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Passion hallucination - La question qui par Marie Misset et Marine Baousson
France Inter
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28/05/2024
Avec Antonin Blanc, journaliste chez Konbini
Retrouvez "La question qui" sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/burne-out
Catégorie
😹
Amusant
Transcription
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00:00
Avec l'historien de l'art Thomas Schlesser ce soir, dont le livre « Les yeux de Mona » aux éditions Albin Michel fait un carton.
00:07
La petite Mona qui devient peut-être aveugle a des secrets de famille à digérer et elle tente notamment l'hypnose pour y arriver.
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Guérir ou vivre avec ses traumas, c'est le fil qu'on a tiré.
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On veut vous présenter quelqu'un, Thomas Schlesser, qui a filmé des gens sous champignons hallucinogènes avec supervision médicale.
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Ses passions hallucinations sur France Inter, introduites par un extrait d'un reportage de la RTS,
00:30
en immersion dans une soirée sous champignons hallucinogènes.
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On ne peut pas donner ça à n'importe qui.
00:40
Toutes ces drogues sont que des amplificateurs.
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Quand on absorbe un psilocybe, ça commence à se manifester par la digestion où ça gargouille un peu à gauche à droite.
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Il sent les cheveux qui montent, tous les poids qui montent.
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Et je dirais qu'au fur et à mesure, il y a une certaine euphorie qui s'installe.
01:00
Et avec cette euphorie, on devient assez vite hystérique.
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Le chaud et le froid s'atténuent complètement.
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Les effets lumineux prennent des dimensions assez fortes.
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Je pense que c'est pour ça qu'on appelle ça les champignons hallucinogènes.
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Ça bouge ! Ça hallucine !
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On ne va pas parler de ce reportage de la RTS qui parle d'usage récréatif des champignons hallucinogènes.
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Au contraire, nous, ce soir, on s'intéresse à la recherche médicale autour de ces champignons.
01:25
Bonjour Antonin Blanc, vous êtes journaliste réalisateur chez Combini.
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Vous avez enquêté sur le recours dans l'état de l'Oregon, le seul des États-Unis qui l'autorise vraiment aux champignons hallucinogènes
01:37
pour traiter des cas de dépression et d'addiction.
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Vous avez aussi mis un pied à Los Angeles où des essais cliniques ont été réalisés avec des champignons hallucinogènes
01:45
pour aider des patients qui sont eux alcooliques.
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Votre reportage suit notamment Wendy, on va y revenir, dans un centre spécialisé dans la psyllocybine.
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Déjà, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c'est que cette substance, la psyllocybine et son histoire ?
02:00
Bien sûr ! La psyllocybine, c'est le composant actif des champignons hallucinogènes.
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Donc le psyllocybe, qui est un champignon, un aliment naturel.
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Et la psyllocybine, c'est un des effets hallucinogènes.
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Donc on va avoir des hallucinations visuelles, des hallucinations auditives.
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Et elle vient à la base du Mexique.
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En tout cas, l'Occident l'a découvert au Mexique en 1950.
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Et l'histoire, c'est aussi que tous les peuples premiers l'ont utilisée dans des cadres rituels, expériences mystiques,
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pour recéder la porte un peu entre les humains et les non-humains.
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Alors, on a découvert du côté occidental le potentiel de la psyllocybine autour de 1950.
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Comment ça se fait que les essais cliniques n'aient été relancés que dans les années 2000
02:37
et qu'en 2024, pour la France, au CHU de Nîmes actuellement ?
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Il y a plusieurs raisons.
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Pour les US, c'est que ça a été découvert en 1950 et ces cliniques ont été lancées, ça a fonctionné.
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Mais après, grande démocratisation.
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Du coup, les hippies s'en sont saisis.
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Il y avait un côté émancipateur, il y avait un côté très récréatif.
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C'était en pleine guerre du Vietnam.
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Du coup, Nixon, il a interdit toutes ces substances.
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Il a lancé la guerre contre les drogues.
03:01
Il y a eu beaucoup de campagnes de désinformation autour de ces drogues.
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Il a fallu attendre les années 2000 aux USA pour que les VA, les associations de vétérans,
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fassent un peu effet de lobby pour les rélégaliser.
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Parce qu'eux sont pleins de traumas, pleins de dépressions.
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Pleins de post-traumatiques, mais ça veut dire qu'eux les utilisaient d'une manière illégale ?
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C'est-à-dire que l'usage avait continué et qu'ils ont fait pression comme ça ?
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Les vétérans, pas officiellement, mais il y avait un usage underground
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et les thérapies étaient utilisées officieusement à travers le pays, en Europe aussi d'ailleurs.
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Dommage les sœurs, pour guérir votre héroïne Mona de son traumatisme,
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vous avez choisi plutôt l'hypnose.
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C'est sans doute mieux que les champignons hallucinogènes quand on a 10 ans.
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Qu'est-ce qui vous intéressait dans cette partie-là du livre ?
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Parce que l'hypnose aussi, on l'entend controversée.
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Non mais bien sûr, et puis en plus, dans l'écriture du roman,
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toutes les phases sous hypnose sont en fait évidemment un peu imaginaires
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et elles combinent ce que peuvent être les effets hallucinatoires des stupéfiants
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avec ce qu'est, à proprement parler, les témoignages des gens sous hypnose.
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Donc je ne prétends pas du tout d'écrire une véritable thérapie sous hypnose,
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mais c'est pour vous dire que les effets hallucinatoires des stupéfiants m'intéressent considérablement.
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J'avais écrit un livre il y a 5 ans qui s'appelait « Faire rêver »,
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précisément sur les dispositifs artistiques qui cherchaient à mimer
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les effets des excitants sur l'esprit du public et des spectateurs.
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Et dans les années 60, c'est vrai qu'il y a eu des utopies
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de recours aux drogues et à des dispositifs esthétiques
04:35
pour créer une forme d'état permanent de bien-être.
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Et je me demande si on n'y revient pas un petit peu aujourd'hui,
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vraiment via certains médecins qui fraident dans ces voies-là.
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Alors là, ce serait plutôt pour soulager, pour réparer les douleurs
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que pour imaginer un monde nouveau.
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Il y a beaucoup d'études actuellement dans le monde sur ce champ de recherche.
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Society écrivait il y a quelques semaines qu'il n'y avait jamais eu
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autant d'entreprises privées qui investissaient dans le domaine.
05:01
Sur le marché américain, on estime que c'est 3 millions de personnes
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en proie à la dépression et autres troubles mentaux
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qui pourraient bénéficier de ces thérapies psychédéliques.
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Vous, Antonin Blin, est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire de Wendy,
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par exemple, que vous avez suivie dans l'Oregon ?
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Bien sûr. Wendy, c'est une vétéran aussi de l'armée américaine
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qui a eu une vie assez compliquée, qui a été victime de viols,
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subit des agressions, grosse désillusion à l'armée.
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Elle en est sortie. Trouble post-traumatique.
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Elle ne pouvait pas dormir plus de 20 minutes d'affilée.
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Elle était complètement en morceaux. Elle a fait 15 ans de thérapie.
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Elle s'est reconstruite petit à petit, mais toujours un impact sur sa famille,
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toujours un impact sur son quotidien.
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Et moi, je la rencontre en novembre où elle va faire sa première session
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de psilocybine dans un des centres en Oregon.
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Et donc là, elle fait sa première séance que vous filmez,
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ce qui est assez extraordinaire.
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Ça veut dire qu'elle a accepté que vous filmiez ça,
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même s'il y a un peu des effets.
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Bon, voilà, on ne dévoile pas tout.
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Vous pouvez aller regarder le documentaire sur YouTube.
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Et elle va beaucoup mieux aujourd'hui.
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Vous avez des nouvelles ?
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J'ai des nouvelles.
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Elle va beaucoup mieux.
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Je pense que ce genre de thérapie, ça prend du temps pour se délier.
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Et sa mère est morte un mois après.
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Elle m'a dit qu'elle avait pu se confronter à cette expérience
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beaucoup plus facilement qu'avant.
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C'est déjà une bonne chose.
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Et après, il va falloir six mois, un an, deux ans pour qu'elle puisse mettre en compte,
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qu'elle puisse construire tout ce qu'elle a vu dans cette expérience.
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Pour moi, cette dame, quand elle dit qu'elle a l'impression d'accoucher
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tellement il y a de la rage qui sort d'elle pendant son expérience,
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j'avoue, ça ne m'a pas fait trop envie.
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Après, elle a parlé d'énergie dorée brillante qui l'envahissait
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comme si elle était guérie.
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Et là, tout de suite, ça semblait hyper intense.
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Ça ne m'a plus parlé.
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La soyante explique à Wendy que c'est un an de thérapie en une journée.
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Mais c'est possible de faire une thérapie aussi accélérée ?
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J'aime bien parler de thérapie augmentée.
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C'est-à-dire qu'on va avoir une session où on ouvre les portes de son inconscient.
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On rencontre ses émotions, des expériences traumatiques,
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des rêves, des désirs, ses ancêtres peut-être.
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Et après, on va délier tout ça avec les thérapeutes pendant six mois, un an, comme je disais.
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Antodin, ça fait quelques années que vous vous intéressez à la psychiatrie en France.
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Vous avez été notamment à la Clinique Psychiatrique Alternative de la Chesnais,
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au lieu de Répy à Marseille, c'est des sujets qui vous portent.
07:05
Est-ce que vous avez l'impression que les thérapies psychédéliques augmentées,
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comme vous dites, ça représente aujourd'hui un véritable espoir
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pour les maladies mentales ?
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Quand vous en parlez notamment avec des chercheurs ou des psychiatres ?
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Oui, évidemment.
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Après, il y a quand même beaucoup de bémols, à savoir...
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Déjà, il n'y a pas eu de nouvelle molécule en psychiatrie depuis très longtemps,
07:24
ça fait du bien, ça rafraîchit un peu l'environnement.
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Par contre, après, comment est-ce que ça va être appliqué ?
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C'est-à-dire que là où j'étais, il avait besoin d'avoir huit heures avec un psychiatre pour une session.
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Aujourd'hui, en France, c'est très compliqué d'avoir un rendez-vous de 30 minutes avec un psychiatre.
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Comment est-ce que l'institution va mettre ça en place ?
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Peut-être qu'on va devoir externaliser le service, etc.
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Et après aussi, il faut faire beaucoup attention à l'encadrement qui est donné
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pour interpréter toutes ces informations,
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parce qu'on a besoin de réorganiser tout ce qu'on a vu pendant ces six heures-là.
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Oui, d'ailleurs, les patients qu'on voit notamment à Los Angeles disent
07:52
« Oh, je ne vais pas forcément adorer ce moment, je ne l'utiliserai pas pour un usage récréatif,
07:56
le champignon hallucinogène, mais ça m'a fait avancer. »
07:58
C'est vraiment le principe de la thérapie, ce n'est pas forcément la chose la plus agréable.
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Par contre, ça va nous aider à vivre le quotidien après de manière plus facile.
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Thomas Eschlesser, qu'est-ce que vous pensez comme idée de faire comme l'héroïne de votre livre ?
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Donc, d'aller regarder, sans parler une oeuvre pendant de longues minutes,
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mais en ayant pris des champignons hallucinogènes, ça donnerait une autre façon de vivre l'art.
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Alors écoutez, j'imagine du coup les gens un peu comme des poules au milieu du musée,
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qui comme ça seraient erratiques.
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Non, non, non, je crois qu'il faut éviter de trop plaisanter avec ces questions et donner des mauvaises idées.
08:30
Ceci étant, pour être sérieux une seconde,
08:32
vous savez quand Baudelaire décrit dans « Les paradis artificiels »
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ces extases esthétiques, où tout se découpe de manière absolument parfaite devant lui ?
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Il était sous champi.
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Il lui est arrivé de prendre des drogues, c'est vrai, ça il le dit,
08:46
mais il explique aussi que parfois, il a pu arriver à ces moments de plénitude
08:52
simplement par la pure force de sa nature intérieure.
08:55
Et je crois que c'est vers ça qu'on doit tendre, bien sûr.
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Et pour finir en donnant très très rapidement,
09:00
où est-ce qu'on en est de la recherche sur ces sujets en France ?
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Il y a un essai clinique en ce moment qui est mené à Nîmes, au CHU de Nîmes.
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Il vient d'être lancé, on est très en retard par rapport à l'Angleterre, au Canada, à la Suisse, etc.
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Le premier essai vient d'être lancé avec 30 patients, c'est très beau,
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c'est au bord de la plage, dans un centre d'addiction, c'est un lieu idéal pour le faire.
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Il y a plusieurs hôpitaux qui essayent d'en lancer, Sainte-Anne, Lariboisière, etc.
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Ils n'ont pas encore l'autorisation du gouvernement.
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En France, on est assez coercitif vis-à-vis de la drogue,
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le temps que ça traverse les mœurs, le temps que les institutions le tolèrent,
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je pense qu'il va falloir attendre encore un peu.
09:32
Mais l'essai a été lancé cette année.
09:35
Merci beaucoup Antonin Blanc, on retrouve sur le site de Konbini et sur Youtube
09:39
votre joli reportage qui est bien illustré.
09:41
Very good trip des thérapies assistées aux champignons hallucinogènes.
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