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  • 08/07/2025

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00:00Oui, parce qu'à partir d'aujourd'hui, Emmanuel Macron peut à nouveau appuyer sur le bouton rouge.
00:05Un an après ces élections législatives anticipées, on s'en souvient tous,
00:09il le retrouve donc en vertu de l'article 12 de la Constitution, le pouvoir de dissoudre l'Assemblée.
00:15Écoutez, Laurent Jacobelli, député RN de Moselle, qui milite pour une présidentielle anticipée
00:21et une dissolution de l'Assemblée, il était sur TF1 ce matin.
00:24Nous nous demandons avec Marine Le Pen et Jordane Bardella la dissolution de l'Assemblée nationale
00:27pour que les Français retournent aux urnes et qu'ils donnent une majorité au pays,
00:31une majorité qui fera que Jordane Bardella sera Premier ministre, parce que ça, ça nous permettra d'agir.
00:35Est-ce que vous demandez, vous aussi, une présidentielle anticipée ?
00:38Ce serait formidable. Maintenant, la décision appartient au Président de la République.
00:41Il est le seul dans la Ve République à pouvoir le décider et vous savez, nous respectons notre Constitution.
00:46Et ça serait raisonnable, comme il disait ?
00:47Il faut un changement, en tout cas. On ne peut pas continuer avec un Président de la République
00:51qui ne s'entend pas avec son gouvernement, au sein duquel d'ailleurs il y a plusieurs tendances,
00:54qui, lui-même, ne s'entend pas avec l'Assemblée nationale, divisées en trois.
00:58On est au moment où il y a 650 000 pauvres supplémentaires en France,
01:02où il y a un vrai problème d'assistir, un problème d'immigration, un problème de désindustrialisation.
01:08Il y a des mesures urgentes à prendre, elles ne pourront être prises que par une majorité.
01:11Voilà, dissolution, présidentielle anticipée, que va-t-il faire ? Va-t-il bouger ?
01:17Alors, en fait, parce qu'il s'active beaucoup ces dernières heures, ça ne nous a pas échappé.
01:23Bon, c'est difficile de prévoir, parce que personne n'avait prévu la dissolution l'année dernière,
01:28donc, bon, c'est aussi un peu compliqué de prévoir.
01:31Non, ce qui est évident, si vous voulez, c'est que là, Emmanuel Macron, il est obligé de bouger pour exister.
01:37Parce qu'en fait, il a une double difficulté.
01:39La première difficulté, c'est qu'il y a eu la dissolution,
01:42et que le pouvoir est maintenant, ou le non-pouvoir est maintenant à l'Assemblée nationale,
01:46donc il en est privé, d'une certaine façon.
01:47Et puis, deuxième difficulté, c'est qu'il n'a plus que deux ans de mandat,
01:51et qu'après, c'est fini, il ne peut pas se représenter.
01:54Et donc, évidemment qu'il y a un véritable risque pour lui d'être zappé.
01:58D'être effacé.
01:59D'être effacé.
01:59Et on l'a bien vu, d'ailleurs, le week-end dernier,
02:02lorsque Gabriel Attal a voulu annoncer, d'une certaine façon, sa candidature à la présidentielle,
02:09Emmanuel Macron s'est invité chez les jeunes macronistes pour leur dire
02:14« Je suis encore là, et ne vous perdez pas dans des discussions sur 2027,
02:18ce qui compte, c'est ce qui va se passer dans les deux années qui viennent. »
02:20Oui, agir plutôt que de se projeter, c'est ça le message.
02:23Et donc, parce que finalement, Emmanuel Macron voit bien le danger,
02:27si à partir d'aujourd'hui, tous tournent autour de la campagne présidentielle de 2027,
02:32finalement, son double quinquennat n'aura fait que 7 ou 8 ans.
02:36Donc voilà, en fait, c'est une opération survie, survie politique,
02:41et donc c'est pour ça qu'il bouge, et c'est pour ça qu'il essaye de mettre un petit peu les mains dans le cambouis.
02:45Paul Melin, sur la stratégie d'Emmanuel Macron, d'exister, il recadre, il agit, il intervient,
02:50un coup il est chef de parti, un coup il est Premier ministre,
02:54puisque voilà, il organise un déjeuner où il parle du budget,
02:56le lendemain, super conseiller lors d'un conseil de défense sur l'entrisme des frères musulmans.
03:00Disons qu'on a été habitué à ça depuis 2017.
03:022017, nous avons un président de la République qui occupe un rôle clé.
03:07Si vous voulez, la particularité d'Emmanuel Macron par rapport à son parti,
03:12ce qui le singularise par rapport à François Hollande ou à Nicolas Sarkozy,
03:16c'est que lui, il a tout créé ex nihilo, c'est un start-upper de la politique.
03:20Il a créé une start-up en marche, cette start-up elle est devenue renaissance,
03:24c'est lui qui a tout créé, c'est lui qui a créé l'axiome idéologique,
03:27c'est lui qui a fait élire tous les gens qui aujourd'hui se déchirent pour lui succéder,
03:31ou pour prendre de la lumière en ce moment, ou pour se déclarer président,
03:35ils lui doivent tous leur place.
03:37Donc à un moment donné, le mouvement jeune s'appelait les jeunes avec Macron,
03:41maintenant ça va s'appeler les jeunes en marche.
03:43Donc si vous voulez, l'héritage macroniste, pour moi, il est ineffaçable dans le bloc central.
03:49Il a été élu président en 2007, il a été réélu,
03:51donc je répondrai à M. Jacobelli qui propose qu'il démissionne,
03:55que du moment qu'il a été réélu pour 5 ans, c'est le peuple qui a tranché en 2022,
03:59et que l'esprit républicain sait faire en sorte qu'il aille jusqu'à la fin de son mandat.
04:03Et ensuite, pour ce qui est de la dissolution, il faut être cohérent.
04:06Tout le monde aujourd'hui, beaucoup de gens en tout cas déplorent les effets de la dernière dissolution,
04:09en disant qu'il n'aurait pas dû dissoudre, etc.
04:12Les mêmes appelaient à la dissolution avant qu'ils prononcent la dissolution.
04:15Aujourd'hui, je vois le scénario qui se répète,
04:17tout le monde va commencer à dire, à commencer par M. Jacobelli,
04:19il faut la dissolution, Emmanuel Macron doit dissoudre, etc.
04:23Admettons qu'ils prononcent la dissolution de l'Assemblée nationale après le vote du budget,
04:29en septembre ou en octobre,
04:31les mêmes diront, c'est la pagaille parce qu'il y a eu la dissolution,
04:35et en plus de ça, je ne pense pas qu'à l'issue d'une dissolution,
04:37la composition de l'Assemblée nationale changerait radicalement,
04:40et je ne pense pas que Jordan Bardella serait Premier ministre.
04:42Je pense qu'on aurait toujours une même tripartition,
04:44peut-être que le RN gagnerait quelques sièges,
04:46peut-être que la minorité présidentielle en perdrait quelques-uns,
04:50mais globalement, les équilibres de force resteraient les mêmes.
04:53Donc, moi, je pense que la dissolution, ça ne servirait pas à grand-chose,
04:56et que la démission, ce n'est pas à l'ordre du jour.
04:58Donc, il va falloir attendre jusqu'à 2027.
05:00Ça va être long, Jean-Michel Salvatore.
05:02Il y a aussi une autre préoccupation chez Macron,
05:04c'est qu'il faut absolument qu'il défende son bilan.
05:06Et c'est vrai que là, son bilan, il est vraiment très menacé par les arbitrages budgétaires.
05:13C'est vrai que depuis que Macron est arrivé, c'est vrai qu'il a voulu vraiment baisser les impôts,
05:18il a fait cette politique de l'offre.
05:20Donc, il est coincé, quelque part.
05:21Et là, il voit bien qu'il y a un très grand danger d'une augmentation générale des impôts
05:26à l'occasion du budget de 2026, puisque l'hypothèse la plus probable,
05:31elle n'a pas encore été annoncée, mais la plus probable,
05:35c'est ce qu'on appelle l'année blanche, et ce que Wauquiez a appelé l'année rouge,
05:39c'est-à-dire une augmentation générale des prélèvements d'une façon mécanique.
05:45Et là, c'est d'ailleurs pour ça qu'Emmanuel Macron a fait ce déjeuner hier
05:51avec à la fois son Premier ministre et certains ministres.
05:53Pour vérifier que ses marquets politiques n'étaient pas trop détricotés.
05:55Pour essayer de pousser un peu, pour essayer de faire pression,
05:57même s'il n'a pas les moyens de s'opposer aux arbitrages.
06:01Donc, clairement, il est coincé, quelque part.
06:03Il faut qu'il bouge, c'est pour ça qu'il s'agite, effectivement, il s'active.
06:06Et de même, si vous voulez, donc il pense à son bilan, il essaye de défendre son bilan.
06:10Et puis, il voit bien aussi que sur la sécurité, il a sans doute été un peu faiblard.
06:16D'où les propositions qu'il fait sur les frères musulmans.
06:20Parce que là, il a bien vu que le rapport qui est à l'origine des mesures qu'il a annoncées hier,
06:26ce rapport, il avait été commandé il y a plus d'un an.
06:29Il était resté dans un tiroir pendant huit mois avant que Retailleau se dise
06:34« Ah bah tiens, il y a quand même quelque chose d'intéressant, on pourra peut-être le publier ».
06:37Et c'est à partir de là que le débat est né sur les frères musulmans.

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