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  • 08/07/2025

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00:00Mais pour commencer, cette polémique qui ne cesse d'enfler après la proposition de Mathilde Panot de désarmer les polices municipales,
00:08mais elle s'est fait torpiller, on peut le dire, par l'ensemble de la classe politique,
00:11et je vous propose d'écouter Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste français,
00:16et Marc Ferracci, le ministre de l'Industrie et de l'Energie, qui était sur Europe 1 et CNew ce matin.
00:20Je sais que c'est leur conviction, mais ce n'est pas du tout la nôtre.
00:23Pas du tout, c'est même hors sol.
00:25C'est mal connaître la réalité de notre pays.
00:27L'insécurité grandit en France.
00:29Il y a besoin d'une police nationale beaucoup plus forte dans notre pays.
00:34Il y a une détestation des forces de l'ordre à la France insoumise et dans une partie de l'ultra-gauche.
00:40Il faut à tout prix éviter qu'il y ait des mères et des filles l'année prochaine, tout simplement.
00:44C'est l'habitude de la France insoumise que d'être dans la provocation, que d'être dans la gesticulation,
00:51et surtout dans des propositions qui sont extrêmement dommageables, délétères,
00:56pour l'intérêt général et la sécurité des Français.
00:59Paul Melin, une réaction ? Est-ce qu'elle est hors sol ? C'est de la provocation ?
01:02Elle est hors sol, c'est de la provocation.
01:04Mais pas personnelle.
01:06Oui, non, mais si vous voulez, c'est complètement loufoque comme proposition.
01:09C'est-à-dire qu'on a l'impression que Mme Panot et qu'un certain nombre de députés LFI
01:13vivent dans une dimension parallèle, où l'insécurité n'existe pas,
01:17où l'intégrité physique des policiers municipaux qui seraient menacés sans armes dans certains endroits n'existe pas,
01:23où la préoccupation légitime pour les Français, pour leur sécurité du quotidien, n'existe pas,
01:28où en fait le réel, tout simplement, n'existe pas.
01:30C'est-à-dire que M. Ferracci a raison.
01:33Si d'aventure ces personnes de LFI avaient des communes, ce serait chaotique.
01:38Donc à un moment donné, si vous voulez, c'est pas sérieux.
01:40C'est pas sérieux et puis en plus, je crois que c'est ultra minoritaire dans le pays, ce qu'ils disent.
01:44Donc à un moment donné, même Fabien Roussel est obligé de se désolidariser de ce type de proposition
01:49et de dire que lui n'appelle pas de ses voeux à cela.
01:52Il existe une voie pour une gauche qui parle des sujets régaliens,
01:56qui parle de la lutte contre l'insécurité.
01:57Du reste, c'est plus proche de ses électeurs.
01:59Moi, je pense que les électeurs de gauche, ils veulent être en sécurité.
02:02Et ils sont pas plus fous que les autres.
02:03Alors Mme Panot, elle est déconnectée.
02:05Et je pense que ce type de proposition, ça peut leur coûter cher à l'approche des municipales, aux insoumis.
02:09Et elle a fait cette déclaration quelques heures après, justement, le projet du ministre.
02:13Votre chargé de la sécurité du quotidien, M. Buffet, qui projetait justement d'élargir le pouvoir de cette police municipale.
02:22Comment est-ce que vous interprétez ces propos, M. Salvatore ?
02:25Alors moi, je suis pas tout à fait d'accord.
02:27Je suis pas sûr que ce soit une provocation.
02:28Je pense que c'est un projet.
02:30Je pense que si la France insoumise propose cela, c'est toujours la même stratégie.
02:36C'est la stratégie du chaos.
02:37C'est faire la démonstration que la société telle qu'elle existe aujourd'hui ne fonctionne pas.
02:42Et c'est l'idée révolutionnaire de remplacer cette société par une autre société, avec d'autres valeurs et d'autres pouvoirs.
02:51Vous pensez qu'elle peut être entendue ?
02:52Non, mais elle peut être entendue d'une façon minoritaire dans certains endroits.
02:58Mais je pense que c'est toujours, si vous voulez, cette stratégie de la bordélisation qui existe partout,
03:04qui existe au Parlement, qui existe dans le débat public, qui existe vis-à-vis des médias,
03:08et qui existe également dans les villes.
03:12Ce qu'il faut bien voir, si vous voulez, c'est qu'aujourd'hui, il y a quand même très peu de maires à l'EFI en France.
03:16Très très peu.
03:17C'est une minorité.
03:18On est à neuf mois des municipales.
03:19On est à neuf mois des municipales.
03:20Mais je pense qu'il y a cette idée, si vous voulez, de bordélisation.
03:23Mais il y a aussi cette idée de piéger les socialistes.
03:26Comment ça ?
03:27Et de leur dire, finalement, nous, on a les moyens de vous empêcher d'être élus.
03:31Si vous n'êtes pas capables de nous rejoindre sur nos propres positions,
03:37eh bien nous, par certaines de nos propositions, et par celles-là notamment,
03:40on a les moyens de vous empêcher d'être élus maires dans des grandes villes.
03:46Et là, il y a un véritable enjeu.
03:48Il y a eu peu d'écho quand même, Jean-Michel Salvatore,
03:50quand on voit le maire de Lyon qui se détache de ses propos,
03:54d'autres maires qui disent que c'est une aberration.
03:56Oui, parce qu'il voit bien le danger.
03:57La gauche, on a entendu Fabien Roussel, Olivier Faure aussi,
03:59s'est totalement désolidarisé, a critiqué cette sortie.
04:02Oui, mais on voit bien, si vous voulez, qu'il y a eu une vraie fracture
04:06entre, je dirais, le socialisme gestionnaire et puis le socialisme radical.
04:12Mais je pense que c'est une prise de position qui a été lancée par Mathilde Panot.
04:19C'est mûrement réfléchi.
04:20Oui, parce que Jean-Luc Mélenchon n'a pas réagi.
04:22Il n'a pas réagi, mais je pense que c'est...
04:24C'est un manifeste libertaire, quoi.
04:26Mathilde Panot, elle ne parle pas à la légère.
04:28Elle ne parle pas à la légère.
04:30Il y avait donc cette fameuse interview dans la presse du dimanche
04:33pour justement expliquer quels étaient les projets du gouvernement
04:36pour élargir les polices municipales.
04:38Et donc, je pense que la France Assoumise s'est dit,
04:40tiens, c'est le moment.
04:40C'est le moment d'attaquer et de piéger d'une certaine façon les socialistes
04:47qui ne veulent pas faire alliance avec nous.
04:49De toute façon, le NFP est en bord programmé.
04:51Enfin, je veux dire, il y a une sous-assistance respiratoire.
04:53C'est sur ce sujet-là de la division à gauche que je ne vous suis pas dans la stratégie.
04:56C'est que je me dis, la France Insoumise est en train de scier la branche
05:01sur laquelle elle est assise parce que Jean-Luc Mélenchon,
05:03notamment en désapprouvant la visite de M. Delogu en Algérie,
05:07essaye de se normaliser, de se un tout petit peu dédiaboliser
05:11en se disant que de toute façon, à un moment ou à un autre,
05:13sans union de la gauche, ils vont avoir du mal à gagner une mairie,
05:16encore moins une présidentielle.
05:16Donc, je trouve ça contre-productif,
05:19et même au plan de la stratégie, si on sort du fond,
05:21parce qu'on est tous d'accord pour dire que la police municipale doit être armée,
05:24si on va juste à la stratégie politique,
05:26Mathilde Panot fait une bêtise, pardon,
05:28parce qu'y compris dans des villes où il y a les écologistes
05:32comme à Bordeaux avec M. Hermy, avec M. Doucet à Lyon,
05:35ça va être difficile pour eux maintenant de faire alliance
05:37avec des personnes qui proposent de désarmer la police municipale,
05:40de supprimer les caméras de vidéosurveillance.
05:42Donc, à un moment donné, même à Grenoble, vous avez raison,
05:44il y a plein de communes où ça va être compliqué.
05:47Alors, là où, par contre, je suis d'accord avec vous,
05:48c'est que c'est vrai qu'il y a beaucoup de maires qui ont besoin des LFI
05:51et qui ont besoin de leur voix pour gagner.
05:54Donc là, ça va être intéressant de voir les positions,
05:57les postures des uns et des autres.
05:58Il y a des gens comme Raphaël Glucksmann, par exemple,
06:00qui a dit que lui, même en cas de duel RN-LFI,
06:02il n'a même pas été capable de dire qu'il votrait LFI,
06:04ce qui est quand même assez intéressant à gauche.
06:05Donc, si vous voulez, il y a des gens comme M. Glucksmann,
06:08comme Carole Delga, comme Mickaël Delafosse,
06:10qui n'ont pas envie de faire d'alliance,
06:12mais alors du tout.
06:14qui n'ont alors aucune envie de faire une alliance
06:16avec la France Insoumise.
06:18Et puis, il y en a d'autres.
06:19Tendance Olivier Faure, tendance Marine Tondelier,
06:21c'est plus flou.
06:22Et comme dit Martine Aubry, quand c'est flou, il y a un loup.
06:24Donc, ça veut dire qu'ils vont finir par faire une alliance
06:27d'intérêt et d'opportunisme,
06:28ce que leurs électeurs pourraient aussi ne pas leur pardonner.
06:31Oui, Michel Salvator.
06:32Je pense quand même que LFI, c'est très bien ce qu'ils...
06:35Enfin, les élus de LFI savent très bien ce qu'ils font,
06:37parce qu'on a un appartement témoin
06:39de ce que propose Mme Panneau.
06:41C'est la ville de Grenoble, qui est dirigée par un écolo,
06:44mais c'est la ville de Grenoble.
06:46Avec une violence et une insécurité grandissante.
06:49Et des caméras de vidéosurveillance qui ont été installées.
06:52Alors, il y en a eu 118 qui ont été installées
06:55avant que M. Piolle n'arrive à la mairie.
06:57Et quand il est arrivé, il a proposé de les revendre
06:59à Christian Estrosi, le maire de Nice.
07:01Non, mais quand elle dit que ce n'est pas prouvé
07:04que les caméras de vidéosurveillance changent la donne,
07:07c'est faux.
07:08Quand on voit le nombre d'affaires qui sont résolues
07:10et des enquêtes dans des drames absolus,
07:13grâce aux images de vidéosurveillance,
07:15on résout quand même...
07:16Ce qui est vrai, si vous voulez,
07:17c'est que la vidéosurveillance n'est pas la panacée.
07:20C'est un élément parmi l'autre.
07:22C'est un élément dans une panoplie.
07:24Mais les caméras en elles-mêmes
07:27ne résolvent pas le problème.
07:31Mais on voit bien, si vous voulez,
07:33qu'à Grenoble, on voit ce que donne une municipalité
07:36qui est contre les vidéosurveillances,
07:38qui est contre l'armement des policiers.
07:41C'est là où les règlements de contre explosent.
07:43C'est là où la violence explose.
07:45C'est là où le trafic de drogue explose.
07:47Donc voilà.
07:48Mais c'est un déni de réalité de la part de Mathilde Panot
07:50et de LFI, selon vous.
07:53Enfin, au-delà de ce que vous avez expliqué
07:55du projet de chaos, de semer le chaos.
07:57Moi, je pense que c'est le bras de fer entre...
07:58Oui, je pense que là, on est dans le bras de fer
08:00entre la gauche et la gauche radicale.
08:03Et je crois qu'il y a quand même cette volonté
08:05de faire la démonstration
08:07que la bordélisation est finalement...
08:10Mais est-ce que ça marche encore
08:11de tirer sur cette ficelle de la bordélisation ?
08:13Est-ce qu'on n'est pas arrivé au bout ?
08:13Ça marche auprès d'un certain électorat.
08:15C'est-à-dire que la France Insoumise
08:16a conquis un nouvel électorat de haute lutte.
08:19Ce nouvel électorat, c'est effectivement
08:21une partie des quartiers populaires
08:22et notamment sur les affaires Naël, etc.
08:25C'est là qu'ils ont pris des positions
08:26qui ont été très appréciées
08:27dans ce type de quartier.
08:29Et ensuite, c'est les quartiers bobos,
08:31les quartiers urbains
08:32où on a plutôt des moyens,
08:34où on est plutôt bien diplômé
08:35et plutôt de gauche
08:36avec un espèce d'esprit un peu néo-68ard.
08:39Là, LFI fait de bon score.
08:41En revanche, LFI a définitivement perdu
08:43les ouvriers, les classes populaires,
08:45les Français de la ruralité,
08:46j'en parle même pas.
08:48Donc, si vous voulez,
08:49à un moment donné, c'est très compliqué.
08:50Même un certain nombre d'élites de centres-gauches,
08:53des centres urbains, etc.
08:54Elle est plutôt tentée par Raphaël Glucksmann,
08:56voire par les écologistes.
08:57Donc, LFI a une stratégie de clivage,
09:00de violence, de brutalisation du débat politique
09:02qui les isole considérablement,
09:05y compris à gauche.
09:06Donc, moi, cette stratégie-là,
09:08je la trouve délétère,
09:10dangereuse,
09:11mais politiquement relativement inefficace.
09:13Pour conclure, Jean-Michel Salvatore,
09:16on va voir la réaction.
09:19Je pense que pour les socialistes,
09:22c'est une très mauvaise nouvelle.
09:24Regardez ce qui se passe, par exemple, à Paris.
09:26Emmanuel Grégoire est le candidat du Parti Socialiste.
09:30Il aura évidemment besoin du vote écolo
09:33et plus encore de la France Insoumise.
09:35Il faut quand même bien voir
09:36qu'il y a maintenant trois députés
09:38France Insoumise élus à Paris,
09:40plus Mme Simonnet, ça en fait quatre,
09:41alors qu'il n'y a que deux députés socialistes.
09:44Et donc là, on voit bien
09:45que dans une ville comme Paris,
09:47ce clivage-là,
09:48si Emmanuel Grégoire dit
09:49je ne fais pas alliance avec l'FI,
09:51il risque de ne pas être élu.
09:52Il n'y aura pas d'alliance au premier tour.

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