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  • 20/05/2025
Trafic de drogue La Brigade de Sûreté Urbaine infiltre le réseau

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Personnes
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00:00:00Ici, le marché local de la drogue est de plus en plus tenu par des dealers venus d'ailleurs, parfois même de la grande couronne parisienne.
00:00:09Au commissariat, c'est précisément ce qui occupe les enquêteurs de la brigade de sûreté urbaine, la BSU.
00:00:18Six hommes qui se retrouvent au quotidien sur tous les fronts.
00:00:22Depuis deux jours, dans les bureaux du commissariat, les policiers sont mobilisés sur une nouvelle affaire de stupéfiants.
00:00:29Xavier, un officier de police judiciaire de 45 ans, vient d'entendre un homme interpellé sur la voie publique en possession d'une importante quantité de drogue.
00:00:39L'enquêteur suspecte l'individu d'être un dealer car en plus de la fameuse plaquette de cannabis, il a découvert des pièces à conviction accablantes.
00:00:48Au domicile, on a procédé à une perquisition dans laquelle on a retrouvé différents objets qui laissaient présumer que cet individu se livrait à la revente de résine de cannabis.
00:00:59En l'espèce, déjà, ce qui était intéressant initialement, c'est qu'on retrouve des barrettes de résine de cannabis pré-découpées, ici, donc conditionnées pour la revente.
00:01:08Des objets, aujourd'hui sous-scellés, qui sont sans équivoque pour l'enquêteur.
00:01:15Donc on voit bien qu'il y a des traces de résine de cannabis, des traces de coupure de couteau et compagnie.
00:01:19D'ailleurs, on retrouve également le couteau, les couteaux qu'il utilisait pour couper cette résine.
00:01:26Quand on lui a posé la question, il a bien précisé que c'était pour découper de la résine de cannabis.
00:01:33Même si l'homme a reconnu les faits durant sa garde à vue, il a été relâché pour la poursuite de l'enquête.
00:01:40Car les policiers ont une idée en tête. Ils veulent en savoir plus sur ces activités pour découvrir d'éventuels complices.
00:01:49Pour cette personne, la stratégie, c'est de le remettre dehors, car on pense qu'il se livre à de la revente de résine de cannabis.
00:01:55On lui a redonné ses 2 téléphones. Il est parti en confiance. Donc à partir de là, je pense qu'il va continuer à utiliser ses téléphones.
00:02:02Et pour nous, ça peut être que tout bénef.
00:02:05Car c'est grâce au téléphone du suspect que Xavier compte progresser dans son enquête.
00:02:10Notamment en mettant ses 2 numéros sur écoute.
00:02:14Quelques jours plus tard, au commissariat de Lisieux.
00:02:18Xavier s'apprête à écouter les conversations téléphoniques passées ce week-end sur les téléphones du revendeur de cannabis présumé.
00:02:26Depuis 48 heures, chacun de ses appels est enregistré dans ses boîtiers.
00:02:30Donc le téléphone qui est mis sous écoute, donc il y a un appel qui arrive dessus.
00:02:33Ça déclenche systématiquement ces appareils qui, eux, interceptent la communication.
00:02:38Ça l'enregistre et à l'issue, ça nous permet de l'écouter.
00:02:44Patiemment, Xavier écoute chaque communication.
00:02:49Au bout de quelques instants, une conversation va attirer son attention.
00:02:53Ça, c'est intéressant.
00:03:10Pour une oreille non avertie, cette conversation peut sembler banale, mais pas pour Xavier.
00:03:16Le policier connaît parfaitement le langage codé des vendeurs de drogue.
00:03:23Donc, en fait, c'est une discussion qui est assez explicite.
00:03:25Le café, on l'espèce, donc c'est la résine du cannabis, c'est du produit.
00:03:28Il n'y a pas de secret là-dessus.
00:03:30Et dans le bureau d'à côté, les soupçons de l'enquêteur vont se confirmer avec Michel, le spécialiste de la BSU pour la téléphonie et les vidéosurveillances.
00:03:39Michel s'en dit où au niveau des SMS ?
00:03:41Bah écoute, ça donne.
00:03:44Depuis la mise en place des écoutes, Michel reçoit à chaque jour sur son ordinateur tous les SMS échangés par le suspect au travers de ses deux téléphones.
00:03:53Et ce matin, le policier est plutôt satisfait de ce qu'il trouve dans les messages.
00:03:59Tu vois, par exemple, là, le gars, bon, il lui demande si t'as pas 20 euros, quoi.
00:04:04Enfin, un bout à 20, quoi.
00:04:06On est tranquille.
00:04:07L'activité du revendeur présumé semble soutenue.
00:04:10Mais pour l'instant, impossible de savoir où il se fournit.
00:04:15En continuant ses recherches, Michel va tomber sur une précieuse information.
00:04:20Là, c'est notre personne surveillée qui répond.
00:04:23J'ai rien.
00:04:25Aujourd'hui, c'est 16h42.
00:04:26Donc là, pour le moment, notre vendeur est à court de marchandises.
00:04:31Les enquêteurs espèrent donc que le suspect va rapidement contacter son fournisseur, car c'est cet homme qui les intéresse.
00:04:38Grâce aux écoutes téléphoniques, les enquêteurs pensent que l'homme arrêté il y a quelques jours pourrait continuer de revendre de la résine de cannabis à de nombreux clients.
00:04:48Leur objectif est maintenant de remonter jusqu'à son fournisseur, un individu mystérieux qui pourrait être à la tête d'un important réseau de trafiquants de drogue.
00:05:03Pendant les jours qui suivent, Michel et Xavier vont se relayer aux écoutes téléphoniques.
00:05:09J'écoute deux ou trois trucs qui viennent d'arriver.
00:05:12Ce matin là, en prenant son poste, Michel va découvrir une étrange discussion entre le revendeur présumé et un homme inconnu.
00:05:34Pour Michel, l'individu au téléphone pourrait bien faire partie du trafic de drogue sur lequel les policiers enquêtent.
00:05:41Allez, viens. Si, allez, vas-y, viens. On a peut être là un fournisseur ou au moins quelqu'un qui dépanne.
00:05:49Et Michel n'est pas au bout de ses surprises.
00:05:52En épluchant les SMS du suspect, il va faire une autre découverte qui va confirmer ses soupçons.
00:05:59Oh, ça, c'est intéressant. Là, on a un message émis par un numéro qu'on ne connaît pas encore.
00:06:09Et il dit on peut se rejoindre dans 15 minutes comme hier.
00:06:13Les SMS échangés entre le revendeur présumé et ce nouvel interlocuteur ne laissent planer aucun doute pour le policier.
00:06:21L'enquêteur est désormais convaincu que le revendeur présumé de cannabis cherche à s'approvisionner auprès de diverses sources.
00:06:29Des individus dont il va falloir maintenant découvrir l'identité.
00:06:34Grâce aux échanges SMS, Michel dispose désormais du numéro de téléphone de l'un d'entre eux.
00:06:40Alors, par réquisition, il va demander à l'opérateur téléphonique de lui fournir les coordonnées du titulaire de cette ligne.
00:06:47Voilà, plus qu'à attendre.
00:06:53Le lendemain matin, Michel reçoit la réponse des opérateurs téléphoniques et le résultat dépasse toutes ses attentes.
00:07:01Tiens, allez, surprise.
00:07:07Le titulaire de cette ligne qui est en contact avec le revendeur présumé a un casier déjà bien chargé.
00:07:13C'est une jeune fille, comment dire, bien connue de nos services, mais bien connue de chez bien connue pour différentes, différentes infractions allant des stupéfiants à l'escroquerie, au vol.
00:07:31Enfin, voilà une jeune fille qui a un palmarès très solide.
00:07:34Grâce aux écoutes, l'organigramme du trafic implanté à Lisieux commence à se dessiner.
00:07:39Le revendeur présumé de cannabis serait en contact avec deux personnes pour s'approvisionner.
00:07:46D'un côté, un homme sans visage et de l'autre, une jeune femme multirécidiviste.
00:07:52Mais pour Michel, ces deux individus n'auraient pas la carrure nécessaire pour alimenter tout un réseau.
00:07:59Après deux semaines d'enquête, les policiers sont convaincus que les écoutes ne leur apprendront rien de plus.
00:08:04Le fournisseur qu'ils recherchent semble être particulièrement méfiant.
00:08:09Alors, pour tenter de le débusquer, ils vont devoir changer de tactique, quitte à prendre des risques.
00:08:15Pour remonter sur les traces du fournisseur, les enquêteurs aimeraient entendre à nouveau le revendeur présumé et surtout la jeune femme qui pourrait lui avoir fourni de la drogue.
00:08:26Mais pour cela, ils doivent d'abord obtenir l'accord du parquet.
00:08:29Dans quelques instants, Xavier et Christophe sauront s'ils ont le feu vert du parquet pour aller chercher les deux suspects à leur domicile.
00:08:37De la drogue à saisir, un trafic de stupéfiants avec de nombreux clients et des suspects connus des services de police.
00:08:44De quoi convaincre le procureur d'autoriser les interpellations.
00:08:49Voilà, 378 sorti.
00:08:52Désormais, les enquêteurs disposent de tous les éléments pour préparer l'intervention du lendemain.
00:08:57Alors, sans plus attendre, Xavier et Christophe vont vérifier un dernier point.
00:09:02Le domicile de la femme soupçonnée d'être une revendeuse.
00:09:06Car souvenez-vous, les policiers avaient obtenu une adresse dans un hôtel de la ville.
00:09:11Un logement temporaire, donc.
00:09:13Reste à savoir si la suspecte habite toujours là bas.
00:09:17Pas question d'éveiller les suspects.
00:09:18Pas question d'éveiller les soupçons de la jeune femme.
00:09:21Les enquêteurs vont rester discrets.
00:09:23Afin de ne pas compromettre leur repérage, nous les suivons en caméra cachée.
00:09:28On aurait besoin d'un petit renseignement sur une personne qui serait éventuellement locataire chez vous.
00:09:35Est-ce que vous auriez eu ou est-ce que vous avez encore une personne qui répond de...
00:09:39Elle est toujours actuellement ?
00:09:41Bon.
00:09:43Manifestement, la suspecte est toujours hébergée ici avec son enfant en bas âge.
00:09:48Les policiers quittent l'hôtel afin de préparer les interpellations du lendemain.
00:09:53Ils espèrent une chose.
00:09:55Découvrir enfin celui qui alimente les revendeurs présumés.
00:09:59Au total, une dizaine de policiers sont mobilisés pour l'intervention.
00:10:03Des interpellations menées en parallèle,
00:10:06pour éviter qu'il n'y ait plus d'interpellations.
00:10:09Des interpellations menées en parallèle par deux équipes.
00:10:13D'un côté, Thierry et Christophe partent en direction de l'hôtel pour appréhender une jeune femme au lourd casier.
00:10:20Une revendeuse présumée qui logerait avec son enfant dans un hôtel de la ville.
00:10:26Quant à Michel et Xavier, ils se rendent au domicile du revendeur présumé de cannabis.
00:10:31Un homme déjà arrêté par la police puis relâché,
00:10:34qui continuerait malgré tout son petit trafic.
00:10:39Une fois sur place, Xavier et ses coéquipiers ont l'intention d'utiliser les grands moyens.
00:10:54L'objectif des policiers, prendre par surprise le suspect pour qu'il n'ait pas le temps de faire disparaître des preuves.
00:11:08Sur place, le suspect est rapidement neutralisé.
00:11:30Contre toute attente, le jeune homme reconnaît qu'il a continué son trafic après sa dernière garde à vue.
00:11:36Et il va fournir aux policiers une explication surprenante.
00:11:50Le jeune homme a manifestement très peur.
00:11:53Il aurait une dette envers son fournisseur à cause de la marchandise saisie par les policiers.
00:11:58Car souvenez-vous, lors de son interpellation deux semaines plus tôt,
00:12:02ce revendeur était en possession d'une plaquette de 100 grammes de résine de cannabis et de plusieurs barrettes.
00:12:08Soit une valeur marchande de plus de 600 euros environ.
00:12:11Des stupéfiants qu'il n'a donc jamais pu revendre.
00:12:17Une perte importante pour cet homme sans revenu qui craint des représailles.
00:12:21Car aujourd'hui, son fournisseur attend d'être payé.
00:12:24Sous pression, il va même faciliter le travail des policiers.
00:12:40Dans la boîte marron, les enquêteurs trouvent une barrette et demie de résine conditionnée.
00:12:45Un emballage caractéristique des produits destinés à la revente.
00:12:49Et dans une petite boîte un peu plus loin,
00:12:51nouvelle découverte, une barrette et quelques morceaux de cannabis en vrac.
00:12:57Au total, près de 10 grammes de produits stupéfiants sont saisis.
00:13:01Une prise plutôt modeste qui ne surprend pas les policiers.
00:13:06On est bien d'accord au vu de ce qu'on sait.
00:13:08La petite boîte, c'est ta construction personnelle.
00:13:10Les autres, c'est ce que tu dépannes les autres.
00:13:12Une barrette et demie.
00:13:16Mais en cherchant encore, les policiers vont faire une ultime erreur.
00:13:19D'abord, les policiers vont faire une ultime trouvaille.
00:13:22Beaucoup plus intéressante cette fois.
00:13:27Là, on a de l'argent qu'on va compter.
00:13:30Donc 50, 70, 90, 100, 110.
00:13:35570 euros en petites coupures.
00:13:38De l'argent sans doute tiré de la vente de produits stupéfiants.
00:13:42L'équivalent d'une plaquette de résine de cannabis.
00:13:46Pendant ce temps, un peu plus loin dans la ville,
00:13:50la 2e équipe intervient à l'hôtel où réside la jeune femme suspectée.
00:13:55Thierry et ses collègues ont décidé d'agir en douceur,
00:13:58car ils s'attendent à la trouver en compagnie de son fils de 2 ans.
00:14:01Cette fois, pas besoin de forcer la porte.
00:14:04Les policiers disposent des clés de la chambre qu'ils ont récupérées la veille.
00:14:16Bonjour, c'est la police.
00:14:19Une fois dans la chambre,
00:14:21les enquêteurs constatent la présence du compagnon de la jeune femme.
00:14:24Allez, vous vous levez.
00:14:26Jeune homme.
00:14:28Monsieur...
00:14:32Il est 7h10.
00:14:34Vous êtes placé en garde à vue pour trafic de stupe.
00:14:38Le réveil est difficile.
00:14:40Profondément endormi, le petit garçon de la jeune femme ne bouge pas.
00:14:44Sa maman, elle, n'est manifestement pas surprise de se retrouver face aux policiers.
00:14:51Vous savez pourquoi on est là ?
00:14:53Parce qu'on vend quelque chose...
00:14:55Voilà. On est d'accord ?
00:14:57Oui.
00:14:58OK.
00:14:59Mais bon, franchement, on n'aurait pas ça, tout le monde n'aurait pas de soucis.
00:15:02Franchement, sans mentir.
00:15:04La suspecte reconnaît sans difficulté qu'elle se livre au trafic de stupe.
00:15:08C'est son quotidien, avoue-t-elle.
00:15:10Plutôt détendue, elle va même se montrer coopérative.
00:15:15Alors, on va discuter un petit peu de ce qu'il y a sur la table.
00:15:17Oui.
00:15:18Donc...
00:15:20C'est un peu ce qu'on nous a prêté hier soir.
00:15:22Une petite balance ?
00:15:24Voilà.
00:15:25Le produit, uniquement ce qu'il y a dans le sac ?
00:15:27Oui.
00:15:28D'accord.
00:15:29Il n'y a plus rien. Vous êtes arrivés trop tard.
00:15:31On est arrivés trop tard.
00:15:33C'est quoi ? C'est de la beuh ?
00:15:35Oui, c'est de la beuh.
00:15:37Ça sent.
00:15:404 sachets d'herbes et une balance.
00:15:43Il y a là tous les ingrédients du parfait petit dealer.
00:15:46Étonnamment, la jeune femme joue carte sur table.
00:15:50Et elle va même livrer des détails sur l'ampleur de son trafic.
00:15:56Vous disiez, on est arrivés trop tard. C'était quoi ?
00:15:58Qu'est-ce qui...
00:15:59Il y en avait un petit peu plus.
00:16:00Combien ? Combien ?
00:16:01Franchement, il y avait 100 grammes.
00:16:04D'accord.
00:16:05Ça fait une 100 grammes de beuh.
00:16:06Oui.
00:16:07C'est gros.
00:16:08Voilà, c'est pas mal.
00:16:10Franchement, c'est gros.
00:16:13Non seulement, cette revendeuse présumée assume pleinement son trafic,
00:16:16mais elle semble en tirer une certaine fierté.
00:16:20Sans aucune résistance, elle accepte de suivre Thierry,
00:16:23le sourire aux lèvres, pour être entendue.
00:16:27Son petit garçon, lui, part avec sa grand-mère, venue à la rescousse.
00:16:32Au commissariat de Lisieux,
00:16:34l'audition du revendeur présumé de cannabis a déjà commencé.
00:16:38Mis sur écoute pendant 2 semaines,
00:16:40ce récidiviste par qui toute l'affaire a débuté
00:16:43va avoir du mal à se dérober face à Xavier.
00:16:48Alors, les barrettes conditionnées, c'est pour la revente ou c'est pour perso, ça ?
00:16:51Consommation.
00:16:52Ah, bah dis donc, c'est merveilleux, ça.
00:16:54Bon, t'es sûr de ça, hein ?
00:16:56Du coup, à quoi ça sert ?
00:16:58Le suspect cherche à se faire passer pour un gros consommateur de cannabis.
00:17:01Pourtant, lors de la perquisition,
00:17:03le jeune homme avait reconnu qu'il continuait de dealer
00:17:06pour rembourser sa dette vis-à-vis de son fournisseur.
00:17:09Alors, Xavier va lui montrer qu'il en sait plus qu'il n'y paraît.
00:17:14T'es doté de cannabis ?
00:17:16Non, j'ai pas de cannabis.
00:17:18T'as pas de cannabis ?
00:17:20Non, j'ai pas de cannabis.
00:17:22T'as pas de cannabis ?
00:17:24Non, j'ai pas de cannabis.
00:17:27Tes 2 téléphones ont été passés sous écoute.
00:17:30Donc, voilà, et on a pu constater,
00:17:32donc, au travers des écoutes téléphoniques et l'exploitation des textos,
00:17:35que tu continuais à vendre du shit, hein.
00:17:38OK ? Donc, ça, tu vas pas le nier.
00:17:40De toute façon, tu vas pas donner l'évidence de toute manière.
00:17:43Pour tenter de faire avouer le suspect,
00:17:45Xavier va lui soumettre une conversation téléphonique
00:17:48plutôt significative.
00:17:52T'es au téléphone avec quelqu'un ?
00:17:54Alors, euh, j'ai pas de nouvelles.
00:17:56Je suis pas chez moi, là. J'ai plus de café.
00:17:58Donc, euh, je peux pas te payer de café pour l'instant.
00:18:01Faut attendre un peu. Je vais aller faire des courses.
00:18:03Dès que j'ai des nouvelles, je t'envoie un texto.
00:18:05Ouais, voilà, à n'importe quelle heure, de toute façon.
00:18:07Donc, apparemment, lui, il veut du café à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, hein.
00:18:10Hein ? D'accord.
00:18:12Qu'est-ce que c'est, du café, alors, sinon ?
00:18:14Euh, du café... Du café, c'est du café, mais...
00:18:18Voilà, c'est pas du café.
00:18:20Ah ! Voilà ! Quand même !
00:18:22Tu dois bien t'inviter.
00:18:24Donc c'est du shit.
00:18:26C'est ça ?
00:18:28Le suspect vient de comprendre
00:18:30qu'il ne pouvait nier l'évidence.
00:18:32Alors Xavier va s'engouffrer dans la brèche.
00:18:35Pour le policier,
00:18:37si le jeune homme est régulièrement sollicité par téléphone,
00:18:40c'est qu'il doit probablement dealer d'importantes quantités.
00:18:43Selon toi, en quelle quantité mensuelle
00:18:45tu procèdes à la revente de cannabis ?
00:18:47Sur toi, ça représente quoi ?
00:18:502 plaquettes, soit 200 g de résine de cannabis.
00:18:54Avec un tel trafic,
00:18:56le suspect gagnerait près de 15 000 euros par an.
00:18:59Alors, pour revendre à cette échelle,
00:19:01le jeune homme a forcément un fournisseur régulier.
00:19:04C'est cet homme que Xavier recherche depuis le début de l'enquête.
00:19:08Mais dès son arrestation,
00:19:10le revendeur présumé a prévenu les policiers
00:19:12qu'il craignait pour sa sécurité.
00:19:14Est-ce que tu souhaites revenir sur l'identité de ton fournisseur ?
00:19:18Pourquoi ?
00:19:26Et tu veux surtout pas de problème ?
00:19:30Manifestement, le fournisseur du jeune homme inspire la crainte.
00:19:34Le suspect a peur pour lui, mais aussi pour ses proches.
00:19:47Ce mystérieux fournisseur semble capable du pire.
00:19:50Sans doute une grosse pointure dans l'univers local du deal.
00:19:54Le jeune homme n'en dira pas plus.
00:19:58Dans le bureau d'à côté,
00:20:00les enquêteurs espèrent avoir plus de chance
00:20:02avec la jeune femme interpellée.
00:20:04Et c'est Christophe qui va mener son audition.
00:20:08Très coopératif durant son arrestation,
00:20:10quelques heures plus tôt,
00:20:12va-t-elle continuer à jouer carte sur table
00:20:14concernant l'étendue de son trafic ?
00:20:16Est-ce qu'il y a une clientèle qui est affiliée ?
00:20:19Ou est-ce que c'est des gens comme ça, au petit bonheur la chance ?
00:20:30Sans aucune honte, la jeune femme reconnaît
00:20:32que le deal est son gain de pain régulier.
00:20:40D'accord.
00:20:43Tu prends par semaine, alors ?
00:20:57La jeune femme gagnerait jusqu'à 300 euros par semaine
00:21:01pour la revente de 100 grammes de résine de cannabis.
00:21:04Un revenu dont elle dit ne pas pouvoir se passer.
00:21:08Les 2-3 jours, j'appelle le gros pour lui donner ses sous.
00:21:11Le gros ?
00:21:13Derrière ce surnom,
00:21:15Christophe comprend qu'il s'agit du fournisseur de la suspecte.
00:21:18L'homme qui l'intéresse, justement.
00:21:21Et visiblement,
00:21:23l'individu ne plaisante pas avec ses débiteurs.
00:21:26Le gros, il attend jamais. Il est chiant.
00:21:29En fait, c'est une stresse un peu.
00:21:33Vu que je peux pas prendre un cash à chaque coup,
00:21:35je suis obligé de prendre un coup, bah...
00:21:38J'ai besoin d'avoir un coup sur le dos pour s'égaler, ça.
00:21:41Christophe laisse parler la jeune femme, mais l'air de rien.
00:21:44Il ne perd pas de vue son objectif.
00:21:47Parvenir à identifier son fournisseur.
00:21:50Si vous l'appelez, c'est qu'il est dans votre téléphone.
00:21:56La jeune femme esquisse un sourire, mais elle ne réagit pas.
00:22:00Après s'être montrée plutôt bavarde,
00:22:03elle l'est beaucoup moins quand il s'agit de pointer du doigt
00:22:06la source de son trafic.
00:22:08Donc lui, il vend quoi ? Il vend de l'herbe ou il vend du cite ?
00:22:11Les 2 ?
00:22:13Lui, franchement...
00:22:15Il vend les 2 ? D'accord.
00:22:17OK.
00:22:19Est-ce que vous êtes d'accord de nous dire qui c'est sur le répertoire ?
00:22:22Non.
00:22:23La réponse est claire.
00:22:25La suspecte ne dira rien.
00:22:27Elle sait quel risque gros pour sa sécurité et celle de son petit garçon.
00:22:32Malgré tout, Christophe va tenter sa chance une dernière fois.
00:22:36Ici, là.
00:22:38Si tu me dis pas, tu me le montres.
00:22:40Non, mais c'est pas ça, non.
00:22:42Le policier balaye les contacts qui se trouvent dans le téléphone de la jeune femme.
00:22:46Mais impossible de repérer un fournisseur potentiel sans son aide.
00:22:52Christophe décide donc de mettre fin à l'audition.
00:22:55Signature de ministre.
00:22:57Voilà.
00:22:59Pour pouvoir remonter jusqu'à celui qui fournit cette jeune femme,
00:23:02ainsi que d'autres clients sans doute,
00:23:04les enquêteurs devront s'y prendre autrement.
00:23:12Après 24 heures de garde à vue,
00:23:14les suspects sont relâchés.
00:23:16Ils seront convoqués dans quelques semaines pour être jugés pour trafic de stupéfiants.
00:23:21Ils risquent, en théorie, jusqu'à 10 ans de prison.
00:23:25Mais pour les enquêteurs,
00:23:27ils ne sont qu'un petit maillon de la chaîne
00:23:29et semblent terrorisés par leur fournisseur.
00:23:32Désormais, les policiers veulent trouver la trace de la tête du réseau.
00:23:35Un individu manifestement dangereux et prêt à tout.
00:23:40Mais le revendeur supposé et la jeune femme mise en cause
00:23:43auraient-ils affaire au même fournisseur ?
00:23:45Y aurait-il plusieurs sources pour approvisionner en stupéfiant la ville de Lisieux et ses environs ?
00:23:50Pour tenter de le découvrir,
00:23:52les enquêteurs vont maintenant concentrer leurs efforts sur la jeune femme.
00:23:56Elle a affirmé revendre des quantités importantes de cannabis
00:24:00pour subvenir à ses besoins.
00:24:02Une fois relâchée,
00:24:04les policiers sont persuadés
00:24:06qu'elle va rapidement chercher à contacter son fournisseur.
00:24:13Dans quelques instants sur D8,
00:24:15un élément inattendu va venir bouleverser l'enquête des policiers.
00:24:19Le fournisseur, c'est toujours le même ?
00:24:22C'est sur quoi ? Sur Lisieux ?
00:24:25Si les taux semblent se resserrer autour du fournisseur présumé du trafic de drogue,
00:24:32les hommes de la brigade de sûreté urbaine vont devoir se montrer vigilants.
00:24:36Leur cible semble avoir des yeux et des oreilles partout, dans la ville.
00:24:47Entre surveillance et filature,
00:24:49les enquêteurs vont mettre au jour une organisation parfaitement rodée
00:24:53où chacun aurait un rôle bien précis à jouer.
00:25:03Mais en se rapprochant des malfrats,
00:25:05les policiers sont loin de se douter qu'ils risquent bientôt de tout perdre.
00:25:13Au commissariat de Lisieux,
00:25:14les policiers redoublent d'efforts pour tenter de localiser le fournisseur
00:25:18du vaste trafic de drogue qui sévit sur la ville.
00:25:21Malgré les écoutes téléphoniques,
00:25:23les enquêteurs ne sont toujours pas parvenus à identifier cet individu.
00:25:27Après un mois d'enquête, c'est finalement un élément extérieur
00:25:31qui va les conduire sur la trace d'un suspect potentiel.
00:25:35Cet homme, en veste blanche,
00:25:37vient d'être interpellé en flagrant délit de consommation d'héroïne
00:25:40par une patrouille du GSP, le groupe de sécurité de proximité.
00:25:45Placé en garde à vue, il va être entendu par Vincent.
00:25:49Dès son arrestation, le mis en cause a avoué être un consommateur régulier.
00:25:54Alors Vincent compte utiliser son audition
00:25:57pour tenter d'obtenir de nouvelles informations
00:25:59sur la personne qui alimente ce trafic.
00:26:19T'as acheté combien et pour quelle somme ?
00:26:24Il était prévu avec ton fournisseur que t'en aies 5, c'est ça ?
00:26:26Le fournisseur, c'est toujours le même ?
00:26:30C'est sur quoi ? Sur les yeux ?
00:26:32Manifestement, ce toxicomane a un fournisseur attitré.
00:26:36Un dealer qui semble bien implanté en ville.
00:26:39Alors Vincent voudrait en savoir plus.
00:26:43Est-ce que tu seras amené à le reconnaître sur photographie ?
00:26:48T'auras des représentants ?
00:26:51Oui.
00:26:53Tu sais que c'est bien chaud ?
00:26:56Tu débarques chez ma mère, chez moi, je ne sais pas.
00:26:59C'est sûr, j'ai mal.
00:27:02C'est chaud.
00:27:04Impossible de pousser le jeune homme dans ses retranchements.
00:27:07Il semble terrorisé par son fournisseur.
00:27:11Un témoignage qui fait écho
00:27:13à ceux des 2 individus interpellés quelques temps plus tôt.
00:27:16Le revendeur et la jeune femme avaient, eux aussi,
00:27:19refusé de donner leur fournisseur par peur de graves représailles.
00:27:25S'agirait-il du même grossiste
00:27:27qui inonderait en ce moment le marché sur les yeux ?
00:27:30C'est ce qui intrigue l'enquêteur.
00:27:32Mais pour l'heure, il sait que le gardé à vue n'en dira pas plus.
00:27:36On y va ? Allez.
00:27:38Il lui reste malgré tout une carte à jouer pour récolter des indices.
00:27:42Examiner les effets personnels du mis en cause
00:27:44saisi lors de sa garde à vue.
00:27:49Et notamment son téléphone portable.
00:27:53Vincent va donc éplucher un à un
00:27:55les contacts du répertoire du toxicomane.
00:27:58Quelques minutes plus tard,
00:28:00l'enquêteur va tomber sur un nom qu'il connaît bien.
00:28:03Ce nom est déjà apparu dans diverses procédures,
00:28:05récentes et un peu moins récentes.
00:28:08Vincent est persuadé d'être sur une piste.
00:28:11Après être passé aux archives,
00:28:13il s'empresse de partager sa découverte avec son collègue Thierry.
00:28:17J'ai jeté un coup d'œil effectivement sur un dossier.
00:28:21Que tu vas te souvenir, c'est le dossier ***.
00:28:24Ou apparaissait un ***.
00:28:26Et j'ai consulté le téléphone portable de ***.
00:28:29Effectivement, il y a deux numéros de portable
00:28:31qui ressortent sous le surnom ***.
00:28:33Je pense que c'est à mettre en relation.
00:28:36Le contact trouvé par le policier dans le téléphone du toxicomane
00:28:39serait celui d'un homme bien connu de la police.
00:28:43En effet, cet individu que nous appellerons Diop
00:28:46aurait déjà été impliqué dans plusieurs affaires de stupéfiants
00:28:49en tant que fournisseur.
00:28:51Mais il n'aurait jamais été condamné, faute de preuves.
00:28:56Alors les enquêteurs vont tout mettre en œuvre
00:28:58pour savoir s'il pourrait être lié de près ou de loin
00:29:01au trafic de drogue sur lequel ils enquêtent
00:29:03depuis plus d'un mois déjà.
00:29:05Là, concrètement, on s'est exploité les deux téléphones
00:29:08qu'on a pu avoir de ***.
00:29:11Avoir les fadettes, les échanges téléphoniques
00:29:14de ces deux téléphones et puis solliciter du parquet
00:29:18l'autorisation de les placer sous écoute
00:29:21pour voir ce qu'il y a d'intéressant.
00:29:24Grâce à ces écoutes, les enquêteurs espèrent récolter
00:29:27cette fois-ci suffisamment d'éléments
00:29:29pour prouver l'implication de cet homme
00:29:31dans un trafic de drogue.
00:29:33Et vous allez voir que l'intuition des policiers
00:29:35ne va pas mettre bien longtemps avant de se confirmer.
00:29:4124 heures plus tard, Michel est déjà à pied d'œuvre.
00:29:46Il a reçu les factures détaillées
00:29:48des deux téléphones appartenant à Diop,
00:29:50le nouveau suspect dans l'affaire du trafic de stupéfiants.
00:29:53On a de quoi faire.
00:29:55Les numéros défilent sous les yeux du policier.
00:29:58Visiblement, il y a beaucoup de mouvements
00:30:00sur le portable de l'individu soupçonné.
00:30:03Alors là, on est sur le portail de l'individu.
00:30:07Alors là, on a, sur une période d'un mois,
00:30:10800 appels ou messages écrits.
00:30:15Donc, ça correspond en gros
00:30:18à une petite moyenne de 25, 30 par jour.
00:30:22C'est conséquent à étudier,
00:30:24mais c'est pas forcément très surprenant
00:30:27chez quelqu'un dont le téléphone est un outil de travail.
00:30:32Michel va essayer maintenant
00:30:34de repérer des numéros suspects
00:30:36parmi les 800 communications.
00:30:38Des numéros qu'il aurait peut-être déjà vus
00:30:40lors de précédentes affaires.
00:30:42Celui d'un dealer ou d'un consommateur
00:30:44déjà connu des services de police.
00:30:46Et quelques minutes plus tard...
00:30:50Eh ben, bingo.
00:30:52Bingo.
00:30:54C'est un message sur le répondeur
00:30:56laissé par...
00:30:58C'est un message sur le répondeur
00:31:00laissé par...
00:31:023 fois.
00:31:04Le 17 février.
00:31:06L'enquêteur ne pouvait rêver mieux.
00:31:08Il vient de tomber sur le numéro d'un dealer
00:31:10qu'il connaît bien.
00:31:12Et pour cause, il appartient
00:31:14au revendeur de cannabis
00:31:16entendu par les policiers quelques jours plus tôt.
00:31:20Ce jeune homme se fournirait-il
00:31:22auprès de Diop,
00:31:24déjà soupçonné d'alimenter le marché en héroïne?
00:31:28Une chose est sûre pour les enquêteurs.
00:31:30Tous les indices concordent
00:31:32pour faire de Diop
00:31:34un fournisseur de stups plutôt actif.
00:31:36Alors, pour creuser davantage,
00:31:38Michel va ressortir les fadettes
00:31:40du revendeur de cannabis.
00:31:42Et rapidement, il va retrouver
00:31:44parmi tous ces numéros,
00:31:46celui du nouveau suspect.
00:31:54Un numéro qui n'était évidemment
00:31:56pas enregistré au nom de Diop
00:31:58lors de la première enquête
00:32:00sur le trafic de cannabis.
00:32:16Grâce à ce numéro,
00:32:18les enquêteurs savent désormais que Diop,
00:32:20le fournisseur qu'ils soupçonnent,
00:32:22est en contact régulier
00:32:24avec le vendeur de cannabis.
00:32:26Le profil de ce fournisseur, supposé,
00:32:28s'étoffe peu à peu.
00:32:30Il trafiquerait manifestement
00:32:32toutes sortes de stupéfiants.
00:32:34Mais ce qui étonne les policiers,
00:32:36c'est que cet homme continue
00:32:38à utiliser son téléphone,
00:32:40sans se méfier.
00:32:42On a un type qui est censé être prudent,
00:32:44voire parano,
00:32:46est en garde à vue une première fois,
00:32:48une deuxième fois,
00:32:50avec 30 clients entendus.
00:32:52Et ce type-là, il craque pas sa puce ?
00:32:54Non seulement c'est étonnant,
00:32:56mais c'est une super opportunité.
00:32:58Parce que s'il craque pas sa puce,
00:33:00là, là, là, ça va faire l'essentiel
00:33:02de le foutre sous la couche.
00:33:04Contre toute attente,
00:33:06ce fournisseur présumé
00:33:08n'aurait pas changé de puce téléphonique
00:33:10pour brouiller les pistes.
00:33:12Alors les enquêteurs veulent en profiter
00:33:14pour écouter ses conversations
00:33:16et tout savoir de ses faits et gestes.
00:33:18Cet homme va se retrouver
00:33:20grâce à son téléphone portable.
00:33:22Son signalement a aussi été donné
00:33:24à tous les services de police environnants.
00:33:26Une attention permanente
00:33:28qui va rapidement porter ses fruits.
00:33:34Départ de TV 300 BSU,
00:33:362 OPJ pour mission de surveillance
00:33:38hors circo.
00:33:4048 heures plus tard,
00:33:42tous les enquêteurs de la BSU sont mobilisés
00:33:44pour une surveillance au domicile
00:33:46de la compagne de Diop.
00:33:48Les suspects y auraient été aperçus.
00:33:52Leur objectif cette fois-ci,
00:33:54découvrir où les stupéfiants
00:33:56qui alimentent le trafic
00:33:58pourraient être stockés.
00:34:00C'est important ce matin
00:34:02de pouvoir savoir
00:34:04quand il part de son domicile
00:34:06où il se rend.
00:34:08Notamment en étant le cadre
00:34:10de la volonté de pouvoir identifier
00:34:12des nourrices.
00:34:14Des nourrices, c'est-à-dire des complices
00:34:16pour récupérer la marchandise chez eux.
00:34:18Pour cette opération délicate,
00:34:20les policiers ont mis en place
00:34:22un dispositif particulier.
00:34:24Michel et Thierry se positionnent
00:34:26sur un parking à proximité de la maison.
00:34:28Vincent, lui, est posté
00:34:30dans une seconde voiture
00:34:32pour couvrir l'autre chemin de fuite possible.
00:34:34Quant à Xavier,
00:34:36il fera des allers-retours en moto
00:34:38entre les deux points de surveillance
00:34:40prêts à partir à tout moment.
00:34:42Ce serait bien que tu te positionnes d'abord en face.
00:34:44Pour rester discret,
00:34:46nous filmons une nouvelle fois
00:34:48en caméra cachée.
00:34:50La planque commence.
00:34:52Les enquêteurs sont en contact permanent
00:34:54pour savoir ce qui se passe
00:34:56aux abords du domicile
00:34:58et pouvoir réagir rapidement.
00:35:02Au bout de 2 heures,
00:35:04Vincent observe un manège surprenant.
00:35:10Donc on est d'accord,
00:35:12une Mégane bleue devant chez eux
00:35:14et un black qui est monté dedans.
00:35:16Un black est sorti de chez eux
00:35:18et il est rentré côté passager, d'accord ?
00:35:20Ouais, bah, ça peut être que...
00:35:22Le fournisseur présumé
00:35:24serait en ce moment même
00:35:26à bord d'un véhicule stationné
00:35:28devant chez lui
00:35:30et pas n'importe lequel.
00:35:32Il s'agirait du modèle
00:35:34repéré 2 jours plus tôt
00:35:36près de la place de l'église à Lisieux.
00:35:38Quelques minutes plus tard,
00:35:40Vincent voit l'individu ressortir
00:35:42de la voiture.
00:35:44Ouais.
00:35:46Le black est ressorti ?
00:35:48Elle vient, là.
00:35:50Elle vient, là.
00:35:52C'est bon, elle arrive devant nous.
00:35:54Tiens, les voilà.
00:35:58À l'intérieur de la voiture,
00:36:00Michel reconnaît aussitôt le conducteur.
00:36:02Bon, euh, Vincent,
00:36:04je te confirme, alors c'est celui
00:36:06qu'on a vu sur le square.
00:36:08L'homme au volant
00:36:10n'est autre que celui observé
00:36:12à de nombreuses reprises
00:36:14par les enquêteurs
00:36:16aux abords de la mairie.
00:36:18Un individu au comportement suspect.
00:36:20Et pour eux,
00:36:22son rendez-vous en coup de vent
00:36:24avec Diop
00:36:26est loin d'être anodin.
00:36:28Bon, écoute, tant qu'il y a que
00:36:30le black est rentré
00:36:32dans la boîte de l'habitat,
00:36:34on peut considérer que c'est un échange.
00:36:36D'accord ?
00:36:38Donc c'est bien,
00:36:40c'est très bien.
00:36:42Grâce à cette surveillance,
00:36:44les enquêteurs sont persuadés
00:36:46que le conducteur de cette voiture
00:36:48joue un rôle essentiel dans l'affaire
00:36:50sur laquelle ils enquêtent
00:36:52depuis plus de 2 mois.
00:36:54C'est une bonne surveillance
00:36:56qui apporte au moins quelque chose de positif,
00:36:58c'est à savoir qu'il reçoit du monde,
00:37:00malgré tout, à domicile.
00:37:02C'est un échange téléphonique.
00:37:04S'il a reçu ce gars-là, ça veut dire déjà, à mon avis,
00:37:06c'est quelqu'un en qui il a énormément confiance.
00:37:08Et donc je pense, évidemment,
00:37:10de fait, bien impliqué avec lui dans le trafic.
00:37:12Pour la première fois,
00:37:14les policiers pensent avoir mis la main
00:37:16sur un complice de premier plan.
00:37:20De fait, le conducteur
00:37:22de cette Mégane devient
00:37:24un objectif important.
00:37:26Absolument. Voilà.
00:37:28Les enquêteurs choisissent de rester
00:37:30sur place au cas où Diop
00:37:32partirait lui aussi en voiture.
00:37:34Mais à la fin de la journée,
00:37:36ils doivent se rendre à l'évidence.
00:37:38Comme à son habitude, le fournisseur
00:37:40présumé ne semble pas prêt à quitter son repère.
00:37:44Désormais, les policiers
00:37:46vont concentrer leur recherche sur l'homme au bonnet.
00:37:48Car peut-être qu'en le suivant,
00:37:50lui, ils pourront enfin trouver le lieu
00:37:52où la drogue serait stockée.
00:37:54On décroche et on fait un point au service.
00:37:56OK, ça marche.
00:37:58Pour localiser plus rapidement cet homme,
00:38:00Thierry va tenter sa chance
00:38:02auprès de ses collègues du GSP,
00:38:04le groupe de sécurité de proximité.
00:38:06Ces hommes de terrain
00:38:08sont une mine d'informations
00:38:10pour les enquêteurs.
00:38:12Le policier leur envoie donc
00:38:14la photo du suspect.
00:38:16Et quelques minutes plus tard...
00:38:18Tiens, voilà.
00:38:20Ils ont envoyé l'extrait
00:38:22canonge de l'individu.
00:38:26Le conducteur de la Mégane.
00:38:28Le conducteur de la Mégane 2.
00:38:30Les policiers du GSP
00:38:32ont retrouvé la trace de l'individu
00:38:34dans les fichiers de l'identité judiciaire.
00:38:36Désormais, les enquêteurs
00:38:38peuvent mettre un nom sur le visage
00:38:40du complice supposé de Diop.
00:38:42Petit à petit,
00:38:44l'étau se resserre autour des suspects
00:38:46et les enquêteurs
00:38:48commencent à définir
00:38:50l'organigramme du réseau.
00:38:52Au bas de l'échelle,
00:38:54il y aurait d'abord
00:38:56toute une série de dealers
00:38:58chargés d'écouler la marchandise.
00:39:00Au-dessus,
00:39:02il y aurait un messager,
00:39:04un homme de confiance
00:39:06dont le rôle serait d'assurer
00:39:08des transits d'argent et de drogue
00:39:10entre le fournisseur et ses revendeurs.
00:39:12Un trafic dirigé à distance
00:39:14par un homme, Diop.
00:39:16Une histoire astucieuse
00:39:18qui pourrait expliquer pourquoi l'individu
00:39:20a toujours échappé à la justice.
00:39:24Après plus de deux mois d'enquête,
00:39:26les policiers vont devoir déclencher
00:39:28des interpellations s'ils veulent
00:39:30obtenir des réponses à leurs questions.
00:39:32Mais ils ignorent encore
00:39:34qu'un événement imprévu
00:39:36va venir tout bouleverser.
00:39:40Le lundi suivant,
00:39:42à la brigade de sortie urbaine,
00:39:44les vendeurs vont être confrontés
00:39:46à une bien mauvaise surprise.
00:39:48Depuis ce matin,
00:39:50Vincent passe en revue les communications de Diop,
00:39:52le chef présumé du trafic de stupéfiants
00:39:54qui sévit à Lisieux.
00:39:56Des échanges téléphoniques
00:39:58enregistrés pendant le week-end.
00:40:04Et une conversation
00:40:06plutôt étrange
00:40:08entre le fournisseur présumé
00:40:10et un de ses clients supposés
00:40:12à la brigade de sortie urbaine.
00:40:42Coup de théâtre,
00:40:44le chef présumé du réseau
00:40:46vient d'annoncer qu'il allait quitter le pays
00:40:48dans les 48 heures.
00:40:50Vincent sait déjà qu'il est trop tard
00:40:52pour intervenir.
00:40:54L'enquêteur accuse le coup
00:40:56et prévient Michel.
00:41:00En l'état actuel des choses,
00:41:02il va quitter le territoire français
00:41:04pour le Sénégal, chose qu'il a déjà
00:41:06fait par le passé.
00:41:08Il reviendra en France puisque c'est là
00:41:10où il travaille, entre guillemets.
00:41:12C'est là où il peut gagner l'argent
00:41:14qu'il a réussi à dégager de son trafic de stup.
00:41:16Le départ précipité de Diop
00:41:18contraint les enquêteurs
00:41:20à revoir tout leur projet.
00:41:22On va plus mettre en sécurité
00:41:24les gens qui font partie
00:41:26de ce trafic de stup
00:41:28pour mieux les appréhender un peu plus tard.
00:41:30C'est que partie remise,
00:41:32mais l'enquête continue.
00:41:34Il n'y a absolument pas de portes refermées
00:41:36sur le dossier.
00:41:38Pour démanteler une fois pour toutes
00:41:40le trafic de drogue, les policiers
00:41:42préfèrent attendre le retour en France de Diop,
00:41:44son chef supposé.
00:41:46Ils sont convaincus que le suspect
00:41:48fera tôt ou tard sa réapparition.
00:41:50Car son fils en bas âge
00:41:52vit à seulement quelques kilomètres
00:41:54de Lisieux.
00:41:56Quant à son complice, l'homme
00:41:58qui l'aiderait à gérer ses affaires,
00:42:00il va lui aussi brusquement disparaître
00:42:02des écrans radar.
00:42:04Six mois plus tard,
00:42:06la patience des enquêteurs
00:42:08va finalement être récompensée.
00:42:10Ce matin-là, une réunion un peu spéciale
00:42:12se prépare derrière les vitres de la brigade.
00:42:14Diop
00:42:16aurait été formellement identifié
00:42:18par une patrouille dans les rues de la ville.
00:42:20Alors cette fois-ci, les policiers
00:42:22comptent bien lui mettre le grappin dessus.
00:42:26Ce mec-là, c'est une anguille.
00:42:28Il est extrêmement prudent.
00:42:30C'est naturel chez lui, de toute façon,
00:42:32il n'est pas un loup.
00:42:34Dans leurs investigations, les enquêteurs
00:42:36disposent d'un atout de taille pour appréhender
00:42:38leur suspect.
00:42:40Car souvenez-vous, ils ont découvert
00:42:42que le trafiquant présumé rendait régulièrement
00:42:44visite à sa compagne et à son fils
00:42:46dans une maison située
00:42:48non loin de Lisieux.
00:42:50Alors les policiers comptent mettre en place
00:42:52des surveillances permanentes sur place
00:42:54pour guetter les moindres allées et venues.
00:42:58Ce qui est un gros avantage pour nous,
00:43:00c'est qu'ils ne savent pas qu'on ne sait pas.
00:43:02Et je suis certain
00:43:04que c'est vraiment cloisonné
00:43:06avec tout le reste de son activité.
00:43:12Les enquêteurs sont plus que jamais décidés
00:43:14à mettre un terme aux agissements du trafiquant
00:43:16présumé.
00:43:18Si l'homme a toujours réussi à passer entre les mailles du filet,
00:43:20sa chance va peut-être bientôt
00:43:22finir par tourner.
00:43:24Quelques jours plus tard,
00:43:26à la brigade de sûreté urbaine,
00:43:28il est 6 heures du matin
00:43:30et à l'intérieur, c'est le branle-bas de combat.
00:43:32Tous les policiers sont sur le pont
00:43:34car la veille,
00:43:36une source a communiqué aux enquêteurs
00:43:38une information cruciale.
00:43:40L'homme qui serait à la tête
00:43:42d'un vaste trafic de stupéfiants
00:43:44aurait prévu de rendre visite
00:43:46à sa compagne le jour même.
00:43:48En tout état de cause,
00:43:50il est susceptible d'être attaqué
00:43:52entre 10 et 11 heures
00:43:54ce matin chez elle.
00:43:56Alors on a pris la précaution
00:43:58de venir de bonne heure
00:44:00parce qu'il est aguerri
00:44:02à faire des coups de sécurité.
00:44:04Comme là, ce qui serait bien
00:44:06c'est d'être en place
00:44:08vers 8h30 là-bas.
00:44:10Les enquêteurs tiennent enfin
00:44:12l'opportunité d'interpeller Diop,
00:44:14le trafiquant présumé.
00:44:16Cela fait plus de 6 mois
00:44:18qu'ils attendent cet instant.
00:44:20Alors un dispositif exceptionnel
00:44:22va être mis en place.
00:44:24Pour éviter que le suspect
00:44:26ne s'échappe,
00:44:28Vincent aimerait placer
00:44:304 policiers à l'intérieur
00:44:32de la maison.
00:44:34Si il rentre dans la propriété
00:44:36avec sa voiture,
00:44:38il va certainement se stationner
00:44:40devant le pavillon,
00:44:42c'est son habitude.
00:44:44Et au cas où il commence
00:44:46à pénétrer et qu'il sent la patade
00:44:48de la voiture, à ce moment-là,
00:44:50ces 4 fonctionnaires-là
00:44:52viennent lui couper son chemin.
00:44:54Les policiers
00:44:56ne veulent prendre aucun risque
00:44:58alors une dizaine d'hommes
00:45:00participeront à l'opération.
00:45:02Ce n'est pas un armoire à glace
00:45:04mais c'est un beau bébé,
00:45:06il est assez musclé.
00:45:08S'il est chargé,
00:45:10il ne va vraiment pas se laisser faire.
00:45:12Il est rapide, c'est-à-dire
00:45:14qu'on ne va pas attendre,
00:45:16ça va être monotée d'entrée.
00:45:18C'est le moment de quitter la brigade.
00:45:20Grâce à leurs sources,
00:45:22les enquêteurs savent que Diop
00:45:24ne devrait pas arriver chez sa compagne avant midi.
00:45:26Alors,
00:45:28ils vont en profiter pour se mettre en place
00:45:30et répéter les derniers détails.
00:45:34Lorsqu'ils arrivent sur les lieux,
00:45:36il est déjà 8h et étonnamment,
00:45:38tout est calme.
00:45:40Les rideaux de la maison sont encore fermés
00:45:42alors Vincent va s'assurer
00:45:44qu'il y a quelqu'un à l'intérieur.
00:45:52Un coup à la porte
00:45:54mais personne ne répond.
00:45:58Quelques secondes passent,
00:46:00soudain Michel entend
00:46:02un bruit suspect.
00:46:06Les policiers sont sur le qui-vive.
00:46:08Difficile de savoir qui se cache
00:46:10vraiment à l'intérieur.
00:46:14Finalement,
00:46:16l'un des rideaux se lève.
00:46:20C'est la compagne de Diop
00:46:22qui accueille les policiers.
00:46:26Bonjour.
00:46:28Comment ça va ?
00:46:30Il est où ?
00:46:32Il n'est pas là.
00:46:34On va vérifier.
00:46:38La femme prétend que le trafiquant
00:46:40présumé n'est pas chez elle.
00:46:42Les enquêteurs vont tout de même
00:46:44s'en assurer en inspectant
00:46:46une à une les pièces de la maison.
00:46:50On intervient ici,
00:46:52c'est dans le cadre d'un dossier
00:46:54de trafic de stupéfiants.
00:46:58C'est pour ça que j'ai quitté là-bas.
00:47:00La femme ne semble pas surprise
00:47:02par l'intrusion des policiers.
00:47:04Elle se serait séparée du trafiquant
00:47:06présumé depuis plusieurs mois déjà
00:47:08en raison de son addiction au cannabis.
00:47:10Il ne lui rendrait visite
00:47:12que très rarement pour voir son fils.
00:47:16C'est après les fêtes de Noël ?
00:47:18Oui.
00:47:20Il est resté dormir ?
00:47:22Non.
00:47:24Il était seul quand il est venu ?
00:47:26Oui.
00:47:28L'ex-compagne du trafiquant présumé
00:47:30semble coopérative.
00:47:32Les enquêteurs vont en profiter
00:47:34pour lui demander si elle n'aurait pas vu
00:47:36de la drogue transiter par son domicile.
00:47:38C'est le stupéfiant de domicile ?
00:47:40Si.
00:47:42Des petits boulots comme ça.
00:47:44Je pensais que c'était pour ça qu'on se voit à lui.
00:47:46Il fumait beaucoup.
00:47:48Je lui ai dit de partir.
00:47:52C'est maintenant au tour de Banouk,
00:47:54le chien stupe, d'intervenir.
00:47:56Les enquêteurs veulent s'assurer
00:47:58que le trafiquant présumé n'a pas
00:48:00dissimulé de la drogue au domicile
00:48:02de son ex-compagne.
00:48:04Très vite, l'animal va marquer
00:48:06à plusieurs endroits, et notamment
00:48:08dans ce petit débarras.
00:48:12On va vérifier.
00:48:14Déjà, on a la preuve
00:48:16qu'il y a eu du produit qui est passé ici.
00:48:18Le chien, là-dessus,
00:48:20a marqué de façon
00:48:22très sévère, on l'a vu.
00:48:26Donc il y a eu du produit
00:48:28de stocké dans ce petit local.
00:48:30Après une demi-heure de fouilles
00:48:32minutieuses, les enquêteurs doivent se rendre
00:48:34à l'évidence qu'ils ne trouveront rien.
00:48:36En revanche,
00:48:38ils sont persuadés que ce local
00:48:40pourrait avoir servi de cachette au trafiquant.
00:48:44Thierry va maintenant questionner
00:48:46la compagne d'Odiop pour savoir si le suspect
00:48:48gardait beaucoup de liquide à la maison.
00:48:50Vous l'avez vu avec des colis ?
00:48:52Non.
00:48:54Ou des salles d'argent ?
00:48:56Des salles d'argent, oui, ça me paraissait énorme.
00:48:58Vous l'avez vu avec des colis ? Oui.
00:49:02Les enquêteurs vont maintenant informer la femme
00:49:04du plan qu'ils comptent mettre à exécution.
00:49:06Surprise, elle comprend alors
00:49:08que les policiers sont venus arrêter
00:49:10chez elle son ex-compagnon.
00:49:12Mise devant le fait
00:49:14accompli, elle n'a pas d'autre choix
00:49:16que d'accepter leur présence.
00:49:20Alors, l'idée, là, il va y avoir
00:49:22des policiers et des gendarmes en civil.
00:49:24Ils sont autour.
00:49:26Et pour ce qui est de la pièce,
00:49:28ici, il n'y en aura que deux autres de plus, c'est tout.
00:49:30C'est presque bon, l'arrivée n'est plus là.
00:49:32Il arrive par la porte, là.
00:49:34Celle-là, oui.
00:49:36Il est 10h30.
00:49:38Le suspect doit arriver d'un moment à l'autre.
00:49:40A l'extérieur, des policiers
00:49:42se déploient pour faire le guet.
00:49:44Et à l'intérieur,
00:49:46chaque enquêteur se positionne de manière
00:49:48à se faire repérer.
00:49:52Ça va aller.
00:49:54Vincent prend le temps
00:49:56de rassurer l'ex-compagne.
00:49:58C'est elle qui devra ouvrir la porte
00:50:00au trafiquant présumé.
00:50:02Mais l'homme va-t-il vraiment venir ?
00:50:04Les enquêteurs
00:50:06retiennent leur souffle.
00:50:08Oui.
00:50:10Il est au passage à niveau.
00:50:12OK.
00:50:14A tous de D.E.
00:50:16L'individu va pas tarder.
00:50:18Ça y est.
00:50:20Le suspect a été aperçu aux abords de la maison.
00:50:22Il n'est pas en voiture,
00:50:24mais à pied.
00:50:26L'homme n'est plus qu'à quelques mètres du domicile.
00:50:34Oui.
00:50:46Bouge pas !
00:50:48Bouge pas !
00:50:50Bouge pas !
00:50:52C'est la police !
00:50:54Tu bouges pas !
00:50:56Tu bouges pas !
00:50:58C'est la police !
00:51:00Tourne-toi tranquillement.
00:51:02Allez.
00:51:04Le suspect est à terre.
00:51:06Sonné.
00:51:08Il ne s'attendait pas à être accueilli
00:51:10par une horde de policiers.
00:51:12Les enquêteurs tiennent enfin
00:51:14à l'homme qu'ils recherchent
00:51:16depuis plusieurs mois.
00:51:18A tous de D.E.
00:51:20L'individu est interpellé.
00:51:22Vous pouvez arriver sur le site.
00:51:26Tu es placé en garde à vue
00:51:28pour des faits de trafic
00:51:30de stupéfiants.
00:51:32Il est 11h05.
00:51:34Dans le cadre de cette garde à vue,
00:51:36tu as 3 droits.
00:51:38Aviser quelqu'un de ta famille,
00:51:40voir un médecin
00:51:42et t'entretenir en présence d'un avocat.
00:51:44Qu'est-ce que tu veux ?
00:51:46Un avocat.
00:51:48Un avocat.
00:51:50Un premier téléphone portable
00:51:52est immédiatement saisi.
00:51:54Puis,
00:51:56les enquêteurs décident
00:51:58de fouiller le suspect.
00:52:00Et dans l'une de ses poches,
00:52:02ils vont faire une belle découverte.
00:52:04C'est quoi ?
00:52:06En rouge.
00:52:08C'est sûr ?
00:52:10L'homme avait emporté avec lui
00:52:123 barrettes de résine de cannabis.
00:52:14Les enquêteurs continuent leur fouille
00:52:16avec le sac du suspect et très vite,
00:52:18ils tombent sur une somme d'argent conséquente.
00:52:24Combien on a ?
00:52:26Pratiquement 500 euros.
00:52:28Il y a 500 euros ?
00:52:30C'est ça ?
00:52:32OK.
00:52:34Cet argent proviendrait-il de la vente
00:52:36de produits stupéfiants ?
00:52:38Les enquêteurs tenteront de le déterminer
00:52:40pendant les auditions.
00:52:42Ouais.
00:52:44OK.
00:52:463 téléphones.
00:52:48En tout, le suspect avait également
00:52:50sur lui 3 téléphones portables.
00:52:52Les enquêteurs espèrent
00:52:54pouvoir en exploiter les données.
00:53:00Il est temps de rejoindre
00:53:02le commissariat.
00:53:04Pour les policiers,
00:53:06l'investigation est un véritable succès.
00:53:10Allez, c'est parti.
00:53:12Ouais, ça s'est bien passé.
00:53:14On n'a pas laissé le temps de réagir.
00:53:16Impeccable.
00:53:18Au cours de leurs investigations,
00:53:20les enquêteurs ont relevé
00:53:22plusieurs indices leur permettant
00:53:24d'affirmer que Diop serait à la tête
00:53:26d'un important trafic de drogue.
00:53:28Les policiers
00:53:30comptent donc sur les auditions
00:53:32pour lui soutirer des aveux.
00:53:34C'est Vincent qui va entendre le suspect
00:53:36en présence de son avocate.
00:53:38Rapidement,
00:53:40l'enquêteur comprend qu'il va devoir
00:53:42jouer serré car Diop
00:53:44semble bien connaître ses droits.
00:53:46D'emblée, il nie tout en bloc.
00:53:52Trafic de stupéfiants depuis septembre 2011, monsieur.
00:53:56C'est pas possible.
00:53:58Monsieur, si je prends cette mesure-là
00:54:00à votre compte, c'est que j'ai un certain nombre d'éléments
00:54:02qui permettent de le faire.
00:54:04Sinon, moi, j'interpelle pas les gens comme ça dans la nature.
00:54:06Le policier
00:54:08fait immédiatement savoir au suspect
00:54:10qu'il n'est pas là par hasard.
00:54:12Pour tenter de le faire réagir,
00:54:14Vincent va maintenant le questionner
00:54:16sur les trois barrettes de résine de cannabis
00:54:18retrouvées sur lui lors de son arrestation.
00:54:20Vous êtes consommateur de résine de cannabis ?
00:54:22Oui.
00:54:24Régulier ? A la folie, pas du tout ?
00:54:26A la folie.
00:54:28Tu fumes beaucoup ?
00:54:30C'est une journée.
00:54:32Tout ça, c'est une journée ?
00:54:34Je fume beaucoup.
00:54:36Il faut avoir beaucoup d'argent
00:54:38pour fumer à votre île.
00:54:40Vous avez que le RSA ?
00:54:42Le RSA, oui.
00:54:44Diop
00:54:46affirme que la marchandise retrouvée sur lui
00:54:48correspond à sa consommation quotidienne de cannabis.
00:54:50Une déclaration
00:54:52qui ne convainc pas les enquêteurs
00:54:54au vu de la présence
00:54:56de ces barrettes.
00:54:58Une déclaration qui ne convainc pas les enquêteurs
00:55:00au vu de la quantité.
00:55:02Pour eux, cette drogue était probablement
00:55:04destinée à la revente.
00:55:08Sinon, il y a une autre solution aussi,
00:55:10c'est que vous utilisez du shit.
00:55:12Comme ça, vous pouvez fournir
00:55:14votre consommation.
00:55:16C'est une éventualité, ça ?
00:55:18Non ?
00:55:20Vous avez trop peur ?
00:55:22Vous avez peur de qui ?
00:55:24Ben non, c'est pas vrai.
00:55:26C'est plutôt des...
00:55:28A l'inverse, moi, quand j'entends
00:55:30certaines personnes, c'est eux qui ont peur de vous.
00:55:32J'aimerais bien voir ça.
00:55:34Ouais ?
00:55:36Et quand je vous dis qu'il y a des gens
00:55:38qui disent de vous que vous
00:55:40dîlez de la résine de cannabis,
00:55:42vous dîlez de l'héroïne et vous dîlez de la cocaïne,
00:55:44quand je vous dis ça, ça vous dit quoi ?
00:55:46It's not possible.
00:55:48It's not possible ?
00:55:50Non.
00:55:52D'accord.
00:55:54Vincent ne fléchit pas et nie une nouvelle fois
00:55:56toute implication dans un trafic de stupéfiants.
00:55:58Il va même jusqu'à jouer
00:56:00l'étonné.
00:56:02Alors Vincent va faire monter la pression d'un cran
00:56:04en évoquant le surnom
00:56:06qu'on lui aurait donné dans le milieu.
00:56:08C'est qui ?
00:56:12C'est un pote en moi.
00:56:14C'est vrai ?
00:56:18Il fait quoi dans la vie ?
00:56:20Je sais pas.
00:56:22Il doit vendre
00:56:24de la résine de cannabis, non ?
00:56:26Je sais pas.
00:56:28On a fait voir des photos à des personnes.
00:56:30Des photographies.
00:56:34Et sur ces photographies, ils reconnaissent clairement.
00:56:40Et si je vous dis que c'est photographies,
00:56:42c'est où ?
00:56:44Là aussi, c'est en parlementaire.
00:56:46Ils se sont trompés.
00:56:48Une fois encore,
00:56:50Diop reste inflexible.
00:56:52Pour lui, il y aurait
00:56:54terreur sur la personne.
00:56:56Alors les enquêteurs vont essayer de l'interroger
00:56:58sur un autre volet, celui de l'argent.
00:57:00Ils aimeraient notamment savoir
00:57:02d'où viennent les 500 euros
00:57:04trouvés sur lui ce matin.
00:57:06Vous avez été chercher dans cet argent
00:57:08hier dimanche ?
00:57:10A la banque ?
00:57:12A la maison, vous avez de l'argent
00:57:14liquide chez vous ?
00:57:16Oui.
00:57:18Où avez-vous cet argent ?
00:57:20Dans le domaine de l'enquête.
00:57:22Dans la mesure de justifier
00:57:24ce reflet de l'argent.
00:57:28Diop semble avoir réponse
00:57:30à toutes les questions.
00:57:32Alors Vincent
00:57:34préfère mettre un terme à l'audition
00:57:36pour laisser le suspect réfléchir
00:57:38en cellule.
00:57:42Voilà, lui justifie
00:57:44son train de vie
00:57:46de ne pas toucher un RSA,
00:57:48d'être toxicomane
00:57:50et acheter à droite et à gauche
00:57:52de la résine de cannabis
00:57:54sans avoir de fournisseur attitré.
00:57:56C'est une audition classique
00:57:58d'une personne qui n'a pas envie
00:58:00de donner trop d'éléments
00:58:02sur son rythme de vie.
00:58:04Mais ce que le trafiquant présumé ignore,
00:58:06c'est que dans la pièce d'à côté,
00:58:08Michel vient de faire parler
00:58:10ses téléphones.
00:58:12Car souvenez-vous,
00:58:14trois portables avaient été saisis
00:58:16sur Diop lors de son arrestation.
00:58:18En examinant de près
00:58:20les échanges SMS,
00:58:22l'enquêteur a fait une belle trouvaille
00:58:24dans l'un d'entre eux,
00:58:26un message codé.
00:58:28Par exemple, on a un texto
00:58:30qu'il reçoit et qui comporte
00:58:32tanger égale 20,
00:58:3420 égale 56, jaune égale
00:58:3610, 27,
00:58:3855, 20 égale 31.
00:58:40C'est une arithmétique un peu
00:58:42particulière. Les études de policiers
00:58:44me disent que ça doit correspondre quand même
00:58:46à des quantités
00:58:48de résine de cannabis
00:58:50provenant probablement
00:58:52du Maroc.
00:58:54Michel pense que ce texto
00:58:56aurait pu être envoyé au suspect
00:58:58par son fournisseur de drogue.
00:59:00A gauche de l'écran,
00:59:02il s'agirait des différentes
00:59:04sortes de résine de cannabis proposées.
00:59:06Au milieu, les quantités
00:59:08pouvant être fournies par le grossiste.
00:59:10Enfin, à droite,
00:59:12ces chiffres correspondraient au prix
00:59:14en milliers d'euros pour la marchandise achetée.
00:59:16Un montant faramineux.
00:59:20On arrive à 114 000,
00:59:22c'est quand même pas inintéressant du tout.
00:59:24Pour Michel,
00:59:26ce SMS constitue
00:59:28un élément de preuve.
00:59:30Et ce n'est pas tout, car son oeil aiguisé
00:59:32va repérer un deuxième échange suspect
00:59:34où il serait aussi question
00:59:36de la quantité de cannabis.
00:59:38Venant du même interlocuteur,
00:59:40juste avant, on a un message.
00:59:42Je t'ai mis
00:59:4420 du bien et 30 du moins bien
00:59:46de côté, etc.
00:59:48Donc là, on est carrément
00:59:50quand même dans le trafic.
00:59:52Je pense qu'il va falloir que notre ami
00:59:54nous dise un peu
00:59:56ce qu'il en est.
00:59:58Les enquêteurs ont
01:00:00un nouvel atout dans leur manche.
01:00:02Ils espèrent ainsi faire craquer le suspect.
01:00:04Le trafiquant présumé
01:00:06est donc entendu une 2e fois.
01:00:08Dès le départ,
01:00:10Franck, le collègue de Vincent,
01:00:12va droit au but en lui demandant
01:00:14de s'expliquer sur ses nombreux téléphones.
01:00:16Pourquoi t'as 3 téléphones en même temps sur toi ?
01:00:18Parce qu'il y a des téléphones
01:00:20plus pratiques pour faire les 3 gestes.
01:00:22Et il y a des téléphones plus...
01:00:24Pratiques, plus avantages.
01:00:26En termes de...
01:00:28Le plus pratique ?
01:00:30Pourquoi, toi,
01:00:32t'es pas impratique ?
01:00:38C'est pas pratique pour avoir 3.
01:00:40T'as interdit d'avoir 3 téléphones.
01:00:42Tu fais ce que tu veux.
01:00:44C'est pas commun.
01:00:46C'est même pas comme si t'avais une ligne professionnelle.
01:00:48Enfin...
01:00:50C'est son business.
01:00:52Si tu déclares pas aux infos...
01:00:54C'est pour le business.
01:00:56Il n'y a pas de business.
01:00:58Le suspect n'en démord pas.
01:01:00Il n'aurait rien à voir
01:01:02avec un quelconque trafic de drogue.
01:01:04Alors les enquêteurs vont choisir
01:01:06ce moment pour abattre leur carte maîtresse.
01:01:08Les messages trouvés dans ses portables.
01:01:12Il y a un texto qui nous a interpellés.
01:01:14Il dit...
01:01:16Je t'ai mis 20 du bien et 30 du moins bien.
01:01:18C'est quoi ?
01:01:20C'est beaucoup.
01:01:22C'est beaucoup quoi ?
01:01:24Je t'ai pas donné de mesure.
01:01:26Tu parles de quoi, toi ?
01:01:28Je sais pas du tout.
01:01:30C'est toi qui viens de te trahir.
01:01:32Je t'ai pas dit ce que c'était 20 et 30.
01:01:34Tu me dis c'est beaucoup trop.
01:01:36Pour la première fois,
01:01:38Diop semble mal à l'aise et moins sûr de lui.
01:01:40Les enquêteurs sentent
01:01:42qu'ils sont sur la bonne piste.
01:01:44Alors ils vont essayer de le faire parler.
01:01:48Moi ce que je veux savoir c'est pourquoi
01:01:50quelqu'un en plus de 112 t'envoie ce message là.
01:01:52Avec une signe maroc.
01:01:54La touche 32.
01:01:58Les policiers ont beau insister,
01:02:00Diop semble avoir repris ses esprits
01:02:02et préfère botter en touche.
01:02:04Mais Vincent et son collègue
01:02:06n'ont pas encore dit leur dernier mot.
01:02:10Le message le 2 février 2015
01:02:12de Poto.
01:02:14Je pense que c'est dire pote.
01:02:16Pareil 212, c'est l'indicatif du Maroc.
01:02:18Tanger 20 égale 56.
01:02:20Jaune 10 égale 27.
01:02:22Cinquante 20 égale 31.
01:02:26Le tout égale à 114 000.
01:02:28Si tu es en mesure de m'expliquer
01:02:30ce que ça veut dire,
01:02:32je suis preneur.
01:02:36Je sais pas du tout, c'est pas destiné à moi ce message.
01:02:38Ce message ne m'est pas destiné.
01:02:40Vincent sait qu'il ne tirera
01:02:42rien de plus de Diop.
01:02:44Il préfère donc mettre fin à l'audition.
01:02:48Après une signature,
01:02:50le scientifique en présumé est relâché.
01:02:52Mais au vu des éléments retrouvés sur son portable,
01:02:54il devra s'expliquer très prochainement
01:02:56devant la justice.
01:03:00Vous êtes satisfait ?
01:03:02Il y a une décision.
01:03:04Il y a une décision de justice.
01:03:06Ça va pas rester non impuni.
01:03:10Il va y avoir une décision.
01:03:12L'enquête de Vincent
01:03:14connaîtra un bel épilogue 2 jours plus tard.
01:03:16Pris en flagrant délit,
01:03:18Diop a été placé derrière les barreaux
01:03:20dans l'attente de son jugement.
01:03:22Pour trafic de stupéfiants,
01:03:24il encourt une peine maximale
01:03:26de 10 ans de prison.

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