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  • 04/06/2025
Mercredi 4 juin 2025, retrouvez Benoit Vesco (Président, Delubac Asset Management), Léa Dunand-Chatellet (Gérante et directrice de l'investissement responsable, DNCA Investments), Philippe Bolopion (Managing Director, Responsable de la stratégie LBRTY, TOBAM) et Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous marché financier sur Bismarck for Change.
00:16Un rendez-vous tous les soirs à 20h30 où trois experts décryptent les actualités politiques, économiques et financières.
00:24Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord avec la semaine de l'emploi aux Etats-Unis et avec une question que nous nous poserons.
00:33L'économie américaine va-t-elle mieux que prévue malgré les déclarations de Donald Trump ou au contraire, ces déclarations laissent-elles entrevoir un recul de cette économie dans les prochains mois ?
00:44C'est une question que nous nous poserons au travers du prisme de l'emploi aux Etats-Unis, notamment avant la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis vendredi.
00:54Nous avons pu constater aujourd'hui avec l'enquête ADP que le nombre d'emplois au mois d'avril est en recul plus conséquent qu'attendu sur le mois d'avril.
01:07Et ce, dans un contexte toujours d'inquiétude sur la politique commerciale américaine.
01:11On a vu, parce qu'il n'y a pas que l'emploi, on a vu également que l'indice ISM manufacturier montrait en début de semaine un léger ralentissement de l'activité économique au mois de mai.
01:20Tandis que l'ISM des services qui a été publié cet après-midi m'ont entré, lui, en zone de contraction.
01:26Nous tenterons de comprendre un petit peu ces chiffres en plateau et notamment d'essayer de décrypter ce qu'ils nous disent sur l'économie américaine.
01:34Nous évoquons également la situation en Europe à la veille de la réunion de politique monétaire de la BCE,
01:38dont tout le monde semble anticiper qu'elle baissera ses taux d'un quart de point demain jeudi.
01:44Une anticipation confortée par le dernier chiffre d'inflation en zone euro publié hier,
01:47qui voit l'indice de progression des prix passer sous la barre des 2% pour le mois de mai.
01:52Quelle stratégie en Europe sur les marchés actions dans un contexte qui semble plus stable et sur des marchés qui semblent plus performants ?
01:57C'est une autre question que nous évoquerons ensemble.
01:59Et puis enfin, dans la troisième partie de l'émission, dans le marché à thème, nous aurons le plaisir de revoir, revisionner,
02:05l'interview de Philippe Bolopion, Managing Director, responsable de la stratégie Liberty chez Tobam,
02:11qui répondait aux questions de Grégoire Favet il y a quelques jours sur la thématique
02:14« Peut-on investir dans la démocratie ? » et si oui, comment ?
02:17On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Bourse.
02:29Et nous commençons tout de suite avec Tendance, mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière du jour
02:33proposé par Pauline Grattel. Bonsoir Pauline.
02:36Bonsoir.
02:36Pauline, les indices mondiaux résistent après l'enquête ADP ?
02:39Oui, en Europe, les indices évoluent aujourd'hui dans le vert.
02:42Le Stoxx 600 et l'Eurostoxx 50 sont en hausse de plus de 0,5%.
02:46En France, le CAC 40 évolue en hausse également de plus de 0,5% au-delà de 7800 points.
02:53En Allemagne, le DAX inscrit un nouveau record absolu ce matin
02:55après l'approbation d'un plan d'allègement fiscal.
02:58L'indice MSCI Tout Pays inscrit également un nouveau record.
03:02Enfin, aux Etats-Unis, les indices actions ont également ouvert sur une note positive.
03:06Et donc, on parlait de cette enquête ADP.
03:09On a pris connaissance de l'enquête ADP sur l'emploi privé au mois de mai.
03:12Oui, l'enquête ADP montre que l'économie américaine a créé moins d'emplois que prévu
03:15avec seulement 37 000 créations en mai contre 111 000 attendus.
03:20Le chiffre d'avril a été révisé en baisse de 2 000 créations.
03:23Juste après la publication de l'enquête ADP, le président Trump a interpellé Jérôme Powell sur son réseau social
03:29en l'appelant à baisser les taux.
03:31On a également pris connaissance, Pauline, de l'indice ISM Service américain.
03:34Oui, l'ISM Service américain du mois de mai ressort à 49,9.
03:38Après 51,6 en avril, c'est sous les attentes.
03:41En zone euro, on a pris connaissance également du PMI Service, également pour le mois de mai.
03:45Comme attendu, l'activité des services passe en zone de contraction à 49,7.
03:50C'est la première fois depuis le mois de novembre que l'activité des services repasse sous 50.
03:55Vous suivez, Pauline, chaque jour l'état des marchés obligataires aux Etats-Unis.
04:00Qu'en est-il aujourd'hui ?
04:01Le rendement américain à 10 ans, qui était stable avant la publication de l'enquête ADP,
04:05s'est détendu pour s'établir autour de 4,40%.
04:08Le rendement à 30 ans suit le même mouvement et s'établit autour de 4,90%.
04:13En Europe, le rendement allemand à 10 ans se situe entre 2,50 et 2,55%.
04:18Sur le marché d'échange, le dollar cède légèrement du terrain face à un panier de grandes devises,
04:23ramenant l'euro-dollar autour de 1,14.
04:25On regarde à présent l'actualité des sociétés, avec notamment ST Microelectronics en tête du CAC 40.
04:30Oui, l'entreprise franco-italienne de semi-conducteurs s'envole de plus de 8% au cours de la séance.
04:35Selon des informations de presse, le groupe pourrait séparer les intérêts français et italiens
04:39dans la gouvernance de l'entreprise.
04:41Aussi, les annonces de un semi-conducteur portent également ST Microelectronics.
04:44Le directeur général a indiqué hier que le deuxième trimestre s'annonce encore meilleur que le premier.
04:50Le titre a bondi de plus de 10% en clôture hier et ouvre aujourd'hui en hausse de 2% à Wall Street.
04:55Et toujours au sein du CAC 40, on voit que Airbus est en hausse de 4%.
04:58Oui, selon Bloomberg, les compagnies aériennes chinoises envisagent plusieurs centaines de commandes d'avions chez Airbus.
05:04Toujours au sein du CAC 40, Carrefour cède 1% après l'annonce de la cession de 7% du capital de Carmilla
05:10pour 170 millions d'euros, soit en décote de 7% par rapport à la clôture d'hier.
05:15Rémi Cointreau gagne de son costé 5% au sein du CRD, Pauline.
05:19Oui, le groupe vise un retour à la croissance organique du chiffre d'affaires pour 2025-2026.
05:24Mais à horizon 2030, Rémi Cointreau annonce la suspension de ses objectifs de croissance des ventes
05:28à cause de la faiblesse de la demande américaine et évidemment des droits de douane
05:32qui pourraient peser sur l'exercice en cours et après.
05:35Toutefois, l'entreprise pense que la phase compliquée est passée.
05:38Et on finit avec l'agenda de demain, Pauline.
05:40L'événement de demain, ce sera la décision monétaire de la BCE.
05:43Les investisseurs attendent une baisse de 25 points de base.
05:46On regardera aussi les prix à la production industrielle pour le mois d'avril en zone euro
05:50et la balance commerciale américaine du même mois.
05:54Voilà, donc c'était Tendance, mon ami, le résumé complet de l'actualité Bourseur du jour.
05:59Merci, Pauline. Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Planète Marché.
06:10Et c'est parti pour Planète Marché, une quarantaine de minutes ensemble
06:15pour décrypter les actualités de la Planète Marché.
06:19Trois experts nous accompagnent ce soir sur le plateau de Smart Bourse.
06:22Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Léa Dunant-Châtelet.
06:25Bonsoir Léa, pardon, Dunant-Châtelet.
06:28Bonsoir.
06:28Vous êtes gérante et directrice de l'investissement responsable chez DNCA.
06:32On a le plaisir d'accueillir également Alexandre Baradez.
06:34Bonsoir Alexandre Baradez.
06:36Vous êtes chef analyste chez IG.
06:37Et enfin, on a le plaisir d'accueillir également Benoît Vesco.
06:39Bonsoir Benoît Vesco.
06:40Bonsoir Nicolas.
06:40Vous êtes président de Delubac Asset Management.
06:44On va peut-être commencer avec vous, Benoît Vesco,
06:46avec une question assez large pour essayer de comprendre un petit peu
06:48votre vision des marchés ces dernières semaines.
06:53Ça fait un peu plus de deux mois que Donald Trump a annoncé
06:56pour la première fois ses tarifs.
06:57Parce qu'après, on a vu qu'il y a eu une succession de déclarations.
07:01Et on a vu des réactions sur les marchés actions
07:03qui sont allées dans un certain sens un peu plus de stress sur l'obligataire.
07:07Comment est-ce que vous vivez cette séquence depuis deux mois ?
07:10Qu'est-ce qui vous alerte aujourd'hui sur le marché
07:12alors qu'on a l'impression justement que les marchés actions
07:14ne semblent plus alertés par grand-chose à l'heure actuelle ?
07:17C'est vrai.
07:18C'est plutôt une bonne nouvelle en tant qu'incisseur.
07:19On a eu cette phase d'abord d'inquiétude et de stress.
07:22Mais c'était bien la stratégie de Trump.
07:24C'est bien comme ça qu'il conçoit ces négociations.
07:27Et puis ensuite, cette phase de soulagement ou de baisse d'inquiétude
07:31puisqu'on voyait qu'entre ce qu'on annonçait et le paroxysme,
07:35c'était les négociations avec la Chine
07:36qui aboutissaient à un blocage total des relations commerciales,
07:40ce qui devenait effectivement un scénario très noir.
07:43On voit bien qu'il y a un retour à la raison.
07:45Ça soulage les marchés actions en particulier.
07:48Ça les rassure.
07:49On revient dans quelque chose de supportable.
07:50On parle plutôt maintenant de 10-15% de droits de droits en moyenne.
07:54Attention aux cas particuliers, mais c'est plutôt ça.
07:56Donc c'est supportable pour les marchés actions.
07:59On va passer à l'étape suivante sur les marchés actions.
08:01Donc on a géré ce qu'on appelle plutôt le problème de marchés actions US.
08:04Moi, je le verrais plutôt comme un espèce de plateau,
08:07une période un peu de stabilisation, d'observation.
08:11Quel est l'impact sur l'économie réelle ?
08:13Vous l'avez dit en introduction, on commence à regarder.
08:15On voit des indices quand même qui montrent un effritement.
08:18Donc il va falloir le regarder sérieusement.
08:21C'est ce que je trouve intéressant.
08:23C'est que les marchés normalement peuvent jouer aussi comme anticipateurs
08:28quelque part de ce qu'on pourrait voir sur l'économie demain.
08:31Et on a d'un côté des experts qui nous disent qu'on ne voit pas encore dans l'économie réelle
08:35l'impact des prises de parole de Donald Trump et des décisions de Donald Trump sur les derniers mois.
08:40Et en même temps, on a des marchés qui semblent accepter finalement toutes les déclarations
08:45comme si on allait vers une dynamique positive ou en tout cas vers une dynamique pas plus négative qu'aujourd'hui.
08:52Ce qu'on peut dire, quand on regarde vraiment les marchés à action,
08:54et je crois qu'il faut bien segmenter sur les différents marchés,
08:56les marchés à action sont en phase d'attente puisque le principe du gouvernement Trump,
09:00c'est d'être imprévisible.
09:02Donc on voit bien qu'on revient sur quelque chose de supportable,
09:04mais on ne sait pas de quoi demain sera fait.
09:06Donc on n'est pas en plus en train de repartir à la hausse de manière vigoureuse sur les marchés américains
09:11parce qu'on voit bien que quand même, en regardant les prévisions du FMI,
09:16les récentes prévisions de l'OCDE vont toutes dans le même sens.
09:19C'est quand même une révision à la baisse de la croissance mondiale.
09:22C'est une révision à la baisse de la croissance US qui est plutôt le grand perdant de ce scénario-là.
09:28Donc on est bien quand même dans cette guerre commerciale, dans un jeu perdant-perdant.
09:31Il ne faut pas l'oublier.
09:33Alors ce n'est pas une récession aux États-Unis, c'est un ralentissement.
09:36Ce n'est pas du tout la même chose.
09:37Donc pas de panique, plus de panique sur les marchés US, actions,
09:42mais une phase d'attentisme et d'observation pour voir si ce scénario de quelque chose de supportable se confirme bien.
09:50Maintenant, vous l'avez dit, il y a d'autres alertes et d'autres signaux,
09:53les marchés obligataires, la devise américaine, qui eux sont plus vigilants
09:56et ont un scénario beaucoup plus prudent, voire même inquiet.
10:01Oui, bien sûr. Notamment sur la dette américaine, sur les marchés obligataires américains,
10:05où là, le signal n'est pas exactement le même. Il y a une réinquiétude des investisseurs.
10:09Il y a clairement un sujet. Il est simple.
10:12On est dans un scénario, quand on le voit économiquement,
10:15baisse de la croissance et hausse des perspectives inflationnistes,
10:19ce n'est pas le bon scénario pour un banquier central.
10:22Si ce n'est pas le bon scénario pour un banquier central,
10:25qu'est-ce que peut dire le marché obligataire dans ce scénario-là ?
10:29D'autant plus que le gouvernement Trump va devoir mener la suite de sa politique,
10:34qui est une politique de soutien fiscaux, de cadeau fiscaux.
10:37Bien sûr. Cette fameuse big beautiful bill, effectivement,
10:40qui étend les crédits d'impôt de son premier mandat,
10:42enfin, qui voudrait en tout cas étendre, qui est en discussion au scénario à l'heure actuelle.
10:45Exactement. Et là, mauvais scénario pour le marché de la dette, encore une fois.
10:49C'est-à-dire qu'on l'a vu renseignement,
10:53des programmes de cadeaux fiscaux non financés ou pas bien financés,
10:57ce n'est pas du tout ce qui plaît au marché de dette américaine.
11:01Et il y a toujours un impact sur les marchés obligataires mondiaux.
11:04Donc là, on voit bien qu'il y a encore des sujets d'inquiétude.
11:07Ils ne sont plus latents.
11:08Et le rempart des marchés obligataires,
11:11c'est un rempart qui sera extrêmement puissant face au gouvernement.
11:15Je pense que là, il y aura quelque chose à surveiller.
11:17Alexandre Baradez, même question.
11:19Moi, j'aimerais comprendre.
11:21Il y a deux mois, effectivement, ce fameux Liberation Day,
11:24Donald Trump a annoncé un certain nombre de droits de douane.
11:27Alors effectivement, le tribunal de commerce international aux États-Unis l'a retoqué récemment,
11:31ce qui laisse entendre que ça va peut-être être un petit peu plus compliqué que prévu
11:33et que sa tentative de négociation, si on le voit comme ça,
11:36va être un petit peu mise à mal quelque part.
11:39Mais les droits de douane, ça concerne en premier lieu, en ligne de front, les entreprises.
11:44Aujourd'hui, on voit que ceux qui s'inquiètent, c'est ceux qui s'inquiètent sur la dette américaine,
11:48sur le financement du programme fiscal de Donald Trump,
11:51plus que sur l'impact dans les résultats des entreprises.
11:54C'est quand même un peu contre-intuitif quelque part.
11:56Oui, c'est contre-intuitif.
11:58Mais pour rebondir à ce que disait Benoît là-dessus de ses propos,
12:02c'est la question de la perception du marché aujourd'hui.
12:05Effectivement, le marché obligataire envoie des signaux.
12:07Et effectivement, il y a eu une alerte sérieuse au mois d'avril.
12:09Dollars qui baissaient très fort, les obligations US qui baissaient très fort,
12:12et le marché à action qui a connu une volatilité à 60,
12:14qui sont des niveaux notamment au Covid ou suprêmes.
12:18Mais qu'on n'a plus aujourd'hui.
12:18Qu'on n'a plus aujourd'hui.
12:20Mais pour autant, le marché obligataire n'est pas dans le même sens que le marché à action.
12:23Donc effectivement, il y a quand même un sujet dette, soutenabilité de la dette,
12:26plus la dégradation de Moody's, qui est venu mettre le doigt là-dessus.
12:31Un dollar qui n'a pas repris beaucoup de couleurs non plus.
12:33Vous voyez des liens par rapport au dollar.
12:34Le dollar index globalement, ça n'a pas beaucoup bougé.
12:36Il y a l'impression que le cavalier seul se fait sur les actions.
12:39Même les commodities n'ont pas tant bougé que ça.
12:41Le pétrole reste toujours vers les 60 dollars et quelques.
12:44Il n'y a pas de rebond du cuivre, de proxy sur la Chine plus haussier que ça.
12:48Donc l'impression, c'est qu'effectivement, il y a une espèce de partie de bras de fer dans le marché
12:51entre certains acteurs qui étaient présents,
12:54peut-être avec des visions plus moyen termes,
12:57peut-être du retail qui rentraient en disant
12:58« Bon, mon 20%, je rentre. »
12:59Très probablement ça.
13:00Peut-être une partie de fond aussi, qui est peut-être du cash et qui est rentrée.
13:03Mais le sentiment que beaucoup ne sont pas rentrés là-dedans.
13:05Et ça donne une espèce de rallye.
13:07Les rallies, on peut détester, on traduit ça en anglais,
13:09mais c'est les rallies où, si on n'est pas dedans,
13:11on n'aime pas voir le marché partir sans nous.
13:13Parce que moi, je fais partie de ces gens-là
13:15qui considèrent qu'on allait au-delà de la capacité de reprise normale et saine
13:21marcher dans ces conditions-là.
13:23Et parce qu'il y a le gros point d'interrogation,
13:24je crois que tout le monde l'a eu,
13:26si vous avez des soft data,
13:27donc des données, des enquêtes
13:28qui sont plutôt, même très nettement baissières depuis plusieurs mois,
13:32des données hard qui se maintiennent à peu près,
13:34et la question c'est qui converge vers qui ?
13:35Est-ce qu'effectivement c'est la macro qui commence à ralentir un peu ?
13:38Et cet après-midi, on a l'impression d'avoir eu de nouvelles indications par rapport à ça.
13:42ADP, c'est sûr que le juge de paix, c'est le rapport sur l'emploi,
13:44mais ADP, ça fait quand même deux fois maintenant, deux mois d'affilée,
13:47que le chiffre ADP n'est pas terrible.
13:49ADP, c'est pas fait aux doigts mouillés,
13:51c'est une grosse entreprise américaine
13:52qui gère la partie d'un peu d'externalisation de paix ou autre,
13:57donc il y a une bonne vue quand même sur le marché de l'emploi,
13:59et qui a ses chiffres,
14:00et si deux mois d'affilée, vous avez des chiffres un peu moins bons,
14:02il faut y prêter attention.
14:03L'inscription au chômage hebdomadaire,
14:04elle a un peu remontée la semaine dernière.
14:06Et puis là, vous l'avez dit,
14:07l'ISM, c'est quand même un sacré décalage par rapport au consensus.
14:10L'ISM Service, c'est quand même le nard de la guerre, les services.
14:13Trois quarts de l'économie américaine, c'est des services.
14:15Et je lisais en plus que sur l'ISM Service,
14:17il a été en zone de contraction quatre fois depuis la reprise post-Covid.
14:20Oui, on y a été effectivement,
14:22à chaque fois, c'est des touchettes et on repartait.
14:24Mais sauf que la moyenne quand même des publications sur l'ISM,
14:27on était encore à 55, 56 il y a quelques mois,
14:29on voit que c'est quand même en train d'atterrir.
14:31Effectivement, le source lending, c'est peut-être ça,
14:34c'est probablement ça,
14:35mais la question, c'est du coup la valorisation
14:37parce que, oui, les marchés ne sont pas l'économie directement au jour le jour,
14:41mais quand même, on a des indicateurs d'enquête
14:44qui montrent une inquiétude qui est là.
14:46Chez les consommateurs, peut-être en pays d'ingénieur,
14:49mais qui est quelqu'un de présente,
14:49des entreprises nous ont aussi des signaux
14:51secteur manufacturier avec l'autre jour,
14:53maintenant secteur des services,
14:54et à chaque fois, c'est la même chose.
14:55C'est les nouvelles commandes qui se tassent
14:56et les composants de prix qui montent.
14:58Donc, à un moment donné,
14:59à quel moment l'investisseur raisonnable se dit,
15:02est-ce que je n'ai pas trop payé avant de voir,
15:04et c'est un peu là, moi, que je tique
15:05parce que je trouve qu'à 21 fois et demi,
15:07les bénéfices anticipés sur l'ASP 500,
15:09c'est grosso modo le niveau que vous aviez en fin 2024
15:11dans l'euphorie post-élection,
15:13quand on parlait seulement de baisse d'impôts
15:15et de dérégulation
15:16et qu'on ne parlait pas encore trop de guerre commerciale.
15:18Donc, on revient à ce qu'il y a d'esprit-là
15:19alors qu'il y a bien une guerre commerciale depuis.
15:21Donc, voilà, je trouve qu'il y a un peu de complaisance actuellement sur l'action.
15:24Donc, pas beaucoup de drivers, selon vous,
15:25pour la deuxième partie de l'année sur les marchés d'élection,
15:27si je comprends bien ?
15:27Alors, après, ça peut continuer à progresser quand même,
15:29mais en tout cas, vous ne vous identifiez pas de driver ?
15:31Je ne vais pas faire trop long,
15:32mais l'avis de Benoît, à ma gauche,
15:34c'est le côté, effectivement, plutôt plateau.
15:36C'est-à-dire que même le DAX a 19 fois les bénéfices.
15:40Il faudrait quand même s'arrêter un peu.
15:41Voilà, pour que soit sain qu'on n'avait pas un chemin de bulles
15:43qu'on avait finalement un petit peu avant que ça ne se normalise en avril.
15:46Donc, il faut faire une pause.
15:47Il faut consolider maintenant.
15:48Léa Dunant-Châtelet, je vais citer Alexandre Baradez.
15:51Il faut faire une pause.
15:51Oui, oui, non, mais je partage totalement.
15:54Et pour remettre dans le contexte des actions précisément,
15:56c'est vrai que le rebond, il faut le rappeler,
15:58il a été très fort aux Etats-Unis.
16:00On est entre 5 et 7% selon les indices,
16:029 pour le Nasdaq sur le mois de mai.
16:05C'est plutôt 5-6 en Europe.
16:06Donc, le rebond a été plus fort aux Etats-Unis.
16:09Principalement parce qu'effectivement,
16:10cet effet d'annonce des barrières douanières s'est évaporé
16:13et a finalement laissé de côté l'hypothèse d'une récession aux Etats-Unis.
16:18Donc, ça a rassuré les marchés.
16:20Et puis, il y a eu, on n'en a pas parlé encore,
16:22mais toute la saison de résultats de publication du premier trimestre.
16:26Excellente.
16:2780% des entreprises aux Etats-Unis ont publié au-dessus finalement des attentes.
16:32A peu près 60% en Europe.
16:33C'est presque l'un des meilleurs crues qu'on ait eu depuis très longtemps.
16:36Et dans des secteurs vraiment très diversifiés.
16:38Donc, ça a rassuré.
16:40Par contre, effectivement, la complaisance, moi, je la vois dans d'autres aspects,
16:43c'est-à-dire un peu le forward-looking à la fois des entreprises elles-mêmes
16:46qui, au moment de ces publications, nous ont quand même dit
16:48qu'il y a quelques éléments de visibilité qu'on n'a plus.
16:51Alors, ça concerne la devise.
16:53Et les effets de devise, on sait très bien, on l'a vécu post-période Covid,
16:57que quand les mouvements de change sont assez brutaux au niveau mondial,
17:00eh bien, ça va avoir des impacts assez forts sur les niveaux de chiffre d'affaires
17:03et croissance de chiffre d'affaires.
17:04Et là, les entreprises l'ont dit, il y a évidemment l'impact des barrières
17:07parce qu'en fait, les barrières douanières sont certes beaucoup moins importantes que prévu,
17:10mais elles sont quand même plus importantes qu'avant.
17:12Et on n'est pas que dans les effets d'annonce, c'est-à-dire qu'en fait,
17:14elles sont là à l'heure actuelle.
17:15Ça change, mais il y a quand même des entreprises qui doivent se fournir tous les jours
17:18et donc passer des commandes tous les jours.
17:19Tout à fait.
17:20Donc, du coup, tout ça fait qu'entre les entreprises qui nous ont dit
17:23j'arrête finalement de donner des prévisions parce que pour l'instant,
17:26je n'ai pas cette visibilité-là,
17:28et celles qui ont revu à la baisse leur guidance,
17:30je dirais que la deuxième partie de l'année va, à mon avis, être un peu plus compliquée.
17:35Et quelque part, ce que le marché attend,
17:36donc je rejoins cette notion de plateau,
17:38le rebond, il était presque technique quelque part.
17:41Moi, je le ressens comme ça.
17:43Et aujourd'hui, pour mettre à nouveau un coup de boost,
17:46il va falloir de très bons résultats.
17:48Premier semestre ou Q2,
17:50et je ne suis pas certaine que ce sera la tendance.
17:53Et peut-être un dernier aspect par rapport à ça,
17:55il ne faut pas oublier qu'une grosse partie de la hausse
17:57se fait sur un nombre de secteurs extrêmement concentré.
18:00Donc là aussi, dans les arbitrages,
18:02il va falloir aller regarder peut-être d'autres secteurs
18:05qui ont été beaucoup délaissés.
18:06C'est vrai qu'à part les financières et la défense
18:08dans la partie industrie aujourd'hui,
18:10le reste est assez à tonne,
18:12et je pense notamment au secteur de la santé, etc.,
18:14qui a été mal mené.
18:15Donc il y a en plus, au sein finalement,
18:18des secteurs de la cote,
18:19des véritables disparités
18:21qu'il va falloir observer.
18:24On peut d'ailleurs en parler maintenant.
18:26Léa Dunant-Châtelet,
18:27vous êtes directrice de l'investissement responsable chez DNCA.
18:30Hier, on a vu que RedMetal
18:31entrait dans l'Eurostock 50,
18:33ce qui chassait en plus Kering,
18:35pas n'importe qui quand même.
18:36C'est une grande valeur du luxe.
18:37Le luxe qui a été un moteur de croissance
18:39et de performance du CAC 40 pendant très longtemps.
18:42Qu'est-ce que ça nous indique
18:44sur deux potentiels drivers de performance
18:47sur le reste de l'année ?
18:48Et comment est-ce qu'on regarde ça
18:49quand on fait de l'investissement responsable ?
18:51Oui, deux choses.
18:53Effectivement, la première,
18:53c'est que comment on le regarde
18:55et comment on l'interprète,
18:56je crois que ça explique très simplement
18:57quels sont les catalystes
18:59des 18 prochains mois, on va dire.
19:03C'est le financement, effectivement,
19:04d'un secteur qui est la défense aujourd'hui.
19:06C'est les plans de relance en Allemagne,
19:08dont effectivement une partie aussi
19:10pour la défense en Allemagne.
19:11Donc, quelque part,
19:12ce n'est pas une surprise
19:13de voir apparaître ce titre
19:14qui a effectivement déjà explosé
19:16en termes de performance,
19:17et ce n'est pas le seul,
19:18qui rentre dans la cotation
19:21effectivement de l'Eurostox.
19:22Et à l'inverse,
19:23c'est là où l'image est intéressante,
19:25le luxe ressort,
19:26le luxe, un peu comme la santé,
19:28c'est les secteurs qui ont fait
19:30les beaux jours des indices européens
19:33pendant une dizaine d'années.
19:35Ça s'est arrêté il y a deux ans,
19:36maintenant trois pour la santé.
19:38Et on a l'impression
19:39qu'on est en train de rentrer
19:40presque dans la deep value.
19:41Il y a plusieurs choses.
19:42Alors, la santé est en train
19:43de devenir value,
19:44mais complètement value.
19:46Elle ne joue plus son rôle défensif.
19:48En plus, dans les périodes
19:49de stress de marché.
19:50Le secteur, pour moi,
19:51du luxe, c'est un peu différent.
19:53C'est un secteur dans lequel
19:54le pricing power,
19:54vous parliez tout à l'heure
19:55qu'en fait, finalement,
19:56les croissances des bénéfices
19:58et notamment,
19:59si on prend la partie chiffre d'affaires
20:01pour commencer avant de parler
20:01des résultats,
20:02se font à travers des passages de prix.
20:05C'est ce que le luxe a fait
20:05pendant des années,
20:06notamment post-Covid.
20:08Et là, ils en payent un peu le prix.
20:09Ils en payent un peu le prix
20:10avec des changements de mentalité.
20:11Et là, on vient au sujet ESG
20:13qui ne sont pas négligeables.
20:14On voit comment le luxe est malmené,
20:18je dirais, sa zone géographique
20:20de croissance forte
20:20parce qu'à la fois les pratiques
20:23mais également, finalement,
20:24le branding n'est plus aussi présent.
20:26Vous parliez de Rénie Cointreau,
20:28Pernod Ricard.
20:29Oui, bien sûr.
20:30C'est un peu la même chose.
20:31Donc oui, là, il y a un renversement,
20:33un bouleversement qui s'opère
20:33et qui va, à mon avis, être durable.
20:35Quant à l'ESG,
20:36je crois qu'on en a déjà beaucoup parlé.
20:39Ma position là-dessus,
20:40c'est celle de l'investisseur.
20:42Je pense que c'est des sujets idéologiques.
20:45Ce n'est pas un sujet de ESG.
20:46Les entreprises de la défense
20:47ont des approches en matière de durabilité
20:49qui sont excellentes.
20:51Je pense à des entreprises comme Thalès,
20:52par exemple, en France,
20:53qui sont parmi les pionniers
20:54et qui ont vraiment une approche
20:55sur l'éthique dans leur secteur
20:57et sur la mise en œuvre des enjeux,
20:59y compris décarbonation et autres,
21:01qui sont très, très bons.
21:02Après, vous avez des clients qui en veulent,
21:04d'autres qui n'en veulent pas.
21:05C'est totalement indépendant de l'ISR.
21:07Plus idéologique qu'ISR, si je comprends.
21:09Benoît Vesco,
21:12je réagis sur ce que nous disait
21:13Léa Dunant-Châtelet
21:14sur la santé,
21:15la santé qui est value.
21:17Si on regarde un petit peu
21:18ce qui se passe en Europe,
21:19hier sur ce même plateau,
21:20il y avait un des intervenants
21:21qui disait la value aujourd'hui,
21:23elle est sur les marchés européens
21:25et plus spécifiquement,
21:26sur les small and mid,
21:27c'est là où il faut aller chercher
21:29de la performance.
21:30Il faut regarder encore
21:31les marchés européens aujourd'hui,
21:33si on veut de la performance
21:34et profiter de ce moment-là.
21:35En tout cas,
21:37quand on regarde l'Europe,
21:38là encore,
21:38en distinguant bien
21:39ce qui se passe entre les Etats-Unis
21:40et l'Europe,
21:41l'avantage de l'Europe,
21:42comparativement,
21:43est qu'il a deux moteurs,
21:45tels que je les vois,
21:46assez clairement identifiés.
21:47Le moteur de court terme
21:48qui est le soutien
21:48de la Banque Centrale Européenne,
21:50c'est clair,
21:51on est dans une politique de taux bas,
21:53ce qui n'est pas du tout
21:53le cas aux Etats-Unis.
21:54Oui, puisque demain,
21:56à la réunion de la BCE,
21:57personne ne semble contredire
21:59l'avis du marché
22:00qui est de dire
22:01qu'on aura une baisse
22:02de 25 points de base.
22:02Il n'y a pas de sujet,
22:05à un moment donné,
22:06mais on a bien ce moteur
22:08à court terme
22:08et puis on a ce moteur
22:09moyen terme,
22:10Léa l'a évoqué,
22:11de cette politique
22:12de l'investissement
22:13mise en place par l'Allemagne
22:14et puis en partie par l'Europe
22:16qui va se mettre en place
22:17donc et qui sera
22:19un moteur très vertueux.
22:21Et là, là-dessus,
22:22je savais que le cas
22:23d'investissement de l'Europe,
22:24il est assez clair.
22:25Et il a le mérite
22:26d'être potentiellement
22:28assez diversifié.
22:29Et ce n'est pas
22:30uniquement la défense,
22:32c'est beaucoup plus large.
22:32Ça va être la technologie,
22:36ça va être l'efficacité énergétique.
22:39Voilà,
22:39c'est tous ces sujets-là
22:40qui vont se déverser
22:41et là,
22:41on retrouve beaucoup
22:42de types de valeurs
22:43et de différentes tailles.
22:44Donc c'est plutôt
22:44assez vertueux
22:45pour l'Europe.
22:46Après,
22:46il ne faut pas quand même
22:47occulter que le marché américain
22:48reste le marché leader,
22:49le marché directeur
22:50et qu'il va falloir quand même
22:51passer par une phase
22:53de réponse
22:53à un certain nombre
22:54de questions aux États-Unis
22:55sur la politique du gouvernement.
22:58Qu'est-ce que va mener
22:59le gouvernement Trump
23:00comme décision ?
23:01Qu'est-ce qu'il va mettre
23:02en place comme décision ?
23:02Quels seront les impacts
23:03sur l'économie réelle
23:04et la microéconomie,
23:06la réalité des entreprises ?
23:07Et ça,
23:07ça va être quand même
23:08un sujet qu'il faut...
23:09Enfin,
23:09c'est un doute
23:09qu'il faut qu'on lève
23:10et on le voit bien
23:11dans le comportement des marchés.
23:12Ce doute-là,
23:13il n'est pas encore levé.
23:14Donc ça veut dire quoi ?
23:14Qu'on va suivre
23:15les prochaines publications
23:16de résultats des entreprises ?
23:18Qu'on va faire plus
23:18de stock picking aux États-Unis ?
23:20Qu'on parle de prudence
23:22aujourd'hui
23:22sur les marchés américains ?
23:23Parce que quand on voit
23:24la performance des marchés
23:25au global,
23:26finalement,
23:26c'est plutôt bon
23:27à l'heure actuelle.
23:27Tout à fait.
23:28Et on a plutôt
23:28une vision positive
23:29pour la fin de l'année
23:29sur les marchés
23:30actions US,
23:31Europe,
23:31parce qu'on n'est pas
23:33en récession.
23:33On a pu le craindre
23:34à un moment donné.
23:35On se disait
23:35mais qu'est-ce qui va se passer ?
23:36On n'est pas en récession.
23:37On a quand même
23:38un recul du PIB léger
23:39de 0,3% au premier trimestre.
23:42On est en plus faible croissance.
23:44Mais l'avantage aussi
23:45aux États-Unis,
23:46c'est probablement
23:47la fin de l'hyperconcentration
23:48des indices
23:49où vous aviez
23:50quelques valeurs
23:51qui faisaient
23:51toute la performance,
23:52ce qui n'était pas sain.
23:54Pour prendre l'exemple
23:56tout à l'heure d'Alexandre,
23:57on suivait le marché US
23:58parce qu'il fallait suivre
23:58et qu'il était
23:59extrêmement performant.
24:00Mais on savait tous
24:01qu'il était beaucoup
24:02trop concentré.
24:03Donc on revient
24:03sur une concentration
24:04de portefeuille
24:04effectivement de stock picking
24:05beaucoup plus saine
24:06où on peut faire
24:07notre travail
24:07et qui va éviter
24:09probablement
24:10qu'il sera plutôt
24:11un gage
24:11d'éviter
24:13des grands drames
24:15sur telle ou telle
24:16entreprise,
24:17tel ou tel secteur
24:17qui peuvent arriver
24:18sur des décisions
24:19qu'on ne maîtrise pas
24:20totalement pour le moment.
24:21Alexandre Baradez,
24:22est-ce que c'est la fin
24:23des...
24:24Je ne sais pas si je peux
24:25le dire comme ça,
24:25mais beaucoup aiment
24:26la gestion passive,
24:28les ETF,
24:29ABCI World
24:30ou autre.
24:30On avait cette idée
24:31que quand les marchés
24:32montaient,
24:32effectivement,
24:33il suffisait de suivre
24:33le marché
24:34et puis tout allait bien.
24:36Est-ce que là,
24:36on rentre dans une phase
24:37plus incertaine
24:38et donc avec...
24:39On a vu par exemple
24:40les résultats de Nvidia
24:41il y a quelques jours.
24:42C'est encore mieux
24:43qu'attendu.
24:44Ça réagit évidemment,
24:45mais on a l'impression
24:46que ce n'est plus
24:47la seule information
24:47que les investisseurs
24:49ont envie de regarder.
24:50Oui, alors ça,
24:50c'est la partie telle.
24:51Je ne pense pas
24:52que les investisseurs,
24:52en tout cas les nouveaux
24:55sont beaucoup particuliers
24:56qui changent de philosophie
24:57d'investissement
24:57parce que je pense
24:58qu'il y a une prise de conscience
24:59plus profonde,
25:00plus structurelle
25:00sur les questions
25:02de retraite
25:02par capitalisation,
25:04les questions de dette
25:04en France aussi,
25:05je pense,
25:05il y a des questions
25:05de la viabilité
25:06du niveau des retraites.
25:07Donc il me semble
25:07qu'il y a une prise
25:08de conscience profonde
25:09des investisseurs
25:10retail notamment en France
25:11et qui va continuer
25:11à tirer la thématique
25:12investissement.
25:13Je n'ai pas trop
25:14de crainte par rapport à ça.
25:16Après, c'est vrai
25:16que l'approche
25:17en termes d'analyse
25:19pour les indices,
25:20effectivement,
25:21on a par exemple
25:21Apple aujourd'hui,
25:255 ou 6 avant NVIDIA,
25:26c'était très corrélé,
25:28c'est les mêmes
25:28petits deux mouvements
25:28qu'on avait.
25:29Oui, c'est le secteur
25:29de la tech,
25:30c'est les très gros
25:31de la tech.
25:31Exactement,
25:31là vous avez Microsoft
25:32après une baisse
25:33qui en deux mois
25:34est revenue
25:34sur ce niveau record,
25:35vous avez Apple
25:35qui est toujours
25:35sur les plus bas
25:36de plusieurs mois,
25:37NVIDIA qui est plutôt
25:38enfin en zone consolidante
25:39qui fait un peu bien aussi
25:41parce qu'on corrige
25:42un peu les excès.
25:43Mais pour autant,
25:44c'est vrai qu'il y a
25:46moins de sensibilité
25:47à cette très très grosse valeur
25:48de la part des indices
25:48mais pour autant,
25:49ces dernières semaines,
25:50ça a quand même
25:55ça a quand même
25:55lifté le S&P,
25:57le Nasdaq
25:57sur des niveaux
25:58où les valorisations
26:00m'en m'entrapellent vraiment
26:01parce qu'effectivement
26:03on a l'impression
26:03que pour le PIB,
26:04si on regarde
26:04les éléments de PIB,
26:05premier trimestre,
26:06des éléments surtout
26:06liés à la balance commerciale
26:07avec cette déformation
26:08liée à des importations
26:09massives,
26:10donc le revers,
26:12mais le bon revers
26:12de la médaille T2,
26:13c'est qu'effectivement
26:13ça va se normaliser
26:15de l'élastique
26:16qu'on va l'étendre
26:16de l'autre côté.
26:17Mais il me semble
26:18que, et c'est ça
26:18que la Fed essaie de voir
26:19d'ailleurs,
26:19c'est de lire
26:19à travers ce bruit
26:21finalement court terme
26:22ce qui va compter ensuite
26:24au S2 que disait Léa,
26:25ça va être plutôt
26:25la partie consommateur
26:27et investissement
26:28de cette entreprise,
26:29les grosses composantes
26:30du PIB également.
26:31Une fois qu'on aura
26:31réglé ces effets
26:33de balance commerciale,
26:34quelle sera la petite
26:35consommation pour les Américains
26:36alors que les taux,
26:37et on le voit sur la dynamique,
26:39on ne parle pas trop de ça
26:40avec le marché oublié américain,
26:41il faut regarder les dynamiques
26:42de l'indice
26:43de refinancement hypothécaire
26:44ou autre,
26:45mais ce sont des niveaux
26:45qui sont en dessous
26:46des niveaux
26:47qui ont été connus
26:47par les suprêmes.
26:48C'est à quel point,
26:49je ne dis pas que le nombre
26:50de transactions ou autre
26:50est similaire,
26:51mais la dynamique
26:52du refinancement ou autre,
26:53elle est à l'arrêt
26:54sur les projets immobiliers
26:55aux Etats-Unis
26:55parce que les taux sont élevés
26:57et des taux longs
26:58qui restent élevés,
26:59nous on voit ça
26:59sous le prisme,
27:00attention à l'effet des taux
27:01par rapport aux actions,
27:02mais c'est avant tout
27:03attention à l'effet des taux
27:04sur l'économie réelle américaine,
27:06sur les coûts
27:06de crédit consommation,
27:08coûts de crédit immobilier
27:09et les Américains
27:10ont pu ce matelas
27:10qu'ils avaient post-Covid
27:11d'épargne excédentaire
27:12et c'est là
27:13que je trouve
27:14que le buy the dip
27:15est un peu dangereux
27:15cette fois-ci
27:16parce qu'autant
27:16le buy the dip
27:17Covid,
27:18vous avez des taux réels négatifs,
27:19vous aviez une liquidité
27:20ultra abondante
27:21des banques centrales
27:22et des taux zéros.
27:24Là,
27:24le dip s'est fait
27:25mais sans aucun soutien
27:27des banques centrales.
27:28À part où,
27:28il y a BCO qui baisse
27:29mais il n'y a pas
27:31d'injection massive
27:31de quantitative easing
27:33ou autre
27:33et la Fed
27:34est toujours en train
27:34d'ajuster son bilan
27:35et ne baisse pas les taux.
27:36C'est ça la différence
27:37pour moi,
27:37c'est que le moteur
27:39qu'on avait sur les dips
27:40précédents,
27:40même le dip 2018-2019
27:42s'était fait
27:42parce que la Fed
27:43avait commencé à pivoter
27:44un petit peu
27:44et remis la liquidité
27:45à un moment donné.
27:45Là,
27:45ce n'est pas le cas.
27:46Donc d'où vient la liquidité ?
27:48Donc il y a des convictions
27:50mais qui sont motivées
27:51par des éléments
27:51qui nous sont un peu étrangers.
27:53Léa,
27:53j'allais compléter
27:54sur une chose
27:55parce que c'est peut-être là
27:56où on arrive enfin
27:57dans un marché qui est sain
27:58parce que le marché
28:00ne réagit pas
28:01sur des politiques monétaires
28:01et effectivement
28:02du quantitative easing
28:03mais réagit sur des politiques
28:04budgétaires.
28:05C'est une super bonne nouvelle.
28:06Ça fait combien de temps
28:07qu'on attend des politiques
28:07budgétaires,
28:08des vraies politiques budgétaires ?
28:09Moi,
28:09je trouve ça super
28:10et en particulier en Europe
28:11mais c'est vrai qu'aux Etats-Unis
28:12aussi soit avec...
28:14On n'a même pas parlé
28:15de l'Ira
28:15mais l'Ira a été revotée
28:17et finalement,
28:18on le savait
28:18que ça serait revotée.
28:19Il y a eu énormément de bruit
28:20et donc là,
28:20c'était des dépenses
28:21assez importantes
28:22qui avaient déjà été amorcées
28:23par beaucoup d'industries
28:24aux Etats-Unis.
28:25Effectivement,
28:25la partie fiscale,
28:26l'Allemagne en a parlé aussi,
28:27la partie fiscale,
28:28donc c'est beaucoup plus simple
28:30qu'avant quelque part.
28:31Si c'est ça le rebond
28:32que les marchés jouent,
28:34je le trouve en tout cas
28:35beaucoup plus cohérent
28:36par rapport aux fondamentaux.
28:38Avec quand même
28:38une inquiétude
28:39aux Etats-Unis
28:40sur la partie fiscale
28:40qui reste concrète
28:43là depuis quand même
28:44plusieurs jours
28:45et on va quand même
28:48normalement,
28:49on a quand même l'impression
28:50qu'on va vers plus
28:51de dépenses
28:52de l'Etat américain
28:53donc plus d'endettements
28:53de l'Etat américain.
28:54Ça, ça doit quand même
28:55nous inquiéter un petit peu ?
28:55Ça, c'est sûr.
28:56Mais de toute façon,
28:57c'est tout le problème
28:58de la mandature de Trump
29:00et qui va durer,
29:01évidemment.
29:02C'est des effets d'annonce
29:03dans tous les sens
29:04dont on va avoir
29:04toujours du mal à savoir
29:06s'il y aura une concrétisation
29:08ou pas à la fin.
29:09Force est de constater
29:10depuis les six mois
29:11de son élection,
29:12on va dire,
29:13pour résumer,
29:14que la plupart
29:14de ce qu'il a annoncé
29:15n'a pas fonctionné
29:16et a fait beaucoup,
29:18beaucoup de bruit
29:19en termes de volatilité
29:20sur les marchés
29:20mais aussi sur des secteurs
29:21puisqu'ils tapent régulièrement
29:24sur différents thèmes
29:25et le thème est embarqué.
29:27Peut-être qu'on peut aussi
29:28imaginer qu'à un moment,
29:29le marché va arrêter
29:30d'anticiper
29:30parce qu'on réalise
29:32tout simplement
29:33que finalement,
29:33ces effets d'annonce
29:34ne sont que des effets d'annonce.
29:35D'ailleurs,
29:35il arrête plus ou moins
29:36déjà de réagir.
29:37Mais c'est exactement ça.
29:3950% sur l'acier et l'aluminium,
29:41finalement,
29:42ça réagit moins qu'avant.
29:43Absolument.
29:44Alors qu'on regarde
29:45ce que ça a fait
29:45sur la santé
29:46ou sur l'éducation
29:47il y a deux mois,
29:49c'était totalement différent
29:50et je pense qu'on arrive
29:51dans cette phase-là
29:52où en plus,
29:53si on regarde les évolutions
29:54en intraday,
29:55comme on dit nous
29:56dans le métier,
29:56c'est-à-dire comment
29:57les cours de bourse
29:58évoluent dans une même journée,
30:00on n'a plus du tout
30:01ces mouvements erratiques
30:01malgré les chiffres macroéconomiques,
30:04malgré les annonces
30:04via X ou Twitter
30:07et donc ça veut dire
30:08que le marché
30:08est en train
30:09de reprendre un peu de recul
30:10et de se dire
30:10bon, allez,
30:11on va laisser ça passer
30:11mais quand ça sera concret,
30:13on mettra un prix en face.
30:16Benoît Vesco,
30:16on va continuer avec vous.
30:17Moi, j'avais une question
30:17sur la Chine quand même.
30:18On est dans une guerre commerciale
30:20entre effectivement
30:20les Etats-Unis et la Chine
30:21et on a d'un côté
30:23des interdictions
30:23de vente de puces
30:24à la Chine
30:25et de l'autre,
30:26la Chine qui se rappelle
30:28au bon souvenir
30:28des Etats-Unis
30:29et d'autres en disant
30:30n'oubliez pas
30:30que les terres rares
30:31quand même,
30:32c'est chez moi
30:32donc il ne faudrait pas
30:33jouer trop fort.
30:34Est-ce qu'il y a une position
30:35d'arbitre de la Chine
30:37sur les drivers de la tech
30:38sur les prochaines années,
30:40sur les performances
30:41de la tech ?
30:42On se souvient aussi
30:43que les Etats-Unis
30:45ou même l'Union Européenne
30:46annoncent des plans massifs
30:47dans l'intelligence artificielle
30:49puis la Chine rappelle
30:50qu'avec beaucoup moins
30:51on peut aussi faire aussi bien.
30:54Quelle position de la Chine
30:56sur ces sujets tech,
30:56Benoît Vesco ?
30:57Oui, elle a clairement
30:58des cartes à jouer
30:59et d'où cette position
31:00au plus fort
31:01de la négociation commerciale
31:03un peu jusqu'au boutiste
31:04de la Chine.
31:05Quelque part,
31:06là c'est un peu
31:07ces difficultés à elle,
31:08elle n'avait rien à perdre
31:09parce qu'elle est quand même
31:10un peu déçue
31:11de sa consommation intérieure
31:12et qu'elle a quand même
31:15besoin de ce moteur externe
31:16et donc elle n'avait
31:18un peu rien à perdre
31:18et elle était prête
31:19à jouer le tout
31:20pour le tout
31:20d'autant plus
31:22qu'elle avait
31:23cette capacité
31:24de nuisance
31:25et de blocage
31:26clairement établi.
31:29D'où on en revient
31:30à un moment donné
31:30après une phase
31:31un peu extrême
31:32à une discussion.
31:33D'ailleurs une capacité
31:36de nuisance
31:36si on parle des terres rares
31:37qu'elle n'utilise pas
31:38tant que ça
31:38au final
31:39qu'elle brandit
31:41mais qu'elle est quand même
31:43content de vendre à la fin.
31:44Bien sûr,
31:45c'est toujours un double jeu
31:46mais qu'elle a déjà utilisé
31:47sur lequel elle a un peu
31:48traîné pour les livraisons
31:49ça suffit.
31:52Effectivement
31:52dans une guerre commerciale
31:53c'est toujours
31:54un jeu perdant-perdant
31:54personne n'a intérêt
31:55à aller jusqu'au bout.
31:56Il faut à un moment donné
31:57trouver un accord
31:58des deux côtés.
31:59Donc c'est plutôt
31:59ce qui est en train
32:00de se passer.
32:00Donc là-dessus
32:02oui ça revient à la raison
32:05et c'est une bonne chose.
32:06Maintenant il ne faut pas
32:07occulter que la Chine
32:08a des problèmes internes
32:10a des difficultés structurelles
32:11qui malheureusement
32:12ce moteur
32:13dont on a énormément
32:15apprécié sur les marchés
32:16la vigueur
32:17pendant quelques décennies
32:18il n'est plus là.
32:20Il faut
32:20ça clairement
32:21les marchés
32:22ça il faut l'accepter
32:22il n'est plus là
32:23il faut l'accepter
32:23il n'est plus là
32:24et il faut trouver
32:26d'autres relais.
32:26Ils existent dans le monde
32:27mais il faut trouver
32:28d'autres relais.
32:28Ou ça du coup
32:29Léan de Châtelet
32:30Oui je pense
32:32à la problématique
32:33des terres rares
32:33qui est hyper intéressante
32:35juste pour compléter
32:35sur ce sujet
32:36en fait on a l'impression
32:37que la Chine
32:37effectivement a la totalité
32:38de la main mise
32:39sur les terres rares
32:40les terres rares
32:41ne sont pas rares
32:41contrairement à leur nom
32:42c'est très important
32:43on en trouve partout
32:45on commence à explorer
32:47des pistes en France
32:47enfin on en trouve partout
32:48la seule chose
32:49c'est que c'est eux
32:49qui les exploitent aujourd'hui
32:50et pour rappel
32:51donc je pense que c'est là
32:52où le bras de fer
32:52il n'est pas si dur que ça
32:55parce qu'on sait qu'à un moment
32:56on va s'y mettre
32:56pour une raison très simple
32:57c'est qu'étant donné
32:58les perspectives de croissance
32:59sur des tas de domaines
33:00comme la mobilité
33:01l'électrification etc
33:02de toute façon
33:03les besoins sont énormes
33:04même d'ailleurs
33:04l'intelligence artificielle
33:05les besoins sont énormes
33:06donc ce qu'il y a aujourd'hui
33:08en termes de production
33:08ne suffira pas
33:10il faut savoir que
33:11c'est pas parce que
33:11le gros de l'offre
33:12est aujourd'hui en Chine
33:13qu'il faut s'inquiéter
33:14c'est là où j'en viens
33:14et je pense qu'ils en ont
33:15complètement conscience
33:16c'est à dire que
33:17c'est un bras de fer
33:17qui ne va pas durer très longtemps
33:18et les Etats-Unis d'ailleurs
33:19si on regarde le mapping
33:20des métaux
33:27donc il suffit juste
33:28que les pays s'organisent
33:29ces métaux là
33:30ne sont pas rares
33:30donc ça devient
33:31de moins en moins
33:32une discussion
33:32en revanche
33:32en termes de capacité
33:35à l'échelle mondiale
33:35étant donné les ambitions
33:37de tous
33:37sur tout un tas de sujets
33:38notamment ceux
33:39du développement durable
33:39il n'y en aura pas assez
33:41pour tout le monde
33:41ça c'est un autre sujet
33:42avec Zambardia
33:43aujourd'hui il y a quand même
33:44une déclaration
33:45du commissaire européen
33:47au commerce
33:47qui a dit
33:48qu'il n'allait pas
33:49à ses homologues chinois
33:50parce qu'on a eu
33:51le répartissement
33:52des personnes de MW
33:53aujourd'hui
33:53qui disaient
33:53que dans sa chaîne
33:54d'approvisionnement
33:55certains de ses fournisseurs
33:56étaient impactés
33:57et avaient même dû
33:57cesser certaines activités
33:59liées à la restriction
34:00décidée
34:01donc au début
34:01de la guerre commerciale
34:02lancée par Trump
34:03par la Chine
34:04de restreindre
34:05ses exportations
34:06de terres rares
34:07et là c'est MW
34:09qui le dit
34:09mais c'est repris en coeur
34:10par l'association
34:11des constructeurs
34:12auto-européens
34:12cette fois-ci
34:13où effectivement
34:14ils tiennent un sonnet
34:14dans l'armée
34:14ils disent
34:15qu'il y a des
34:15non pas les constructeurs
34:16bien seulement chez eux
34:17mais dans la chaîne
34:17d'approvisionnement
34:18notamment présente en Chine
34:19certains qui n'ont pas reçu
34:21ou qu'un quart
34:21de ce qui était prévu
34:22en termes de livraison
34:23que du coup
34:23ça commence à tirer un peu
34:24sur les stocks
34:25alors effectivement
34:26je suis d'accord avec Léa
34:27quand je parle de marché
34:28qui sont chers
34:28je ne crois pas du tout
34:29qu'il faille se dire
34:30on doit rebaisser
34:31de 20 ou 30%
34:32comme la stupeur
34:33qu'on avait en avril
34:34c'est pas ça
34:35c'est à quelle vitesse
34:36les marchés se repositionnent
34:38par rapport à la chronologie
34:40des événements
34:41par exemple en Allemagne
34:42c'est vrai qu'on a
34:43qu'est-ce qu'on n'a pas encore
34:44pricé
34:44le boost budgétaire
34:46on en parle maintenant
34:46depuis déjà un bon gros trimestre
34:48le plan fiscal
34:49alors ça c'est plus récent
34:50les 40 milliards et quelques
34:51ça c'est ce matin
34:51ça n'a pas d'ailleurs trop réagi
34:53mais parce qu'on sait
34:55que dans ce boost budgétaire
34:56les Allemands
34:57enfin ont changé
34:58de dogme
34:59et de structure de raisonnement
35:00donc c'est ça
35:01qui a aussi fait
35:02que le DAX
35:02est allé aussi haut
35:03aussi rapidement
35:03ensuite le deuxième thème
35:04c'est le côté
35:05un peu valeur refuge
35:06ou pas valeur refuge
35:07plutôt la rotation
35:08qu'on a observé
35:09la désensibilisation
35:10un petit peu
35:10à l'aspect US
35:11à 100%
35:12on est venu plus sur l'Europe
35:13donc probablement
35:14qu'un investisseur étranger
35:15il ne connait pas forcément
35:15très bien l'Europe
35:16va dire bon
35:16la danse qui est plus grosse
35:17c'est l'Allemagne
35:17je vais en Allemagne
35:18et je vais sur le DAX
35:19donc il y a peut-être
35:20un côté valeur
35:21je veux dire refuge
35:22comme le boon peut être
35:23en temps de stress
35:24et là finalement
35:24on est tous allés sur le DAX
35:25parce que c'est l'indice
35:26où on sait qu'en plus
35:27le pays derrière
35:27a les capacités de réagir
35:29donc ça c'est
35:30il me semble que c'est déjà
35:30pas mal pricé aussi
35:31les questions du boost budgétaire
35:33et finalement
35:34on a peut-être oublié
35:35que l'Allemagne
35:36et on rappelle
35:37les instituts économiques allemands
35:38tous
35:38depuis un mois maintenant
35:40ils révisent tous
35:41à nouveau leurs prévisions
35:42pour cette année
35:42dans le meilleur des cas
35:43c'est croissance nulle
35:44dans le pire des cas
35:45c'est moins 0,2
35:46moins 0,3
35:46ce qui signerait
35:47la troisième année
35:48de contraction de l'économie allemande
35:49c'est du jamais vu
35:50depuis l'après-guerre
35:51et c'est vrai
35:51moi je n'ai pas inquiet
35:52ce qui se dit aujourd'hui
35:53est-ce que je dois prendre
35:54le TF sur le DAX
35:54horizon 5 ans
35:55allez-y sans aucun problème
35:57idem pour le DAX
35:58pour le MIB
35:59pour le CAC pardon
35:59c'est la question
36:01des 3 à 6 mois qui viennent
36:03on a déjà tiré
36:05beaucoup de bonnes choses
36:05mais cet aspect
36:06des terres rares
36:07sur le constructeur auto
36:08ça a créé un peu de tension
36:12de la guerre commerciale
36:12enfin en France ou en Europe
36:13il va être aussi
36:14sur les entreprises européennes
36:15oui et puis ça qu'on dit souvent
36:16ben oui
36:17l'indice national aujourd'hui
36:18ne représente plus
36:19les économies domestiques
36:20le CAC nous a montré
36:21qu'après la dissolution
36:22ça doit être le CAC
36:24la dissolution française
36:25est un vrai problème
36:26parce que des changements
36:27de fiscalité
36:27qui peuvent intervenir
36:28donc il y a eu
36:29une sous-parfonence du CAC
36:30pendant pas mal de mois
36:30là le DAX
36:32on dit oui
36:32le DAX c'est pas l'Allemagne
36:33moi je ne suis pas d'accord
36:34avec ça
36:34le DAX c'est encore
36:3420 à 25%
36:35du chiffre d'affaires
36:36des boîtes
36:36qui sont faites
36:37sur le seul allemand
36:38le reste en Europe aussi
36:39beaucoup aux Etats-Unis
36:40et en Chine
36:41mais du coup
36:41on arrive au même thème
36:42est-ce que la visibilité américaine
36:43est bonne
36:44ou on se dit
36:45bon ben le DAX il monte
36:46parce qu'on a une bonne vue
36:47sur l'économie américaine
36:47on se pose ce soir
36:48la question du
36:49du art de la raison actuellement
36:51donc et la Chine
36:52c'est un peu mou
36:53donc selon moi
36:54on arrive à des niveaux
36:55à court terme de valorisation
36:56qui justifieraient
36:57d'être un peu relâchés
36:58je plaiderais
36:59pour des 5 à 10%
37:01de drawdown
37:02ça suffirait
37:03mais pas en quelques mois
37:04par contre
37:05si c'est corrigé
37:06et tout reprendre en 2 mois
37:07ça n'apaisse pas
37:08les valorisations
37:09c'est juste des trous d'air
37:10qui se retentent derrière
37:11il faut qu'on arrive à se poser
37:12pendant 2 bons trimestres
37:14au moins
37:14dans des ranges
37:15des zones
37:16où finalement
37:16on ne va pas de record
37:17tous les jours
37:17on ne se crache pas non plus
37:18et ça ça détend les multiples
37:20avec la longueur de temps
37:21je dirais
37:22Benoît Vesco
37:23on parlait de la Chine
37:24tout à l'heure
37:25et je vous disais
37:25mais alors où est la performance
37:26est-ce qu'on va la chercher aujourd'hui
37:27on peut commencer à se poser la question
37:29de manière un peu plus globale
37:31qu'est-ce que vous regardez
37:31sur les marchés
37:32alors on a beaucoup parlé de l'Europe
37:33on a parlé des smalls et mids
37:34on aime bien regarder
37:35effectivement du côté européen
37:36qu'est-ce que vous regardez
37:37sur les marchés aujourd'hui
37:38et où est-ce qu'on va chercher
37:38de la performance ?
37:39Oui alors on l'a dit
37:40Alexandre l'a rappelé
37:40le scénario sur les marchés d'action
37:42il est plus clair sur l'Europe
37:43une fois n'est pas coutume
37:45nous ne boutons pas notre plaisir
37:47donc sur l'Europe
37:48je pense que les marchés d'action
37:50il n'y a pas de sujet
37:51on peut être investi
37:52je pense qu'il n'y a pas d'inquiétude majeure
37:54là encore
37:55sur les marchés US actions
37:56même si on peut avoir encore
37:57des épisodes de volatilité
37:58les choses
38:00d'une manière ou d'une autre
38:01ça saigneront
38:01on espère que ça saigneront
38:02dans le calme
38:02c'est ça qu'il faut surveiller
38:04et après
38:05il réside de la valeur importante
38:07sur les marchés obligataires
38:08maintenant on revient
38:09depuis 2022
38:10sur des marchés obligataires
38:11normalisés
38:12on a du rendement
38:14que ce soit sur les marchés US
38:15de bonne qualité
38:16mais aussi sur les marchés européens
38:17on retrouve du rendement
38:19sans risque
38:19avec une bonne visibilité
38:20donc là aussi
38:21on peut
38:22de la même manière
38:22qu'on peut créer
38:23des portefeuilles diversifiés
38:24sur les marchés d'action
38:25et qu'il faut le faire maintenant
38:26on va pouvoir créer
38:27des portefeuilles diversifiés
38:28actions et obligations
38:29qui rapportent
38:30et qui jouent leur rôle
38:31avec la poche action
38:32qui stabilise
38:33la poche obligataire
38:34qui stabilise le portefeuille
38:35donc ça
38:36là on parle de crédit
38:37pour le coup
38:38alors plutôt crédit
38:39parce qu'on va avoir
38:40ce petit supplément
38:41de rendement
38:41avec une bonne visibilité
38:43sur l'investment grade
38:43par exemple
38:44ou une dose de haïd
38:45peut être possible
38:46si on peut se permettre
38:47et puis
38:48on a toujours
38:49si on veut être
38:49un peu plus actif
38:50cette poche de monétaire
38:51qu'on peut activer
38:52quand on le veut
38:52elle rapporte
38:53elle rapporte moins
38:54mais elle rapporte
38:55et donc là
38:56on a ce travail
38:57de géant actif
38:58sur toutes les classes d'actifs
38:59qui peut jouer son rôle
39:00et qui va avoir
39:01beaucoup de valeur
39:02dans les phases à venir
39:03Alexandre Baradez
39:04même question
39:05qu'est-ce que vous regardez
39:06dans le marché
39:07à l'heure actuelle
39:08où est-ce qu'on peut chercher
39:09de la performance
39:10est-ce que du coup
39:10on reste en Europe
39:12on ne bouge pas notre plaisir
39:12on est plutôt heureux de profiter
39:13la Chine
39:14il y a quelques temps
39:15avant Jacques Monsolence
39:16on pensait que la Chine
39:17pouvait être à un moment donné
39:18avec des valeurs
39:18sur la tech chinoise
39:19avant même qu'il y ait
39:20des questions commerciales
39:21qui entrent en jeu
39:22mais quand il y a pas mal
39:24de mesures de soutien
39:24comme ça l'année dernière
39:25qui sont accumulées
39:25tout le long de l'année
39:26puis à un moment donné
39:26ça commence à faire
39:27un petit effet
39:27hop comme ça
39:29assez rapide
39:2920-30%
39:30sur les gros indices chinois
39:31je trouve que
39:32le risque que l'économie chinoise
39:34souffre complètement
39:35on a l'impression
39:37même si c'est quelque chose
39:38qui mettra du temps
39:39à se faire
39:39ils ont quand même compris
39:40qu'ils aient besoin
39:40à renforcer un peu
39:41leur demande intérieure
39:42parce qu'effectivement
39:43les tensions avec les Etats-Unis
39:44ça allait être quelque chose
39:45de structurel
39:46il y aura des phases
39:46de détente et de tension
39:47mais ça allait rester
39:48donc je trouve qu'il y a toujours
39:50des valorisations attractives
39:51sur la partie chinoise
39:52d'accord
39:53ça sera plus le moteur
39:55de performance
39:55de la croissance mondiale
39:56mais il y a des opportunités
39:58sur les marchés boursiers
39:59oui
39:59sur la tech chinoise
40:00sur les indices plus larges
40:01type Hang Seng Index
40:02par exemple
40:02la valeur chinoise
40:03côté Hong Kong
40:04je pense qu'un retour
40:06sur les niveaux de 2021
40:07c'est quelque chose
40:08de trois ans d'horizon
40:09probablement
40:10mais c'est du potentiel
40:11au moins de 30-40% d'euros
40:13et le risque politique
40:15en Chine
40:15il faut quand même
40:15le garder en tête
40:16alors c'est vrai que là
40:17ça fait un petit moment
40:18qu'il ne s'est pas rappelé à nous
40:18mais c'est quand même
40:19quelque chose à garder en tête
40:20si on regarde les marchés chinois
40:21est-ce qu'ils n'ont pas appris
40:22les erreurs qui ont été faites
40:23avant même
40:24le stress du marché immobilier
40:26il y avait eu un coup
40:27de tour de vis réglementaire
40:29qui était extrêmement fort
40:29dans plein de domaines
40:31des PDG qui avaient disparu
40:32pendant quelques temps
40:33etc
40:33ça c'était l'effroi
40:34pour un investisseur occidental
40:35pourquoi laisser nos fonds
40:37sur un pays autocratique
40:38comme ça
40:39et les autorités ont montré
40:41qu'elles ont fait attention à ça
40:43à un moment donné
40:44quand on nomme
40:44les flux d'investissement étrangers
40:45passaient dans le rouge
40:46en hier tout hier
40:47on a vu des réunions se faire
40:49on a rappelé des PDG
40:50américains
40:50venir en Chine
40:51donc ils ont quand même senti
40:53que le nerf de la guerre
40:54c'est toujours pareil
40:54c'est l'investissement
40:55capital sur les marchés
40:56ou autre
40:56et donc voilà
40:57je pense que ça a servi
40:58un peu de
40:59ils ont fait quelque chose
41:00ils ont vu que les effets
41:01n'étaient pas terribles
41:01je ne vais pas redessiner ça
41:04à court terme
41:04donc la Chine
41:05pas l'Inde
41:06juste à côté
41:06dont on a beaucoup parlé
41:07pas le Japon
41:08plus la Chine
41:08plus la Chine
41:08plus la Chine
41:09pendant des mois
41:10que voilà
41:11s'il a amené
41:11les accords se sont trouvés
41:12le yuan est quand même
41:14plutôt resté stable
41:15ces derniers temps
41:15il y a peu de gros mouvements
41:16donc toutes les conditions
41:18ne sont pas mauvaises
41:18pour y aller
41:18Léa du Nanchet
41:20même question
41:21qu'est-ce qu'on regarde
41:21sur les marchés
41:22sur les marchés actions
41:22l'IFCR d'ailleurs
41:24se porte plutôt bien
41:24depuis le début de l'année
41:25plusieurs choses
41:26effectivement
41:26comme je suis d'accord
41:27avec tout ce qui a été dit
41:28je vais aller sur d'autres thématiques
41:29effectivement Action Europe
41:31déjà sur la partie Action
41:32Action Europe
41:32il y a quand même deux choses
41:33qui ne sont peut-être
41:34pas suffisamment
41:35pricées aujourd'hui
41:36qui peuvent encore
41:37offrir des opportunités
41:39la fin du conflit
41:40russo-ukrainien
41:41celui-là aussi
41:41c'est pareil
41:42il dure
41:42cette négociation dure
41:43mais ça va finir
41:44par aboutir
41:45et il y a énormément
41:46d'idées d'investissement
41:47pour jouer
41:48justement
41:48la sortie de ce conflit
41:50reconstruction du pays
41:51infrastructure etc
41:52qui ont très très bien marché
41:54en fin d'année dernière
41:55et tout début d'année
41:56et puis qui se sont essoufflés
41:57parce que justement
41:58on a vu un petit peu
41:59la thématique disparaître
42:00donc c'est probablement
42:01l'occasion d'y revenir
42:02et en plus
42:03quelque part
42:03c'est les deux faces
42:05d'une même pièce
42:06pour la plupart
42:06c'est des sociétés
42:07dites à longue duration
42:08et je pense que
42:10le deuxième thème
42:10qu'on ne joue pas trop
42:11non plus
42:11pour l'instant en Europe
42:12c'est cette fameuse
42:13baisse des taux
42:14qui va devenir
42:14vraiment réelle
42:15et qui va redonner
42:17des couleurs
42:17à tous ces secteurs
42:18dits à longue duration
42:19donc pour deux raisons
42:20soit parce que
42:20dans leurs activités
42:21ils ont de la dette
42:22je pense notamment
42:23aux utilities
42:25donc les entreprises
42:26qui produisent de l'énergie
42:27qui ont très bien fonctionné
42:28depuis le début de l'année
42:29mais ça peut continuer
42:30avec cet effet là
42:31grâce à l'effet taux
42:31exactement
42:32et puis pour la plupart
42:33elles sont très européennes
42:35centriques européennes
42:36donc finalement
42:36vous êtes un petit peu
42:38tranquille en termes
42:38d'exposition
42:39vis-à-vis des annonces
42:40outre-atlantiques
42:42il y a également
42:42l'immobilier
42:43les foncières européennes
42:45c'est un thème
42:46qui a été très très délaissé
42:48pendant un moment
42:49qui en termes
42:49de valorisation
42:50est attractif
42:51et qui va bénéficier
42:52de cette baisse des taux
42:52voilà
42:53nous c'est ça
42:53qu'on regarde en ce moment
42:54et ça coche à la fois
42:55la case de
42:56potentiellement des entreprises
42:58qui vont être impliquées
42:59dans la reconstruction
43:00de l'Europe de l'Est
43:01des entreprises
43:02qui sont effectivement
43:03plutôt des modèles
43:04endettés
43:05et qui du coup
43:06vont bénéficier
43:07de la baisse des taux
43:07et en plus des entreprises
43:08qui sont plutôt européennes
43:10dans leurs activités
43:10assez immunes finalement
43:12de tout ce bruit
43:13outre-Atlantique
43:14donc ça nous plaît bien
43:15pour ce qui est de l'ISR
43:16vous avez raison
43:17mais l'ISR est tellement
43:18protéiforme
43:19qu'il n'y a pas tout dedans
43:19la thématique qui revient
43:21très fort depuis le début
43:22de l'année
43:22pour l'instant
43:23c'est la seule d'ailleurs
43:23c'est celle du climat
43:25et ça c'est une très bonne nouvelle
43:26parce qu'il faut voir
43:26l'écartement qu'on a vécu
43:28fin 2024
43:28au moment de l'élection
43:29de Donald Trump
43:31qui a été violent
43:32moi j'ai jamais vu
43:33dans ma carrière
43:34un tel écart
43:34en revanche
43:36c'était le moment d'y aller
43:37parce qu'effectivement
43:37les valeurs dans ces thématiques là
43:39se sont très bien reprises
43:41à part un secteur
43:42et sur lequel
43:43il faudra toujours être vigilant
43:44je pense
43:44les énergies renouvelables
43:46les énergies renouvelables
43:47sont structurellement
43:48moins rentables
43:49pour plein de raisons
43:50que je ne vais pas détailler
43:51maintenant
43:51et qui font que
43:53le thème du climat
43:54c'est super diversifié
43:55et je voulais reprendre
43:56ce que vous aviez dit tout à l'heure
43:57avec lequel je suis assez d'accord
43:58on pense défense en ce moment
44:00attention
44:01il y a beaucoup de choses
44:01qui ont été crissées
44:02il ne faut pas être monothématique
44:04il ne faut pas être monosecteur
44:05dans ces allocations
44:06il ne faut pas
44:06derrière défense
44:08il y a souveraineté
44:09en fait
44:09dans les messages européens
44:10et du coup là
44:10c'est beaucoup plus large
44:11il y a plein de choses à faire
44:12merci beaucoup
44:14à tous les trois
44:15merci Léa Dunant-Châtelet
44:16je rappelle que vous êtes
44:17gérante et directrice
44:18de l'investissement responsable
44:19chez DNCA
44:20merci Benoît Avesco
44:21président de Dolubac
44:21Asset Management
44:24journaliste chez IG
44:25merci à vous également
44:27de nous avoir suivis
44:28on se retrouve tout de suite
44:29dans Marché à Thème
44:30et nous enchaînons à présent
44:41avec Marché à Thème
44:43Marché à Thème
44:44le dernier quart d'heure
44:45thématique de Smart Bourse
44:46je vous propose
44:47de retrouver tout de suite
44:48l'interview de Philippe Bolopion
44:50Managing Director
44:51responsable de la stratégie
44:53Liberty chez Tobam
44:54il répondait aux questions
44:55de Grégoire Favet
44:56il y a quelques jours
44:57sur la thématique
44:58peut-on investir
44:59dans la démocratie
45:00et si oui comment
45:00absolument
45:04d'abord je pense
45:05qu'il y a finalement
45:06peu de gens
45:06qui réalisent
45:07que la démocratie
45:08est en recul dans le monde
45:09et avec la démocratie
45:11c'est aussi les droits
45:11de l'homme
45:12qui sont en recul
45:13c'est une tendance
45:14qui est quand même
45:14assez lourde
45:1520 ans de déclin
45:16année après année
45:17c'est quelque chose
45:18de sévère
45:19les organismes
45:20qui suivent
45:21la démocratie
45:22dans le monde
45:22que ce soit
45:23The Economist Intelligence Unit
45:25ou Freedom House
45:26ou le Videm Institute
45:27en Suède
45:28par exemple
45:29tous les ans
45:30ils essayent de trouver
45:31des nouveaux titres
45:31pour leur apport
45:32la démocratie en danger
45:33la démocratie en recul
45:35la démocratie sur la défensive
45:36mais finalement
45:37le monde devient
45:38de moins en moins démocratique
45:39de moins en moins libre
45:41et c'est évidemment
45:43un sujet de préoccupation
45:44pour les citoyens
45:45mais c'est également
45:46un sujet de préoccupation
45:48pour les investisseurs
45:49parce qu'il y a
45:50énormément de raisons
45:51de penser
45:52que l'autocratie
45:53c'est pas bon
45:54pour le business
45:55c'est pas bon
45:55pour l'économie
45:56et c'est pas bon
45:56pour les investisseurs
45:57Bah oui
45:57mais même plus
45:58que quelques raisons
45:59Philippe
46:00tout ça est très documenté
46:01il y a des travaux
46:03de recherche
46:03des travaux académiques
46:05et encore récemment
46:06on en discutait
46:07en préparant l'interview
46:08Philippe
46:09mais Daron Nassémoglou
46:10le grand économiste
46:11du MIT
46:12prix Nobel
46:12travaille sur ces sujets
46:15on n'est pas dans le sentiment
46:17ou la perception
46:18de quelque chose
46:19non tout à fait
46:20ce que je dirais
46:21c'est que d'un point de vue
46:22universitaire académique
46:23le phénomène
46:24est quasiment
46:25je dirais incontestable
46:27au niveau macroéconomique
46:28donc Daron Nassémoglou
46:30et ses co-auteurs
46:31peuvent montrer
46:31qu'au cours des dernières décennies
46:33systématiquement
46:35quand un pays
46:35passe de l'autocratie
46:37à la démocratie
46:38les choses s'améliorent
46:39et bien le PNB
46:40par habitant
46:41augmente systématiquement
46:42et quand un pays
46:44connaît la trajectoire inverse
46:46de démocratie
46:47à autocratie
46:48la situation
46:49se détériore
46:50et bien le PNB
46:51par habitant
46:51se détériore également
46:53donc c'est je dirais
46:54bien établi
46:55au niveau macroéconomique
46:57la nouveauté
46:58du travail de Tobam
46:59de la recherche de Tobam
47:00c'est la capacité
47:01de montrer que
47:02ce qui est vrai
47:03au niveau macroéconomique
47:04est aussi vrai
47:05au niveau microéconomique
47:07au niveau des entreprises
47:08et que donc
47:09l'autocratie
47:10c'est pas bon pour l'économie
47:12mais c'est aussi pas bon
47:13pour les entreprises
47:14qui y sont soumises
47:15Yves Chauvetier
47:16a cette image magnifique
47:17de la courbe en J inversée
47:18c'est-à-dire que
47:19l'autocratie au tout début
47:20bah oui
47:21ça peut apporter un peu
47:22quelque chose de
47:23soi-disant bénéfique
47:24qui peut se mesurer
47:25en tout cas
47:25en matière de résultats économiques
47:27mais très vite
47:28et à long terme
47:29ce sont beaucoup de dommages
47:31et de douleurs
47:31qui sont infligées
47:33et je reste dans la sphère
47:34purement économique
47:35purement économique
47:35effectivement
47:36Yves aime bien dire
47:37que la décennie
47:38la plus profitable
47:39au 20ème siècle
47:40l'endroit le plus profitable
47:43c'était l'Allemagne
47:44en Asie
47:44entre 1933
47:46et 1943
47:47un exemple plus récent
47:49c'est la Russie
47:49de Poutine
47:51qui si pour un investisseur
47:53habile
47:54était profitable
47:55jusqu'à la guerre en Ukraine
47:56où les investisseurs
47:57perdent tout
47:58et pas seulement
47:59les investisseurs
48:00dans des boîtes russes
48:01mais aussi
48:01les investisseurs
48:02dans des boîtes occidentales
48:04françaises
48:05américaines
48:07canadiennes
48:08qui elles-mêmes
48:08étaient très investies
48:09en Russie
48:10et ont énormément perdu
48:11au moment de l'invasion
48:12de l'Ukraine
48:12Si on rentre dans le détail
48:14de la stratégie
48:15comment vous avez défini
48:16l'univers d'investissement
48:17enfin quels sont les critères
48:19d'ailleurs
48:19qui ont pu être exclusifs
48:21j'imagine
48:22pour certaines entreprises
48:23qu'est-ce que vous regardez
48:24jusqu'à quel
48:25degré
48:27d'ouverture
48:28à la démocratie
48:29je parle de l'environnement
48:30dans lequel opèrent
48:31ces entreprises
48:31jusqu'à quel degré
48:33d'ouverture
48:33à la démocratie
48:34est-ce que vous êtes prêts
48:35à aller
48:36et qu'est-ce que vous regardez
48:37concrètement
48:38du point de vue micro
48:39est-ce que c'est
48:40le nombre d'implantations
48:41d'une entreprise
48:42dans un pays
48:43qui est
48:45bordeur
48:45en termes
48:46de démocratie
48:48est-ce que c'est la part
48:49du chiffre d'affaires
48:50est-ce que c'est la part
48:50des investissements
48:51qu'est-ce qui forme
48:53justement l'univers
48:53d'investissement
48:54de la stratégie Liberty
48:55je dirais
48:56je dirais c'est un peu
48:56le mariage
48:56de la science politique
48:57et de la finance
48:58quantitative
48:59et c'est un peu
49:01la beauté pour moi
49:01de cette stratégie
49:03mais d'abord
49:04il faut qu'on définisse
49:05notre univers
49:06d'investissement
49:07donc quand on dit
49:08autocratie
49:09démocratie
49:10et bien la démocratie
49:11ça se mesure
49:11de manière je dirais
49:12presque scientifique
49:13objectif
49:14par des experts
49:15qui publient des rapports
49:16tous les ans
49:17en regardant des tas
49:18et des tas de critères
49:19la démocratie
49:19c'est bien plus
49:20que des élections
49:21Vladimir Poutine
49:22a été réélu
49:23avec 80% de voix
49:24il y a des élections
49:25dans les pays autocratiques
49:26tout le temps
49:26donc il faut mesurer
49:27des tas de facteurs
49:28et je dirais
49:29notre approche
49:30c'est d'exclure
49:31vraiment les autocraties
49:33qui sont presque
49:35indécrotables
49:36d'une certaine manière
49:37on les nique quoi
49:37exactement
49:38donc on n'exclut pas
49:41des démocraties
49:43imparfaites
49:44mais on va vraiment
49:45exclure les pays
49:46dont on ne peut pas
49:47prétendre que ce ne sont
49:47pas des autocraties
49:48pourquoi ?
49:49parce que c'est là
49:50que le danger est
49:51c'est quand on est soumis
49:52aux décisions
49:53d'un gouvernement
49:53qui n'a de compte
49:54à rendre à personne
49:55ni à son opinion publique
49:57son électorat
49:57sa presse
49:58sa société civile
49:59qui peut prendre
50:00des décisions
50:01qui bénéficient uniquement
50:02l'entourage du dirigeant
50:05ou ses vues géopolitiques
50:07et ça évidemment
50:07ça a un coût
50:08pour les investisseurs
50:09donc étape 1
50:10on va éliminer du portfolio
50:11toutes les entreprises
50:13qui sont listées
50:14dans des pays autocratiques
50:15et c'est pas un jugement
50:17sur la valeur
50:17de l'entreprise
50:18c'est un jugement
50:19sur le fait que
50:20si on est Alibaba
50:21on a peut-être
50:21un super business
50:22mais le patron d'Alibaba
50:24peut dire quelque chose
50:24de vaguement critique
50:26des autorités chinoises
50:27et disparaître
50:28pendant plusieurs mois
50:28de la circulation
50:29et ça
50:30ça va impacter
50:31le cours de l'entreprise
50:32donc première étape
50:33on élimine
50:34du portefeuille
50:35les entreprises
50:36qui sont listées
50:37dans des pays autocratiques
50:38deuxième étape
50:40et peut-être
50:40la plus importante
50:41et la plus originale
50:42c'est qu'on va regarder
50:43chaque action
50:46chaque entreprise
50:46qui reste dans le portefeuille
50:48et on va mesurer
50:49de manière quantitative
50:51son exposition
50:52au marché chinois
50:53au marché russe
50:54au marché turc
50:55son exposition
50:56à tous les pays autocratiques
50:58en regardant tout simplement
50:59la corrélation
51:00entre le cours
51:01de cette action
51:01et le cours
51:02de ces marchés-là
51:03et de cette manière-là
51:04on va pouvoir identifier
51:05de façon très précise
51:07quelles sont les entreprises
51:08qui sont les plus exposées
51:10aux pays autocratiques
51:12donc si on prend une boîte
51:13comme Volkswagen
51:14une boîte allemande
51:16bien sûr
51:16et bien on se rend compte
51:18que Volkswagen
51:18est très très dépendant
51:20de la Chine
51:20beaucoup de son business
51:21est en Chine
51:22jusqu'à récemment
51:23Volkswagen avait une usine
51:25d'ailleurs dans la région
51:26du Xinjiang
51:26la région des Ouïghours
51:28où il y a des crimes de masse
51:30commis par les autorités chinoises
51:32et donc si Volkswagen
51:34est très exposée
51:34à la Chine
51:35et bien nous
51:35on pense que sur le long terme
51:37ça va coûter
51:38en termes de performance
51:38et donc on va essayer
51:40de diminuer notre exposition
51:41à ces entreprises
51:42qui sont elles-mêmes
51:43très exposées
51:44aux pays autocratiques
51:45ça donne un fonds
51:48alors s'il y a une approche
51:49quantitative
51:49c'est un fonds
51:50qui a beaucoup de positions
51:51beaucoup de lignes
51:52aujourd'hui Philippe ?
51:53Oui c'est un fonds
51:54qui a moins de lignes
51:56que les indices de référence
51:58mais qui reste très diversifié
51:59en fait
51:59on peut construire un portefeuille
52:01qui est exposé
52:02de manière minimale
52:03à l'autocratie
52:04tout en restant finalement
52:06assez proche du marché
52:07sans prendre de gros biais
52:09en termes de secteur
52:11par exemple
52:12ou des biais
52:13par rapport aux facteurs
52:14de risque
52:15qui sont connus
52:16des chercheurs
52:16nous on pense
52:17que la nouveauté
52:18pour Tobam
52:19c'est vraiment
52:19d'avoir découvert
52:21un facteur de risque
52:22qu'on appelle
52:22le facteur de risque
52:23autoritaire
52:24qui se cache dans les portefeuilles
52:26qui n'est pas observé
52:27qui n'est pas étudié
52:28qui pourtant a un impact profond
52:30sur la performance
52:30des entreprises
52:31et c'était vrai
52:32dans les 20 dernières années
52:34on le voit
52:34à travers notre recherche quantitative
52:36c'était vrai
52:36dans les 20 dernières années
52:37qui étaient des années
52:39plutôt pacifiques
52:40de globalisation heureuse
52:43de la paix
52:43mais beaucoup d'experts géopolitiques
52:46pensent qu'on est rentré
52:46dans une nouvelle ère géopolitique
52:48avec l'invasion
52:49de l'Ukraine par la Russie
52:50et c'est une ère
52:51qui va être marquée
52:52par une opposition frontale
52:54entre les Etats-Unis
52:54et la Chine
52:55dans une moindre mesure
52:57la Russie
52:57et cette opposition
52:58va créer des conflits
52:59des guerres
53:00qui vont vraiment
53:01faire des ravages
53:03dans les marchés financiers
53:04et nous
53:04notre intuition
53:06c'est que peu de gens
53:07sont préparés à ça
53:08et notre approche
53:09Liberty
53:10c'est une façon
53:10presque systématique
53:11de gérer ce risque
53:13il y a une forme
53:14de déni encore
53:15dans la communauté
53:16de l'investissement mondial
53:17même si c'est des sujets
53:18dont on parle tous les jours
53:19j'en suis le témoin ici
53:22mais dans la construction
53:23de portefeuille
53:24il y a quelque chose
53:24qui n'est pas encore
53:25complètement intégré
53:26c'est une stratégie
53:27qui existe depuis deux ans
53:28qui a été backtestée
53:29également
53:30Philippe
53:31qu'est-ce qu'on peut dire
53:31du comportement de la stratégie
53:32dans ces moments
53:34de volatilité géopolitique
53:35par exemple
53:36tout à fait
53:36je dirais
53:37depuis que la stratégie
53:38est live
53:39depuis deux ans
53:39les résultats sont excellents
53:41même meilleurs
53:41que les résultats
53:43qui ont été backtestés
53:44et ça veut dire quoi
53:45ça veut dire que
53:46sans doute
53:47nous avons raison
53:48que sans doute
53:48être soumis
53:49à des pays autocratiques
53:50sur le long terme
53:51et bien ça coûte
53:52et c'est intuitivement
53:54assez facile à comprendre
53:55mais c'est autre chose
53:57de le mettre en oeuvre
53:58dans une approche
53:59de portefeuille
54:01l'investisseur a besoin
54:01d'un peu plus
54:02qu'une intuition
54:02parfois
54:03c'est ça Philippe
54:04exactement
54:04mais je pense
54:05qu'on parle beaucoup
54:06à Tobam
54:07à de grands investisseurs
54:08des grands fonds de pension
54:09nord-américains
54:10par exemple
54:10moi je suis basé
54:11à New York
54:12et dans ces grands fonds de pension
54:14la préoccupation principale
54:16en ce moment
54:16c'est le risque géopolitique
54:18beaucoup de ces fonds de pension
54:20embauchent des équipes
54:22d'experts géopolitiques
54:23d'experts du risque
54:24il y a un livre
54:25que j'aime beaucoup
54:26du responsable du risque géopolitique
54:28de la caisse des dépôts
54:29du Québec
54:30la CDPQ
54:31à Montréal
54:32il s'appelle Guillaume Calonico
54:33et son livre
54:34ça s'appelle
54:34le réveil géopolitique
54:36de la finance
54:36et sa thèse
54:37c'est qu'on entre
54:38dans un monde de guerre
54:39et que le monde de la finance
54:40n'est pas prêt pour ça
54:41comment s'en servent
54:42justement les clients
54:44ceux qui achètent
54:45la stratégie
54:46est-ce que pour eux
54:47c'est un moyen de couverture
54:48dans un portefeuille global
54:49forcément exposé encore
54:51aujourd'hui j'imagine
54:52à ces risques autocratiques
54:53ou est-ce que vous le vendez
54:55comme un levier
54:56j'allais dire
54:56presque de performance absolue
54:59Philippe ?
55:00j'irais qu'il y a un peu
55:00il y a plusieurs cas de figure
55:02il y a effectivement
55:02des gens qui pensent
55:03que nous avons
55:04mis le doigt
55:05sur un facteur de risque
55:06que personne ne voit
55:07et que
55:07plus tôt
55:08on en bénéficie
55:10et bien plus on peut faire
55:11de profit
55:11en exploitant
55:13ce facteur de risque
55:14il y a effectivement
55:15des gens pour qui
55:16c'est une allocation
55:18satellite
55:19d'une certaine manière
55:20qui va performer
55:21beaucoup mieux
55:22si
55:22mettons dans
55:23de la science-fiction
55:25géopolitique
55:26si demain
55:26la Chine envahit
55:27ses Taïwan
55:28par exemple
55:29et bien il est très probable
55:30que les marchés
55:30prendraient un coup
55:31très sévère
55:32notre stratégie
55:33sans doute
55:33se comporterait
55:34beaucoup mieux
55:34donc c'est une façon
55:35de se protéger
55:36contre ce type de risque
55:37et puis il y a aussi
55:38des investisseurs
55:40qui tout simplement
55:41pour des raisons
55:42je dirais plus éthiques
55:43ne veulent pas
55:44être investis
55:45dans des pays
55:46autocratiques
55:46ça ne leur plaît pas
55:47de savoir que leur argent
55:48va dans des boîtes chinoises
55:50des boîtes russes
55:50qui sont exploitées
55:51par les autorités
55:52de ces pays
55:53pour ensuite
55:54saper la démocratie
55:55non seulement
55:56en Chine et en Russie
55:57mais aussi essayer
55:58d'influencer des élections
55:59au Canada
56:00en Europe
56:00aux Etats-Unis
56:01et c'est un peu
56:02le drame
56:03de ces 20 dernières années
56:04c'est que
56:05nous avons investi
56:06massivement
56:06dans des entreprises
56:07russes
56:08et chinoises
56:09en espérant faire des profits
56:10la plupart des gens
56:11n'ont pas fait de profit
56:12mais par contre
56:13les régimes russes
56:14et chinois
56:14ont profité
56:15de cette main
56:15ils se sont accaparés
56:17ces profits
56:17ils s'en servent
56:18pour essayer
56:19de saper la démocratie
56:20globalement
56:20pour vraiment
56:21influencer
56:22le cours de la démocratie
56:24jusque dans des pays
56:25comme la France
56:25les Etats-Unis
56:26le Canada
56:27l'Australie
56:27et on en voit des preuves
56:28quasiment tous les jours
56:29un mot rapide pour finir
56:30Philippe
56:31parce que l'actualité
56:31de la stratégie
56:32c'est qu'elle est désormais
56:33déclinée sous forme d'ETF
56:34pourquoi ?
56:36parce que c'est
56:37l'accès à une clientèle
56:39différente
56:40c'est le sens de l'histoire
56:41c'est un ETF américain
56:44listé sur la bourse
56:46de New York
56:47lancé avec un partenaire
56:48une firme Texan
56:50qui s'appelle Westwood
56:51et l'intuition de Westwood
56:52c'est qu'il y avait vraiment
56:53un marché retail
56:55un marché au-delà
56:57des grands fonds de pension
56:59des grands investisseurs
57:00auxquels on parle
57:00qui est sensible
57:02à ces thématiques
57:02des gens qui ne veulent
57:03tout simplement pas
57:04que leur retraite
57:04ou leurs économies
57:05soient investies en Chine
57:06en Russie
57:07en Turquie
57:08en Arabie Saoudite
57:08voilà c'était donc
57:12l'interview de Philippe Bollopion
57:14managing director
57:15responsable de la stratégie
57:16Liberty
57:16chez Tobam
57:17merci à toutes et à tous
57:19d'avoir suivi
57:20Smart Bourse
57:21et je vous donne
57:22rendez-vous demain
57:23pour un nouveau numéro
57:25de Smart Bourse
57:26sur Bismarck for Change
57:27à demain

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