En Europe, c'est beaucoup plus simple. Et c'est vrai que ça, ça nous aide tellement. La BCE a une direction, elle peut la justifier, c'est simple.
23:39Moi, ce que je trouve vraiment intéressant, c'est que dans tout ce proie général où tout le monde peut s'inquiéter de ne pas y voir beaucoup de clarté, le crédit, ça marche bien.
23:49Ça résiste bien.
23:50Le crédit en Europe, ça s'est un peu écarté, mais j'ai presque envie de dire, vu les challenges et quand même les moins 20 qu'on a vus sur l'S&P,
23:58et les corrélations historiques, on n'est quand même pas très loin du circuler, il ne s'est pas passé grand-chose.
24:03En tout cas, sur le crédit européen, c'est un peu moins vrai sur le crédit européen.
24:06L'Europe, havre de paix, de modération, de médiocrité, je ne sais pas.
24:11Mais en tout cas, dans un monde, dans le jeu, c'est toujours pareil, c'est le beauty contest, c'est le concours de beauté des marchés.
24:17Donc à partir du moment où la mariée américaine semblait avoir perdu quelques plumes...
24:21Vous avez répondu, oui.
24:22Non, je voudrais dire, en fait, si la politique des Etats-Unis, c'était un problème de dette, ils se sont pris comme des manches.
24:32Parce que finalement, tout ça ne se résout qu'avec des points supplémentaires de taux d'intérêt.
24:41Parce qu'on a créé juste, on a généré de l'intérêt.
24:43La seule chose dont on est sûr, c'est que le monde n'est plus insécur qu'avant.
24:47Ça, c'est clair, en termes financiers.
24:48Moins optimales, oui.
24:49Voilà.
24:49Donc, si vous n'aviez rien fait, vous rajoutez je ne sais pas combien de points.
24:54En tout cas, c'est clair.
24:55C'est-à-dire que moi, si j'étais prêt à acheter à 4, maintenant, c'est 4,5.
24:58Donc, je ne vois pas la logique économique derrière.
25:04Ça, c'est clair.
25:05Je pense, je ne suis pas assez spécialiste là-dessus, mais en tout cas, je pense qu'un problème de dette, ils ont tout faux.
25:10Après, si c'était pour baisser le dollar, bravo.
25:14Encore une fois, je ne suis pas sûr que derrière, ça soit...
25:17Est-ce que c'est une bonne baisse du dollar ou pas, oui ?
25:20Voilà.
25:20Bon, donc, effectivement, quand on dit ça, l'Europe, finalement, on est bien dans notre Europe, finalement.
25:28C'est un goût tactique ou c'est différent ?
25:30Est-ce que cette fois, c'est autre chose ?
25:32Parce que pour une fois, on a de la chance parce qu'en plus, nous, on a quelque chose endogène.
25:35C'est d'ailleurs qu'on a le plan de relance allemand, on a l'Europe qui s'en met un peu sur l'armement.
25:42Et ce n'est pas par la demande, en fait, ça qui est très important.
25:48Ce n'est pas un coup de keynésien et en armée en plus sur les déficits.
25:51Non, non, non, c'est profondément industriel et de l'autre côté de l'offre.
25:55Et donc, pour une fois, on coche toutes les bonnes cases, en fait.
25:58Alors, il ne faudra pas que ça soit, après, perdu politiquement.
26:02Mais donc, je comprends.
26:04Si on rajoute le fait que dans le monde de la finance, l'Europe, on ne sait pas où c'est.
26:08On va peut-être découvrir où c'est.
26:10Donc, on a en plus bénéficié de flux de capitaux.
26:14Et ce qui est sur le gâteau, nous aussi, on avait un problème de dette.
26:17Et en plus, comme on part des États-Unis, ben, venez chez nous.
26:21Donc, on va, nous, gagner la baisse de taux d'intérêt que les Américains vont perdre en hausse de taux d'intérêt.
26:27Donc, pour le coup, je suis bien en Europe.
26:31Mais ça implique quoi ?
26:31Ça implique, pour un investisseur global, que, oui, on peut avoir une surperformance,
26:36une performance relative des actions européennes, dans le temps, qu'il soit meilleur.
26:42Ou, en tout cas, que l'écart soit moins important avec ce qu'on a observé entre le marché américain et le reste du monde depuis deux ans, Eric ?
26:48Oui. Alors, dans le temps, si on considère que tout ce qu'on vient de vivre, c'est un changement d'air.
26:54Mais j'en suis pas convaincu.
26:56Peut-être que dans deux mois, on aura oublié tout ça, que ce sera...
26:59Enfin, bon, pour les trucs, excusez-moi, j'ai...
27:00Bon, enfin, bref.
27:01Et qu'il sera passé à autre chose.
27:03Il aura fait de la géopolitique et, du coup, l'économie sera moins...
27:07Alors, c'est sûr que, dans sa séquence, à un moment, on va reparler de dérégulation, on va reparler de baisse d'impôts, etc.
27:14Le S&T était là pour le rappeler hier.
27:16Là, on est dans le dur du dur.
27:17Trump le dit aujourd'hui, alors, en moquant la réaction du marché actions, qui est le marché actions de Biden et pas le sien,
27:24il dit que ça va être dur pendant quelques temps.
27:25Mais après, vous allez voir, la croissance va être là.
27:27Une fois qu'on aura tout fait, il y a toujours cette promesse.
27:30C'est valable, parce qu'il enchaîne assez vite.
27:32Et le retail suit.
27:33Ce que je veux dire, c'est que l'investisseur retail, pour l'instant, lui, il continue d'appliquer la même logique.
27:37Le moindre creux de marché, c'est à mettre à profit pour continuer d'investir, de réinvestir et d'acheter, notamment, des NVIDIA, des Amazon, etc.
27:44C'est ce qu'on a vu tout au long du mois d'avril.
27:46Oui, parce qu'on n'est pas encore sûr qu'on ait changé de baires.
27:48Donc, que l'espéritage baisse pour Trump, je veux que l'investisseur particulier américain, lui, il continue de faire confiance au stock market de Trump.
27:54Il y a un plan. On considère que, certes, il y a eu un gros choc. Ceci va un peu se calmer. On va, à la limite, peut-être, linéariser tout ceci.
28:04Et après, boum, très vite, je sors mon plan de ma poche. Et vous allez voir. Et ça peut fonctionner, en fait.
28:10Donc, dans ce cas-là, le plus optimiste, on aura perdu un trimestre de croissance avec quand même pas mal de morts sur le côté.
28:20Mais bon, globalement, ça tient. Et puis, ça peut repartir un certain temps. Et donc, assez vite oublier cette séquence.
28:31Mais, en tout cas, pendant quelques mois, on aura encore ça à l'esprit.
28:38Ça ne va pas disparaître aussi vite.
28:40Ça ne va pas disparaître aussi vite.
28:41Bon, et donc, pour le marché européen, là, je veux dire, quand on regarde un peu les valos, les perspectives bénéficiaires, on est en pleine saison de résultats.
28:48Il y a de la place, encore, pour voir de la hausse en Europe ?
28:52Ben, oui, d'autant plus que le marché réagit assez violemment, en fait, moi, je trouve.
29:03Donc, il suffit d'être contrariant. Et puis, en termes d'indice, je ne sais pas. En tout cas, il y a de quoi faire ses courses tous les jours.
29:09Et de façon assez sereine. Et de rester sur l'Europe, moi, je... Et si vous voyez... D'ailleurs, depuis le temps que je parle des smalls et ainsi de suite...
29:19Alors, il y a un retour sur ces petites valeurs-là. Alors, certes, elles ont pris moins 20 quand le marché... Enfin, les fameux jours...
29:31Mais parce qu'il n'y avait pas d'équilité. Mais ça revient. Et aujourd'hui, vous arrivez à faire de la performance avec un mix de small et des grosses capes européennes.
29:41Et moi, je ne bouge pas de là.
29:43— Oui. Sur la logique d'investissement, là, aujourd'hui, Sophie, est-ce qu'on décroche de l'idée de ce qu'on a vu du marché américain pendant deux ans ?
29:55C'est-à-dire cette concentration, ce qu'on a traduit par l'exceptionnalisme américain, une surperformance incroyable tirée par cette valeur, etc.
30:02Là, on va voir les publications qui commencent pour les Mac 7. Enfin, est-ce que ce schéma-là est à ranger ou remiser sur l'armoire au moins pendant un temps ?
30:11— Temporairement, on est en train d'assister, effectivement, à un rééquilibrage.
30:15— Nous, on partage aussi l'idée que la configuration européenne est plus attractive. Elle est plus attractive qu'elle ne l'avait été depuis bien longtemps.
30:26Donc effectivement, on reste dans une incertitude très très forte. Vous parliez de pouvoir faire ses courses tous les jours. C'est lié aussi au régime de volatilité.
30:34Donc on avance, entre guillemets, à pas modéré, avec une relative confiance mais à pas modéré. Je pense que du point de vue de l'investissement, il y a quand même, moi, le facteur qui me paraît le plus intéressant,
30:46c'est la question des obligations. C'est-à-dire qu'on est incapable d'acheter des obligations jusqu'à il y a encore quelques semaines et qu'avec l'évolution qu'on a eue sur les taux,
30:56on retrouve en fait une attractivité, une asymétrie sur la partie obligataire où non seulement on a une rémunération qui est supérieure à celle du...
31:05On a enfin de la pente. — Il y a de la pente. Il y a un peu de pente. — On a enfin de la rémunération sur la partie la plus longue.
31:09On a le pouls de la BCE, donc l'action explicite de la BCE. Et puis si effectivement on a un trou d'air économique qui serait lié effectivement à ce choc quand même,
31:21on a potentiellement 100 points de base de baisse dans les taux européens qui vont venir protéger les portefeuilles.
31:28Donc nous, on a vraiment... Pour la première fois depuis maintenant 3 ans, on a eu... On a racheté dans les portefeuilles, racheté les obligations,
31:37remis de la duration parce qu'il y a de la symétrie à nouveau, parce qu'on peut reconstruire des portefeuilles.
31:42Et puis après, en face de ça, effectivement, plutôt les idées de demande interne. C'est-à-dire que sur la partie où on n'a aucune idée de ce qui va se passer,
31:51c'est-à-dire les gagnants, en fait, du cycle précédent. Parce qu'il faut bien voir que quand on regarde aujourd'hui les grands indices européens,
31:56toutes les premières lignes, c'est des grands multinationales. Bon ben, moins de multinationales. Et puis plus d'entreprises qui servent la demande interne,
32:03pan-européenne, etc. Donc il y a effectivement des choses qui sont intéressantes à faire. Vous mentionniez le crédit.
32:12C'est sûr qu'effectivement, dans une Europe qui se tient bien avec des sprites de crédit qui sont un petit peu écartés,
32:16il y a probablement aussi des choses à faire dans le domaine du crédit, avec un rapport rendement risque qui est un petit peu plus intéressant.
32:24Une Europe qui se tient bien. Alors bon, 0,3% de croissance au prix initiale, oui, c'est un peu mieux que prévu.
32:29C'est un ennui agréable.
32:30Voilà. Mais ce que je veux dire, c'est que pour des classes d'actifs comme le crédit, je ne vais pas dire que c'est un sweet spot,
32:38mais si, c'est quand même un équilibre, un agréable ennui. OK.
32:43Peut-être juste compléter par rapport... Sur l'Europe, moi, je pense que l'Europe a fortement souffert du fait qu'à côté d'elle,
32:52il y avait les États-Unis qui mettaient une charge de dette spectaculaire, qui a favorisé des marges incroyables au plus haut.
32:59Les baisses de taxes, ça aide énormément les marges. Enfin, tout ça, ça a été prouvé et expliqué de manière académique.
33:06Ces déficits budgétaires qui étaient 2 à 3 points, parfois jusqu'à 5 points de plus que chez nous.
33:12Et puis, évidemment, l'IA et ce boom, c'est vrai que l'Europe ne faisait pas le figure.
33:21Mais depuis qu'on commence à comprendre que l'exceptionnalisme américain, c'est dans le meilleur, l'IA, et aussi dans le pire,
33:27le pire étant du déficit sur du déficit, et que cet exceptionnalisme s'explique en grande partie dû à l'utilisation du budget et du bilan de la Fed,
33:38et également des résultats concrets de choses qui sont parfois même désespérantes.
33:43Enfin, il y a ce ratio, justement, qui s'appelle le ratio de la désespérance aux États-Unis.
33:47La classe, l'espérance de vie des Américains pour un pays développé, c'est la seule qui décroît.
33:55Ça, vous dites que c'est l'autre face de l'exceptionnalisme américain.
33:58On a vu le bon côté, le marché a vu le bon côté, mais il y a aussi un revers à cet exceptionnalisme un peu forcené.
34:05C'est 43% d'obèses, c'est un taux de suicide qui dépasse toutes les normes des pays développés.
34:13C'est une classe moyenne qui a été fortement challengée, qui a fortement souffert sur l'envolée de la globalisation.
34:22Et tout ça, ça se retrouve également, évidemment, dans les votes.
34:26Et peut-être que les marchés sont en train de se dire, c'est vrai que l'Europe, ça ne nous a jamais fait vraiment rêver,
34:31et que nous, dans les marchés, on aime bien rêver un petit peu, on aime bien acheter des choses qui brillent.
34:38Et puis là, d'un seul coup, ça brille beaucoup moins de l'autre côté de l'Atlantique,
34:41et du coup, ça rebrille un tout petit peu plus chez nous.
34:45Et ça, c'est la bonne nouvelle.
34:47Donc, à voir si ça, ça va durer.
34:48C'est la question, donc, est-ce que c'est une politique de transition, une politique structurelle ?
34:54Oui, oui, la pente des courbes de taux, ce phénomène de pontification, il y a encore de la place.
34:59C'est encore un mouvement, enfin, aux Etats-Unis et en Europe, d'ailleurs, c'est encore un mouvement qui est...
35:04En Europe, je pense qu'on est vraiment proche de la fin.
35:07Je pense que le marché anticipe un peu trop de bonnes nouvelles sur les baisses des taux.
35:11Il y a un peu trop de baisses de taux.
35:12Oui, je pense qu'il y a un peu trop de baisses de taux, de mon point de vue.
35:15Aux Etats-Unis, je dois vous avouer que je ne touche plus la courbe américaine depuis un mois et demi, deux mois,
35:20parce que, encore une fois, c'est toujours cette question dont on parle tous les quatre depuis tout à l'heure,
35:25c'est la séquence. Moi, je pense que c'est d'abord l'inflation et après la baisse de la croissance par la chute de la consommation.
35:31Et si j'ai raison, ça va faire très mal sur la courbe américaine.
35:35Et ça ne va pas être une pontification, mais un aplatissement assez méchant.
35:38Et évidemment, si j'ai tort, si la croissance commence à pénétrer très vite,
35:43la pontification, il y en a encore pour 150 points de base, probablement.
35:49Pontification par la baisse des taux courts ?
35:50En cas de récession, comment réagissent les taux longs américains ?
35:55Si vous avez récession, pontification et pontification violente,
35:59si c'est l'inflation qui tape en premier, qui refait surface en premier,
36:04j'ai peur que ce soit très compliqué pour le marché obligataire,
36:07parce que les taux courts vont remonter fortement.
36:10Donc on va voir la courbe se réaplatir.
36:12Et c'est pour ça que je ne touche pas à la courbe américaine.
36:14C'est parce que je travaille énormément, j'adore mon métier,
36:17mais sincèrement, je n'arrive pas à savoir lequel va le prendre.
36:20Je pense que l'inflation va arriver avant, ça me paraît le plus logique.
36:24Et c'est aussi pour ça que je ne touche pas aux taux.
36:27Je pourrais mettre un short, mais je n'ai pas assez de conviction.
36:30Donc on reste tranquillement en Europe.
36:31Bon, on suivra les chiffres.
36:32On va avoir des chiffres d'emploi cette semaine.
36:35Et puis la Fed qui se réunit la semaine prochaine aussi,
36:37dans ce contexte, les banques centrales,
36:39qu'est-ce qu'elles peuvent apporter comme message, Eric ?
36:43Juste un air sur le scénario rose obligataire en Europe,
36:49il y a un souci qu'on a loin d'être réglé,
36:52c'est le déficit français et la finance, voilà.
36:56Oui.
36:57Parce que, en fait, à un moment donné, ça va...
36:59Non, non, mais...
37:00Ok.
37:02Oui, pardon.
37:03Je suis fou.
37:03Parce qu'effectivement, le scénario macro-Europe
37:08est basé sur la relance allemande essentiellement
37:12et donc un effet d'entraînement aussi sur l'Europe.
37:16Et des pays périphériques qui se retrouvent dans des positions
37:19beaucoup plus saines, avec des surpubes libérières.
37:21Eux sont déjà bien, l'Europe du Sud est déjà bien parti.
37:25Donc, en fait, le moteur allemand,
37:28il ne faudrait pas qu'on ait un choc politique, en plus, en France,
37:32en fait, qui nous ferait...
37:35Quand on a l'Allemagne qui relance,
37:37quand on a les périphériques qui sont sortis,
37:39qui ont assaini leur compte public,
37:41est-ce que ce qui se passe en France, c'est grave ?
37:43Si, si, si.
37:43Alors, à mon avis, si vous avez encore une...
37:46Enfin, je ne sais pas, une dissolution
37:48ou un saut, le gouvernement qui saute.
37:53On n'a rien réglé.
37:55Enfin, on sait qu'on a un mur.
37:57Voilà, ça, c'est clair.
37:57Et donc, ça reviendra, de toute façon.
37:59C'est pour ça que je ne suis pas à l'aise avec l'obligataire.
38:03Alors, sur les crédits, oui.
38:06Mais sur l'OAT, enfin, sur l'OAT,
38:08sur les taux longs européens,
38:10je ne suis pas non plus très à l'aise.
38:12Alors, américains, je ne touche pas non plus.
38:13Après, c'est plus facile de faire un ajustement seul
38:15qu'entre les autres.
38:16On fait déjà les ajustements, quoi.
38:17Qu'on ne soit pas tous obligés
38:18d'être en même temps dans l'austérité,
38:20c'est pas mal non plus, quoi.
38:22Ça laisse un peu de place, justement, à la France
38:24pour prendre le temps de faire ce travail nécessaire.
38:27Prendre le temps de faire...
38:28Justement, non, mais je...
38:30Quand tout le monde doit faire...
38:31Ou quand on pousse tout le monde
38:32à faire de l'austérité en même temps,
38:34c'est là où il y a un problème.
38:35Là, justement, il y a des contre-pous,
38:37enfin, des contre...
38:39des effets de balancier différents
38:40autour de la France.
38:42Alors, pour revenir à la question,
38:44je pense que la BCE nous aidera
38:48avec, déjà, la baisse des taux courts,
38:51mais au niveau aussi du bilan, certainement.
38:56Enfin, si...
38:56Donc...
38:57Oui, en cas de bête sur la...
38:59Oui, oui, oui, ou pour aider...
39:01Parce qu'il y a quand même un problème de financement.
39:04On ne sort pas comme ça,
39:05500 milliards, on a un chapeau.
39:06Donc, voilà, en plus,
39:10on a le put de la Banque centrale.
39:12Donc, bon.
39:14La France, c'est grave, alors, du coup,
39:15dans le paysage macro, de marché, Sophie ?
39:18On est bien embêté, honnêtement.
39:20On est bien embêté.
39:21Honnêtement, on est bien embêté.
39:23C'est, entre guillemets,
39:25c'est un peu le maillon faible en ce moment.
39:27Ouais.
39:28Bon, enfin, l'Allemagne,
39:29elle a été pendant 4 ou 5 ans.
39:31Absolument, absolument.
39:32Dans tout le scénario européen,
39:34et c'est difficile de voir
39:35comment tout ça va se redessiner.
39:36C'est difficile de voir ça s'améliorer beaucoup,
39:39honnêtement,
39:39sur le front des finances publiques.
39:40la difficulté à faire passer
39:43le moindre mouvement,
39:44la moindre réforme,
39:45le moindre effort,
39:47et donc, non.
39:49Mais ça veut dire,
39:50enfin, c'est complètement déconnecté
39:53de l'investissement en actions européennes.
39:57Relativement, quand même.
39:58Ouais, d'accord.
39:59Il n'y a pas une prime particulière
40:00sur les actions françaises
40:02liées à cette situation nationale
40:04de nos finances publiques ?
40:05Non.
40:05Ouais, bon.
40:07Tiens, question sur la France, du coup.
40:09La France, je trouve,
40:11c'est toujours le...
40:12C'est évidemment les sujets
40:13qui nous passionnent,
40:14mais avec tout ce que le pays a vécu
40:19entre la dissolution,
40:20tout ce qui s'est passé,
40:21moi, je trouve que la structure économique
40:23et ce dernier budget
40:25que moi, je trouve pas bon,
40:26parce qu'austère,
40:27je trouve que l'économie française
40:30montre une résilience,
40:31moi, je trouve absolument incroyable.
40:34Ensuite, on est plutôt dans une phase de...
40:35Ça me rappelle l'Allemagne
40:36avec le choc énergétique, un peu.
40:37Mais c'est ça.
40:38Oui, l'Allemagne n'a pas fait de croissance
40:40pendant plusieurs années,
40:41mais ça aurait pu être
40:42un effondrement de la croissance allemande.
40:44Et on s'effondre pas
40:45parce qu'il y a une richesse,
40:46parce qu'il y a beaucoup de choses.
40:47Il y a des marges de manœuvre.
40:48Après, il y a une volonté politique
40:50et c'est tout ça qui inquiète énormément
40:51à la fois plus les investisseurs
40:54que réellement les marchés pour l'instant,
40:56parce que quand même, franchement,
40:57avec toute l'incertitude,
40:59notamment pendant la période
41:00où on n'avait pas de gouvernement,
41:03finalement, le spread,
41:04il s'est pas non plus envolé.
41:06Donc, on comprend bien
41:08que la France,
41:09il y a potentiellement,
41:10il y a plein de choses à faire
41:11et tout le monde sait
41:12ce qu'il faut faire,
41:13c'est simplement qu'il faut
41:13un peu de courage politique.
41:14Il y a toujours un espoir
41:15qu'à un moment ou à un autre,
41:16on puisse y arriver
41:17et qu'en attendant,
41:19finalement, ça tient à peu près.
41:21La bonne nouvelle,
41:22c'est qu'on est dans un environnement macro,
41:24relativement désinflationniste
41:26et que si la BCE devait intervenir,
41:28elle est beaucoup plus libre
41:29que la Réserve fédérale.
41:30Donc, ça, c'est les bonnes nouvelles.
41:33Moi, je reste un optimiste
41:35sur les hauts fonctionnaires français.
41:38Je me dis que dans les périodes
41:39vraiment compliquées,
41:40ils savent faire les choses,
41:41mais c'est toujours
41:42à la dernière minute,
41:44le dernier quart d'heure.
41:45Voilà.
41:46Bon, on aura fait le tour de table
41:48sur la France.
41:50Logique d'investissement,
41:51terminons avec ça.
41:52On n'a pas parlé des émergents aussi.
41:53Est-ce qu'il y a un intérêt particulier
41:55aussi dans le contexte actuel
41:56sur des zones émergentes ?
41:59On était un peu hasardeuses jusque-là,
42:01pour dire les choses.
42:02Zone émergente,
42:03probablement en devise locale,
42:05évidemment, en dollars,
42:06il y a toujours la problématique du hedge
42:09ou de la baisse du dollar lui-même.
42:12Du coup, en fait,
42:13donc ça, ça reste un sujet.
42:15Mais effectivement,
42:16il y a des choses intéressantes à faire
42:17pour les clients
42:19en quête de diversification.
42:22Après, en Europe,
42:23moi, ce que j'aime bien en Europe,
42:24en crédit, encore une fois,
42:25tôt un petit peu moins en ce moment
42:27parce que trop de bonnes nouvelles
42:28pricées, je pense.
42:29Mais dans le crédit,
42:30on arrive encore à faire
42:31des portefeuilles
42:32de à peu près 4 à 4,5
42:34sans prendre des risques démesurés.
42:36Et si on veut pousser un peu plus,
42:38on s'aperçoit...
42:39Je ne sais pas si vous vous rappelez,
42:40Grégoire,
42:40la dernière fois qu'on s'est vus,
42:41je vous avais dit
42:41les résultats des boîtes en Europe,
42:44donc des ETI que nous,
42:45on finance,
42:46c'était de la résilience
42:48dans la médiocrité.
42:49Je ne sais pas si vous vous rappelez
42:49l'expression.
42:50Là, maintenant,
42:51le message,
42:51c'est que ça ne va plutôt pas trop mal,
42:53mais on est dans
42:54« control the controllable »
42:55parce qu'effectivement,
42:56il y a cette incertitude
42:57liée à ce que font
42:58les États-Unis.
43:02Et donc,
43:02ce n'est pas la top line
43:03qui souffre,
43:03c'est plutôt les dépenses de CAPEX,
43:05c'est plutôt ce type de choses
43:06qu'on voit.
43:07Et si on se focalise
43:08sur des sociétés
43:09de taille intermédiaire
43:10comme nous,
43:10on aime bien les financer
43:11plutôt avec une économie locale,
43:15vous pouvez faire des choses
43:16qui sont assez simples
43:18à expliquer à vos clients,
43:19du 3 ans
43:19avec du 5,
43:216,
43:22même pour certains portefeuilles,
43:24j'ai des portefeuilles
43:25à 7%.
43:26Donc,
43:26vous avez un échelonnage
43:27assez sympathique
43:28en fonction des maturités.
43:30Et encore une fois,
43:31avec ce support potentiel
43:33de relance économique
43:34en Europe,
43:36moi,
43:36le contrôle de contrôle
43:38et le ball m'embête
43:38beaucoup moins
43:39que la top line
43:40qui souffre.
43:41Et donc,
43:41je trouve que c'est
43:41un environnement
43:42qui est plutôt sympathique.
43:44Agréable.
43:46Eric ?
43:47Les démarchants,
43:48je ne peux pas trop
43:48parler.
43:50Par contre,
43:51la partie
43:51qu'on mettrait
43:52dans le portrait émergent,
43:53je la mets dans les mines d'or.
43:54Dans les mines d'or.
43:55Voilà.
43:56Mais depuis un petit moment,
43:57je garde.
43:59Là,
43:59c'est pareil.
44:00Vous avez une volatilité
44:01qui est impressionnante.
44:03Mais plus que l'or,
44:05vous avez les mines
44:06parce qu'en plus,
44:07vous gagnez
44:08sur les deux tableaux
44:09en termes d'entreprise.
44:11Ça peut être bien corrélé
44:11au cours de l'or ?
44:12Oui.
44:12En plus,
44:13vous avez une baisse
44:16des coûts
44:16des mines
44:17en fonction du prix
44:19d'énergie.
44:20Après,
44:21il y a l'effet devise.
44:22Donc,
44:23je suis à au moins
44:2410% sur les minières.
44:25Oui.
44:27Minières orifères.
44:28Bon.
44:29Sophie,
44:29moi,
44:29je voulais bien un petit mot
44:30des émergents.
44:31Je ne sais pas
44:31parce que c'est aussi un domaine
44:32que vous connaissez bien.
44:33Oui.
44:34Tout ce segment-là,
44:35j'aurais tendance à dire
44:36que tant qu'on est
44:38dans un tel monde
44:39d'incertitudes
44:40et notamment
44:41sur toute la partie asiatique,
44:43c'est quand même
44:43toute la supply chain,
44:46toutes les chaînes
44:47d'approvisionnement
44:48en lien avec la Chine,
44:50etc.
44:51C'est beaucoup,
44:52beaucoup trop compliqué
44:52pour le moment
44:53pour vraiment
44:54aller faire ses courses
44:55là-dedans.
44:56On a besoin
44:56d'y voir un petit peu loin.
44:57On avait remis
44:58des positions
44:59sur la Chine,
45:00dans le sillage
45:01de l'assouplissement
45:01du gouvernement,
45:02l'histoire d'Ipsic,
45:03etc.
45:03On a rétroporté
45:04très très rapidement.
45:05On est ressorti
45:06très très rapidement.
45:07Ça tient bien
45:07ce marché chinois.
45:08Ça tient.
45:09Ça tient.
45:10Mais c'est extrêmement
45:13extrêmement compliqué.
45:15Et on n'a pas
45:15à ce stade,
45:17la Chine ne sort pas
45:18le bazooka.
45:19Non.
45:19On n'est pas du tout
45:20en train d'essayer
45:22d'accommoder ça.
45:23On est plus dans le...
45:24Je pense que le gouvernement
45:25chinois s'inscrit plus
45:26dans la durée
45:26en disant
45:27nous on a le temps.
45:28De toute façon,
45:30nous on peut prendre
45:30un peu de souffrance.
45:31Qui appellera l'autre
45:32le premier ?
45:32On est toujours
45:33un peu...
45:33Et donc c'est pas...
45:35C'est vraiment...
45:36Ça reste très très compliqué.
45:38Toute cette chaîne
45:38de valeurs...
45:39Effectivement.
45:41C'est une phase
45:42de la mondialisation.
45:43Enfin, une nouvelle étape
45:44de la mondialisation.
45:45Une recomposition
45:46de la mondialisation
45:47à minima.
45:47Merci à vous trois
45:48d'avoir été les invités
45:49de Planète Marché
45:49ce soir.
45:50Sophie Chevelier,
45:51gérante allocataire
45:52chez Dorval Asset Management,
45:53Eric Venet,
45:54directeur de la gestion
45:54de Montbleu Finance,
45:55et Étienne Gorgon,
45:56responsable de l'activité
45:57obligataire de Sanso
46:00Le dernier quart d'heure
46:11de Smart Bourges
46:12chaque soir,
46:12c'est le quart d'heure
46:12thématique.
46:13Le thème ce soir,
46:14c'est celui des actions
46:15européennes face
46:17aux tarifs commerciaux
46:18et aux incertitudes
46:19tarifaires également
46:21et leurs conséquences
46:22pour les entreprises
46:23européennes cotées.
46:24Nous en parlons
46:24avec Roland Calloyan,
46:25responsable de la stratégie
46:26Action Européenne
46:27de Société Générale CIB.
46:28Bonsoir Roland.
46:29Bonsoir, je vous revois.
46:29Merci beaucoup
46:30d'être avec nous.
46:31C'est redevenu un classique
46:33les entreprises
46:33face aux tarifs douaniers.
46:36Si je ne dis pas de bêtises,
46:37on a 10% aujourd'hui,
46:38c'est ça,
46:39pour accéder au marché
46:41américain.
46:42Et puis des tarifs
46:43sectoriels,
46:44alors qu'il faut pondérer
46:45parce que je crois
46:46que sur le secteur auto,
46:47on est à 25%,
46:48mais il y a un certain
46:48nombre d'exemptions
46:50en cours ou à venir
46:51qui libèrent quand même
46:52une partie de ce secteur
46:53pour les importations
46:56sur le territoire américain.
46:58une fois qu'on a dit ça,
46:59comment est-ce que vous avez
47:00réfléchi,
47:01remis à jour d'ailleurs
47:02peut-être,
47:03les conséquences
47:04de ces tarifs
47:06Trump 2.0
47:07sur les entreprises
47:08européennes ?
47:09Avec des conséquences
47:10directes
47:10et aussi indirectes, Roland ?
47:12Alors, évidemment,
47:13il y a les conséquences
47:13directes.
47:15Nous, on estime
47:16que l'impact
47:17sur la croissance
47:18européenne
47:19est aux entours
47:21de 0,5 point de PIB.
47:23Donc, à la baisse,
47:25évidemment.
47:26Donc, c'est effectivement
47:27quelque chose
47:27qui va peser
47:28sur la croissance
47:29cette année.
47:32Alors, ce qui est difficile,
47:33j'ai envie de dire,
47:33quand on commence
47:34à regarder au niveau
47:35des valeurs,
47:36c'est qu'effectivement,
47:37il y a des exemptions
47:37et puis ensuite,
47:38il faut regarder
47:38pays par pays,
47:41secteur par secteur,
47:42j'ai envie de dire
47:42même boîte par boîte
47:43parce qu'il y a
47:44des entreprises,
47:45par exemple,
47:45on parlait de l'automobile,
47:47tel modèle
47:48est directement fabriqué
47:49aux Etats-Unis
47:50pour le marché américain
47:51et il y a des modèles
47:52de marques allemandes
47:53qui sont fabriqués
47:54aussi en Allemagne.
47:55Donc, ce n'est pas évident.
47:56On ne peut pas mettre
47:57un chiffre
47:58sur absolument tout.
48:00Et puis, toujours,
48:01si on reste
48:01au niveau des valeurs,
48:03qui va payer ces tarifs ?
48:05Est-ce que ça va être
48:06le consommateur américain
48:08donc, est-ce que les entreprises
48:09vont avoir du pricing power ?
48:10C'est-à-dire,
48:10vont être capables
48:11de monter les prix
48:12de 10%,
48:13de 25%,
48:14voire plus,
48:15c'est possible.
48:17Ou est-ce qu'elles vont accepter
48:18de rogner une partie
48:19de leur marge ?
48:20Donc, je monte mes prix
48:21que de 5, par exemple.
48:23Et donc,
48:24ça veut dire
48:24que j'ai un impact
48:25sur ma marge.
48:27Et comment ce choix
48:28va se faire ?
48:29Entreprise par entreprise
48:30ou secteur par secteur ?
48:31Après, ça va décider
48:33secteur par secteur.
48:34Évidemment,
48:35si tout le monde
48:35va augmenter les prix,
48:38on va avoir
48:38un impact
48:40sur l'inflation.
48:43Mais il se peut
48:44effectivement
48:44que certains
48:45vont essayer
48:46de chercher
48:46à gagner des parts
48:47de marché.
48:48Donc, j'ai envie de dire,
48:49ça dépend aussi
48:49dans le secteur.
48:51L'élasticité du prix
48:52va être très important.
48:53Parce que sur certains secteurs,
48:54le prix est très important.
48:56Dans d'autres secteurs
48:57ou dans d'autres,
48:58j'ai envie de dire,
48:58gammes de produits,
49:00quand on pense à l'automobile,
49:01c'est le plus évident,
49:03on peut être moins sensible
49:07au prix, finalement,
49:08quand on veut ce modèle
49:09de voiture premium.
49:11On veut ce modèle
49:12de voiture premium.
49:13Le prix est moins important.
49:15Est-ce qu'on pourrait
49:16retrouver des comportements
49:18de marge
49:19comme ceux
49:20qu'on a vu
49:20pendant le Covid ?
49:21C'est-à-dire
49:21des entreprises
49:22sans réel
49:24pricing power
49:25structurel,
49:26fondamental,
49:27se dire
49:28l'occasion est trop belle
49:29puisque de toute façon
49:30il y a une telle confusion
49:31autour des tarifs,
49:32le consommateur,
49:33je caricature,
49:34mais le consommateur
49:34il verra que du feu,
49:35hop, j'en profite
49:36pour mettre moi aussi
49:38en place
49:38quelques hausses de prix.
49:39Est-ce qu'on a vu
49:40les marges de profit
49:42tirées à la hausse
49:43par les effets
49:44inflationnistes du Covid ?
49:45Est-ce qu'on peut
49:45revoir ce genre
49:46de comportement ?
49:47Alors, oui,
49:49mais de manière
49:49assez limitée
49:50parce que le Covid
49:51c'était une problématique
49:52de supply chain mondial,
49:57chaîne d'approvisionnement
49:58donc il n'y avait
49:58pas assez de pièces
49:59en gros
50:00pour tous les fabricants
50:01si on reprend
50:02encore l'exemple
50:02de l'automobile
50:03dans le monde
50:04mais c'était vrai
50:04aussi pour les industriels
50:05etc.
50:05Donc tout le monde
50:06augmentait les prix.
50:07Là, attention
50:08parce que si on reste
50:09sur les voitures
50:12vendues aux Etats-Unis,
50:13celles qui vont être
50:14fabriquées aux Etats-Unis
50:15auront un avantage compétitif
50:16donc là-dessus
50:18effectivement
50:18si elles décident
50:21d'augmenter aussi
50:21leur prix
50:22elles vont augmenter
50:23leur marge
50:24c'est possible
50:25mais je ne pense pas
50:29qu'on est totalement
50:30dans la même configuration
50:31ce que cherche
50:33ce que cherche aussi
50:33l'administration américaine
50:35c'est donner
50:36un avantage compétitif
50:37à ceux qui produisent
50:38aux Etats-Unis
50:39il y a une histoire
50:40derrière aussi
50:41c'est la réindustrialisation
50:42des Etats-Unis
50:43et je pense qu'il est
50:44encore un petit peu
50:45trop tôt
50:45je n'ai pas vu
50:47encore de grandes annonces
50:49industrielles
50:49en disant
50:50je parle depuis
50:51attention
50:52je parle depuis
50:52les annonces de tarifs
50:55d'aller rebasculer
50:57complètement la production
50:58aux Etats-Unis
50:59après à moyen terme
51:01je pense que
51:02les entreprises
51:02vont s'adapter
51:03elles ne font que cela
51:04depuis le Covid
51:05Covid
51:06crise énergétique
51:07guerre
51:08donc elles savent
51:09s'adapter
51:09elles s'adapteront
51:11et je pense
51:12effectivement
51:12on risque de voir
51:14une partie
51:15de réindustrialisation
51:16aux Etats-Unis
51:16on oublie
51:18on sous-estime
51:18souvent l'agilité
51:19des entreprises
51:20face à ces chocs
51:21et cette économie
51:23de chocs
51:25il y a
51:25les conséquences
51:26directes
51:26pour les entreprises
51:27européennes
51:28qui cherchent
51:28un accès
51:29au marché
51:29américain
51:30et puis il y a
51:30les conséquences
51:31indirectes
51:32avec pour le coup
51:33une concentration
51:34de la guerre
51:34commerciale
51:35sur la Chine
51:35qui va avoir
51:37des répercussions
51:37alors c'est la question
51:38conséquences positives
51:40et ou négatives
51:41pour des entreprises
51:42européennes
51:43sur leur marché
51:44européen
51:45mais peut-être aussi
51:46des conséquences
51:47et des opportunités
51:48sur le marché
51:49chinois
51:49Roland
51:50alors oui
51:51surtout l'Europe
51:52a une relation
51:53avec la Chine
51:54très spéciale
51:54j'ai envie de dire
51:55c'est même mis en avant
51:56par Mario Draghi
51:58dans son rapport
51:58en disant
51:58pendant des années
52:00les chinois
52:00ont été un peu
52:01nos clients
52:02et maintenant
52:03ils deviennent même
52:04des compétiteurs
52:06donc c'est vrai
52:07que là-dessus
52:07il y a
52:08pour beaucoup d'entreprises
52:10et beaucoup de secteurs
52:10ça reste
52:11un client important
52:12et c'est vrai
52:14que la guerre commerciale
52:15se focalise
52:16entre les Etats-Unis
52:16et l'Europe
52:18pour l'instant
52:18et la Chine
52:19et la Chine
52:19pour l'instant
52:19il faut savoir
52:21qu'on parle quand même
52:22quand on voit
52:23les exportations
52:23chinoises vers les Etats-Unis
52:24on parle de 439 milliards
52:26de dollars
52:2712% d'exportations
52:28chinoises vers les Etats-Unis
52:30donc si demain
52:31ce marché est fermé
52:32quasiment fermé
52:33où vont partir
52:35les produits ?
52:37là où ça sera plus facile
52:38de les écouter
52:39donc l'Europe reste
52:41évidemment
52:42une région
52:44où on pourrait voir
52:45plus de produits
52:46chinois
52:47et ça ça peut être
52:47effectivement un risque
52:48sur les entreprises
52:49pour les entreprises
52:50européennes aussi
52:50de voir une arrivée
52:52de produits chinois
52:53donc on a un petit peu
52:54regardé nous
52:55quel peut être l'impact
52:56ce qu'on a fait
52:57c'est qu'on a regardé
52:57un petit peu
52:57les secteurs
52:58qui exportaient
52:59aux Etats-Unis
53:00on a regardé aussi
53:01l'élasticité au prix
53:02parce que c'est souvent
53:03ce type de produit
53:04là où il y avait aussi
53:05de la surcapacité
53:06parce que c'est là aussi
53:07où on peut avoir des prix
53:08après on a trouvé
53:10des choses qui sont
53:10finalement en termes
53:12sectoriels
53:12au niveau du marché
53:14relativement limité
53:15on parle de
53:15bien d'équipement
53:17électronique
53:17bon
53:18les entreprises
53:20européennes
53:20enfin c'est pas un gros
53:21secteur dans le marché
53:22européen
53:23pareil pour l'électroménager
53:26enfin encore une fois
53:27quand je parle
53:27des marques
53:28on pense peut-être
53:29plus à des marques
53:30coréennes
53:30ou des marques
53:31japonaises
53:32quand on va acheter
53:33sa télé
53:34ou son nouvel
53:35ordinateur
53:36les batteries
53:38on a quasiment plus
53:38non plus de batteries
53:39en Europe
53:40il y a tout ce qui est
53:41panneau solaire
53:42mais ça j'ai envie de dire
53:43c'est déjà le cas
53:45c'est déjà la réalité
53:45exactement
53:46c'est déjà la réalité
53:47et puis il y a l'automobile
53:48alors l'automobile
53:49là aussi
53:50ça a déjà commencé
53:51et puis c'est pas vraiment
53:53la conséquence des tarifs
53:55parce qu'en fait
53:56il y a déjà
53:57il y a déjà des taxes de douane
53:58très importantes
53:59sur les importations
54:00il n'y a que 120 000 véhicules
54:01qui sont exportés
54:02entre de la Chine
54:02et aux Etats-Unis
54:03en Europe
54:04vers l'Europe
54:05non vers les Etats-Unis
54:05oui Chine
54:06qui pourrait se reporter
54:07oui je comprends
54:08et là
54:08c'est la première fois
54:09dans les données
54:10cette année
54:11qu'on a vu
54:12un inversement
54:13entre l'Europe
54:15et la Chine
54:16dans la balance commerciale
54:18sur l'automobile
54:18c'est à dire que
54:19historiquement
54:20on exportait plus
54:22de voitures
54:23en Chine
54:24qu'on importait
54:24de Chine
54:25et là
54:26ça a basculé
54:27et en plus
54:29si on parle vraiment
54:30des marques
54:31il y a le projet
54:32quand même
54:33de BYD
54:33de s'installer en Hongrie
54:34et de commencer
54:35la production
54:35dès la seconde partie
54:37de l'année
54:37donc là effectivement
54:38c'est pas une conséquence
54:39directe
54:40des tarifs
54:41mais voilà
54:42un secteur
54:43qui pourrait être
54:43effectivement sous pression
54:44le marché américain
54:45étant déjà verrouillé
54:46pour l'automobile chinoise
54:47il n'y a pas besoin
54:48de se reporter
54:49massivement
54:50sur l'Europe
54:51qui est déjà
54:51une terre de conquête
54:53pour les marques
54:55chinoises
54:56donc vous dites
54:57au final
54:57ACP de secteur
54:59européen
54:59qui serait exposé
55:00à une intensité
55:02concurrentielle
55:03nouvelle
55:04délirante
55:04venant de Chine
55:05alors après
55:06voilà
55:07ça sera sur des produits
55:07sélectifs
55:08je pense aux semi-conducteurs
55:09je pense à la chimie
55:10je pense au textile
55:12donc ça peut être
55:13effectivement
55:13des sous-compartiments
55:14il faudra avoir aussi
55:15l'agressivité
55:16de la Chine
55:17et ça sera sur
55:18certains produits
55:19parce que
55:20les européens
55:21les entreprises
55:21semi-conducteurs
55:24européennes
55:25et chinoises
55:25ils n'ont pas
55:26toute la même gamme
55:26exactement
55:27bien sûr
55:27donc est-ce que
55:29les chinois
55:29vont monter en gamme
55:30pour concurrencer
55:31les européens
55:32donc voilà
55:33donc ça c'est
55:33effectivement une question
55:34qu'il faudra voir
55:35là ça sera plus
55:37une question industrielle
55:38j'ai envie de dire
55:38comment vous positionnez
55:39les chinois
55:40alors que les européens
55:41deviennent des clients
55:42des producteurs chinois
55:43c'est une chose
55:44mais la Chine reste
55:45quand même aussi
55:46en partie
55:46un client
55:47pour bon nombre
55:48d'entreprises européennes
55:49est-ce que cette guerre
55:50commerciale
55:50et cet affrontement
55:51concentré entre
55:52les Etats-Unis
55:52et la Chine
55:53est-ce que c'est
55:53l'occasion
55:54pour des entreprises européennes
55:55de retrouver
55:56une partie
55:57des parts de marché
55:58qu'elles ont pu perdre
55:58ces dernières années
55:59en Chine ?
56:00Oui et par rapport
56:01aux entreprises américaines
56:01parce que comme
56:02les chinois mettent aussi
56:04des taxes de douane
56:06en réponse
56:07aux américains
56:08ça va être plus compliqué
56:10aussi pour les américains
56:11de continuer
56:14à gagner des parts
56:14de marché
56:14en Chine
56:16et pareil
56:18on peut se dire
56:18que sur le marché américain
56:20il y aura
56:20des opportunités aussi
56:21donc quelque part
56:22l'Europe
56:23quand on regarde
56:24un petit peu
56:24son positionnement
56:25c'est pour ça
56:26qu'il n'y a pas
56:26eu de représailles
56:27elle se donne le temps
56:29de réfléchir
56:29je ne sais pas
56:31si c'est voulu
56:31en tout cas
56:31mais
56:32voilà
56:33elle veut plutôt
56:36chercher à négocier
56:37et ne pas se mettre
56:38à dos
56:39ni les chinois
56:39ni les américains
56:42effectivement
56:44il peut y avoir
56:45aussi
56:46des parts de marché
56:47qui sont gagnées
56:48par les entreprises européennes
56:49dans ces deux zones là
56:50une fois qu'on a dit ça
56:51et qu'on a
56:52fait tout ce travail
56:54effectivement
56:54sur les tarifs
56:55et les conséquences
56:56pour les entreprises européennes
56:57comment vous regardez
56:58le marché
56:59les actions européennes
57:00aujourd'hui
57:00les grands indices
57:01actions
57:02en Europe
57:03aujourd'hui
57:04ça traite
57:08à quel niveau
57:09pour quel type
57:10de scénario
57:11est-ce qu'on est positionné
57:12notamment
57:12de scénario
57:13de croissance bénéficiaire
57:14des entreprises
57:14alors on est encore
57:15au début
57:15dans la première partie
57:17de la saison
57:17de publication
57:18de résultats
57:19mais comment est-ce
57:20que vous trouvez
57:21le niveau de valorisation
57:22du marché européen
57:22là aujourd'hui
57:23par rapport
57:23à ces perspectives
57:24alors moi je trouve
57:26que le marché
57:27aujourd'hui
57:27il est valorisé
57:28de manière totalement
57:30on dit fair value
57:31c'est-à-dire
57:32plutôt correct
57:33pour vous donner
57:34par exemple
57:34un chiffre
57:35qui est assez intéressant
57:36on a entre
57:3613 et 14 fois
57:38quand on regarde
57:39les bénéfices
57:41quand on regarde
57:41les ratios
57:42des multiples
57:42c'est la moyenne
57:44depuis 2009
57:44pour le marché européen
57:45et pourquoi on a l'impression
57:47que c'est pas cher
57:47on a l'impression
57:48que c'est pas cher
57:48parce que le marché
57:49américain lui
57:50se traite
57:50sur des primes
57:52beaucoup plus importantes
57:54et même par rapport
57:55à son historique
57:57donc c'est vrai
57:58on regardait ça
58:00depuis 2009
58:01depuis la grande crise
58:02financière
58:03l'Europe est en gros
58:04à sa moyenne
58:05les Etats-Unis
58:06sont bien au-dessus
58:06de leur moyenne
58:07et par exemple
58:07le Japon
58:08le côté value
58:10est en dessous
58:10de sa moyenne
58:11mais voilà
58:11sur l'Europe
58:12c'est dur de dire
58:13aujourd'hui
58:13l'Europe est vraiment
58:15peu chère
58:17par rapport
58:18aux Etats-Unis
58:19oui
58:19ensuite
58:20la croissance bénéficiaire
58:22depuis deux ans
58:22on n'en a pas
58:23c'est zéro
58:24alors c'est pas négatif
58:25mais c'est zéro
58:25on était sur une croissance
58:27bénéficiaire attendue
58:28en 2025
58:29avant les annonces de tarifs
58:30autour de 5-6%
58:31donc là effectivement
58:32il y a les résultats
58:33et ce qu'on voit
58:34dans les estimations
58:37flash
58:37c'est-à-dire
58:38si vous prenez en compte
58:39les derniers changements
58:41des analystes
58:42les tout derniers
58:44changements
58:44d'estimation
58:46on commence à voir
58:48effectivement
58:48que les choses
58:49sont en train
58:50de s'effriter
58:50effectivement
58:51il y a plusieurs raisons
58:53il y a évidemment
58:53les tarifs
58:54et la croissance
58:55l'euro dollar
58:57aussi
58:57qui pèse
58:58on estime
58:59qu'à peu près
58:5910%
59:00de baisse
59:01du dollar
59:02c'est environ
59:034% au niveau
59:03du marché
59:04de baisse
59:04des BPA
59:05donc tout ça
59:06effectivement
59:06fait qu'on pourrait
59:07voir dans les prochaines
59:09semaines
59:09des révisions baissières
59:10merci beaucoup Roland
59:11merci d'être venu nous voir
59:12pour parler de ces actions
59:13européennes
59:14Roland Caloyant
59:14le responsable
59:15de la stratégie
59:15actions européennes
59:16de Société Générale
59:17CIB était avec nous
59:18l'invité de ce dernier
59:19quart d'heure
59:19de Smart Bourse
59:20Générale
59:23Générale
59:25Générale
59:25Générale