Mettez vous d'accord avec Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise, Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être", Arnaud Benedetti, Professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et auteur de “ Aux portes du pouvoir - RN, l'inéluctable victoire ?" (Michel Lafon) et Erik Tegner, Journaliste, Président de "Livre Noir"
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00:00:00 Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:00:04 Et nous sommes ensemble avec vous, on dirait quelques soucis techniques ce matin à Sud Radio,
00:00:09 donc ne vous inquiétez pas, quelques petits bugs, les choses sont en train de rentrer dans l'ordre.
00:00:14 Nous allons commenter l'actualité, toujours évidemment comme chaque jour, avec aujourd'hui Pascal Bataille.
00:00:20 Bonjour Pascal, animateur, producteur, chef d'entreprise, Arnaud Benedetti, pardon,
00:00:25 professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire.
00:00:29 Et je rappelle votre dernier livre, "Aux portes du pouvoir, RN, l'inéluctable victoire ?"
00:00:36 avec un point d'interrogation chez Michel Laffont et Eric Tegner, journaliste, président de Livre Noir.
00:00:41 Bonjour à vous. - Bonjour Valérie, belle fête de la radio aussi.
00:00:44 - Oui, merci. Livre Noir qui est toujours en kiosque, avec cette enquête à lire,
00:00:49 cette infiltration que vous avez fait dans les réseaux, qu'une de vos journalistes, pardon,
00:00:54 a fait dans les réseaux d'extrême gauche.
00:00:58 Les européennes, dernier jour de campagne, Emmanuel Macron annonce donc l'envoi de Mirage 2000 en Ukraine,
00:01:04 la guerre sans le dire, la guerre en la faisant tout en ne le disant pas,
00:01:08 Zelensky devant l'Assemblée Nationale, l'Europe n'est plus un continent de paix,
00:01:12 et 92% des juifs de France pensent que les filles contribuent à la montée de l'antisémitisme.
00:01:18 Il reviendra peut-être sur cette phrase également d'Emmanuel Macron hier,
00:01:21 dans son interview qui parlait d'une montée inexplicable de l'antisémitisme.
00:01:26 - Commençons avec vos coups de cœur et vos coups de gueule, Arnaud.
00:01:29 - Ah bah je vais faire un coup de cœur, c'est de l'autopromotion, je vais me le faire.
00:01:32 - Mais c'est bien.
00:01:33 - C'est le prochain numéro de la revue, enfin c'est pas le prochain, c'est le dernier numéro,
00:01:36 mais c'est le numéro hors série. En fait on a deux numéros qui sortent en même temps,
00:01:40 on a un numéro régulier qui est sur l'information en temps de guerre,
00:01:43 qui vient d'être publié il y a 15 jours, et puis on a un numéro hors série là sur l'Afrique,
00:01:48 des indépendances à la souveraineté, qui sort avec donc beaucoup de signatures politiques,
00:01:53 évidemment africaines, beaucoup d'universitaires aussi, des acteurs de la société civile,
00:02:00 qui sont intervenus dans ce dossier. Il faut rappeler quand même que l'Afrique,
00:02:03 ça sera à peu près, on considère plus d'un quart de la population mondiale en 2050,
00:02:11 c'est 60% de la population à moins de 25 ans, c'est un continent dont on sait
00:02:16 qu'il est aujourd'hui l'objet de jeux d'influences multiples et variés.
00:02:22 C'est un continent qui a évidemment un potentiel de développement extraordinaire par ailleurs,
00:02:26 il faut aussi le signaler, mais qui reste aussi l'objet parfois de logiques de prédation,
00:02:31 qui sont tout autant internes qu'externes, et donc on essaye un peu de voir aujourd'hui
00:02:35 quelle pourrait être l'évolution de l'Afrique, qui quand même, il faut le rappeler aussi,
00:02:39 est le continent le plus vaste de la planète géographiquement.
00:02:43 Donc un dossier très riche, et que je conseille bien évidemment à tous vos auditeurs.
00:02:47 - Il y a tous ceux qui s'intéressent à l'Afrique, on peut l'acheter par correspondance aussi.
00:02:50 - Il suffit de le commander, on le commande sur le site de la revue politique et parlementaire,
00:02:54 il n'y a aucun problème pour se le procurer.
00:02:57 - On a pas mal d'auditeurs en Afrique.
00:02:59 - Et c'est en partenariat avec l'école des hautes études internationales et politiques.
00:03:02 - Eric, technage ?
00:03:03 - Est-ce que je peux en profiter pour vous poser une question à ce sujet ?
00:03:06 L'Afrique, vous savez, ils nous ont globalement mis dehors ces deux à trois dernières années,
00:03:11 au profit à la fois des Russes, mais également des Chinois.
00:03:14 On a une problématique en France, c'est la première aujourd'hui préoccupation des Français
00:03:18 sur cette élection européenne, c'est l'immigration.
00:03:20 On voit que d'un côté, on donne beaucoup d'argent à ces pays africains,
00:03:24 qui pour autant, et notamment depuis le 7 octobre aussi,
00:03:27 ont de plus en plus de rancœurs à l'égard de la France,
00:03:30 et qui souvent, on en parle au sujet des OQTF,
00:03:33 refusent d'être dans une logique de partenariat en acceptant par exemple
00:03:37 tous ces étrangers illégaux sur notre territoire qui sont subis par nos OQTF.
00:03:41 Est-ce qu'aujourd'hui, le fait d'avoir été justement expulsé de l'Afrique
00:03:45 n'est pas l'occasion d'acter un divorce complet justement avec les pays africains ?
00:03:50 De toute façon, on n'a pas assez de marge budgétaire pour rivaliser avec les Chinois
00:03:54 et les Russes en termes d'influence financière,
00:03:56 et pour pouvoir enfin rétablir un véritable rapport de force avec une politique justement
00:04:00 en disant qu'il n'y aura plus de visa, qu'on va pouvoir par exemple saisir
00:04:03 les propriétés des dirigeants africains qui sont en France
00:04:07 et qui refusent d'accueillir leurs ressortissants.
00:04:09 Vous êtes sur quelle ligne ? Est-ce que vous pensez qu'il faut continuer la guerre ?
00:04:13 D'abord, il ne faut pas globaliser l'Afrique. Il y a une hétérogénéité de situation,
00:04:16 il y a une hétérogénéité de régime.
00:04:18 Si vous voulez, la situation des rapports de la France avec le Niger par exemple,
00:04:22 ou le Burkina Faso ne sont pas ceux que l'on peut avoir par exemple avec le Bénin,
00:04:26 le Togo, voire même le Sénégal ou la Côte d'Ivoire.
00:04:30 Donc je crois qu'il faut éviter de globaliser.
00:04:33 Moi ce que je sais, c'est que la France a une histoire avec l'Afrique,
00:04:36 ça c'est un point évident.
00:04:38 Deuxièmement, il ne faut pas oublier que l'Afrique est pour partie francophone,
00:04:43 et donc la francophonie est un outil extraordinaire d'influence de la France.
00:04:47 Qu'il faille en effet parfois revoir et réviser nos relations avec un certain nombre de pays africains
00:04:53 qui nous ont expulsés.
00:04:54 Et on a aussi notre responsabilité parfois, nous aussi, même en Afrique,
00:04:58 au regard des positions d'un certain nombre de régimes.
00:05:00 Mais je ne pense pas qu'il faille tourner la page de l'Afrique.
00:05:04 Ça serait une erreur pour la France, ça serait une erreur pour le rayonnement de la France,
00:05:07 ça serait une erreur évidemment dans nos relations avec la France et l'Afrique.
00:05:10 Ce que nous, nous essayons de montrer dans ce numéro,
00:05:14 sans être complaisant avec un certain nombre de régimes,
00:05:17 c'est que nous devons aujourd'hui vraisemblablement avoir une relation avec l'Afrique
00:05:21 qui est peut-être plus égalitaire.
00:05:23 C'est-à-dire que c'est vrai que ces dernières années,
00:05:25 on l'a vu notamment avec Emmanuel Macron,
00:05:27 notamment entre autres, je veux dire, on a donné l'impression parfois
00:05:30 aux Africains de leur dire ce qu'il fallait faire.
00:05:33 Ce qu'il fallait faire, je pense que de ce point de vue-là,
00:05:36 il faut qu'on arrive à avoir vraisemblablement une relation plus harmonieuse.
00:05:39 Après, qu'il y ait un certain nombre de problèmes liés à l'immigration,
00:05:42 c'est une évidence, bien sûr.
00:05:44 - Donc on rappelle que c'est le dernier numéro de la revue politique et parlementaire
00:05:48 qu'on peut commander sur votre site,
00:05:51 avec énormément de collaboration pour ce numéro.
00:05:56 Vous me permettrez, juste parce qu'il nous reste peu de temps avant le journal,
00:06:00 tout de même de m'interroger sur le niveau de certains députés,
00:06:04 en particulier Rachel Keke, qui ce matin s'indigne de voir le drapeau ukrainien
00:06:08 sur le pupitre aux côtés du drapeau français à l'Assemblée nationale.
00:06:12 - D'autant plus qu'elle a agité le drapeau palestinien au sein de l'hémicycle.
00:06:15 - Elle a été punie, donc elle dit "pourquoi moi j'ai pas le droit et qu'eux ils ont le droit".
00:06:19 Sauf qu'il y a des règles, il y a des coutumes,
00:06:22 le drapeau on pavoise quand on reçoit un invité
00:06:25 et que c'est autorisé dans ces cas-là.
00:06:27 Et ça a été expliqué très bien d'ailleurs par Yael Broun-Pivet.
00:06:30 Donc toujours rajouté encore de bordel, pardon, j'ai pas d'autres mots et ça me met en colère.
00:06:36 - Oui mais c'est intéressant parce qu'elle dit ça parce qu'il y a une logique de fond.
00:06:39 Cette logique de fond qui par exemple est véhiculée par la Russie,
00:06:42 qui tend à dire pourquoi les pays occidentaux et la France se sont mobilisés pour défendre l'Ukraine,
00:06:47 alors qu'aujourd'hui ils sont du côté d'Israël contre Gaza.
00:06:51 Et ça c'est un discours qui fonctionne très bien en Afrique,
00:06:54 dans les pays arabes, qui est véhiculé.
00:06:56 Ça veut dire qu'il y a une logique de fond là-dessus qu'il faut comprendre.
00:07:00 Et quand Rachel Kekié dit ça, ça veut dire qu'elle est dans l'autre bloc.
00:07:03 On parle toujours, vous savez, de cette bloc entre les pays du Sud et les pays du Nord.
00:07:07 - Le Sud global.
00:07:08 - Ce qu'on voit c'est le Sud global exactement,
00:07:10 qu'elle, aujourd'hui, elle est justement dans cette logique.
00:07:13 - Non mais c'est une débilité absolue.
00:07:17 Alex Darmont vient de nous rejoindre, journaliste politique.
00:07:20 Votre chaîne YouTube, c'est Les Indécis,
00:07:23 et c'est une chaîne de débat politique.
00:07:25 Alors on va continuer.
00:07:26 Petit souci toujours à Sud Radio, petit souci technique.
00:07:30 Donc il n'y aura pas de flash, pas de pronostic épique,
00:07:32 mais vous pouvez aller sur le site de Sud Radio,
00:07:34 vous retrouverez les pronostics de Jean-Paul Delperrier, ce matin, gros gros bug.
00:07:38 Mais tout est en train de rentrer dans l'ordre,
00:07:40 et vous pouvez nous entendre, ce qui est l'essentiel.
00:07:43 Coup de coeur, coup de gueule, Pascal, vous c'est un coup de coeur.
00:07:46 - Oui, je voulais attirer l'attention de nos auditeurs,
00:07:49 et de vous tous sur l'opération Éclat de Juin.
00:07:52 Vous savez, mon engagement auprès de l'Association pour la Recherche sur la Sclérose latérale amyotrophique,
00:07:57 la SLA, autrement appelée Maladie de Charcot.
00:08:00 Le mois de juin est dédié, au niveau international, à la Maladie de Charcot,
00:08:05 et l'ARSLA a lancé une grande opération qui s'appelle Éclat de Juin,
00:08:10 qui consiste à essayer de médiatiser au maximum,
00:08:15 et de sensibiliser au maximum sur à la fois la maladie, le sort des malades,
00:08:20 et évidemment la nécessité de faire des dons et d'aider cette recherche,
00:08:24 qui pour l'instant ne l'est pas assez depuis des années et des années.
00:08:28 Donc ça se passe par plein d'événements ludiques, conviviaux,
00:08:33 à faire entre amis, en famille, etc., un peu partout en France.
00:08:37 Il y a notamment la résurgence du fameux Ice Bucket Challenge,
00:08:40 vous savez, c'est il y a 10 ans,
00:08:42 qui consiste à se jeter un saut d'eau glacée sur la tête,
00:08:46 et à nominer trois autres personnes.
00:08:48 On l'a rebaptisé Défi Givré cette année,
00:08:51 et tout un tas de personnalités ont déjà, depuis le 1er juin,
00:08:56 accepté de verser ce saut d'eau,
00:08:59 qui symbolise la douche froide que prend le patient ou la patiente
00:09:05 quand on lui annonce le diagnostic.
00:09:07 Et évidemment il y a plein d'autres choses,
00:09:10 moi je participe à une course de vélo la semaine prochaine à Annecy,
00:09:14 les 24 heures du lac, enfin voilà, un peu partout en France,
00:09:16 renseignez-vous, parce qu'il y a des événements auxquels
00:09:19 il est très facile et, encore une fois, très sympathique,
00:09:22 très agréable de participer,
00:09:24 tout ça pour médiatiser davantage cette maladie.
00:09:27 Un petit mot juste pour rendre hommage à notre ami Charles Bietri,
00:09:32 qui a fait le Défi Givré hier,
00:09:34 qui est atteint d'une maladie depuis un peu plus d'un an,
00:09:37 et qui a publié sa vidéo ce matin, je l'ai vue,
00:09:41 et donc si vous ne pouvez pas participer,
00:09:44 au moins les dons, c'est tout simple, c'est don.arsla.org
00:09:50 pour juste participer et aider un peu à la recherche.
00:09:53 C'est une bonne initiative de toute façon, effectivement,
00:09:57 d'aider la recherche sur cette maladie abominable.
00:10:01 Alex Zarmont, vous avez un coup de cœur ?
00:10:03 Oui, vous parliez du drapeau,
00:10:05 Rachel Keke qui a dit qu'elle ne comprenait pas
00:10:07 pourquoi le drapeau ukrainien était affiché,
00:10:09 moi je ne veux pas comprendre autre chose à l'Assemblée Nationale,
00:10:12 si vous avez vu les images du Président Zelensky s'exprimer ce matin.
00:10:15 Non, on n'a pas vu, nous on était à l'antenne.
00:10:17 Les images qu'on voit, les premières images,
00:10:20 c'est que la moitié des bancs sont vides.
00:10:22 C'est-à-dire quoi ?
00:10:24 Extrême droite, extrême gauche,
00:10:26 et vous n'avez pas beaucoup de députés de chacun des partis à être présents.
00:10:30 Bon, alors qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec le Président Zelensky,
00:10:33 on reçoit quand même, dans le contexte qui est le nôtre,
00:10:36 dans cet anniversaire, le 80e anniversaire du débarquement,
00:10:39 dans cette organisation, j'aurais trouvé ça bien que l'Assemblée soit rassemblée.
00:10:44 Encore une fois, qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec la politique du Président de la République,
00:10:48 qui livre des avions, qui semble vouloir dire,
00:10:51 vouloir faire la guerre aussi,
00:10:53 on reçoit le Président Zelensky,
00:10:56 ça aurait été, je pense, plutôt judicieux de voir beaucoup de députés présents.
00:10:59 Mais, oui, alors il y a eu un débat autour de la présence de Zelensky,
00:11:03 on l'a évoqué hier, que nous, journalistes, observateurs,
00:11:07 on ait des réactions et des avis,
00:11:10 après la représentation nationale, elle est là pour représenter le Parlement français.
00:11:14 - Surtout que, si d'un côté, je suis d'accord, c'est-à-dire que l'image,
00:11:17 en fait, elle n'est pas forcément très bonne,
00:11:19 après c'est la question des responsabilités.
00:11:21 Il faut quand même noter qu'il y a une élection européenne ce week-end,
00:11:24 que la trêve électorale commence ce soir à midi,
00:11:27 et que le vendredi, en règle générale, c'est le moment où les députés sont en circonscription.
00:11:31 - Ah oui, ça, classique, oui.
00:11:32 - Donc on passe notre temps à expliquer qu'il faut que les députés et les politiques
00:11:35 soient plus proches, justement, des Français, etc.
00:11:37 Moi, je trouve que, de la part d'Emmanuel Macron, justement,
00:11:40 ça renforce encore cette idée qu'il voulait d'abord, peut-être aussi,
00:11:44 immobiliser ces députés-là à Paris, plutôt que sur leur circonscription.
00:11:48 - Oui, ils pouvaient rentrer à 14h.
00:11:49 - C'est lui qui a choisi de faire un coup électoral.
00:11:51 Pourquoi il ne l'a pas attendu, plutôt, la semaine prochaine ou dans 15 jours ?
00:11:54 Ça, on ne peut pas reprocher aux députés.
00:11:57 Les députés, pardonnez-moi, ils sont d'abord là pour ceux qui les ont élus, justement.
00:12:01 Ils ne sont pas là pour M. Zelensky, même s'il faut le soutenir, etc.
00:12:04 Donc, il ne faut pas s'étonner que le dernier jour d'une campagne électorale
00:12:07 pour laquelle on passe notre temps à dire qu'il faut que les Français se mobilisent,
00:12:10 pour laquelle il y a une abstention massive,
00:12:12 on reproche aux députés d'être tout simplement auprès des Français.
00:12:16 - Oui. Vraie action ?
00:12:18 - Oui, enfin, moi, je partage ce qu'il vient de dire.
00:12:20 C'est-à-dire que c'est vrai que, d'abord, c'est clair, on le sait très bien,
00:12:23 les parlementaires, en général, à partir du jeudi, sont dans leur circonscription.
00:12:27 Ensuite, indéniablement, on voit bien quand même qu'on en reparlera peut-être tout à l'heure,
00:12:32 c'est qu'Emmanuel Macron se sert de cette fenêtre d'opportunité
00:12:35 du 4e et 20e anniversaire du débarquement
00:12:39 pour, ensuite, poursuivre sa campagne électorale.
00:12:43 Bon, après que les parlementaires soient absents...
00:12:46 Vous savez, ils sont parfois absents sur des textes aussi très importants
00:12:49 et beaucoup plus importants pour la lumière du pays.
00:12:51 - C'est plus l'image. Vous verrez les images.
00:12:53 C'est plus l'image. C'est d'un côté et de l'autre.
00:12:55 Au milieu, c'est rempli. C'est juste ça.
00:12:57 - Oui, mais c'est peut-être pour ça qu'ils vont faire 15% au milieu.
00:13:00 - Peut-être.
00:13:01 - Parce qu'ils ne sont pas proches de leurs électeurs.
00:13:03 C'est toujours ce qu'on reproche quand même aux députés Renaissance.
00:13:05 C'est de dire qu'il y a un décalage complet.
00:13:07 Donc, moi, ça ne me surprend pas qu'ils préfèrent rester à Paris
00:13:09 plutôt que dans leur circonscription
00:13:10 et qu'ils se contentent aussi d'obéir à Emmanuel Macron
00:13:13 qui les siffle en leur disant
00:13:14 "Il va falloir que vous soyez là justement pour les belles images".
00:13:16 - Oui. Pascal ?
00:13:18 - Non, c'était à la fois annoncer le fait que les banques seraient un peu clairsemées
00:13:23 parce qu'effectivement, il y avait, comme le rappelle Eric,
00:13:26 l'élection est effectivement nécessitée pour un certain nombre d'entre eux
00:13:30 de faire campagne.
00:13:32 On ne peut pas s'empêcher de remarquer que les banques les plus dégarnies
00:13:35 sont ceux des moins européens
00:13:37 et ceux des moins favorables au soutien à l'Ukraine.
00:13:41 Donc, je pense qu'il y a un peu des deux facteurs
00:13:43 et qu'Alex a quand même raison de souligner que c'est un peu dommage
00:13:47 que sur une cause aussi importante que la défense de l'Europe
00:13:51 et de nos frontières européennes,
00:13:52 parce que c'est ça que soutient l'Ukraine aujourd'hui,
00:13:54 que le président Macron l'a rappelé hier,
00:13:56 eh bien, certains députés ne soient pas là pour se mobiliser.
00:14:02 - Des belles images hier lors du D-Day,
00:14:06 je voulais souligner ça, ce vétéran de 97 ans,
00:14:09 je ne sais pas si vous avez vu cette image qui a sauté en parachute
00:14:12 pour recréer ce jour.
00:14:14 Il y a eu des images vraiment très émouvantes et assez bouleversantes.
00:14:19 Il y a eu quelque quoi que celui de Brigitte Macron tentant de prendre la main,
00:14:23 je ne sais pas si vous avez vu, de la reine Camilla
00:14:25 qui, protocolairement, ne touche pas la reine.
00:14:29 Donc, on voit la main raide de Camilla et de Brigitte Macron.
00:14:33 Et puis, il y a cette autre image,
00:14:34 alors ce n'est pas très radiophonique,
00:14:35 mais elle est sur les réseaux, la voir, qui est vraiment très drôle.
00:14:37 C'est Joe Biden qui, ma foi, a l'air quand même un peu paumé.
00:14:41 Vous avez vu, à un moment, il veut s'asseoir, on ne sait pas.
00:14:43 Et à un moment, il se tourne, il est debout, il se tourne.
00:14:46 Et Emmanuel Macron, Brigitte Macron et la femme de Joe Biden
00:14:49 se retournent en même temps que lui vers la tribune
00:14:52 pour ne pas le laisser tout seul, dos au public.
00:14:55 C'est à la fois drôle et tragique,
00:14:57 parce qu'on voit bien que ce monsieur est un peu fatigué.
00:14:59 Ce qui est amusant, ou intéressant, ou étonnant avec Joe Biden,
00:15:03 c'est que quand vous le voyez physiquement,
00:15:05 vous vous dites qu'il faisait sans doute partie, lui aussi, du débarquement en juin 1944.
00:15:11 Et en même temps, je trouve que quand on écoute son discours hier,
00:15:15 eh bien, on trouve quelqu'un qui est intellectuellement présent,
00:15:19 qui dit des choses fortes, importantes.
00:15:21 Et voilà, donc il y a une sorte de décalage entre, quand même, le discours et le physique.
00:15:26 Et le comportement, oui, le comportement, où il a l'air un peu paumé.
00:15:29 Allez, on se retrouve dans un tout petit instant avec vous.
00:15:32 On va essayer de lancer la pub, on vous dit tout. A tout de suite.
00:15:34 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:15:37 C'est la seule radio qui donne des informations, on peut s'interroger.
00:15:41 C'est pas facile tous les jours, mais pour ma culture, c'est parfait.
00:15:45 Sud Radio, parlons vrai.
00:15:50 Ça s'est passé sur Sud Radio.
00:15:52 Vous êtes très optimiste, Michel de Rosen.
00:15:54 Vous dites, oui, la fraternité existe, on l'a tous rencontré.
00:15:58 Si on laisse tous les actes de générosité à l'État,
00:16:02 ça donne une société triste, froide, mécanique, bureaucratique.
00:16:08 Et que quand chacun d'entre nous s'implique dans une association,
00:16:12 quand vous rejoignez ainsi une initiative, vous ne le faites pas en obéissant,
00:16:17 mais vous vous faites du bien vous-même aussi.
00:16:19 Sud Radio, parlons vrai.
00:16:21 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:16:27 Et toujours avec vous pour débattre et commenter l'actualité,
00:16:31 avec Pascal Bataille, Alex Zarmand, Arnaud Benedetti et Éric Tegner.
00:16:34 Alors Éric Tegner, c'est un coup de cœur ou un coup de gueule ?
00:16:38 C'est un coup de gueule, oui, ça concerne Rima Hassan.
00:16:41 Vous savez, on en a beaucoup parlé ces derniers mois,
00:16:43 la 7ème sur la liste de la France Insoumise.
00:16:46 Elle a souvent été suspectée de faire un peu le jeu de l'apologie du terrorisme et du Hamas.
00:16:52 Elle essayait toujours un peu de se défaire de cette image.
00:16:55 Et il s'avère justement qu'elle a été prise la main dans le pot de confiture.
00:17:00 Malgré tout, pour l'instant, un silence assez global des médias.
00:17:04 C'était le 10 mai 2024.
00:17:07 Rima Hassan s'est compromis tout simplement avec des organisations terroristes.
00:17:12 Je vais m'expliquer, c'est quelque chose qui a été mis en valeur
00:17:14 par le rédacteur en chef de Livre noir, Jules Laurent,
00:17:17 où justement cette candidate de la France Insoumise
00:17:20 a participé à une conférence d'ouverture du forum social maghrébin Maghreb-Macrèche à Tunis.
00:17:25 Alors pourquoi est-ce que je dis qu'elle s'est compromis avec des terroristes ?
00:17:28 Parce que par exemple, il y avait le responsable du Hamas pour l'Afrique du Nord
00:17:33 qui était présent justement ce soir-là.
00:17:36 Ce responsable a justement légitimé l'attaque du 7 octobre.
00:17:41 Il s'appelle Samy Abou Zouri et il a par exemple déclaré
00:17:44 "Certains se précipitaient vers la normalisation,
00:17:46 alors nous avons décidé de secouer la conscience des dirigeants.
00:17:49 Il n'y a pas d'autre moyen pour que cette grande bataille
00:17:51 et nous sommes prêts à payer davantage pour Jérusalem."
00:17:54 Il y avait également des responsables du djihad islamique
00:17:57 qui sont également mobilisés avec le Hamas à ce moment-là.
00:18:01 Alors ce qu'il faut noter justement, c'est que Rima Hassan,
00:18:03 qui habituellement, vous savez, est la spécialiste sur les réseaux sociaux
00:18:06 pour blaguer, pour répondre aussi bien aux articles de Valeurs Actuelles,
00:18:09 du JDD, du Figaro, qui peuvent justement l'accuser là-dessus.
00:18:13 Elle a tenu à être extrêmement silencieuse.
00:18:15 Elle avait annoncé justement le 7 mai,
00:18:17 trois jours avant cet événement, sa participation.
00:18:20 Mais le jour même, elle n'a rien diffusé de son discours.
00:18:25 Suite justement à ces révélations, il y a quelques jours,
00:18:28 J. William Goldendal avec son association Avocats Sans Frontières
00:18:31 a porté plainte à nouveau pour apologie du terrorisme.
00:18:34 Et Rima Hassan justement s'est enfermée dans un véritable silence
00:18:38 parce que pour le coup, elle essaye à chaque fois d'avoir malgré tout,
00:18:41 quoi qu'on en dise, une position un petit peu équilibrée
00:18:45 en ne donnant pas l'impression de soutenir clairement
00:18:47 ces organisations terroristes.
00:18:49 Et cette fois-ci, elle s'est retrouvée dans ce type de conférence.
00:18:53 Donc évidemment, c'est inquiétant.
00:18:55 On sait en ce moment, il y a les enquêtes qui ont été diligentées
00:18:57 par Gérald Darmanin pour s'interroger par exemple
00:18:59 sur l'influence des frères musulmans en Europe.
00:19:02 On sait justement qu'en écoute Florence Bergeau-Blackleur,
00:19:04 qui aussi a dénoncé cette participation,
00:19:06 qu'au sein du Parlement européen, elle est très importante
00:19:09 et qu'on voit que la France Insoumise en ce moment
00:19:11 se positionne autour des 8 %,
00:19:13 c'est-à-dire qu'on risque d'avoir Rima Hassan
00:19:15 justement comme député européen.
00:19:17 Il faudra quand même se poser ce type de questions.
00:19:19 On s'interroge à chaque fois sur les ingérences russes,
00:19:22 les ingérences qu'attarient au Parlement européen.
00:19:24 C'est la première fois qu'on a une élection européenne
00:19:27 où quelqu'un va autant légitimer justement,
00:19:29 encore une fois, des cadres du Hamas
00:19:31 qui sont responsables du 7 octobre
00:19:33 et qui le réclament dans ce type de conférence
00:19:35 qui a eu lieu il y a à peine un mois.
00:19:37 - Le Hamas qui est quand même un mouvement terroriste
00:19:40 reconnu par l'Union européenne aussi,
00:19:42 parce que pas que par la France.
00:19:44 Moi j'ai une question au milieu de tout ça quand même,
00:19:46 c'est dimanche il va se passer ce qu'il va se passer,
00:19:48 le résultat qui va tomber, est-ce qu'elle va être élue
00:19:50 députée européenne ?
00:19:52 Et après, qu'est-ce qui va se passer avec Rima Hassan
00:19:54 si elle n'est pas élue ?
00:19:56 Quelle est sa place dans la vie politique française ?
00:19:58 Quelle est sa place au sein de la France insoumise ?
00:20:00 Elle ne réagit pas beaucoup
00:20:02 mais parce qu'elle choisit les médias à qui elle veut parler,
00:20:04 elle choisit les interventions qu'elle veut donner.
00:20:06 On a un peu l'impression quand même
00:20:08 qu'elle a pris une place ultra, hyper importante
00:20:13 au sein de la France insoumise
00:20:15 et que ce n'est que le début pour elle
00:20:17 au sein de cette gauche-là.
00:20:19 Même si dimanche elle est élue,
00:20:21 même si elle n'est pas élue, qu'est-ce qui va se passer ?
00:20:23 Quelle est la stratégie de la France insoumise
00:20:25 autour de Rima Hassan qui semble en avoir fait une icône ?
00:20:27 Moi je suis curieux de savoir ce qui va se passer après dimanche.
00:20:29 - Bah oui, une stratégie de long terme.
00:20:31 - Une stratégie de long terme, c'est ça.
00:20:33 - C'est une stratégie de long terme.
00:20:35 - Ça veut dire qu'il va y avoir une scission, c'est certain.
00:20:37 Parce que vous avez des gens au sein de la France insoumise
00:20:39 qui ne comprennent pas ce qu'elle fait là.
00:20:41 - Alors il y a déjà eu des scissions, enfin des scissions,
00:20:43 il y a eu déjà des départs au sein de la France insoumise.
00:20:45 Souvenez-vous, en 2017-2018, toute la ligne
00:20:47 qui était la ligne plutôt républicaine, souverainiste
00:20:49 avait quitté la France insoumise, notamment en raison
00:20:51 de, j'allais dire, ce tournant
00:20:53 dans le positionnement de Jean-Luc Mélenchon
00:20:55 sur la question de la laïcité, entre autres.
00:20:57 Mais vous savez, ça n'a pas
00:20:59 forcément handicapé
00:21:01 Jean-Luc Mélenchon.
00:21:03 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon fait
00:21:05 un pari, moi, que je trouve
00:21:07 absolument épouvantable, en l'occurrence, c'est-à-dire
00:21:09 de miser et de communautariser
00:21:11 d'ailleurs toujours plus une forme d'électorat,
00:21:13 l'assignant d'ailleurs
00:21:15 d'une certaine manière à résidence,
00:21:17 l'essentialisant encore plus que tout le monde.
00:21:19 Mais il considère que c'est cet électorat
00:21:21 qui lui permettra à terme,
00:21:23 éventuellement, d'accéder au pouvoir.
00:21:25 C'est sa stratégie, c'est la stratégie que lui a vendue Coquerel,
00:21:27 déjà, en lui disant "il te manque 300 000
00:21:29 ou 400 000 voix pour finir
00:21:31 finalement franchir le cap du second tour".
00:21:33 Donc l'élection européenne, pour lui,
00:21:35 n'est qu'une étape, c'est pas
00:21:37 une finalité, bien évidemment, et
00:21:39 Mme Rima Hassan, elle est évidemment
00:21:41 un formidable levier dans le contexte politique
00:21:43 que l'on connaît aujourd'hui
00:21:45 au Proche et au Moyen-Orient, pour essayer
00:21:47 de draguer une partie de cet électorat.
00:21:49 - Une vraie logique aussi, c'est d'ouvrir encore plus
00:21:51 la fenêtre d'Overton de ce côté, c'est-à-dire que
00:21:53 il y a une banalisation de ce type
00:21:55 de propos. Moi, je note que lorsque
00:21:57 l'AFD, justement, le parti
00:21:59 d'extrême droite en Allemagne
00:22:01 a tenu des propos, justement, entendant
00:22:03 dire que tous les SS ne sont
00:22:05 pas condamnables, dans la foulée,
00:22:07 Marine Le Pen a annoncé la rupture, l'exclusion
00:22:09 du groupe idée de l'AFD, etc.
00:22:11 Est-ce qu'il y a le même impact quand on se retrouve avec une Rima Hassan
00:22:13 qui s'affiche avec des cadres
00:22:15 terroristes ? Pas du tout, aussi. C'est-à-dire qu'il y a
00:22:17 une banalisation, non seulement au niveau français,
00:22:19 mais au niveau européen, moi, qui me surprend.
00:22:21 Et donc, en banalisant, ça veut dire que la
00:22:23 campagne de 2027 va être dans une
00:22:25 surenchère encore plus importante.
00:22:27 D'une certaine façon, Mélenchon, moi,
00:22:29 je le pense, il a le même type de stratégie
00:22:31 qu'un Éric Zemmour,
00:22:33 c'est-à-dire, il veut d'abord gagner la bataille
00:22:35 culturelle pour banaliser des idées,
00:22:37 après, la question, c'est qui va les porter. Moi, je pense que
00:22:39 Mélenchon, ça sera lui, mais je pense
00:22:41 qu'il y a vraiment une stratégie là-dessus autour de Rima Hassan
00:22:43 et qu'elle restera, même si elle perd.
00:22:45 - Pascal, sur Rima Hassan ?
00:22:47 - Sur Rima Hassan, je pense que, effectivement,
00:22:49 elle est, aujourd'hui,
00:22:51 considérée par une partie de la France insoumise
00:22:53 comme une icône. Je pense
00:22:55 qu'il y a, de la part de
00:22:57 Mélenchon, une stratégie, comme le disait
00:22:59 Arnaud à long terme, oui.
00:23:01 Et en même temps, je voudrais,
00:23:03 sans faire de mon Macron de service,
00:23:05 je voudrais quand même, moi, j'écoute beaucoup
00:23:07 les gens de LFI, comme j'écoute beaucoup les gens
00:23:09 de tous les partis, j'en ai quand même
00:23:11 entendu l'immense majorité
00:23:13 reconnaître
00:23:15 le Hamas comme
00:23:17 un mouvement terroriste et dénoncer
00:23:19 les attentats du
00:23:21 7 octobre comme un événement
00:23:23 absolument catastrophique et horrible
00:23:25 et atroce. Donc, ne faisons pas
00:23:27 là, non plus, de généralisation,
00:23:29 de globalisation, en disant
00:23:31 que tous les membres de LFI
00:23:33 sont des soutiens fervents
00:23:35 du Hamas, parce que c'est totalement faux.
00:23:37 - C'est un petit peu le sens du discours, non ?
00:23:39 - Non, non, non.
00:23:41 - La ligne de Mélenchon est quand même en aiguë.
00:23:43 - Oui, la ligne de Mélenchon, à titre personnel,
00:23:45 mais elle n'est pas, vous le savez bien, soutenue par
00:23:47 l'ensemble des gens de LFI.
00:23:49 Il y a aujourd'hui une difficulté pour
00:23:51 certains d'entre eux de s'exprimer,
00:23:53 mais je pense qu'il en sera différemment après les élections.
00:23:55 - Tu ne voulais pas faire ton
00:23:57 Macron de service, mais là, c'est vraiment dû en même temps
00:23:59 quand tu écoutes les gens de LFI. Parce que
00:24:01 sur votre antenne, d'ailleurs, Adrien Quatennens,
00:24:03 qui dit "oui, bon, c'est terrible et tout,
00:24:05 mais c'est pas tombé du ciel, ce qui est arrivé le 7 octobre",
00:24:07 c'est honteux de tenir des propos
00:24:09 comme ça, en réalité.
00:24:11 - Moi, j'ai pas entendu Ruffin dire ça,
00:24:13 j'ai pas entendu Aubry dire ça,
00:24:15 j'ai pas entendu Ruffin.
00:24:17 - Ruffin, il est inaudible. - Au contraire.
00:24:19 - Au contraire, je l'ai su très peu.
00:24:21 - Moi, je l'ai encore écouté il y a pas longtemps.
00:24:23 - Alexis Corbière, que l'on a entendu cette semaine,
00:24:25 très tard, en disant, et d'ailleurs,
00:24:27 un discours raisonné, Alexis Corbière, en disant
00:24:29 qu'on peut avoir de la peine des deux côtés, mais on l'entend
00:24:31 très tard. Après, objectivement,
00:24:33 dans le reste de la France insoumise, quand on écoute
00:24:35 les députés insoumis,
00:24:37 on a quand même très peu
00:24:39 de sens de la mesure dans ce parti.
00:24:41 Donc, je pense pas que ça soit l'immense majorité
00:24:43 des députés insoumis qui disent
00:24:45 que c'est terrible ce qui est arrivé le 7 octobre,
00:24:47 ils ont une stratégie politique,
00:24:49 on verra si elle fonctionne dimanche.
00:24:51 - Ne serait-ce que par la place donnée à Rima Hassan,
00:24:53 qui, elle, a un discours
00:24:55 qui est très clair sur le sujet,
00:24:57 et qui n'a jamais,
00:24:59 et qui est clairement,
00:25:01 qui est très clair sur le Hamas. - Et je note aussi
00:25:03 que c'est l'occasion pour certains députés
00:25:05 qui étaient inconnus jusqu'à aujourd'hui
00:25:07 de se faire connaître, comme celui qui a brondi
00:25:09 le drapeau palestinien, comme
00:25:11 Ersilia Soudé, etc. - Ils étaient connus déjà.
00:25:13 - Oui, mais ils étaient quand même beaucoup moins connus.
00:25:15 C'est-à-dire qu'ils le voient aussi comme une fenêtre
00:25:17 d'opportunité pour accentuer
00:25:19 leur haute image, justement.
00:25:21 - Parlons
00:25:23 donc peut-être de
00:25:25 l'intervention d'Emmanuel Macron hier soir
00:25:27 aux 20h de TF1
00:25:29 et de France 2, avec
00:25:31 l'annonce de l'envoi de
00:25:33 Mirage 2000 en Ukraine.
00:25:35 C'est une question qui
00:25:37 fait évidemment beaucoup
00:25:39 réagir, puisqu'on dit qu'on ne fait pas la guerre,
00:25:41 mais en même temps on envoie des instructeurs,
00:25:43 on va envoyer
00:25:45 des Mirages
00:25:47 à Arnaud Benedetti.
00:25:49 - J'espère que le Parlement, surtout,
00:25:51 sera consulté, parce qu'à partir du moment
00:25:53 où il y a un engagement
00:25:55 de force... - Oui, mais c'est dit en même temps, on vous dit non,
00:25:57 il n'y a pas... - Ah bah si, au principe,
00:25:59 il y a un article de la Constitution, l'article 35 de la Constitution.
00:26:01 - Oui, mais on vous dit qu'on ne s'engage pas.
00:26:03 - Quand vous envoyez
00:26:05 des Mirages
00:26:07 et quand vous avez des instructeurs,
00:26:09 je crois, je ne sais pas combien d'instructeurs,
00:26:11 d'ailleurs on ne sait pas trop, ces instructeurs seront-ils
00:26:13 sur le terrain, ces instructeurs seront-ils...
00:26:15 - Les pires qui vont guérir ici. - ... recevront-ils
00:26:17 des militaires ukrainiens en France,
00:26:19 ce qui est sûr, c'est que
00:26:21 manifestement, l'agresseur
00:26:23 russe considérera,
00:26:25 selon toute vraisemblance, que de toute façon,
00:26:27 on est courbilligère. - Bien sûr.
00:26:29 - C'est une réalité, il ne faut pas s'attendre,
00:26:31 je veux dire, à autre chose.
00:26:33 Enfin, en tout cas, ce qui est sûr, c'est que, si vous voulez, moi, c'est toujours
00:26:35 l'extrême personnalisation, d'ailleurs, du pouvoir en France,
00:26:37 mais là, avec Emmanuel Macron, je trouve qu'on franchit
00:26:39 un cap supplémentaire, c'est-à-dire
00:26:41 qu'à un moment donné, il fait des annonces,
00:26:43 mais moi, je ne l'ai pas entendu, nous dire,
00:26:45 et c'est quand même un peu embêtant,
00:26:47 dans une démocratie parlementaire, que le Parlement
00:26:49 serait saisi
00:26:51 de ce sujet.
00:26:53 Ça me paraît absolument essentiel,
00:26:55 en l'occurrence, déjà. Ensuite,
00:26:57 force est de constater que, quand même,
00:26:59 dans ses derniers hectomètres précédents,
00:27:01 le scrutin du 9 juin,
00:27:03 il joue un jeu
00:27:05 qu'il a déjà joué, en l'occurrence,
00:27:07 en 2022, mais c'était un autre
00:27:09 contexte. Il s'agit de mobiliser
00:27:11 son socle électoral autour
00:27:13 de la défense de l'Europe,
00:27:15 et de
00:27:17 dénoncer, par ailleurs, ceux qui,
00:27:19 en France, sont, ou seraient,
00:27:21 en tout cas, soit complices,
00:27:23 soit laxistes, vis-à-vis
00:27:25 de la Russie.
00:27:27 Il y a quand même cela, dans l'intervention
00:27:29 d'Emmanuel Macron, encore une fois, à 48h
00:27:31 du scrutin.
00:27:33 Mais je ne suis pas sûr que c'est un effet.
00:27:35 Que ça soit un effet...
00:27:37 Ça peut peut-être mobiliser une partie de son électorat,
00:27:39 encore une fois, dans les dernières heures,
00:27:41 mais je n'en suis pas du tout convaincu.
00:27:43 - Il a annoncé également une brigade,
00:27:45 la formation d'une brigade de 4 500 soldats
00:27:47 équipés et armés.
00:27:49 On nous dit que c'est une annonce qui est plus symbolique
00:27:51 qu'autre chose, puisque l'Ukraine a besoin...
00:27:53 - C'est pas la brigade, c'est la formation de cette brigade.
00:27:55 - C'est pas symbolique, 4 500...
00:27:57 - Oui, mais le lieu
00:27:59 symbolique par rapport au besoin de l'Ukraine,
00:28:01 qui a besoin de centaines de milliers de soldats.
00:28:03 C'est ça, et donc la formation
00:28:05 ne se fera pas en Ukraine.
00:28:07 - Non, une durée de six mois pour former ces gens-là,
00:28:09 si on a bien compris.
00:28:11 - Si vous mettez du point de vue de Vladimir Poutine,
00:28:13 c'est une entrée en...
00:28:15 - Mais en même temps, j'ai envie de vous dire, Valérie, si vous mettez du point de vue d'Emmanuel Macron,
00:28:17 qu'est-ce que vous pensez
00:28:19 de la situation, en ce moment, entre la Russie
00:28:21 et l'Ukraine, quand vous voyez ces affiches
00:28:23 en Russie, qui disent
00:28:25 aux Français de ne pas se tromper,
00:28:27 qu'ils ont déjà fait une erreur pendant les deux
00:28:29 précédentes guerres mondiales.
00:28:31 C'est quand même ces affiches-là, qui sont
00:28:33 affichées en plein Moscou,
00:28:35 près de l'ambassade, du consulat, je crois,
00:28:37 de France, à Moscou.
00:28:39 Moi, je veux bien
00:28:41 qu'on fasse semblant, qu'on se cache tous les yeux,
00:28:43 qu'on se dise "C'est pas grave, c'est pas notre guerre".
00:28:45 Mais il y a quand même
00:28:47 une situation qui est très dangereuse
00:28:49 et très mouvante,
00:28:51 en ce moment, entre la Russie et la France.
00:28:53 - Oui, mais de quoi on parle,
00:28:55 exactement ? On parle d'un président de la République,
00:28:57 et Dieu sait que je ne suis pas un de ses ferments soutiens,
00:28:59 qui est dans son rôle,
00:29:01 il n'est pas propriétaire du calendrier,
00:29:03 il ne le décide pas. Le calendrier
00:29:05 fait que la commémoration, il y a
00:29:07 quelques jours, ces jours-ci,
00:29:09 du débarquement, premièrement,
00:29:11 qui est symboliquement extrêmement
00:29:13 fort par rapport à ce qui se passe aujourd'hui
00:29:15 en Europe. Il se passe
00:29:17 aussi qu'il y a les élections européennes dimanche
00:29:19 qui, symboliquement, sont très importantes
00:29:21 par rapport à ce qu'il se passe aujourd'hui en Europe.
00:29:23 Est-ce que ce n'est pas le rôle du président
00:29:25 de la République que de montrer
00:29:27 et d'appuyer clairement
00:29:29 du doigt sur les enjeux
00:29:31 qui, aujourd'hui, sont
00:29:33 à nos frontières ?
00:29:35 Et, par ailleurs, pour ce qui est de l'envoi
00:29:37 je sous-casse
00:29:39 l'envoi des avions,
00:29:41 enfin la vente des avions,
00:29:43 en l'occurrence sur la forme, je suis
00:29:45 d'accord avec vous, il faudrait consulter
00:29:47 le Parlement, bien entendu. Sur le fond,
00:29:49 je suis d'accord avec Alex, je pense que
00:29:51 aujourd'hui, on n'a pas le choix.
00:29:53 Peut-être qu'on n'a pas le choix, en l'occurrence.
00:29:55 Mais moi, ce qui me gêne, quand même,
00:29:57 je pense que le président de la République,
00:29:59 à 48 heures d'un scrutin,
00:30:01 a tout intérêt
00:30:03 à ne pas se surexposer
00:30:05 et à rester dans une position de surplomb.
00:30:07 Moi, je suis quand même choqué que le président de la République
00:30:09 intervienne autant dans cette élection
00:30:11 présidentielle. C'est pas son rôle,
00:30:13 en l'occurrence. Le rôle du président de la République,
00:30:15 c'est de fédérer, c'est de rassembler,
00:30:17 en l'occurrence, il a une tête
00:30:19 de liste, il a un chef du gouvernement,
00:30:21 qui est M. Attal, qui est le chef de la majorité,
00:30:23 qui peut mener ce combat, évidemment.
00:30:25 Lui, en l'occurrence, il devrait
00:30:27 rester, je veux dire,
00:30:29 dans une forme de neutralité de Bordalois.
00:30:31 Et après, il peut dire ce qu'il a
00:30:33 à dire, mais il peut attendre que les résultats
00:30:35 des élections, il peut attendre que le scrutin se soit
00:30:37 déroulé, il pouvait attendre une semaine.
00:30:39 Là, clairement, quand même, l'occasion fait le larron, en l'occurrence.
00:30:41 Il se saisit, quand même,
00:30:43 de cet événement, qui est
00:30:45 la commémoration du 80e anniversaire,
00:30:47 pour faire passer des messages qui sont des messages
00:30:49 bien plus que politiques, qui sont des messages électoraux.
00:30:51 - Vous remarquez que la cité personne,
00:30:53 il n'a eu aucun de ses adversaires.
00:30:57 - Enfin, quand il parle de l'extrême droite, tout le monde a identifié.
00:30:59 - Ça, je ne comprends pas très bien,
00:31:01 parce que l'extrême droite française,
00:31:03 celle que je considère comme l'extrême droite,
00:31:05 se défend d'être de l'extrême droite, alors pourquoi
00:31:07 ils se sentent visés quand le président Macron
00:31:09 parle de l'extrême droite ?
00:31:11 - Parce qu'ils savent très bien
00:31:13 qu'il les désigne ainsi.
00:31:15 - Ce que j'aimerais souligner
00:31:17 sur ces propositions et la gravité
00:31:19 de ça, d'abord pour répondre à Alex,
00:31:21 bien sûr qu'il y a des éléments
00:31:23 radicaux en Russie qui vont faire des campagnes
00:31:25 d'affichage, des animateurs qui vont dire etc.
00:31:27 Mais regardez ceux-là.
00:31:29 Ça serait commettre la même erreur que de regarder
00:31:31 certains élus israéliens
00:31:33 qui disent qu'il faut raser complètement Gaza.
00:31:35 Il y a toujours des éléments ultra-radicaux
00:31:37 qui sont là aussi
00:31:39 pour parler à une certaine partie de la population
00:31:41 et si on choisit de regarder ça,
00:31:43 c'est pas forcément bon. Parce que du côté,
00:31:45 les Russes, ils regardent les mêmes éléments
00:31:47 "radicaux" chez nous ici, qui disent qu'il faut assassiner
00:31:49 Poutine, le virer, etc.
00:31:51 Donc ce qu'il faut, c'est regarder la situation de façon
00:31:53 froide. Moi ce que je note, c'est qu'effectivement
00:31:55 quand on regarde le discours de réaction de
00:31:57 Vladimir Poutine, c'est qu'il a dit en fait
00:31:59 "vous êtes fous, à aucun moment donné
00:32:01 on veut attaquer l'OTAN" et ce qu'on sait derrière
00:32:03 c'est quelles vont être les répercussions.
00:32:05 C'est que la Russie, depuis des années,
00:32:07 il mène justement des logiques de guerre hybrides.
00:32:09 Donc demain, bien entendu, ce qui va se passer
00:32:11 c'est qu'ils vont dire que les Français
00:32:13 ils arment les Ukrainiens
00:32:15 avec des armes qui peuvent toucher le sol russe
00:32:17 et donc il n'y aurait aucune raison
00:32:19 qu'eux n'arment pas
00:32:21 des pays qui veulent nous nuire.
00:32:23 Et ça, on sait que ça peut arriver. Tout comme on sait que ça peut
00:32:25 arriver que les Russes jouent un jeu
00:32:27 ambigu parfois avec des factions terroristes
00:32:29 où ils vont se dire "on est au courant, on va laisser passer
00:32:31 telle chose" et il peut se produire un
00:32:33 attentat terroriste en France. Je trouve qu'en fait
00:32:35 là-dessus c'est une erreur. Et ce qui est une
00:32:37 erreur aussi c'est que de toute façon, c'est pas les
00:32:39 Mirage 2000 qui vont changer le cours
00:32:41 de la guerre. C'est-à-dire qu'on est en train de se ridiculiser
00:32:43 parce que si on montre
00:32:45 qu'on fait les gros bras, qu'on va envoyer des armes
00:32:47 etc. et que de toute façon, on n'arrive pas
00:32:49 à atteindre les buts de guerre que M. Zelensky
00:32:51 dit aujourd'hui, ça veut dire récupérer
00:32:53 la Crimée etc. ça n'est pas possible.
00:32:55 Donc on va aller jusqu'où demain ? Ça va être les Rafales ?
00:32:57 Ça va être l'armée qu'on va y aller là-bas ? De toute façon,
00:32:59 on sait que ça n'arrivera pas en plus cet élément-là.
00:33:01 Donc on va se retrouver uniquement
00:33:03 ridiculisé. Et ça c'est le problème sur notre
00:33:05 capacité aussi à un moment donné
00:33:07 d'être en capacité d'imposer
00:33:09 une solution qui soit
00:33:11 diplomatique. Et donc d'abord c'est une solution
00:33:13 de paix et ça on ne l'aborde
00:33:15 pas parce que Macron en permanence
00:33:17 c'est des changements de pieds. Et moi je
00:33:19 soustrais à ce que vous disiez. En plus,
00:33:21 à quel moment on veut montrer qu'on est une démocratie
00:33:23 face au pouvoir autoritaire comme la Russie
00:33:25 et envoyer des armes sans passer par
00:33:27 le Parlement ? Ce qui compte quand même si vous voulez
00:33:29 mettre vos valeurs en avant,
00:33:31 c'est de les respecter. Alors après on peut les questionner,
00:33:33 on peut se dire que la démocratie c'est pas super,
00:33:35 mais si vous y allez, il faut l'assumer
00:33:37 la démocratie.
00:33:39 C'est la base.
00:33:41 - Simplement pour répondre à Eric, d'abord,
00:33:43 c'est pas des éléments radicaux, ce sont des campagnes
00:33:45 d'affichage officielles, dont je parle,
00:33:47 qui sont diffusées à
00:33:49 Moscou. Donc c'est pas comparable
00:33:51 effectivement avec des extrémistes en Israël, vous prenez cet exemple,
00:33:53 c'est pas comparable à partir du moment où
00:33:55 une personne qui tient un discours
00:33:57 ça le regarde à elle,
00:33:59 là c'est une campagne d'affichage.
00:34:01 - Oui mais le fait pour parler au peuple russe,
00:34:03 le peuple russe veut pas les attaquer.
00:34:05 - Et d'autre part, c'est pas moi qui ai dit
00:34:07 le soir de l'élection présidentielle
00:34:09 Vladimir Poutine, c'est ses mots à lui,
00:34:11 on entend parler français, on entend parler
00:34:13 anglais sur le front, on va rentrer
00:34:15 en guerre avec eux, qu'il parle de
00:34:17 menaces nucléaires, c'est pas moi qui le dis,
00:34:19 c'est Vladimir Poutine qui le dit, quand il est élu,
00:34:21 c'est lui qui menace le monde
00:34:23 avec la bombe nucléaire. Donc on peut laisser dire
00:34:25 n'importe quoi, on peut
00:34:27 avoir peur, se faire peur et ne pas réagir,
00:34:29 moi j'estime que quand vous êtes président
00:34:31 de la République française aujourd'hui, vous devez
00:34:33 réagir. Après, bien évidemment qu'il faut
00:34:35 solliciter le Parlement,
00:34:37 qu'on est une démographie, donc bien évidemment
00:34:39 qu'il faut aller demander l'avis aux parlementaires
00:34:41 et aux députés de la nation,
00:34:43 par contre on peut pas dire non plus que ça ne nous concerne pas.
00:34:45 L'Ukraine, c'est à quoi ?
00:34:47 - On a pas dit que ça nous concerne pas.
00:34:49 - Non mais sur le côté
00:34:51 dérisoire, effectivement,
00:34:53 de l'envoi et de la participation.
00:34:55 - Même les chars bruns américains...
00:34:57 - Le vrai problème...
00:34:59 - On est aussi dans le symbole, évidemment,
00:35:01 que, pardon Arnaud,
00:35:03 c'est pas les
00:35:05 mirages français qui vont changer
00:35:07 sans doute le cours de
00:35:09 la guerre, et là-dessus
00:35:11 qui d'ailleurs, petite parenthèse,
00:35:13 est-ce qu'un jour,
00:35:15 tous les experts militaires qui se sont exprimés
00:35:17 depuis un an au début de la guerre,
00:35:19 à longueur de...
00:35:21 sur toutes les chaînes d'info, etc.,
00:35:23 viendront un jour s'excuser d'avoir raconté que des bêtises
00:35:25 et des âneries en disant que Poutine allait
00:35:27 être défait dans les six mois.
00:35:29 Je referme la parenthèse,
00:35:31 tout ça pour dire que je me permettrais absolument pas...
00:35:33 - Non mais elle est importante.
00:35:35 - Je me permettrais absolument pas de faire
00:35:37 quelconque pronostic sur cette guerre, parce que
00:35:39 j'en en ai absolument pas les compétences. En revanche,
00:35:41 je pense qu'on est dans l'ordre du symbole,
00:35:43 d'une part, et que c'est important aussi les symboles
00:35:45 en politique, en diplomatie, et quand on défend
00:35:47 certaines valeurs, et deuxièmement, par rapport à ce qu'a dit Eric,
00:35:49 pardon, mais on va pas faire naïveté,
00:35:51 l'ingérence russe,
00:35:53 elle est déjà partout,
00:35:55 on voit les campagnes de désinformation,
00:35:57 on voit les cercueils qui ont été déposés
00:35:59 l'autre jour, on voit les mains rouges,
00:36:01 etc., on voit ce qui se passe
00:36:03 en Nouvelle-Calédonie, donc ne faisons pas
00:36:05 d'angélisme, on est aujourd'hui
00:36:07 dans la légitime défense, on n'est pas
00:36:09 dans la provocation avec la Russie.
00:36:11 - Sur la Nouvelle-Calédonie, on s'est aussi donné
00:36:13 les bâtons pour se faire battre, en l'occurrence.
00:36:15 - Juste un point, moi, la question
00:36:17 qu'il faut se poser, c'est jusqu'où l'Occident
00:36:19 est prêt à aller pour défendre l'Ukraine ?
00:36:21 Parce que c'est pas seulement une question
00:36:23 qui se pose à la France.
00:36:25 Moi, quand même, ce que je constate,
00:36:27 et c'est un constat
00:36:29 quand on parlait de l'Afrique, c'est que
00:36:31 le problème, c'est que l'Occident, sur la scène internationale,
00:36:33 est assez isolé, en l'occurrence.
00:36:35 On n'est pas suivi par le reste du monde,
00:36:37 forcément, et ça, ça change considérablement
00:36:39 la donne géopolitique.
00:36:41 Si vous voulez, l'Occident n'a plus la même,
00:36:43 je pense, fondamentalement, ce qui change
00:36:45 par rapport à la guerre froide, notamment,
00:36:47 c'est que l'Occident n'a plus la même capacité d'attractivité
00:36:49 qu'était la sienne lorsqu'on était,
00:36:51 je vais dire, en opposition frontale
00:36:53 avec le bloc soviétique.
00:36:55 Et ça, c'est une différence fondamentale qui doit quand même
00:36:57 nous faire réfléchir. On a perdu de l'influence.
00:36:59 Pourquoi on a perdu de l'influence ?
00:37:01 Il faut se poser la question. Donc, on est
00:37:03 quand même dans un jeu qui est extrêmement complexe.
00:37:05 - On va marquer une petite
00:37:07 pause, on va essayer de vous envoyer un petit peu
00:37:09 de pub. Et à tout de suite.
00:37:11 - Sud Radio, le 10h midi,
00:37:13 mettez-vous d'accord,
00:37:15 Valérie Exper.
00:37:17 - Ça s'est passé
00:37:19 sur Sud Radio. Nicolas Baverez,
00:37:21 est-ce qu'on vit dans des mondes parallèles ?
00:37:23 Entre des gens qui essayent de dire
00:37:25 le réel et de dire les faits,
00:37:27 et des presses qui nous gouvernent, qu'il faut comme si
00:37:29 de rien n'était. - Vous savez, c'est Pierre
00:37:31 Madès France qui disait que les comptes en désordre
00:37:33 sont la marque des nations qui s'abandonnent.
00:37:35 La France, aujourd'hui, s'est
00:37:37 abandonnée, et donc, il faudrait
00:37:39 vraiment appeler
00:37:41 un sursaut pour lequel on a
00:37:43 les atouts, mais il manque que l'essentiel,
00:37:45 c'est-à-dire la volonté.
00:37:47 - Sud Radio, parlons vrai.
00:37:49 Sud Radio, le 10h midi,
00:37:53 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:37:55 - Et on est avec vous
00:37:57 jusqu'à midi sur Sud Radio.
00:37:59 Je disais pendant la publicité,
00:38:01 on a appris il y a une heure que Vladimir Poutine
00:38:03 allait envoyer des navires de guerre russes
00:38:05 et un sous-marin à propulsion nucléaire
00:38:07 à Cuba.
00:38:09 On voit également les menaces
00:38:11 qu'il a faites en disant qu'il frapperait,
00:38:13 qu'il aiderait les ennemis de l'Occident
00:38:15 à frapper l'Occident. On voit
00:38:17 qu'il est aussi déterminé
00:38:19 à répondre. Il y a une guerre,
00:38:21 Éric Teymer... - Mais regardez ce qu'il a dit sur Gaza,
00:38:23 par exemple. C'est très intéressant.
00:38:25 Sur Gaza, il a tenu, je crois, il y a 24h
00:38:27 ou 48h, il a dit que ce qui
00:38:29 se passait à Gaza était absolument intolérable.
00:38:31 C'est-à-dire qu'il immobilise
00:38:33 une partie du reste du monde
00:38:35 autour de la Russie.
00:38:37 - C'est pour ça qu'il faut voir que même pour
00:38:39 mener cette guerre, j'ai envie
00:38:41 de dire, en Israël, il faut avoir
00:38:43 conscience que le conflit en Ukraine
00:38:45 fragilise l'Occident. Et qu'il y a
00:38:47 une différence, c'est que nous, peuple européen,
00:38:49 on n'est pas prêts, justement, on n'a pas la même
00:38:51 résilience. La Russie, d'une certaine façon,
00:38:53 ça fait des années qu'ils sont en
00:38:55 guerre depuis la Tchétchénie.
00:38:57 Donc leur peuple, il est habitué à ça.
00:38:59 Le peuple, en 2014, a reproché à Vladimir
00:39:01 Poutine de ne pas avoir continué son offensive
00:39:03 dans le Donbass, d'avoir finalement
00:39:05 rendu certaines parties aux blastes.
00:39:07 Il faut quand même rappeler que Mario Paul,
00:39:09 il y a eu un souhait à l'époque aussi de se
00:39:11 retirer. Et donc Vladimir Poutine, c'est pour ça
00:39:13 que le problème, c'est que quand on individualise autour de lui,
00:39:15 on pense qu'il est tout seul, alors qu'il est
00:39:17 assez central au cœur de son pays.
00:39:19 Il faut quand même noter que les différentes révoltes
00:39:21 qu'il y avait eues de certains
00:39:23 franges de l'armée, c'était par les nationalistes.
00:39:25 Ce n'était pas par, justement,
00:39:27 un Navalny qui Navalny, quand même,
00:39:29 rappelons-le, était aussi nationaliste
00:39:31 que Vladimir Poutine.
00:39:33 Il y a une iniquité, une informité là-dessus.
00:39:35 Et pourquoi je dis ça ? Parce que Pascal
00:39:37 le soulignait tout à l'heure, il y a une incapacité
00:39:39 de notre côté à voir les choses en face. Effectivement,
00:39:41 il y a des experts militaires qui, pendant des mois,
00:39:43 expliquaient que l'armée russe allait
00:39:45 dépérir, que ceux qui expliquaient
00:39:47 que c'était le contraire. Moi, je sais, j'ai passé huit mois
00:39:49 sur le conflit, d'abord ukrainien, puis côté
00:39:51 russe. Et donc, je voyais des soldats russes
00:39:53 qui étaient en fait surmobilisés, qui
00:39:55 critiquaient Poutine parce qu'ils trouvaient qu'ils n'avaient pas assez
00:39:57 d'armement pour justement taper en face,
00:39:59 pour dire que les ukrainiens en face, c'était leur frère,
00:40:01 qu'ils les respectaient, etc.
00:40:03 Et qui avaient la sensation, justement, d'aller sauver
00:40:05 les ukrainiens. Et en tant que journaliste, je passais la moitié
00:40:07 de mon temps où on me demandait justement
00:40:09 "Allez aider les ukrainiens dans les caves,
00:40:11 sortez-les de Mariupol, etc." Quand vous voyez ça,
00:40:13 vous comprenez que non, il n'y aura pas de déconfiture.
00:40:15 Quand vous voyez que dans ces différents oblastes,
00:40:17 il y a une administration qui est mise en place, que des passeports
00:40:19 sont distribués, etc. Vous comprenez qu'ils
00:40:21 ne sont pas prêts, justement, de lâcher ça.
00:40:23 Et donc, ils se décrédibilisent, ces mêmes experts
00:40:25 qui aujourd'hui disent "ça va s'effondrer, il faut absolument
00:40:27 envoyer des Mirage 2000, etc.",
00:40:29 ils commencent par s'excuser, parce qu'il faut avoir
00:40:31 un regard lucide. Et ce regard lucide, c'est
00:40:33 bien sûr qu'on doit être capable de mener un
00:40:35 rapport de force. Mais le rapport de force, c'est pour qu'à la fin,
00:40:37 justement, il y ait un moment pour négocier.
00:40:39 Or, on constate que Zelensky aussi est en
00:40:41 fragilité dans son propre pays.
00:40:43 Et donc, lui n'est pas du tout poussé à avoir une logique
00:40:45 de négociation lucide. En fait, Zelensky ressemble
00:40:47 un petit peu à la situation
00:40:49 qu'on a avec Benjamin Netanyahou.
00:40:51 C'est-à-dire des dirigeants qui, de toute façon,
00:40:53 en période de guerre,
00:40:55 sont renforcés. Donc, ils ne vont pas avoir
00:40:57 le souhait, si à un moment donné, il y a une
00:40:59 ouverture, comme on l'a connue justement avant Bouchat,
00:41:01 en mars 2022,
00:41:03 de la saisir.
00:41:05 - Après, peut-être que je me trompe,
00:41:07 mais il me semble que Zelensky n'est normalement
00:41:09 plus élu. - Ah bah oui, mais ça, ça pose
00:41:11 aucun problème. C'est utilisé par
00:41:13 grande ruse pour dire "vous avez vu, c'est du côté des démocraties,
00:41:15 mais Zelensky a aucun problème de dire "bah pas
00:41:17 d'élection présidentielle". Bien sûr que ça pose un souci.
00:41:19 - Donc ça, déjà, ça va poser
00:41:21 un problème dans les semaines et dans les mois qui viennent.
00:41:23 Après, pour moi, il y a deux
00:41:25 problèmes différents, Eric, dans ce que tu
00:41:27 dis. C'est le premier, effectivement,
00:41:29 et tu as raison, sur, comme disait
00:41:31 Pascal, sur les experts qui se sont
00:41:33 plantés depuis deux ans, depuis
00:41:35 février 2022, et qui nous ont dit "ça va
00:41:37 aller vite, ça va vite rentrer dans l'ordre et tout".
00:41:39 Je pense qu'on est sur une guerre très très longue.
00:41:41 Ça, c'est le premier point.
00:41:43 Après, il y a aussi la position, et j'insiste
00:41:45 là-dessus, la position de la France
00:41:47 et de l'Europe dans ce conflit.
00:41:49 Et c'est pas parce qu'il y a des élections européennes
00:41:51 dimanche, ou même au contraire,
00:41:53 qu'il ne faut pas en parler. On est obligé d'en
00:41:55 parler. On est obligé de constater que
00:41:57 il y a une guerre et qu'en face, tu as un chef de guerre
00:41:59 qui est Vladimir Poutine, et qui tient
00:42:01 des propos, quelquefois,
00:42:03 mais je suis désolé, qui font froid dans le dos.
00:42:05 Et donc, vous ne pouvez pas reprocher au président de la
00:42:07 République, aujourd'hui, Emmanuel Macron,
00:42:09 de vouloir se positionner au nom de la France,
00:42:11 au nom de l'Europe, que ce soit un thème de
00:42:13 campagne sur ces élections européennes.
00:42:16 C'est obligatoire, en vérité. - Oui, mais il y a un aspect
00:42:18 où, en fait, si on voulait vraiment avoir une réflexion
00:42:20 de fond, on se dirait, quelle est la force
00:42:22 justement de l'Europe ? Or, on est une Europe
00:42:24 fragilisée. Quel est l'argument qui marche le plus
00:42:26 auprès du Sud global, de Poutine,
00:42:28 etc. ? C'est de dire, c'est justement
00:42:30 une Europe qui est décadente, c'est une Europe qui
00:42:32 est en interrogation sur son identité, etc.
00:42:34 Si on va chercher en permanence
00:42:36 le recours au niveau de l'armement, alors que
00:42:38 déjà, on n'est pas très bon là-dessus... - Mais donc, on fait quoi ?
00:42:40 - Donc, on fait quoi ? - Aujourd'hui, je pense
00:42:42 par exemple qu'il faut réveiller les peuples, c'est-à-dire
00:42:44 il faut avoir des peuples qui sont unis, parce qu'on
00:42:46 voit qu'il y a un réveil justement des peuples qui veulent
00:42:48 retrouver leur souveraineté, retrouver leur identité,
00:42:50 qui aient une forme de cohérence... - Ouais, mais c'est bien d'être unis, mais façon...
00:42:52 - Non, mais c'est-à-dire que Macron est déconnecté avec d'autres dirigeants.
00:42:54 - Non, mais être unis, être unis...
00:42:56 - Mais il profite des faiblesses
00:42:58 de notre continent européen, qui à chaque fois
00:43:00 n'assument pas ses racines, etc. On est
00:43:02 quand même sur un réveil... Si, on est sur un réveil des nations,
00:43:04 des Indiens, des Chinois, des
00:43:06 Africains, même des Américains, même Biden
00:43:08 est plus nationaliste qu'un
00:43:10 Emmanuel Macron, donc nous, on se bat
00:43:12 avec rien, on n'a aucune force, parce qu'on le voit
00:43:14 d'abord, la force c'est la psychologie
00:43:16 et la capacité de résilience. Les Russes, quand vous leur parlez,
00:43:18 vous leur dites "ils vont faire la guerre aux Français", etc.,
00:43:20 ils rient, parce qu'ils passent leur vie à voir qu'en fait,
00:43:22 nos débats ici, c'est de savoir le sexe
00:43:24 des gens, de savoir si justement, vous avez...
00:43:26 Mais bien sûr que ça compte, ce genre de choses.
00:43:28 Vous vous dites, eux, de toute façon, en permanence, ils t'interrogent
00:43:30 si un homme peut devenir une femme, une femme devient un homme,
00:43:32 l'éducation des enfants... - Oui, mais ça, c'est...
00:43:34 - On n'a pas l'air d'être une nation
00:43:36 qui est forte. - On n'est pas en guerre, non plus.
00:43:38 Enfin, a priori, on ne l'était pas.
00:43:40 - Non, mais en guerre civilisationnelle, en revanche,
00:43:42 on est sur un conflit de modèles. Et le problème, c'est
00:43:44 qu'il y a un modèle, un peu, qui est en train d'être imposé
00:43:46 qui ne correspond pas à la majorité de ce que les peuples européens
00:43:48 veulent, c'est pour ça que le référendum est toujours
00:43:50 systématiquement mis de côté. - C'est...
00:43:52 On peut s'interroger aussi sur la réaction
00:43:54 de Vladimir Poutine.
00:43:56 Il a dit
00:43:58 ce matin, non jeudi,
00:44:00 oui, ce matin, disons que M. Macron démontre
00:44:02 un soutien absolu au régime ukrainien
00:44:04 et déclare que la République française est prête
00:44:06 à participer directement au conflit
00:44:08 militaire.
00:44:10 Donc... - C'est pas surprenant.
00:44:12 - C'est pas surprenant, enfin, puis c'est ce qu'il dit.
00:44:14 - Mais ça fait très longtemps qu'il le dit.
00:44:16 Il est dans la continuité.
00:44:18 - C'est pas l'envoi des mirages, il le disait déjà.
00:44:20 - Il le disait déjà, oui. - Il pouvait envoyer un drone
00:44:22 ou... Voilà, donc...
00:44:24 - Mais il met la pression sur les opinions publiques aussi.
00:44:26 Parce que le problème, c'est que derrière,
00:44:28 il y a une bataille, je veux dire, en profondeur.
00:44:30 La bataille de l'arrière est tout aussi importante que la bataille du front,
00:44:32 en l'occurrence. - Alors que la seule chose sur laquelle
00:44:34 il avait raison, en conformité avec ce qu'il pense,
00:44:36 c'est qu'on n'est pas sur un problème militairement,
00:44:38 quand on regarde la situation là-bas. Il manque pas de
00:44:40 force spéciale, ça changerait rien, c'est ce qu'on aurait pu envoyer.
00:44:42 Il manque d'hommes pour tenir les lignes.
00:44:44 C'est un front qui est extrêmement grand.
00:44:46 Sauf que quand vous voyez ça, vous comprenez que soit les Européens,
00:44:48 on envoie des hommes, soit on réalise
00:44:50 qu'en fait, les réserves d'hommes côté russe sont plus
00:44:52 importantes que côté ukrainien. - D'accord.
00:44:54 - Et donc là, vous vous entendrez ce qui va se passer dans quelques années.
00:44:56 - Oui, mais...
00:44:58 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire "renoncer", ça veut dire "laisser faire" Poutine.
00:45:00 Comme le disait Arnaud, à quelques instants,
00:45:02 en rentaine, c'est un redoutable
00:45:04 joueur d'échecs, comme le sont les russes.
00:45:06 De toute façon, c'est culturel.
00:45:08 Et aujourd'hui,
00:45:10 il est suffisamment fort pour donner
00:45:12 l'impression qu'il réagit à chaque fois
00:45:14 qu'il répond. D'ailleurs, quelqu'un a dit
00:45:16 à l'instant, "Poutine a répondu,
00:45:18 non, il répond pas." En fait,
00:45:20 il continue d'avancer ses pions, et c'est nous
00:45:22 qui répondons, et à chaque fois, il donne l'impression
00:45:24 que lui, il réagit à nos provocations,
00:45:26 alors que c'est lui qui est sans cesse en provocation.
00:45:28 On voit ce que vous avez signalé
00:45:30 tout à l'heure, on voit des sous-marins, etc.
00:45:32 C'est une nouvelle provocation.
00:45:34 Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut s'aider,
00:45:36 il faut renoncer, il faut le laisser faire.
00:45:38 Parce qu'on sait bien que si
00:45:40 on arrête de faire face,
00:45:42 on lui laisse les coups d'effrange
00:45:44 pour continuer sa politique d'expansion.
00:45:46 Et je ne suis pas sûr,
00:45:48 totalement, contrairement à ce que disait Éric,
00:45:50 que l'ensemble du peuple russe soit
00:45:52 aussi, autant derrière lui que ça.
00:45:54 - Il faut quand même voir ce qu'il a fait
00:45:56 avec Choygou, etc.
00:45:58 Il est quand même aussi très malin
00:46:00 sur sa gestion du Kremlin
00:46:02 et de l'appareil d'État.
00:46:04 Quand il sort Choygou, mais sans le sortir complètement,
00:46:06 lui donnant un poste au Conseil de sécurité, etc.
00:46:08 En attendant, c'est ce qui était intéressant,
00:46:10 c'est qu'en fait, il tient
00:46:12 aux apparences, il a attendu pour virer Choygou
00:46:14 l'investiture. Il n'a pas attendu
00:46:16 le lendemain de son élection, il a attendu 10 jours,
00:46:18 il y a l'investiture, il se drape
00:46:20 des oripeaux justement de la démocratie, etc.
00:46:22 Et donc, bien entendu, que du côté
00:46:24 du peuple russe, en fait, ce genre de choses,
00:46:26 ça compte. C'est pas uniquement "on est contre un dictateur".
00:46:28 Mais là où je vous rejoins, c'est que
00:46:30 si aujourd'hui on abandonnait complètement, bien sûr
00:46:32 qu'on se fait avoir. Mais dans toute chose,
00:46:34 il y a un rapport de force, y compris les Américains
00:46:36 qui sont des bourrins sur des choses. Ils savent
00:46:38 se dire, à un moment donné, on se retire de tel conflit,
00:46:40 on négocie, ou sinon, ça finit comme
00:46:42 l'Afghanistan où ils n'ont pas su gérer le départ.
00:46:44 - Parlons des
00:46:46 Européennes. Dernier jour de campagne
00:46:48 aujourd'hui. Emmanuel Macron,
00:46:50 donc hier, lors de
00:46:52 son interview a évoqué
00:46:54 ces élections et sa cible,
00:46:56 effectivement, on en parlait avec vous, Pascal,
00:46:58 tout à l'heure, c'était
00:47:00 le rassemblement national.
00:47:02 Il a
00:47:04 dit qu'il fallait faire front
00:47:06 contre cette extrême droite.
00:47:08 Il a dit qu'il y ait...
00:47:10 La journaliste Anne-Sophie Lapix lui a posé la question.
00:47:12 Elle lui a dit "mais vous aviez dit que vous
00:47:14 feriez baisser le
00:47:16 rassemblement national". Et
00:47:18 il a dit "mais c'est ce que je suis en train de faire".
00:47:20 Je ne sais pas si
00:47:22 c'est la méthode. - On verra dimanche.
00:47:24 - Oui, on verra dimanche.
00:47:26 - C'est pas trop bon à première vue.
00:47:28 - On va voir ce que dit. Et il a dit "je ne crois pas
00:47:30 les sondages". En gros, donc...
00:47:32 - Non mais il a raison.
00:47:34 Il a au moins raison factuellement. - Oui, ils sont tête plantée.
00:47:36 - Il faut attendre. Oui, enfin, là...
00:47:38 On peut penser quand même que
00:47:40 l'écart est tel que je veux dire, il n'y aura pas
00:47:42 une inversion de l'ordre d'arrivée
00:47:44 sur la ligne d'arrivée.
00:47:46 - Ça serait quand même une surprise. Là, en effet, ça serait une catastrophe
00:47:48 industrielle pour les instituts de sondage.
00:47:50 Je ne pense pas, en l'occurrence.
00:47:52 Non, mais moi je pense qu'hier,
00:47:54 en fait, son intervention, certes,
00:47:56 il y avait la cible du rassemblement national,
00:47:58 c'était clair, mais en fait, son objectif
00:48:00 c'est finalement de colmater
00:48:02 l'avari et de faire en sorte
00:48:04 que surtout, Mme Ayé ne soit
00:48:06 pas dépassée
00:48:08 dans les derniers hectomètres par
00:48:10 M. Glucksmann. Donc, il
00:48:12 remobilise sur sa rhétorique
00:48:14 de la défense de l'Europe
00:48:16 et de la dénonciation du populisme
00:48:18 sa base électorale
00:48:20 afin d'éviter, justement,
00:48:22 une mauvaise surprise
00:48:24 ce 9 juin.
00:48:26 Parce qu'il aura deux sujets à gérer dans ce cas-là.
00:48:28 Il aura le sujet, en effet,
00:48:30 de l'écart entre le rassemblement
00:48:32 national et la liste de Mme Ayé.
00:48:34 Parce que si le rassemblement national est à
00:48:36 30, 32, 33, voire 34%,
00:48:38 c'est quand même un des plus forts scores
00:48:40 qu'un parti politique ait obtenu
00:48:42 lors d'une élection européenne
00:48:44 si on fait abstraction de 1984
00:48:46 où le RPR et l'UDF, conduit par Mme Simon-Deveyne,
00:48:48 avaient fait plus de 40%.
00:48:50 Donc, ce serait le score le plus important
00:48:52 qu'une formation politique, et elle, toute seule,
00:48:54 obtient dans ce scrutin.
00:48:56 Donc, il aura quand même du mal à dire qu'il a fait reculer
00:48:58 le rassemblement national et le populisme
00:49:00 en France. Et ensuite, en effet,
00:49:02 s'il est derrière
00:49:04 la liste Glucksmann,
00:49:06 ça, quand même,
00:49:08 entraînera des débats au sein de sa majorité.
00:49:10 J'ai entendu du côté d'Horizon, déjà,
00:49:12 un certain nombre de responsables d'Horizon
00:49:14 dire qu'il faudra quand même tirer des enseignements
00:49:16 politiques des européennes.
00:49:18 Donc, ça va être un peu
00:49:20 sportif. - Éric Tegner, vous voyez...
00:49:22 - Moi, concernant hier, ce matin,
00:49:24 j'ai fait un rapide interview de
00:49:26 Jordane Bardella, qui me disait, en fait,
00:49:28 hier soir, ce qu'il a fait nous sert.
00:49:30 Parce qu'il essaye de nous diaboliser,
00:49:32 de dire, avec le rassemblement
00:49:34 national, en fait, l'Europe sera bloquée,
00:49:36 etc. Et il a dit, vu que le sujet
00:49:38 du rassemblement national, c'est de mobiliser
00:49:40 leur électorat, parce que c'est le sujet numéro un,
00:49:42 c'est un électorat qui, en fait, plus
00:49:44 il va y avoir de mobilisation, plus leur score
00:49:46 va monter. C'était l'aspect ahurissant
00:49:48 dans ce que, je trouve, a dit Emmanuel Macron,
00:49:50 hier, où il a dit, il faut absolument que les Français
00:49:52 aillent voter, sinon, ce seront
00:49:54 les extrêmes qui vont gagner. Un peu comme si,
00:49:56 de toute façon, le rassemblement
00:49:58 national pouvait gagner uniquement parce qu'il n'y a que
00:50:00 les électeurs du rassemblement national qui votent.
00:50:02 Alors qu'on sait très bien, en fait, que ce sont eux qui votent
00:50:04 le moins. C'est ce qui explique, par exemple,
00:50:06 que les Républicains peuvent quand même s'en sortir,
00:50:08 parce qu'eux ont un électorat qui va être plus mobilisé.
00:50:10 Les retraités qui votent pour Emmanuel Macron,
00:50:12 on sait que c'est la même chose. Donc, je trouve qu'il y avait quelque chose d'ahurissant.
00:50:14 Après, au-delà, au niveau du score,
00:50:16 moi, ce qui va être intéressant, c'est quels vont
00:50:18 être les nouveaux clivages de demain. Il y a l'étude
00:50:20 de la Fondapol 2020, qui est intéressante,
00:50:22 qui montre à quel point, en fait, aujourd'hui, le clivage
00:50:24 pro-Europe et anti-Europe, en fait,
00:50:26 n'existe plus, parce que les
00:50:28 partis, aussi dits nationalistes,
00:50:30 se sont mis sur un créneau plutôt
00:50:32 européen. Il n'y a plus de souhait de Brexit,
00:50:34 plus de souhait de sortir de l'euro, etc.
00:50:36 Globalement, il y a un consensus, et c'est ce qui explique aussi
00:50:38 qu'Emmanuel Macron n'a pas réussi
00:50:40 à faire la différence. Donc, quel va être
00:50:42 le clivage demain ? Et moi, ce que je note aussi, c'est qu'à chaque fois,
00:50:44 vous savez, on a en première priorité des Français
00:50:46 sur des élections, notamment européennes,
00:50:48 la question du pouvoir d'achat. La dernière fois, c'était
00:50:50 après les Gilets jaunes. Là, récemment, c'est
00:50:52 l'immigration qui est passée en un.
00:50:54 Donc, quel va être l'impact
00:50:56 de ce côté-là ? Et ça peut aussi configurer,
00:50:58 il va falloir regarder le score aussi de la France insoumise,
00:51:00 etc. L'élection à venir,
00:51:02 on voit que Jordan Bardella s'est positionné
00:51:04 sur un créneau beaucoup plus identitaire,
00:51:06 et on sait qu'ils sont quand même très malins du côté
00:51:08 des Rassemblées nationales, pour sentir aussi
00:51:10 les tendances. Donc, c'est ça qui va compter,
00:51:12 parce que quand on voit Horizon, vous en parliez
00:51:14 tout à l'heure, le successeur d'Emmanuel
00:51:16 Macron, est-ce qu'il va être dans une logique
00:51:18 uniquement "Nous, on sait mieux gérer", alors que
00:51:20 de toute façon, la note de notre dette, elle a été
00:51:22 dépérée, et que le coup du Mozart de la finance,
00:51:24 ça ne fonctionne plus ? Est-ce qu'ils vont être capables
00:51:26 de sentir le pays ?
00:51:28 Pour l'instant, je trouve qu'on n'a pas encore assez de prise de recul
00:51:30 pour essayer de se dire "OK,
00:51:32 quel va être le clivage dans 2 ou 3 ans,
00:51:34 quel va être le sujet numéro 1, le thème, je pense qu'à Mélenchon,
00:51:36 il parie sur le thème, par exemple,
00:51:38 identitaire et civilisationnel, et en cela,
00:51:40 ils ont mené plus, notamment Rima Hassan,
00:51:42 une campagne civilisationnelle qu'une campagne électorale.
00:51:44 Et ils n'ont pas tort, parce que
00:51:46 faire un ou deux points de plus, ça ne change rien,
00:51:48 en revanche, préparer les foules, c'est important.
00:51:50 Zemmour l'a fait aussi, mais je pense que
00:51:52 Bardella, sa façon de tendre la main
00:51:54 à l'électorat LR, à l'électorat reconquête,
00:51:56 d'assumer le côté un peu plus
00:51:58 "union des patriotes", etc.,
00:52:00 là-dessus, monte et laisse
00:52:02 présager, justement, ce qui peut
00:52:04 se passer.
00:52:06 - Je trouve intéressant,
00:52:08 je vais vous donner une parenthèse,
00:52:10 dans ce probable
00:52:12 résultat annoncé
00:52:14 de dimanche,
00:52:16 c'est quand même la résurgence
00:52:18 d'un PS qui était au fond du trou
00:52:20 jusque-là.
00:52:22 Et je trouve ça intéressant,
00:52:24 non pas parce que je suis spécialement
00:52:26 un soutien du PS, mais parce que je pense
00:52:28 qu'il est important dans notre pays
00:52:30 qu'une force de gauche
00:52:32 raisonnable et rationnelle
00:52:34 existe.
00:52:36 Et la différence entre
00:52:38 le score de Glucksmann et le score
00:52:40 d'Aubry sera quand même
00:52:42 très intéressant à analyser dimanche,
00:52:44 parce que plus Glucksmann
00:52:46 aura d'avance sur Aubry,
00:52:48 plus on peut espérer que la gauche puisse se recomposer
00:52:50 autour d'une
00:52:52 position un peu...
00:52:54 - Vous avez raison, si c'est du
00:52:56 14 ou du 13-9,
00:52:58 ça ne règle aucun des problèmes de la gauche, parce que finalement
00:53:00 Mme Aubry aura fait
00:53:02 un score qui sera supérieur à celui
00:53:04 qui était le sien de celui de
00:53:06 2019, et de toute façon
00:53:08 Jean-Luc Mélenchon pourra toujours
00:53:10 exciper le fait que sa liste a bien
00:53:12 résisté, même a progressé, et qui
00:53:14 reste, d'une certaine manière, celui
00:53:16 qui est le plus efficace pour représenter la gauche en 2027.
00:53:18 - Avec un autre fait majeur aussi, pour moi,
00:53:20 qui va dans le sens
00:53:22 de ce que je disais tout à l'heure, c'est la
00:53:24 probable déculottée de la liste des
00:53:26 écolos. Ça fait quand même une trentaine d'années qu'ils sont
00:53:28 à chaque fois représentés, sauf une parenthèse dans les années 90.
00:53:30 - Mais Glucksmann quand même...
00:53:32 - Oui, mais oui, justement, c'est ça qui
00:53:34 est intéressant, c'est que ça montre qu'aujourd'hui, il y a
00:53:36 certains thèmes qui peuvent être récupérés par
00:53:38 tout le monde, et donc il y en a quand même
00:53:40 qui s'effondrent. Et ensuite, cette campagne
00:53:42 aujourd'hui, franchement,
00:53:44 on n'a pas parlé d'écologie.
00:53:46 - C'est intéressant quand même
00:53:48 comment d'un coup, il y a une thématique
00:53:50 qui peut être mise, mais complètement sur le côté.
00:53:52 - Oui, à l'examen.
00:53:54 - On verra le résultat dimanche, parce que moi, il y a un autre résultat
00:53:56 qui m'intéresse encore plus, c'est l'abstention.
00:53:58 Je suis curieux de savoir, c'était quand même un électeur sur deux
00:54:00 qui n'avait pas été voté en 2019.
00:54:02 - On est sur les mêmes chiffres.
00:54:04 - Je crois qu'ils sont à +5,5 aujourd'hui.
00:54:06 - En termes d'estimation, aujourd'hui,
00:54:08 à l'heure où on parle, on est un peu plus haut
00:54:10 que les estimations de 2019.
00:54:12 - Après, il va faire beau.
00:54:14 - C'est le premier week-end où il va faire beau.
00:54:16 - La météo...
00:54:18 - Ça peut jouer à un moment donné.
00:54:20 On verra le résultat dimanche,
00:54:22 mais je trouve que c'est
00:54:24 une campagne ratée.
00:54:26 Européenne, une campagne ratée.
00:54:28 Il n'y a jamais eu autant de sujets
00:54:30 qui étaient importants pour l'Europe.
00:54:32 Quand vous voyez la Pologne qui nous parle de faire un rideau de fer,
00:54:34 on en parlait il y a quelques minutes,
00:54:36 mais de faire un rideau de fer pour se protéger de la Russie,
00:54:38 quand vous voyez les crises agricoles en Europe,
00:54:40 en Espagne, en Allemagne, en Belgique,
00:54:42 en France, bien entendu,
00:54:44 quand vous voyez cette représentativité européenne
00:54:46 qui est mise à défaut,
00:54:48 on en parlait aussi là, il y a quelques secondes,
00:54:50 sur la crise de légitimité de l'Europe,
00:54:52 la défense de l'Europe,
00:54:54 vous n'avez jamais eu autant de sujets,
00:54:56 et on a l'impression qu'on a parlé de tout,
00:54:58 sauf de ça.
00:55:00 - Qu'est-ce que vous avez retenu ?
00:55:02 - On a retenu Gaza,
00:55:04 on a retenu les sources politiques bloquées
00:55:06 sur les européennes,
00:55:08 on a retenu le fait qu'il fallait interdire une interview,
00:55:10 du Premier ministre israélien,
00:55:12 c'est ça la campagne européenne
00:55:14 qu'on retient aujourd'hui, en 2024.
00:55:16 Et donc j'ai l'impression, mais on verra dimanche,
00:55:18 j'ai l'impression qu'on est passé complètement
00:55:20 à côté de ce rendez-vous, et c'est de la faute
00:55:22 des politiques, c'est de la faute
00:55:24 peut-être nous aussi à vos côtés.
00:55:26 - Des médias, peut-être vous nous êtes dit hier.
00:55:28 - C'est aussi de la faute d'un manque d'incarnation.
00:55:30 Il n'y avait pas les faufs de la politique
00:55:32 qui étaient dans ces débats-là.
00:55:34 Globalement, les débats, moi je me suis ennuyé
00:55:36 à mourir, il n'y avait pas
00:55:38 un Mélenchon, du côté de
00:55:40 Bavallé-Réaillet, c'était plutôt une catastrophe.
00:55:42 Et Jordan Bardella, il était
00:55:44 plus sur une gestion.
00:55:46 Parce qu'il y a un monde vente-fous.
00:55:48 Mais c'est pas pour autant qu'il faut justement décrédibiliser.
00:55:50 C'est-à-dire que eux, de toute façon, ils ont une population
00:55:52 qui vote, et c'est mieux par les tables interne.
00:55:54 Mais comme dit Alex, moi ce qui m'a le plus surpris,
00:55:56 c'est qu'en fait, on n'arrive pas à parler
00:55:58 des enjeux européens, en revanche
00:56:00 on va parler de Gaza.
00:56:02 Pour moi, ça renvoie quand même, encore une fois,
00:56:04 je sais que j'ai ma marotte, mais sur le fait
00:56:06 que derrière, c'est une problématique identitaire aussi.
00:56:08 - Il y a un problème avec Emmanuel Macron,
00:56:10 c'est que sur l'Europe, malgré tout, il avance aussi
00:56:12 d'une certaine manière masqué.
00:56:14 Parce qu'en fait, c'est un fédéraliste qui ne s'assume pas.
00:56:16 C'est bien le problème. Moi, j'ai été frappé
00:56:18 lors du deuxième discours. On peut être
00:56:20 fédéraliste, après tout, je veux dire, ça fait partie...
00:56:22 C'est légitime, hein, en politique,
00:56:24 on a le droit de l'être. - Il n'y en a plus.
00:56:26 - Mais si vous voulez, lors du second discours de la Sorbonne,
00:56:28 il y a un mois,
00:56:30 un mois et demi, il dit
00:56:32 "Oui, alors, moi je suis favorable
00:56:34 à la suppression
00:56:36 définitive du vote
00:56:38 à l'unanimité".
00:56:40 C'est ce qu'il a dit.
00:56:42 Mais c'est pas le sujet.
00:56:44 On ne va pas en parler maintenant.
00:56:46 C'est le sujet, parce que c'est fondamental
00:56:48 dans l'avenir que l'on donne institutionnellement
00:56:50 à l'Europe. Donc on voit bien qu'il n'avance pas.
00:56:52 Si vous voulez, il ne veut pas
00:56:54 paraître fédéraliste, parce qu'il sait très bien que là,
00:56:56 il y a quand même une partie de l'opinion qui ne veut pas
00:56:58 en entendre parler.
00:57:00 Donc lui aussi, il n'est pas franc dans le jeu.
00:57:02 Il ne met pas les cartes sur table, véritablement.
00:57:04 Ce qui permettrait vraisemblablement, là, d'avoir
00:57:06 un vrai débat. Quel est l'avenir institutionnel de l'Europe ?
00:57:08 Parce que c'est quand même la seule question qui va...
00:57:10 - Et de l'autre côté, les eurosceptiques sont moins anti-européens qu'avant.
00:57:12 Mais là, vous avez raison, c'est qu'on n'est plus sur une élection européenne
00:57:14 où à l'époque, il y avait les Alain Lamassoure, etc.
00:57:16 C'était vraiment l'Europe fédéraliste.
00:57:18 C'était dans les slogans.
00:57:20 - Il disait les choses clairement.
00:57:22 - Le débat a effectivement clairement été
00:57:24 fagnocité par le sujet Gaza.
00:57:26 Très clairement.
00:57:28 On n'a pas parlé de grand chose d'autre.
00:57:30 - On ne se rattrape pas dans ce qu'on a pu retenir. Pascal ?
00:57:32 - Oui, j'avais fait ce constat
00:57:34 il y a quelques semaines, quand on avait
00:57:36 déjà parlé de ça, effectivement.
00:57:38 On est complètement passé à côté
00:57:40 de l'enjeu et on continue. C'est récurrent.
00:57:42 Cette élection européenne,
00:57:44 élection après élection, en France
00:57:46 est traitée soit à l'aune
00:57:48 de sujets franco-français
00:57:50 dont on persiste
00:57:52 à ne pas vouloir comprendre
00:57:54 qu'ils peuvent être, qu'ils pourraient être gérés
00:57:56 à l'échelle, et ils doivent, à mon avis,
00:57:58 être gérés à l'échelle européenne,
00:58:00 soit à l'aune, effectivement,
00:58:02 de thématiques
00:58:04 fratricides,
00:58:06 communautaristes,
00:58:08 de politiques étrangères, comme ce qui se passe
00:58:10 aujourd'hui à Gaza et en Israël.
00:58:12 Je pense qu'on a tous
00:58:14 une responsabilité très importante.
00:58:16 Je ne sais pas comment on résout ce problème
00:58:18 parce que, encore une fois,
00:58:20 c'est vrai que les sujets européens,
00:58:22 ça peut paraître rédhibitoire.
00:58:24 Pardon, pas rédhibitoire.
00:58:26 Ça peut paraître
00:58:28 inintéressant,
00:58:30 pas très sexy,
00:58:32 etc., alors qu'il serait
00:58:34 vital de les rendre, justement,
00:58:36 intéressants et de les rendre
00:58:38 essentiels, parce que
00:58:40 notre avenir, il est forcément européen.
00:58:42 Enfin, quoi qu'en dise
00:58:44 notre ami Eric, notre avenir
00:58:46 il est européen. - Je ne peux dire le contraire,
00:58:48 mais après, il y a aussi un côté où je pense que
00:58:50 il y a une multiplicité de thèmes
00:58:52 qui jouent à la marche sur chacun. Je pense que
00:58:54 le Rassemblement National, on est sur une dynamique
00:58:56 qui est venue des émeutes de juin,
00:58:58 puis du drame de Krépol,
00:59:00 pendant trois semaines, l'ensemble des médias en ont parlé.
00:59:02 La Nouvelle-Calédonie,
00:59:04 on sait que ça donne une impression
00:59:06 de bazar qui peut renforcer
00:59:08 justement une certaine aile.
00:59:10 Du côté des Républicains, ils peuvent se retrouver
00:59:12 à capter aussi un électoral chez Emmanuel Macron
00:59:14 en raison des problèmes de budget.
00:59:16 Donc, c'est des petites choses aussi. Je pense
00:59:18 que cette campagne s'est jouée à quelques points pour chacun
00:59:20 en fonction des thèmes. Glucksmann,
00:59:22 l'Ukraine, justement la France insoumise
00:59:24 de Gaza. C'est pour ça que je pense
00:59:26 que quand on regarde les débats politico-médiatiques,
00:59:28 on voit qu'en fait, chaque camp
00:59:30 est dans son créneau.
00:59:32 Que limite, la personne en face, elle pose
00:59:34 une question, l'autre répond complètement le contraire.
00:59:36 Parce qu'en fait, il y a quand même, au-delà des candidats,
00:59:38 il y a des blocs qui sont institués,
00:59:40 qui sont créés aujourd'hui,
00:59:42 et de toute façon, il y a des clivages qui sont
00:59:44 irrésorbables. Ça, je pense qu'il faut
00:59:46 le retenir. Au-delà même des candidats,
00:59:48 des têtes de liste, etc. Ça repose sur des idées,
00:59:50 des logiques de catégorie socio-professionnelle,
00:59:52 etc. C'est un mouvement de fond qui date d'il y a longtemps.
00:59:54 - Vous pensez qu'il peut y avoir des surprises ?
00:59:56 - Il y a toujours une volatilité
00:59:58 dans les élections européennes.
01:00:00 Encore une fois, je rappelle souvent 2019.
01:00:02 2019, bel ami, le vendredi soir,
01:00:04 il est à 14, il se retrouve le dimanche
01:00:06 à 8 et les verts sont à 9
01:00:08 le vendredi soir et Jadot est à 14
01:00:10 ou 15. Donc, ça peut bouger.
01:00:12 Surtout qu'il y a quand même encore un taux d'incertitude
01:00:14 qui reste important,
01:00:16 notamment dans ces électorats-là.
01:00:18 Dans l'électorat LR,
01:00:20 dans l'électorat d'Euroconquête,
01:00:22 dans l'électorat y compris de la France Insoumise,
01:00:24 voire aussi dans l'électorat
01:00:26 de M. Glucksmann.
01:00:28 Donc, il peut y avoir des phénomènes
01:00:30 de vastes communicants.
01:00:32 Mais je pense qu'encore une fois,
01:00:34 là, sur l'ordre d'arrivée,
01:00:36 il n'y aura pas de surprise.
01:00:38 Est-ce que c'est au-dessus de 30 ?
01:00:40 - Entre 2 et 3, c'est la question.
01:00:42 - Ça dépend de la participation aussi.
01:00:44 - Oui, c'est ça.
01:00:46 - Ça dépend de la participation aussi, en effet.
01:00:48 - Oui, bah ouais.
01:00:50 - Les météos sont encore moins bons
01:00:52 que nos experts militaires.
01:00:54 - Ils peuvent se tromper.
01:00:56 - Non, mais après, il y a aussi...
01:00:58 - Non, mais le météo en France est supérieur.
01:01:00 Il faut les défendre.
01:01:02 - Après, il y a aussi autre chose.
01:01:04 C'est le sérieux de cette élection aussi.
01:01:06 Je suis désolé, mais moi, j'ai été extrêmement choqué
01:01:08 de voir certains clips de campagne.
01:01:10 Déjà, avec des propos...
01:01:12 On en a parlé ici, Free Palestine,
01:01:14 complètement absurde.
01:01:16 Je ne comprends pas qu'on puisse diffuser un clip de campagne
01:01:18 comme ça à la télé, mais même d'autres clips de campagne,
01:01:20 comme vous voyez le clip de campagne
01:01:22 de Dieudonné et Francis Lalanne.
01:01:24 C'est surréaliste, en vérité.
01:01:26 C'est un sketch, en vérité.
01:01:28 Comment vous voulez qu'après, les gens,
01:01:30 pour certains qui vont aller voter,
01:01:32 puissent se sentir concernés
01:01:34 et intéressés par des élections,
01:01:36 comme vous avez un mec qui vous monte son bracelet électronique
01:01:38 au pied à la télévision dans un clip de campagne
01:01:40 pour les élections européennes en France.
01:01:42 Il y a quand même aussi, je suis désolé,
01:01:44 mais quelque chose de complètement déconnecté
01:01:46 avec la réalité. - On a eu un débat très animé
01:01:48 hier sur les petites listes,
01:01:50 justement, où certains trouvaient rafraîchissant
01:01:52 qu'il y ait 36 ou 39 listes,
01:01:54 je ne sais plus.
01:01:56 D'autres trouvaient que ça n'avait pas vraiment de sens.
01:01:58 - Surtout qu'on est protégés, quand même.
01:02:00 Vous regardez le système allemand.
01:02:02 Si les listes font 0,5%,
01:02:04 ils gagnent des parlementaires
01:02:06 et des députés. Nous, il faut faire
01:02:08 5%. Donc,
01:02:10 les petites listes, elles sont aussi
01:02:12 poussées par certains pour
01:02:14 grappiller un demi-point parcien.
01:02:16 - Et 3% pour être remboursé.
01:02:18 - Et 3% pour être remboursé.
01:02:20 Et c'est 4 millions d'euros de budget,
01:02:22 donc c'est pas rien.
01:02:24 - Donc, vous trouvez
01:02:26 qu'on aurait dû plus leur donner la parole ?
01:02:28 - Je ne sais pas.
01:02:32 En tout cas, 38 listes, c'est beaucoup.
01:02:34 C'est sûr. Et puis, il y a des listes
01:02:36 qui sont totalement farfelues, c'est vrai.
01:02:38 Mais bon, après,
01:02:40 le temps de parole, il est donné, j'allais dire,
01:02:42 au pro-rata du poids électoral
01:02:44 de chacun.
01:02:46 - Surtout que ce sont les spécialistes pour dire
01:02:48 "Nous, on est contre les grands médias, etc.
01:02:50 Nous, on a le peuple des réseaux sociaux avec nous."
01:02:52 Au final, quand ça vote, il n'y a pas grand monde.
01:02:54 - Les réseaux sociaux ne font pas l'élection non plus.
01:02:56 - Non, absolument.
01:02:58 On a appris ce matin que le Cojo
01:03:00 réclamait 30 millions
01:03:02 de rab pour
01:03:04 les Jeux Olympiques.
01:03:06 - La ville de Paris aussi.
01:03:08 - Oui, ville de Paris qui, comme dans
01:03:10 toutes les villes, va exploser.
01:03:12 - Je trouve ça optimiste, à mon avis, à ce qu'il demande
01:03:14 aujourd'hui pour que le rectificatif
01:03:16 dans six mois ne soit pas trop gros.
01:03:18 - Oui, ben oui.
01:03:20 - Oui, c'est une avance sur le rectificatif.
01:03:22 Et à propos, c'est quand qu'elle se baigne dans la Seine ?
01:03:24 - En juin.
01:03:26 - Parce que vous avez vu qu'aujourd'hui, l'équipe
01:03:28 de la natation libre ne pourra pas
01:03:30 s'entraîner lundi, comme prévu,
01:03:32 à cause de la mauvaise qualité de l'eau de la Seine.