Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 14/03/2025
Élus par les territoires, les sénatrices et les sénateurs connaissent le terrain et côtoient les acteurs de notre patrimoine agricole et nourricier, tout ce qui fait de la France un pays où le contenu de l'assiette relève d'un engagement quotidien.
Vincent Ferniot rencontre ces hommes et ces femmes, en compagnie d'un sénateur ou d'une sénatrice, sur son territoire. Année de Production :

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Retrouvez « Mangez ces beautés » avec le concours général agricole.
00:12Bonjour, c'est bien la première fois que je vous accueille sur une coulée de lave.
00:18Celle-ci est descendue en 2007 du piton de la Fournaise qui se trouve derrière moi dans les nuages.
00:23Vous l'avez compris, « Mangez ces beautés » est à l'île de la Réunion.
00:26On va découvrir ensemble ce joyau de l'océan Indien en compagnie du docteur Foissin,
00:31le sénateur RDPI, les démocrates indépendants.
00:34Il va nous faire découvrir les merveilles de son île.
00:38Je le retrouve exactement de l'autre côté de l'île, dans son cirque de Salazie.
00:56Bonjour, monsieur le sénateur.
01:12Bonjour.
01:13Bonjour, docteur.
01:14Oui, je suis également.
01:16Tu me dis qu'il y a plus de monde qui doit vous appeler docteur que monsieur le sénateur.
01:20Oui, c'est vrai, parce que je suis médecin depuis plus de 35 ans.
01:24Et un jeune sénateur.
01:25Et jeune sénateur, parce qu'il est élu tout récemment, en 2023.
01:29Alors Salazie, un des trois cirques de la Réunion.
01:34Oui, et c'est le cirque le plus humide, le plus vieux.
01:38Nous subissons une sécheresse sans précédent cette année.
01:41Nous avons à peu près deux mois de soleil permanent, sans quasiment de pluie.
01:45Alors c'est bien pour le tourisme, c'est moins bien pour les locaux.
01:48Oui, nos agriculteurs souffrent actuellement énormément de cette sécheresse.
01:51Nous ne sommes pas les seuls.
01:52Nous sommes à peu près six ou sept communes actuellement à la Réunion
01:55qui souffront de sécheresse, avec des coupures d'eau aussi pour les habitants.
01:58Parce que nous avons un manque d'eau.
02:00Malheureusement, on est soumis parfois, lorsqu'il y a un cyclone, à trop d'eau sur notre territoire.
02:05Et parfois, on en manque cruellement.
02:07Et actuellement, c'est le cas.
02:09Alors vous avez pas très loin d'ici, Matondi,
02:12un des plus jolis robinets d'eau qui coule dans le cirque.
02:16Je vous propose d'y aller.
02:18On va y aller à pied.
02:19On va voir ce magnifique voile de la Mariée.
02:21Le voile de la Mariée.
02:22Voilà, qui est mythique.
02:23Alors, en avant pour le voile ?
02:25En avant pour le voile.
02:26Je vous suis, allez-y.
02:34Ce théâtre, c'est magnifique, d'accord.
02:37Mais j'ai l'impression qu'il y a un paradoxe déjà.
02:39Vous me dites, on est en pleine sécheresse, et là, on est pratiquement les pieds dans l'eau.
02:43Le souci à Salazy, c'est que nous n'avons pas d'irrigation pour nos agriculteurs.
02:47Donc ils sont obligés de faire des captages eux-mêmes
02:49et d'évier les rivières pour pouvoir cultiver.
02:51Donc là, on est près du voile de la Mariée,
02:54avec des crésonnières, des songes qui sont en train de sécher.
02:57C'est excellent, à la fois pour la santé, et bien évidemment pour le palais.
03:01Alors, je ne connaissais pas vos talents maraîchers et culinaires.
03:05Parlons un peu de vous.
03:07Vous êtes natif d'ici ?
03:08Alors non, je ne suis pas natif d'ici.
03:10Bien malheureusement, j'aurais bien aimé être natif de La Réunion.
03:13Mais je suis né à Gien, dans le Loiret.
03:15Ensuite, j'ai fait mes études de médecine
03:17et je suis venu m'installer ici, à Salazy, en 1989.
03:21Et en 1998, élu maire de Salazy,
03:2425 ans de bons et loyaux services auprès de la commune de Salazy.
03:27Si je peux me permettre, quand vous abandonnez votre mairie
03:30pour monter au Sénat, ça doit être un crève-cœur.
03:33C'est un crève-cœur parce qu'effectivement,
03:36quand on commence la campagne électorale,
03:38on n'est pas forcément sûr d'être élu.
03:40Et le conseil municipal s'inquiète de savoir s'ils vont perdre ou pas leur maire.
03:45Ils m'ont donné un sacré coup de main
03:48et j'ai eu cette chance d'avoir pu être élu sénateur.
03:52Et puis, j'ai une associée qui me permet de pouvoir partir au Sénat,
03:58de pouvoir revenir.
04:00A quelle fréquence vous montez à Paris ?
04:02Je monte à peu près une fois par mois quand même.
04:04Ce n'est pas neutre ?
04:05Des fois, j'y reste à peu près 15 jours par mois.
04:10Ah oui, dites donc, ça se mérite quand même, non ?
04:12Oui, ça se mérite, mais partout ici à La Réunion,
04:15lorsque vous faites des randonnées, les sites sont magnifiques,
04:18mais il se mérite qu'il faut avoir un peu de cran pour pouvoir aller jusqu'au bout.
04:23J'espère que je suis méritant alors !
04:25Certainement !
04:34Et voilà, le voile de Lamarié !
04:43Bon, et maintenant ?
04:45Maintenant, il faut redescendre, refaire tout ce qu'on a fait à pied.
04:48Oh, misère !
04:52Dès le début, ça grimpe dans les prairies qui surplombent l'océan
04:55pour tomber nez à nez avec les vaches salaires de Jérémie.
04:59Puis, rendez-vous avec le grand chef Thierry Marx,
05:01venant d'une église qui s'appelle La Réunion.
05:03Et puis, c'est parti !
05:04C'est parti !
05:05C'est parti !
05:06C'est parti !
05:07C'est parti !
05:08C'est parti !
05:09C'est parti !
05:10C'est parti !
05:11Ensuite, direction le Sud, Saint-Philippe et les plantations de cacao et de vanille
05:15de la famille Morel.
05:16Puis, naturellement, une dégustation modérée de vieux rhum
05:20avec Julien, le planteur de canne et Cyril, le distillateur.
05:23Enfin, on terminera comme souvent ici par un bon rougaille saucisse,
05:27celui de Stéphanie, un des plus réputés de l'île.
05:31Mais tout de suite, partons rendre visite à Stephen au Port de Saint-Gilles,
05:34un pêcheur à la ligne qui taquine beaucoup à l'oragement de la monnaie
05:38de Saint-Gilles, un pêcheur à la ligne qui taquine beaucoup plus le gros thon que le
05:42petit goujon.
05:43Allez c'est parti !
05:44Je pense que c'est Steven là ? Oui, oui c'est bien lui.
05:53Bonjour Steven ! Bonjour Vincent ! Quand on dit petit bateau, c'est déjà un beau bateau
06:00pour un petit bateau de pêche ? C'est un beau bateau pour le petit pêcheur de la Réunion.
06:05Alors on est plus habitué en métropole à voir des bateaux tirer des filets que de ces
06:11belles cannes à pêche.
06:12Steven, autorisation de monter à bord ? Allez-y monsieur le sénateur.
06:16Vous rentrez de la pêche là ? Oui, depuis ce matin j'y suis.
06:22Vous partez à quelle heure ? Alors en général pour un professionnel les
06:25horaires c'est de 3h du matin à peu près 2h, 2h, 3h du matin.
06:30On pêche quoi ici ? Vous, vous pêchez quoi ?
06:32Alors on a plusieurs styles de pêche, on peut avoir de la pêche de récif, c'est plus
06:37adapté aux petits bateaux qui n'ont pas ces autorisations d'aller assez loin.
06:42Ça peut être du mérou, de la carangue, etc.
06:44Donc des poissons de récif.
06:45Moi c'est plus du pélagique, donc ça va être de la dorade, du thon banane, du marlin.
06:49Monsieur le sénateur, on sait qu'il y a eu il y a 2 ans un passage d'El Nino qui a fait
06:54des dégâts, ça a dû ruer dans les carangues.
06:58Oui c'est le cas de le dire, c'est vrai que nos pêcheurs sont tributaires des difficultés
07:03atmosphériques et du temps et ce genre de phénomène avec le réchauffement climatique
07:09fait qu'effectivement il y a des modifications qui se font, à la fois des modifications
07:13en termes de transfert de poissons mais aussi le fait que l'eau parfois se réchauffe ou
07:20se refroidit un peu plus, comme le phénomène El Nino, et fait que nos pêcheurs doivent
07:26s'adapter et parfois même ont de grandes difficultés et de graves difficultés.
07:29Steven, il y a beaucoup de pêcheurs qui ont désarmé à la suite du Nino ?
07:35On a eu des grandes difficultés l'année dernière, on a eu quasiment 70 à 80% de perte de chiffre
07:41d'affaires.
07:42Après c'est la nature, on dépend de la nature, on dépend des courants, on dépend
07:47des conditions.
07:48On a eu des conditions très difficiles au niveau météo, on n'a pas eu de poissons
07:52quasiment pendant une année.
07:53C'est comme ça, il faut s'adapter, il faut savoir faire, il faut savoir changer
07:58de style de pêche pour pouvoir gagner sa vie.
08:01Parce que si la population locale n'a pas toujours les moyens, le touriste qui vient
08:06demande à manger du poisson, il est sur une île, je pense que c'est naturel.
08:09C'est complètement naturel et puis la demande se fait parce que le carry poisson, ce n'est
08:14pas partout dans le monde qu'on le fait, un bon carry dorade ou un bon carry espadon,
08:18un bon marlin ou alors un bon carry poisson rouge, on essaye d'évoluer, on veut vivre
08:24de ça.
08:25Il ne faut pas oublier que la pêche, c'est une pêche de passion, donc quand on va à
08:29la pêche, on ne va pas travailler, c'est ce qu'on recherche tous, ne pas aller travailler
08:33tous les matins, on va à la pêche et voilà.
08:36Avec l'espoir de trouver un trésor à chaque fois ?
08:38Tous les jours, on a une histoire tous les jours à raconter et tous les jours, on espère
08:43faire la plus belle pêche de notre vie.
08:45C'est en développement la pêche ici ? Ça a besoin de se développer ?
08:49Je pense que oui, on peut développer encore la pêche, mais c'est important de suivre
08:52la ressource halieutique parce que si on ne la suit pas et que l'on surpêche, on risque
08:56d'avoir des pêcheurs en grande difficulté.
08:59Ça fait un moment que je me dis que j'aimerais quand même bien voir ce qu'il a rapporté
09:02dans sa cale, cet homme ce matin.
09:04Il y a du poisson ? Oh c'est magnifique ! Oh dites donc ! Les couleurs sont magnifiques
09:12et puis il y a deux talbacors là, deux taurins jaunes, le yellow fin, l'aileron jaune.
09:18Vous les videz quand vous les pêchez ? Alors on est dans l'obligation avant la vente
09:22de les vider, les zouilles et les tripes.
09:26D'accord.
09:27Merci Steven.
09:28Merci à vous.
09:29Ah c'est magnifique ici, on sent qu'on est en altitude et qu'il fait un peu plus frais
09:40qu'en bas.
09:42Oui, nous sommes au tampon dans le sud de l'île, juste au-dessus de Saint-Pierre, région
09:46qui est très agricole et nous venons rencontrer Jérémy, éleveur d'Obova.
09:51Ah ben voilà Jérémy.
09:53Bonjour.
09:54Bonjour.
09:55Bienvenue sur l'exploitation.
09:56Merci de nous accueillir.
09:57Oui.
09:58On sent qu'on est un petit peu en altitude ici ? Oui, on est à environ 1200 mètres
10:02d'altitude.
10:031200 mètres.
10:04Ah oui, d'accord.
10:05Donc vous nous emmenez voir les vaches ? Si vous voulez, suivez-moi, on va aller voir.
10:07Ok.
10:11Si je vois bien, il y a un taureau au milieu.
10:17Oui, il y a un taureau.
10:18Ici, on pratique la monte naturelle ? Voilà, ici sur mon exploitation, c'est uniquement
10:22de la monte naturelle.
10:23Combien vous avez de vaches sur l'exploitation Jérémy ? Alors, en vaches, j'en ai environ
10:2850 vaches.
10:29Mais vous, vous êtes plus naisseur qu'éleveur, enfin en tout cas, vous ne menez pas le bovin
10:36jusqu'au bout de son affinage.
10:38C'est exactement ça.
10:39En fait, je suis ce qu'on appelle un éleveur-naisseur.
10:41Moi, j'ai des vaches comme on voit derrière nous et elles font des petits.
10:46Et ensuite, je vais élever ces petits jusqu'à un certain âge et ensuite, je vais les revendre
10:51à des agresseurs qui, eux, vont s'occuper de les finir et ensuite de les commercialiser.
10:55C'est plus facile de les voir partir chez un collègue plutôt qu'à l'abattoir.
11:01C'est exactement ça.
11:02C'est beaucoup plus facile de voir des animaux, on sait qu'ils vont continuer un petit peu
11:06leur vie ailleurs que de les envoyer à l'abattoir, même si on sait pourquoi on fait ce métier.
11:10Mais c'est vrai que quand on les voit monter dans le camion, c'est quand même un petit
11:13pincement au cœur.
11:14Jérémy, je vais vous poser la question subsidiaire que l'on pose à tous les agriculteurs.
11:19Est-ce que vous en vivez correctement ?
11:22Alors, j'arrive à faire vivre ma famille et donc pour moi, c'est le plus important.
11:27Et à partir de là, je pense que oui, je peux dire que j'en vis.
11:30Qu'est-ce qu'il faudrait pour améliorer vos conditions de vie ?
11:33Si je pouvais embaucher un salarié, ça serait vraiment très bien pour pouvoir profiter
11:38un peu plus de ma famille, d'avoir un petit peu d'aide pour m'aider dans ma tâche au quotidien.
11:43Merci beaucoup Jérémy de nous avoir reçus.
11:46De rien, merci à vous.
11:47Et merci d'avoir montré à ceux qui nous regardent que l'agriculture de La Réunion,
11:52ce n'est pas que la vanille et les litchis.
11:53Merci.
11:54C'est incroyable, j'étais carrément sidéré de retrouver des vaches salaires ici à La Réunion.
12:03Désolé Vincent, mais je viens de recevoir un message.
12:05J'ai une urgence au cabine médicale.
12:07Je dois vous quitter.
12:08Je vous retrouve tout à l'heure.
12:09Oui, je continue la route et puis on...
12:11Avec plaisir.
12:12Mais à l'heure de l'apéro, je compte sur vous.
12:14Oui, bien sûr.
12:29Bonjour Patrick.
12:30Bonjour Vincent.
12:31Comment allez-vous ?
12:33Ça grimpe partout à La Réunion.
12:34Oui, c'est une ville qui se mérite.
12:36Pourquoi m'avez-vous fait venir ici Patrick ?
12:38Je voulais vous emmener au Centaure.
12:40Le Centaure est un établissement de formation au métier de la notellerie-restauration.
12:44Notamment un CFA qui a 35 ans, qui forme chaque année 500 personnes avec une histoire.
12:51Jacques Chirac est passé par là il y a quelques années.
12:53On a reçu Henri Salvador.
12:55On monte en gamme alors.
12:56Voilà, et maintenant c'est vous.
12:58On est très heureux de vous accueillir.
13:00Et on a une petite surprise.
13:02Ah, une surprise qui se mange ?
13:04Pas tout à fait.
13:05Vous allez voir.
13:06Suivez-moi.
13:07Oh, vous m'étonnez Patrick.
13:12Apprenez vos bases.
13:13Soyez curieux.
13:14Curieux de votre culture, curieux de ce que vous nous ont laissé vos aînés.
13:19Amenez avec votre regard, avec votre jeunesse, une autre dimension supérieure que vous
13:24aurez à transmettre à notre jour.
13:26Salut chef !
13:27Oh !
13:28Merci à toi.
13:29Comment ça va ?
13:30Tu as rien ?
13:32Généralement, dans ces missions, nous on se déplace, il n'y a personne.
13:35Dans les CFA ou dans la restauration collective.
13:38Toi, tu déplaces du monde, c'est incroyable.
13:41On déplace du monde toujours avec la passion.
13:43C'est vraiment le moteur, la communication, c'est quand même cette capacité que peut
13:49avoir la cuisine, le terroir, à développer de la passion.
13:53Ça fait 65 ans que j'essaie d'emmagasiner de la passion.
13:56Donc maintenant, j'essaie de véhiculer ça, une action positive de transmission.
14:00Ça fait quelques jours que tu es sur l'île de la Réunion, tu as fait le saltimbanque
14:04du goût, tu es allé d'un endroit à l'autre voir des producteurs, des transformateurs.
14:09J'aime bien ce mot très poétique de saltimbanque du goût, parce que ça m'amène à la créativité.
14:14Et c'est vrai que quand je suis arrivé à la Réunion, je me suis dit waouh, premier
14:19constat, énorme diversité.
14:21Énorme diversité de culture, donc cuisine qui attire parce qu'elle a cette diversité.
14:28Ensuite, diversité de produits extraordinaires.
14:31Et trois, j'ai rencontré des chefs et des chefs eux qui me disent mais nous, on est
14:38réunionnais, on aime nos produits et on veut aussi devenir des auteurs.
14:41Et ça, pour moi, c'est une attractivité folle parce qu'il est en train de se créer
14:47une véritable signature culinaire liée à l'île de la Réunion.
14:51Donc l'importance, Patrick, on va dire du tourisme à la Réunion, elle est évidente.
14:57On se doute bien qu'une île qui est aussi attractive, ça passe par une hôtellerie,
15:02une restauration qui sait attirer le client.
15:04C'est la première ressource à l'exportation.
15:06On est loin devant l'agriculture et les autres.
15:08Et là-dedans, le secteur café, hôtel, restaurant, c'est 70% des recettes touristiques.
15:14La cuisine, c'est couleur, odeur, saveur.
15:18Et la cuisine réunionnaise reflète ça merveilleusement bien.
15:22Je te laisse continuer parce que les jeunes attendent.
15:26Ben oui, je vois.
15:28Alors, qui c'est qui vient me passer le bouillon là?
15:32Allez, on y va.
15:44Il fait chaud dans les champs de curcuma, juste sous le volcan, le piton de la Fournaise.
15:48Je vais vous demander d'ouvrir votre cœur d'enfant maintenant.
15:51Quand vous étiez petit, on vous disait, t'as deux boules sur ta glace, tu veux quel parfum?
15:55La majorité disent vanille chocolat.
15:57Ça tombe bien.
15:58On va aller voir Franck dans sa case ici à Saint-Philippe.
16:01Il est producteur de cacao et son papa de vanille.
16:04Deux parfums pour le prix d'un.
16:07Franck, on est sous des frondaisons de cacaoyers.
16:10Ouais, ça y est, là, on est dans la première allée de cacao que papa a planté il y a une quinzaine d'années.
16:16Ah, une cabosse! Ah, des cabosses!
16:19Les cabosses, qui est le fruit, partent directement du tronc.
16:23Pas du bout des rameaux comme la plupart des fruits.
16:26C'est vrai, et ce principe-là, ça s'appelle les fruits coliflants.
16:28C'est la particularité du cacao.
16:29Est-ce que le cacao de la Réunion, il a sa place sur le marché mondial ou est-ce qu'il est trop cher?
16:35Moi, je pense qu'il a toute sa place, surtout sur les cacaos d'exception.
16:39Ce qui fait que le gap qu'on avait avant avec les pays producteurs commence à s'améliorer.
16:46On arrive à des prix assez raisonnables.
16:48Et le but, c'est justement d'accéder à la qualité pour pouvoir proposer un produit d'exception.
16:53Donc, vous allez depuis la production du cacao jusqu'au produit final, des tablettes de chocolat.
17:01Donc, on pourrait dire un chocolat fermier.
17:03Oui, on peut dire ça.
17:08Alors, Franck, les oreilles ne verraient que des palmiers ici.
17:13Des palmiers, alors que c'est le territoire de la vanille.
17:16C'est ça.
17:16Et la vanille, ce sont ces lianes qui montent le long des troncs.
17:20Voilà, le long des troncs.
17:21Les tuteurs, ici, c'est du palmiste rouge.
17:24D'accord.
17:25Donc, c'est un palmier originaire des Mascarènes, endémique des Mascarènes.
17:27Et qui est comestible.
17:28Qui est comestible en plus.
17:30Ici, c'est des palmiers qu'on n'a pas récoltés, qu'on a réservés pour la culture de la vanille.
17:34Donc, une gousse de vanille, elle est fécondée, on va dire, au mois de novembre.
17:38Elle aura sa taille définitive trois mois après.
17:40Et quasiment, on la récolte quasiment un an après.
17:43Tiens, on va regarder un petit peu, voir si on arrive à en trouver.
17:45Tiens, regarde.
17:46Ah, il y a une belle grappe, là.
17:53Avec la récompense des trésors.
18:00C'est incroyable.
18:02Je n'en ai jamais vu d'aussi belle.
18:05Et ici, prendre cacao comme vanille, tout est bio.
18:08Voilà, c'est ça.
18:09Donc, cultiver en agriculture biologique depuis 2006.
18:12Parti pionnier à La Réunion avec cette fière agriculture biologique.
18:16C'est une fibre que papa avait en lui, de vouloir cultiver de manière la plus saine possible.
18:20Que ce soit pour lui, ses enfants, mais aussi ses consommateurs.
18:24Alors, il y a une petite dégustation.
18:25Oh, et des petites cabosses.
18:28On dirait presque un chocolat au lait de poulet.
18:29Exactement, c'est un chocolat au lait de poulet.
18:31C'est bon parce que vous ne le torréfiez pas beaucoup pour garder le côté fruité.
18:35Exactement.
18:35Et un boisé intéressant.
18:37C'est-à-dire, je dirais un boisé tropical, un boisé épicé.
18:51On se rend quoi, à se mettre à l'abri, là ?
18:53Mais on est chez Julien, on va se mettre à l'abri.
18:56On va se mettre à l'abri.
18:57On va se mettre à l'abri.
18:58On va se mettre à l'abri.
18:59On va se mettre à l'abri.
19:00Mais on est chez Julien Isotier sur son exploitation.
19:03Isotier, c'est le nom d'un rhum, ici ?
19:06Oui, c'est la plus vieille entreprise qui fabrique du rhum à La Réunion.
19:10Et c'est une grande famille réunionnaise qui est là depuis maintenant plusieurs générations.
19:15Voilà Julien, qui est là.
19:17Merci, Julien, de nous accueillir.
19:18Bonjour, Julien.
19:19Bonjour.
19:20Ah bon, vous êtes à la base, parce que j'ai vu de la canne à sucre partout autour d'ici.
19:24C'est bien ça.
19:25Moi, Julien, on s'est fait saucer un petit peu en arrivant.
19:28Je suppose que pour les paysans d'ici, c'est bien.
19:30Effectivement.
19:31Donc la pluie était très très attendue à La Réunion depuis plus de six mois.
19:35Et aujourd'hui, c'est comme une bénédiction de Dame Nature qui nous apporte un peu de
19:39pluie qui était tant attendue depuis pas mal de temps.
19:43Alors, cette canne à sucre, est-ce qu'elle sert à fabriquer du sucre ou, avec votre
19:50nom d'Isotier, elle va faire du rhum ?
19:52Elle fait les deux.
19:53On est producteur de sucre avant tout, mais on est également producteur de rhum depuis
19:591845.
20:00Est-ce que c'est un rhum agricole, comme à la Martinique par exemple, qui est produit
20:05à partir du jus de la canne à sucre ou est-ce que ce sont des rhums de mélasse, c'est-à-dire
20:10de résidus de l'industrie sucrière ?
20:11Alors, il y a les deux, en fait.
20:16La meilleure personne pour pouvoir vous en dire plus, ce sera mon cousin Cyril Isotier.
20:21Je vous emmène à la Dixivrée pour aller le rencontrer.
20:23C'est loin d'ici ?
20:24Non, c'est à 10 minutes, un quart d'heure.
20:26On va pouvoir attendre le rhum un quart d'heure ? Oui, facilement ! Allez, c'est parti.
20:31Alors, la couleur bronzaine, c'est un rhum vieux, comme on dit, c'est-à-dire un rhum qui
20:52a pris la couleur du fût, c'est ça ?
20:55Tout à fait, c'est un rhum vieux, donc ce sont des rhums qui doivent nécessairement
20:58être vieillis dans des fûts de chênes français, en l'occurrence, celui-là a vécu
21:0215 ans.
21:03Donc, ce rhum-là, en l'espèce, ce sont deux rhums de 15 ans qui ont été assemblés
21:09et qui portent le nom des deux fondateurs de la maison Isotier.
21:12Alors, quand on déguste le rhum, on commence à y mettre le nez, comme pour tout breuvage.
21:16Alors déjà, la base, c'est qu'il faut un verre à pied et non pas des verres au bol
21:21sans pied.
21:22Pour ne pas obtenir… Pour ne pas réchauffer l'alcool, d'une
21:25part, et aussi pour éloigner votre main de l'alcool, sinon vous avez l'odeur de
21:29votre main qui va venir vous perturber d'un point de vue olfactif.
21:33Vous pensez qu'il y a une manière de bien boire avec modération ?
21:37Exactement, je pense que c'est comme tout en tant que consommateur, on devrait consommer
21:43avec modération, c'est tout.
21:45Je pense qu'on peut avoir le plaisir du palais, le plaisir de la bouche, le plaisir
21:49des yeux, l'odeur, l'olfaction, mais ce qui est important, c'est d'en consommer
21:54un petit peu.
21:55On doit vous quitter parce qu'on prend la route pour Saint-Leu.
21:58C'est un plaisir, merci beaucoup de passer.
21:59On s'est bien ouvert l'appétit, mais maintenant…
22:02Merci, bon courage.
22:06Stéphane, vous m'avez promené toute la journée dans votre île merveilleuse, mais
22:10il est de tradition que ce soit à mon tour de jouer et il n'est pas question que je
22:14reparte de La Réunion sans passer par ici, Saint-Leu, pour aller goûter la vraie cuisine
22:19familiale créole.
22:20Et c'est chez Stéphanie.
22:21Allez, venez.
22:23Bonjour madame Stéphanie.
22:24Bonjour.
22:25Ça fait un petit moment maintenant que vous faites de la cuisine ici.
22:29Ah ben oui, ça fait 50 ans quand même.
22:32Ah quand même, oui.
22:33C'est pas 15 jours.
22:34On fait 10 caries au soir.
22:36On fait le cabri, le canard, le poulet et saucisses beaucoup par contre.
22:41Caries-saucisses ou rougailles-saucisses ?
22:44Rougailles-saucisses.
22:45C'est quoi la différence entre le rougaille et le carie ?
22:47Le carie, on met le saffron, on met le thym, tout ça là.
22:50Dans le rougaille, on met les tomates, les oignons.
22:53Tomates, piments, quoi ?
22:54Oui, piments.
22:55Ben oui, un petit peu d'gingembre quand même.
22:57Stéphanie, est-ce qu'on peut vous demander de nous servir à monsieur le sénateur et
23:01moi une petite portion de carie ?
23:03Oui.
23:04Alors, je ne sais pas, commencez-vous.
23:06Qu'est-ce que vous diriez ?
23:07Moi, je vais rester sur le rougaille-saucisse.
23:09Ah, rougaille-saucisse pour le sénateur.
23:11Oui, le sénateur, il va goûter mon rougaille.
23:14Je pense que le carie-crevette, ça me va bien.
23:18Je prends les marquettes.
23:20C'est bien chaud, hein, dedans.
23:22Ça ne se mange pas froid, ça.
23:23Ah non, c'est moins chaud.
23:25Et il n'y a pas de piment, c'est promis.
23:26Non, le piment, là, s'il vous plaît.
23:28Non, je ne peux pas faire comme ça.
23:30Le piment, le plus fort.
23:31Merci.
23:44On peut se mettre là ?
23:45Oui, on peut s'installer là.
23:46On est bien.
23:47Face à la mer, on rêve de grand air.
23:50Dès qu'on ouvre, ça sent bon.
23:52Ça sent très très bon.
23:53On sent l'odeur du gingembre, on sent l'odeur des épices.
23:59C'est magnifique.
24:00Je vous laisse goûter d'abord.
24:01Ah, d'accord.
24:02À mon honneur.
24:03Oui, c'est normal.
24:05J'espère que c'est à la hauteur de ce que...
24:07Ah oui ?
24:09Alors, j'y vais.
24:13C'est pas mal.
24:14Vraiment.
24:15Très bon.
24:16C'est comme s'il y avait toute l'île dans un plat.
24:20Concentré.
24:21C'est ce qui fait son charme, d'ailleurs.
24:23C'est ce que les touristes viennent chercher sur notre territoire.
24:26Ils ne sont pas dépaysés par rapport à la métropole,
24:30mais malgré tout, ils trouvent sur notre île des choses extraordinaires.
24:34Sur un petit caillou, une diversité de paysages,
24:36une diversité de cultures, une diversité de religions,
24:39une diversité culinaire aussi, sur notre territoire.
24:43En dehors du tourisme, qui est une manne exceptionnelle,
24:46on le comprend, parce que tout donne envie ici,
24:49il faut dire qu'il y a des écueils.
24:51Et malheureusement, le drame de Mayotte
24:53a fait qu'il y a une migration française de Mahorais vers la Réunion
24:58et même des Comoriens transitant par Mayotte.
25:01Donc il y a un problème d'immigration un peu particulier ici.
25:04Oui, il y a un vrai problème de cohabitation parfois.
25:07La Réunion prend bien son nom.
25:10Réunionnais pour réunir effectivement toutes ces populations.
25:14Et ça a été, je l'appelle un melting pot,
25:17mais un melting pot qui s'entend pour l'instant parfaitement.
25:20Et il faut garder cette bonne entente
25:22et ne pas déséquilibrer les populations
25:27pour éviter d'avoir quelques problèmes dans les années à venir.
25:31Il faut que nous soyons vigilants.
25:33Et les politiques ont une responsabilité.
25:35Il faut que nous soyons aussi vigilants
25:37à ce que ceux qui viennent sur nos territoires
25:40s'intègrent parfaitement et respectent.
25:42Respectent la Réunion, respectent notre culture,
25:44respectent nos lois aussi,
25:47et les lois françaises en particulier.
25:49Et c'est dans le respect que l'on a forgé la Réunion.
25:52Et c'est dans le respect que dans le futur,
25:54il faut que ceux qui viennent sur place
25:56respectent ce que nous avons bâti.
25:59En tout cas, pour la comprendre,
26:01je crois qu'il suffit de goûter un rougail ou un carré.
26:06Bon, il n'était pas vraiment besoin
26:08de vous donner envie de venir ici à la Réunion.
26:10Et si vous ne le pouvez pas tout de suite,
26:12j'espère que cette émission vous a fait voyager.
26:14Et les prochaines, vous les retrouverez évidemment sur Public Sénat.
26:17Et cette émission, vous la reverrez,
26:19à ce qu'elle vous plaît, sur la plateforme publicsenat.fr.
26:22A très vite.
26:26Ça, avec une glace d'anis,
26:28vous ne dites à personne.
26:31Je crois que je vais faire mon marché.
26:36C'était Manger, c'est voter,
26:38avec le Concours général agricole.

Recommandations