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Indicateur Milc : thermomètre de conjoncture ou véritable outil de négociation ?
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09/07/2024
[Space TV] Marge laitière
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🗞
News
Transcription
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00:00
Bonjour et bienvenue sur le plateau de WebAgri au SPAS.
00:02
Je reçois aujourd'hui M. Christophe Perrault.
00:05
Bonjour.
00:06
Vous êtes économiste à l'Institut de l'élevage.
00:09
L'Institut de l'élevage a reçu un INOSPAS cette année
00:12
pour l'indicateur MILK,
00:14
qui est un indicateur de marge laitière
00:19
qui est un indicateur de marge laitière
00:22
qui est un indicateur de marge laitière
00:25
qui est un indicateur de marge laitière
00:27
qui est un indicateur de marge laitière
00:29
qui calcule la marge
00:32
pour s'adapter à la volatilité à la fois des intrants
00:36
et la volatilité des prix du lait.
00:39
Expliquez-nous un peu ce que c'est, cet indicateur,
00:42
et d'où vient le besoin de créer peut-être encore un nouvel indicateur.
00:47
Bonjour.
00:49
Si on retrace un peu l'origine de cet indicateur,
00:53
il est né avec la crise de 2009,
00:57
sachant que depuis 1997,
00:59
on met à disposition des acteurs de la filière
01:03
l'IPAM-Palais de Vache,
01:04
qui mesurent au mois le mois l'évolution d'un panier de charges
01:08
qui sont achetées par les exploitations laitières,
01:10
aliments, engrais, etc.
01:13
Et en 2009, la FNPL et le CNIEL
01:16
nous ont fait remarquer que la volatilité
01:18
concernait non plus seulement les charges,
01:20
mais aussi les produits.
01:22
Donc on a mis au point un indicateur de marge.
01:26
Il ne s'appelait pas encore MILK,
01:29
et il s'est appelé MILK
01:31
à l'occasion des discussions de la loi Sapin 2, en 2016.
01:34
Il y a eu une ouverture pour prendre en compte
01:37
de nouveaux indicateurs
01:38
dans les négociations du prix au sein de la filière.
01:41
Et donc on a parlé de coût de production
01:43
et on a ressorti notre indicateur de marge laitière
01:47
qu'on a baptisé MILK
01:48
et qui est disponible sur le site de l'Institut de l'élevage
01:51
depuis l'automne 2016.
01:53
D'accord. Donc c'est un indicateur français général,
01:56
on va dire un peu un indice
01:58
qui donne une tendance, un peu un thermomètre de la conjoncture.
02:03
Comment ça se construit un peu plus précisément ?
02:06
Alors donc l'IPAMPA est un indicateur,
02:10
ça veut dire indicateur de prix d'achat
02:12
des moyens de production agricole.
02:14
Donc il prend toutes les charges.
02:16
Il prend toutes les charges
02:18
qu'on est capable de suivre au moins le mois,
02:20
qu'ont plus exactement l'INSEE ou le ministère de l'Agriculture
02:25
qui recense tous les mois,
02:27
qui recueille 3500 séries de prix
02:29
auprès de tous les distributeurs
02:31
qui vendent des produits à l'agriculture.
02:34
Et donc on repondère ces différentes lignes de charges
02:39
pour représenter le panier de charges
02:41
qui est acheté par l'exploitation laitière.
02:44
Donc l'idée de MILK, c'est de compléter...
02:46
Ce panier de charges, il est constaté
02:47
sur des exploitations réelles laitières spécialisées.
02:51
A partir de ces paniers de charges,
02:52
elles produisent un panier de produits,
02:55
donc du lait, des vaches de réforme, des veaux du jour,
02:57
un petit peu de céréales.
02:58
Et donc on a référencé ce panier de produits
03:03
comme on avait référencé ce panier de charges
03:05
et on fait la différence tous les mois
03:08
des paniers de prix avec des prix actualisés,
03:11
ce qui donne l'indicateur de...
03:14
L'indicateur MILK, c'est un marge sur coût, il ne pende pas.
03:19
D'accord. Et donc aujourd'hui,
03:21
comment elle évolue, par exemple, dans les derniers mois,
03:23
cette MILK ?
03:25
Est-ce qu'elle est positive, négative ?
03:27
Alors, en fait, elle remonte très doucement.
03:31
Donc on sait qu'en France, la crise de 2015-2016
03:35
a été à la fois profonde et très longue.
03:39
C'est-à-dire que la sortie de crise est quand même très laborieuse
03:43
et donc le niveau actuel de MILK,
03:46
moyenné sur 12 mois, est relativement médiocre,
03:49
notamment par rapport à ce qu'on peut voir
03:51
dans d'autres pays européens, comme les Pays-Bas,
03:53
qui font depuis peu un indicateur assez proche
03:56
de ce qu'on voit sur MILK,
03:57
et qui était descendu plus bas dans la crise de 2015-2016,
04:01
mais qui, aujourd'hui, est plus haut.
04:03
Donc ils subissent la volatilité plus fortement
04:05
dans un sens comme dans l'autre.
04:07
D'accord. Alors cet indicateur, à quoi il pourrait servir ?
04:10
A qui il pourrait servir, déjà ?
04:13
Donc aujourd'hui, en fait,
04:16
il sert de façon la plus publique possible...
04:20
C'est un nouveau thermomètre d'indicateur du marché.
04:23
Donc il est repris dans diverses publications de conjonctures,
04:26
des bulletins de conjonctures du CNIEL,
04:28
de France Agrimaire, de l'Institut de l'élevage.
04:30
Il est disponible sur le site de l'Institut de l'élevage.
04:33
Donc c'est un indicateur qui mesure au moins le mois, en fait,
04:37
qui estime au moins le mois
04:39
l'évolution des résultats économiques des exploitations.
04:42
Et on a pu le corréler par le passé avec les résultats réels.
04:46
Et on a montré que la corrélation est très bonne
04:49
entre l'indicateur et la valeur qu'il est censé estimer.
04:52
D'accord. Est-ce que ça peut être aussi un outil, par exemple,
04:55
de négociation de contrat laitier
04:57
entre les laiteries et des éleveurs, des OPs, par exemple ?
05:02
Alors tout à fait. Ca, c'est le sujet d'actualité.
05:04
C'est un petit peu la demande qui nous avait faite
05:07
dans le cadre de la loi Saint-Pin-deux.
05:09
Donc cet indicateur peut rentrer dans des clauses contractuelles.
05:14
Alors soit comme indicateur d'alerte, en fait,
05:17
qui déclenche une clause de revoyure.
05:19
C'est-à-dire que quand le thermomètre a un coup de chaud,
05:21
quand la marge est vraiment très dégradée,
05:24
les parties prenantes peuvent se remettre autour de la table
05:28
pour discuter et voir s'il y a lieu de corriger le prix.
05:31
Ou alors il peut être indiqué à des formules de prix
05:34
de façon très variable, en fait.
05:36
A la limite, pour transformer un contrat en contrat à marge garantie.
05:41
Mais il peut aussi servir à écréter les points bas de la marge,
05:46
voire à proposer un tunnel de marge.
05:49
D'accord. Donc ça, peut-être, se négociera laiterie par laiterie ?
05:53
Les discussions sont en cours.
05:55
Au niveau plus national, voire européen,
05:59
ça peut être aussi des mécanismes assuranciels ?
06:02
Alors, ça, c'est la 3e piste d'utilisation possible.
06:06
On se rend compte que dans le cadre des politiques publiques,
06:09
la politique agricole, notamment européenne,
06:12
il y a une ouverture assez nette
06:14
vers une évolution, une réflexion sur de meilleurs outils
06:19
pour aider les éleveurs à gérer les risques économiques
06:23
et à tenir compte de la volatilité
06:26
qui a l'air bien ancrée au marché des produits agricoles.
06:30
Et donc, dans le cadre de la future PAC
06:32
et même de la révision actuelle dans le règlement omnibus,
06:36
il y a ce qu'ils appellent un IST,
06:38
un instrument de stabilisation du revenu, en anglais,
06:43
qui pourrait servir, sur une base indicielle,
06:48
à compenser la marge
06:54
lorsqu'elle est nettement plus basse
06:58
que sa valeur de référence qui est sur la moyenne...
07:00
Pour garantir la marge en fonction de la volatilité.
07:03
Et créter les points bas, en fait.
07:06
D'autres pays ont déjà utilisé des systèmes un peu similaires ?
07:10
En fait, c'est assez proche de ce qui existe aux Etats-Unis
07:14
avec ce qu'on appelle une assurance marge,
07:17
qui n'est pas vraiment une assurance marge,
07:18
parce que c'est quand même totalement géré
07:22
par les pouvoirs publics.
07:24
Et bon, d'après ce qu'on en comprend
07:27
de la réaction des producteurs,
07:28
ils trouvent que le système est bon,
07:30
mais que le réglage est mauvais,
07:31
ce qui fait qu'il ne se déclenche pas assez.
07:34
Même quand la marge est dégradée, de leur point de vue,
07:36
le système n'est pas opérant.
07:38
Donc il y a une discussion actuelle pour réviser les seuils
07:41
afin qu'il soit plus...
07:44
Qu'il joue son rôle de stabilisation.
07:46
Vous parliez, là, du rôle des pouvoirs publics.
07:49
Est-ce qu'on pourrait aussi imaginer
07:51
que la milque serve sur des assurances privées,
07:54
comme l'assurance récolte, par exemple ?
07:57
Ce serait envisageable, en fait.
08:01
A priori, il n'y a pas d'opérateurs d'assurances
08:06
qui se lancent là-dedans.
08:08
Mais il y a des réflexions plus en matière de politique agricole
08:14
en lien avec la filière.
08:15
D'accord. Merci, Christophe Perrault.
08:18
C'est un indicateur qu'on verra dans les années à venir
08:20
et qu'on suivra l'évolution.
08:22
Je vous propose de retrouver de nombreux articles
08:25
sur l'économie laitière et agricole sur webagri.fr.
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