Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Europe 1, Christine Kelly et vous.
00:0312h48 sur Europe 1, Christine, les coiffeurs sont en colère et on en parle avec notre invité Laurent Menin, vice-président de l'Union Nationale des Entreprises de Coiffeurs.
00:10Oui Géraldine, pas facile de trouver un salon de coiffure au vert un lundi.
00:15En général ils sont fermés le lundi, vous allez nous dire tout ça Laurent Menin.
00:18Mais aujourd'hui, ça risque d'être mission impossible car tous les coiffeurs sont en grève.
00:22et protestent contre la concurrence déloyale des barbershops, ces boutiques à la mode qui ouvrent en grand nombre chaque mois.
00:31Et si vous avez des enfants ou des petits-enfants, vous en avez déjà forcément entendu parler.
00:35Bonjour Laurent Menin, merci d'être venu dans le studio d'Europe 1 ce midi.
00:40Expliquez-nous les raisons de la mobilisation des coiffeurs aujourd'hui qui manifestent exceptionnellement, c'est très rare.
00:49Bonjour, en tout cas merci de m'accueillir.
00:50Alors effectivement, la coiffure, l'Union Nationale des Entreprises de Coiffure aujourd'hui pousse un coup de gueule sur cette concurrence déloyale
00:57alors qu'elle n'est pas dirigée spécialement vers les barbershops, elle est dirigée vraiment vers l'ensemble des professionnels
01:03qui aujourd'hui ne s'installent pas dans des dispositions légales.
01:07En effet, un dispositif, une disposition même européenne a, j'ai envie de dire, fluidifié un petit peu l'installation au métier de coiffeur
01:17puisque à l'époque, avant cette disposition, en 2023, le brevet professionnel était obligatoire pour pouvoir s'installer.
01:23Et depuis cette disposition, il suffit maintenant d'avoir soit le principe de qualification qui est maintenu, soit trois années d'expérience.
01:30Donc effectivement, nous avons pu observer une immatriculation galopante des entreprises de coiffure sur un périmètre très très large.
01:38C'est important pour nous, en tout cas, de ne pas stigmatiser sur les barbers, c'est vraiment, on est aujourd'hui dirigé plutôt vers tous ces professionnels
01:45qui s'installent de manière, on va dire, abusive, sans les dispositions obligatoires, qui ne déclarent pas leur personnel,
01:52qui ne respectent pas le repos dominical pour leurs collaborateurs.
01:57Et on demande, du coup, nous, à l'État, aujourd'hui, de faire les contrôles nécessaires
02:02puisque c'était Olivier Grégoire, ministre de l'Artiana à l'époque, qui s'était engagé, justement, après cet assouplissement,
02:09de faire procéder à des contrôles.
02:11Aujourd'hui, c'est resté lettre morte.
02:13Et effectivement, le président Doré, donc président de l'Union des entreprises de coiffure,
02:18a souhaité, effectivement, faire descendre l'ensemble des ressortissants de l'UNEC
02:23pour pouvoir, justement, se mobiliser.
02:26Alors, on va parler, effectivement, de la manifestation à Bastille, 14h, dans un instant.
02:28Vous êtes en train de nous dire que n'importe qui peut ouvrir un salon de coiffure ?
02:32Je suis en train de vous dire qu'effectivement, le principe de qualification a été maintenu
02:36avec le brevet professionnel, mais à défaut, trois années d'expérience sur le sol européen suffisent.
02:41Prenez un exemple d'un coiffeur qui, lors de son cursus de formation,
02:47aurait le CAP en deux ans, ou en tout cas préparer son CAP, ne l'aurait pas,
02:51prendrait une année supplémentaire pour repasser l'examen, ne l'aurait pas une nouvelle fois,
02:56il justifierait cependant de trois années d'expérience et pourrait donc s'installer.
03:00Donc voilà, le président et tous les coiffeurs, aujourd'hui, on en a un peu marre,
03:05puisque c'est une disposition qui datait depuis 1946,
03:09et d'un coup d'épée, toute cette réglementation,
03:12ce parcours de sécurisation pour les clients a été balayé d'un seul revers de main.
03:18Et vous dites qu'il y a une concurrence déloyale, expliquez-nous pourquoi.
03:20Eh bien parce qu'aujourd'hui, comme je vous l'ai dit,
03:23aujourd'hui les services de l'État n'ont pas les moyens de contrôler les professionnels qui s'installeraient.
03:30Et concrètement vous dites qu'ils cassent les prix en fait aussi.
03:32Alors c'est deux choses différentes, que chacun casse les prix, ma foi,
03:36s'ils y arrivent tant mieux, mais c'est vrai qu'il est difficilement concevable peut-être
03:39de voir comment un modèle économique pourrait facturer une prestation à quelques dizaines d'euros.
03:47Dès lors qu'il faudrait effectivement payer ces charges externes, j'entends les loyers, l'électricité, etc.
03:55C'est personnel, et après naturellement il faudrait se rémunérer.
03:58Mais à la limite ça c'est un peu leur sujet.
04:01On n'est pas là aujourd'hui nous pour, là encore, montrer du doigt en tout cas ces professionnels
04:06qui pratiqueraient des prix abusifs mandats,
04:08mais on peut quand même se poser des questions sur tout ce qu'il pourrait y avoir de déloyal derrière.
04:13Je ne comprends pas trop votre attitude, si vous permettez,
04:16où vous dites que vous n'avez pas envie de les montrer du doigt, c'est quand même ça le problème, non ?
04:19Je ne stigmatise pas en tout cas sur les barbeurs.
04:21Oui, vous n'avez pas envie de stigmatiser, mais c'est quand même un problème.
04:23Mais ce n'est pas que.
04:24Il n'y a pas que, donc ce sont tous les professionnels en fait qui s'installent.
04:27Exactement, moi j'ai des amis barbeurs qui pratiquent le métier de manière complètement légale,
04:33donc voilà, il y en a aussi, et bien heureusement.
04:35Mais on dénonce là plutôt l'ensemble des professionnels qui ne respectent pas en tout cas
04:40toutes ces dispositions obligatoires.
04:41Éric Noulot qui ne s'est pas coiffé depuis une semaine, il a abandonné.
04:46Et raser non plus.
04:48Raser ça fait 10 ans.
04:49Quelle est la première mesure que vous demandez, même que vous exigez ?
04:52On demanderait, comme Oliya Grégoire s'était engagée à l'époque quand elle est ministre de l'artisanat,
04:58c'est qu'aujourd'hui que l'État fasse son travail en tout cas,
05:00et contrôle les entreprises justement, si elles sont parfaitement déclarées,
05:05si elles font travailler leurs collaborateurs dans des horaires en tout cas décents,
05:12qu'il y ait bien une fiscalité, qu'ils soient respectés.
05:15Et à chaque fois on va contrôler les bons élèves, mais jamais malheureusement.
05:18Ce coup de gueule, vous le poussez aujourd'hui parce que vous avez observé une baisse des revenus,
05:25des salons de coiffure très importantes, récemment c'est vraiment notable ?
05:28On a effectivement observé que bon nombre de professionnels ne vivaient plus de leur métier.
05:32Et aujourd'hui, le président Debré revendique même métier, même droit, même devoir,
05:36de manière à ce que tout le monde puisse bien vivre son métier et bien vivre de son métier.
05:40Laurent Ménat sur Europe 1, vice-président de l'Union Nationale des entreprises de coiffeurs,
05:45qui manifeste cet après-midi 14h à Paris,
05:48ce fait exceptionnel contre la concurrence déloyale.
05:51Gabriel Cluzel ?
05:52Oui, moi je suis très frappée de voir des professions, des artisans,
05:55et ce n'est pas la première fois, on l'avait vu avec les Gilets jaunes historiques.
05:58Non mais quand Gabriel, on ne vous entend pas très bien.
06:00Pardon, qui sont obligés de descendre dans la rue,
06:02alors que ce sont des gens qui habituellement sont très pacifiques et ne demandent qu'à travailler.
06:07Mais vous savez, cette histoire de concurrence déloyale et de règles du jeu,
06:10finalement, différentes pour les uns ou pour les autres,
06:12elle touche un peu tout ce pays.
06:14C'est quand même symptomatique de ce qui se passe dans tout un pays.
06:17Les paysans, ils sont soumis à des règles,
06:19ceux qui produisent des fréquipements en France,
06:22des normes absolument incroyables.
06:24Mais en revanche, on importe des produits qui seront consommés à bas coût
06:27sans être vérifiés, sans faire l'objet des mêmes vérifications.
06:31Donc on peut parler d'eux.
06:32Il y a l'ubérisation des taxis.
06:34Enfin, le problème de Uber avec les taxis.
06:36Une ubérisation générale de la société, je vais même aller jusqu'au bout,
06:39ça existe aussi pour les médecins.
06:42Alors on nous dit toujours, vous êtes content de trouver des médecins étrangers.
06:45C'est vrai, mais il faut voir à quel point on a empêché les jeunes
06:48avec un numerus clausus d'être médecins.
06:50Et aujourd'hui, en leur imposant des examens et des concours vraiment très très durs,
06:56aujourd'hui on fait venir des médecins étrangers qui n'ont pas passé les mêmes concours.
07:01Donc si vous voulez, c'est toute la société, toute la société,
07:04qui est touchée par cette ubérisation.
07:06Il y en a qui jouent le jeu, et pour lesquels c'est très difficile,
07:09qui tendent à disparaître.
07:10Et il y en a qui ne jouent pas le jeu.
07:11Et on a une forme de bienveillance qui devient incompréhensible.
07:14Laurent Ménin, vice-président de l'Union Nationale des Entreprises de Coiffeurs,
07:18elle souligna l'ubérisation.
07:20Alors on rappelle, la manifestation à 14h, place de la Bastille,
07:23vous attendez combien de personnes ?
07:25Aujourd'hui c'est difficile, difficilement quantifiable.
07:27Vous savez, on est des professions indépendantes,
07:30et on a une profession féminisée aussi.
07:32Et souvent de fois, nos professionnels restent auprès de leurs enfants.
07:37On espère aujourd'hui avoir un millier de personnes.
07:39Ce serait très bien pour nous,
07:41mais en tout cas on a eu un bon appui,
07:44un bon support médiatique derrière,
07:45qui j'espère en tout cas prendre conscience au gouvernement
07:48qu'aujourd'hui, nos coiffeurs sont dans la difficulté,
07:51ne vivent plus de leur métier,
07:53et qu'il est important aujourd'hui qu'il y ait les mêmes règles pour tout le monde.
07:56Vous avez prévu de l'eau avec cette chaleur ?
07:58Bien évidemment.
07:59Des casquettes pour rester coiffés ?
08:01Non, ce que je veux dire, c'est que vous ne serez peut-être pas très nombreux
08:04parce que vous n'avez pas la culture de la manifestation.
08:06C'est ça aussi.
08:07Ces professions-là n'ont pas la culture de la manifestation.
08:08Et je pense qu'aujourd'hui, il faut garder à l'esprit
08:11le fait que ceux qui manifestent aujourd'hui
08:14n'ont pas cette culture de la manifestation,
08:16même s'ils sont deux ou trois ou un millier,
08:17il faut écouter le message.
08:18Ce qui signifie qu'il y a un véritable ras-le-bol
08:20de la part de la profession de la coiffure.
08:23Parce qu'effectivement,
08:24ce n'est pas comme nos collègues taxis
08:26qui avaient leur véhicule pour pouvoir bloquer.
08:27Nous, je veux bien qu'on aille acheter quelques cheveux
08:29comme ça sur la place de la Bastille.
08:31et acheter quelques perruques.
08:33Merci beaucoup.
08:34Merci beaucoup.
08:34Merci beaucoup.
08:35Nous accueillons.

Recommandations