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  • 18/06/2025
Les clefs d'une vie avec Yves Gilbert

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-18##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous êtes un homme de l'ombre, un compositeur dont les mélodies ont ensoleillé le cœur de plusieurs générations.
00:12Vous aimez la vie à la folie, comme Serge Lama l'a chanté sur vos notes.
00:16Vous le démontrez dans un album dont le titre « Je vis encore » ne justifie pas seulement votre présence au micro.
00:24Aujourd'hui à Sud Radio, bonjour Yves Gilbert.
00:27Bonjour Jacques Pessis.
00:28Alors, on connaît vos chansons, on connaît moins l'homme, et on va l'évoquer, c'est le principe des clés d'une vie,
00:33à l'occasion de la sortie de cet album de chansons « Je vis encore ».
00:37Il y a longtemps que vous n'ayez pas chanté, donc on va le raconter tout à l'heure.
00:41Et on va évoquer votre parcours à travers des dates clés, c'est le principe des clés d'une vie.
00:45Et la première, c'est votre première télévision, le 3 janvier 1965, avec cette chanson.
00:51« Dès que tu me tournes le dos, tu te moques de moi, tu ne me prends pas pour rien. »
00:59« Yves et Patricia, discorama avec Denise Glazer ».
01:03Exactement, oui, dis donc.
01:07Formidable ça.
01:07Vous vous souvenez de cette chanson ?
01:10Je me souviens, oui, oui, oui.
01:12« Dès que tu me tournes le dos », oui.
01:14En fait, à l'époque…
01:16Avec Patricia, qui est devenue chez Yechpati.
01:19C'est plus tard, oui.
01:20Mais c'est à l'époque, votre femme, elle est danseuse.
01:23Et vous avez enregistré un duo, et c'est votre première télévision.
01:25Et Denise Glazer, ce n'était pas évident comme télévision.
01:28Eh non, ce n'est pas évident, parce que tout le monde passait là.
01:33Il fallait faire des choses qu'on ne connaissait pas encore.
01:36C'était la première fois.
01:37La première télévision, c'est toujours difficile, parce qu'on ne sait pas exactement la caméra.
01:42Est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'il faut rire ? Est-ce qu'il faut sourire ? Est-ce qu'il faut…
01:46Bon. Enfin, ça s'est bien passé, je crois.
01:48Elle était très intimidante, Denise Glazer, je crois.
01:50Oui, parce qu'elle posait des questions un peu sournoises.
01:54Oui. Ce qui n'est pas le cas dans les Clés d'une vie où on se contente d'écouter votre parcours.
01:58Mais en fait, au départ, ce qu'on ne sait pas, c'est qu'elle ne voulait pas passer à l'antenne.
02:02Elle était off pendant les premières années de discorama, parce qu'elle se trouvait laide.
02:07Et finalement, ils l'ont convaincue d'être à l'antenne, et elle a inventé ces silences dans les interviews.
02:12Ah, d'accord.
02:13Alors, il se trouve que, je ne sais pas si vous le savez, mais Gainsbourg est dans la même émission,
02:17et il crée « Couleur Café », une chanson qui va se devenir l'un de ses premiers succès.
02:22« Couleur Café » de Gainsbourg, oui.
02:24Oui, il est juste dans l'émission.
02:25Donc, effectivement, Patricia est votre femme à l'époque.
02:29Je crois qu'elle est la filleule de Bernard Blier.
02:33Oui, exactement.
02:35D'ailleurs, Bernard Blier, j'ai fait des chansons avec lui.
02:39Ah bon ?
02:39Parce qu'il écrivait des textes.
02:41Oui.
02:42Et moi, j'ai fait sa connaissance, évidemment, grâce à Patricia, parce que son père connaissait bien Bernard Blier.
02:51Le père de Patricia était directeur artistique chez Phologram, ou je ne sais plus exactement quelle maison de disques.
02:59Et il connaissait pas mal de monde, il s'occupait de vedettes telles que, je ne sais plus comment elles s'appellent, c'est pas grave.
03:09Quoi qu'il en soit, Bernard Blier, j'ai fait, je ne sais plus, 4 ou 5 chansons avec lui.
03:15Bon.
03:16Elles n'ont jamais rien donné.
03:17Elles n'ont jamais rien donné parce que, bon, faire des chansons, c'est bien, mais les faire chanter, c'est mieux.
03:22Oui, exactement. Et c'est vrai que Bernard Blier était un comédien exceptionnel, qui disait « Je suis le plus grand cocu de France que dans tous mes films, je suis cocu ».
03:30C'était une de ses particularités.
03:32Et effectivement, Gauche-Patty, vous avez fait 3 disques avec elle, ça a duré 2 ans, il y a eu 3,45 tours, je crois.
03:38Il y a eu 3 ou 4,45 tours.
03:40Oui.
03:40Bon, qui n'ont pas donné grand-chose, évidemment.
03:44Évidemment, non, mais enfin bon, on avait des chansons qui n'étaient pas trop mal, mais ce n'était pas extraordinaire.
03:51Puis c'était l'ère du temps du Yéyé, ce n'était pas exactement.
03:53C'était le début du Yéyé.
03:55On a fait quand même, on a animé une radio.
03:59Oui.
04:00Une radio pendant l'été.
04:02L'été sur les campings à 7, dans le midi.
04:07Pendant 2 mois, on a animé cette radio.
04:10Au départ, on devait faire le couple français.
04:17Et ça devait être fait par RTL et par Jour de France.
04:25Et puis finalement, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais enfin bon, finalement, c'est tombé à l'eau.
04:29Et on a fait cette émission-là.
04:32On a vendu quelques disques quand même.
04:34On a vu quelques personnes qui nous ont aimés.
04:36Mais au bout de 2 ans, la maison de disque a dit, bon, maintenant, allez, ça va.
04:41Mais effectivement, Patricia a fait une seconde carrière avec cette chanson.
04:45Etienne, Etienne, ça a été un immense succès, une victoire de la musique.
04:47Ça a été une seconde carrière.
04:48Alors, tais-toi, tu vas voir.
04:51J'étais avec Serge, Serge Lama.
04:53On était en répétition au Palais des Congrès.
04:57Et il me dit, t'as vu, ton ex, là, le succès qu'elle a ?
05:03Je dis, mon ex, le succès qu'elle a ? Quel succès ?
05:06Elle me dit, qu'est-ce que je pâti ?
05:08Je dis, c'est mon ex ?
05:10Je n'avais pas reconnu.
05:11En plus, le style de chanson, elle n'était pas comme ça du tout quand on était ensemble.
05:17Exactement.
05:17Elle était très BCBG, très danseuse, petit rat de l'opéra, enfin tout ça.
05:23Et là, c'était vraiment le contraire.
05:25Donc, j'étais très, très surpris, effectivement.
05:28Et les Gush étaient en fait une référence au sobriquet que lui allait son grand-père,
05:33qui était d'origine basque.
05:34Voilà.
05:35C'est pour ça qu'elle s'appelait Gush.
05:36Ah, d'accord.
05:37Alors, vous, la musique, ça a toujours bercé vos jeunes années, depuis le début.
05:41Je crois que c'est votre mère qui vous a entraîné vers vos premiers cours de piano, Yves Gilbert.
05:46Alors, ma mère m'a mis au piano, j'avais 8 ans.
05:51Elle m'a fait apprendre le piano à 8 ans.
05:53Je n'aimais pas ça du tout.
05:54Ah bon ?
05:55Non, parce que les professeurs, la musique et les professeurs de piano, de chant, etc.,
06:02c'est deux choses différentes.
06:03Il faut faire aimer la musique à celui auquel on apprend.
06:11Et or, on me demandait de faire du solfège, de faire des gammes, de faire des exercices.
06:17Ce n'est pas jouer de la musique, c'est jouer.
06:19Je n'avais pas l'impression de jouer.
06:22Donc, à 8 ans, bon, 8 ans, c'est le bonheur.
06:26Ensuite, on m'a mis dans une pension religieuse et grâce à ce piano, j'avais le droit d'avoir une heure tous les jours pour répéter mes exercices et faire mon piano.
06:38Dans une salle à part, ce qui me faisait très plaisir parce que, ouf !
06:44Là, vous aviez l'instinct du piano, vous n'avez pas besoin d'un professeur pour...
06:47Mais, attends, parce que quand je suis rentré chez moi, vers 14-15 ans, prof de piano, une autre, et pareil, Botov, Chopin, les exercices, les gammes,
07:02elle mettait des notes, alors 8 sur 10, 7 sur 10, 5 sur 10, 4 sur 10.
07:07Et au bout de 2-3 ans, ça va faire 16-17 ans à peu près, elle dit à ma mère, vous savez, on va arrêter le piano parce qu'il n'est pas doué du tout.
07:19Et ma mère lui dit, écoutez, je ne sais pas, mais quand vous n'êtes pas là, il joue des trucs très bien, hein ?
07:24Ah bon ?
07:25Alors, elle me dit, bah, vas-y, joue-moi quelque chose.
07:28Alors, je lui joue la mère de Charles Trenet et mes jeunes années, etc., toutes les chansons de Charles à l'époque.
07:34Et elle n'en revenait pas. Elle me dit, bon, d'accord, alors on va faire autre chose.
07:40Et elle m'a sorti un traité d'harmonie, un traité d'harmonie qui faisait au moins 20 cm de haut,
07:47avec je ne sais pas combien de pages, 1000 ou 2000 pages.
07:51Et au début, le traité d'harmonie, on te dit, vous n'avez pas le droit de faire ça, vous n'avez pas le droit de faire ci, vous n'avez pas le droit...
07:58Je dis, écoutez, ce n'est pas ça, la musique, hein ?
08:00La musique, on a le droit de faire ce qu'on veut.
08:01Et j'ai regardé à la fin, et à la fin du traité, on m'a dit, maintenant que vous savez toutes les barrières, vous avez le droit de faire ce que vous voulez.
08:10Et vous avez fait ce que vous voulez.
08:11Et c'est ce que j'ai fait.
08:12Alors, en revanche, il y a quelqu'un qui n'était pas du tout d'accord avec ça, c'était votre père, Jacques Gilbert,
08:16qui était à l'époque directeur du casino de Deauville, ce qui n'était pas n'importe quoi.
08:20Ah bah oui, j'étais élevé dans le casino, dans les Jeux, et mon père voulait que je prenne sa suite.
08:28Bien sûr.
08:28Il m'a mis dans les hôtels, il m'a fait apprendre l'hôtellerie, il m'a fait apprendre le restaurant, la cave, les hôtels, les chambres et tout ça.
08:39J'ai fait des stages au Carleton, à Cannes, dans d'autres hôtels comme ça.
08:45Et comme je comptais très bien et très vite, j'étais à la comptabilité.
08:52Je comptais vite.
08:53Comme mon père, d'ailleurs, qui comptait aussi très vite.
08:57Et donc, il m'appelait à chaque fois qu'il avait besoin d'un supplément, qu'il n'y avait pas assez de monde pour compter,
09:03à Pentecôte, à Pâques, où il y avait des jours comme ça.
09:06Il me disait, ça t'ennuie pas, il me payait évidemment, mais bon, il n'y avait pas de vacances, quoi.
09:12Mais ça ne vous intéresse pas vraiment.
09:13C'était l'époque où Deauville était dirigé par François André.
09:17François André, qui est un monsieur extraordinaire, il avait démarré en 1918, il va à La Baule,
09:23parce qu'il avait promis de rendre le médaillon d'un copain disparu à ses parents.
09:29Il voit un terrain qu'on vendait en lançant des pièces.
09:31Il achète ce terrain, il a fait La Baule.
09:33Et ensuite, il a vu le patron de Deauville, où il a créé les casinos.
09:36Et où il y avait des gens qui perdaient des fortunes.
09:39Je crois que des peintres, notamment, le payaient en tableau de grande valeur.
09:42Oui, mais François André, c'était un joueur.
09:44Oui, c'était un passionné, mais c'était...
09:46Mais il a gagné, quoi.
09:48Et l'époque de Deauville, c'était quelque chose d'extraordinaire.
09:50On ne l'imagine pas aujourd'hui, Gilbert.
09:52Oh, ben, je me souviens, Deauville l'été et Cannes l'hiver.
09:56Oui.
09:56Et puis, mon père était administrateur à Cannes et directeur général à Deauville.
10:01Oui.
10:02Et effectivement, pour en revenir au métier de musicien, quand j'étais à Paris, il m'a dit, écoute, musique, ça ne va pas.
10:15Il faut trouver un autre métier.
10:18Et on a trouvé architecte.
10:19Oui.
10:20Et alors ?
10:21Parce que l'architecture, c'est beau.
10:23C'était un art.
10:24Et ça, la musique, l'architecture, tout ça, ça peut...
10:27Bon.
10:28Je dis, si tu veux.
10:28Je me suis retrouvé au Beaux-Arts.
10:32Au Beaux-Arts, je suis resté un mois.
10:34Oui.
10:34Parce qu'ils faisaient des trucs horribles.
10:38Alors, je dis, je ne peux pas rester dans ce truc-là.
10:39Ce n'est pas possible.
10:41Il y avait des anciens des Beaux-Arts qui revenaient de l'Indochine, où ils étaient envoyés en militaire.
10:48Et qui revenaient et qui faisaient des trucs...
10:51Bon.
10:53Donc, des choses dont je ne parlerai pas, parce que c'était vraiment horrible.
10:58Donc, on a trouvé l'école d'architecture, qui était Boulevard Aspaille.
11:05Et pendant 5 ans, j'ai fait de l'architecture.
11:07Voilà.
11:07Soit disant.
11:09Et après, vous avez construit...
11:10Parce que j'ai fait beaucoup de musique.
11:11Voilà.
11:12Vous avez justement construit une œuvre.
11:14Et on va l'évoquer à travers une autre date importante dans votre vie.
11:17Le 17 septembre 1967.
11:21A tout de suite sur Sud Radio, avec Yves Gilbert.
11:24Sud Radio, les clés d'une vie.
11:26Jacques Pessis.
11:27Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Yves Gilbert, compositeur.
11:31Nous évoquerons votre nouvel album, Je vise encore.
11:33On a parlé de vos débuts dans la chanson, malgré la vie familiale de votre père, qui était contre.
11:40Et puis, vous avez vraiment eu une passion pour la musique.
11:43Et il y a une date importante.
11:44C'est le 17 septembre 1967.
11:48Vous avez fait en 65 votre premier discorama.
11:51Et en 67, c'est le premier discorama de ce chanteur.
11:54Les ballons rouges de Serge Lamar, que vous avez composé.
12:06Alors, Serge Lamar, je crois que c'est né au départ par une idée de régine qui vous a envoyé vers Serge Lamar.
12:14Alors, justement, Jacques Gilbert, le casino de Deauville, il a engagé des hôtesses d'accueil, dont Régine, qui n'était pas connue à l'époque.
12:27Qui débute, oui.
12:28Qui a eu, ensuite, elle s'est occupée du Brumel, la boîte de nuit du casino.
12:33Et bien plus tard, elle est devenue Régine, bon, très connue.
12:37Et bon, donc, je connaissais très bien Régine.
12:40Et j'allais la voir à Paris, quand je suis arrivé à Paris en 56.
12:43Et elle me dit, je vais chanter.
12:46Ah ben, je lui ai dit, écoute, je vais te faire des chansons.
12:49D'accord.
12:50Et puis, au bout de quelques mois, elle me dit, dis donc, il y a un gars formidable dont s'occupe, René Lebas.
12:56Il s'appelle Serge Lamar.
12:57René Lebas, qui est une amie de Régine, qui a aussi une grande carrière, qui a été la première interprète de la mère de Charles Trenet.
13:03On l'appelle la mère de la mère, oui.
13:04Ah oui, c'est une grande, grande chanteuse à l'époque.
13:07Oui.
13:08Donc, René Lebas s'occupe de Serge Lamar.
13:11Serge Lamar, et elle me dit, je suis sûr que les musiques que tu fais, ça irait très bien.
13:15C'est un auteur et interprète, donc, ça devrait coller.
13:20Bon.
13:21Alors, elle convoque Serge Lamar à Deauville, au Brumel.
13:27Ça ne l'a pas collé du tout.
13:28Ah bon, pourquoi ?
13:29Parce que, moi, j'étais le fils du directeur.
13:33Smoking, machin.
13:34Lui, il était arrivé débraillé, machin, etc.
13:38C'était deux univers complètement différents.
13:40Bon, on s'est vus, bon, bonjour, au revoir.
13:46Malheureusement, il a eu son accident quelques semaines plus tard.
13:51Et quelques mois plus tard, la même Régine me dit, il faut absolument que tu travailles avec Serge Lamar.
13:57Il a eu un grand accident.
13:59Il est au lit, il a la jambe dans le plâtre.
14:03Tu vas aller le voir, il habite à côté des Invalides, là-bas.
14:05Et puis, absolument, il faut que tu travailles avec lui, quoi.
14:09Alors, elle m'a appelé un taxi.
14:12Je suis arrivé là-bas.
14:14Il était chez Marcel, son ami et son maître.
14:17Oui.
14:18Marcel Gobineau.
14:19Et dans un deux-pièces, dans un lit, il était gros.
14:26Il avait les dents cassées.
14:29Il était...
14:30On aurait dit un Bouddha, un peu.
14:33Et quand je l'ai vu comme ça, j'ai eu peur.
14:37Il s'est mis à rire.
14:38J'ai eu deux fois plus peur.
14:40Parce que son rire est assez surprenant et fait beaucoup de bruit.
14:46Et là, ça a collé cette fois-ci, Gilbert.
14:49Mais ça a collé ce coup-ci.
14:50Il m'a dit, écoute, tiens, je te donne un texte.
14:52Tu n'as qu'à le mettre en musique et puis on verra.
14:55Je suis rentré chez moi.
14:56J'ai mis la musique tout de suite.
14:58J'ai rappelé.
14:59Je lui ai dit, ça y est, c'est fait.
15:00Ah, ben, il m'a dit, écoute, viens demain.
15:03Et je suis allé tous les jours, tous les jours, tous les jours, tous les jours.
15:06Toutes les ans, pendant 50 ans.
15:11Travailler avec...
15:12Et on a fait plein de chansons.
15:14J'ai fait des tas de musiques, des ballons rouges.
15:16D'aventure en aventure.
15:18Et il y a la première chanson que vous avez écrite ensemble et qui est enregistrée, c'est « Sans toi ».
15:25Il y a déjà la voix, mais ce n'était pas un succès à l'époque, cette chanson.
15:38C'est celle-là qui m'a donné.
15:40Oui.
15:40Et c'est extraordinaire.
15:41Ce n'était pas un succès à l'époque.
15:42Non.
15:43Ça n'a pas marché tout de suite.
15:44Non.
15:44C'est-à-dire que pour arriver à devenir vedette à l'époque, il fallait 9-10 ans.
15:51Parce qu'il fallait d'abord prouver qu'on était apte à devenir vedette et se faire connaître petit à petit du métier et puis du public, etc.
16:03Donc, c'était assez long.
16:06Mais il a eu la chance d'avoir des gens formidables à côté de lui.
16:10Eddie Marwani, par exemple, qui s'est occupé de lui dès le départ.
16:15Il a reconnu tout de suite que c'était un gars formidable et qu'il allait devenir…
16:18Et je ne peux pas dire moi, mais non, parce que pendant qu'on faisait des chansons, moi, qu'est-ce que je faisais ? Rien.
16:29Oui.
16:29Donc, mon père m'a trouvé à un boulot chez Bruno Cocatrix.
16:35À l'Olympia.
16:37Bruno, qui cherchait quelqu'un pour le seconder.
16:41Oui.
16:41Alors, il m'a pris. Il m'a trouvé très sympa. On s'est bien entendu. Il m'a nommé directeur de son édition et de sa boîte de nuit.
16:50Oui.
16:51Il a fait une boîte de nuit qui était… Il fallait monter 150 marches pour arriver, rue Comartin, pour arriver jusqu'à la boîte de nuit. Il y avait une caissière, un barman et un pianiste.
17:04Et le directeur… Et alors, comme Serge commençait à remarcher, il venait tous les soirs. Il montait les marches, difficilement, et on répétait nos chansons.
17:18Le pianiste prenait un petit verre en attendant et on répétait nos chansons devant les trois pour voir l'effet que ça donnait, quoi.
17:25Alors, ce qui est extraordinaire aussi, je crois que vous avez fait des galas surréalistes. Je crois qu'il y a eu un galas dans une grange absolument à la campagne, totalement fou, Yves Gilbert.
17:35Ah ben, le premier galas qu'on a fait, quand il a recommencé à chanter…
17:38Oui.
17:39Quand il a recommencé à chanter, on a eu un galas… C'était à Froidfond, en Vendée. Et il pleuvait. C'était un samedi soir. C'était un bal… Enfin, un bal dans les… Un petit bal du coin.
17:55On est arrivé là-dedans. Il n'y avait pas de porte pour entrer. Il fallait faire un panneau du derrière pour arriver à rentrer derrière l'orchestre qui faisait danser les gens.
18:06Et à 11h30 ou midi moins du quart. Voilà. Maintenant, il y a Serge Lama qui va vous chanter… Ouh ! Ils n'avaient pas envie que le… Les gars, ils étaient en train de danser avec leurs partenaires. Ils essayaient de… Bon.
18:20Et pof, ça cassait tout. Donc Serge Lama, inconnu. Sauf qu'il y avait une chanson qui était un petit peu connue qui s'appelait « Parmi les roses », « Les roses de Saint-Germain ».
18:33Heureusement, c'était un petit peu connu. Donc, grâce à ça, les femmes, les filles, les jeunes femmes, elles ont adhéré et elles se sont mis devant.
18:44Et les mecs derrière, ils commençaient à nous lancer des trucs, des… Je ne sais pas quoi. Moi, j'étais au piano. Piano-champ, c'est tout. Il n'y avait rien d'autre.
18:53Je me dis « Il ne va pas chanter. Il ne va pas chanter ces dix chansons quand même. » Et si ? Il commence par « Je n'ai pas vu de ballon rouge, etc. etc. »
19:01et toutes les autres. Et malgré l'hostilité qui commençait à monter, il a gentil jusqu'au bout.
19:08Vous êtes parti comme ça avec l'argent très vite.
19:11Et quand on a eu fini, le gars nous a dit « Je n'ai jamais vu ça. Les autres, au bout de trois chansons, ils s'en vont. »
19:16Ça a marché.
19:17Eh bien, nous, on a fait les dix chansons.
19:19Et le premier triomphe, les ballons rouges, ça a été le premier Olympia, en première partie de Nana Mouskouri avec Jacques Martin.
19:25Et là aussi, ça a été un événement.
19:27Alors justement, Bruno Cocatrix, qui me prend à part au bout d'un an ou un an de travail avec lui,
19:36et qui me dit « J'aimerais bien que tu sois mon second. »
19:40C'est-à-dire que tu restes ici et moi, je voyage pour trouver des artistes étrangers partout.
19:46J'ai dit « Écoutez, Bruno, c'est très gentil, mais j'ai quelqu'un avec qui je travaille qui s'appelle Serge Lama,
19:51qui est un gars formidable, qui chante, qui écrit des choses merveilleuses.
19:57Et je vais partir avec lui. Désolé. »
20:01Il me dit « Écoute, je suis désolé parce que j'aurais bien aimé que tu sois là, mais puisque c'est ce que tu as envie de faire, fais-le. »
20:07Et il nous a fait passer avec Nana Mouskouri.
20:09C'est-à-dire que Nana Mouskouri...
20:11Et Serge chantait trois chansons.
20:13Et Nana Mouskouri d'ailleurs était en triomphe, c'est son premier Olympia en triomphe.
20:18Et Serge a dit à son propos « Quand je t'ai vu monter sur scène, tu avais l'air d'un mouton qu'on envoie à l'abattoir. »
20:25Il a dit ça, mais il y a une amitié qui est née entre Nana Mouskouri et Serge Lama, indéfectible.
20:31C'est-à-dire qu'ils ne se sont plus quittés.
20:32Un mouton qu'on envoie à l'abattoir, oui, pourquoi ?
20:35Parce qu'elle avait tellement peur en scène.
20:38Elle avait peur en scène et il l'avait presque, alors qu'il était lui, convalescent,
20:41il avait encouragé Nana Mouskouri à monter sur scène.
20:44Car l'énergie de Serge était incroyable, elle est toujours incroyable.
20:48Mais Serge, il avait tellement envie de chanter que depuis deux ans qu'il ne chantait pas,
20:52puisqu'il était au lit et qu'il ne pouvait pas rien faire,
20:55et bien là, il s'est donné à fond et il ne chantait pas, il gueulait.
21:01Ça sortait tout ce qu'il avait en lui depuis deux ans.
21:04Ils sont sortis parmi ces trois chansons-là.
21:07Exactement. Et dans les ballons rouges.
21:08Dans les ballons rouges, qu'on venait de composer, que je venais de faire il n'y a pas longtemps,
21:15et nouvelles chansons, et puis il chantait La guerre à 20 ans, et une troisième, je ne sais plus quoi.
21:20Les premières chansons d'un long succès, succès qui a duré, mais qui s'est développé avec autre chose,
21:26qu'on va évoquer à travers une date que vous n'avez pas oubliée, le 18 septembre 1984.
21:31À tout de suite sur Sud Radio, avec Yves Gilbert.
21:35Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:37Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Yves Gilbert.
21:41Nous parlerons tout à l'heure de Je vise encore votre nouvel album.
21:44On a évoqué vos débuts dans la musique un peu seul, parce que personne ne voulait de vous.
21:50Votre rencontre a versé avec Serge Lama.
21:53Et justement, le 18 septembre 1984,
21:57est arrivé un événement qui est lié, entre autres, à cette chanson.
22:01Napoléon, Napoléon, Napoléon, Napoléon, Napoléon.
22:05Napoléon, Napoléon, Napoléon, Napoléon, Napoléon.
22:08Je m'imaginais que César, je m'imaginais qu'Alexandre,
22:12dans des conquêtes de bazar, venu m'inspirer dans ma chambre.
22:15Première marine de spectacle.
22:17Vous n'avez pas oublié ce soir-là, Yves Gilbert ?
22:19Ah, on n'oubliera pas ça, parce que c'est une longue histoire, le Napoléon.
22:24Ça nous a pris pendant 8 ou 10 ans, quand même.
22:27Au départ, Serge Lama, qui a une petite ressemblance avec Napoléon, a l'idée de ce spectacle.
22:34Le ?
22:34Il a l'idée du spectacle, Serge Lama, au départ.
22:37Alors, justement, on était en tournée avec Serge, bien avant, en 80-81,
22:45et je lui ai dit, dis donc, on fait des chansons, c'est très bien,
22:50mais si on faisait, je ne sais pas, je ne peux pas dire une œuvre, mais quelque chose de plus comédie musicale,
22:56ou quelque chose comme ça, elle me dit, oui, pourquoi pas, oui.
23:00Tu as une idée ? Je dis, oui, j'ai une idée.
23:04Comme tu es bien aimé des femmes, j'ai pensé à... à qui ?
23:11À Napoléon ? Non, à qui ?
23:14Celui qui était l'idole des femmes.
23:17Rodolphe Valentino, non ? Casanova ?
23:21Voilà. Casanova, voilà.
23:24Et il me dit, oui, pourquoi pas, bon.
23:27Et il se renseigne, il prend tous les textes, il parlait de l'amour de ces gens-là, de Casanova, de l'autre aussi.
23:36Et quelques mois plus tard, il me dit, écoute, ton idée de...
23:43C'est pas mal, mais j'ai trouvé une autre idée.
23:46J'ai été visiter le Châtelet pour faire une comédie musicale, justement.
23:54Et en sortant du Châtelet, ça m'est venu comme ça d'un seul coup.
23:59J'ai dit, Napoléon.
24:01Oh !
24:02Alors moi, j'ai dit, Napoléon, ça n'a rien à voir avec Casanova et tout ça.
24:08Bah, Napoléon, alors je rentre chez moi, catastrophé.
24:11Napoléon, Napoléon, les batailles, les machins, le truc.
24:16Et puis, on me dit, ça dépend, ça dépend de ce qu'il va écrire.
24:20Pourquoi ? Attends de savoir comment il va écrire les choses pour...
24:24Avant de t'imaginer que... Bon, d'accord.
24:27Et quelques mois plus tard, il me donne un petit cahier rouge avec tous les textes qui devaient être chantés dans le Napoléon.
24:37Et je regarde, il me dit, je vais te lire tout ça.
24:42Alors, il me lit tout ça un soir.
24:45Formidable.
24:47Bon, ça change tout.
24:49C'était pas Napoléon, c'était l'homme.
24:51Oui.
24:52L'homme, avec ses problèmes, ses amours, ses craintes et tout ce qu'il pensait.
24:57Alors, il avait pris des phrases de Napoléon, il avait pris des phrases et des idées et il avait écrit des chansons au fur et à mesure, à chaque fois, sur ces problèmes-là.
25:09Et il m'a donné ça.
25:11Je suis rentré chez moi.
25:13J'avais une maison à la campagne à l'époque, à 80 kilomètres de Paris.
25:17Et j'ai mis ça sur mon piano.
25:21Puis voilà, de temps en temps, je regardais le texte.
25:25Puis j'allais couper du bois et puis me prendre dans la forêt, faire des choses comme ça, quoi, tranquille.
25:33Et puis un jour, on me dit, mais dis donc, c'est pas mardi prochain que tu dois aller chercher Serge à Paris pour lui montrer ce que t'as fait ?
25:42J'ai dit oui.
25:42Je me dis, mais on est vendredi.
25:46Je dis oui, alors.
25:49Et alors, de vendredi, samedi, dimanche et lundi, j'ai fait une trentaine de chansons.
25:55C'est venu comme ça spontanément ?
25:56Une trentaine de musiques sur ces textes.
25:59C'est venu comme ça.
26:00Comme si ça était écrit petit à petit, sans le savoir.
26:03J'ai enregistré ça en magnéto.
26:05À chaque fois, le chan...
26:06Si j'avais un enfant d'elle...
26:10Voilà, les lettres à Joséphine, machin, etc.
26:14Tout, tout y passait.
26:16Nous sommes.
26:17Et j'ai fait des trucs comme ça qui passaient les uns les autres.
26:21Ça m'est venu comme ça, sans vraiment réfléchir.
26:25Comme si, je te dis, pendant que j'allais couper du bois, le texte que j'avais lu s'imprégnait dans la tête et les musiques se faisaient.
26:32Et résultat, vous allez voir Serge Lama, plutôt, et tout de suite, il adhère complètement au projet.
26:39Et alors, Serge Lama me dit, on va faire un piano-champ devant Edi Marouani, André Chapelle.
26:49Il y avait Francis Perrin aussi qui est venu.
26:52Pourquoi il est venu ? Parce que Francis Perrin, j'avais fait des musiques de films pour lui.
26:58Plusieurs films, Tête à claque, Le Joli Coeur, des films qui ont très bien marché, qui ont fait plusieurs millions d'entrées.
27:04Donc, ça marchait très bien avec Francis.
27:07Donc, je lui ai dit, écoute, viens, on va chanter le Napoléon.
27:10Il me dit, avec plaisir.
27:11Et on leur a chanté le Napoléon, Piano Chant, là, chez moi, à la campagne.
27:18Ils ont trouvé ça formidable.
27:21Alors, voilà, on a appelé l'arrangeur, un arrangeur, Roger Loubet,
27:27qui nous a fait des arrangements extraordinaires.
27:31Grâce à lui, on a eu des chansons habillées d'une manière splendide.
27:36Et ce qui est extraordinaire, c'est qu'au départ, pendant les répétitions,
27:40personne ne croyait en ce Napoléon.
27:42On disait à Serge Lamas, tu es complètement fou.
27:45Personne n'en voulait du Napoléon.
27:47On disait, ça ne va pas, tu vas te rétamer avec cette histoire-là.
27:51Et effectivement, ça ne marchait pas.
27:54Et pendant les répétitions, on a commencé en septembre.
27:59Donc, les répétitions ont commencé le 1er août.
28:02Et les esprits ont changé.
28:04Les gens ont commencé par dire,
28:07ah, il faut qu'on aille le voir, c'est peut-être pas mal.
28:09Et puis, on ne sait jamais.
28:11Les femmes de Serge étaient divisées.
28:13Il y en avait qui disaient, pourquoi pas, on va voir.
28:16Et d'autres qui disaient, surtout pas, Napoléon, Serge Lamas,
28:18non, mais ça ne va pas.
28:19Surtout qu'il avait fait une télévision chez Drucker,
28:23où il était grimé en Napoléon.
28:26Et je crois que ça, ça a posé des problèmes.
28:29Et finalement...
28:31N'empêche que la première a été formidable.
28:36Et la plupart des gens sont sortis du Napoléon en disant,
28:41on est heureusement surpris.
28:44Ça veut dire ce que ça veut dire.
28:46Exactement.
28:46Et dans ce Napoléon, il y avait aussi d'autres chansons,
28:49dont ce duo avec Christine Delaroche, Marie la Polonaise.
28:52Christine Delaroche, qui avait été connue par Belphégore,
29:07qui avait tourné dans Chapeau Blanc et Bote de Cuir,
29:09qui avait fait Mayflower,
29:10car c'est la première fois aussi que Serge jouait le comédien
29:13avec des interprètes à côté de lui.
29:16C'était aussi un événement.
29:17Et il jouait le comédien, et il jouait le comédien,
29:19et pas seulement le comédien,
29:21parce qu'il y avait quelque chose entre les deux.
29:26De temps en temps, ça marchait bien,
29:27et de temps en temps, ça ne marchait pas.
29:29Et ça se voyait le soir,
29:31quand il y avait un duo,
29:34la répudiation de Joséphine.
29:36Oui.
29:37Alors, ou il la répudiait gentiment,
29:40alors là, c'est que la journée avait été très bien,
29:42ou alors, elle en prenait plein.
29:45Et alors, c'est que la journée était moins bien,
29:47et c'était assez drôle.
29:50Oui, il rajoutait du texte.
29:52Ce qui est extraordinaire.
29:54Non, c'était sur une tournette, alors.
29:56Ils tournaient tous les deux, comme ça,
29:58et il y avait des danseurs au milieu.
30:02Bon, je ne sais pas pourquoi,
30:03mais la mise en scène était bien faite, quand même,
30:07par René...
30:09Comment il s'appelait ?
30:10Il y avait Jacques Rony.
30:11Jacques Rony.
30:12Jacques Rony.
30:12Alors, il se trouve que ce spectacle a triomphé,
30:15en plus, 537 représentations à Paris,
30:19ce que personne n'imaginait.
30:21On a fait deux ans.
30:22Deux ans à Paris, on a fait le Québec,
30:25et on a fait toute tournée en France,
30:29avec plein partout, partout complet.
30:31On a terminé par Fontainebleau,
30:33on a fait les adieux à Fontainebleau,
30:35et ensuite, on a fait un mois au Québec,
30:43à Montréal, et à Québec,
30:45et à je ne sais plus où encore.
30:47Et moi, j'étais au Québec pendant 3 mois
30:49pour préparer,
30:51on a appris des gens,
30:53des artistes québécois,
30:56donc,
30:58ça s'est bien passé,
30:59et les gens, là-bas,
31:01ils chantent merveilleusement bien,
31:02il n'y a pas de problème.
31:03Et à chaque fois,
31:05c'était des retrouvailles,
31:07et ça a tellement marché,
31:08que voici quelques années,
31:09il y a même eu un concert symphonique
31:11avec vos musiques de Napoléon,
31:13Yves Gilbert, à Orange.
31:14Oui, parce qu'il y a un jour,
31:15il y a un jeune qui me contacte,
31:20il me dit,
31:20voilà, je suis un fan de Napoléon,
31:23j'aimerais remonter le spectacle,
31:25le spectacle,
31:26ou alors,
31:29faire chanter les principaux airs,
31:32où, je lui dis,
31:33voilà, on va faire ça,
31:34on va faire avec un grand orchestre,
31:37on va choisir 2 ou 3 personnes
31:39qui chantent très bien,
31:41plus une femme pour faire le rôle
31:43de gens des filles,
31:44et puis on va faire une sorte de,
31:47comment ça s'appelle ?
31:49De concert symphonique ?
31:50Voilà, c'est un concert symphonique,
31:52ça va être très, très symphonique,
31:54parce que les musiques,
31:56excusez-moi,
31:57merci,
31:58merci moi-même,
31:59les musiques s'y prêtent,
32:01et les orchestrations
32:03qui ont été écrites par Roger,
32:05Roger Loubet,
32:06s'y prêtent aussi également.
32:08Donc,
32:09on a fait un concert
32:10là-bas dans le sud,
32:11à côté d'Aix-en-Provence,
32:13à Orange,
32:14et ça a été formidable,
32:18ça a été une soirée magnifique.
32:19Vous imaginez que Napoléon
32:21pouvait avoir un tel destin,
32:22que ce spectacle pouvait avoir
32:23un tel destin,
32:24Yves Gilbert ?
32:26Ben,
32:26j'espérais,
32:28j'espérais surtout
32:29que ça se refasse
32:30partout dans le monde,
32:34parce que Napoléon
32:34est très, très connu.
32:36Bien sûr.
32:37Mais enfin bon,
32:37ça ne se fait pas comme ça,
32:38les spectacles,
32:39c'est compliqué.
32:41Alors, il se trouve aussi
32:41que si ce spectacle était né,
32:43c'était après une série
32:44de tournées,
32:45notamment au Palais des Congrès,
32:47quand Serge Lama
32:47est venu pour la première fois
32:48au Palais des Congrès en 1975,
32:50on a dit,
32:51c'est fou,
32:52ça ne marchera jamais,
32:52ce n'est pas une salle pour lui,
32:54et il a battu
32:54tous les records
32:55de recettes et de popularité.
32:58Exactement,
32:59parce qu'on cherchait
33:00une salle,
33:03une autre salle,
33:04un peu plus grande,
33:05et puis plus...
33:06Et il a pensé
33:06au Palais des Congrès,
33:07on lui a dit,
33:08mais non,
33:08c'est un Palais des Congrès,
33:10ce n'est pas fait pour chanter,
33:12il n'y a pas la sonorisation,
33:13les sièges ne sont pas pareils,
33:16c'est des trucs,
33:17ils viennent là,
33:18ils parlent de leurs problèmes
33:20entre eux,
33:21mais c'est...
33:22Il dit,
33:23oui,
33:23mais on va la mettre
33:25en sorte
33:26qu'elle devienne
33:28une salle de spectacle,
33:29pourquoi pas ?
33:30Le Palais des Congrès
33:31a ouvert un an plus tôt,
33:32c'était l'ancien
33:32ministère de l'Intérieur
33:33qu'ils avaient transformé
33:34en salle de spectacle,
33:35et personne ne voulait
33:36venir chanter à l'époque.
33:37Voilà,
33:38et depuis ce temps-là,
33:39le Palais des Congrès
33:40s'est devenu...
33:41Enfin,
33:42maintenant,
33:42c'est un peu changé,
33:43mais à l'époque,
33:44c'est devenu la salle
33:45où il fallait remplir
33:464000 personnes,
33:47quand même.
33:48Et tous les soirs,
33:49avec un monde fou,
33:50et je crois que vous avez
33:51battu tous les records.
33:52Et on a fait trois mois,
33:53trois mois au Palais des Congrès,
33:55complet,
33:564000 personnes tous les soirs,
33:58il fallait le faire.
34:00un rythme fabuleux aussi
34:01pour vous,
34:01pour l'orchestre,
34:02pour...
34:03Comment ça se passait ?
34:04C'était un...
34:05Ça se passe très bien.
34:06Une fois que les choses
34:07sont en place,
34:08tu sais,
34:09il y avait Jean-Claude Petit
34:09qui était au grand orchestre,
34:12et moi qui avais
34:12ma petite formation,
34:14et on s'entendait bien
34:15tous les deux,
34:16ça a été formidable.
34:17Donc,
34:18une fois que c'est en place,
34:19ça marche tout seul.
34:20Voilà.
34:21Et ça a marché tout seul,
34:22et puis,
34:22aujourd'hui,
34:24ça continue,
34:25avec un nouvel album
34:26qu'on va évoquer
34:27dans quelques instants,
34:28à travers la date
34:29de sa sortie,
34:30le 25 février 2025.
34:32A tout de suite
34:33sur Sud Radio
34:34avec Yves Gilbert.
34:35Sud Radio,
34:36les clés d'une vie,
34:37Jacques Pessis.
34:38Sud Radio,
34:39les clés d'une vie,
34:40mon invité Yves Gilbert,
34:42on a parlé de vos débuts,
34:43de votre rencontre
34:44avec Serge Lama,
34:45de ce Napoléon
34:46qui a été un triomphe
34:48et qui est encore
34:48dans les mémoires.
34:50Et puis,
34:50le 25 février 2025,
34:53c'est votre retour
34:53dans la chanson,
34:54ce que vous aviez chanté
34:55à vos débuts,
34:56avec un nouvel album
34:57qui s'appelle
34:58« Je vis encore »,
34:59un album avec des chansons inédites
35:01et la première d'entre elles,
35:02c'est « Alors, je vis encore ».
35:04« Alors, je vis encore, je vis encore, je vis encore ».
35:15« Partir et tout quitter »
35:18puisque mourir est la seule façon d'oublier
35:22maudire tous ceux qui sont restés.
35:26Le pire, c'est que tu disais m'aimer.
35:30Tu disais m'aimer.
35:31Pourquoi aujourd'hui avoir fait un nouvel album,
35:33ce retour dans la chanson, Yves Gilbert ?
35:36C'est mon premier album chanté.
35:38C'est fou, hein ?
35:39Tu te rends compte ?
35:40Oui.
35:41Il ne faut pas, tu vois,
35:42il ne faut pas se dire
35:44qu'on a le temps.
35:46Un jour ou l'autre,
35:47ça va arriver.
35:48Un jour ou l'autre,
35:49je pourrais le faire.
35:50Et grâce à Sonia Bellolo,
35:53j'ai pu le faire.
35:54Ce premier album chanté,
35:56elle m'en a fait faire déjà
35:58un premier album joué au piano.
36:00Oui.
36:01Où j'avais repris quelques chansons
36:05de Serge et moi, d'ailleurs,
36:07d'Aventure,
36:08Les Ballons Rouges,
36:09Je t'aime à la folie.
36:11Et cet album,
36:12je crois qu'il s'intitulait,
36:13il y avait un morceau
36:14qui s'intitulait
36:15« Mélodie pour toujours ».
36:18Il y avait, voilà.
36:19On connaît bien sûr
36:31les chansons de Serge Lamar.
36:33Alors pourquoi aujourd'hui cet album ?
36:35C'était un rêve de toujours
36:36de faire un album
36:37ou c'est venu comme ça,
36:37Yves Gilbert ?
36:39De faire aujourd'hui un album ?
36:39J'avais envie de chanter
36:41déjà depuis longtemps.
36:43Enfin bon,
36:44Serge,
36:45j'ai chanté très bien.
36:47Bon,
36:47j'ai suivi Serge
36:48pendant des années
36:49et un jour,
36:50j'ai dit,
36:51bon,
36:52j'ai envie de chanter
36:53les chansons que j'ai faites
36:54avec telle et telle
36:55et telle auteure.
36:58Et grâce à Sonia,
37:00Sonia m'a dit,
37:01écoute,
37:02on va faire le disque,
37:03je te le produis,
37:04elle m'a fait la pochette,
37:09elle m'a fait les orchestrations,
37:10elle m'a tout fait.
37:12Et grâce à elle,
37:13j'ai fait faire ce disque
37:14avec les chansons
37:15que j'aimais bien
37:16de ces auteurs-là.
37:18Il y a des jeunes auteurs
37:19qui ne sont pas connus.
37:21Donc,
37:21c'est bien aussi
37:22de faire connaître des gens
37:24quand les gens ont du talent.
37:26Il faut le dire à tout le monde.
37:28Oui,
37:28des auteurs que vous avez trouvés
37:29et sur lesquels
37:30vous avez composé
37:31des mélodies à votre façon.
37:32C'est-à-dire que
37:33vous êtes un mélodiste
37:34qui a l'instinct de la mélodie.
37:35Vous la trouvez comme ça ?
37:37La mélodie ?
37:38Oui.
37:39Oui,
37:40je suis un mélodiste,
37:41oui.
37:41Parce que
37:42quand je lis un texte,
37:44il y a une mélodie qui me vient.
37:46Ou alors,
37:47si elle ne me vient pas,
37:47c'est que le texte
37:48ne me plaît pas.
37:51Ah,
37:51ça vient tout de suite.
37:52Tu te dis,
37:52la première chanson avec Serge,
37:55sans toi,
37:55c'est venu tout de suite,
37:56tout de suite.
37:57Tadi,
37:57ça vient tout de suite.
38:02Et quand je lis un texte,
38:04je lis les paroles.
38:07Les paroles ont une musique
38:08en elles-mêmes.
38:09Je n'ai pas eu de ballon rouge
38:12quand j'étais gosse dans mon quartier.
38:16Ça passe...
38:17Pour moi,
38:18c'est logique.
38:19C'est un véritable don
38:20parce qu'en général,
38:21les musiciens ont des partitions
38:23devant eux
38:24avec des textes qu'ils écrivent.
38:26Ce n'est pas du tout votre cas.
38:27Ah non,
38:27moi,
38:27les partitions,
38:28je déteste.
38:29C'est comme le piano,
38:31quand on me faisait lire une partition,
38:33je ne sais pas.
38:34Moi,
38:34j'en fais tout d'oreille.
38:35Tout d'oreille.
38:36Et ça a toujours été le cas.
38:38En plus,
38:38il faut se souvenir des mélodies derrière.
38:40Elles restent.
38:41Mais parce que
38:42c'est des mélodies faciles,
38:43logiques.
38:45C'est le bon sens.
38:46Je ne veux pas me jeter des fleurs,
38:49mais quand j'entends
38:50des gens
38:51qui me chantent
38:52quelque chose
38:52qui n'est pas
38:54le bon sens,
38:55le bon sens
38:56musical,
38:59c'est-à-dire
38:59quand tu fais
39:00ta-da-da-da-din,
39:02tu as envie de faire
39:03ta-da-da-da-din-din,
39:05si tu ne fais pas ça,
39:06c'est que ce n'est pas ça.
39:07Oui,
39:08mais ça,
39:08c'est un instinct.
39:08Pour moi.
39:09C'est un instinct
39:10que peu de gens ont.
39:11Aujourd'hui,
39:12c'est Piaf qui disait
39:13« Une chanson est connue
39:15quand le petit télégramme
39:16ou le facteur la siffle dans la rue.
39:18C'est vrai qu'une chanson, c'est une mélodie avant tout.
39:21Exactement.
39:22Quand les gens chantent la mélodie,
39:24c'est que vraiment, t'as tapé où il fallait.
39:26Il y en a une autre qui est comme ça,
39:28c'est Sonia Bellolo,
39:29qui est compositeur aussi,
39:31et qui fait des mélodies de la même manière,
39:33des trucs formidables qui restent.
39:36Par exemple,
39:37elle avait fait, il y a très longtemps,
39:39enfin, il y a très longtemps, il y a quelques temps,
39:41elle avait fait un instrumental
39:43qui s'appelle Live Dance,
39:45qui faisait tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan tan.
39:51Génial !
39:52Oui, mais...
39:53Elle a fait le tour du monde avec ça.
39:55Mais vous n'avez pas le sentiment, Yves Gilbert,
39:57que finalement, vous êtes le village gaulois qui résiste à l'envahisseur
40:00face au son d'aujourd'hui ?
40:02Parce qu'on ne parle plus de mélodie, on parle de son.
40:05Maintenant, on parle beaucoup de son et de rythme.
40:08À l'époque, enfin, à mon époque en tout cas,
40:11on faisait des mélodies.
40:12Les rythmes, ce n'était pas très important.
40:16La batterie, tout ça, ce n'était pas le plus important.
40:19À partir des années 80,
40:22est arrivé le bom, bom, bom, bom,
40:24le rythme comme ça.
40:26Et à partir de là,
40:27tout est basé sur le rythme et le son.
40:31Il faut avoir un bon son.
40:32Alors, si tu as le rythme,
40:34si tu as le son,
40:35et si tu mets une mélodie
40:36avec des paroles qui veulent dire quelque chose
40:39et que c'est bien chanté,
40:41eh bien, ça s'appelle un...
40:42Un succès.
40:43Un tube.
40:44Voilà, exactement.
40:45Eh bien, dans cet album, il y a, à mon avis, des tubes
40:47et il y a notamment cette chanson,
40:49La photo de classe.
40:49Un verre qui se casse,
40:52les mêmes images qui passent,
40:55à qui le doux,
40:57à qui la place.
41:01Les nuits chez la voisine d'en face,
41:04les mêmes coups,
41:05les mêmes traces,
41:06la peur de se voir dans la glace,
41:09une couleur
41:10que rien n'efface.
41:12Vous avez travaillé sur les paroles
41:16qui ne sont pas de vous,
41:17qui sont des jeunes auteurs,
41:18mais la musique, elle aussi,
41:19est venue immédiatement comme ça.
41:21Ah, la photo de classe,
41:22elle m'est venue tout de suite.
41:23Il m'a envoyé ce texte.
41:25C'est un des derniers textes
41:26qu'il m'a envoyé.
41:28J'ai mis ça sur le piano
41:29et c'est venu tout de suite.
41:31Comme ça.
41:32Exactement comme c'est chanté.
41:34Alors, les paroles des chansons,
41:35comme le français, oui.
41:36Et pour te dire un truc,
41:37c'est qu'on parlait de la mélodie,
41:40du mélodiste.
41:41C'était tellement mélodiste
41:43qu'un jour,
41:44je reçois un coup de téléphone.
41:46Allô ?
41:48Allô, bonjour,
41:49c'est Charles Aznavour à l'époque.
41:51Charles Aznavour ?
41:53Ah bon ?
41:54Bonjour, monsieur.
41:55Bonjour, Charles.
41:57Je ne sais plus quoi dire.
41:59Il me dit, voilà,
42:00j'ai pensé à vous
42:01parce que j'aime beaucoup
42:02ce que vous faites pour Serge Lama.
42:04J'ai un texte, là,
42:05je ne m'en sors pas.
42:05Je n'arrive pas à trouver la musique.
42:08Est-ce que vous pourriez
42:09essayer de me trouver quelque chose ?
42:11Je dis, ben, oui, bien sûr.
42:14Je ne vais pas dire non.
42:16Et il me donne son texte.
42:18Ah !
42:19Ça s'appelait
42:19Un mort vivant,
42:20délit d'opinion.
42:21Exactement.
42:22Pour avoir informé, preuve à l'appui,
42:25pourtant, je ne suis plus un nom,
42:27pas même un matricule.
42:29Abandonné de tous,
42:31je suis un mort vivant.
42:35Si Charles Aznavour m'a un jour dit,
42:37je termine des paroles d'une chanson
42:38quand je n'ai plus un mot à ajouter.
42:40Les musiques,
42:41est-ce que c'est la même chose
42:41ou c'est différent ?
42:42Exactement.
42:43Il était très pointilleux.
42:46C'est-à-dire que je lui ai montré
42:48la musique que j'avais faite
42:50dès le départ.
42:51Et il me dit,
42:52ah, ben, bien sûr.
42:54Parce qu'il me donne un texte
42:56qui était horrible,
42:57qui était très dramatique.
42:58mort vivant,
43:00bon,
43:00dans la cellule,
43:01tout ça.
43:02Et puis,
43:02il y avait une tartine,
43:03il y en avait deux pages pleines,
43:05en alexandrin,
43:06tu vois,
43:07pour faire une musique là-dessus.
43:08Ce n'est pas facile.
43:09J'ai compris pourquoi
43:09il avait du mal.
43:11Et je me suis dit,
43:11qu'est-ce que je vais faire ?
43:12Je vais faire une musique légère
43:14sur un texte dur.
43:17Et il m'a dit,
43:17ben oui, bien sûr,
43:19c'est ça,
43:19je n'y avais pas pensé.
43:21Je dis, ben oui,
43:21ben voilà.
43:22Et je lui ai fait
43:23une petite intro.
43:25Il me dit,
43:25l'intro,
43:26elle est bien,
43:26il va falloir la garder
43:27à l'orchestration.
43:28Je dis, oui,
43:29mais généralement,
43:30il me dit,
43:30non, non, non,
43:31vous n'en faites pas.
43:32Moi,
43:32quand je veux un truc,
43:33je l'ai.
43:33Et il l'a eu.
43:34Il l'a eu.
43:35Alors,
43:36vous aussi,
43:37quand vous voulez un truc,
43:38vous l'avez eu.
43:38Et justement,
43:39Sonia Bellolo
43:40est en duo avec vous
43:42dans une chanson
43:42sans lui,
43:44sans moi.
43:45C'est difficile,
43:47c'est très difficile
43:48de vous dire comment
43:50je suis
43:54sans lui,
43:59sans lui.
44:07Inexplicable,
44:08mais je suis capable.
44:09C'est un duo que vous avez voulu
44:10parce que c'est une façon
44:13de travailler
44:14complètement ensemble,
44:17un duo.
44:17Je trouve que
44:19Sonia Bellolo
44:21a une voix
44:22exceptionnelle,
44:26hors du temps,
44:27complètement différente
44:28de tout ce qu'on entend.
44:31Elle a le sens artistique.
44:34Elle a plein de qualités,
44:35cette dame,
44:36parce que
44:37elle est gentille,
44:38en plus,
44:40et elle connaît
44:40beaucoup de choses.
44:42Et elle a un instinct,
44:44je ne dirais pas infaillible,
44:45mais presque.
44:46Il se trouve aussi
44:47que vous avez travaillé
44:47en circuit fermé.
44:48Et alors,
44:48on travaille ensemble,
44:50on fait des choses.
44:52Elle est compositeur,
44:52je suis compositeur.
44:54Elle fait des belles musiques,
44:55j'espère en faire autant.
44:58Et
44:58on commence un truc,
45:00elle commence
45:01une musique,
45:02je la continue,
45:04ou vice versa,
45:05ou alors
45:06on trouve une idée,
45:07elle trouve des idées
45:09d'orchestration.
45:10Elle va sortir
45:11un disque
45:12très bientôt,
45:13un album,
45:14un album formidable,
45:15et alors
45:16elle a fait des orchestrations
45:18là-dessus
45:18extraordinaires.
45:19Mais alors justement,
45:20vous avez travaillé
45:21en circuit fermé,
45:22Yves Gilbert,
45:23alors que dans le temps,
45:24à vos débuts,
45:25il y avait des maisons de disques
45:26avec lesquelles on peut travailler.
45:28Aujourd'hui,
45:28on arrive dans une maison de disques,
45:29on vous demande
45:29le nombre de followers
45:30et combien sur Internet.
45:33Et c'est un produit
45:34et plus un disque.
45:35Vous,
45:35vous,
45:36ce n'est pas votre truc.
45:37Oui,
45:38mais nous,
45:38on fait de la qualité.
45:39Enfin,
45:40je ne veux pas dire
45:41que les autres
45:41n'en font pas,
45:42mais on essaie
45:43de faire
45:43des belles chansons françaises,
45:45ce qui a tendance
45:47un peu à disparaître,
45:48bon,
45:49malheureusement.
45:51Et ces belles chansons françaises,
45:53les gens
45:53les aiment beaucoup.
45:55Les gens aiment
45:56la chanson française.
45:57Ils aiment
45:57la chanson française.
45:59Le seul problème,
46:00et ce n'est pas un problème
46:01avec Sonia,
46:02c'est de faire connaître
46:03ce qu'on a fait.
46:05Et quand on fait connaître
46:06ces chansons aux autres,
46:08ils trouvent ça formidable.
46:10Voilà.
46:10Dans cet album,
46:12il y a une autre chanson
46:13qu'on découvre aussi
46:14et qu'on va connaître,
46:15c'est Chansons pour tous.
46:16Juste quelques notes
46:17sur un piano,
46:19quelques accords
46:20et quelques mots.
46:22La chanteuse ajoute
46:24un prénom
46:25et c'est ma vie
46:27dans sa chanson.
46:32Un homme assis
46:33dans un bistrot
46:34qui boit...
46:36Ce n'est pas que
46:36Chansons pour tous,
46:37ça vous correspond
46:38parce que vous avez fait
46:39tout au long de votre vie,
46:40Yves Gilbert,
46:41des chansons pour tous.
46:43Oui,
46:43on essaie de faire
46:44des chansons pour tous.
46:45Quand on fait une chanson,
46:46ce n'est pas pour soi.
46:48Si,
46:49parce que ça fait plaisir.
46:51Quand on la chante,
46:52on la fait,
46:52on est content.
46:53Mais c'est aussi
46:53pour tout le monde.
46:55Et,
46:56est-ce que je peux chanter
46:57votre chanson ?
46:58Mais oui,
46:58au contraire.
47:01Venez tous chanter
47:02les chansons,
47:02c'est fait pour ça.
47:04Voilà.
47:04Mais en même temps,
47:05aujourd'hui,
47:05est-ce que vous ne trouvez pas
47:06que la chanson française
47:07que vous aimez
47:08est en danger
47:09parce que justement,
47:10on oublie
47:11cette qualité
47:12de la musique ?
47:14Oui et non,
47:16parce que quand même,
47:17il y a des trucs
47:18qui sont bien
47:18dans les nouveaux.
47:21On ne connaît pas tout.
47:23Mais il y a vraiment des...
47:24Sonia, justement,
47:26elle écoute un peu
47:27tout ce qui se passe
47:28et tout ce qui sort.
47:29et elle a une radio,
47:32elle aussi,
47:33et elle passe
47:34des nouveaux,
47:36des nouvelles
47:37et des gens
47:38qui sont formidables
47:39et qui font des choses
47:39très belles
47:41et dans le style
47:42de la chanson française
47:44avec des...
47:45avec des choses nouvelles.
47:49Voilà.
47:49Mais vous-même,
47:50bon, cet album,
47:51c'est une aventure.
47:52C'est presque le début
47:53d'autre chose.
47:53C'est presque le début
47:54d'une nouvelle carrière,
47:55Yves Gilbert.
47:56Une nouvelle carrière,
47:57oui.
47:57Vous allez continuer
47:58à chanter ?
47:59Ah ben oui,
48:00on prépare
48:00un deuxième album, là,
48:02avec quelques chansons
48:03de Serge Lama, d'ailleurs.
48:05Ah bon ?
48:05Il m'a écrit...
48:06Ben oui,
48:07quand que...
48:08Je...
48:08Je...
48:09Je dis,
48:10je vais envoyer
48:10mon disque à Serge
48:11et Serge,
48:13il me dit,
48:14je l'ai acheté.
48:16Il m'a acheté mon disque.
48:18C'est extraordinaire.
48:19Alors, tu te rends compte,
48:20il l'a écouté
48:21et il m'a dit,
48:22il est formidable,
48:23ton disque.
48:23Il a fait un petit mot
48:24dans...
48:26dans...
48:27Sur Internet,
48:28les trucs sur Internet
48:29un peu partout,
48:30il a mis un truc formidable,
48:32bon, bravo, etc.
48:33Enfin bon,
48:33très gentil Serge,
48:35et il m'a écrit des textes
48:37pour le prochain album.
48:38Ben voilà.
48:39Le prochain album,
48:40ben écoutez,
48:40vous avez tellement de choses
48:41à raconter que vous reviendrez
48:42en parler dans
48:43Les Clés d'une Vie.
48:44Avec grand plaisir.
48:45Et cet album,
48:46ça s'appelle
48:47Je vis encore.
48:47Il est disponible sur Internet
48:48sans problème.
48:50On peut le trouver...
48:51À la SNAC
48:51et sur Amazon,
48:54enfin un peu partout.
48:55Et puis,
48:55bon courage
48:56et bonne chance
48:56dans cette nouvelle carrière,
48:58Yves Gilbert,
48:59celle de compositeur-interprète.
49:01Il n'est jamais trop tard
49:02pour bien faire.
49:03Exactement.
49:04Et vous faites bien.
49:05Les Clés d'une Vie,
49:05c'est terminé pour aujourd'hui.
49:07On se retrouve bientôt.
49:08Restez fidèles
49:08à l'écoute de Sud Radio.

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