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00:006h, 9h, Europe 1 matin.
00:04Il est 8h12 sur Europe 1, la grande interview Europe 1 C News.
00:07Romain Desarbres reçoit Marc Ferracci, ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie.
00:168h13, la grande interview C News Europe 1 avec Marc Ferracci.
00:20Bonjour Marc Ferracci.
00:20Bonjour.
00:21Bonjour, merci d'être avec nous, ministre de l'Industrie et de l'Énergie.
00:25Je voulais commencer cet entretien en vous parlant d'Olivier Marlex.
00:31Olivier Marlex qui a choisi de se donner la mort hier.
00:34Il était le président du groupe LR à l'Assemblée nationale,
00:38ancien président du groupe LR à l'Assemblée nationale.
00:40La classe politique et tous ceux qui l'ont connu, croisé, sont attristés par cette mort violente.
00:46Que retiendrez-vous de lui ?
00:48D'abord, ce choc qui a bouleversé, vous l'avez dit, toute la classe politique.
00:52Moi, j'ai d'abord une pensée pour ses proches, pour sa famille, pour ses collègues également,
00:56notamment ceux du groupe LR à l'Assemblée.
00:59Qu'est-ce que je retiendrais ?
01:00Je retiendrais l'image d'un parlementaire exigeant, rigoureux, respectueux dans le débat,
01:09avec qui même les désaccords donnaient lieu à des échanges riches, nourris.
01:15Et je pense que c'est cela qu'il faut notamment retenir de lui.
01:18Je retiendrais également, parce que je suis ministre de l'Industrie,
01:22son engagement pour la souveraineté industrielle de la France.
01:25C'est un élément qu'il faut retenir.
01:27Et c'est un élément, je pense, qui restera d'Olivier Marlex.
01:30Est-ce que vous vous dites également que parfois, le monde politique est trop dur ?
01:34C'est possible.
01:36C'est possible.
01:38Visiblement, ce qui a mené à cette décision tragique,
01:42ce sont des blessures personnelles, intimes.
01:44Et c'est vrai que la vie politique n'exemple pas de dureté ceux qui la pratiquent.
01:51Je pense qu'il faut que chacun ait conscience de cela
01:53et que chacun peut-être aussi se protège de cela quand on fait partie de ce monde-là.
01:58Marc Ferracci, je voulais revenir avec vous sur ce qu'a dit Mathilde Panot,
02:02la chef de file des LFI à l'Assemblée nationale.
02:06Elle a prévenu que dans les villes LFI, après les municipales,
02:09les villes qui seraient remportées par la France insoumise,
02:11« Les maires désarmeront les policiers municipaux et débrancheront les systèmes de vidéosurveillance ».
02:17Comment est-ce que vous avez réagi quand vous avez appris ça ?
02:19En me disant qu'il faut à tout prix éviter qu'il y ait des maires et des filles l'année prochaine, tout simplement.
02:24C'est l'habitude de la France insoumise que d'être dans la provocation,
02:28que d'être dans la gesticulation,
02:31et surtout dans des propositions qui sont extrêmement dommageables, délétères,
02:36pour l'intérêt général et la sécurité des Français.
02:39Les polices municipales, aujourd'hui, elles sont en première ligne.
02:42Elles sont en première ligne face à une délinquance qui est souvent de plus en plus violente,
02:45notamment celle qui est liée au narcotrafique.
02:48Il est évident que face à cette délinquance, face à cette criminalité même,
02:53le fait de désarmer la police, le fait de se priver des moyens de la vidéosurveillance,
02:58eh bien, ça aboutirait à des conséquences absolument dramatiques.
03:01Je veux rappeler que le terroriste de la Basilique de Nice, en 2020,
03:06a été neutralisé par une police municipale armée.
03:09Que le terroriste de Mulhouse, très récemment, a été désarmé par un policier municipal armé.
03:15Donc, à un moment ou à un autre, il faut prendre la mesure de ce qu'est la réalité du terrain.
03:20Je pense que la France insoumise est, comme d'habitude, dans la provocation sur cette proposition.
03:25LFI cherchait à récupérer quel électorat en faisant cette proposition ?
03:29Écoutez, je ne sais pas, je ne vais pas rentrer...
03:31Qui ça peut séduire quand on vous dit qu'on vous débranchera la vidéosurveillance ?
03:34Ceux qui ont une inimitié pour la police et pour les forces de l'ordre, en règle générale.
03:39Je ne vais pas classer les gens suivant ce critère-là,
03:42mais ce qui est certain, c'est qu'il y a une détestation des forces de l'ordre à la France insoumise
03:49et dans une partie de l'ultra-gauche.
03:52En général, dans les manifestations, les Black Blocs s'attaquent de manière privilégiée aux forces de l'ordre.
03:58Et donc, il est évident qu'il y a une sorte de capillarité, de passerelle entre tous ces mondes.
04:05Je pense que c'est...
04:08Je ne sais même pas d'ailleurs si c'est un calcul électoral.
04:10Je pense que ça fait partie de leur ADN.
04:13Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, invité de la grande interview CNews Europe 1 ce matin.
04:19Beaucoup de sujets économiques et industriels à voir avec vous.
04:22Déjà, les droits de douane.
04:24Les États-Unis vont possiblement appliquer d'importants droits de douane aux produits européens
04:29et aux pays européens, donc aux produits qui vont rentrer sur le sol américain.
04:33Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ce matin ?
04:35Ces droits de douane vont être appliqués à partir de demain, le 9 juillet, à partir du 1er août.
04:41Après, qu'est-ce que vous en savez ce matin ?
04:43Alors, aujourd'hui, on est dans une situation assez incertaine.
04:47Ce que nous comprenons, c'est que l'application des droits de douane pourrait avoir lieu d'ici au 1er août,
04:53que les droits de douane, d'ici là, pourraient être relevés, parce qu'on le voit,
04:58d'un jour à l'autre, Donald Trump prend des décisions qui remettent en question
05:02les niveaux de droits de douane qui avaient été décidés la veille.
05:05Donc, on est dans une situation qui se résume, au fond, à un très grand risque.
05:08C'est quoi le risque ? C'est que ne se mettent en place des droits de douane pérennes à des niveaux très élevés.
05:14Et ça, je veux le dire, c'est une situation que nous devons absolument éviter.
05:17La guerre commerciale, ça ne fait que des perdants.
05:19Ça détruit des emplois, ici comme aux États-Unis.
05:22Ça augmente les prix, ici comme aux États-Unis.
05:24Et donc, le but de la France, le but de l'Europe, c'est d'obtenir une désescalade.
05:28Aujourd'hui, nous avons, pour être précis, 10% de droits de douane sur un grand nombre de produits.
05:33Et sur certains produits bien spécifiques, comme l'acier, l'aluminium, nous avons 50% de droits de douane.
05:38Il est évident qu'on ne peut pas rester là.
05:40Il faut revenir à la situation antérieure.
05:43Et pour revenir à la situation antérieure, il n'y a qu'une méthode.
05:46C'est d'instaurer une forme de rapport de négociation, de rapport de force.
05:51Ça veut dire riposter à la situation actuelle, qui est une situation asymétrique.
05:55On est en mesure d'avoir un rapport de force à notre avantage avec Donald Trump, avec les Américains ?
05:59Tout à fait, puisque l'Europe représente 450 millions de consommateurs.
06:03C'est un marché dont les États-Unis ne peuvent pas se passer.
06:06C'est un marché dont les États-Unis dépendent en grande partie.
06:09Ça dépend évidemment des industries, mais certaines en sont très dépendantes.
06:12Et donc, nous devons capitaliser sur cette force collective.
06:14Et c'est la raison pour laquelle, en Européen, nous devons absolument rester unis dans la réponse.
06:19Et j'espère que dans les prochains jours, il y aura une réponse ferme si la négociation n'aboutit pas à une désescalade.
06:27Est-ce que vous seriez prêt, comme l'ont fait les Britanniques, par exemple, à baisser les taxes européennes sur les voitures américaines ?
06:33En clair, à importer plus de véhicules américains en Europe, au risque d'abîmer notre industrie.
06:38Comme ce sont des négociations, c'est secteur par secteur.
06:40Oui, je pense qu'il faut...
06:41Il va y avoir des gagnants et des perdants ?
06:43Il y a évidemment des intérêts qui sont différents d'un pays à l'autre et d'une filière industrielle à l'autre.
06:47Les intérêts de la filière automobile en Allemagne ne sont pas ceux de la filière automobile en France, ne sont pas ceux des agriculteurs.
06:53Tout ça est évidemment très complexe.
06:54Donc, il faut se ramener à des grands principes.
06:56Moi, mon principe, c'est de garder une empreinte industrielle en France.
06:59Mais c'est à Bruxelles que ça se gère ?
07:01Bien sûr, mais nous sommes en discussion constante avec les services de la Commission européenne.
07:05Et moi, en tant que ministre de l'Industrie, j'ai convoqué un Conseil national de l'industrie exceptionnel dès les annonces
07:11pour faire remonter les attentes de nos filières industrielles
07:14et pour savoir comment nous devions nous protéger
07:16et éventuellement comment nous devions reposter sans déstabiliser l'ensemble de nos producteurs.
07:21Mais il faut bien le dire, nous avons aujourd'hui des filières qui sont déjà dans la difficulté.
07:25L'automobile, les équipementiers automobiles, ça fait partie de ces filières en difficulté.
07:29Et donc, notre objectif, c'est évidemment de les protéger au maximum.
07:32Je voulais vous parler bien sûr de l'énergie avant de parler de ce qui va se passer au Sénat.
07:37Globalement, la guerre des éoliennes sévit au gouvernement.
07:40Il y a deux camps irréconciliables.
07:42Le camp de Bruno Retailleau qui dit stop aux éoliennes, stop aux subventions publiques pour les éoliennes et pour le photovoltaïque.
07:48Et on accélère sur le nucléaire, position de Bruno Retailleau.
07:51Et en face de lui, on va dire qu'il y a le camp d'Agnès Pannier-Runacher
07:54qui veut continuer, elle, à développer les énergies renouvelables.
07:58Donc l'éolien et le photovoltaïque.
08:01Vous le situez où ?
08:02Je me situe très clairement dans le camp de ceux qui défendent les énergies renouvelables
08:06et qui défendent de manière générale un mix équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables.
08:11Moi, je n'ai pas de leçon à recevoir de ceux qui défendent le nucléaire et qui, pourfendent les renouvelables.
08:16Je me suis battu au niveau européen et j'ai obtenu de la commission qu'on finance le nucléaire,
08:19ce que beaucoup de pays ne voulaient pas, grâce au fonds européen.
08:22Vous dites ça ? Je n'ai pas de leçon à recevoir de Bruno Retailleau, c'est ça ?
08:25Non, pas de Bruno Retailleau, parce que Bruno Retailleau a sa logique.
08:27Je note simplement, et je pourrais être un peu taquin avec mon collègue Bruno Retailleau du gouvernement,
08:31qu'il a défendu les éoliennes par le passé, lorsqu'il était président du Conseil général de Vendée.
08:37Et j'étais moi-même dans son département il y a quelques jours pour visiter un parc d'éolien en mer.
08:41Je peux vous dire qu'il y a des emplois industriels associés à l'éolien, associés aux énergies renouvelables.
08:46Donc, cette idée d'un moratoire ou d'arrêter de financer les énergies renouvelables,
08:49je pense que ça n'est pas une bonne idée pour des raisons pragmatiques.
08:53D'abord parce qu'un moratoire sur les énergies renouvelables, c'est d'abord un moratoire sur l'emploi.
08:57Ça veut dire plein de projets d'investissement qui vont s'arrêter, ça veut dire des filières entières qui vont licencier.
09:02Et ça, je pense que tous les gens qui sont soucieux de l'emploi dans leur territoire ne le souhaitent pas.
09:07Mais où sont les emplois dans l'éolien ? Parce que les éoliennes sont très peu fabriquées en France.
09:12Pas du tout, pas du tout.
09:14À Cherbourg, à Saint-Nazaire, au Havre.
09:16Je visitais il y a encore quelques mois l'usine Cymes-Gamza du Havre.
09:19Et quel est le pourcentage d'éoliennes installées en France, construites en France ?
09:23Mais il est croissant aujourd'hui.
09:25Il est combien ?
09:25Ici, aujourd'hui, ça dépend des parcs éoliens.
09:28Il y a des parcs éoliens.
09:28Au niveau national ?
09:29À Noirmoutier, le parc que je visitais, les éoliennes ont tous leurs composants produits en France.
09:35Ça c'est un exemple, mais au niveau national ?
09:37Encore une fois, ce que nous faisons aujourd'hui, c'est d'introduire des clauses de contenu locales
09:42pour que tous les appels d'offres sur l'éolien achètent des pales, des turbines qui soient fabriquées en France.
09:48C'est ça que nous faisons.
09:49Et donc, nous avons des emplois à la clé.
09:51Il y a 8000 emplois aujourd'hui qui dépendent simplement de l'éolien en mer, j'insiste.
09:56Et si on étend cela à toutes les énergies renouvelables, le photovoltaïque, ce sont des dizaines de milliers d'emplois.
10:02Si on arrête tous ces projets, c'est des filières entières qui vont licencier.
10:06C'est des filières entières.
10:07Et j'ajoute que ce n'est pas simplement un enjeu pour l'emploi, c'est un enjeu de souveraineté énergétique.
10:12Quand le parc nucléaire en 2022-2023 a eu des difficultés, vous vous souvenez,
10:15il y avait la corrosion sous contrainte, beaucoup de réacteurs à l'arrêt.
10:18Eh bien, on a pris le relais grâce aux importations d'électricité, mais grâce aux énergies renouvelables aussi.
10:23C'est pour ça que le mix énergétique, il est pertinent, il est vertueux.
10:27Et j'insiste en terminant pour dire que certaines énergies renouvelables, l'éolien, en particulier l'éolien terrestre,
10:33le photovoltaïque, les grands champs photovoltaïques, ils sont aussi compétitifs,
10:37autour de 70 euros du mégawatt-heure pour le coût de production, que le nucléaire existant.
10:43Donc, il faut arrêter cette guerre de religion entre les énergies renouvelables et le nucléaire.
10:47Le sujet, ce n'est pas renouvelable contre le nucléaire.
10:50Le sujet, c'est électricité décarbonée contre énergie fossile.
10:55Moi, ce que je veux, c'est qu'on sorte de cette dépendance au gaz, au pétrole que nous importons.
10:59C'est déjà décarboné.
11:00Mais c'est décarboné.
11:01Mais aujourd'hui, nous avons besoin d'électrifier nos usages pour moins dépendre du gaz et du pétrole.
11:0660% de notre consommation énergétique, c'est du gaz et du pétrole importés.
11:09C'est 70 milliards d'euros de déficit sur notre balance commerciale.
11:12Et c'est une dépendance vis-à-vis de la Russie.
11:14Vous parlez de l'énergie globale, pas uniquement de l'électricité.
11:16Oui, bien sûr.
11:17Mais justement, l'enjeu, c'est de faire progresser l'électrification
11:19et de s'appuyer sur ce mix électrique équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables.
11:25C'est à la fois compétitif, qu'on le veuille ou non, et c'est surtout un facteur d'équilibre
11:30qui nous permet de pallier aux difficultés de l'un ou de l'autre.
11:33Et le nucléaire a pu avoir des difficultés par le passé,
11:35même si je le défends avec beaucoup d'ardeur, notamment au niveau européen.
11:38Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, la réindustrialisation.
11:43Vous lancez un appel avec vos homologues de l'Union Européenne,
11:45un appel à l'Europe pour un grand plan d'action pour relancer l'industrie de l'acier et de la chimie.
11:51Il y a une urgence ?
11:52Tout à fait. L'acier et la chimie, c'est un peu ce qu'on appelle les industries des industries.
11:57C'est des industries qui sont en amont des autres.
11:59On a besoin d'acier pour la défense, pour l'automobile,
12:01on a besoin de la chimie pour à peu près toutes les industries.
12:04Et elles sont en difficulté, ces filières.
12:05Pourquoi elles sont en difficulté ?
12:06Parce qu'elles subissent des coûts de l'énergie qui sont plus compétitifs dans d'autres pays,
12:11en Chine, aux États-Unis, au Canada.
12:13Elles subissent une concurrence déloyale, notamment de la part de la Chine,
12:16qui subventionne massivement sa production.
12:18Donc face à ça, on a besoin, un, de plus de protection commerciale.
12:22Et c'est ce que nous essayons d'obtenir de la Commission.
12:24Et j'espère que dans les prochains jours, on mettra des quotas d'importation sur l'acier chinois
12:28qui soient beaucoup plus forts qu'aujourd'hui.
12:31Et sur la chimie, nous avons fait un certain nombre de propositions
12:33pour protéger notre filière chimique.
12:35Parce que là aussi, il y a des surcapacités qui viennent de Chine, qui viennent d'Inde,
12:40qui sont extrêmement subventionnées.
12:41et donc une concurrence déloyale.
12:43Moi, mon travail de ministre, c'est de faire en sorte que nos industriels
12:46se battent à armes égales avec leurs concurrents internationaux.
12:49Et c'est particulièrement le cas pour ces filières.
12:51Vous êtes ministre de l'Industrie, la situation économique française.
12:54Les entreprises françaises sont inquiètes,
12:56selon des chiffres exclusifs fournis par le cabinet Altares aux Echos.
13:00109 entreprises de plus de 100 salariés se sont retrouvées en cessation de paiement
13:04et placées en redressement ou liquidation judiciaire au premier semestre 2025.
13:08Est-ce que vous confirmez ces chiffres ?
13:11Et est-ce que vous partagez l'inquiétude des chefs d'entreprise ?
13:14Oui, j'ai vu ces chiffres.
13:15Je n'ai aucune raison de les infirmer.
13:17Ils sont issus d'une source sérieuse.
13:20On est sur une tendance qui est effectivement préoccupante.
13:24Il y a beaucoup de défaillances d'entreprises depuis quelques mois,
13:28même un peu plus d'un an maintenant.
13:30Il y a un phénomène de rattrapage après le Covid.
13:32On a beaucoup aidé les entreprises pendant le Covid.
13:33On leur a donné des prêts garantis par l'État qu'elles doivent aujourd'hui rembourser.
13:36Et les entreprises, les PME que vous évoquez, parce que ce sont plutôt des PME,
13:40sont particulièrement soumises à cette contrainte financière.
13:43Il y a beaucoup de défaillances.
13:44Et à un moment ou à un autre, évidemment, ça se voit dans les chiffres.
13:47Et puis, il y a, il faut bien le dire, une incertitude très forte de l'environnement économique.
13:52Il y a eu une incertitude de l'environnement politique,
13:55notamment au moment de la censure avec une absence de budget,
13:57qui fait que beaucoup de projets d'investissement sont suspendus.
14:00Et quand un grand donneur d'ordre, une grande entreprise suspend ses projets d'embauche ou d'investissement,
14:04ou suspend ses commandes,
14:05eh bien, c'est les fournisseurs, c'est les sous-traitants qui trinquent.
14:08Et c'est notamment les PME, les ETI qui sont en amont.
14:11Donc, tout cet environnement, il doit nous amener, un, à essayer d'obtenir plus de stabilité.
14:16Moi, j'en appelle, notamment dans la perspective des textes budgétaires,
14:19à prendre à chacun, à ce que chacun prenne ses responsabilités au Parlement,
14:24pour donner de la stabilité, de la visibilité à nos acteurs économiques.
14:27Et ensuite, je pense qu'on reviendra à une situation un petit peu plus favorable.
14:32Une question sur SFR.
14:34SFR, l'opérateur téléphonique, est en vente.
14:35Aujourd'hui, il y a quatre opérateurs téléphoniques.
14:37Il pourrait y en avoir bientôt plus que trois ?
14:40C'est une possibilité, mais il y a beaucoup d'autres options qui sont ouvertes.
14:44Effectivement, aujourd'hui, SFR veut céder ses actifs dans la téléphonie.
14:48Moi, je dis simplement que le gouvernement est sensible à trois choses.
14:52Un, protéger le consommateur.
14:53Donc, éviter que la concentration ne se traduise par des hausses de prix
14:57qui soient trop significatives et qui pénalisent la facture téléphonique des Français.
15:02Ça, c'est un élément.
15:03Et en même temps, c'est là qu'il faut trouver un équilibre.
15:05Il faut que nos opérateurs aient des capacités pour continuer à investir dans les réseaux.
15:09Vous savez qu'on a beaucoup investi dans la fibre.
15:11On est le pays le plus couvert par la fibre, le plus couvert par la téléphonie mobile.
15:14Donc, il faut conserver ses capacités.
15:16Le troisième élément, si d'aventure des acteurs étrangers s'intéressaient à SFR,
15:20c'est d'être préoccupé par notre souveraineté.
15:23Les réseaux téléphoniques, ce sont des enjeux de souveraineté.
15:25Et des pays, vous bloqueriez ?
15:27Je ne peux pas le dire aujourd'hui.
15:29J'attends de voir si des offres se manifestent.
15:31Mais c'est un élément de préoccupation.
15:33Les infrastructures de téléphonie, ce sont des éléments de souveraineté.
15:36Donc, le gouvernement sera très vigilant aux éventuels acheteurs qui se présenteraient.
15:41Marc Ferraci, Emmanuel Macron a laissé entendre ce week-end qu'il allait continuer
15:44la politique après l'Élysée dans deux ans au plus tard.
15:48Vous souhaitez qu'il se représente en 2032 ?
15:50Il écharaît là dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans.
15:52Vous l'avez entendu comme moi.
15:53Oui, on l'a tous entendu.
15:55Je pense qu'on a d'abord une préoccupation.
15:57C'est de maintenir tout le monde sous tension pendant les deux ans qui viennent.
16:00Parce que si on lève le crayon et si on arrête de transformer le pays,
16:03de faire des réformes dans les deux ans qui viennent,
16:05je pense que le pays sera perdant.
16:07On a besoin de protéger nos industries.
16:09On a besoin de protéger les Français sur l'aspect sécuritaire.
16:12Vous l'avez évoqué au début.
16:13Nous avons besoin de continuer à travailler.
16:15Donc, je pense que c'était ça, le fond du message du Président.
16:17C'était de dire, je reste dans le paysage parce que je me préoccupe du devenir du pays.
16:22Après, son avenir personnel, très sincèrement, je ne sais pas le prédire.
16:26Et peut-être d'ailleurs que lui-même ne sait pas le prédire.
16:28Il y a toujours, quand on quitte le pouvoir, ce qu'on appelle la tentation de Venise.
16:31C'est-à-dire le fait de s'éloigner du pouvoir.
16:34Peut-être qu'elle le saisira.
16:36Peut-être qu'elle le saisira pendant une période longue.
16:38Peut-être pendant une période plus courte.
16:40Ça, je ne sais pas le dire.
16:40On dit aussi que la politique est une drogue dure.
16:42Ça peut l'être, mais il faut faire très attention.
16:46Et moi, pour ma part, je préfère éviter les addictions.
16:48Merci Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Energie d'être venu ce matin sur le plateau de CNews et d'Europe 1.
16:56Bonne journée à vous, à bientôt.
16:57Merci.
16:57Merci Marc Ferracci, merci Romain Desarbres.
17:00Il est 8h29 sur Europe 1.
17:01Dans la prochaine demi-heure, à 9h moins le quart, la revue de presse de Christophe Bordet.
17:05L'ombre de la dissolution plane à nouveau.
17:08À lire également dans les journaux.
17:09Nous le verrons avec Christophe.
17:10Les accros, les ados accros à l'alcool.
17:13Dans un instant, le journal de Rudy Saada.
17:15A tout de suite.
17:156h, 9h, Europe 1 matin.
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