Passer au player
Passer au contenu principal
Passer au pied de page
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Commentaires
Favori
Partager
Ajouter à la playlist
Signaler
Passion globetrotter - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
Suivre
10/06/2024
Avec Isabelle Delréal, qui a voyagé de la Bretagne à l'Iran à vélo.
Retrouvez "La question qui" sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/burne-out
Catégorie
😹
Amusant
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Si vous aussi vous étouffez, dans vos voitures tout compressées,
00:11
pour retrouver la liberté, vous aussi venez pédaler.
00:16
Partons tous avec nos vélos, dans les jardins loin des métros.
00:21
Partons tous avec nos vélos, de Kathmandou à Borneo.
00:26
Partons tous avec nos vélos, dans les jardins loin des métros.
00:31
Partons tous avec nos vélos, pour voir comme le monde il est beau.
00:36
- Dominique Dimé, bonjour Isabelle Delréal. - Bonjour.
00:40
- En février 2021, alors que sonnait la fin du reconfinement,
00:43
et que tout le monde sortait gentiment la tête de chez lui,
00:45
vous avez, vous, entrepris un long périple à vélo,
00:48
depuis votre village breton de Plouer-sur-Rance,
00:51
je félicite votre village breton pour ce beau prénom,
00:53
jusqu'à la ville de Téhéran, en Iran.
00:56
Plouéran, c'est le nom de la bande dessinée qui raconte ce voyage dont on va parler aujourd'hui.
01:00
On comprend en vous lisant qu'après vos études,
01:02
vous aviez envie de partir en quête de rencontres, de paysages.
01:05
Qu'est-ce que ça a été votre itinéraire jusqu'en Iran et pourquoi ?
01:08
Je crois qu'à l'origine vous projettiez d'y aller à pied,
01:10
mais ça c'était en fait un peu trop long.
01:12
Vous avez dit ça va prendre trop de temps. - Effectivement.
01:14
- Voilà, Plouéran à pied, trop long.
01:16
- Effectivement, en fait je rêvais de partir par voie maritime,
01:19
mais c'était encore une autre organisation, j'étais très désorganisée,
01:22
donc comme c'était pas la mer, il me restait les montagnes.
01:24
Et donc j'ai essayé de trouver une route qui passerait par le plus de montagnes possibles en Europe.
01:28
Et en jonglant entre les confinements,
01:30
donc dès qu'un pays se fermait, j'essayais de passer dans un autre.
01:33
Donc j'ai eu la chance de passer par l'Espagne, l'Italie,
01:35
et puis ensuite les Balkans, traverser la Turquie,
01:37
et arriver en Iran par Georgie-Larmine.
01:39
- Vous dites prendre le plus de montagnes possibles,
01:41
il faut savoir que vous ne faisiez pas de vélo à la base.
01:43
Parce que vous êtes partie en vélo quand même.
01:45
- Oui, je suis partie en vélo parce que c'était trop lent à pied.
01:48
Ça n'allait pas assez vite.
01:50
Et puis je me disais que c'était aussi un rythme qui n'était pas non plus trop rapide,
01:54
comme ça on peut rencontrer des gens, parler avec eux.
01:56
Vous disiez aussi "je vais prendre des montagnes pour que ce soit vraiment plus difficile,
01:59
et prendre moins de plaisir si c'est possible".
02:02
J'ai beaucoup apprécié la solitude dans les montagnes, les paysages.
02:06
- Isabelle Del Real vous expliquait au début de la BD
02:10
qu'une question a jalonné toutes les premières semaines,
02:12
c'était "qu'est-ce que je fous là ?"
02:14
et qu'à un moment elle est tout simplement sortie de votre tête,
02:16
cette question, c'est parce que vous avez trouvé la réponse
02:18
ou parce que ça ne sert à rien de se demander ?
02:20
- Je pense qu'au contraire, ça sert vraiment à quelque chose
02:22
de se poser cette question tout le temps, où qu'on soit.
02:24
"Qu'est-ce que je fous là ? Pourquoi je suis là où je suis ?
02:26
Et qu'est-ce que je fais ?"
02:27
Et essayer de comprendre son rapport aux choses qui nous entourent.
02:30
Mais effectivement, quand on a autant de temps devant soi,
02:32
seule sur un vélo, ou seule dans la montagne,
02:36
on a le temps d'y réfléchir.
02:38
Et oui, elle a fini par disparaître,
02:40
parce que j'ai fini par me sentir très bien sur la route,
02:42
mais aussi parce que j'ai trouvé quelque chose qui m'animait.
02:44
Et c'était peut-être la volonté de raconter des histoires,
02:47
comme vous disiez aussi tout à l'heure.
02:49
Et ça, ça a pris beaucoup de place dans mon esprit.
02:52
- Donc là, vous vous êtes mise à noter les histoires des gens...
02:54
- Exactement, au lieu de me demander ce que je faisais là,
02:56
ça a pris de l'espace.
02:57
- Vous êtes sortie de vous-même, en fait, tout simplement.
02:58
- Exactement.
02:59
- Pour aller plutôt vers les autres.
03:00
Annick Cogent, quand vous étiez jeune,
03:01
c'était quoi le truc qui exerçait un attrait absolument irrésistible
03:04
auquel vous n'avez pas pu dire non ?
03:05
Quel horizon, comme pour Isabelle Del Real, vous avez tiré comme ça ?
03:08
- Je voulais partir faire le tour du monde.
03:10
Je l'ai fait à 22 ans, dès que j'ai pu.
03:12
Moi, après mes études aussi, je suis partie faire un tour du monde.
03:15
J'étais obsédée par ça.
03:16
Je voulais partir, je voulais aller plus loin, toujours plus loin,
03:18
toujours plus loin.
03:19
Alors, il fallait de l'argent pour ça.
03:20
Moi, je n'avais pas eu le courage de partir en vélo.
03:22
Je l'ai fait en avion, complètement au tour du monde,
03:25
en faisant des étapes, en faisant du stop dans différents endroits,
03:28
notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande.
03:30
Mais c'est vrai que j'avais cette...
03:32
Il y avait une émission à la télévision qui s'appelait à ce moment-là
03:35
"La course au tour du monde", qui était animée par Yves Courrières,
03:37
que j'ai après retrouvée au prix Albert Londres,
03:39
et qui était lui-même héritier de Kessel, etc.
03:42
Cette émission me rendait dingue.
03:44
J'avais 15 ans, je demandais le silence dans la maison.
03:47
Mais j'en aurais pleuré.
03:49
Je n'étais pourtant pas une fille qui pleurait facilement, ni une capricieuse.
03:51
Mais j'en étais malade.
03:53
On l'a loupé de 5 minutes.
03:55
Donc, dans mon petit village breton, comme vous,
03:57
effectivement, je voulais aller au clair-lien.
03:59
- Je me demande pourquoi elle a resulté prise de la présidence du jury.
04:02
- Non mais, ce que vous racontez, Isabelle Delrial,
04:04
c'est qu'au-delà de votre exploit sportif à vélo,
04:06
on m'a fait dire, déjà, si j'essaye de corriger une erreur grammaticale,
04:11
en faisant une autre erreur grammaticale, ça va pas,
04:13
mais on m'a dit qu'on devait dire "à vélo".
04:15
C'est surtout, en fait, ce que vous racontez,
04:17
ce sont des vraies histoires de rencontres, avec les locaux, certes,
04:19
mais surtout avec d'autres voyageurs,
04:20
alors que, dans la vraie vie, a priori, vous êtes quand même plutôt timide.
04:22
Vous dites d'ailleurs que c'est une BD sur les amitiés.
04:25
Quelles rencontres vous ont le plus surprise ?
04:27
- Les rencontres qui m'ont le plus surprise, c'est vraiment plein de rencontres, effectivement.
04:31
C'est particulièrement la bienveillance des gens,
04:33
qui, quand on les rencontre, ne nous demandent pas du tout ce qu'on fait sur la route.
04:37
On trouve ça absolument naturel de nous trouver, là, tout sale, plein de poussière sur un chemin,
04:41
et nous disent, le plus naturellement du monde, "Venez rentrer chez nous, manger..."
04:45
Et en fait, que ça se fasse avec autant de naturel...
04:47
- Dans tous les pays que vous avez traversé ?
04:49
- Dans tous les pays que j'ai traversé, absolument. Tous. Sans exception.
04:51
- Même en France ? - Même en France.
04:52
On m'a fait rentrer chez des gens pour un café.
04:54
Alors là, c'est extraordinaire, parce qu'on rentre chez les gens,
04:56
on voit comment c'est chez eux, on voit tellement de choses.
04:59
- Est-ce qu'après, vous vouliez absolument rentrer chez les gens, justement, pour voir un intérieur ?
05:02
- Non, je ne suis pas à ce point.
05:04
Quand il pleut et qu'on me propose un café, c'est toujours avec plaisir.
05:06
Mais c'était effectivement une chance.
05:08
Je voulais absolument essayer, dans cette bande dessinée, d'utiliser cette histoire et ce trajet comme une excuse,
05:12
pour parler de ces rencontres, pour parler de la nature des conversations qu'on a avec les gens,
05:16
et des échanges, pour essayer de rendre un peu ce sentiment d'être sur une route, d'avancer car un cas.
05:21
- Et alors, on parle souvent, justement, de la difficulté, parfois, pour les femmes, de voyager seules.
05:25
Est-ce que ça a été un sujet pour vous, le fait d'être une femme seule pendant ce voyage ?
05:29
On peut notamment penser, avec des a priori, que voyager seule en Iran, ce n'est pas évident pour une femme.
05:34
- Je suis partie très, très naïve, en fait, en me disant, pas du tout que j'étais une femme,
05:38
mais que j'étais une personne sur un vélo, à ce point-là.
05:41
Et je n'ai pas déchanté, mais je me suis rendue compte, à certains endroits, qu'effectivement, j'étais une femme,
05:47
et ça a presque toujours été à mon avantage.
05:49
Parce qu'effectivement, je suscite moins la méfiance, on a envie de m'aider.
05:52
Et puis, j'étais une femme, aussi, assez jeune, j'ai peut-être un peu des traits encore...
05:55
Enfin, peut-être à l'époque, encore enfançant.
05:58
- Mais si !
05:59
- C'est les jours un peu ronds.
06:01
Et les gens étaient très, très bienveillants avec moi, et gentils, et particulièrement en Iran, en fait, je dois dire.
06:06
Particulièrement en Iran, où c'est un statut extraordinaire d'être un touriste,
06:09
parce qu'il y a peu de touristes qui y vont, encore moins à vélo.
06:12
Et donc, oui, une chance.
06:14
Beaucoup de personnes viennent et nous racontent des choses.
06:17
- Et beaucoup de femmes, aussi ?
06:18
- Beaucoup de femmes, mais plutôt les hommes, en Iran, mais beaucoup de femmes, aussi.
06:21
- Pareil pour vous, Annick Cogent, qui est de grandes reportères dans les zones de guerre.
06:24
J'ai un souvenir de Martine Laroche-Boujouber, qui disait la même chose que vous, Isabelle El Real,
06:28
qui disait que pour elle, au final, parfois, c'était mieux d'être une femme.
06:31
Elle inspirait moins de méfiance. C'est quelque chose auquel vous souscrivez ?
06:33
- Je pense que dans la plupart des pays du monde, c'est mieux d'être une femme.
06:37
C'est incroyable, mais c'est vrai.
06:39
Il y a une partie, en tout cas, des pays dans lesquels les hommes ne peuvent pas enquêter.
06:44
Au départ, quand je suis partie en Libye, notamment,
06:47
j'étais très frappée que mes copains garçons n'avaient jamais fait un papier sur les femmes libyennes
06:54
qui vivaient un enfer, sous Kadhafi, par exemple.
06:57
Et je me disais, mais c'est incroyable, combien de fois je demandais à un de mes potes,
07:00
"Michel, tu es allé en Libye, et pas une seule dépêche sur les femmes ?"
07:05
Et j'ai mis du temps à comprendre qu'en fait, ils n'avaient pas accès.
07:09
D'abord, la plupart des garçons n'y pensaient pas.
07:11
La plupart du temps, ils allaient voir les militaires, ils vont voir les ministres, etc.
07:14
Ils ne pensent même pas que dans la société civile, il y a des femmes et que c'est la moitié de l'humanité.
07:18
Mais même quand ils ont l'envie, ils n'ont pas la possibilité.
07:21
En Afghanistan, en Iran, etc., un garçon ne voit pas les femmes.
07:25
- Isabelle Del Real, c'est exactement la même chose que disait Martine Larroche, Hubert.
07:29
Quel conseil vous donnez à ceux et celles qui rêvent de partir, mais qui n'osent pas ?
07:32
Vous avez fini par le faire. Il faut bien se préparer, ou au contraire, comme vous,
07:35
il faut partir en naïveté, en se disant, "Je suis une personne sur un vélo,
07:38
je n'en ai jamais fait, je prends la montagne et j'avance."
07:41
- Ça dépend. Je pense qu'on est toujours motivé à l'envie.
07:43
Il faut avoir très très envie pour grimper dans les montagnes, pour passer des jours sous la pluie.
07:47
Il y a des gens pour qui il faut être très préparé, il y a des gens pour qui il ne faut pas du tout être préparé.
07:51
C'est ce que vous disiez aussi tout à l'heure, c'est une quête de l'horizon.
07:53
On a tout le temps envie d'aller plus loin.
07:55
Il y a une espèce d'addiction aussi de voir ce qu'il va y avoir derrière le prochain col,
07:57
comment va être la prochaine montagne.
07:59
On devient obsédé par la route et le fait d'avancer.
08:02
Et ça, c'est très fort et ça nous tire.
08:05
- Voilà, poursuivez vos obsessions.
08:06
Merci beaucoup Isabelle Del Real de nous avoir emmené dans quelques étapes de votre voyage plouérant.
08:11
C'est le nom de votre BD et c'est aux éditions Delcourt-Anchrage.
08:14
Merci encore.
08:15
- Merci beaucoup.
08:16
*Générique*
Recommandations
8:43
|
À suivre
Passion beaux-parents - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
04/04/2024
10:12
Passion plume - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
16/04/2024
8:53
Passion Bâtard - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
29/05/2024
8:43
Passion instrument de niche - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
01/04/2024
9:52
Passion piolet - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
18/04/2024
9:42
Passion Mathilde - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
19/04/2024
9:12
Passion France moche - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
12/06/2024
9:08
Passion superstition - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
08/03/2024
8:17
Passion documentaire - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
20/05/2024
10:20
Passion boule à neige - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
25/06/2024
10:10
Passion drag - La question qui par Marie Misset
France Inter
13/03/2024
7:16
Passion canular par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
27/06/2024
7:46
Passion débat - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
18/06/2024
11:13
Passion SNCF - La question qui par Marie Misset
France Inter
20/06/2024
9:46
Passion hallucination - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
28/05/2024
8:46
Passion bambou - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
30/04/2024
8:50
Passion théâtre à la maison - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
29/04/2024
10:13
Passion rêves - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
23/04/2024
9:55
Passion ruche - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
19/04/2024
9:29
Passion Corset - La question qui par Marie Misset
France Inter
27/03/2024
9:25
Passion autodéfense - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
22/05/2024
9:08
Passion squelettes - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
29/02/2024
4:14
Passion apprendre par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
28/06/2024
9:12
Passion kintsugi - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
25/04/2024
9:47
Passion combis et camping cars - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
03/04/2024