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00:00Et on va parler justement de cette actualité au Parlement, les vacances des députés débutent dès aujourd'hui.
00:07Alors, est-ce qu'on peut parler d'une année parlementaire pour rien qui vient de s'écouler ?
00:11Nombreux sont ceux, en tout cas, qui critiquent l'immobilisme du gouvernement depuis la dissolution.
00:17Mais, attention, le Premier ministre doit présenter les lignes de son budget mardi prochain.
00:23Ce que je vais annoncer, personne n'a jamais osé le faire en France, confie-t-il au point.
00:27Alors, question, François Bayrou va-t-il nous surprendre, enfin, et choisir la voie des réformes dont la France a tant besoin ?
00:35Va-t-il avoir ce courage-là ou va-t-il être empêché par une opposition aussi qui l'attend au tournant et par la fragilité du socle commun ?
00:45Gilbert Collard, ancien avocat, député européen, vous êtes avec nous sur Europe 1.
00:49Oui, bonjour.
00:50Vous avez toujours un regard très acerbe sur la vie politique française.
00:54Alors, les députés nous expliquent qu'ils ont beaucoup, beaucoup travaillé cette année avec un bilan qui est toutefois mitigé.
01:02Par exemple, ils votent des textes qui n'ont pas d'emprise sur la réalité.
01:12Bon, le dernier texte qui a été voté, c'est celui concernant le maintien en rétention des personnes condamnées pour des faits d'une particulière gravité.
01:23303 voies pour, 168 voies contre, bon, qu'est-ce que ça va donner dans la réalité ?
01:32On a l'impression, si vous voulez, que le Parlement travaille haute.
01:37Quand j'étais au Parlement, j'avais dit, en partant, quand je suis parti du Parlement, on m'en a beaucoup voulu, du reste on me l'a reproché.
01:46On a les archives. J'avais dit, je m'emmerde. J'avais quitté la commission des lois en disant, je ne peux pas travailler sous la direction de Bron Pivet.
01:58Dans mon cabinet d'avocats, elle n'aurait pas été stagiaire.
02:02Vous êtes dure, quand même.
02:04Non, mais je lui ai dit, je lui ai même dit dans une émission en direct.
02:08C'est quoi le problème, Gilbert Collard, selon vous ? C'est une baisse du niveau des députés, selon vous ?
02:15L'incompétence, l'ivresse du petit pouvoir qui n'est pas en connexion avec la réalité.
02:28Moi, je vous rappelle ce que me racontait un chauffeur quand les députés macronistes sont arrivés.
02:33Moi, je sais très bien que les chauffeurs du Parlement, ils me racontaient qu'un député était à l'arrière avec une copine.
02:41Et il avait dit au chauffeur, mettez la sirène et prenez le couloir des bus.
02:46Le chauffeur lui avait dit, on n'a pas de sirène et on n'a pas de privilège pour circuler dans le couloir des bus.
02:54Ça m'avait frappé. Il y a une espèce d'improvisation, si vous voulez.
02:59Ce tournant, Gilbert Collard, vous l'avez observé à quel moment précis ?
03:05Avec l'arrivée des députés macronistes qui ont été choisis par leur inscription sur Internet.
03:14Et qui sont arrivés là en n'ayant aucune culture politique, aucune culture historique.
03:22Des braves gens, au demeurant.
03:23Moi, j'ai discuté avec plus d'un, ils n'étaient pas méchants.
03:28Mais bon, ils avaient l'impression d'être au Club Med, quoi.
03:31C'était le restaurant, c'était la buvette, c'était les chauffeurs.
03:37S'ils avaient pu se mettre une cocarde sur le front et sur le cul, ils l'auraient fait.
03:41C'était une espèce d'improvisation.
03:45Il y a eu aussi les députés LFI, c'était une forme de, comme on dit, bordélisation de l'Assemblée.
03:53Ça, c'était encore un cran au-dessus.
03:55On a d'abord eu les députés de chez Macron, capables, rappelez-vous, d'Aurore Berger,
04:03qui avait lu la même fiche qu'une députée avait élue avant elle.
04:07Et puis après, on a eu l'arrivée de LFI.
04:13Alors là, c'était la dimension violente, quoi, je veux dire.
04:16On a maintenant une dimension violente, grossière, agressive.
04:19Ce qui est encore plus dérangeant, tout de même.
04:22C'est surtout la négation de la dialectique démocratique.
04:25Parce que le Parlement, c'est d'abord et avant tout la discussion, l'échange d'idées.
04:31Moi, quand j'étais au Parlement, c'était difficile, mais on pouvait encore avoir des débats.
04:38Il n'y a plus, justement, Gilbert Collard, il n'y a plus cette notion de débat sur les idées, des débats de fond.
04:45Est-ce qu'elle a disparu, selon vous, de l'Assemblée ?
04:49Oui, il n'y a plus de dialectique, il n'y a plus de discussion.
04:52On le voit, du reste, quand un texte de loi arrive, il n'y a pas d'élévation de la discussion.
04:58C'est tout de suite l'invective fasciste, xénophobe, des insultes de tous les côtés.
05:05Et puis la France insoumise, il faut bien le reconnaître, a détérioré complètement le langage parlementaire.
05:11Tout a commencé le jour où ils ont décidé qu'on pouvait rentrer vêtus de n'importe quelle manière au Parlement.
05:19Alors, il y a eu cette stratégie de la cravate du Rassemblement national.
05:25C'est quelque chose que vous, vous saluez ?
05:28Il faut de la tenue quand on est là pour dire qu'on représente le peuple.
05:33Et le peuple mérite d'être représenté d'une façon respectable.
05:38On ne peut pas représenter le peuple en tongue et en short.
05:42Ce n'est pas par snobisme, c'est pour montrer aux électeurs le respect qu'on a pour eux.
05:47C'est une manière de se tenir à table, quoi.
05:51Je veux dire, on ne peut pas cracher dans l'assiette quand on est à table et bien élevé.
05:56Voilà, c'est une façon d'être...
05:57Vous savez, la politesse, disait un philosophe, c'est une forme de philosophie.
06:03Être poli, c'est aussi être philosophe.
06:05Gilbert Collard, il y a aussi eu ensuite une autre étape, celle de la dissolution qui a peut-être un petit peu tronqué la situation.
06:14C'est vrai que c'était une coalition contre nature.
06:17On en parlera juste après la pub avec le constitutionnaliste Benjamin Morel.
06:22Mais c'est vrai que c'est aussi une étape, clairement.
06:25La dissolution, ça a été la dislocation.
06:27Mais surtout, ça a été la preuve qu'une droite dite républicaine pouvait, pour se faire élire, s'associer, s'acoquiner, conculer avec la France insoumise.
06:42Et une extrême gauche, quand même, antisémite, violente, qui gagne dans ses rangs des députés du JIS.
06:50On en parle dans quelques instants avec vous, Gilbert Collard, et avec Benjamin Morel, le constitutionnaliste.
06:55Restez avec nous sur Europe 1.
06:56Vous voulez errer une année pour rien, selon vous, Benjamin Morel ?
07:00Alors, si d'un point de vue législatif, on fait le compte des textes, en effet, on n'a pas grand-chose qui a été adopté.
07:05Alors, on a beaucoup de petites propositions de loi, mais par définition, assez peu ambitieuses.
07:09Après, on est quand même parvenu à faire passer des budgets, alors qu'actuellement,
07:14ce n'est pas qu'on est dans des circonstances de majorité relative,
07:17on est dans des circonstances d'absence totale de majorité,
07:21où le gouvernement ne peut tenir qu'à condition qu'une partie de ses oppositions accepte qu'il tienne.
07:26Et donc, cette situation de blocage politique profond ne conduira pas à de grandes réformes d'ici 2027,
07:31et n'a pas pu produire de grandes réformes durant l'année précédente, ça c'est évident.
07:36De nombreux, d'ailleurs, Français souhaitent une nouvelle dissolution.
07:40Elle semble, a priori, écartée par Emmanuel Macron.
07:42Mais si je suis vos propos, Benjamin Morel, elle serait souhaitable, finalement, pour que le pays sorte d'une forme d'immobilisme ?
07:50À condition que ça permette de clarifier la situation politique.
07:53Or, aujourd'hui, c'est tout sauf évident.
07:55Il faut voir que, quand vous prenez les enquêtes d'opinion,
07:57mais également, quand vous regardez les législatives partielles,
08:00vous voyez que les trois blocs qui ont conduit à l'ingouvernabilité d'aujourd'hui,
08:04ils existent toujours.
08:05Il y a un bloc RN, très cohérent, et assez peu étanche avec le bloc droit,
08:08quoi qu'on en dise.
08:09Un bloc centre-centre droit, qui porte, aujourd'hui, le socle commun.
08:14Et un bloc gauche, ces trois blocs, produisent une situation d'ingouvernabilité.
08:18C'est-à-dire que le mode de scrutin majoritaire à deux tours,
08:20qui est le mode de scrutin pour les élections législatives,
08:23ne produit pas nécessairement des majorités.
08:24Ça a été le mode de scrutin de la France, pendant toute la Troisième République,
08:28et jamais il n'a produit une majorité avant 1962.
08:31Parce qu'il ne produit une majorité que quand vous avez une bipolarisation.
08:34Aujourd'hui, si vous faites une dissolution,
08:36le scénario le plus probable, c'est que vous ayez une assemblée
08:40qui ressemble peu au prou à celle qu'on a déjà,
08:42voire une situation d'encore plus grande ingouvernabilité.
08:45Donc, vous n'êtes pas optimiste, Benjamin Morel.
08:49Alors, on s'en sort comment ?
08:51Si vous voulez, pour l'instant, en tout cas,
08:53tout le monde, et on ne va pas non plus se mentir,
08:55est dans les startings blocs pour 2027,
08:57en espérant que 2027 permette de clarifier,
09:00de maintenir une situation de plus grande gouvernabilité.
09:02Ce qui n'est pas non plus tout à fait évident.
09:03Ça veut dire quoi qu'il ne va rien se passer d'ici là ?
09:05Parce que bon, là, il y a quand même François Bayrou
09:07qui nous promet ce qu'on va voir.
09:09Ce que je vais annoncer, personne n'a jamais osé.
09:12On a éventuellement l'espoir
09:16de s'attendre finalement à un budget
09:18avec des réformes, comme semble le promettre
09:20le Premier ministre, ou ça vous semble
09:22d'ores et déjà avorté avant l'heure ?
09:25Ça va être objectivement très compliqué.
09:27Alors, il y a un plan dans l'esprit de François Bayrou.
09:28On a quelques dispositions relatives aux retraites
09:30dans le projet de loi de la sécurité sociale.
09:32Parce qu'en fait, il y en a deux.
09:33Il ne faut pas oublier que Michel Barnier, la dernière fois,
09:35n'est pas tombé sur le budget de l'État.
09:37Il est tombé sur le budget de la sécurité sociale.
09:38Donc, on va d'abord faire passer le budget de la sécurité sociale.
09:41Et ensuite, il promet, notamment dans l'espoir
09:43de ne pas avoir la censure du Rassemblement national,
09:46des éléments sur les institutions,
09:48notamment potentiellement la proportionnelle,
09:50après le budget.
09:52Est-ce que ce sera suffisant ?
09:53Probablement pas.
09:54Donc, on peut avoir,
09:55et c'est le scénario aujourd'hui le plus crédible,
09:58une chute de gouvernement à l'automne
10:00ou à l'hiver sur son budget.
10:01En espérant qu'ensuite,
10:03un nouveau gouvernement puisse faire passer un budget
10:04ou qu'on passe également,
10:05c'est une possibilité juridique
10:07qui n'est pas écartée par voie d'ordonnance.
10:09Au bout de 70 jours,
10:10on peut avoir un gouvernement
10:11qui exécute son budget par voie d'ordonnance.
10:13Les parlementaires ne seront pas contents.
10:15Sans doute le renverseront-ils.
10:16Mais on aura un budget.
10:18Il faut voir que l'une des difficultés majeures
10:20par rapport au précédent budget,
10:21c'est que, un, on sera proche de 2027.
10:23Deux, on sera à quelques mois des municipales
10:25où les groupes politiques n'auront pas intérêt
10:27à faire de cadeaux au gouvernement.
10:30Dans l'Himalaya qui s'annonce à François Bayrou,
10:32il y a quand même quelques Everest.
10:34C'est en fait un budget pour 2026 et un budget pour 2027.
10:37Et ce n'est pas gagné.
10:38Benjamin Morel,
10:39vous, vous semblez parier
10:40pour une chute du gouvernement à l'automne.
10:43C'est vrai que ça pourrait être la piste la plus logique.
10:46Néanmoins, est-ce que le Rassemblement national
10:49a intérêt à faire tomber le gouvernement à l'automne ?
10:52Parce qu'on sait qu'il faut les voix de la gauche
10:54et du Rassemblement national
10:55pour que ce gouvernement tombe.
10:56est-ce qu'il n'a pas intérêt,
10:59ce Rassemblement national,
11:00à laisser faire le seul boulot,
11:01finalement, des réformes peut-être structurelles,
11:04on peut toujours rêver,
11:05au niveau du budget,
11:06et puis finalement revenir
11:08à ces vierges en 2027 ?
11:12Alors, le fait de faire tomber le gouvernement
11:14sur le budget n'entraînera pas forcément
11:16d'arriver au pouvoir du Rassemblement national.
11:17Donc, je dirais,
11:19ce que fera François Bayrou,
11:20peut-être que Sébastien Lecornu
11:21sera amené à le faire derrière.
11:23Et puis, encore une fois,
11:24il y a ce scénario du budget
11:25qui passe par ordonnance
11:26et qui, in fine,
11:27on influe le gouvernement,
11:28mais on a quand même un budget.
11:30Après, le RN,
11:31l'électorat RN réagit à deux stimuli.
11:34Le premier stimuli,
11:35c'est l'appel de la victoire.
11:36Quand il croit dans la victoire,
11:37il a tendance à se mobiliser.
11:40Or, c'est un électorat très abstentionniste,
11:42et donc, à partir de là,
11:42il faut le mobiliser.
11:43Le deuxième stimulus,
11:47c'est lorsque, eh bien,
11:49il y a une montée de pression,
11:50une forme de colère
11:51qui le conduit à dire,
11:52là, il faut quand même y aller,
11:54il faut quand même se battre.
11:55Or, la situation économique,
11:57c'est que si le Rassemblement national,
11:59qui plus est, est en difficulté
12:00par rapport à la tête d'affiche
12:01qui sera lassée dans 2027
12:02pour des affaires qu'on connaît,
12:04si le Rassemblement national
12:05donne le sentiment
12:06de collaborer
12:08à la mise en place
12:10d'un budget
12:10qui va être un budget d'austérité,
12:12il ne faut pas non plus la soutenir,
12:13ça risque d'être très mal pris
12:14par son électorat.
12:16Donc, il a plus intérêt,
12:17clairement plus intérêt,
12:18surtout l'avant-veille de municipales,
12:20à jouer la surenchère
12:22et à appuyer ses positions,
12:24à défendre le pouvoir d'achat
12:25de son électorat,
12:26ce qui ne plaigne clairement pas
12:28pour faire passer le budget.
12:30Merci, Benjamin Morel,
12:31de nous avoir apporté
12:32votre éclairage expert
12:33sur cet aspect des institutions,
12:37on le voit,
12:38qui apportent beaucoup
12:39de contraintes, évidemment.
12:41Gilbert Collard,
12:42vous qui avez,
12:43évidemment,
12:44le regard peut-être
12:45plus terre-à-terre,
12:46forcément,
12:46par essence,
12:48c'est vrai que
12:49c'est beaucoup
12:50ce que reprochent les Français,
12:51peut-être,
12:51à nos politiques,
12:52tout est fait
12:53dans l'intérêt des uns,
12:54dans l'intérêt des autres.
12:56D'ailleurs,
12:56on entend régulièrement
12:58à droite,
12:59notamment à l'UDR,
13:00qu'il y ait eu
13:01une forme de déni démocratique,
13:03on se retrouve
13:04avec des coalitions
13:04un petit peu contre nature,
13:06parfois,
13:07c'est votre sentiment également ?
13:08Oui,
13:09je précise quand même
13:11que j'ai été élu député
13:12à l'Assemblée nationale
13:13deux fois,
13:14ce n'est qu'après
13:15que j'ai été élu député européen.
13:17en fait,
13:18qu'il y a dans l'électorat
13:20une colère sourde.
13:24On l'entend partout.
13:26On l'entend partout,
13:27dans les commerces,
13:27dans les taxis,
13:28dans les bistrots,
13:30dans les restaurants,
13:31chez l'opticien.
13:34Les Français en ont marre.
13:36Les Français en ont marre.
13:37Les Français sont arrivés
13:39à un point d'exaspération
13:41dont on peut dire
13:43qu'elle est étonnamment,
13:45et peut-être même
13:47dangereusement silencieuse.
13:51C'est-à-dire ?
13:52C'est-à-dire que,
13:53vous savez,
13:54c'est comme avant l'explosion
13:56d'un volcan.
13:59C'est le grand silence, quoi.
14:01Vous savez,
14:01ces moments où
14:02les oiseaux se taisent,
14:05le monde minéral se tait,
14:07voilà,
14:08c'est le grand silence
14:09et puis d'un coup,
14:10il y a l'explosion.
14:11Je pense qu'ils attendent
14:14peut-être aussi
14:14ce budget
14:16pour voir
14:17qu'ils sont
14:17si ils vont être mangés
14:18parce que c'est vrai
14:19que c'est un petit peu
14:20la question du moment
14:21qui inquiète beaucoup,
14:22quand même.
14:22Franchement,
14:23je crois que les Français
14:24n'attendent plus rien.
14:26Je crois qu'il y a
14:27une forme
14:27de découragement
14:29qui aboutira
14:31à des choses graves,
14:32quoi,
14:32parce que,
14:32de toute manière,
14:34il y a deux images
14:36qui sont insupportables,
14:37quoi.
14:37D'un côté,
14:38on a la réalité.
14:39C'est de plus en plus
14:40de pauvres.
14:42Plus de 15%,
14:43je voyais,
14:44selon les derniers chiffres
14:45de lignes,
14:46mais lié à l'inflation,
14:47Gilbert Collard,
14:48ça pourrait aller mieux,
14:50en effet,
14:51mais c'est déjà
14:51beaucoup trop,
14:52évidemment.
14:52Elle est liée
14:53au fonctionnement général
14:54de l'économie.
14:55Bon,
14:56on est bien d'accord
14:56là-dessus.
14:57Et alors,
14:58on a cette misère,
15:00quoi.
15:00Et puis,
15:00de l'autre côté,
15:01on a un président
15:02de la République,
15:03Offenbachien,
15:05qui se produit
15:07sur la scène internationale,
15:09dont on se dit
15:09qu'elle est un théâtre
15:10narcissique pour lui.
15:13Oui,
15:13il est permanent.
15:14Et c'est permanent,
15:15quoi.
15:15Et ça devient insupportable.
15:17Alors,
15:18Berroux,
15:19il est en train
15:20de négocier
15:20comme il peut
15:21à la centriste.
15:23Il fait des promesses,
15:24quand même,
15:24Gilbert Collard.
15:25D'ailleurs,
15:25on va aller interroger
15:26notre économiste,
15:28conseillère économique
15:29au cabinet
15:30PwC France,
15:31Stéphanie Villers.
15:32Bonjour,
15:33Stéphanie Villers.
15:34Bonjour.
15:35Bonjour.
15:35Quand vous entendez
15:36Benjamin Morel,
15:37Gilbert Collard,
15:38être un peu,
15:38pour des raisons différentes,
15:40être un petit peu désabusé,
15:42ne pas attendre grand-chose
15:43finalement de ce budget,
15:45alors que la tonalité
15:47de François Bayrou
15:48est tout autre.
15:49Il nous promet
15:50ce qu'on va voir.
15:51Vous,
15:52votre position ?
15:54En fait,
15:55il a clairement annoncé
15:5640 milliards d'économies
15:59pour le prochain budget.
16:02C'est une première,
16:04en fait,
16:04parce que ça demande
16:05quand même
16:06des efforts,
16:08en tout cas,
16:09collectifs.
16:10C'est ce qu'il nous dit.
16:11Ça,
16:11on a bien compris
16:12que ça allait être collectif.
16:13Tout le monde va être.
16:14Voilà.
16:15Personne va être épargné.
16:17Oui,
16:18parce qu'en fait,
16:19en réalité,
16:20faire 40 milliards
16:21d'économies,
16:22ça ne peut pas être ciblé
16:24sur une seule catégorie
16:25puisque le montant,
16:27en fait,
16:28est quand même
16:29très important.
16:30On pourrait le cibler
16:31sur les dépenses publiques.
16:33On n'est pas toujours
16:34obligé d'aller faire
16:34la pauvre des Français.
16:36Alors,
16:36si,
16:36parce qu'aller cibler
16:38sur la dépense publique,
16:39c'est cibler
16:40sur les prestations,
16:41c'est cibler
16:42sur les retraites.
16:43En fait,
16:44en réalité,
16:44c'est ça.
16:45La dépense publique,
16:46c'est de la dépense sociale.
16:48Donc,
16:49il nous a déjà annoncé
16:51qu'il allait faire
16:52essentiellement
16:53des économies
16:55sur cette catégorie-là,
16:58la dépense publique.
16:59Avec une sous-indexation.
17:00Mais on va en parler
17:01dans quelques instants
17:02dans le détail.
17:03Stéphanie Villers,
17:04juste après la pub,
17:05GRIF s'interroge
17:05et tire la sonnette d'alarme.
17:0811h, 13h.
17:09Stéphanie Demuru
17:10sur Europe 1.
17:12Jusqu'à 13h,
17:13Stéphanie Demuru
17:14sur Europe 1
17:15et vous intervenez,
17:16auditeur d'Europe 1,
17:17quand vous voulez,
17:18au standard 0,1,
17:1980, 20, 39, 21,
17:21appel non surtaxé.
17:22Et on poursuit nos discussions
17:23avec Gilbert Collard,
17:24ancien avocat,
17:25député européen,
17:26avec l'économiste
17:27Stéphanie Villers,
17:30conseillère également économique
17:31au cabinet PWC France.
17:33Stéphanie Villers
17:34qui nous expliquait
17:35il y a quelques instants
17:36que tous les Français
17:38en substance
17:38vont être touchés
17:39par ces économies.
17:40Stéphanie,
17:41il n'y a pas le choix,
17:42vous dites en clair.
17:44Ça va faire mal.
17:46Ça va faire mal.
17:47En fait,
17:48à partir du moment
17:49où on est plus de 68 millions
17:50d'habitants,
17:51même si on n'est pas soumis
17:53tous à devoir payer
17:55des impôts
17:57et recevoir des prestations,
17:59il n'empêche que ça fait
18:00que l'effort,
18:02si je comprends bien,
18:03il vaut mieux
18:03qu'elle soit diluée,
18:04qu'elle touche tout le monde.
18:05Si j'écoute
18:06les différents discours...
18:07Donc c'est quoi ?
18:07C'est l'année blanche ?
18:09C'est déjà une année blanche
18:11qui nous permet...
18:12Alors l'année blanche,
18:13c'est quoi en fait ?
18:13Ça veut dire
18:14que les différents types
18:16de prestations sociales
18:18ou encore les retraites
18:19ne vont pas être évaluées
18:21en fonction de l'inflation.
18:23Je rappelle qu'aujourd'hui,
18:25les retraites sont indexées
18:26à l'inflation.
18:27Eh bien,
18:27ce ne sera pas le cas
18:28l'année prochaine
18:29qui nous permettra globalement
18:30sur l'ensemble
18:31des prestations de...
18:32Alors, vous l'annoncez,
18:33mais il ne l'a pas encore annoncé,
18:34François Bayreux.
18:34Tout de même, Stéphanie Villers.
18:35J'explique ce qu'est
18:36une année blanche, en fait.
18:37Ça permettrait d'avoir
18:396 milliards d'économies.
18:41Donc on voit bien que ça...
18:42Alors, ce n'est pas 20 milliards,
18:43Stéphanie Villers, pardonnez-moi.
18:45On nous annonce 20 milliards.
18:46Ça n'a pas l'objectif.
18:47Donc le gel sur l'année 2026
18:53ne va pas suffire
18:54à atteindre les 40 milliards.
18:56Donc vraisemblablement,
18:57même si pour l'instant
18:58rien n'a été annoncé,
19:01il y aura d'autres mesures
19:02un type,
19:04un rabot sur les niches fiscales,
19:05par exemple,
19:06qui pourrait rapporter
19:07les niches fiscales,
19:08c'est 80 milliards d'euros par an.
19:10Si on fait une économie
19:12de...
19:13Si on baisse les rabots
19:15de 10%,
19:15ça fait une économie,
19:16par exemple,
19:17de 8 milliards.
19:18Donc il y a plusieurs pistes
19:19comme ça
19:19qui nous laissent penser
19:21que tout le monde,
19:22en fait,
19:23va contribuer à cet effort.
19:25Alors on parlait de dépenses publiques,
19:26vous me rappeliez à juste titre
19:28qu'il s'agit aussi
19:29des prestations sociales.
19:30Mais enfin,
19:30bon,
19:30il y a aussi,
19:31on en parle souvent ici même,
19:33le train de vie de l'État.
19:35On sait qu'il y a certains élus
19:37qui ont été augmentés.
19:39Alors peut-être à juste titre,
19:40on en parlera de ces maires
19:41qui souffrent
19:42et peut-être qu'il est légitime
19:43qu'ils soient augmentés.
19:44Mais enfin,
19:44il y a également ces agences
19:46de l'État
19:47dont on parle souvent.
19:48Alors les oppositions
19:50nous expliquent
19:51que finalement,
19:52ce sont des maigres économies.
19:53mais enfin,
19:54ce qu'il ne faudrait pas aussi
19:55symboliquement
19:56commencer par là.
19:58Je pense que c'est déjà
20:00dans l'ère du temps.
20:03Enfin,
20:03je veux dire,
20:03on a déjà évoqué
20:05ces pistes-là.
20:07Et comme vous dites
20:07à juste titre,
20:09en fait,
20:10ça ne va pas permettre
20:12de récolter
20:13les milliards escomptés.
20:14Mais vous voyez bien
20:15l'état d'esprit.
20:16C'est-à-dire que
20:17je pense qu'on va aller
20:18vers une myriade
20:19de petites économies
20:21pour pouvoir atteindre
20:22au final
20:23les 40 milliards.
20:25C'est pour ça que
20:26ça peut effectivement
20:28déstabiliser
20:29parce qu'il n'y aura pas
20:30trois mesures clés phares
20:31que tout le monde
20:32va comprendre.
20:33Il va y avoir,
20:34en fait,
20:36des rabots
20:36à droite,
20:37à gauche
20:37pour essayer
20:38de diluer
20:39l'effort.
20:41Et c'est en ça,
20:41peut-être,
20:42qu'il y aura
20:42une certaine forme
20:43d'incompréhension
20:44parce qu'on risque
20:45de s'y perdre
20:46en réalité.
20:47Voilà.
20:47C'est peut-être
20:49la principale menace
20:50avec ce prochain budget.
20:53Stéphanie Villers,
20:55quand François Bayrou
20:55nous dit
20:56ce que je vais vous annoncer,
20:57il le dit dans le point,
20:58personne n'a jamais
20:59osé le faire en France.
21:01J'avoue que c'est
21:01un sacré teasing,
21:03mais c'est vrai
21:05que c'est quoi ?
21:05Justement,
21:06vous l'avez dit,
21:07aujourd'hui,
21:08les pistes privilégiées,
21:09c'est l'année blanche,
21:10c'est le rabot
21:10sur quelques niches fiscales,
21:12c'est la sous-indexation
21:13des retraites,
21:14mais ça n'a rien
21:15de grandement révolutionnaire.
21:18Oui,
21:18mais c'est aussi,
21:20on attend aussi
21:21une réforme
21:21sur le marché du travail,
21:23c'est pour ça
21:23que je dis
21:24qu'il va y avoir
21:25une pas belle de mesures
21:26qui vont être annoncées,
21:27qui risquent de perdre,
21:29d'embrouiller
21:31les Français.
21:32Je pense qu'on entend
21:34parler aussi
21:34de revenir
21:35sur certains jours
21:37de congés,
21:37faire des jours
21:38travaillés,
21:39les transformer,
21:40parce qu'il a bien
21:41été clair là-dessus,
21:42je pense qu'il
21:42a raison là-dessus,
21:44il faut augmenter
21:45la quantité de travail.
21:47C'est-à-dire qu'en France,
21:48en fait,
21:49en réalité,
21:49on ne produit pas assez,
21:51on n'est pas assez
21:52nombreux à produire,
21:53surtout lorsqu'on se croit.
21:54Enfin,
21:54ce n'est pas en taxant
21:55le revenu du capital
21:56qu'on va produire plus.
21:58C'est par exemple
21:59en rajoutant
22:00des jours travaillés,
22:05c'est-à-dire
22:05en supprimant,
22:07par exemple,
22:07des jours de congés
22:09type,
22:10je ne sais pas,
22:118 mai,
22:11ou la délai de carence
22:12des fonctionnaires,
22:13par exemple,
22:13on y est revenu,
22:15elle n'a toujours pas
22:16été surpris,
22:18mais celle-ci.
22:19Merci,
22:20en tout cas,
22:20Stéphanie Villers,
22:21d'avoir été avec nous.
22:23Gilbert Collard,
22:24quand vous entendez
22:24l'économiste,
22:26Stéphanie Villers,
22:27nous expliquer
22:28ses premières pistes,
22:31vous attendez,
22:32vous,
22:32à cette révolution,
22:33comme nous prometté
22:34François Bayrou ?
22:35Non,
22:36non,
22:36non,
22:36si François Bayrou
22:38était un révolutionnaire,
22:39Henri IV le saurait.
22:40Non,
22:41non,
22:41non,
22:41je ne crois pas du tout.
22:43Il y a cette idée
22:44de CDHP,
22:45je ne sais pas si vous êtes
22:46au courant,
22:47contribution différentielle
22:49sur les hauts patrimoines.
22:50Oui,
22:51la fameuse Stas Zutman,
22:52c'est ça ?
22:53Voilà.
22:53Vous savez que
22:54cette prix Nobel,
22:56même étranger,
22:58propose d'ailleurs
22:58de faire payer
22:59les milliardaires français.
23:01C'est assez cocasse,
23:03quand même,
23:03selon les prix Nobel étrangers.
23:06Oui,
23:06oui,
23:06les transitions étrangers,
23:07voilà,
23:08donc ça ne dérange pas trop.
23:09Bon,
23:09mais vous comprenez,
23:10on constate d'un côté
23:11que la dette
23:12poursuit son inexorable
23:14progression.
23:153 300 milliards d'euros
23:17et tous les jours,
23:18ça,
23:19ça grave,
23:20ça augmente
23:20et on paye les intérêts.
23:22Alors,
23:23je crois qu'il faut arrêter
23:23de prendre les Français
23:25pour des imbéciles
23:26parce qu'ils ne sont pas bêtes.
23:28Et tout ce qu'on constate
23:29maintenant,
23:30c'était prévisible.
23:32Macron,
23:33banquier,
23:34économiste,
23:35savait très bien,
23:36lui et d'autres,
23:38qu'on allait vers
23:39cette catastrophe.
23:40Gilbert Collard,
23:41bon,
23:41on ne peut pas aimer
23:42Emmanuel Macron
23:43et le critiquer,
23:44cette dette,
23:45elle ne date évidemment
23:46pas de lui.
23:47Alors,
23:47il a largement alourdi,
23:48c'est vrai,
23:49mais...
23:49On est d'accord,
23:50on est d'accord,
23:50je suis absolument d'accord
23:51avec vous.
23:52Il n'y a pas eu de budget
23:53en équilibre depuis 1973,
23:5674.
23:57Oui,
23:57non,
23:57je suis complètement
23:59d'accord avec vous,
24:01complètement d'accord
24:02avec vous.
24:03Depuis le texte de loi
24:05sous Giscard ou Pompidou,
24:06je ne sais plus,
24:07qui nous empêche
24:08d'emprunter à la Banque de France,
24:10ça a été le commencement
24:12de l'enrichissement bancaire
24:15des banques extraterritoriales
24:18et l'appauvrissement de la France.
24:20Mais qu'est-ce qu'on peut faire
24:21maintenant dans la situation
24:22où on est ?
24:23Qu'est-ce qu'on peut faire
24:24à part tenter
24:25de maîtriser la dépense,
24:29faire des économies,
24:30mais des économies...
24:32Je vais prendre un exemple
24:33tout bête,
24:34vous allez me dire
24:34c'est un centime
24:35dans l'océan de la dette,
24:37mais le Conseil économique
24:39et social qui ne sert à rien...
24:40Oui, oui,
24:40j'en parlais des agences d'État,
24:41effectivement.
24:42Voilà,
24:42vous avez tout à fait raison,
24:44mais qu'on le supprime
24:44et il n'y a pas que
24:45le Conseil économique
24:46et social.
24:47On a dénombré un jour
24:48dans un article
24:49du Parisien
24:50l'ensemble des organismes
24:51qui ne servent à rien.
24:52C'est effrayant !
24:53Et du JDD, d'ailleurs,
24:54avec la somme précise
24:56des agences
24:57qui distribuent
24:59parfois des subventions.
25:00Remarquable,
25:01très documenté,
25:02remarquable.
25:03Absolument, oui, absolument.
25:05Bon, alors,
25:06seulement vous comprenez,
25:07on va...
25:07Il va y avoir encore
25:08des gens qui vont
25:09descendre dans la rue,
25:10ça va être encore...
25:11Il faut...
25:11Je veux dire qu'à un moment donné,
25:12il ne faut pas avoir peur
25:13de faire des réformes
25:15et puis il faut rompre
25:17avec l'assistanat abusif
25:20et généralisé.
25:22Oui, mais dans ce cas,
25:23c'est un coup de brèche
25:24au modèle social
25:25et ça, effectivement,
25:26ça risque de ne pas plaire
25:27à tout le monde.
25:27Qu'est-ce qu'on veut ?
25:28On veut devenir le Titanic
25:29ou on veut tenter de flotter ?
25:31Bon, qu'est-ce que les gens
25:32vous disent ?
25:33À un moment donné,
25:34quand on est malade,
25:35il y a des traitements
25:35qui, pour faire du bien,
25:38font un peu de mal.
25:39On ne peut pas l'empêcher, ça.
25:41Personne ne veut voir
25:43la réalité française.
25:45C'est une catastrophe inouïe,
25:49unique dans notre histoire.
25:51La taille et la gabelle,
25:52à côté, c'était de la rigolade.
25:54On est le pays au monde
25:55qui a le plus haut taux d'imposition.
25:58Oui, c'est le premier,
25:59effectivement,
26:00le premier pays
26:01avec plus de 43%
26:02de préalablement social.
26:04Qu'est-ce qu'on va faire de plus ?
26:06Je veux dire,
26:06bon, alors, franchement,
26:08Bérou, il ne va pas tenir le coup
26:10en octobre.
26:12Bon, c'est ce qu'on verra.
26:13Merci, en tout cas,
26:13merci, Gilbert Collard,
26:14de nous avoir accompagnés
26:16sur Europe 1,
26:18en direct.
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