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Corneille
Europe 1
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13/05/2025
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00:00
J'ai la chance de recevoir un chanteur qu'on a découvert au début des années 2000
00:05
et qui nous a marqués avec sa voix et son histoire.
00:30
J'ai la chance de recevoir un chanteur qu'on a découvert au début des années 2000.
01:00
On va en parler dans un instant de ce livre, mais d'abord on va revenir sur votre histoire.
01:04
On va dresser votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître.
01:08
Et voici le premier.
01:12
Vous êtes allé loin !
01:15
On est revenu au racine, parce que vous êtes né à Fribourg, en Allemagne, Corneille,
01:21
où vos parents faisaient leurs études, vous vivez là-bas jusqu'à vos 6 ans.
01:25
Et cette chanson de Noël qu'on entend, Tling Glöckchen, ça fait partie des quelques souvenirs qui vous restent dans cette période ?
01:32
C'est mes classiques d'enfance.
01:33
Je sais que c'est drôle de dire ça comme ça, mais c'est vrai.
01:37
Je suis né en Allemagne, mes parents faisaient leurs études.
01:39
Quand je suis né, je suis resté en Allemagne jusqu'à l'âge de 6 ans.
01:43
Il y a ça et John Wayne, doublé en allemand.
01:46
Ça aussi, vous regardiez.
01:46
Oui, on ne choisit pas ce qu'on consomme culturellement.
01:53
Quand on est gamin, on prend ce qu'on nous donne.
01:56
L'Allemagne, c'était une terre provisoire pour vos parents.
01:59
Ils parlaient déjà de revenir au pays, au Rwanda.
02:01
Vous êtes né en exil, quelque part.
02:03
Oui, c'est très bien dit.
02:05
Il y a une drôle de façon de naître.
02:08
Moi, je suis né naïvement pensant que l'Allemagne était mon chez moi.
02:13
Mais mon père nous a tout le temps dit
02:15
« Non, il y a un autre chez toi, un autre chez vous, mon petit frère et moi.
02:21
Et ce chez nous est loin de l'Allemagne.
02:25
Et vous vous sentirez beaucoup mieux que dans l'Allemagne où vous êtes né. »
02:31
Et ce lieu, c'est le Rwanda.
02:32
Vous n'êtes pas vraiment senti si bien que ça en arrivant là-bas ?
02:36
Pas trop, non.
02:36
Vous étiez considéré comme un blanc, en fait.
02:38
Oui, c'est beau et c'est marrant parce qu'on n'est pas resté dans la capitale Kigali tout de suite
02:42
quand on est arrivé avec ma famille.
02:43
On est allé dans le village où mon père est né et a grandi.
02:48
Et les gamins du village, je me suis rendu compte en apprenant la langue, le Kinyarwanda,
02:52
que les gamins du village m'avaient trouvé un sobriquet, en fait.
02:55
Et j'ai réussi à le traduire un jour.
02:58
Et j'ai compris que ça voulait dire « petit blanc ».
03:00
Petit blanc.
03:01
Et moi, en fait, ça a été ma première grande leçon en termes de vivre ensemble.
03:06
J'ai compris que, en fait, tous les critères de division sont des constructions.
03:10
En fait, moi, je peux prendre un mot puis en faire ce que je veux.
03:12
Parce que je comprenais, je voyais bien que je n'étais pas blanc.
03:15
Mais ce qu'il voulait dire, c'est que je n'étais pas comme eux.
03:19
Qu'est-ce qui fait que vous étiez différent ?
03:20
Sur quoi il jugeait ça ?
03:22
Bah, j'avais probablement des attentes un peu bizarres de la vie.
03:27
Genre, je cherchais un interrupteur, par exemple.
03:30
Qu'est-ce que tu cherches ?
03:31
Ah oui, il faut allumer la lumière.
03:31
Je veux allumer la lumière, par exemple.
03:33
Il me disait « mais ça n'a aucun sens ».
03:35
Il voyait bien que dans mon comportement, jusque dans ma gestuelle,
03:41
mon accent, quand je parlais la langue, c'était la langue de mes parents,
03:44
mais moi, je la parlais avec un petit accent, un léger accent allemand.
03:48
Votre prénom aussi ?
03:50
Vous vous appeliez Cornelius encore à l'époque ?
03:52
Je m'appelais Cornelius.
03:53
Bon, ça dérangeait, mais bon, ça à la limite...
03:58
Ça passait.
03:59
Ça passait.
04:00
Mais vous avez quand même décidé de changer de nom.
04:01
J'ai changé de nom.
04:02
Le Rwanda, c'était un pays très catholique,
04:05
donc on avait l'habitude des prénoms francophones,
04:11
avec des racines latines.
04:13
Donc ça, à la limite, ça passait.
04:14
Non, c'était plutôt au niveau de mon comportement,
04:19
tout simplement, de mon comportement culturel,
04:25
jusqu'à ma psyché, ma psychologie était différente.
04:28
Et je n'avais pas les mêmes attentes de la vie
04:32
que les gamins du village de mon père.
04:34
Et puis, vous avez découvert la musique.
04:35
Johnny Cash, Ring of Fire, ça, c'est votre...
04:51
Ça, vous l'avez pas chanté au karaoké ?
04:52
Un peu moins, un peu moins.
04:54
Moi, je fais ça, parce que j'ai la voix de Johnny Cash.
04:58
C'est votre père qui vous l'a fait découvrir ?
05:00
Oui, c'est mon papa qui...
05:01
Je pense que si j'ai fait de la musique,
05:03
c'est en grande partie grâce à mon papa
05:05
que je soupçonne avoir été un artiste refoulé.
05:10
Il m'a fait découvrir toutes sortes de musiques.
05:15
C'est lui qui m'a fait découvrir Mozart, Tchaikovsky,
05:19
puis...
05:19
Mahalia Jackson...
05:21
Le gospel, le country...
05:24
Il m'a ouvert les yeux sur un chant culturel en musique
05:28
qui m'a formé, en fait.
05:30
Ma première éducation, ma première école en musique, c'était lui.
05:33
Et tous les dimanches après-midi, on écoutait,
05:35
il me sortait des vieux vinyles
05:37
de tout ce que vous avez nommé du gospel à la folk.
05:43
Et puis, un jour, malheureusement, arrive le drame de votre vie.
05:46
J'ai vécu l'enfer sur la terre qu'on appelle mon pays.
05:51
Je vous demande pardon, vous serez frère,
05:54
mais qu'on peut montrer pardon.
05:56
J'ai perdu tout ce qui m'est cher dans ce pays.
06:00
Mon vie, c'est la triste histoire de nos vies.
06:05
J'ai vécu l'enfer sur la terre qu'on appelle mon pays.
06:07
Ce sont les paroles de cette chanson,
06:09
Terre, issue de votre premier album solo,
06:11
parce qu'on vient de loin,
06:13
dans la nuit du 15 au 16 avril 94.
06:15
Corneille, votre famille entière est tuée
06:18
lors du génocide rwandais.
06:20
Vous avez 17 ans et vous êtes le seul rescapé.
06:22
Vous avez raconté votre histoire dans votre livre,
06:25
déjà, là où le soleil disparaît.
06:27
On parle souvent de vous comme d'un miraculé.
06:30
Est-ce que c'est le bon mot, selon vous ?
06:33
C'est lourd à porter quand même, un miraculé.
06:38
Il y a quand même de ça.
06:39
Oui, il y a quand même de ça.
06:42
En fait, je dis que c'est lourd à porter
06:44
parce que j'ai l'impression que ça réduit toute une existence
06:48
à un miracle, justement.
06:52
Mais en même temps, oui, je comprends ce que ça veut dire.
06:56
Puis oui, j'ai survécu à des circonstances un peu particulières.
07:02
Après, la vie a repris, quoi.
07:07
La vie a repris.
07:10
Mais moi, je n'ai pas l'impression que ma vie relève du miracle aujourd'hui.
07:15
Je pense qu'il y a des gens qui vivent l'enfer tous les jours aujourd'hui.
07:22
Quand on dit miraculé, on a l'impression que ça fait de moins une exception.
07:27
Non, mais on peut dire peut-être un survivant aussi
07:29
parce que ce à quoi vous avez survécu, c'est incroyable.
07:32
Ce n'est pas seulement ce jour-là où vous vous êtes caché.
07:35
C'est aussi tout ce que vous avez vécu.
07:37
Ensuite, ce que vous avez dû affronter pour revenir jusqu'en Allemagne.
07:41
Vous avez survécu à un exil, à la malaria,
07:44
à tous ceux qui voulaient vous tuer sur le chemin.
07:46
Enfin, votre parcours, il est incroyable.
07:49
Et on se dit qu'il avait très peu de chances de s'en sortir.
07:54
Oui, là j'entends.
07:56
Après, vous avez entendu dire ça, oui, miraculeux.
07:59
Des fois, je manque de recul par rapport à ma propre histoire.
08:03
C'est peut-être pour ça que je l'écris,
08:05
pour ne pas en oublier des bouts.
08:07
Pour me rappeler qu'elle est bien la mienne,
08:09
parce qu'elle est particulière.
08:14
Et en même temps,
08:15
c'est une des raisons pour lesquelles j'ai écrit ce bouquin.
08:21
Cette histoire m'a construit, vraiment.
08:27
J'ai fait de la musique comme métier, je veux dire.
08:31
Parce que j'ai toujours fait de la musique.
08:32
J'ai toujours chanté.
08:35
Mais bon, jusqu'à l'âge de 17 ans, c'était un hobby.
08:37
Mais je m'en suis obsédé à l'âge de 17 ans,
08:41
avec la disparition de ma famille.
08:42
J'en ai fait, en fait, c'est devenu une forme d'exutoire.
08:46
C'est devenu une forme de thérapie.
08:49
Et j'écris, je commence à écrire des bouquins aujourd'hui,
08:52
dans la continuité de tout ça,
08:55
pour essayer de faire passer un message,
08:58
pour dire que...
09:01
C'est le problème que je trouve dans la société aujourd'hui.
09:04
C'est qu'on ne se pose pas les vraies questions.
09:06
On ne comprend pas les dangers qui nous guettent.
09:09
Du simple fait, parfois, de ne pas arriver à se dire
09:11
« Aimons-nous d'abord ».
09:13
Ça a l'air d'un truc un peu à l'eau de rose, comme ça.
09:15
Mais j'ai vu de mes yeux ce que ça donne
09:18
quand on ne met pas l'amour avant tout.
09:22
Et ce nouveau livre, c'est la mélodie du pardon, Corneille.
09:26
On va en parler dans un instant.
09:27
On revient tout de suite sur Orbe.
09:28
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