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  • 18/05/2025
BAC du 20ème la police sur tous les fronts

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Paris, 20e arrondissement, le quartier Pia, une cité en proie au trafic de drogue.
00:09Ici, on compte pas moins de 3 points de deal, au pied des immeubles,
00:13sur l'esplanade et aux abords du parc de Belleville.
00:18À l'entrée du parc, sur des scooters ou en pleine rue,
00:21de nombreux dealers attendent les clients et enchaînent les transactions.
00:26Nous arrivons à peine dans la cité qu'un vendeur nous aborde.
00:31Le jeune homme nous invite à le suivre dans un hall d'immeubles.
00:36C'est ici, à l'abri des regards, qu'il traite avec ses clients.
00:44Soudain, un jeune garçon nous prévient.
00:50Apparemment, ici, même les plus petits connaissent la spécialité du quartier.
00:56Quelques secondes plus tard, le dealer réapparaît.
00:59Il cache les sachets d'herbe dans son caleçon.
01:02Franchement, j'ai pas là-dessus.
01:04Nous prétextons manquer d'argent et repartons sans conclure la transaction.
01:11Stopper les trafics du quartier Pia est devenu la priorité
01:14pour la police du 20e arrondissement.
01:16Tony, 38 ans, est le chef de la BAC, la brigade anticriminalité.
01:21Un dealer ? Où ça ?
01:23Tous les jours, il patrouille en civil à la recherche du flagrant délit.
01:29Mais depuis quelques semaines, il n'a qu'un seul objectif.
01:34Interpeller l'un des plus gros vendeurs d'herbe du quartier.
01:39Aujourd'hui, les policiers de la BAC ont une chance de l'arrêter.
01:42Posté à l'entrée de la cité, Tony et son équipe
01:46attendent de connaître la position exacte du dealer.
01:50La description, c'est quoi ?
01:52Sur un banc, en train de grouper sur les espadades.
01:55Il est à droite, dessus, il y a le chapeau blanc.
01:57Suite à capuche noire, il est ouvert.
01:59On tape celui qui est à côté du chapeau blanc.
02:04On l'interpelle et le chapeau blanc, il faut le contrôler
02:06pour voir s'il n'a pas du matos sur lui.
02:08Une interpellation délicate.
02:09Les policiers savent qu'ici, ça se passe rarement en douceur.
02:13Le problème, c'est que dès qu'on va mettre pied à terre,
02:14ça va partir dans tous les sens.
02:16Ils sont nombreux, donc ça va partir.
02:18Dès qu'on met pied à terre, ils savent que quand on descend,
02:20c'est pour interpeller.
02:24Je vais être obligé d'y aller, il y a du monde à l'angle.
02:25Il y a du monde à l'angle.
02:26Je suis obligé de m'engager, ils m'ont vu.
02:28Le dealer est là, face aux policiers.
02:31Il porte une sacoche qui pourrait contenir de la drogue.
02:34Il est debout face au banc.
02:36Il peut partir en courant.
02:37Tony a vu juste, à peine descendu de voiture,
02:40une poursuite s'engage.
02:41Le parc, le parc, le parc, annonce.
02:45La BAC a l'habitude de ses courses effrénées pour attraper les fuyards.
02:50Le dealer à la sacoche s'enfuit en direction du parc.
02:53Reste là!
02:55Simultanément, Tony s'occupe de l'un des complices restés en haut du parc.
03:01C'est ce jeune homme au chapeau blanc et en tongs.
03:04Tony tente de l'approcher, mais le suspect s'enfuit.
03:07Une deuxième course démarre dans les ruelles de la cité.
03:10Tu ne la vois pas comme ça, ce n'est pas la peine.
03:12T'es en tongs, regarde.
03:15Le dealer à la sacoche, lui, est prêt à tout pour échapper aux policiers.
03:19Il parcourt près d'un kilomètre en quelques minutes.
03:26Il veut surtout se réfugier dans un immeuble en contrebas.
03:31Mais au pied de la cité, il a droit à un comité d'accueil plutôt musclé.
03:36Une vingtaine de policiers ont été appelés en renfort pour quadriller le secteur.
03:41Le jeune dealer est pris au piège et aussitôt interpellé.
03:44Mais dans la cavale, il a pris soin de se débarrasser de sa sacoche.
03:50Elle est où, la sacoche?
03:53Il n'y avait pas une sacoche?
04:00Le policier de la BAC fouille un foyer associatif où le dealer aurait pu cacher des preuves.
04:08La sacoche devait sans doute contenir de l'herbe ou de l'argent provenant du trafic.
04:14Mais elle reste introuvable.
04:21Quelques centaines de mètres plus loin, Tony a perdu la trace du complice en tongs.
04:26Mais une chose l'intrigue davantage.
04:29Il a pris la fuite même pieds nus, il a largué ses tongs et j'ai quoi, j'ai 40 mètres derrière lui.
04:34Et là, à cet endroit, je sais qu'il fouille au niveau de sa poche, au niveau de son bas ventre.
04:37Et il a dû certainement, le temps qu'il descende dans l'escalier, se débarrasser de quelque chose.
04:42Tony est persuadé que le suspect s'est débarrassé de la drogue.
04:47Jetez quelque chose là dedans.
04:50Et s'il l'a acheté, il peut jeter sous une voiture.
04:56Le policier a du flair, il retrouve deux pochettes d'herbe jetées par le fuyard.
05:01Valeur à la revente, 40 euros.
05:04Je savais bien que c'était débarrasser quelque chose.
05:06Tony a récupéré les preuves.
05:08Un peu plus loin, le suspect a été interpellé par une autre équipe de la BAC.
05:15Au pied de la bagnole, en descendant les escaliers.
05:21Même s'il nie, le jeune dealer est emmené au commissariat pour être entendu.
05:25N'empêche que tu galopes vite sans les tongs.
05:31Tu te fous de moi ou quoi?
05:32C'est pieds nus que le jeune homme rentre au commissariat.
05:39Pour simple usage et détention de drogue, il risque un an de prison ferme.
05:44A l'étage, les officiers de police judiciaire ressortent le dossier du suspect numéro un.
05:49C'est lui qui était surveillé depuis plusieurs jours par la BAC.
05:53Qu'est ce que tu as déjà fait de la prison?
05:55L'année dernière, le jeune dealer a déjà été condamné pour trafic de cocaïne.
06:00A tout à l'heure pour un appel à l'amortisseur.
06:04Cette fois, comme il a pris soin de se débarrasser de la drogue,
06:06il ne risque pas grand chose.
06:09Je pense que tout à l'heure, il sortira avec un appel à l'amortisseur.
06:14Ces jeunes dealers savent comment s'y prendre pour faire tomber la procédure
06:17et retourner aussitôt au trafic dans la cité.
06:25Situé à l'est de Paris, le 20ème,
06:28un arrondissement populaire où se croisent les quartiers de Belleville et de Ménilmontant.
06:34D'un côté, le 20ème Bohème, avec ses ruelles typiques et le célèbre cimetière du Père Lachaise.
06:42De l'autre, le 20ème HLM, avec ses façades graffées et les hauteurs de Belleville,
06:46le plus haut point de vue de Paris.
06:51L'arrondissement compte près de 200 000 habitants.
06:53Ici, se côtoient une population modeste, parfois très pauvre,
06:59et une jeunesse branchée, fraîchement débarquée.
07:04Mais le 20ème, c'est aussi le troisième arrondissement de Paris
07:07où le taux de délinquance est le plus fort.
07:096 kilomètres carrés où on dénombre plus de 13 cités sensibles.
07:16Pendant plusieurs mois, nous avons suivi le travail de la police du 20ème.
07:20Tony, chef de la BAC, 14 ans de service.
07:24Sa spécialité, lutter contre le trafic de drogues et surveiller les quartiers difficiles.
07:29Le tueur ressort à 1m70, 16-17 ans.
07:34Didier, le patron de la brigade d'enquête et d'investigation.
07:38Il doit élucider une affaire de vol spectaculaire.
07:41Tu es placé en garde à vue pour revoir les fractions.
07:43Interpellation musclée.
07:45Tu tiens le en prison ou pas, c'est pas mon problème.
07:47Trafic.
07:48Parole de voyous.
07:54Si je suis millionnaire, j'arrêterais.
07:57Immersion avec la police au coeur du 20ème, un des points les plus chauds de la capitale.
08:07Cité Bisson, le coin le plus sensible de l'arrondissement.
08:12Ici, la spécialité, c'est le crack, un dérivé de la cocaïne qui fait des ravages.
08:17Jour et nuit, les jeunes du quartier organisent le trafic.
08:22Comme dans les cités de la drogue en banlieue parisienne,
08:25des guetteurs sont disposés à chaque coin de rue pour prévenir les dealers de l'arrivée des policiers.
08:31À peine entré dans le quartier, la voiture civile de la BAC est repérée.
08:36Plus, plus, c'est annoncé.
08:38Plus, c'est le signal d'alarme codé des guetteurs.
08:40Ils annoncent la police.
08:42On ne sait pas trop.
08:43Plus, peut être le diminutif de stupe, c'est plus.
08:46Et à l'intérieur de la cité, Tony et son équipe sont prises à partie.
09:07Mais non, mais s'il n'y avait pas eu le bâtard, je n'aurais pas fait de mi-tour.
09:09Je n'aurais pas fait marche arrière.
09:10On est bien d'accord, c'est des insultes.
09:12Voilà, on trace et c'est bon.
09:14Soudain, des jeunes du quartier jettent des oeufs.
09:17Rentre dans la voiture, parce que après, ça va être, ça va être la merde.
09:22À très, très bientôt.
09:25L'oeuf, je sais très bien que ce n'est pas toi.
09:28Ne t'inquiète pas, mais ça va se payer.
09:34Tony et ses collègues repartent.
09:36Ils préfèrent ne pas répondre aux provocations.
09:38Ils comptent bien revenir, car il y a quelques jours,
09:41ils ont observé dans cette cité un curieux manège avec un jeune dealer.
09:46Sur ces photos, on le voit au pied d'un immeuble guetter une fenêtre.
09:51C'est alors qu'on lui jette un sachet contenant a priori du crack.
09:55Ici, pour se passer de la drogue, cela se fait par les fenêtres.
09:59A Bisson, ce genre de scène a lieu à ciel ouvert et aux yeux de tous.
10:06Quelques jours plus tard, ambiance briefing au quartier général de la BAC.
10:11Avec son équipe, Tony compte mettre un coup de frein au trafic de crack dans la cité.
10:16Leur objectif, interpeller en flagrant délit le jeune trafiquant que l'on voit sur les photos.
10:23Des fois, il est fait au premier étage, au deuxième, au rez-de-chaussée, il n'y en a pas en fait.
10:26S'il y a quelqu'un qui est dans l'eau, là, qui nous voit sortir, c'est baisé, ça va crier pul, pul, pul.
10:30Le plus délicat, c'est de rentrer.
10:31Le plus délicat, c'est maintenant qu'il faut rentrer.
10:33Pour ne pas se faire repérer, les policiers de la BAC vont utiliser un camion de surveillance banalisé.
10:39Dans leur jargon, un soum, c'est un sous-marin.
10:46Donc là, on va se mettre en planque à Bisson.
10:48C'est pour pouvoir être au plus près du dispositif, voir les guetteurs, les dealers et voir l'arrivée des acheteurs.
10:55Bon, on y va, c'est parti.
11:01Le sous-marin est garé incognito en plein coeur de la cité, juste en face du principal point de vente de crack.
11:09Au même moment, deux autres voitures de la BAC bouclent les abords de la cité.
11:14On s'est arrêté à proximité du quartier sans être trop proche non plus.
11:17Et on va attendre, en fait, de recevoir des informations de notre collègue qui est en surveillance sur le quartier.
11:24Et une fois qu'il verra une transaction, on ira au contact du supposé acheteur.
11:30D'abord les acheteurs, puis les dealers.
11:31Exactement. Toujours dans ce sens là.
11:35Il faut confirmer que le produit a bien été donné.
11:39Pour que les policiers de la BAC prouvent la transaction, ils doivent arrêter un acheteur avec du crack sur lui.
11:46Tony, embusqué dans la cité, commence la planque.
11:50Le point de grille, c'est la grille qui est grise là-bas.
11:52Il y a le panneau d'interdit de stationner qui est dessus.
11:55En fait, dans cette immobile là, tu as une famille de problèmes qui sont trois ou quatre frangins.
11:59Et c'est eux qui tiennent le business du crack, en fait.
12:03Soudain, Tony croit reconnaître l'un des frères dealers.
12:07C'est lui que l'on voit sur les photos avec du crack.
12:10Et oui, c'est lui. Blingo, il nous assassine notre dealer.
12:14Il est à peine 11 heures et déjà, un premier client arrive.
12:20C'est lui qui a le crack.
12:23Il se présente au dealer.
12:26A tous, Tony, à tous, il y a une prise de contact devant la scène avant.
12:29Un acheteur bien habillé.
12:31Il rentre avec le dealer dans le hall.
12:33Et là, voilà, la transacte se fait.
12:36Il est en train de servir.
12:38Il a le morceau dans les mains.
12:39Je n'ai pas bien vu, je me demande si c'était pas un caillou de craquin.
12:43Les policiers de la BAC doivent maintenant intercepter l'acheteur au plus vite.
12:47A tous, Tony, l'acheteur ressort et redescend la rue Pisson,
12:51en direction du boulevard de Belleville. C'est reçu?
12:53C'est bien reçu.
12:55Les policiers attendent que l'acheteur s'éloigne de la cité pour éviter
12:58qu'il donne l'alerte aux guetteurs et aux dealers restés sur place.
13:02C'est bon, on a l'individu, il redescend la rue de Belleville
13:06en direction du drôme.
13:14Discrètement, un policier de la BAC demande aux clients de le suivre.
13:20D'emblée, l'homme lui tend quelque chose.
13:22Tenez, c'est du crack.
13:31Surprise, le client est à peine âgé de 25 ans.
13:35Désormais, le crack ne touche pas seulement une population modeste,
13:38voire marginale. Ce jeune homme branché vient d'un quartier aisé de Paris.
13:43Ce que vous avez acheté, là, ça représente combien?
13:47Pardon?
13:49Ça représente une consommation de combien de jours?
13:53Une semaine.
13:58Chaque semaine, le toxicomane avait pour habitude d'acheter
14:00dans le quartier 50 euros de crack, soit un budget mensuel de 200 euros.
14:11Cela fait deux ans qu'il est accro.
14:13Lors de sa fouille, Cyril trouve une pipe à crack.
14:19Souvent, l'envie est trop pressante et le toxicomane
14:22consomme la drogue directement sur place à l'aide de cette pipe.
14:25Pour avoir acheté du crack, le jeune homme va être placé
14:2824 heures en garde à vue.
14:36Dans quelques temps, il sera convoqué devant le juge.
14:39Il risque jusqu'à un an de prison et 3000 euros d'amende.
14:43Au même moment, la deuxième équipe de la BAC s'apprête
14:46à coincer le vendeur de crack.
14:49A la radio, Tony tente de décrire de façon précise
14:52le dealer à ses collègues.
14:53Le dealer ressort à 1m70, 16, 17 ans, tout noir.
14:59Je préfère que vous dégagniez maintenant, parce qu'il y a
15:01une autre transaction avec un autre.
15:04Le dealer enchaîne les transactions avec d'autres acheteurs.
15:10Pour Tony, il faut intervenir tout de suite, mais son équipe est réduite.
15:15C'est un quartier où il n'y a que des voyous et forcément,
15:20à chaque fois qu'on intervient, on n'est pas très bien reçu.
15:24Merci.
15:27Quasiment à chaque fois, ça se passe mal.
15:29Il faut qu'on soit vraiment, qu'on regarde partout,
15:31qu'on met les yeux partout.
15:40Les policiers ont réussi à détourner la vigilance des guetteurs.
15:45Le jeune dealer et l'acheteur sont toujours sur place.
15:51Les policiers ne perdent pas de temps.
15:53Dans cette cité, il faut faire vite.
16:06Comme les policiers le craignaient, des jeunes viennent
16:08à la rescousse du dealer de crack.
16:10Il s'agit en fait des frères du jeune dealer.
16:20Celui-ci a passé huit mois en prison pour trafic de stupéfiants.
16:23Il est sorti il y a trois semaines.
16:27La tension monte.
16:34Les grands frères sont prêts à en découdre.
16:36Ces hommes tiendraient quasiment tout le trafic de crack dans la cité.
16:48Aujourd'hui, le petit frère fait équipe avec les grands.
17:06Le jeune est déscolarisé et déjà connu des services de police.
17:16Les policiers de la BAC sont persuadés qu'ils cachent du crack sur lui.
17:23Le jeune dealer pensait tromper les policiers en dissimulant
17:26la drogue dans son pantalon.
17:31Jean-Luc, 56 ans, prend la suite de l'affaire.
17:34Avec 35 ans de BAC derrière lui, c'est lui le plus expérimenté du groupe.
17:39A force, il a vu défiler tous les dealers du quartier dans son bureau.
17:42Alors, c'est quoi ça?
17:44On pose la question.
17:46C'est quoi?
17:47Des bonbons?
17:48Des bonbons de quoi?
17:49Des bonbons?
17:50Mais à quoi?
17:51Il va falloir beaucoup, toi, qu'ils mettent des bonbons dans l'assiette.
17:54Pour qu'il chauffe.
17:55Pardon?
17:56Pour qu'il chauffe?
17:57En plus, tu fais de l'humour.
17:58Regarde, il a posé 0,9 grammes de crack.
18:02C'est du crack?
18:04A l'aide d'un test, les policiers prouvent aux jeunes dealers que le produit est bien du crack.
18:19Mais le jeune homme feint de ne pas connaître cette drogue.
18:22Une version peu crédible.
18:23Un juge l'a récemment placé sous contrôle judiciaire pour trafic de crack dans la cité de Bisson.
18:29Qu'est-ce qu'il t'a dit la dernière fois, le juge?
18:30Qu'est-ce qu'il a dit?
18:32Elle a dit déjà, il ne doit pas être trop grand.
18:33Déjà, t'as interdit de vingt.
18:35Déjà, Paris, on t'a interdit d'arrondissement de vingtième.
18:38En plus, tu reconnais un délit.
18:42Tu comptais faire rattraper.
18:43Pas vu, pas pris, mais là, la police était là aujourd'hui.
18:47Si je peux te poser une question, s'il te plaît?
18:49Ouais, c'est toi, Jean-Luc?
18:51Ouais.
18:53Et donc?
18:54C'est bon, c'est tout.
18:58Tu ne m'avais jamais vu.
19:02En principe, je vis caché.
19:05Tu me vois au dernier moment, mais des fois, tu passes tellement près de moi que tu me touches les cheveux.
19:09Mais sans savoir.
19:10Réfléchis.
19:12Où je pouvais être?
19:14Réfléchis bien.
19:16Jean-Luc, apparemment, on vous craint dans le vingtième.
19:19On me craint parce que j'ai interpellé déjà une partie de la famille.
19:22Surtout qu'il y en a quand même pas mal qui sont partis en prison.
19:26C'est pas choquant de voir un mineur délégué du crack?
19:29Si, moi, ça me choque parce que c'est des gamins qui sont déscolarisés très jeunes.
19:32Ils menaient facilement de l'argent de bonheur.
19:36Pour les remettre dans le travail de tous les jours, ça va être difficile.
19:40On va leur présenter un travail gagné au sming.
19:42Le sming, ils le font en une après-midi.
19:46Ils vont se faire 1000 euros en après-midi.
19:48D'après les policiers, le trafic de crack dans la cité de Bisson rapporterait en moyenne plus de 6000 euros par jour.
19:55Les policiers veulent à présent fouiller le domicile de la famille du jeune dealer.
19:59A la recherche de crack ou d'argent provenant du trafic.
20:03On se rend avec le SEI pour une acquisition à stupéfiants.
20:11Plusieurs voitures de police quadrillent la cité sensible.
20:14Des agents en tenue entourent le bâtiment où habitent les dealers.
20:19C'est juste qu'ils balancent l'arrière de la fenêtre.
20:21Arrivé devant le domicile, le frère du dealer refuse de donner les clés pour empêcher les policiers d'entrer.
20:28Au moment où les policiers décident de forcer la porte.
20:39L'aîné arrive avec les clés.
20:43La perquisition a lieu en présence du jeune dealer et de son grand frère.
20:57L'intuition des policiers sera bonne.
21:06Un peu plus loin, Jean-Luc trouve du crack dans une des vestes.
21:14Il y en a encore un petit peu de crack.
21:17La veste appartient au plus jeune qui a dû oublier des sachets de drogue au fond de sa poche.
21:22Une erreur de débutant qui agace son grand frère.
21:24Fin de la perquisition.
21:44Les policiers s'empressent de quitter la cité.
21:48Retour au commissariat du 20ème.
21:51Bilan 120 euros retrouvés en petite coupure et au total 18 grammes de crack.
21:57Le butin sur la table s'élève à plus de 1000 euros.
22:01Lors de la perquisition, les policiers ont aussi retrouvé trois bouts de papier griffonnés par le dealer.
22:06A première vue, un genre d'offre promotionnelle.
22:10Ça, c'était trouvé en possession du vendeur dans son blouson.
22:16Un caillou acheté 20 euros, 3,50, 600.
22:20Trois clients apportés, un caillou offert.
22:23C'est surprenant. Ils fidélisent carrément les clients.
22:28Moi, ça me surprend. Surtout qu'on sont tous à 16 ans.
22:31Malgré son écriture enfantine et ses fautes d'orthographe, le jeune dealer se constituait déjà sa propre clientèle.
22:39Il sera placé en garde à vue 4 jours, la durée maximale dans le cadre d'une affaire de stupéfiants.
22:46Alors, le garçon s'inquiète de trouver le temps long.
22:48J'aurais 10 jours.
22:50J'aurais 10 jours, 10 jours, et puis à la PlayStation 3 aussi, 4 qui va sortir le jour après le jour où tu as à manger une couverture en matelas.
23:01C'est le juge pour enfants qui décidera de sa peine.
23:04Il risque l'enfermement dans un foyer pour mineurs, loin du 20e arrondissement et de sa cité du crac.
23:16Bisson, Pia, mais aussi Saint Blaise, Porto, le 140.
23:21Dans le seul 20e arrondissement, 10 cités sont impliquées dans le trafic de drogue.
23:26Un fléau qui donne du fil à retordre aux policiers.
23:30Mais depuis peu, un autre phénomène prend de l'ampleur dans le 20e.
23:35Les cambriolages ont augmenté de presque 20% en un an.
23:40Aujourd'hui, il y en aurait en moyenne 3 par jour.
23:46Retour au commissariat, dans le bureau de la B.E.I, la brigade d'enquête et d'investigation.
23:52Voici le patron, Didier, 53 ans.
23:55Son équipe est sur une grosse affaire de cambriolage.
23:58Un casse à plus de 31.000 euros dans une société d'informatique.
24:0323 ordinateurs, 6 téléphones.
24:08La brigade a monté un dossier d'une centaine de pages avec des photos et des plans détaillés.
24:14Effectivement, on a l'emplacement des caméras.
24:16Mais le meilleur atout de Didier, ce sont les images de vidéosurveillance.
24:20Elles viennent d'être récupérées par les enquêteurs.
24:24La scène a été filmée dans les moindres détails par les caméras.
24:2922 heures, un individu cagoulé brise la porte d'entrée de cette société.
24:34Deux autres complices le suivent.
24:37Pour être plus discret, l'un d'eux prend le soin de dissimuler la vitre cassée.
24:43A l'intérieur, les trois complices fracassent une dizaine de portes et volent du matériel informatique.
24:49Des écrans d'ordinateur, des PC portables, des tablettes tactiles et des téléphones neufs.
24:56Le casse dure plus d'une demi heure.
24:59Didier scrute chaque image à la recherche d'indices.
25:02Je pense qu'on a là quelqu'un qui utilise son téléphone.
25:05On pense qu'il est en communication là.
25:08Donc ça, ça va être un élément aussi qu'on va exploiter à la suite de l'enquête.
25:13On va essayer de voir si on a des suspects.
25:16À ce moment là, on identifiera son téléphone et puis on verra, on verra avec qui il est en communication à ce moment là.
25:24Ça peut être un complice, quelqu'un qui fait le guet à l'extérieur.
25:29Mais ce n'est pas tout. Didier va faire une découverte surprenante.
25:33Ici, voilà un individu qui rentre.
25:37Il a complètement oublié de dissimuler son visage, alors que ses deux copains avaient mis la capuche sur leur tête.
25:45Lui, il a complètement oublié.
25:46Là, c'est du pain béni pour vous.
25:47Là, c'est voilà.
25:48Donc, on va avoir vraiment un portrait.
25:51Plusieurs individus à visage découvert, un téléphone utilisé.
25:56Autant d'éléments précieux pour Didier et son équipe.
26:02Le lendemain, bonne nouvelle, les policiers ont réussi à identifier deux des auteurs.
26:08Eh bien, bingo. Donc, on a un fonctionnaire, un adjoint de sécurité qui est souvent sur le secteur, qui se souvient avoir interpellé l'un d'entre eux, en particulier ceux qu'on voit le mieux.
26:19Donc, on a son nom, on a son prénom.
26:22Et puis, le deuxième, ce sont des fonctionnaires de la BAC qui sont venus et qui nous ont dit le deuxième, nous, voilà, c'est lui.
26:30Donc, avec le nom et le prénom, ça nous permet l'identification de deux individus mineurs.
26:35Ils ont quel âge? Ils ont 15 ans, tous les deux.
26:37Ils ont moins de 15 ans.
26:39Malgré leur jeune âge, les policiers vont découvrir qu'ils n'en sont pas à leur premier casse.
26:44Une quincaillerie, un restaurant et même un entrepôt.
26:47En quelques mois, les deux mineurs ont déjà un beau palmarès.
26:51Là, ils sont vraiment sur la mauvaise pente.
26:56Les suspects ont été formellement identifiés.
26:59Les enquêteurs doivent les interpeller dès le lendemain.
27:056 heures du matin, pour les policiers de la brigade d'enquête, la nuit a été courte.
27:12La veille, ils ont obtenu le feu vert pour arrêter les deux auteurs identifiés lors du cambriolage.
27:18Les jeunes suspects habitent un quartier sensible du 20ème.
27:24Didier a demandé un renfort de la BAC.
27:26Tony est également présent.
27:28Petit brief rapide.
27:31Voiléfrac à la Réunion, 16 Aiello-Soleil.
27:33Donc, je pense que vous connaissez déjà tous le truc.
27:35Vous avez vu déjà en partie les vidéos.
27:37On fige, on rassemble tout le monde.
27:39On notifie la garde à vue et après, on fait la perquise minutieuse.
27:44Les domiciles des cambrioleurs présumés sont voisins.
27:47Pour être sûr qu'ils ne soient pas prévenus, les hommes de la brigade d'enquête ont décidé de les interpeller simultanément.
27:54La BAC accompagne Didier chez la famille d'un des jeunes réputés difficiles.
27:59C'est une famille qui a déjà posé des difficultés dans le passé, avec un grand frère qui a été incarcéré il y a peu de temps.
28:06C'est la raison pour laquelle on a préféré être un peu plus nombreux.
28:12Sur place, pas le moindre bruit.
28:14Les policiers se font le plus discret possible.
28:18Pour entrer dans l'appartement, Didier préfère employer la méthode douce.
28:246h30, les policiers s'engouffrent dans l'appartement à la recherche du jeune cambrioleur présumé.
28:48Les policiers réunissent tous les membres de la famille dans le salon.
28:56Asseyez-vous dans le canapé, s'il vous plaît.
28:58Quelle heure est-il?
29:02Le grand frère, récemment sorti de prison, est également présent.
29:06La mère se met en colère contre les policiers.
29:08Il est 7h, tu es placé en garde à vue pour revoir les fractions, d'accord?
29:26A l'annonce des faits reprochés, la mère n'a pas l'air surprise.
29:29Elle sait que son fils risque de passer un long moment avec les policiers.
29:33Alors, avant son départ, elle prend soin de lui.
29:38Je voulais savoir juste votre sentiment par rapport à ce qui se passe ce matin.
29:41Qu'est-ce que ça ne vous plaît pas du tout?
29:42Ça ne me plaît pas du tout.
29:43Ça me fait ce que ça me fait, monsieur.
29:45Vous avez l'habitude de ce genre?
29:46Non, non, je n'ai pas l'habitude.
29:47Je ne veux pas avoir l'habitude.
29:50Tu sais pourquoi la police t'arrête?
29:52Pour rien du tout.
29:53C'est pas moi.
29:55Si ils viennent te chercher, c'est à part hasard.
29:59Vous croyez qu'ils ne se trompent pas ou quoi?
30:05Ah, elle avait le visage.
30:09Pendant ce brin de toilettes, les policiers procèdent à la perquisition.
30:15Ils doivent à tout prix trouver des indices pour confondre le suspect.
30:19Chaque pièce de l'appartement est passée au peigne fin.
30:23Il y a du matériel informatique qui a été déroulé.
30:25On le cherche.
30:28Aucune trace de la marchandise volée.
30:32Mais dans le salon, Tony et Didier vont trouver un indice capital.
30:36Ça, je crois.
30:42Moi, ça y ressemble.
30:44Pour l'instant, on a vu sur la table du salon un pantalon qui ressemble à celui qu'on recherche.
30:51Didier emporte avec lui le jogging du cambrioleur présumé.
30:55Le même que l'on voit sur la vidéo le jour des faits.
30:59C'est la preuve que recherchait les policiers.
31:03Je le mets dans mon sac.
31:05A tout à l'heure, madame.
31:09Au même moment, une autre équipe de la brigade d'enquête est sur le pas de la porte du deuxième suspect.
31:29Apparemment, la mère semble habituée aux visites matinales de la police.
31:32Le jeune suspect est tiré du lit.
31:40On n'est pas méchants.
31:42On va t'expliquer pourquoi on est là.
31:44Ce n'est pas la première fois qu'il y a du monde qui débarque comme ça.
31:46Je te vois le matin.
31:47Vas-y, mets toi le futal, t'as un t-shirt de près, là, sous la main.
31:50Ce qu'on cherche ici, c'est simple, c'est de la marchandise volée.
31:53Alors, est-ce que tu as de la marchandise volée chez toi?
31:56On va chercher, c'est pas grave.
31:58Les enquêteurs doivent mettre la main sur tous les indices importants.
32:02Comme le téléphone portable du jeune homme.
32:04Le portable, il est à qui, là?
32:05Il est à moi.
32:06D'accord, bon, portable, je vais le prendre tout de suite.
32:10Le portable du garçon est un élément déterminant pour les policiers.
32:16Sur la vidéosurveillance, on voit son téléphone.
32:19Peut être une preuve accablante pour l'adolescent.
32:25Est ce que la police te reproche, ça te dit quelque chose?
32:28Ça ne me dit rien.
32:32Tu sais ce qu'ils cherchent, là?
32:35Des trucs de valeur.
32:36Des trucs que tu n'aurais pas acheté, par exemple?
32:39Non, il n'y a pas de trucs qu'il n'y a pas acheté.
32:43Il est déjà venu te chercher au poste, apparemment.
32:48Il ne me rappelle plus.
32:51Assise à l'écart dans la pièce d'à côté, la mère semble résignée.
32:57C'est comme si vous foutiez un grand gros saut d'eau sur quelqu'un à 7 heures du matin.
33:02Voilà ce que ça fait, c'est désolant.
33:06Comme ce n'est pas la première fois, maintenant, je n'en suis plus à poser des questions.
33:09J'en suis à.
33:11Il faut agir.
33:14Ça ne peut pas durer.
33:16Ce n'est pas la première fois que je fais des conneries.
33:18Tu vas dire à ma mère, je te fais passer après.
33:23Gêné, il embrasse sa mère et sa petite sœur.
33:28Il sait qu'il ne rentrera pas de la journée à la maison.
33:31C'est comment ça se passe.
33:36Retour au commissariat.
33:38Les auditions sont sur le point de commencer.
33:41Mais un élément de taille saute aux yeux des enquêteurs.
33:48Parce qu'il est habillé dans la tenue qu'il portait au moment des faits.
33:52A savoir qu'il a exactement les mêmes baskets, le même pantalon et puis le sweat également.
33:58Et là, devant lui, également le petit sac en bandoulière qu'il portait au moment des faits.
34:04C'est la tenue exacte qu'on voit porteur sur la vidéo.
34:09Avec des vêtements identiques et l'identification formelle des suspects sur la vidéo surveillance, le dénouement de l'enquête est proche.
34:23Les auditions ne vont être qu'une formalité.
34:26Dans un premier bureau, le suspect principal.
34:30C'est pourquoi on est venu le chercher.
34:32Je t'explique sur ça.
34:33Dans le bureau d'à côté, une enquêtrice se charge de faire parler son complice.
34:38Elle lui présente des preuves accablantes.
34:41C'est toi, tu te reconnais, à moins que tu aies un double sur place qui a porté exactement les mêmes vêtements.
34:48L'étau se resserre, d'autant que le patron vient de mettre la main sur un nouvel élément.
34:54J'ai mon collègue qui me dit qu'il a une une info intéressante.
34:58Didier et ses collègues sont sur la piste du troisième auteur du cambriolage.
35:03On a lancé le téléphone volé.
35:05En fait, le vice, ça, c'est le lendemain, le lendemain des faits.
35:11Il était associé avec une puce.
35:14L'utilisateur de la puce, la puce, elle est au nom de.
35:17Ouais, qui, plus elle, en titre de voisinage, a permis de déterminer qu'il y avait un jeune qui s'appelait également.
35:23Qui correspond au descriptif physique qu'on a sur la vidéo.
35:26Bah voilà, donc on a ça, on a sa photo à l'écran.
35:29Si on a une photo là, ça veut dire qu'il a été signalisé.
35:32On va retrouver des éléments intéressants sur lui en consultant les procédures.
35:37Donc là, on va faire des recherches sur lui.
35:39Donc lui, on va le convoquer.
35:42Quelques heures plus tard, le jeune en question se présente au bureau des enquêteurs.
35:47Il est en pleurs.
35:49Qu'est ce qui t'arrive là?
35:50T'as envie d'avoir fait une connerie?
35:52Hein?
35:54J'ai pas envie d'y aller.
35:56Quoi?
35:58J'ai pas envie d'y aller.
36:00Alors n'est pas en audition.
36:02Sur les images de vidéosurveillance, on le voit entrer dans l'entreprise, puis ressortir à peine quelques secondes plus tard.
36:09Au moment où ses complices sortent le matériel informatique.
36:13C'était quoi, ton rôle exactement ce jour là?
36:15Il se regardait.
36:17Comme vous le savez.
36:19Le garçon avoue avoir aidé ses copains pendant le cambriolage.
36:23Le jeune homme surveillait l'extérieur en téléphonant à ses complices restés à l'intérieur.
36:28Les enquêteurs le placent en garde à vue.
36:37L'épreuve s'accumule face à l'évidence.
36:40Le suspect numéro un passe lui aussi aux aveux.
36:42Ok, alors que peux tu me dire?
36:46À la fin de son audition, le voleur va même nous livrer ses secrets.
36:51Le qui rentre et prend plus d'argent.
36:53Ceux qui sont à l'extérieur, ils prennent moins.
36:58Donc là, c'était toi qui étais censé prendre le plus d'argent?
37:00Ouais, avec la personne qui est rentrée aussi.
37:04Combien? T'avais une idée?
37:06En tout cas, plus de 2 millions d'euros.
37:09Parce que c'est une grande entreprise.
37:11Comment vous faites, vous revendez direct les objets volés?
37:14On peut pas garder ça.
37:19Déjà, ils font l'erreur de garder ça, mais on revend tout directement.
37:25C'est facile la revente.
37:26Et il y a plein de magasins où ils achètent des ordinateurs portables et tout.
37:32Mais là, on n'a pas pu là.
37:33Franchement, on ne pense pas, on ne pense pas de se faire attraper quand on fait ça.
37:37On pense juste à ce qu'on va avoir après, après le vol.
37:41Si je suis millionnaire, j'arrêterais vraiment.
37:46Ouais, donc t'arrêterais jamais.
37:48Bah si, peut être je serais millionnaire.
37:50Mais pour l'instant, je vais à l'école, donc.
37:53Si t'attends d'être millionnaire pour ne plus commettre de vol, on va te retrouver en prison à l'âge de 16 ans.
37:59On va te retrouver au quartier mineur de Floride ou d'Ephraim.
38:01Et franchement, contrairement à tout ce que l'on peut entendre dehors, je ne te le souhaite pas.
38:10Les trois cambrioleurs vont être déférés devant le juge à 15 ans.
38:15Ils savent qu'ils ne risquent pas grand chose.
38:18Alors, certains le prennent avec le sourire.
38:23A cet âge là, il n'y a pas de poursuite pénale réelle.
38:26Il y a un encadrement, mais pas de prison.
38:30C'est sûr, il y a un suivi sociaux, éducatif et souvent, les parents n'y accordent pas autant d'importance qu'il faudrait y accorder.
38:39Ça fait que souvent, on les retrouve dans les mêmes situations.
38:44Dans le 20e arrondissement, un quart des auteurs de cambriolage auraient moins de 18 ans.
38:50Ces jeunes agissent souvent sur un coup de tête, sans préparation.
38:54Leur mode opératoire les trahit.
39:00D'autres, en revanche, sont plus expérimentés.
39:03Ce sont de vrais pros en matière de vol.
39:06Il s'agit des pickpockets, leur terrain de prédilection, le quartier de Belleville.
39:12Avec son long boulevard, ses rues commerçantes, ses terrasses de café bondées, c'est le lieu idéal pour se fondre dans la masse et dépouiller les passants.
39:23En patrouille dans le coin, Tony et son équipe ont repéré un duo de pickpockets qu'ils connaissent bien.
39:28Le deuxième véhicule a repéré deux individus qu'on a déjà interpellés il y a quelques mois de ça, pour vol à la tire.
39:34Et là, ils semblent s'intéresser aux clients des terrasses, des bars qui se trouvent sur Belleville, Belleville.
39:41Tony décide de les prendre en chasse.
39:43Les deux hommes se trouvent à une trentaine de mètres de lui.
39:46La filature va durer plus d'une heure.
39:53A la tombée de la nuit, les bars se remplissent.
39:56Les deux pickpockets se tiennent en face d'une terrasse de café et guettent une cible potentielle.
40:03Pour Tony, c'est le signe qu'ils vont bientôt passer à l'acte.
40:07Il doit ruser pour ne pas se faire repérer.
40:09Bonsoir, c'est la police.
40:12Je peux regarder quelque chose si ça ne vous dérange pas?
40:14Merci.
40:15Depuis ce restaurant, Tony surveille les moindres faits et gestes des deux individus en face.
40:20Là, en tant qu'ils sont posés, on reste à distance, on a une vue, mais après, il va falloir redescendre, c'est à notre dispo si jamais ils partent pédestriens pour commettre des bêtises.
40:32Soudain, un camion bouche la vue de Tony et en quelques secondes, les pickpockets se sont volatilisés.
40:40Tony n'a pas vu la scène, mais ses collègues restés de l'autre côté du boulevard ont aperçu les deux hommes commettre un vol en flagrant délit.
40:47Dans le voiture, les policiers les séparent pour éviter qu'ils ne communiquent entre eux.
40:55Moi, non, voilà.
40:57Les policiers de la BAC les ont déjà arrêtés plusieurs fois.
41:00Alors, ils commencent à se lasser de leur discours.
41:03Ça fait deux fois en trois semaines.
41:04Non, moi, non, voilà.
41:06Je te jure.
41:08Pourquoi?
41:08Pourquoi moi?
41:10Il y a trois semaines, pendant deux heures et demie, ils avaient interpellé sur le dixième, ils avaient volé un sac à main.
41:20Ils disent que c'est pas eux.
41:23Les deux hommes sont conduits au commissariat.
41:28Mais pour Tony, l'affaire n'est pas terminée.
41:30Le seul souci, c'est qu'ils ont volé un sac, mais comme ils ont dû être masqués par un camion véhicule, ils n'ont pas vu exactement à qui ils l'ont volé.
41:38La priorité pour lui, c'est de retrouver la victime un peu plus loin, dans une ruelle sombre et à l'abri des regards.
41:45Tony et une collègue découvrent le sac que les deux pickpockets fouillait avant d'être arrêté.
41:51T'as une CB au nom de Sumon Mery, une carte vitale, c'est Poitiers, les adresses, c'est Poitiers.
41:57Il fouille le sac à la recherche d'indices pour contacter la victime.
42:02Tu dois avoir un calepin avec des numéros.
42:04Un numéro qu'on peut appeler une facture à Poitiers.
42:12Un numéro apparaît sur une facture, certainement celui de la victime.
42:16Par chance, on ne lui a pas dérobé son portable.
42:21Une collègue de la BAC réussit à l'avoir au bout du fil.
42:25Vous êtes où, monsieur?
42:25Parce que tout à fait, on a interpellé les individus et on a votre sac.
42:31Les policiers de la BAC lui donnent rendez vous au métro Belleville.
42:35Quelques minutes plus tard, la victime est sur place.
42:38Vous allez nous suivre jusqu'au commissariat du 20ème.
42:41Vous allez être entendus.
42:45L'homme de passage à Paris est impressionné par la rapidité du vol.
42:50Ouais, j'étais en train de boire un verre avec un ami et j'avais mon sac sur mes pieds.
42:57Il est assez long, mais une partie sur mes pieds, justement, parce que je suis.
43:01Je pensais être prudent et et voilà.
43:07Et tout d'un coup, j'ai sursauté parce qu'il n'y avait plus mon sac sur mes pieds.
43:11Est rendu compte de rien, de rien du tout.
43:13Et je ne sais pas si c'est une seconde après ou 20 secondes après.
43:17J'en sais rien. Retour au commissariat lors de la fouille d'un des pickpockets.
43:23Un des policiers de la BAC trouve un portefeuille.
43:25C'est ça, vous ne savez pas votre portefeuille.
43:28Non, mais apparemment, pas celui de la victime.
43:32Ça, c'est une autre victime.
43:34Est ce que c'est ça?
43:38Ce soir là, le pickpocket n'en était pas à son premier coup.
43:41Il réserve pourtant une toute autre version aux policiers.
43:44C'est des casiers des portées en Allemagne.
43:49Toi, t'es parti en Allemagne.
43:51Tony connaît le casier du voleur.
43:53Il sait que c'est impossible.
43:56Alors, t'es parti en Allemagne?
43:57Oui, d'accord. T'es sorti quand de prison?
43:59Tu m'as dit?
44:01Trois jours. Il y a trois jours et il va le mettre dans une mauvaise posture.
44:05Là, toi, malheureusement, c'est un ticket d'entrée pour un truc particulier.
44:09Et il y a une date. Donc, à la prison, ils t'ont laissé sortir le 26 août.
44:14Tu as eu une permission de sortie, sachant que tu n'as aucun papier.
44:17Tu as été en Allemagne, tu as été visité, tu as pris le téléphérique.
44:20Face à l'évidence, l'homme ne cherche plus d'excuses.
44:23OK, merci beaucoup.
44:26Il est conduit au sous-sol pour être fouillé avant d'être placé en garde à vue.
44:32La fouille de son complice, elle, s'est avérée fructueuse.
44:37Les policiers de la BAC retrouvent le portefeuille et les clés de maison de la victime.
44:42Toutes les preuves sont réunies.
44:44Pour l'auteur principal du vol, c'est une récidive.
44:47Ça risque de lui coûter cher.
44:49Là, il vient de sortir de trois jours, il y a trois jours de prison et il recommence ses bêtises.
44:53Voilà.
44:55Quatre mois de prison, ferme.
44:57Je pense qu'il risque de repartir en prison aussi.
45:06Un peu plus tard dans la soirée, les policiers de la BAC ont repris leur patrouille.
45:11Ils viennent d'arrêter deux jeunes sur un scooter.
45:13A priori, les policiers procèdent à un banal contrôle de routine.
45:27En réalité, ils s'intéressent surtout aux conducteurs du scooter.
45:35Les policiers ne veulent rien dévoiler devant le jeune homme.
45:38À l'écart, Tony nous explique les vraies raisons de ce contrôle.
45:41Dans la cité, juste derrière, on a des caméras qui sont installées un peu partout.
45:44Et il y a un technicien qui vient assurer la maintenance.
45:46Et il y a un matin, en assurant la maintenance, il s'est fait braquer avec une arme de poing par un jeune individu sur un cycle moteur identique.
45:53Sous ses airs innocents, ce jeune est suspecté dans une affaire de violence avec arme.
45:59Les policiers de la BAC ont eu l'oeil.
46:01Ils ont relevé son identité et son adresse en vue de l'interpeller plus tard.
46:07Sans que le jeune homme ne se doute de rien.
46:11Trois jours plus tard, Tony a eu confirmation que le jeune conducteur du scooter est bien celui qu'il recherchait.
46:22La BAC doit maintenant l'arrêter.
46:24On a téléphoné à son collège.
46:26Il n'est pas au collège actuellement, donc il est probablement à son domicile.
46:30Donc, on va là-bas.
46:32Le jeune homme habite dans une des cités du 20ème, minée par le trafic de drogue.
46:35C'est la police, c'est la police, madame.
46:43On se dépêche.
46:43Allez, s'il vous plaît, on ouvre la porte.
46:48C'est la mère qui ouvre la porte.
46:49À ses côtés, son fils, celui que recherche la police.
46:58Pourquoi?
46:59On va vous expliquer.
47:00Je n'ai rien fait, madame.
47:02On va vous expliquer.
47:08La mère réagit violemment à cette visite surprise.
47:11Elle s'interpose entre les policiers et son fils.
47:15Personne, personne, on va parler de fils.
47:19On va parler, c'est fini, c'est bon.
47:20Il n'y a personne qui t'a vu, madame.
47:26Tony tente de garder son sang-froid pour éviter que la situation ne dégénère.
47:31On va se calmer, on va y aller en garde à vue.
47:35Bon, écoute, on va discuter avec ta maman, tu te calmes, tu t'assieds.
47:38Ça va aller mal, je te jure que ça va aller très, très mal.
47:40Non, ça ne va pas aller très mal.
47:41Ça va péter, ça va péter.
47:43Qu'est-ce qu'il a fait, mon fils? Il a 14 ans, il a fait quoi?
47:45Je vais vous l'expliquer au lieu de vous élargir.
47:47Tony décide de prendre à part la mère pour la calmer.
47:50Il va minimiser l'affaire.
47:52Oui, je vous écoute.
47:53Il aurait fait une bêtise, ils étaient deux sur un cyclomoteur.
47:55Il n'y a pas eu de vol. Ce n'est pas du stup.
47:57C'est juste qu'il aurait peut être menacé avec une arme.
48:01Un monsieur qui intervenait dans la cité, là, qui faisait une maintenance sur un poteau.
48:05C'est pour ça qu'on veut juste s'expliquer.
48:07La mère n'a pas l'air surprise.
48:09En fait, son fils est suivi par un juge depuis plusieurs années.
48:13Tous les jours, je suis là, monsieur le juge, je fais quelque chose pour ce gosse.
48:16Parce qu'il n'est pas fait pour être voyou, il n'est pas fait pour être voyou, il n'a pas encore la carrière.
48:21Il a fait une petite bêtise, il faut qu'il s'explique et donc il va s'expliquer.
48:23Ça fait plus de trois ans, je fais tout.
48:25Cette femme, mère célibataire de cinq enfants, vit dans la misère.
48:29Chez elle, pas de meubles.
48:31Les murs sont délabrés.
48:34Les toilettes, à peine fonctionnelles et sur le sol, des ordures et des mégots.
48:39La mère explique à son fils de quoi les policiers l'accusent.
48:46Je sais pas si c'est toi ressortant la nuit, vous avez sorti une arme menace.
48:50Mais non, putain, j'avais un pistolet à pied.
48:54Voilà, voilà, calme toi.
49:00Il s'agissait finalement d'une arme factice.
49:02Pour lui, ce n'était qu'un jeu, mais pour les policiers, c'est très sérieux.
49:06Mais oui, mais oui, mais si tu l'as menacée avec une arme, le mec, il a peut être cru que c'était une vraie.
49:10Mais oui, mais attends.
49:14De loin, ils pensent que c'est une vraie, voyons, mais réfléchis.
49:17Tu vois la différence entre celle-là et celle-là, tu vois?
49:19Essayez de dire que vous allez me mettre en garderie pour ça.
49:21Oui, mais tu vas pas y passer la nuit.
49:23Tu vas t'expliquer, tu dis la vérité, puis basta.
49:26Les policiers saisissent l'arme factice du jeune garçon.
49:29À 14 ans, il n'a pas l'air de mesurer la gravité de son geste.
49:33Apparemment, ce n'est pas la première fois qu'il se servirait de cette arme factice pour faire des bêtises.
49:43Mon fils, il fait beaucoup de conneries avec justement l'arme qui est fausse, c'est des conneries, vol de vélo, vol de machin.
49:51Le seul problème qui se pose ici, c'est qu'il doit partir de ce quartier.
49:55Ici, c'est la fréquentation.
49:56C'est un quartier où il y a tout, c'est un quartier de drogue, c'est un quartier de shit.
50:00C'est les petits qui vont prendre la relève.
50:03Mais moi, je refuse mon fils qui prend cette putain de relève.
50:07Dans quelques semaines, le jeune homme sera une nouvelle fois convoqué par le juge.
50:13Aujourd'hui, plus d'un quart des affaires traitées par la police du 20e arrondissement impliquerait des mineurs.

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