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Les clefs d'une vie avec Virginie Lemoine, Humoriste et comédienne française.
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-30##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité, le spectacle est devenu pour vous une petite famille
00:08au sein de laquelle votre nom a petit à petit grandi sur les affiches.
00:12Vous êtes restée une fille toute simple, même si professionnellement il vous arrive de voir double,
00:16en particulier au Festival d'Avignon.
00:19Bonjour Virginie Lemoyne.
00:20Bonjour Jacques.
00:21Alors on se retrouve avec le Festival d'Avignon, deux pièces, dont une que vous avez écrite,
00:25on va en parler tout à l'heure, mais le principe des clés d'une vie,
00:28vous étiez venue déjà de nombreuses années, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:34Donc j'en ai trouvé certaines, notamment le 16 août 1982, ce sont vos débuts internationaux.
00:40Vous débutez votre carrière internationale à Edimbourg dans un festival, le Fringe.
00:45Oui, absolument.
00:47On était partis avec un spectacle qui s'appelait Les Ginettes, c'était assez familial aussi.
00:53Et on avait fait en France la première partie de Juliette Gréco, c'était la première fois que je montais sur scène.
00:58On faisait en fait toutes les grandes fêtes gaies de la capitale.
01:01Et on était partis au Festival Edabo.
01:03Je ne suis jamais retournée, alors ça, ça restera vraiment gravé d'une pierre blanche.
01:07En fait, c'est un festival, le nom en anglais se réfère au côté avant-garde.
01:12C'est le plus grand festival au monde.
01:15Je crois qu'il y a 2500 spectacles chaque année, encore plus que le Festival d'Avignon.
01:20Alors là, ça force l'imagination.
01:23Et ça a commencé en même temps qu'Avignon en 1947.
01:25Ah oui, d'accord.
01:26C'est fou, hein ?
01:26Ah oui, c'est fou.
01:27Alors, il se trouve que Les Ginettes, c'est effectivement l'un de vos premiers souvenirs.
01:31Mais vous avez parlé de Juliette Gréco et effectivement, elle a été importante dans votre carrière.
01:42La Javanesse, écrite un soir de cuite par Serge Gainsbourg au 33 rue de Verneuil.
01:49Ils ont dansé et fait un succès de cette chanson.
01:50Mais je crois que vos débuts sur scène, c'est vraiment Juliette Gréco.
01:54Oui, je n'étais jamais montée sur scène.
01:56Elle était absolument charmante.
01:58Elle avait une présence, mais vraiment magique en toute objectivité.
02:01Et elle avait refait le nœud de cravate de mon frère aîné qui était complètement tétanisé devant elle.
02:06Elle était délicieuse et charmante et très charismatique.
02:10Et comment vous aviez décroché ce contrat ?
02:12Alors, c'était une grande fête gai à Paris et c'était un des membres des Ginettes qui organisait la soirée.
02:21En fait, il m'avait dit, tiens, on cherche une première partie à Juliette Gréco, pourquoi pas nous ?
02:26Bah oui, pourquoi pas ?
02:27Et il m'avait dit, écrivons un spectacle.
02:28Alors, on a écrit ça et on a fait sa première partie.
02:30Je crois qu'il y a eu aussi la première partie de Nancy Holloway.
02:32Oui, tout à fait.
02:33Et de Marie-Paul Bell.
02:34Absolument.
02:34Rien à voir.
02:35Non.
02:36Mais quel parcours.
02:38C'était vraiment des personnes extraordinaires.
02:40Alors, les Ginettes, il faut dire que c'était un spectacle un peu fait de briquet de broc.
02:44Complètement.
02:44Alors là, oui, c'est un euphémisme de dire qu'il a été fait de briquet de broc.
02:48C'était quoi, des chansons ?
02:49C'était des petites chansons.
02:50Alors, moi, je chantais, c'est vous dire, le niveau.
02:53J'ai chanté avec une copine qui est chanteuse d'opéra et qui fait une très grande carrière en Argentine, à Buenos Aires.
02:58Et puis, voilà, on chantait.
02:59Vera Circovic.
03:00Vera Circovic, exactement.
03:02Qui a sorti un très bel album où elle chante Piaf.
03:05Oui, elle a chanté aussi Beco et elle a chanté Barbara.
03:08Oui, tout à fait.
03:09Elle chante magnifiquement, Barbara.
03:11Et donc, c'était des chansons comme ça ?
03:13Oui, écriture incontable, mais peut-être avec pas tout à fait le génie de Serge Gainsbourg.
03:18Et je crois que vous l'avez testé, ce spectacle, dans un bar qui s'appelait Le Piano Zinc.
03:22Oui, c'était tellement joyeux à l'époque.
03:24C'était un bar gay.
03:25Le petit futé avait dit, c'est le bar gay, on peut venir avec sa grand-mère.
03:29Donc, voilà, je tenais le bar et puis qu'il voulait chanter.
03:32C'était très, très sympathique.
03:34Et d'ailleurs, vous prépariez aussi des cocktails assez particuliers, Virginie Jovan.
03:37Ah oui, oui, oui, vous êtes très renseignés.
03:39Oui, oui, tous les soirs, j'inventais n'importe quoi.
03:41Mais je finissais par avoir une assez grande connaissance des alcools, ne buvant pas du tout moi-même.
03:45Et je faisais le test consommateur.
03:47Je mélangeais des trucs.
03:48Je leur donnais des noms improbables.
03:51Oui, oui.
03:51Et juste à côté, il y avait un bar gay, tenu par Yves Bourouzi aussi, qui s'appelait Le Look.
03:57Ah oui.
03:58Bourouzi l'a tenu pendant quelques mois, avant que ça fasse faillite complètement, parce que personne ne payait dans ce bar.
04:05Et vous avez aussi joué ce spectacle au Palace.
04:08Oui, au Palace, tout à fait.
04:10Oui, oui, ça devait être une première partie de quelque chose.
04:14C'était une défaite gay aussi.
04:15Oui, il y avait à l'époque, il y avait les pédalos.
04:19Oui.
04:19Essayez donc nos pédalos.
04:21Et il y avait un chanteur qui s'appelait Lala.
04:24Et j'ai réussi à avoir de ces nouvelles il n'y a pas longtemps.
04:26Mais je connais Lala.
04:28Et puis nous, c'était vraiment de la folie.
04:31Oui, mais en même temps, le mot Ginette, il était venu comment ?
04:35Alors là, comment vous dire ?
04:36Je ne sais pas, c'était je pense une expression à l'époque.
04:39On disait ça fait Ginette.
04:40Mais c'est à tel point aujourd'hui qu'il y a le Ginette Comedy Club,
04:44qui est un des meilleurs plateaux de stand-up à Paris.
04:46Il s'est resté complètement.
04:47Je ne le connais pas, alors tant mieux.
04:50Et il y a un autre prénom qui vous a marqué, je crois, Virginie Lemoyne, c'est Monique.
04:53Ah oui, Monique, oui, oui.
04:54C'est vrai, mon adresse mail, c'est Grosse Monique, oui.
04:57C'est une invention avec Denis d'Arcangelo qui fait Madame Raymond.
05:01On a classé l'humanité en deux catégories.
05:04Les braves filles, qui comprend une population très diverse d'hommes et de femmes.
05:08Les braves filles, donc les grosses Moniques.
05:11Et puis les autres, on les appelait les Katia.
05:12Pourquoi ? En plus, j'ai des copines qui s'appellent Katia, j'ai honte.
05:15Comme ça ?
05:16Comme ça.
05:17C'est pour rigoler, ça m'est toujours restée.
05:19Et puis, je crois qu'un de vos premiers rêves, c'était de danser au départ.
05:22Oui, tout à fait.
05:23Je crois que j'ai un corps de danseuse.
05:25Vraiment, il y a une très grande souplesse.
05:27Aujourd'hui, il faut que je fasse attention.
05:29Je suis très laxe.
05:29Et mes parents ne m'ont jamais écoutée.
05:32Alors, les auditeurs qui ont eu des parents artistes comme moi,
05:34peut-être, ont eu le même problème.
05:36En fait, ils étaient partis dans leur art.
05:38Ils n'étaient pas très heureux.
05:39Ils n'écoutaient pas.
05:40Ils n'entendaient pas leurs enfants.
05:41Ça a été un grand drame.
05:42C'est pour ça que j'ai fait du théâtre.
05:43Voilà, exactement.
05:44Il se trouve que vous dansiez quand même sur les chansons de Claude François,
05:47en organisant des boums chez vous.
05:48Oui, ça c'était formidable.
05:51On avait une petite maison à Montmartre.
05:53On organisait des boums dès le plus jeune âge.
05:55Et là, Claude François, c'était l'idole absolue ?
05:57Ah bah oui, oui, oui.
05:58Claude François, on aimait beaucoup Michel Fugin, Michel Sardou,
06:02quand on était plus jeunes.
06:03Oui, oui.
06:04C'était toute une époque très joyeuse.
06:07Alors, effectivement, la vie n'a pas été facile,
06:09puisque je crois que votre maman est décédée très jeune
06:11et que votre père, qui était architecte,
06:14il n'a pas vraiment construit votre vie.
06:15Non, mais j'ai eu la chance parce que j'ai des frères extraordinaires,
06:18dont mon frère aîné, Étienne, qui est musicien,
06:20qui m'a fait du théâtre,
06:22qui m'a dit
06:23« Je le cite toujours, préfigure-toi ce que doit être un rapport humain et tu t'y tiens ».
06:28Et c'est une phrase qui m'est toujours restée.
06:31Et c'est lui qui vraiment vous a élevé ?
06:33Oui, oui, absolument.
06:33C'est pas facile, quand même.
06:36Alors, c'est pas facile d'accepter que son frère,
06:39qui a trois ans de plus que soi,
06:41charge d'autorité, c'est pas très facile.
06:44Mais je lui ai fait confiance.
06:46Et je savais que c'était un homme extraordinaire.
06:48C'est un homme d'une très grande culture,
06:50d'une très grande intelligence,
06:51d'une très grande sensibilité,
06:52très courageux,
06:54et qui a mis toute son énergie à nous élever,
06:59Grégoire et moi, le second et moi.
07:00Et il se trouve en plus que l'école,
07:02c'était moyennement facile.
07:04Je crois que vous avez eu une très bonne note en espagnol au bac.
07:06Oh là là, oui.
07:07Vous savez tout, Jacques.
07:09Oui, parce que j'étais un cancre.
07:11J'ai un petit vernis de culture,
07:12mais très fragile.
07:13Et très vite, on voit que j'étais cancre au lycée.
07:16J'ai failli avoir mon bac.
07:18Oui, comme je ne savais pas du tout parler espagnol,
07:20j'ai lu le texte,
07:22et après j'ai dit, je suis déjolée,
07:23je suis une très mauvaise élève.
07:24Alors, j'ai pu parler comme ça,
07:26mais après ça, je ne peux pas parler espagnol,
07:28parce que je suis trop mauvaise.
07:29Donc, il m'a écouté au bout d'un moment,
07:32il m'a dit, bon, ça va, c'est bon,
07:33allez, allez, foutez le camp, il m'a mis 10.
07:35C'est pas mal.
07:36On s'est très bien sortis.
07:37Et c'est les débuts du théâtre,
07:38et déjà le théâtre, dans votre enfance,
07:40à la maison, vous organisiez des soirées théâtre,
07:43avec le grand bleu, par exemple,
07:45et le rideau bleu.
07:47Ah, il y avait le rideau bleu ?
07:48Des draps bleus ?
07:49Ah oui, des draps, oui, oui, tout à fait.
07:51Enfin, c'était Étienne, mon frère aîné,
07:52quand on était petit,
07:53qui organisait beaucoup de soirées théâtre.
07:56Il m'a emmenée, d'ailleurs, voir Fèdre.
07:57Je devais avoir 7 ans,
07:59et lui, 10 ans et demi,
08:00on avait été au théâtre du Tertre.
08:02Tous les deux, vous l'avez connu, Jacques,
08:03le théâtre du Tertre ?
08:04Oui, bien sûr.
08:05Et il m'avait expliqué un peu
08:07ce qui allait se passer.
08:10Je n'avais pas compris
08:11comment Hippolyte, qui était mort,
08:13pouvait venir saluer.
08:14Ça, ça m'a mis des points d'interrogation
08:16au-dessus de la tête.
08:17Donc, prendre des cours de théâtre,
08:18ça a été une évidence pour vous,
08:20Virginie Lemoyne ?
08:20Oui, ça provient aussi
08:22d'une soirée
08:23à la Comédie française
08:25où on avait été voir
08:26la puce à l'oreille.
08:27Avec notamment Michel Duchossois,
08:29qui je l'ai raconté
08:29quelques années plus tard.
08:31Il m'a dit qu'il était touché
08:33d'avoir été à la source
08:37d'une vocation
08:39qui était modeste.
08:40Qu'est-ce qui s'est passé ?
08:41Eh bien, en fait,
08:42on est allé voir la puce à l'oreille
08:43et mon frère aîné
08:44donnait des cours d'orgue à l'infédo.
08:45Donc, après, il est allé dans sa loge.
08:48Il nous a montré
08:48les coulisses de la Comédie française,
08:50les ascenseurs spéciaux
08:51pour les crinolines.
08:52Ça, ça m'a fait rêver.
08:53Et après, il est venu dîner à la maison
08:55et il nous a expliqué
08:55le fonctionnement
08:56de la Comédie française,
08:57ce qui était vraiment drastique.
08:58Mais ça m'a fait rêver.
09:00Et le lendemain, j'ai dit à Etienne,
09:01mon frère aîné,
09:01que j'aimerais bien faire du théâtre.
09:03Il m'a dit,
09:03écoute, je vais t'emmener à Rouen.
09:04Et pourquoi Rouen ?
09:05Alors, parce que lui,
09:06il prenait des cours d'orgue
09:08d'harmonie et de solfège
09:09avec un professeur extraordinaire
09:10qui s'appelait Louis Thiry.
09:13Et il voulait avoir
09:14une certaine assurance sur scène.
09:17Donc, il a pris des cours de théâtre
09:18et donc, on en a pris ensemble.
09:20Et en même temps,
09:20vous, c'était Jean Chevrin
09:22qui était un professeur extraordinaire.
09:23Annie Dupéret
09:24en parle souvent avec émotion.
09:25Oui, oui.
09:26Jean-Michel Dupuis
09:27et puis après,
09:28toute une génération
09:28avec Valérie Lemercier,
09:31Franck Dubosc,
09:31Karine Viard,
09:32Valérie Maurice aussi
09:37qui avait une jolie carrière
09:38à la télévision.
09:39Patrick Chénet.
09:40Ah, Patrick Chénet, oui.
09:41Et Valérie Lemercier aussi.
09:42Oui, tout à fait, oui.
09:43Et puis, alors,
09:43il y a le Festival d'Avignon
09:44que vous avez découvert
09:45comme spectatrice au départ.
09:46Oui, oui, oui.
09:48Début, début,
09:49c'est en 82.
09:51Il y avait une rencontre
09:52dans le INE
09:52avec tous les conservatoires de France.
09:56Il y avait deux, trois élèves
09:57par conservatoire
09:57et Jean Chevrin
09:58m'avait proposé
09:59de venir avec lui.
10:01Donc, j'ai connu
10:01le Festival d'Avignon
10:04dans des petites salles
10:06sans climatisation.
10:06Il n'y en avait pas besoin
10:08à l'époque
10:08avec la température
10:09qui fait dehors
10:09qu'il faisait en Avignon
10:10au mois de juillet.
10:11Et puis après,
10:12oui, j'y suis retournée
10:13pas mal en spectatrice
10:14et puis, je crois
10:17que j'ai commencé
10:18à faire...
10:19Parade.
10:20Parade.
10:21Oh là là, extraordinaire.
10:23Vous êtes vraiment
10:23à vous renforcer
10:24mon admiration, Jacques.
10:25Oui, parade,
10:26c'était en 1937.
10:31Oui, c'est ça.
10:31Et en fait,
10:32c'était un spectacle
10:32où il y avait racines,
10:33gogoles, fédons.
10:34Voilà, c'est ça.
10:35Et vous étiez arrivée
10:35là-dedans comment ?
10:37Eh bien, par un ami
10:39très proche,
10:40on est toujours amis,
10:42avec qui j'avais fait
10:42le conservatoire
10:43et qui avait été sollicité
10:45pour jouer dans ce spectacle.
10:47Il cherchait d'autres comédiens.
10:48Il m'avait proposé.
10:49C'était un petit cirque
10:50avec M. Loyal
10:51qui avait un animal
10:52le plus extraordinaire
10:53de la création,
10:54l'homme et une femme.
10:55Un homme et une femme, voilà.
10:57C'est Jean-Luc Kemoun,
10:58je crois,
10:58qui avait le théâtre du hangar.
10:58Exactement, tout à fait.
10:59Et c'était un gymnase,
11:01effectivement,
11:02mais surtout,
11:02je crois qu'on ne tractait pas
11:04à l'époque.
11:05Ce n'était pas facile
11:05d'attirer les spectateurs.
11:06On faisait des parades,
11:08du coup, dans la rue.
11:08C'était très, très drôle.
11:10On défilait costumé
11:12et puis on annonçait
11:14l'heure et le lieu du spectacle.
11:16Et puis voilà,
11:17la salle était remplie le soir.
11:19C'est un privilège.
11:20Oui, c'était assez artisanal
11:21à l'époque.
11:22En tout cas,
11:23ça a continué
11:23avec une autre forme d'artisanat.
11:25Et il y a aussi une autre date
11:27qu'on va évoquer
11:27dans quelques instants.
11:28C'est le 3 mars 1991.
11:31A tout de suite
11:31sur Sud Radio
11:32avec Virginie Lemoyne.
11:33Sud Radio,
11:34les clés d'une vie.
11:35Jacques Pessis.
11:36Sud Radio,
11:37les clés d'une vie.
11:38Mon invité,
11:38Virginie Lemoyne.
11:40Nous parlerons tout à l'heure
11:40du Festival d'Avignon
11:41avec ses deux spectacles
11:43qui sont à l'affiche,
11:44dont un que vous avez écrit
11:45et mis en scène.
11:46Mais on en revient
11:47au 3 mars 1991.
11:49Ce sont vos débuts
11:50de chanteuses
11:51à la télévision.
11:52Écoutez.
11:52Au football,
11:53il est champion
11:54car son odeur
11:55l'avantage.
11:56Dès qu'il attrape le ballon,
11:58tout le monde
11:58fait sur son passage
11:59et ses grâces.
12:00Le petit chat qui pue.
12:01Il est là, c'est ça.
12:03Dans Un Souffon,
12:04c'est la première fois
12:05que vous chantez
12:05chez Jacques Martin.
12:06Vous êtes en petite fille
12:07et vous chantez une comptine
12:08qui n'est pas vraiment
12:09pour les enfants.
12:09Oui, sans doute.
12:11Vous vous en souvenez ?
12:11Très bien
12:12parce que j'ai rencontré
12:13le jour Jacques Martin
12:15le jour de mes 30 ans.
12:16Donc le 26 février 1991.
12:18Et donc, comment ça s'est passé ?
12:23Vous l'avez rencontré
12:24et il vous a engagé
12:25tout de suite ?
12:26Oui, parce qu'en fait,
12:27il y avait sur son bureau
12:29d'abord, il était très gentil,
12:30très ouvert, très fou.
12:33Et j'en aimais beaucoup.
12:34Il y avait une biographie
12:35d'André Frédéric.
12:37Et moi, j'aime beaucoup
12:38André Frédéric.
12:38Je lui ai dit,
12:39vous avez une biographie.
12:40Il me dit,
12:40mais vous connaissez ?
12:41Je lui ai dit, oui, oui.
12:42Il me dit, vous êtes engagé.
12:44André Frédéric,
12:45qui était un humoriste
12:46qui s'est suicidé,
12:47totalement génial.
12:48C'est connu.
12:50Le mot ringard,
12:51c'est lui qui l'a inventé.
12:53On en parle aujourd'hui.
12:55C'est lui qui l'a inventé
12:55pour un spectacle
12:56avec Jean Carmé.
12:57Ah oui, c'est vrai.
12:58Et l'expression est rentrée
13:00dans le quotidien.
13:02Et donc, vous avez débuté
13:03dans Un Siphon Fronfond.
13:04Je crois que vous étiez
13:05la seule femme de l'émission.
13:06Oui, oui.
13:07En Chansonnier.
13:07Oui, oui.
13:08Et ça, c'était un travail
13:10tout à fait nouveau pour vous ?
13:11Oui, j'ai toujours écrit.
13:13Mais oui, oui,
13:13il fallait le lundi.
13:16C'était le mardi,
13:17on voyait Jacques dans son bureau.
13:19Voilà, on annonçait
13:20toutes les bêtises
13:21qu'on pouvait raconter.
13:22Le lendemain,
13:22il fallait avoir écrit.
13:24Et le jeudi,
13:25on tournait.
13:26Ça allait très vite.
13:27Mais le réflexe de l'écriture
13:29n'était pas simple.
13:31Non.
13:31Alors, comme on n'avait pas le choix,
13:32on écrivait.
13:33On improvisait.
13:35Et Jacques Martin
13:35improvisait encore un peu plus.
13:36Oui, il improvisait totalement.
13:38Donc, il fallait s'en sortir ?
13:40Oui, oui.
13:40Je m'entendais très bien avec lui.
13:43Je n'ai jamais eu de soucis.
13:44Et en plus,
13:45du jour au lendemain,
13:46vous devenez populaire ?
13:47Oui, oui.
13:48Grâce à lui.
13:48Après, grâce à Michel Drucker.
13:50Oui, oui, tout à fait.
13:52C'était une chose nouvelle.
13:55Assez impressionnante.
13:57Quand l'espèce d'énorme popularité
13:59est arrivée,
14:00je suis assez timide.
14:02Et puis, je ne la comprenais pas.
14:03parce qu'on était juste payés
14:05pour faire des bêtises.
14:06Et c'était quelque chose
14:07qu'il fallait gérer au quotidien.
14:10Je ne courrais pas après.
14:13J'ai fait mienne la phrase
14:14de Stéphane Zweck
14:15qui disait
14:16« Je n'associe pas
14:17un excès de publicité
14:19à un excès de bonheur. »
14:21Donc, je...
14:23Oui, c'était...
14:24Vous l'avez vécu ?
14:25Je l'ai vécu, oui.
14:26Et il y avait eu
14:26une première expérience télévisuelle
14:28mais qui ne vous a pas laissé
14:29un très bon souvenir.
14:30C'est la classe.
14:31Oui, alors on en a parlé
14:32parce que j'ai croisé Fabrice.
14:33Il m'a dit
14:34« Ah, Virginie,
14:35c'était chouette la classe. »
14:36Je lui ai dit
14:36« Mais tu me notais très sévèrement. »
14:38Il m'a dit
14:38« Non, mais ce n'est pas possible.
14:40Mais je t'adorais. »
14:41On n'avait pas du tout
14:42le même souvenir.
14:42C'était très sympathique.
14:43Non, mais Fabrice
14:44est totalement fou.
14:45De toute façon,
14:45il est génial.
14:46Oui, il était formidable.
14:47Et il est toujours formidable.
14:48Oui, formidable.
14:49Mais c'est vrai
14:50que cette émission,
14:50vous avez débuté,
14:51je crois,
14:52avec Alain Goison
14:53dans un sketch
14:54« Les petites astuces ».
14:55Oui, oui.
14:55Ah là là, mais oui.
14:57Même plus que c'était
14:58« Les petites astuces ».
14:59Et comment vous êtes arrivée
14:59dans cette émission ?
15:00Alors, j'étais...
15:02Je donnais mon spectacle
15:03au Blanc Manteau
15:04en 1989.
15:07Et j'ai rencontré Alain Goison.
15:09Et puis à l'époque,
15:10quand on arrivait
15:11à présenter un spectacle
15:12dans un petit café-théâtre
15:13à Paris,
15:14on pouvait faire la classe.
15:15C'était assez simple, en fait.
15:17Oui, mais en même temps,
15:18c'était joyeux comme audience.
15:19Oui, c'était formidable.
15:20On est tous passés par la classe.
15:22C'est fou, hein ?
15:23Et l'émission qui a démarré,
15:24vraiment,
15:24Guy Lux voulait au départ
15:26la présenter.
15:27Et puis il a changé d'avis.
15:28Il l'a laissé à Fabrice
15:29et ça s'est très bien passé.
15:30Il le faisait très bien, Fabrice.
15:31Puis il y a aussi
15:31une émission de télévision
15:32que vous avez tournée
15:33qui n'a jamais été diffusée.
15:35C'est « Rira, rira pas ».
15:37Vous en souvenez ?
15:37Ça n'a jamais été diffusé ?
15:39Jamais.
15:40Mais non.
15:40Mais enfin,
15:41il y a eu cinq émissions pilotes.
15:42C'était Jean-Yann
15:42qui avait produit ça.
15:44Il fallait faire rire les candidats.
15:46Ça n'a jamais été diffusé.
15:47Jamais.
15:47Mais non,
15:48je croyais que ça a été diffusé.
15:49Il y avait cinq émissions.
15:50Une seule a été diffusée
15:51mais vous n'étiez pas dedans.
15:58Jean-Jean Belair
15:58qui présentait l'édition,
15:59c'était aussi quelque chose
16:00de très compliqué.
16:01C'était un concept
16:02très, très étrange.
16:04Il y avait un candidat
16:05qui rentrait
16:06qui s'asseyait
16:07sur le fauteuil du rire.
16:09Et après,
16:10il y avait des tas
16:10d'humoristes
16:11qui étaient dans le décor
16:12sur un banc
16:13et on lui envoyait
16:14un humoriste.
16:15Et il fallait que l'humoriste
16:17le fasse rire
16:18et s'il ne riait pas,
16:19il gagnait des cadeaux.
16:20Le type ne riait pas.
16:22Les gens riaient
16:23dans le public
16:23mais pas le candidat.
16:25Mais comme il n'y avait pas
16:26le candidat
16:26il aurait dû être
16:27au milieu du public.
16:28On voit que les gens riaient.
16:29Ce qu'on voyait,
16:30c'était un pauvre humoriste
16:31qui s'est gosillé
16:32devant un type
16:33qui était félicité
16:35parce qu'il n'avait pas rire.
16:36C'était terrible.
16:37C'était lol avant la lettre.
16:39Oui, c'est ça.
16:40Quelques années avant,
16:41c'était trop en avance
16:42sur son temps.
16:43Ce que Jean-Yann faisait,
16:44il trouvait des formules
16:44trop en avance.
16:46J'ai adoré Jean-Yann.
16:47Et puis,
16:48il y a eu cette émission
16:50tous les soirs
16:50à la télévision.
16:51D'abord,
16:58il y a votre rencontre
16:58avec Laurent Gérard.
16:59Je crois qu'il vous a envoyé
17:00une cassette au départ.
17:00Alors,
17:01il l'a envoyé à Laurent Ruquier
17:03et Laurent Ruquier m'a dit
17:04est-ce que tu m'aiderais
17:05à choisir un imitateur ?
17:07Je dis oui,
17:08très bien.
17:08On est allé chez Laurent,
17:10on a regardé plusieurs imitateurs
17:11et on l'a trouvé formidable.
17:12Et il m'était resté en tête.
17:14Et j'étais dans l'équipe
17:16de Claude Villers
17:17sur France Inter,
17:18dans le vrai faux journal
17:18de France Inter.
17:19Et on a cherché à un moment
17:20un imitateur.
17:22Et j'ai repensé
17:23à ce jeune homme
17:24que j'avais vu
17:24sur une cassette vidéo
17:26chez Laurent.
17:28Je lui ai demandé le nom.
17:29Il m'a donné deux noms.
17:31On ne savait pas trop.
17:32Finalement,
17:32on a appelé Laurent Gérard
17:33en espérant que c'était bien lui.
17:35C'était bien lui.
17:36En fait,
17:37à première télé,
17:37il l'a fait
17:38dans la chanson-chanson
17:39avec Marraine,
17:41Mick Michel.
17:42Et il imitait
17:43Pascal Sevran devant lui.
17:44Ah oui,
17:44c'est ça.
17:46Pascal Sevran
17:46que ça faisait beaucoup rire.
17:48Exactement.
17:48Et il imitait Yves Montand aussi.
17:50Mais là,
17:50vous vous êtes retrouvés
17:51dans un véritable marathon
17:52parce que Studio Gabriel,
17:53c'est tous les soirs,
17:54il y avait les impactualités
17:56qui étaient un truc de fou.
17:58Oui,
17:58c'était...
17:59On commençait souvent
18:00le matin par la radio.
18:02Après,
18:02on avait la journée
18:03pour écrire
18:03notre chronique du soir
18:04qu'on n'avait pas forcément
18:05écrite
18:06quand on disait
18:07bonsoir
18:07au début de l'émission
18:08en direct
18:09chez Michel Drucker.
18:11Et vite,
18:11vite,
18:11on se dépêchait
18:12de finir d'écrire
18:13et hop,
18:13on passait.
18:14Et tous les week-ends,
18:15on était en tournée.
18:17C'est fou.
18:18Oui,
18:18on n'arrêtait pas.
18:19Mais effectivement,
18:20le Zap Actualité,
18:21d'abord,
18:21le mot Zap,
18:22on ne sait pas très bien
18:22d'où ça vient.
18:23En fait,
18:24ça vient de la BD américaine
18:25et c'est l'image
18:27de la décharge
18:27d'un éclair dans le ciel.
18:29Et le premier
18:29à avoir employé ce mot,
18:31c'est un dessinateur américain,
18:33Robert Kromp,
18:33avec le Zap Comics.
18:35Et c'est rentré ensuite
18:35dans le langage courant.
18:37Et là,
18:37il fallait en même temps
18:38voir des images
18:39et faire des sketchs
18:41sur des images existantes.
18:42Oui, c'est ça.
18:43Donc,
18:43on regardait
18:44les images d'actualité
18:45et on coupait le son.
18:46C'est vrai que
18:46quand vous coupez le son,
18:47ça vous raconte
18:47tout de suite autre chose.
18:49Et on était enfermés
18:51dans le studio
18:51l'après-midi
18:51à faire ça.
18:52Mais ça,
18:53c'était aussi,
18:53il fallait une complicité totale
18:55entre vous et Laurent Gérard.
18:56Oui,
18:56on s'entendait très bien.
18:57On s'entend toujours très très bien.
18:59Mais en même temps,
19:00il se trouve que
19:01cette formule
19:01a été copiée depuis.
19:03Oui,
19:03mais c'est bien,
19:04c'est très bien.
19:05C'est formidable.
19:07Et en même temps,
19:08pour la première fois
19:09quand il y a eu
19:09une voix posée
19:11sur un homme politique existant,
19:13c'était dans la boîte à selle
19:15une émission de chansonnier
19:16des années 50
19:17avec Robert Roca
19:18et Jacques Grélo.
19:19Ils avaient osé
19:20mettre une voix
19:21sur une image
19:22de Michel Debré.
19:23Réaction de l'Elysée,
19:24réaction du ministère
19:25de l'Information
19:25qui a exigé
19:26de voir les conducteurs.
19:28Résultat,
19:28ils ont dit non
19:28et ils ont arrêté l'émission.
19:30C'était la première fois.
19:31Incroyable.
19:32C'était dans les années ?
19:33Les années 50.
19:34Il y avait Robert Roca,
19:35Jacques Grélo
19:35et Pierre Tchernia.
19:36Première émission
19:37de chansonnier à la télévision.
19:38Magnifique.
19:39Et alors ensuite,
19:40Laurent Gérard et vous,
19:41ça a été vraiment des années
19:43de duo
19:43qui a très bien marché.
19:46Oui,
19:46ça a marché très très bien
19:48et puis
19:48je ne me sentais pas
19:50tout à fait à ma place.
19:52Je me disais
19:52cette aventure
19:53concerne plus Laurent
19:54que moi
19:55et je me suis dit
19:57cet avion est trop grand
19:58pour moi,
19:58je veux le poser
19:59tout tranquillement
19:59sans me scratcher
20:01prendre un avion plus petit.
20:02On en avait parlé
20:03avec Laurent
20:03et puis Laurent a très bien compris
20:05il était adorable
20:06et je lui ai dit
20:07fais le tour de France
20:07tout seul
20:08pour vraiment affirmer
20:09maintenant le fait
20:10que tu continues
20:11ton chemin tout seul.
20:12Et il s'est très bien débrouillé.
20:13Ah bah oui,
20:14magnifiquement.
20:15Quelqu'un qui,
20:16c'est même pas qu'il est talentueux,
20:17c'est qu'il est doué.
20:18C'est un don.
20:19Il est surdoué même.
20:20Surdoué,
20:20non mais c'est quelqu'un d'extraordinaire.
20:22Et il se trouve aussi
20:23que vous avez quand même essayé
20:24de faire un spectacle
20:25au Palais des Glaces,
20:26je crois tout seul,
20:27sans pas être un grand succès.
20:28Non, non, aucun.
20:28J'ai fait trois
20:29One Man Show.
20:31Non, non, ça n'a jamais marché.
20:32Et pourquoi ?
20:33Je pense que je créais
20:35des trucs un peu brin de zinc.
20:36Alors, les gens qui m'aimaient bien,
20:37qui me voyaient à la télévision,
20:38ils étaient un peu déçus.
20:40Les gens qui venaient
20:40en traînant des pieds,
20:41c'était plutôt content.
20:42Donc, ça fait que ça n'a pas...
20:44Non.
20:44Je crois que ce n'est pas mon exercice
20:45d'être toute seule sur scène.
20:47Non, et puis en plus,
20:48c'était un temps
20:48où l'irrévérence était possible.
20:50Est-ce que c'est encore
20:51le cas aujourd'hui ?
20:52Alors, oui.
20:53Alors, dans d'autres formes.
20:54Et je pense que oui, quand même.
20:56Alors, il y a...
20:57C'est plus compliqué de...
21:00Mais c'est peut-être pas plus mal
21:01d'avoir comme des garde-fous
21:03dans la moquerie, quoi,
21:04quand on se moque des gens.
21:06C'est peut-être pas plus mal.
21:07Et puis, il y a...
21:09Moi, je regarde, par exemple,
21:10beaucoup les actualités de Bertrand.
21:12Je trouve il est immensément talentueux.
21:14Et il me fait rire.
21:15Et il est irrévérend.
21:18Oui, mais ce que vous disiez
21:20à l'époque,
21:21vous voudrez aujourd'hui
21:23des problèmes sur les réseaux sociaux.
21:25Certaines choses, oui.
21:26Mais peut-être qu'il y a des choses
21:27qu'on ne pouvait pas dire à l'époque.
21:28On peut dire maintenant.
21:29Je pense que c'est protéiforme,
21:31cette avancée.
21:32Ces avancées sur recul
21:33sont protéiformes.
21:34Et vous, vous avez avancé
21:35dans d'autres domaines.
21:37On va évoquer une autre date,
21:38le 15 décembre 2001.
21:39A tout de suite sur Sud Radio
21:41avec Virginie Lemoyne.
21:42Sud Radio, les clés d'une vie.
21:44Jacques Pessis.
21:45Sud Radio, les clés d'une vie.
21:47Mon invité Virginie Lemoyne.
21:48Nous parlerons tout à l'heure d'Avignon
21:49avec deux créations
21:51et deux reprises.
21:52C'est quand même pas mal
21:53pour un feuille festival.
21:55Il faut tenir le choc.
21:56Alors, on a évoqué vos débuts
21:57avec Laurent Gérard,
21:58vos débuts dans l'humour.
22:00Et puis, le 15 décembre 2001,
22:02pour la première fois,
22:03cette série est diffusée
22:04à la télévision.
22:11Vous avez pour la première fois
22:12Marion Ferrière
22:13dans Famille d'accueil.
22:14Et ça a changé votre vie.
22:16Oui, c'est très émouvant.
22:18Très, très émouvant.
22:19Oui, c'était magnifique.
22:20Ça a duré 15 ans.
22:22J'ai rencontré des gens magnifiques.
22:24Vraiment, c'était très sympathique.
22:27C'était familial et accueillant.
22:29Cette série est régulièrement rediffusée.
22:31On l'a tous vu un épisode
22:32ou plusieurs, un jour ou l'autre.
22:34En fait, le principe,
22:35c'est un enfant accueilli
22:36dans chaque épisode.
22:37Et en même temps,
22:38vous gérez une famille
22:38pas simple à gérer.
22:39Voilà.
22:40Voilà, c'était...
22:41Alors, je suis donc...
22:44Mère Famille d'accueil.
22:48Oui, oui.
22:48Et en fait,
22:50je crois que la problématique
22:52que je rencontrais
22:53dans les épisodes,
22:55j'en ai parlé avec les femmes
22:55qui faisaient le même métier,
22:56était assez juste.
22:57Après la résolution,
22:58elle était toujours
22:59assez rapide
23:01et c'était toujours
23:03un peu happy end.
23:04Pas toujours.
23:05Parfois, mais très rarement,
23:06ça ne se terminait pas
23:07tout à fait comme je voulais,
23:08mais c'était rare.
23:09Mais en tout cas,
23:10on a posé pas mal de cas.
23:13On a...
23:14Les problèmes de maltraitance
23:17de l'enfance, etc.
23:17On a abordé
23:18beaucoup, beaucoup de sujets.
23:19Oui, en fait,
23:20ce terme famille d'accueil,
23:22il est né...
23:23Au départ, le métier,
23:24c'est assistant familial,
23:25qui est une profession réglementée.
23:27Oui, c'est ça.
23:27Et même si l'histoire
23:28de cette profession
23:29a débuté il y a plusieurs siècles,
23:31la naissance du statut,
23:32c'est de 1977 seulement.
23:34Ah oui.
23:34Peu de temps avant
23:35la création de cette histoire.
23:36Oui, c'est très...
23:37Oui, oui, c'est étonnant.
23:38Comment vous êtes arrivée
23:39dans ce feuilleton ?
23:40Eh bien, j'ai passé un casting.
23:41J'ai été appelée,
23:42j'ai passé un casting.
23:44Une fois que je me suis dit
23:45le manège est trop beau,
23:47je ne pourrais jamais monter dedans.
23:48Puis en fait,
23:48on m'a appelée
23:49en me disant que j'ai été choisie.
23:50Et j'étais très, très, très heureuse.
23:53Oui, ce qui a été plus compliqué,
23:54c'est le choix du mari.
23:56Il y a eu deux épisodes.
23:58Il y a eu Jean-Michel Dupuis,
23:59qui était absolument ex,
24:00un comédien,
24:01mais vraiment hors pair,
24:02qui a fait un épisode
24:05et qui ne pouvait plus après.
24:07Donc, c'est Christian Charmettan
24:08qui est devenu mon mari.
24:10Voilà.
24:11Et d'ailleurs,
24:11il a continué pendant des années.
24:13Et il faut savoir
24:14qu'il a débuté
24:15en exerçant des petits métiers.
24:17Il est rentré au guide du routard
24:18de Philippe Gluhagen.
24:20et il est devenu le beau-frère
24:21de Philippe Gluhagen.
24:21Ah oui, c'est drôle, ça.
24:22Oui, mais c'est extraordinaire.
24:23Oui, oui, il m'avait raconté ça.
24:25Alors, effectivement,
24:26ce feuilleton,
24:28ça a été 15 ans de bonheur.
24:30Oui, oui, oui.
24:31Je ne peux plus regarder maintenant
24:32quand ça passe,
24:33parce qu'il y a eu trop de décès.
24:34On a perdu Ginette,
24:35garcin,
24:37Delphine Serina,
24:39Smile Mekie,
24:40qui, à chaque fois,
24:42me comprovoquait dans son bureau
24:43pour me confier des enfants.
24:45Et puis, ma chienne, Brigitte,
24:46qui était dans tous les épisodes.
24:49Vous ne pouvez plus regarder.
24:50Non.
24:50Et c'est vrai que Ginette Garcin,
24:52elle a fait une carrière extraordinaire.
24:53Elle avait débuté
24:54chez Jacques-Éliant
24:55avec Zappi Max.
24:56Et puis, il y avait
24:57le miracle du clan des veuves.
24:59Il y a une pièce
24:59qu'elle a écrit.
25:00Incroyable.
25:01Mais son mari,
25:02Robert Beauvais, est mort.
25:02Elle écrit ça.
25:04Et elle me dit,
25:04mais il m'a envoyé
25:05un signe du destin.
25:06Oui.
25:07Ça a devenu un classique.
25:08Oui, oui.
25:08Et donc, ça veut dire
25:0915 ans de tournage régulier
25:11pour vous.
25:11Oui, oui, c'est ça.
25:12Comment ça se passait ?
25:13Alors, on partait à Bordeaux.
25:14On tournait toujours à Bordeaux.
25:15Donc, j'étais souvent absente
25:17entre au moins 6 mois par an.
25:19On partait à Bordeaux.
25:19On se retrouvait tous
25:20dans le même hôtel.
25:22Un grand hôtel.
25:22Franchement, c'était
25:23les colonies de vacances.
25:25Et puis, c'était très, très joyeux
25:29parce qu'on était une équipe
25:30de comédiens récurrents
25:32parce qu'on faisait la famille.
25:33Et puis, on accueillait aussi
25:34à chaque fois des comédiens
25:36pour les épisodes qu'on tournait.
25:38Et on a rencontré vraiment
25:40des comédiens extraordinaires,
25:41particulièrement Françoise Michaelis
25:43dont je salue la mémoire
25:45qui était vraiment une comédienne
25:46absolument extraordinaire
25:47et qui a été une rencontre fondamentale
25:49dans ma vie.
25:50Et finalement, vous pensiez
25:51que cette série durerait
25:52une ou deux saisons ?
25:53Oui, mais oui.
25:54À chaque fois, c'était incroyable.
25:56Mais on ne pouvait pas...
25:57On nous disait toujours
25:58« Bon, on repart pour un an. »
25:59Ah ben, c'est super.
26:00Et chaque année,
26:00on repart pour un an,
26:01pour deux ans.
26:02Mais on ne savait pas.
26:03Et ça a duré 15 ans.
26:04Et comment expliquer ce succès ?
26:06Je ne sais pas.
26:07Alors, je pense qu'il y avait
26:09quelque chose aussi
26:10de cette famille sympathique
26:13dans laquelle,
26:14qui était un peu
26:14monsieur, madame, tout le monde,
26:15dans laquelle les gens pouvaient,
26:17les téléspectateurs pouvaient se reconnaître.
26:19Et puis, peut-être aussi
26:20ces thèmes de société
26:23qui étaient abordés,
26:23qui étaient assez justes, je pense.
26:26Oui, sur le problème des enfants.
26:27Parce que ça concernait
26:28chaque famille.
26:29Oui, oui.
26:29Et il y avait des moments
26:30très émouvants en même temps.
26:31Oui.
26:32Et à chaque fois,
26:35ça vous a donné une image
26:36tout à fait différente
26:37de ce que vous aviez
26:38avec Laurent Gérard.
26:39Oui, oui, sans doute.
26:41Oui, oui.
26:42Je pense.
26:42Je ne me suis jamais
26:44trop souciée.
26:45Donc, oui, je pense qu'effectivement,
26:47je ne savais pas trop
26:47comment j'étais perçue
26:48avant, après.
26:49Mais oui, je pense qu'il y a
26:50quelque chose
26:50qui a dû se modifier.
26:52Vous avez conservé des contacts
26:54quand même avec certains
26:54membres de la famille.
26:55Ah oui, Lucie Barret.
26:58Qui est dans vos spectacles,
26:59régulièrement ?
27:00Alors, elle a été beaucoup.
27:01Maintenant, elle fait
27:02d'autres choses.
27:03Elle s'est lancée
27:03dans la production.
27:06Oui, on s'est toujours
27:07au téléphone.
27:08Oui, oui, on voit toujours
27:09le...
27:10J'ai croisé Christian Charmettan.
27:12J'allais en tourner.
27:13Il revenait tourner.
27:13On était avec nos valises.
27:16Mais c'est vrai que
27:17cette série est arrivée
27:18à un moment où le problème
27:19n'avait jamais été évoqué
27:20à la télévision.
27:21Même dans l'actualité,
27:22on n'en parlait pas.
27:22Oui, oui, tout à fait.
27:24Il y a même des enfants
27:27qui ont porté plainte
27:28parce qu'ils ont vu des épisodes
27:29où était traité
27:31le drame qu'ils vivaient.
27:35Et le lendemain,
27:35ils sont allés porter plainte.
27:36Et du coup,
27:37ils ont parlé de l'épisode
27:38et l'épisode faisait partie
27:40des pièces, en tout cas,
27:41que regardait la police.
27:42C'est incroyable.
27:43C'est fou.
27:44Alors ça, c'est la télévision.
27:45Il y a eu quelques autres rôles,
27:47mais surtout le théâtre.
27:48Et le théâtre,
27:49il y a eu un spectacle
27:50qui a bien marché au début,
27:51à vos débuts.
27:52C'était le syndrome
27:53de Madame Chiasson,
27:54mise en scène par Alain Saxe.
27:55Oui, c'est ça.
27:56C'était dans les années 90.
27:58Deux ans, ça a duré.
28:00Oui, oui.
28:01Qu'est-ce que c'était ?
28:02J'ai pu faire des sketches
28:03assez brin de zinc.
28:06J'avais beaucoup retravaillé
28:07aussi avec Alain,
28:08parce que c'est un très bon
28:09metteur en scène exigeant.
28:11Mais je me heurtais toujours
28:13à ce problème
28:13qui était d'être seule sur scène.
28:16Mais pas tellement.
28:18Mon frère m'avait fait
28:19un gros fauteuil
28:20et je prenais une manivelle
28:22et je l'ouvrais.
28:24Le fauteuil éclatait
28:25et devenait un fond de scène
28:27de musical.
28:28C'est extraordinaire.
28:29Mais en plus,
28:30Madame Chiasson,
28:30on pense à Jackie Chiasson
28:32que Laurent Gérard
28:33évoque régulièrement
28:34dans ses sketches
28:35qui est le maire
28:36de la Fistinière.
28:37Ah oui, oui, oui, oui.
28:38Il n'y a pas de rapport.
28:39Mais non, c'est drôle, ça.
28:41C'est extraordinaire.
28:42Le hasard.
28:43Oui, c'est marrant, ça.
28:44Alors, finalement,
28:45vous vous êtes passée
28:46à la mise en scène
28:46et ce qui a vraiment déclenché
28:48votre carrière
28:49de metteuse en scène,
28:50c'est vraiment
28:50la diva à Sarcelles.
28:51Oui, la diva à Sarcelles, oui.
28:53C'est aussi un spectacle
28:55qui a été nommé au Molière,
28:58qui a été le prix
28:59du meilleur spectacle musical
29:00et qui est né comment ?
29:02Alors, il est né
29:03d'une rencontre
29:03avec Brigitte Faure
29:04un soir.
29:06Je suis allée
29:06dans un tout petit lieu.
29:09C'était un ancien restaurant africain
29:10qui était devenu
29:11un théâtre,
29:12un peu improbable.
29:13Mais j'étais venue
29:14vraiment pour soutenir le lieu
29:15et tous les soirs
29:16il y a des spectacles différents
29:17et bon,
29:18j'ai dit à une copine
29:19qu'on a qu'à y aller jeudi.
29:21Et heureusement,
29:21j'y suis allée ce jeudi-là
29:22parce que j'ai vu
29:23sur scène Brigitte Faure
29:24que les auditeurs
29:27ont peut-être vu
29:27dans les mains jaunes,
29:30les filles aux mains jaunes
29:31ou le petit coiffeur.
29:33Et j'ai eu un coup de foudre
29:35pour cette femme.
29:36Elle est extraordinairement drôle,
29:38soprano.
29:39Et du coup,
29:40je l'ai attendue à la sortie.
29:41Je lui ai dit,
29:42vous devriez être connue
29:43du monde entier.
29:43J'ai écrit pour elle
29:44une diva à Sarcelles
29:45que j'ai mise en scène.
29:47Qui était un spectacle
29:47qui se passait dans une tour
29:49au 17ème étage.
29:50Exactement,
29:51à Sarcelles.
29:52Je suis en train
29:53d'écrire le roman.
29:54Justement,
29:55comment expliquer
29:56le succès
29:56de ce spectacle ?
29:58Alors,
29:58je ne sais pas.
30:01C'est toujours compliqué.
30:02Je ne sais pas.
30:03En tout cas,
30:04les gens de notre métier,
30:05ça leur parlait
30:06parce que c'est
30:06l'histoire d'une femme
30:07qui avait une petite
30:08heure de gloire
30:09en tant que soprano
30:11et dont la carrière
30:12s'était effondrée
30:13et qui retrouvait
30:13le plein épanouissement
30:14de son art
30:15en chantant dans sa cuisine
30:16devant un public imaginaire.
30:18Et finalement,
30:18il y a beaucoup
30:19de gens du métier
30:19qui m'ont dit
30:20mais tu représentes
30:21notre peur fondamentale,
30:26c'est ça.
30:27En même temps,
30:28l'opéra vous intéressait ?
30:29Oui,
30:29j'adore l'opéra.
30:30Vous avez toujours
30:31écouté de l'opéra ?
30:33Depuis toute petite,
30:34on écoute de l'opéra.
30:36Mais il y a des ténors
30:37incroyables,
30:37il y a un ténor
30:38à Mexico
30:38il n'y a pas longtemps
30:39qui a été embarqué
30:40par des voyous.
30:42Ils ont voulu
30:43lui faire chanter
30:44et il a dit
30:45mais je suis ténor,
30:45je dois aller à l'opéra.
30:46Il me prouve-le.
30:47Il dit,
30:47chante-nous quelque chose.
30:48Il dit,
30:48je ne chante pas
30:49si je ne l'ai pas mon public,
30:50si je ne l'ai pas mon orchestre,
30:51si je ne l'ai pas mon maquilleuse.
30:52Vous êtes vraiment
30:52un chanteur d'opéra ?
30:53Vous partez.
30:54Parce qu'il a exigé tout ça,
30:56ça a marché,
30:57il a pu sortir,
30:58il a été relâché.
30:59Mais c'est fou ça.
31:00C'est fou, hein ?
31:01Incroyable.
31:01C'est presque une histoire à créer.
31:02Ah oui, oui.
31:03C'est presque un court-métrage.
31:05Alors,
31:05la mise en scène,
31:06vous y pensiez ?
31:08Non,
31:08pas du tout.
31:09Je n'y pensais pas du tout
31:10et quand j'ai écrit
31:12Diva Sarcelles,
31:13je voulais vraiment
31:14le mettre en scène.
31:15Et après,
31:16j'ai eu beaucoup de plaisir
31:17à mettre en scène
31:18et je me suis dit
31:19c'est peut-être là
31:19qu'est mon carrefour,
31:20en fait.
31:20Mais vous n'aviez jamais
31:21essayé de mettre en scène
31:23quoi que ce soit ?
31:24Non,
31:24très peu.
31:25Non, non.
31:26Et c'est venu comme ça ?
31:27Oui,
31:28c'est venu vraiment
31:28de cette rencontre
31:29avec Brigitte Faure
31:30qui a vraiment bouleversé ma vie.
31:32Ensuite,
31:32vous avez fait
31:33toutes sortes de mises en scène,
31:34Virginie Lemoyne,
31:35ça va de Ionesco
31:36à Sophie Forte
31:37en passant par
31:38Irène Nelirovski
31:39ou Corinne Tuzé.
31:41Les genres très différents.
31:42Oui, oui.
31:43Oui, oui,
31:45après,
31:45si je ne suis pas inspirée,
31:47si je n'ai pas une image
31:48de quelque chose,
31:49je n'y vais pas.
31:50Mais quel que soit
31:51le texte qu'on me propose,
31:53si je le vois,
31:54quand je le lis,
31:55si je l'imagine,
31:56je fonce.
31:58Mais c'est un don ?
32:00Je ne sais pas.
32:01En tout cas,
32:01j'ai de l'imagination
32:03un petit peu.
32:04Ma mère était très sensible
32:05à ça quand on était petit.
32:06On n'a pas besoin
32:07d'avoir de bons résultats
32:08à l'école
32:08du moment
32:09qu'on avait de l'imagination.
32:10Ce qui fait
32:11qu'il vous est arrivé
32:12et vous continuez aujourd'hui
32:13à mettre plusieurs
32:14mises en scène
32:16en même temps ?
32:16Oui,
32:17les unes après les autres.
32:18C'est vrai qu'il m'est arrivé
32:19d'en faire une le matin
32:20et une l'après-midi.
32:21Je suis très organisée,
32:22je travaille beaucoup en amont.
32:24En fait,
32:24je crois que vous n'avez pas
32:25de bureau,
32:25mais vous avez un tiroir.
32:26Oui.
32:27Expliquez-moi ça.
32:28J'avais un tiroir,
32:29j'ai déménagé,
32:30c'est devenu une étagère
32:32dans un placard
32:32avec tous les textes
32:33et puis j'annote tout.
32:36En fait,
32:36je relis plusieurs fois
32:37et il faut qu'en le lisant,
32:39exactement comme un roman.
32:40Un roman vous plaît,
32:41quand vous êtes parti dedans,
32:42vous ne vous rendez plus compte
32:43que vous lisez.
32:44Vous êtes dans l'histoire
32:45et dans les images.
32:47En fait,
32:47il faut que se produise
32:48ce phénomène
32:49quand je lis une pièce de théâtre
32:50ou que je la voie.
32:52Mais en même temps,
32:52vous vivez complètement
32:53avec cette pièce
32:54pendant quelques temps.
32:54Oui,
32:55oui,
32:55oui,
32:55j'ai le nez collé au carreau,
32:57j'ai aucun recul.
32:59En même temps,
33:00vous êtes tellement distraite
33:01qu'un jour,
33:02je crois,
33:03vous n'avez pas reconnu
33:04Matt Pokora.
33:05Ah oui,
33:06mais oui,
33:06oh là là,
33:06mon Dieu,
33:07c'est qu'on allait faire
33:09Fort Boyard.
33:10Et on arrive
33:11et puis je vois
33:12l'équipe précédente
33:13au moment d'embarquer
33:14sur le bateau
33:15et donc c'était M. Pokora
33:16et je vois ce beau jeune homme,
33:19je lui dis
33:19bonjour,
33:19ça s'est bien passé.
33:20Il me dit
33:20oui,
33:21oui,
33:22je lui dis
33:22alors vous êtes,
33:23vous êtes,
33:25excusez-moi,
33:26je ne vous connais pas,
33:27pardon,
33:27pardon,
33:28je lui dis
33:28M. Pokora.
33:29Ah d'accord,
33:30super.
33:31Et M. Pokora,
33:31là c'est tout le monde.
33:32Il me dit
33:32non,
33:32c'est que moi.
33:33Ah pardon,
33:33d'accord,
33:34et vous faites quel sport ?
33:35Voilà,
33:35ça s'est arrangé en fait.
33:37Oui,
33:38ça la fait rire.
33:39Vous avez une chose
33:40très particulière,
33:41je crois,
33:41Virginie Lemoyne,
33:41vous avez eu un chien
33:42à qui vous avez appris
33:44à aboyer
33:44sur le mot URSAF.
33:46Oui,
33:46c'est tout ce qu'elle savait faire,
33:47elle était très mal polie,
33:48elle était très mal élevée.
33:49Oui,
33:50URSAF,
33:50je la faisais asseoir,
33:52je dis URSAF,
33:53elle aboyait.
33:53C'est extraordinaire.
33:54Ah oui,
33:54oui,
33:55je suis même passée
33:56à la télévision
33:57pour montrer.
33:58Je suis accès à un chien.
34:00Oui,
34:00c'est une chienne magnifique.
34:03En même temps,
34:04il y a cette folie
34:05qui est en vous,
34:05qui est une folie créatrice
34:06en permanence ?
34:08Alors,
34:08je bouille au bout,
34:09j'ai énormément d'imagination,
34:10ce qui fait que je fais
34:11un peu n'importe quoi
34:12dans la vie.
34:13Il faut que je vérifie
34:13toujours où je pose
34:14les affaires.
34:15Un jour,
34:15je suis arrivée
34:16devant le théâtre
34:17La Bruyère
34:18et je me suis dit
34:20un truc bizarre,
34:20j'avais toujours
34:21ma poubelle à la main.
34:22Je suis sortie de chez moi,
34:24j'ai pris le métro
34:24avec la poubelle.
34:26Devant le théâtre,
34:27je me suis dit
34:27il y a un truc qui ne va pas.
34:29Je suis très,
34:29très,
34:29très distraite.
34:31On aime vos distractions,
34:33si j'ose dire,
34:34et on va les évoquer
34:35à travers la date
34:36du 4 juillet 2025.
34:37A tout de suite
34:38sur Sud Radio
34:38avec Virginie Lemoyne.
34:40Sud Radio,
34:41les clés d'une vie,
34:42Jacques Pessis.
34:43Sud Radio,
34:43les clés d'une vie,
34:44mon invité Virginie Lemoyne.
34:46On a évoqué
34:46votre parcours
34:47par la comédie,
34:48par l'humour,
34:49à la mise en scène.
34:49Effectivement,
34:50la mise en scène
34:50est devenue aujourd'hui
34:51votre marque de fabrique.
34:53Et le 4 juillet 2025,
34:55vous êtes de retour à Avignon
34:56avec un spectacle
34:58tout à fait original
34:58que vous avez écrit,
35:00Le Manuel
35:01de la Jeune Mariée,
35:021957,
35:03qui va être au théâtre actuel
35:04à Avignon.
35:05Qu'est-ce que c'est
35:05que cette idée ?
35:06Alors,
35:07en 2001,
35:09j'avais été
35:09dans une espèce
35:11de grosse brocante
35:12à Nice
35:12et j'avais trouvé
35:13le guide de la Jeune Mariée,
35:141957,
35:16je l'avais acheté,
35:17je l'avais lu
35:17et après,
35:18il s'est perdu.
35:19Je ne l'ai jamais retrouvé
35:20mais je m'en souvenais bien.
35:21Et je m'étais toujours dit
35:22un jour,
35:23ça fera potentiellement
35:24un spectacle.
35:25Et puis,
35:26j'ai écrit
35:26pour Valérie Zacommer
35:28que je sollicite beaucoup
35:31et je voulais avoir
35:31un nouveau projet avec elle.
35:32et je l'ai regardé,
35:34on cohabite toujours ensemble
35:35pendant le Festival Avignon
35:37et puis je me suis dit,
35:37tiens,
35:38je vais lui écrire
35:38le Manuel
35:39de la Jeune Mariée,
35:401957.
35:42Alors,
35:42j'ai lu énormément
35:43de guides de manuels,
35:45de guides de convenance,
35:46d'encyclopédie ménagère,
35:47d'encyclopédie médicinale.
35:49J'ai pris beaucoup,
35:50beaucoup de notes
35:51et puis j'ai écrit
35:51ce spectacle.
35:52Alors,
35:52tout ce qui contient
35:54comme élément informatif,
35:56tout est vrai.
35:57Les thèmes des chapitres,
35:58c'est vrai.
35:59Par exemple,
35:59il y a un chapitre
36:00sur les mouches.
36:01J'ai trouvé ça.
36:02Il y a un chapitre
36:03sur le nombre de pas
36:05minimum à faire
36:06pour faire un ragoût.
36:07Il ne faut pas
36:08se fatiguer inutilement.
36:09Donc,
36:10il y a des schémas
36:10dans des encyclopédies ménagères
36:12comme ça,
36:13avec des pas.
36:14Alors,
36:14on ne comprend rien.
36:15Il y a des petits pointillés
36:16comme ça.
36:17Il faut faire ça
36:18pour ne pas perdre
36:18trop d'énergie
36:19parce qu'il y a
36:20une deuxième journée
36:21qui commence le soir
36:22lorsque le mari rentre.
36:23Il y a des conseils
36:24absolument extraordinaires.
36:25Ce n'est pas que
36:26parler d'une voix de note
36:27et être corvéable à merci.
36:29Bien sûr,
36:29il y a ça.
36:29Et puis,
36:30se manger,
36:31tous ses soucis,
36:31tout ça dans un silence recueilli.
36:33Mais il y a aussi
36:34tous les conseils de bon sens,
36:36les conseils ménagers.
36:38Alors,
36:38par exemple,
36:39pour vraiment
36:40désinfecter vraiment
36:42votre maison,
36:43il faut la passer
36:44à un mélange
36:45de clair et de formoles.
36:47Après,
36:47il faut vider
36:48les habitants
36:49de la maison.
36:50Mais on ne parle pas
36:50du sort de la maîtresse
36:51de maison
36:52qui passe ça.
36:53Et vous pouvez aussi
36:54nettoyer votre poulailler
36:55comme ça.
36:56Mais là,
36:56il faut éloigner les poules
36:57pour ne pas qu'elles
36:58meurent d'asphyxie.
36:59Mais c'est que
37:00la pauvre ménagère
37:01qui fait ça,
37:02on ne s'en soucie pas.
37:03C'est extraordinaire.
37:03Mais pour 57,
37:05c'était une autre époque.
37:06Il y a un côté
37:06de nostalgie
37:07dans cette histoire.
37:09Alors,
37:09je ne sais pas
37:10si à l'issue du spectacle,
37:11on peut vraiment dire
37:12que c'était le bon temps.
37:13Mais en tout cas,
37:16c'est encore très corseté.
37:19Ça commence
37:20dès 64,
37:21par exemple,
37:21on sent que les choses changent,
37:22le ton change
37:23et on sent que mes 68 arrivent.
37:25Mais en 57,
37:26c'est encore très rigide
37:28et très sévère.
37:29C'est la 4ème République.
37:31René Cotty est au pouvoir.
37:32De Gaulle n'est pas encore arrivé.
37:34Et on vient de signer
37:34le traité de Rome
37:35qui est un traité
37:36avec le marché commun
37:37et six pays seulement.
37:39Donc,
37:39on est au début
37:39de quelque chose.
37:40On n'a même pas encore
37:41le transistor
37:42et les yéries.
37:43Après,
37:43on peut le commander
37:45sur sa liste de mariage.
37:46mais c'est un truc
37:47de folie,
37:48le transistor.
37:49Alors,
37:50le point de départ,
37:51ce sont cinq futurs mariés
37:52qui vont justement
37:53vivre ce moment-là.
37:55Voilà.
37:56Donc,
37:56elles compulsent
37:57très consciencieusement
37:58ce guide
37:58et puis,
38:00je l'ai recréé
38:01et donc,
38:02j'ai tout écrit
38:02et puis après,
38:05ça s'entrechoque
38:06avec leur récit
38:07parce que je me suis dit
38:08qu'elles ont bien ces femmes,
38:09elles ont aussi une histoire
38:10et je voulais,
38:12à travers leur histoire,
38:13raconter vraiment
38:13la société.
38:14C'est-à-dire
38:15qu'on se rend compte
38:16toutes les cinq,
38:17elles vont épouser
38:17des hommes
38:18qu'elles connaissent peu.
38:19Alors,
38:19il y a des histoires dramatiques,
38:21il y a des histoires
38:22qui sont assez drôles
38:23et il y a une histoire vraie.
38:25À mille et cinq.
38:27On ne saura pas la telle,
38:28il faudra aller voir le spectacle.
38:29Mais surtout,
38:30ce qui est étonnant,
38:30c'est que ça parle
38:31d'une France
38:32que les moins de 20 ans
38:33ou 60 ans
38:34ne peuvent pas connaître
38:34mais qui a existé.
38:36Oui,
38:36et puis,
38:36je fais des lectures
38:37comme ça,
38:38une fois,
38:38par exemple,
38:39dans une galerie d'art
38:40devant des gens
38:41que je ne connaissais pas.
38:42C'était juste pour voir
38:42comment c'était reçu.
38:44Et en fait,
38:44je m'aperçois
38:45que ça concerne vraiment
38:46tout le monde
38:46parce que c'est l'histoire
38:47de nos mères,
38:48de nos grands-mères.
38:50C'est pas loin,
38:511957,
38:51comme vous le disiez.
38:52Et quel courage
38:55elles ont eu ces femmes
38:56pour qu'aujourd'hui,
38:57si on en arrive là aussi,
38:58c'est qu'elles ont su,
38:59avec ce qu'on leur avait imposé
39:01comme dictates,
39:02elles ont su quand même
39:03faire énormément progresser
39:05les choses.
39:06Et il y a aussi des hommes
39:08qui les ont aidées.
39:10Féministe,
39:10c'est une cause nationale
39:12qui concerne tout le monde
39:13et il y a des hommes aussi.
39:14Oui,
39:14parce qu'à l'époque,
39:15il y avait ce qu'on appelle
39:16les convenances
39:17et les femmes devaient les respecter.
39:18Ah oui,
39:18oui.
39:19C'était pour les hommes aussi.
39:20Il y avait beaucoup de choses
39:22que les hommes n'avaient pas
39:23le droit du tout
39:23de s'émouvoir,
39:24le droit au chagrin
39:25et puis les femmes.
39:27Alors,
39:28je trouvais dans les manuels
39:29des choses extraordinaires.
39:30Par exemple,
39:31si vous êtes mauvaise cuisinière,
39:32si vous n'avez pas
39:32beaucoup d'imagination,
39:33que vous ne variez pas vos plats,
39:35votre mari,
39:36il n'aura pas envie de rentrer
39:38donc il va rentrer
39:38de plus en plus tard.
39:39Qu'est-ce qu'il va faire ?
39:40Il va aller au café,
39:41il va commencer à boire
39:42et il va devenir alcoolique.
39:44Si vous avez un mari alcoolique,
39:45vous ne vous en prenez qu'à vous
39:46et à votre talent de cuisinière.
39:48C'est entre les choses comme ça.
39:49Je crois qu'il faut boire quotidiennement
39:52un litre de bière
39:53et deux verres de vin.
39:54Oui,
39:54voilà,
39:54ça c'est pour être en forme,
39:55pour les grossesses
39:56et surtout si on est enceinte
39:58ou allaitante,
39:59il faut bien boire
39:59de la bière et du vin.
40:01Une chose inimaginable aujourd'hui,
40:02c'est que pour les bébés,
40:03il faut du talc à l'amiante.
40:04Oui,
40:05il faut du talc à l'amiante
40:05pour les bébés.
40:06Absolument,
40:07c'est recommandé
40:07et puis il faut exiger aussi
40:08le four à l'amiante.
40:09L'amiante,
40:10c'est une matière très ancienne
40:11donc on a vraiment confiance
40:12dans l'amiante.
40:13Aujourd'hui,
40:14ça a complètement changé
40:16et puis il ne faut pas observer
40:18les statuts peu convenables
40:20dans les musées.
40:21Oui,
40:21surtout il faut baisser les yeux,
40:23absolument.
40:25Il ne faut pas parler fort
40:26dans un musée
40:27et de toute façon en public,
40:29il ne faut jamais parler
40:30en remuant les bras et la tête
40:31et avec une voix trop forte
40:32et puis quand on arrive au théâtre,
40:34il faut laisser aussi
40:35son manteau vestiaire
40:37sauf s'il est en fourrure.
40:39Ça,
40:39je me souviens,
40:40moi,
40:40d'être au théâtre
40:41avec ma grand-mère
40:42et elle pouvait garder son manteau
40:43parce qu'elle avait un vison.
40:45En plus,
40:45il y avait des grands-mères
40:46qu'on vouvoyait à l'époque.
40:48Ah oui,
40:48bien sûr,
40:48et puis des parents
40:49qu'on vouvoyait aussi.
40:50Mais il y a des enfants
40:52qui ont été presque traumatisés
40:53par ça,
40:54Virginie Lemoyne.
40:55Ce n'était pas mon cas
40:56mais certainement,
40:56oui.
40:57Et il se trouve aussi
40:58que c'est une France
40:59qui a totalement disparu
41:00que vous n'avez pas connue
41:01mais dont certains
41:02vous ont parlé.
41:03Alors,
41:04je suis née en 61
41:06donc je me souviens
41:07d'être descendue
41:10à la cave avec maman
41:11chercher du charbon
41:12pour se chauffer au charbon,
41:14on allait chez le Bougna,
41:15on habitait Montmartre.
41:17Bien sûr.
41:18Et il y avait aussi
41:19le laveur de carreaux
41:20qui venait régulièrement
41:21qui chantait dans la rue.
41:22Oui,
41:22oui,
41:23tout à fait.
41:23C'est une autre époque.
41:24Oui,
41:25il y avait le remouleur,
41:26oui,
41:26tout à fait.
41:27Et puis,
41:28je crois que c'est aussi
41:28l'époque du Bibi Boum
41:29et le Bibi Boum
41:30a été aussi une révolution
41:31qu'il a fallu assumer.
41:32Oui,
41:32oui,
41:33peut-être aussi
41:34qu'on a inventé
41:35les couches,
41:36tout ça,
41:36parce qu'à l'époque,
41:37on lavait tout,
41:38on avait...
41:42les ménagers qu'on utilisait,
41:43ce n'est pas non plus
41:43très écolo.
41:46C'est un spectacle
41:46qui a cinq femmes
41:47et il y a un homme.
41:48Il y a un homme,
41:49le pianiste,
41:50qui a une phrase
41:51qui est
41:51« Que pensez-vous,
41:52mesdames,
41:53du président René Coty ? »
41:54Donc,
41:54il a une phrase
41:55et il représente
41:56le futur mari.
41:59C'est Stéphane Corbin
42:00qui a fait
42:01toutes les...
42:03qui a composé
42:03toute la musique
42:04des chansons.
42:05Et pourquoi René Coty ?
42:07Parce que c'est l'époque,
42:08comme vous le disiez,
42:08c'était René Coty.
42:09Oui,
42:10parce que les femmes
42:10ne doivent pas
42:11parler politique.
42:12Donc comment...
42:13Alors on fait aussi
42:13des petites scénettes.
42:15Alors comment s'en sortir
42:16lorsqu'on est invité
42:17quelque part
42:18et que quelqu'un
42:18vous demande
42:19votre opinion
42:19sur le président
42:20René Coty ?
42:20Il faut voir s'en sortir.
42:22En même temps,
42:23René Coty
42:23qui a été élu
42:24au 13ème tour
42:25à la surprise générale
42:25à Versailles
42:26et lorsqu'on a annoncé
42:28à Madame Coty
42:28que son mari était élu,
42:30sa réaction,
42:30ça a été
42:31« Oh là là,
42:32mais j'ai préparé
42:33une belle tarte pour ce soir,
42:34comment on va faire ? »
42:35C'est vrai ?
42:35Ah, magnifique !
42:37Elle a été très populaire
42:38Madame Coty.
42:39Alors il se trouve aussi
42:41des scènes
42:42qui sont presque
42:44de la vie quotidienne.
42:45Le choix de la viande
42:46chez le boucher,
42:47les appareils ménagers,
42:48ça aussi c'est important.
42:49C'est très important
42:50mais alors ça aussi
42:50je l'ai lu dans un guide,
42:52c'était vendu
42:52comme une liberté nouvelle,
42:54vraiment,
42:55de toute bonne foi.
42:56On disait aux femmes
42:56« Vous allez chez le boucher,
42:58vous avez la possibilité
43:00de choisir la viande
43:01qui vous plaît
43:01sans demander l'autorisation
43:03de votre mari. »
43:04Liberté nouvelle.
43:05C'est extraordinaire.
43:05Donc je fais
43:06la liberté chez le boucher.
43:07Elle a fait une chanson
43:08très joyeuse.
43:09Et en même temps,
43:10c'était l'époque
43:11où effectivement
43:11on allait
43:12à la foire de Paris
43:14qu'on appelait
43:14le carrefour des affaires
43:15pour choisir
43:16non pas son frigidaire
43:17parce que c'est une marque
43:18mais son réfrigérateur.
43:19Oui, son réfrigérateur,
43:20absolument.
43:21Et là,
43:21c'était des choses
43:22monumentales.
43:23Oui,
43:24c'était beaucoup
43:26dans la vie
43:27des familles.
43:29Il y avait des machines
43:29à laver,
43:30alors je crois
43:30qu'il y avait
43:31une espèce de manivelle
43:32comme ça
43:32mais ça changeait
43:33quand même.
43:34La machine à laver,
43:36ça a été
43:36une invention
43:37fondamentale
43:38quand même
43:38dans la vie
43:40des ménagères.
43:40C'est celui
43:41d'à l'époque
43:42comme les frigos.
43:43En fait,
43:43il y a aujourd'hui
43:43sur internet
43:44un frigo
43:45de 1957
43:46en bon état
43:47qui est en vente
43:48pour 200 euros.
43:49C'est vrai ?
43:49Oui.
43:50Ah, magnifique.
43:50Donc ça prouve
43:50que ça marche.
43:51Ça marche,
43:52c'était robuste.
43:53Et puis,
43:53il y a les chansons aussi
43:54et il y a une chanson
43:55qui à cette époque
43:56en 1957 justement
43:57a célébré la femme
43:59avec un jeune poète
44:00qui débutait.
44:00Première chanson
44:10de Guy Béard
44:10aux Trois Baudets
44:11avec Jacques Canetti
44:12et c'est vrai
44:13que ça a été tout de suite
44:14un immense succès
44:15et là aussi,
44:16il y avait un amour simple
44:17entre l'homme et la femme.
44:18Oui.
44:19Il n'y avait pas
44:20de rapport compliqué ?
44:21Non,
44:22mais c'est quand même
44:23des rapports
44:25vraiment verticaux.
44:27Oui,
44:28exactement.
44:28Donc,
44:30il y avait des hommes
44:30formidables,
44:31il y avait des maris.
44:32Moi,
44:32je viens d'une famille
44:33très très très féministe.
44:34Mes grands-mères
44:35étaient féministes,
44:36ma mère était féministe,
44:38mon père était féministe
44:39et j'ai découvert
44:41le sort qu'on réservait aux femmes.
44:45Je n'ai pas 7-8 ans,
44:46je n'en avais pas conscience,
44:46je pensais que c'était
44:47comme ça partout.
44:48Non,
44:48c'est vraiment
44:49le féminisme
44:50à sauver tout ça,
44:51justement.
44:52Il y avait aussi,
44:53Virginie Le Moine,
44:54le budget course.
44:55Oui,
44:55alors ça,
44:56dans tous les guides,
44:57le premier chapitre
44:59est consacré au budget,
45:00c'est le plus important,
45:01c'est de savoir gérer son budget.
45:03Donc,
45:03on peut le reporter
45:04sur un registre,
45:05on note toutes les dépenses
45:06et on le présente au mari
45:08quand il en fait la demande.
45:09Et surtout,
45:10les courses se font
45:10chez les commerçants
45:11car le premier supermarché
45:13c'est de 58.
45:14C'est Goulay et Turpin
45:15et en voyant ça,
45:18Edouard Leclerc a eu l'idée
45:19de créer ces supermarchés.
45:20Ah oui.
45:21Donc,
45:21un an après.
45:21Ah oui.
45:22Et puis,
45:23il y a le ne pas vivre
45:25avec l'homme qu'on aime
45:26avant le mariage.
45:27Ah non,
45:27surtout pas.
45:28Non,
45:28ça c'est absolument impossible.
45:31Alors,
45:32il y a dans le récit
45:33de ces femmes,
45:33il y a toutes sortes
45:34de rencontres
45:35et puis,
45:38les guides ne parlent
45:38absolument pas
45:39de sexualité.
45:40Alors,
45:40il y a des guides
45:40qui parlent de sexualité
45:41qui sont très,
45:43très,
45:43très punibles
45:43mais qui s'adressent
45:44aux hommes uniquement.
45:45Les femmes,
45:46pas du tout.
45:46Les femmes,
45:47on leur parle
45:48des responsabilités
45:50qui les attendent.
45:51Je trouve que
45:51de tout ce que j'ai lu,
45:52le guide le plus respectueux,
45:54c'est le guide
45:54de la jeune fille rurale
45:55qui dit aux jeunes femmes,
45:58voilà,
45:58vous allez vous marier
45:59et ça va être
46:00parfois difficile.
46:01Il vous faudra du courage
46:02pour tenir.
46:03Soyez courageuse.
46:04Ça,
46:04c'est le spectacle
46:05au Tête Actuel d'Avignon
46:07à partir du 5 juillet
46:07que vous reprendrez en tournée
46:08et puis,
46:09il y a un autre spectacle
46:10avec Corinne Touzet
46:11qui vous aime beaucoup
46:12avec cette fois-ci
46:14une histoire de Ken
46:15qui est une histoire
46:16de recherche,
46:17d'amour
46:17mais autrement.
46:18Voilà,
46:18c'est une femme
46:19qui donc atteint la soixantaine
46:20qui est célibataire
46:21et qui a envie
46:22de trouver l'âme sœur
46:23donc sa fille
46:24l'inscrit sur les sites
46:25de rencontres
46:25mais pour elle,
46:26c'est absolument
46:26terra incognita
46:27et donc,
46:29elle rencontre
46:29un homme
46:30qui s'appelle Ken
46:31et sans le faire exprès,
46:34tout de suite,
46:34elle rencontre le bon
46:35donc tout est très très très
46:37louche chez ce monsieur
46:38parce qu'il a l'air
46:39d'avoir toutes les qualités
46:40qu'il lui faut
46:40et un prénom
46:41mais est-ce que c'est son prénom
46:43ou pas ?
46:44Et voilà,
46:45alors c'est tout
46:45le parcours de cette femme,
46:48le parcours,
46:49la carte du tendre
46:50de cette femme
46:50qui rencontre
46:51comme plusieurs hommes
46:52qui revient toujours à Ken.
46:53C'est une très valide
46:54comme il dit,
46:56plein d'autodérision.
46:57Exactement
46:57et en même temps,
46:58deux autres spectacles à Avignon,
47:00Sophie Forte
47:00que vous reprenez
47:01et puis un autre spectacle.
47:02Oui,
47:02alors Sophie Forte,
47:03on reprend la valide
47:05Voilà,
47:05l'année dernière,
47:07elle a joué
47:07avec une mise en scène
47:08de Frédéric Pateau
47:09qui l'avait entourée
47:12de beaucoup
47:12de défaits,
47:14etc.
47:14On a choisi ensemble
47:16Frédéric Pateau
47:17habitant San Francisco
47:18et elle m'a demandé
47:19de prendre la suite
47:21avec l'autorisation
47:21de Fred.
47:23On a tout enlevé,
47:24on a gardé
47:25la mise en scène
47:25de Fred
47:26et puis c'est
47:27presque un nouveau spectacle
47:29avec deux metteurs en scène
47:30et c'est l'histoire
47:32de son papa
47:33qui était chauffeur
47:34de taxi
47:34et qui s'est fait renvoyer
47:37parce qu'il avait cogné
47:38un type un jour,
47:38c'était très colérique,
47:40qui un jour a peint
47:40une petite gouache
47:41comme ça que sa femme
47:43a fait encadrer
47:43et c'est devenu
47:44un des plus grands peintres.
47:46Il a fait une carrière
47:47internationale
47:47et elle a été
47:48pris de Rome.
47:48c'est une histoire
47:49incroyable
47:50et vraie
47:51comme tout ce qui touche
47:51à Sophie.
47:53Ça c'est le troisième spectacle ?
47:54Le troisième
47:55et sinon je reprends
47:56les cinq de chœur
47:58un air de fête
47:59pour fêter
48:00les 30 ans
48:00de l'existence
48:01du groupe.
48:02Tout le monde
48:02n'est pas là
48:03depuis 30 ans
48:03d'ailleurs aucun des membres
48:04n'est là depuis 30 ans
48:05mais c'est un spectacle
48:06très joyeux
48:07ils sont absolument
48:08extraordinaires
48:09chanteurs et musiciens
48:10les cinq de chœur.
48:11Mais comment on fait
48:12Virginie Lemoyne
48:13pour faire quatre spectacles
48:14en même temps
48:14à Avignon ?
48:15Alors je cours
48:16parce que j'aime bien
48:16faire l'accueil
48:17j'accueille toujours
48:18les gens dans la salle
48:19après je disparais
48:20parce que je trouve
48:20que le spectacle
48:21il appartient aux comédiens
48:22mais en tout cas
48:23j'ai un immense plaisir
48:24à accueillir les gens
48:25dans la salle.
48:26Mais on ne se perd pas
48:27entre quatre spectacles ?
48:28Non, j'en ai deux
48:29à la même heure le matin
48:30donc j'ai un assistant
48:31extraordinaire
48:32qui s'appelle
48:32Laurie André
48:34et on serait parti.
48:35En tout cas
48:36il y a beaucoup de choses
48:37à voir à Avignon
48:38vous tapez Virginie Lemoyne
48:39sur internet
48:39et puis il y a
48:40ce guide de 57
48:43qui à mon sens
48:44ira au-delà d'Avignon
48:45et vous le méritez
48:46et ça sera repris
48:47l'année prochaine
48:48c'est évident
48:48dans toute la France.
48:49Les dieux du théâtre
48:51vous entendent Jacques.
48:52Ils nous entendent
48:53tous les jours
48:53sur Sud Radio
48:54vous pouvez être rassuré.
48:55Merci, merci infiniment
48:57j'ai appris
48:58une foultitude de choses.
48:59Merci Virginie Lemoyne
49:00et à bientôt
49:01l'écoute de l'éluge
49:01est terminée pour aujourd'hui
49:03on se retrouve bientôt
49:04restez fidèles
49:04à l'écoute de Sud Radio.
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