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Passion rêves - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
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23/04/2024
Avec Hervé Mazurel, maître de conférence.
Retrouvez "La question qui" sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/burne-out
Catégorie
😹
Amusant
Transcription
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00:00
* Extrait de « Je suis votre pire cauchemar » de Jules Verne *
00:19
Bonjour Hervé Mazurel ! Vous êtes maître de conférence à l'université de Bourgogne,
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co-directeur de la revue Sensibilité.
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Vous êtes donc un historien un petit peu particulier puisque vous vous intéressez
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tout particulièrement à l'histoire des corps et des imaginaires.
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Pendant le confinement, vous avez eu cette idée saugrenue avec un groupe de chercheurs
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et de psychanalystes de saisir à l'instant T, une matière bien spécifique pour prendre
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le pouls de la France, les rêves des uns et des autres dans cette période troublée.
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Alors pour commencer Hervé Mazurel, comment est-ce qu'est née justement cette idée
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de collecte des rêves de confins comme vous l'appelez ? Et comment est-ce que vous avez
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fait ? Comment vous avez procédé ?
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Alors on n'était pas les premiers.
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On avait entendu parler d'une collègue qui se préparait au Brésil.
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Des collègues brésiliens nous avaient dit qu'ils étaient en train de faire ça.
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Et puis j'ai travaillé surtout avec une collègue qui est psychologue, clinicienne
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et psychanalyste qui elle voyait bien chez ses patients que le confinement perturbait
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la vie onirique de ses patients au quotidien.
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Il m'a dit « bon, n'est-ce pas le moment de faire quelque chose parce qu'il y a un
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grand remuement psychologique, psychique qui est à l'heure ? »
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Et puis moi, l'historien que j'étais, je me dis « bon, il faut qu'on archive ça
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parce que l'historien de 2100 ou 2150 sera content d'avoir une trace de ce qui est
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en train de se passer.
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»
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Et donc on s'est mis à archiver ces récits de rêve, ne sachant pas tout de suite ce
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qu'on allait en faire.
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Mais on se disait « il faut faire trace, il faut provoquer la trace et puis essayer
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de comprendre comment un événement collectif, un événement historique aussi puissant allait
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bouleverser la vie psychique la plus intime des sujets.
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Peut-être aussi parce que nos nuits étaient plus passionnantes que nos jours à ce moment-là.
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Sans doute aussi, c'était comme un grand refuge pour l'imaginaire et pour essayer
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de sortir de chez nous.
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Et notamment à la fin, les rêves érotiques se sont réinvités surtout sur les dernières
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semaines comme une espèce de…
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C'est pas la pire heure que les gens pouvaient avoir au début avant de vous raconter ?
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Peut-être que c'est ça.
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Au début, c'était surtout des rêves de mort, de pénurie, d'angoisse, du toucher
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aussi.
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Des rêves de joie finalement.
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L'angoisse du toucher.
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C'était les premiers rêves qu'on a eus.
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C'était vraiment la grande anxiété.
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Une fois, on se racontait des rêves avec des collègues et il y a une collègue qui
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s'est retournée un peu choquée en nous disant que c'était pas Marina Bousson qui
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nous raconte tous ses rêves, en nous disant qu'elle trouvait ça beaucoup trop intime
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voire un peu exhibitionniste de faire ça, de raconter ses rêves en public comme si
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tout d'un coup on s'était mis tout nu dans l'open space.
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Vous l'avez rencontré cette pudeur ?
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Oui, bien sûr.
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Il y a des gens qui étaient un peu gênés de nous écrire en faisant « je suis désolé
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de vous déranger avec mes petites vies intimes, mes rêves un peu banals ». Et puis il y
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en a qui étaient au contraire complètement exhibitionnistes.
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Donc ça fait drôle.
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Parfois vous vous réveillez au matin, vous prenez votre café et vous recevez des rêves
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plutôt corsés.
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Les récits de rêve sans trop de précaution.
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Vous les recevez comme ça dans votre boîte mail.
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Ça fait un peu étrange.
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Mais l'idée que c'est quelque chose d'intime, c'est une idée très européenne, très
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occidentale.
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Parce qu'en fait, quand on regarde dans d'autres cultures ou même à d'autres époques,
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le rêve n'est pas nécessairement le refuge de l'intime.
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C'est pas nécessairement ce qui est le plus subjectif, ce qui est le plus individuel.
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Il y a des époques justement, ou d'autres lieux, où quand on a rêvé, on doit le dire
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aux autres.
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Parce qu'en fait, c'est le destin de la communauté tout entière qui dépend du rêve.
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Et en fait, pour l'Europe, c'est au XIXe siècle que les choses changent.
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Avec Freud notamment, qui nous font penser que le rêve permet la résurrection de passé
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infantile, traumatique, vraiment très personnel.
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Mais jusque-là, dans ce qu'on appelle l'ancien régime du rêve, le rêve c'était avant
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tout l'annonce de l'avenir, un présage historique, quelque chose qui nous projetait
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dans le futur.
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- J'aime bien que vous appuyez ça "l'ancien régime du rêve", comme si c'était vraiment
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un truc historique vraiment très...
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Pour vous, il y a une proche d'Anna Arendt qui s'était déjà lancée dans une collecte
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de rêves sous le régime hitlérien.
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C'est consigné dans le livre "Rêver sous le IIIe Reich".
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Ça racontait quoi les rêves ?
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- C'est un livre important, je l'avais en tête quand j'ai lancé la collecte.
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C'est le livre de Charlotte Berhardt.
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Et Charlotte Berhardt a imaginé cette collecte dans les années 30.
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Je crois qu'elle en a collecté entre 33 et 39.
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Donc avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, c'était comme un acte de résistance.
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Et elle a réussi à collecter des rêves à travers toute la société allemande du
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temps.
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C'est-à-dire qu'il y a des rêves de femmes de ménage, de grands patrons, d'ouvriers,
04:27
etc.
04:28
Enfin, elle a réussi à...
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300 récits, c'est pas énorme, mais c'est déjà quelque chose.
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Et ça témoigne surtout de la manière, du retentissement émotionnel du politique au
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fond.
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Les gens rêvaient que les murs de leur maison s'effondraient, qu'ils étaient sur écoute
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en permanence.
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Et donc la terreur, au fond, du régime hitlérien venait s'insinuer jusque dans la vie onirique
04:46
des Allemands de ce temps-là.
04:48
Et ça témoigne de ça.
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C'est très précieux comme livre.
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- Est-ce qu'il y avait des tendances récurrentes dans les rêves qu'on vous a confiés ?
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Genre, Sibeth Ndiaye disait que c'était bien trop compliqué de mettre un masque et
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qu'elle le ferait jamais.
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Roselyne Bachelot qui hurlait, elle lui avait dit qu'il fallait garder du stock.
05:02
- Oui, c'est ça qui est amusant.
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C'est à la fois toujours très singulier.
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Il y a la partie la plus intime, l'histoire qu'a fait chacun d'entre nous, qui est différente.
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Et en même temps, il y a des airs de famille, des résonances entre les rêves.
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Il y a eu pas mal de choses.
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Je vous en parlais.
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Les rêves de l'angoisse du toucher, très fort.
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Les rêves des anciens qu'on n'a pas pu accompagner dans le deuil.
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Les âgés sont très présents, les vieux sont très présents dans les rêves.
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Parce que ça a été quand même des grandes ruptures.
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Beaucoup de gens n'ont pas pu accompagner leur mort sereinement.
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Donc ça, c'est très présent.
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- Vous avez aussi des gens qui viennent voir aussi, peut-être des gens décédés, qui
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viennent voir les gens...
05:31
- Absolument.
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Vous avez aussi des rêves, ça c'est très intéressant, c'est la catastrophe de référence,
05:36
ça a resté la seconde guerre mondiale.
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La seconde guerre mondiale est très présente dans les rêves.
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Des hôpitaux, alors la plupart des gens ne l'ont pas connue, mais c'est une mémoire
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filmique en fait qui est à l'oeuvre.
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Et donc les gens rêvent de beaucoup d'hôpitaux, mais les hôpitaux se transforment en camps
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de concentration.
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Ou alors, beaucoup de rêves de trains.
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Il y a un rêve qui m'a vraiment bouleversé, d'une femme qui se retrouve dans un train
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avec sa valise.
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Et puis, il y a une voix qui dit "pas d'arrêt jusqu'à la destination finale, elle ne sait
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pas où elle va".
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Et à chaque station, le train ne prend personne, elle voit un membre de sa famille.
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Sa mère d'abord avec une valise, puis sa fille, puis son fils.
06:07
Et elle ne peut pas ouvrir les fenêtres, elle est bloquée dans son train et elle sait qu'elle
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ne les reverra pas.
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Et ça c'est un rêve, voilà.
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Mais c'est un rêve très typique de la période.
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La mémoire de la seconde guerre mondiale qui a fleur.
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Et puis au fil des semaines, on sent quand même une forme.
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Il y a des rêves d'îles paradisiaques perdus sans Covid-19, ou des rêves érotiques, je
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vous en parlais tout à l'heure.
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Alors est-ce que les gens ont commencé à les exprimer davantage ? Il y a des rêves
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érotiques avec les voisins.
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C'est-à-dire avec des gens avec qui les...
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C'est très bizarre.
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Les gens, je ne m'imaginais pas nécessairement avoir des relations avec ses voisins.
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Mais là, à la fin du confinement, au bout de six semaines, tout d'un coup les choses
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changent.
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Tu les as entendus vivre, tu peux te dire "ah il se passe quelque chose".
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Donc voilà, il y a des points communs comme ça qu'on peut repérer malgré la singularité
06:46
évidemment de chaque individu.
06:48
Thierry, vous vous souvenez de vos rêves confinés ? Parce que vous avez recommencé
06:52
à écrire pendant le confinement, c'est là que vous vous êtes remis dans la musique.
06:56
Ça a peut-être un lien.
06:57
Non, pas vraiment.
06:58
Mais là, quand même, j'ai envie de poser une question.
07:01
Parce que j'ai rêvé que je me mariais avec Laura Felpin.
07:04
Pendant le confinement ou dernièrement ? Dernièrement.
07:07
D'accord.
07:08
Je suis désolé, je les ai appelées.
07:09
Coucou Laura Felpin, j'espère que vous êtes à notre écoute.
07:12
Voilà.
07:13
Et j'espère que...
07:14
Vous espérez que c'est prémonitoire.
07:16
J'espère que c'est prémonitoire.
07:17
Si vous voulez, moi j'ai son numéro.
07:18
Allez, c'est parti !
07:19
Mais attention Laura Felpin, si tu nous écoutes, c'est un bad boy.
07:24
Vraiment, c'est pas qui tu crois en écoutant ses chansons.
07:26
Mais la rédemption est peut-être là.
07:28
Peut-être la rédemption, c'est Laura Felpin.
07:30
En tout cas, c'est un appel très très clair.
07:32
Et alors, quand on a un passé, pardon, je vais être beaucoup moins feel good tout d'un coup.
07:36
Quand on a un passé un peu traumatisant, comme le vôturi, avec une enfance abîmée,
07:39
est-ce qu'on a peur de ces rêves ?
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Non, pas tellement.
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Moi, vraiment, ça a été plus tard, ça a été lié à ma grand-mère.
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Donc merci du coup pour la réponse et merci les filles pour cette invitée de qualité.
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Je comprends mieux.
07:59
Parce que j'ai pas pu lui dire au revoir comme je voulais et j'étais très loin.
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Donc maintenant, je comprends mieux.
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C'est des deuils très difficiles, quand on est séparé des corps, qu'on les a pas vus,
08:11
qu'on a pas pu les accompagner, c'est des deuils qui sont interminables.
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Qui sont très douloureux, plus que les autres encore.
08:17
C'est ce que je disais.
08:18
- Et justement, du coup, Hervé Masurel, vous avez répondu quasiment à la question,
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je la pose quand même.
08:22
Est-ce qu'en archivant les rêves des gens, on peut aussi mettre le doigt comme ça,
08:25
sur des traumatismes collectifs, sur des peurs collectives ?
08:28
- C'est ça qui est assez fascinant, c'est qu'on peut suivre des transformations historiques
08:32
sur le long terme.
08:33
Par exemple, dans ces rêves-là, on voit pas d'ange, on voit pas de diable, de sorcière.
08:37
Alors que dans les rêves médiévaux, on en a beaucoup.
08:40
Donc ça veut dire que l'imaginaire collectif lui-même se transforme.
08:43
Il y a eu une sorte de laïcisation des rêves qui s'est opérée sur plusieurs siècles,
08:47
à partir du XIXe siècle.
08:48
Et donc, voilà, on rêve pas du tout des mêmes choses qu'il y a 100 ans, 200 ans.
08:53
Et on peut documenter ces mutations de l'imaginaire collectif,
08:57
et la manière dont les fantasmes, eux-mêmes, sont travaillés par l'histoire collective.
09:01
- Donc, les fantasmes avec les voisins aussi.
09:04
Et alors, Hervé Masurel, tu ris, si vous pouviez accéder aux rêves de quelqu'un
09:07
que vous regarderiez comme un petit film, ce serait qui ?
09:09
Ne dites pas Laura Phelpein, tu ris, c'est trop intrusif.
09:11
C'est trop intrusif pour quelqu'un que vous n'avez pas encore le numéro.
09:14
- Peut-être les rêves d'un Walt Disney ou d'un Kanye West.
09:22
Parce que ce sont des gens qui sont très impressionnants parce qu'ils rêvent éveillés.
09:28
Alors j'imagine un petit peu ce que ça doit être dans leur sommeil.
09:33
- Et vous Hervé Masurel ?
09:34
- Moi je pense que ce serait Arthur Rimbaud.
09:36
Je suis en train de faire un petit livre d'historien sur Arthur Rimbaud,
09:38
sur un épisode obscur de sa vie que pas grand monde a commenté.
09:41
Mais je me dis, il écrivait des choses tellement dingues déjà à l'état éveillé.
09:46
Qu'est-ce que ça devait donner ? Qu'est-ce que ça devait donner en songe ?
09:48
Donc on a envie d'entrer dans le petit cinéma intérieur d'Arthur Rimbaud.
09:52
- Arthur Rimbaud et Kanye West, bienvenue dans vos rêves. Au revoir Hervé Masurel.
09:57
Merci beaucoup d'être venu nous parler de ce projet de collecte de rêves
10:01
mené entre autres par la psychanalyste Elisabeth Serin.
10:04
Parmi vos dernières publications, je cite entre autres "L'inconscient ou l'oubli de l'histoire".
10:08
C'est aux éditions La Découverte.
10:10
couvertes.
10:11
Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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