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Edouard Vieillefond (Caisse Centrale de Réassurance): «Les sinistres d’origine climatique pourraient engendrer 4 milliards d’euros de dommages d’ici 2050»
Lopinion.fr
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06/02/2025
Camille George reçoit Edouard Vieillefond, directeur général de la Caisse Centrale de Réassurance
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Bonjour à toutes et à tous, bienvenue à nouveau sur le plateau L'Opinion, la Géphi,
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ici au cœur des 32e rencontres de l'AMRAE à Deauville. J'ai le plaisir d'accueillir
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Edouard Vieillefont, directeur général de la CCR. Edouard, bonjour, merci d'être avec nous.
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Alors la CCR, c'est la caisse centrale de réassurance, le réassureur public qui permet
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de déclencher la garantie de l'État en cas de catastrophe naturelle et d'événements majeurs
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pour garantir les risques naturels. Que représente aujourd'hui la part de Catenat dans le paysage des
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risques en France ? Les catastrophes naturelles, réglementaires entre guillemets, celles qui
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rentrent dans le régime et qui sont gérées par CCR, donc qui sont les périls, les risques
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inassurables, c'est-à-dire les inondations, les tremblements de terre, les cyclones, etc. En fait,
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elles représentent une partie des catastrophes naturelles globales puisqu'il y en a certaines
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qui sont en dehors du régime, les tempêtes, grêle-neige, etc. Mais pour celles qui sont
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non assurables, qui sont dans le régime et qui ont besoin d'une intervention de l'État,
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d'une garantie, ça représente 2 milliards d'euros en moyenne par an avec des risques de pointe
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évidemment très élevés. Mais 2 milliards d'euros en moyenne, c'est à comparer à 5-6 milliards sur
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les catastrophes globales. Et évidemment, il faut comparer ça à un chiffre plus global de dommages
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en France qui sont autour de 50 milliards. Donc ça a l'air petit. En fait, en moyenne, ça ressemble
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à quelque chose de petit. Mais en réalité, avec les risques de pointe qu'on a, ça peut monter à 5,
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10, 15, 20, 30 milliards par an quand on a un cyclone ou un débordement de la Seine. Et c'est
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pour ça précisément que c'est un péril inassurable. Et le régime est absolument essentiel dans le
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fonctionnement et la couverture des risques naturels aujourd'hui. Alors, là récemment, la surprime
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4 Nats qui s'intègre à l'assurance MRH pour les particuliers et à l'assurance multirisques pour
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les entreprises a été augmentée pour pérenniser justement la situation financière du régime. Mais
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ce n'est qu'un premier pas. Il y a d'autres actions qu'il faut absolument mener pour garantir
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le maintien de ce régime très précieux et spécifique à la France. Lesquelles, par exemple ?
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Oui, alors d'abord, je reviens sur le point. Il est très, très clair que oui, il faut pérenniser le
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régime et que certains périls ne sont assurables que grâce à CCR qui bénéficie de la garantie de
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l'État. Sans intervention de l'État, ça n'est pas assurable. En tout cas, il y aurait des limites
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de partout imposées par les assureurs. Et on a un marché, on a un régime qui fonctionne grâce à ça.
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C'est un partenariat public-privé. Il faut les assureurs primaires, mais il faut une caisse
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centrale et il faut l'État derrière. Ça, c'est extrêmement important. Alors, on a eu un financement
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ou refinancement du régime d'indemnisation par l'augmentation de la surprime qui a été décidée
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fin 2023 et qui rentre en œuvre cette année. Donc ça, c'est une très bonne nouvelle. Et honnêtement,
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avec cette surprime, on peut travailler et on prévoit de renforcer nos réserves dans les années
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qui viennent pour redevenir un absorbeur de choc comme on devrait l'être. Ça, c'est la bonne
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nouvelle et pour quelques années, ça marche. Après, ce qu'on sait et on l'a démontré dans
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nos propres modélisations, c'est qu'à moyen terme, moyen-long terme, les sinistres vont
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augmenter d'origine climatique et on va passer d'environ 2 milliards de dommages par an à plus
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de 3 milliards et ça pourrait même se rapprocher de 4 milliards d'euros en 2050. Donc, il faudra,
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mais ce n'est pas urgent, tous les 3 ans ou tous les 5 ans, une réévaluation pour voir si la
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surprime est suffisante ou pas, plutôt que de le faire comme ça a été fait dans le passé,
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uniquement tous les 25 ans, puisque l'augmentation précédente, elle datait de 2000. Bien sûr. Est-ce
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qu'il y a d'autres actions outre l'augmentation de la surprime ? Je pense par exemple au fonds
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Barnier, des actions comme ça qu'il faudrait envisager ? Là, on a résolu, en tout cas pour
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quelques années, on a résolu le problème du financement de l'indemnisation par de la prime,
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par de la prime d'assurance. Donc le sujet, c'est que maintenant, il faut aussi verrouiller le
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financement de la prévention et de l'adaptation qui là sont des fonds budgétaires qu'il faut
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allouer pour faire les travaux. Et oui, ça c'est le sujet du moment, on le voit aujourd'hui à
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travers les discussions sur l'APPL Laval, dans le projet de loi de finances également. C'est
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extrêmement important qu'on ait des montants de prévention collective qui suivent le rythme des
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sinistres. Et donc aujourd'hui, on sait qu'il va y avoir un prélèvement sur la surprime de l'ordre
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de 450 millions d'euros. Il faut que très très vite, ces prélèvements soient réaffectés en
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totalité aussi vite que possible pour faire des travaux, pour faire des digues, pour faire des
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ouvrages hydrauliques, pour faire de l'aménagement du territoire, parce que l'efficacité de ces
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dépenses est extrêmement élevée. Un euro dépensé dans ce genre de travaux économise trois euros
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au moins, trois à quatre euros. Et même quand on utilise le levier des financements locaux, ça
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passe de 1 à 8 en fait. Donc c'est de l'argent public qui est extrêmement utile et dans le débat
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budgétaire actuel, honnêtement, il n'y a pas de question à se poser sur l'efficacité de la
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politique publique. Quand il y a un euro qui passe par le fonds Barnier, c'est très efficace. Le sujet
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qu'on a par ailleurs, c'est qu'on est moins bon en prévoyance et en prévention, cette fois
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individuelle, et c'est vrai que là on a besoin de faire quelque chose de spécial, si possible via un
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fonds dédié pour la fameuse sécheresse, le retrait confinement des argiles, où il est beaucoup plus
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difficile d'atteindre les particuliers, puisque ce ne sont pas des travaux collectifs, ce n'est pas
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une digue, ce sont des individus qui doivent améliorer, renforcer leur maison, tant en
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réparation qu'en prévention, pour éviter que la maison se fissure. C'est très clair. Alors il y a
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aussi un autre travail, un autre chantier que vous avez lancé, c'est l'observatoire de
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l'assurabilité au niveau de la CCR. Est-ce que vous pouvez nous en dire deux mots, nous rappeler
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les objectifs et son fonctionnement ? Alors l'observatoire de l'assurabilité, donc de l'assurabilité
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face aux catastrophes naturelles, ce n'est pas l'assurabilité dans l'ensemble, c'est une commande
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qui nous a été passée par le gouvernement, donc un précédent gouvernement il y a quelques mois,
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et aujourd'hui nous allons faire quelque chose, c'est en fait croiser deux sous-cartes. On va faire
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une sous-carte des aléas, alors des principaux aléas, c'est-à-dire les cyclones, le retrait
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gonflement des argiles, les inondations, et en face on va croiser avec une autre sous-carte qui
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est la sous-carte, si j'ose dire, de la présence ou de la concentration des assureurs. C'est pour
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regarder si dans les endroits où c'est tendu, parce qu'il y a beaucoup d'événements, comme par hasard
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il y a moins d'assureurs ou en tout cas ils sont trop concentrés, il y en a trop peu qui ont trop
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du marché, ça veut dire qu'il y a un problème et qu'il y a une tension sur l'assurabilité. Donc nous
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remettrons le premier rapport normalement avant la fin du premier semestre en juin prochain. C'est
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une commande de l'État, donc c'est ensuite à l'État de voir ce qu'il veut faire de ce travail
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d'analyse, parce que c'est pas un travail d'action. Nous-mêmes nous avons déjà choisi un certain nombre
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de pistes pour accompagner et promouvoir l'assurabilité dans le traité de réassurance
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de CCR, mais pour l'instant il y a encore un petit peu de travail. Mais c'est en bonne voie,
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et les travaux avancent bien, il faut travailler avec les assureurs. Alors c'est en bonne voie puisque
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nous travaillons beaucoup avec les assureurs, puisque d'ailleurs le gouvernement a aussi demandé
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aux assureurs de nous aider à faire ce travail. Il y a beaucoup de travail technique, c'est pas
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simple du tout, donc d'où le temps que ça prend, d'où les délais, et par ailleurs évidemment nous
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sommes aussi en relation avec l'État et notamment avec le ministère de la transition écologique sur
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ce sujet. Est-ce qu'il y a une réflexion aujourd'hui pour intégrer de nouveaux risques naturels dans
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le régime CTR, dans le régime CATNAT ? Je pense par exemple aux feux de forêt que vous modélisez
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beaucoup, et là il y a eu un exemple récent avec Los Angeles, bon ça interpelle forcément. Alors
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soit dans le régime, soit d'ailleurs de nouveaux risques qui pourraient entrer à côté, pas dans
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le régime, mais en tant que risques extrêmes, gérés par CCR et la garantie de l'État, puisque
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aujourd'hui nous gérons, nous réassurons également d'autres risques extrêmes qui ne sont pas des
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catastrophes naturelles mais qui sont des risques de responsabilité civile des exploitants nucléaires
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par exemple, ou de terrorisme contre les dommages. Donc ça existe déjà, il n'y a pas que les CATNAT.
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Alors aujourd'hui nous regardons une quinzaine de risques en France pour voir si ces risques
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deviennent inassurables et s'il y a besoin d'une aide publique sous la forme d'une garantie d'une
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intervention de type CCR. Aujourd'hui aucun de ces périls ne mérite si j'ose dire de rentrer
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parce que ça reste assurable, mais effectivement nous regardons des périls naturels comme la grêle,
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comme les feux de forêt dont vous venez de parler, mais nous regardons d'autres risques qui peuvent
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arriver, nous regardons le cyber, nous regardons l'agriculture, nous avons regardé dans le passé
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le sanitaire, etc. Donc oui nous regardons, ça fait partie de notre mission d'ailleurs que de faire
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la veille de ces périls. Aujourd'hui nous ne recommandons de ne rien faire entrer dans le
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régime d'opus ou de ne prendre rien sous l'aile de ce partenariat public-privé. En revanche je
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peux me trouver à dire dans six mois quelque chose de totalement différent parce que les
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conditions auraient changé par exemple. Il faut rester agile face aux risques. Tout à fait, c'est de la veille, c'est de la veille active.
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Très bien, merci beaucoup Édouard Birifont d'avoir été avec nous. Merci.
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