- 19/06/2025
Les clefs d'une vie avec Georges Fenech
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-19##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous avez grandi au soleil avant de travailler sur des affaires parfois particulièrement sombres.
00:11Le juge que vous êtes a vécu une trop courte histoire d'amour avec une femme considérée comme un bon parti.
00:17Vous le racontez aujourd'hui dans un livre. Bonjour Georges Fenech.
00:20Bonjour cher Jacques.
00:21Alors, vous avez eu plusieurs vies, celle de juge d'instruction, d'hommes politiques,
00:25et puis vous publiez Hermine, un livre très émouvant chez Guy Trédaniel,
00:29une histoire étonnante qu'on va évoquer,
00:31mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:35Et la première que j'ai trouvée ne vous concerne pas directement,
00:38mais elle est importante dans votre parcours.
00:40Le 25 mai 1963, un samedi soir, la télévision à 19h30 diffuse le premier épisode de ce feuilleton.
00:52Au nom de la loi.
00:53Au nom de la loi, avec Joss Randall.
00:56Steve McQueen qui tenait le rôle de Joss Randall.
00:59Avec sa carabine à canon scier.
01:01Je ne ratais jamais.
01:03C'était le samedi soir.
01:03Oui, le samedi soir.
01:04Et c'était fantastique.
01:06Je l'ai découvert en arrivant en France, parce qu'on n'avait pas la télé en Tunisie.
01:10Et donc je découvre cette télé qui était dans une salle collective commune.
01:14Je vois ce feuilleton magnifique.
01:16En plus, la Winchester a été vendue ensuite en France aux enchères,
01:21au profit de l'enfance handicapée.
01:23Et c'est Gilbert Bécaud qui l'a acheté aux enchères à Paris,
01:27lorsque Steve McQueen est venu à Paris.
01:29Et c'était un feuilleton où il y avait des débutants en star,
01:32qu'ils appelaient Lee Van Cleef et James Coburn quand même,
01:34qui apparaissaient régulièrement.
01:35Ah oui, ça, je ne me souvenais pas, effectivement.
01:36Et c'est vrai que la télévision, vous ne l'avez pas connue,
01:40je crois que c'est à Média que vous avez passé vos jeunes années en Tunisie.
01:44À Sousse, en fait.
01:45À Sousse.
01:45Je suis né à Sousse, mais j'allais très régulièrement à Madia.
01:48Madia, oui.
01:49Où se trouvait l'exploitation agricole, de l'héiculture, de ma famille,
01:54c'est-à-dire de mon grand-père, de mon père et de son frère.
01:57Voilà, je crois qu'il y avait une exploitation, il y avait 300 hectares d'oliviers.
02:00Ah, ça, je ne l'ai pas précisé dans le roman.
02:03Vous avez fait des recherches.
02:04Oui, effectivement, c'est ça.
02:05Et c'est vrai que c'était assez rare d'avoir des exploitations aussi grandes.
02:09Il y avait 10 000 pieds d'oliviers, me disait mon père.
02:1210 000.
02:13Et la particularité, c'est que, je le raconte dans ce roman,
02:18cette vision qui m'est restée du chameau, le dromadaire,
02:22qui tournait autour du pressoir en pierre,
02:25dont le cou était relié par un axe central au pressoir,
02:30pour presser l'olive avec son noyau,
02:33d'ailleurs, ce qui me donnait un goût très particulier.
02:35Et j'y suis retourné 40 ans plus tard, en pèlerinage avec ma mère,
02:40qui nous a conduits avec des officiels,
02:42parce que j'étais président du groupe d'amitié France-Tunisie, au Parlement.
02:45Et là, j'ai reconnu ces grandes portes bleues de l'huilerie,
02:51et j'ai cherché le chameau qui n'était plus là, évidemment.
02:53Et ils avaient mécanisé, entre-temps, ce système de poulies pour presser l'olive.
02:58Oui, parce que les olives étaient récoltées à la main, en plus.
03:01C'était récoltées à la main, aux olives par olives, c'était énorme.
03:04C'était un métier de passion, en fait.
03:07Un métier passion, comme on dit.
03:08Et la Tunisie a remporté la première place mondiale
03:11au concours afro-asiatique d'huile d'olive vierge,
03:14en 2024, à Abu Dhabi.
03:16C'est dire si c'est resté une spécialité tunisienne.
03:18Ah oui, oui.
03:18Alors, il y avait le dimanche, je crois, une fête traditionnelle avec les Bédouins.
03:23Ah, ça, c'était mon père.
03:26J'en ai gardé ce souvenir.
03:29Il partageait son repas avec ceux qui travaillaient sur l'exploitation,
03:34les Bédouins, comme on les appelait, les Bédouins.
03:36J'ai des vieilles photos en noir et blanc,
03:38où je suis sur les bras de mon père, avec tous les Bédouins autour.
03:41Et cette Bédouine, avec ses grandes robes et bijoux,
03:45qui sert du thé dans des verbes eldiches,
03:48j'ai tout ça à la maison et j'en garde un souvenir.
03:50Oui, et puis les jeux étaient très simples.
03:52Je crois que vous aviez une toupie et un cerceau.
03:55Oui, c'était les jeux que nous avions quand nous étions enfants.
03:58On jouait à la toupie.
04:00Je me souviens, c'était des toupies en bois, rondes,
04:03avec des cordelettes qu'on lançait,
04:05et puis la toupie tournait comme ça.
04:06Et puis le cerceau, évidemment,
04:08qu'il fallait tout faire tourner autour de sa taille.
04:11Mais il y avait aussi les osselets,
04:12qui étaient en fait des abricots, des noyaux d'abricots.
04:15On jouait aux osselets, vous savez.
04:16Oui, mais ce jeu est très simple.
04:18C'est très ancien, puisque Socrate déjà jouait aux osselets
04:20lorsqu'il écrivait ses premiers textes.
04:23Ah, ça vous me l'apprenez.
04:24C'est fou, c'est un jeu très très ancien.
04:26Et puis il y avait aussi votre Madeleine de Proust,
04:29si j'ose dire, c'était les repas
04:30avec les fricassées de pommes de terre,
04:32avec toutes les spécialités tunisiennes, Georges Fénel.
04:35Et ça, ça m'a été attaché à ma grand-mère,
04:39Léonore, qui habitait à Sfax.
04:41Et là, à l'époque, elle habitait à Ferryville,
04:43qui était une ville très française, à Ferryville,
04:48qui est devenue, depuis l'indépendance,
04:50Menzel Bourguiba, la ville de Bourguiba.
04:53Mais pour moi, c'est toujours Ferryville, éternellement.
04:55Et elle s'appelait Ferryville parce que c'est Jules Ferry
04:57qui avait, je crois, fait débuter le protectorat en Tunisie.
05:01Ça, je ne savais pas.
05:03Ça venait de là.
05:04Donc, je vais écrire un tome 2.
05:06Vous m'apprenez tellement de choses formidables.
05:08Et donc, c'est vrai.
05:09Et donc, voilà, ma grand-mère, voilà,
05:12elle m'appelait...
05:13Alors, dans le roman, je m'appelle Vincent, en italien,
05:16Vincenzo, je m'appelle Enzo.
05:18En fait, c'est mon prénom, vous le savez, c'est Georges.
05:21Et elle m'appelait Giorgino, en italien.
05:24Vous voyez, petit Georges.
05:25Voilà, j'étais son...
05:26Comme elle n'avait eu que deux filles,
05:28j'étais le premier petit garçon
05:29dans lequel elle s'était approprié,
05:31ce petit garçon qui arrivait dans la famille.
05:32Ma mère était très jeune, elle m'a eu à 19 ans.
05:35J'ai été élevé en grande partie, en fait, par ma grand-mère.
05:37Et je me souviens de ces fricassés merveilleux.
05:39Et puis, il y avait aussi les cornes de gazelle.
05:41Et les cornes de gazelle, bien sûr.
05:43En fait, au départ, je crois qu'elles servaient
05:45à accompagner le thé à la menthe
05:47avant de devenir un plat traditionnel tunisien.
05:50D'accord, vous êtes un fin connaisseur.
05:52Et puis, il y a aussi un souvenir d'enfance,
05:55Georges Fenech, que vous évoquez dans ce livre, Hermine.
05:57C'est la voix du mésin appelant la prière
06:00depuis le haut du minaret.
06:00Oui, ça, je la raisonne encore dans mes oreilles.
06:03J'ai toujours un peu peur, cette voix un peu lugubre
06:05qui venait de très haut,
06:07depuis les minarets,
06:08qui ponctuait les heures de prière.
06:11J'ai grandi avec ce chant du musulme, bien sûr.
06:15Et puis, grandir, ça veut dire l'école.
06:17Et l'école, c'était un microcosme
06:19qu'on a du mal à imaginer aujourd'hui.
06:21Oui, mais nous étions des enfants d'origine française,
06:26maltaise, juive, arabe.
06:29Il y avait toutes les nationalités.
06:31Nous étions tous des petits copains
06:32qui nous entendions bien.
06:34Il n'y avait pas de différence entre nous.
06:36Je dis, on avait inventé, bien avant l'heure,
06:38le fameux vivre ensemble.
06:40Exactement.
06:40Et l'école, ce n'était pas d'une modernité absolue.
06:42Je crois que les pupitres en bois,
06:44il y avait des générations d'enfants
06:46qui étaient passés dessus.
06:47Oui, on avait le porte-plume
06:49avec l'encrier en ivoire
06:51et puis les bureaux en bois, bien sûr.
06:56Le tableau noir, la craie.
06:58Tout ce qui nous rappelle notre enfance
06:59que vous avez connue, que j'ai connue.
07:01Et même en arrivant en France,
07:02j'ai retrouvé ces décors d'école anciens.
07:05En même temps, quand on pense
07:07que le stylo bille a été autorisé
07:08juste en 1960 à l'école,
07:11avant, on n'y avait pas droit.
07:12Mais non.
07:13Mais ce n'était pas si mal que ça.
07:14Et puis, il y avait quand même
07:16une vie de douceur.
07:18C'est-à-dire que vous aviez des camarades
07:20que vous avez perdus de vue
07:21un jour ou l'autre,
07:22mais qui sont restés dans votre cœur.
07:24Qui sont restés dans mon cœur.
07:25J'ai quelques photos d'école.
07:27Vous savez, on est assis
07:28avec le maître d'école à côté
07:30sur des bancs
07:31et on tient une ardoise
07:33CM1, CM2, vous voyez,
07:35avec l'année dessus.
07:36Ça, j'ai encore ça.
07:38C'est des visages qui me sont familiers
07:39parce que je regarde
07:40souvent ces photos.
07:42Et je n'ai aucun nom, malheureusement,
07:45qui me revient.
07:46et aucune nouvelle
07:48de qui que ce soit.
07:49C'est un monde perdu.
07:50Un monde perdu.
07:51En quelques heures,
07:52vous étiez en pleine classe.
07:53On vient vous chercher
07:53pour partir, Georges Fenech.
07:55Oui, ça, je l'ai gardé en mémoire.
07:56Ça a été très brutal.
07:58Notre départ, vous savez,
07:59les biens que nous avions,
08:01que ma famille possédait,
08:02c'est-à-dire leur maison.
08:04Ils avaient un grand café aussi.
08:05Ils avaient cette propriété.
08:07Tout a été nationalisé.
08:08C'est-à-dire,
08:09on a été exproprié
08:10du jour au lendemain.
08:12Après la crise de Bizerte.
08:13Après la crise de Bizerte.
08:14Tout à fait.
08:15Où il y a eu beaucoup de morts.
08:16Ça a été...
08:17Et donc,
08:18voilà,
08:18il a fallu fuir en réalité.
08:20J'ai même un oncle
08:20qui a été abattu.
08:23Donc,
08:23il a fallu fuir rapidement
08:25et mon père est venu
08:26dans la classe.
08:28Je me souviens très bien
08:28de cette image.
08:30Vous savez,
08:31ça impressionne
08:31quand votre père
08:32rentre dans la classe.
08:33Qu'est-ce qui se passe ?
08:35Il a dit effectivement
08:35« Brasse ta maîtresse ».
08:37Et elle m'a dit quelques mots.
08:39Et je suis parti
08:40dans ce taxi
08:41avec mon père,
08:42ma mère,
08:42mes deux petites sœurs.
08:44Direction Sousse-Tunis.
08:45Tunis,
08:46la Goulette,
08:46le bateau,
08:48Marseille.
08:48Et Marseille,
08:50par un mois de février
08:511963,
08:52le plus...
08:53Alors,
08:53c'était peut-être
08:53une des dates
08:54que vous aviez retenues.
08:55C'était,
08:56ça c'est historiquement
08:57vérifié,
08:58le jour le plus froid
09:01du siècle.
09:02Vous imaginez
09:03pour un petit garçon
09:04qui est né
09:04au bord de l'eau,
09:05qui passait son temps
09:06sur les plinges,
09:07arriver à Marseille
09:08sous la neige,
09:09ce qui n'est quand même
09:09pas très très fréquent
09:10non plus.
09:11Voilà.
09:12Et je raconte
09:12qu'heureusement,
09:13ma mère nous avait
09:13bien enmitouflés
09:16dans ce qu'on appelait
09:17des montgomeries
09:18en Tunisie.
09:19Vous savez,
09:20ces manteaux
09:20avec des attaches en bois,
09:21de tuffel coat en fait.
09:23On l'appelait montgomerie
09:24parce que le général,
09:24le montgomerie
09:25qui commandait
09:26les forces alliées
09:27du désert
09:28portait ce type
09:30de manteaux.
09:32Et donc,
09:32vous vous retrouvez
09:33d'abord à Marseille
09:34et puis à Lyon.
09:35Les premiers mois
09:36sont très difficiles
09:37parce que vous êtes
09:37dans une maison
09:38à cinq dans une seule pièce.
09:41Oui,
09:41il a fallu évidemment
09:43être relogé.
09:45Ça ne s'est pas fait
09:45du jour au lendemain.
09:47Nous sommes retrouvés
09:48dans une grande maison bourgeoise.
09:50Je me souviens très bien
09:50de son nom.
09:51C'était la Villa Alice
09:52qui est devenue
09:53plus tard
09:54l'hôpital Henri Gabriel
09:55dans un grand parc.
09:57Quand on est enfant,
09:58on voit ces grands arbres
09:59que je n'avais pas l'habitude
10:00de voir
10:01dans un grand parc.
10:03Et nous sommes restés
10:04effectivement dans une pièce
10:05avec mon père,
10:06ma mère,
10:07mes deux sœurs
10:07à attendre pendant
10:09au moins six mois
10:09une possibilité de relogement.
10:12Nous avons été relongés
10:13au bout de six mois.
10:14L'accueil a été quand même
10:15un peu difficile.
10:16Oui,
10:16parce qu'on parle beaucoup
10:17des pieds noirs algériens
10:18mais rarement des pieds noirs tunisiens.
10:20C'est ce que je dis.
10:21On nous a oubliés.
10:23On nous a oubliés.
10:23Bien sûr que la guerre d'Algérie
10:24a été terrible.
10:26Que le départ...
10:27Et puis il y a eu
10:28beaucoup,
10:28beaucoup de morts
10:29français,
10:29européens aussi.
10:31On se souvient.
10:32Mais en Tunisie,
10:33ça n'a pas été simple.
10:34Il y a eu aussi des morts.
10:35Il y a eu des combats.
10:36D'ailleurs,
10:36quand on commémore tout cela
10:38avec la FNACA,
10:39les anciens combattants,
10:40c'est...
10:40La FNACA,
10:41c'est l'Algérie
10:42et les anciens combattants.
10:43Et les combats,
10:44dit-on,
10:45du Maroc et de la Tunisie.
10:47Il n'y a pas eu de guerre
10:48à proprement parler
10:48mais des combats.
10:49Il y a eu des morts.
10:51Mais quand on est enfant
10:52et qu'on vit tout ça,
10:53qu'est-ce qu'on ressent ?
10:54Quels souvenirs
10:54en gardez-vous,
10:55Georges Fenech ?
10:56Non,
10:56ça n'a pas été simple.
10:57Ça n'a pas été simple.
10:58Notre réinstallation,
10:59il y avait une forme,
11:00disons-le,
11:02d'ostracisme
11:03de la part de nos compatriotes
11:04de la métropole.
11:05Qu'est-ce que c'est
11:06que ces pieds noirs
11:07avec leur accent ?
11:08Ces colons,
11:09ils en ont bien profité.
11:10Et donc,
11:11on était victime
11:12d'une forme d'ostracisme
11:13que j'ai vécu
11:14aussi enfant.
11:16Et mes parents
11:17ne s'en sont jamais remis.
11:19Après,
11:20nous,
11:20on s'est adapté,
11:21évidemment.
11:22J'ai une culture
11:22100% française,
11:24même si j'ai
11:24toutes ces...
11:25Madeleine de Proust
11:26qui sont en moi.
11:27Mais ça n'a pas été simple.
11:29Cette culture française,
11:30on va l'évoquer
11:31à travers une autre date,
11:32le 20 décembre 1972.
11:34A tout de suite
11:35sur Sud Radio
11:36avec Georges Fenech.
11:37Sud Radio,
11:38les clés d'une vie,
11:39Jacques Pessis.
11:40Sud Radio,
11:41les clés d'une vie,
11:41mon invité Georges Fenech.
11:42Nous parlerons tout à l'heure
11:43d'Hermine,
11:44ce livre que vous sortez
11:45chez Dietrich et Daniel.
11:47D'ailleurs,
11:47comme vous évoquez
11:48votre vie,
11:48il y a certaines scènes
11:49du livre
11:51qui servent de séquences
11:52dans les clés d'une vie.
11:53Et justement,
11:54il y a une date clé
11:55dans votre vie,
11:56même si elle ne vous concerne pas,
11:58car c'est le 20 décembre 1972
12:00qu'à la télévision
12:00débute un feuilleton
12:02qui va vous valoir
12:03votre surnom.
12:08Le premier épisode
12:09de Colombo.
12:11Car on vous appelle,
12:12on vous a appelé
12:12Colombo,
12:13Georges Fenech.
12:13Oui, c'est vrai.
12:15Vous savez que je regarde toujours,
12:16je ne rate jamais
12:18le samedi soir
12:19sur la 10
12:20de la chaîne TMC,
12:21les épisodes
12:22du lieutenant Colombo
12:24de Los Angeles.
12:25Je suis,
12:25mais totalement
12:26aux anges
12:27quand je le vois apparaître
12:28avec sa vieille
12:29Peugeot 403 décapotable,
12:31toute défoncée,
12:32son imperméable
12:33et son éternel
12:34Sigarius
12:35et l'air
12:36complètement abruti
12:37et il va évidemment
12:38résoudre l'énigme
12:39que tout le monde connaît
12:40puisque la particularité
12:41de ce feuilleton
12:42c'est qu'on sait
12:42qui a tué dès le départ.
12:44L'intérêt c'est de voir
12:45comment il va le découvrir.
12:46Il y a une autre série
12:47qui s'appelle Monk,
12:47je ne sais pas si vous la connaissez,
12:49qui est le même principe
12:50avec un inspecteur,
12:52avec un ancien policier
12:54qui a des tics
12:55et c'est extraordinaire aussi.
12:56Monk dit le titre ?
12:57Monk !
12:58Je vous conseille
12:59de regarder Monk
12:59parce que c'est extraordinaire.
13:00Alors il se trouve
13:01qu'en plus
13:01Peter Falk a acheté
13:02cet imperméable célèbre
13:04dans une fripe
13:04mais ce qu'on ne sait pas
13:06c'est qu'au départ
13:06il ne devait pas jouer le rôle.
13:08C'était Bing Crosby
13:09qui devait jouer le rôle
13:10et il a refusé.
13:11Oui, j'ai vu ça quelque part.
13:12Alors il se trouve
13:12que c'est devenu
13:13votre surnom
13:14quand vous êtes devenu
13:15juge d'instruction.
13:16Oui, j'avais un peu
13:17cet imperméable
13:18un peu râpé.
13:19J'ai des photos.
13:19D'ailleurs la presse
13:20me l'avait dit.
13:21C'est la presse
13:21qui avait dit ça.
13:23Et bon, on cultive
13:25toujours un petit style.
13:26On aime bien
13:27le juge d'instruction.
13:28Le juge d'instruction
13:29c'est impressionné
13:30à l'époque,
13:30aujourd'hui encore.
13:32Mais voilà.
13:32Et donc moi j'étais
13:33jeune juge d'instruction.
13:34J'aimais bien
13:35jouer un petit peu
13:36mon rôle de Colombo.
13:39Vous voyez ?
13:39Simple.
13:40Simple mais redouté.
13:42Et vous aviez
13:43une Sim Camille en plus.
13:44Oui, j'avais
13:45une Sim Camille.
13:46Alors que bon, voilà.
13:48Voiture qui est née
13:48d'ailleurs parce que
13:49la fermeture
13:51du canal de Suez
13:52a entraîné
13:52des problèmes économiques
13:53et de pétrole.
13:55Et c'est pour ça
13:55qu'Henri Pigotzi
13:57a inventé
13:57cette voiture économique,
13:58la Sim Camille.
13:59D'accord.
14:00Elle avait une Sim Camille
14:01blanche
14:01avec des fauteuils
14:02rouges
14:03similicuires.
14:05Il se trouve
14:05que votre vocation
14:06justement
14:06de juge d'instruction
14:07vous est venue
14:08dès l'école
14:09en regardant
14:09vos camarades
14:10qui étaient mieux
14:12dentis que vous
14:12Georges Fenech ?
14:13Pour moi,
14:14ça a été
14:14une revanche
14:16sur le sort,
14:17sur cet arrachement
14:20à la terre natale,
14:21cette perte
14:22de nos repères,
14:23de ce que nous étions,
14:24de ce que nous pouvions
14:24représenter même socialement
14:25parce que
14:26ma famille était aisée
14:27à l'époque
14:27et puis tout à coup
14:28on avait tout perdu.
14:30Moi, ce qui m'a sauvé
14:30c'est effectivement
14:31d'abord l'éducation
14:32de mes parents,
14:32toujours très attentionné,
14:34mais également l'école.
14:35C'est ce qui m'a sauvé.
14:36Vous voyez ?
14:37Donc, je suis accroché
14:38à ses études et me dis
14:39voilà, la fonction
14:40de magistrat,
14:41déjà très tôt j'y pensais
14:43comme une fonction
14:44d'autorité,
14:45une fonction
14:46de responsabilité
14:47qui serait une forme
14:48de réhabilitation
14:49un peu pour ma famille aussi.
14:51Et puis, je crois
14:51que ça se passe
14:52aux jeunes années
14:53à Givore,
14:54près de Lyon.
14:54Oui, voilà,
14:56parce que c'est là
14:56que ma famille
14:57va pouvoir se réinstaller
14:59en exploitant
15:01un modeste
15:02bar-restaurant,
15:04mais quand même
15:04qui nous a permis
15:05de vivre,
15:06d'être logé,
15:07de nous nourrir,
15:08de faire nos études
15:09et nous n'étions pas
15:10malheureux au fond.
15:11Je crois que votre mère
15:12chantait aussi de temps à temps.
15:13Oui, elle chantait
15:13merveilleusement.
15:15La mère était une Italienne
15:17qui chantait
15:18comme Dalida
15:19et qui avait son répertoire
15:21et qui, à Lyon,
15:23aussi, se produisait.
15:24Je me souviens,
15:25dans la salle de spectacle
15:26qui s'appelait
15:26Le Broadway,
15:28elle avait des grandes robes
15:29en paillettes.
15:30J'étais très fier
15:31de ma maman
15:31quand je la voyais monter
15:32sur scène
15:33et qui chantait
15:34merveilleusement.
15:35Il se trouve que la première
15:36ligne de chemin de fer
15:37en France
15:38était la ligne Lyon-Saint-Étienne
15:39et elle s'arrêtait
15:40à Givor
15:41pour le transport
15:43des marchandises
15:44en 1830.
15:45Oui, alors Givor,
15:46c'est une cité ouvrière
15:47en réalité
15:48qui est restée communiste
15:49jusque très récemment,
15:51pendant plus de 65 ans,
15:53sans discontinuer.
15:55Il se trouve que plus tard,
15:56je serai élu député
15:57où j'aurais battu la gauche.
15:59Je suis parti
15:59en terre de mission.
16:00Vous voyez,
16:01le clin d'œil
16:01de l'histoire,
16:02le petit pied noir
16:03modeste qui arrive
16:04dans cette ville
16:05et qui,
16:0640 ans plus tard,
16:08prendra la direction
16:09de cette circonscription.
16:10Alors les études...
16:12Je dis ça
16:12sans flatterie.
16:13Non, c'est la réalité.
16:14C'est la réalité.
16:15C'est le destin.
16:16Et d'ailleurs,
16:17il y avait des vieilles familles
16:18qui se souvenaient de moi,
16:20qui se souvenaient très bien
16:21de mes parents.
16:22Des yeux bleus de ma mère.
16:24On me disait toujours
16:24« Ah, Marie,
16:25elle était magnifique et tout. »
16:27Donc, ce qui m'a permis de dire,
16:28vous voyez,
16:28je ne suis pas un parachuté.
16:29Je suis d'ici.
16:31Exact.
16:31Et vous y êtes resté.
16:32Et vos études d'abord,
16:33je crois que c'est
16:34le collège Ponsard à Vienne.
16:35Oui, oui.
16:36Le fameux collège Ponsard
16:37à Vienne,
16:39qui était un collège
16:40avec des murs d'enceinte
16:42très hauts,
16:42avec des barreaux.
16:44C'était assez impressionnant.
16:45Moi, j'étais très...
16:46Quand je suis arrivé tout jeune,
16:47j'avais 12 ans,
16:49pensionnaire,
16:50dans cet établissement,
16:52j'étais terrorisé,
16:53croyez-moi.
16:54Et il y a un professeur
16:55qui est devenu célèbre,
16:56c'est Marc Fumaroli,
16:57qui est devenu
16:58académicien français ensuite,
16:59qui a enseigné
17:00dans ce collège.
17:01Très bien.
17:02Et puis ensuite,
17:03il y a quand même eu
17:03un problème au collège.
17:05C'est votre première place
17:06qu'on vous a volée
17:07en classe de quatrième
17:08en composition française,
17:10Georges Fénère.
17:10Oui, j'ai décidé
17:11de le raconter.
17:12C'est des souvenirs
17:13très intimes
17:14et un peu douloureux,
17:15mais je pense que c'est bien
17:17que j'en ai parlé,
17:18ça me libère en même temps.
17:20En fait,
17:21vous étiez premier
17:22et parce que vous étiez
17:23un expatrié...
17:24Écoutez,
17:25à l'époque,
17:26on avait des compositions.
17:27Il y avait une composition
17:28par trimestre.
17:29Et en français,
17:30j'étais le premier
17:30à toutes les compositions.
17:32Donc,
17:33arrive la fin de l'année,
17:34on remet les prix,
17:35les prix d'excellence,
17:36voyez-vous,
17:37avec toutes les familles,
17:38dans la cour d'honneur,
17:39avec tout un cérémonial,
17:41et on appelle
17:42les récipiendaires.
17:43Heureusement,
17:45je n'avais rien dit
17:45à ma mère qui était présente
17:47et j'attendais
17:48à elle faire la surprise.
17:49Alors,
17:49quand arrivaient
17:50l'épreuve de français,
17:51j'étais en train
17:52de me lever
17:53et c'est le nom du second
17:54qui a été appelé.
17:56Là,
17:56le monde s'est effondré.
17:58Là,
17:58j'ai compris immédiatement
17:59que j'étais victime
18:00d'une injustice
18:01qui va sans doute
18:02me marquer
18:02toute ma carrière ensuite.
18:04Et il y a
18:05ma professeure de français,
18:07je me souviens très bien
18:07d'elle,
18:08Mme Marquet,
18:09qui m'a fait
18:09un petit clin d'œil,
18:10un petit geste
18:11de venir la rejoindre.
18:14Elle m'a amené
18:14dans la bibliothèque
18:15très discrètement.
18:17Elle m'a dit
18:17tu choisis le livre
18:18que tu veux.
18:19J'ai choisi
18:19un très beau livre bleu
18:20sur les découvertes
18:22de Magellan.
18:23Je suis reparti
18:24un peu réconforté
18:25avec mon livre.
18:27Magellan,
18:27qui a d'ailleurs
18:28découvert
18:28l'océan Pacifique
18:29et comme il l'a trouvé
18:30très calme,
18:31il l'a appelé
18:31le Pacifique.
18:32C'est pour ça
18:33que ça s'appelle
18:33l'océan Pacifique.
18:35Et puis,
18:35il y a eu ensuite
18:36le travail
18:37que vous avez accompli
18:38parce que Georges Fenech
18:40rentrait à l'école
18:40de la magistrature,
18:41même à Lyon,
18:41ce n'était pas évident.
18:43Pourquoi ?
18:44C'était beaucoup de travail.
18:45Quand on est parti
18:46de rien comme vous...
18:47Ah oui,
18:47d'abord,
18:48il a fallu que j'assure
18:50le côté matériel
18:53de mes études.
18:54Mes parents ne pouvaient pas.
18:55Donc,
18:55je travaillais
18:56pendant que j'étais
18:56un étudiant salarié.
18:58Je travaillais la nuit
18:58et j'étudiais le jour.
19:01Voilà,
19:01donc ça n'a pas été simple.
19:02Enfin,
19:02je ne me plains pas.
19:03Je n'étais pas malheureux.
19:04J'avais Massime Camille,
19:05déjà.
19:06Et j'avais mon petit appartement
19:08très jeune.
19:09Et voilà,
19:09je faisais mes études,
19:10je travaillais.
19:12Et c'était un concours
19:13à l'époque très difficile,
19:14effectivement.
19:15Et j'ai eu le bonheur,
19:17la chance de réussir
19:18ce concours.
19:19En même temps,
19:21vous aviez échappé
19:21au service militaire
19:22comme soutien de famille ?
19:23Exactement.
19:24Ce qui m'a permis
19:25de poursuivre mes études.
19:26Exactement.
19:27Et puis...
19:27Je regrette.
19:28Ah bon ?
19:29Oui,
19:29les années en passant,
19:30j'ai dit tiens,
19:32j'aurais dû insister
19:32pour le faire quand même.
19:34Oui,
19:34mais il y en a d'autres
19:35qui en ont pris
19:35pour leur grade avec vous.
19:36Mais c'était l'époque
19:37où on réformait,
19:39où on dispensait
19:40très facilement.
19:42On sentait que c'était
19:42la fin du service militaire
19:44obligatoire.
19:45Et puis,
19:45vous êtes dans un monde
19:46qui change
19:47et ce monde qui change,
19:49il est symbolisé
19:49par une chanson
19:50que vous n'avez pas oubliée.
19:51Yes and how many years
19:54can a mountain exist
19:56for it is washed to the sea
20:00The wind is a wind
20:01qui était le premier succès
20:03de Bob Dylan en 62.
20:05Repris par Richard Anthony.
20:08Oui,
20:08et compte dans le vent.
20:09Combien de morts
20:10un canon peut-il faire
20:12avant que l'on oublie sa voix ?
20:16Exactement.
20:16Cette chanson vous a marqué,
20:18Georges Fenech ?
20:18Oui.
20:19Pourquoi ?
20:20Pourquoi elle m'a marqué ?
20:21D'abord,
20:22je découvrais le folk song
20:24à travers Bob Dylan.
20:26Toute cette musique américaine
20:30que j'adorais
20:31avec Graham Wright aussi.
20:33C'est l'époque
20:33où je me suis mis à la guitare
20:35et encore aujourd'hui,
20:36quand je me retrouve
20:37avec des amis,
20:37on chante ces chansons.
20:39Et il se trouve
20:39que cette chanson
20:40pour Bob Dylan,
20:41ça a été le point de départ
20:42du guide spirituel
20:43du mouvement des droits civiques
20:45et les droits civiques,
20:46pour vous,
20:46c'est l'essentiel de votre vie.
20:47Mais évidemment.
20:48Tout à fait.
20:50Une grande cohérence.
20:51Et en même temps,
20:52il y a eu quelques moments de fête.
20:53Je crois que vous êtes parti
20:54à Saint-Tropez
20:54faire des fêtes de temps en temps.
20:56Vous le racontez aussi
20:57dans ce livre.
20:57Ah bon ?
20:58Vous croyez que j'ai raconté ça ?
20:59Oui, oui.
20:59Je l'ai lu quelque part,
21:00en tout cas.
21:01Je ne me souvenais pas de ça.
21:02Il y avait des...
21:03Ah, oui, oui.
21:04Oui, des petites virées
21:05à Saint-Tropez, bien sûr.
21:06Oui, oui, oui.
21:07Mais ça veut dire aussi
21:09une vie de travail
21:10et de fête
21:11qui n'était pas évidente au départ.
21:12Écoutez,
21:13quand on a 20 ans,
21:15on profite de la vie.
21:18Tout est devant soi.
21:20Et le jour où vous avez
21:21obtenu votre diplôme,
21:22c'était presque une revanche
21:23sur votre destin ?
21:24Exactement.
21:25Ça a été une fierté
21:26pour toute la famille.
21:28Le jour de la prestation
21:29de serment,
21:30vous imaginez la robe noire
21:31venant d'où nous venions,
21:34c'est-à-dire des olives
21:35de Madia au bord du désert.
21:37Je crois que j'étais le premier
21:38de la lignée, je dirais,
21:39à avoir fait des études de droit.
21:41Donc c'était vraiment
21:42quelque chose qui rejaillissait
21:44sur toute la famille.
21:45Mes soeurs aussi,
21:46elles ont été formidables,
21:47je tiens à le dire.
21:48Elles ont eu des diplômes,
21:49elles ont fait des carrières
21:50formidables.
21:51Et puis, ça a continué.
21:52Et j'ai trouvé une date aussi
21:53dans votre parcours
21:55qui est liée à l'actualité.
21:57C'est le 20 avril 2005.
21:58A tout de suite
21:59sur Sud Radio
21:59avec Georges Fenech.
22:01Sud Radio,
22:02les clés d'une vie.
22:03Jacques Pessis.
22:03Sud Radio,
22:04les clés d'une vie.
22:05Mon invité Georges Fenech.
22:07Nous évoquerons tout à l'heure
22:08Hermine,
22:09votre livre chez Guittre et Daniel.
22:10Et il y a un bandeau
22:11qui dit
22:11tout ce que je n'ai pas eu
22:12le temps de vous dire.
22:13Justement,
22:14vous le dites aujourd'hui
22:15puisque vous racontez votre vie
22:17dans ce livre aussi.
22:18Oui, absolument.
22:19Et d'ailleurs,
22:20j'aurais dû mettre...
22:21Tu sais,
22:21on s'écrivait par poème.
22:23On s'est toujours écrit par poème.
22:25J'ai retrouvé un poème
22:26où elle me disait
22:27il faudrait que vous me parliez
22:27de votre enfance.
22:28C'est très important
22:29de connaître l'enfance de l'autre
22:30pour mieux le comprendre.
22:32Et donc, voilà.
22:33C'est pour ça que j'ai voulu
22:35reprendre le dialogue avec elle.
22:37Un dialogue évidemment
22:37surnaturel.
22:39Un dialogue de l'au-delà.
22:40en reprenant ses petits poèmes.
22:43On va en reparler tout à l'heure.
22:44Mais là,
22:44j'en reviens justement
22:45à votre parcours
22:46non plus de l'enfance
22:47mais professionnel.
22:48Le 20 avril 2005,
22:50vous passez le journal télévisé.
22:52Ce n'est pas la première fois
22:53ni la dernière.
22:54C'est le journal d'Antenne 2
22:55dont voici le générique.
22:59Ce soir-là,
23:00vous faites un reportage
23:01sur quelque chose
23:02que la France entière découvre
23:03qui est le bracelet électronique.
23:05Jean Fenec.
23:06C'est la première fois
23:07qu'à la télévision,
23:08on montre un bracelet électronique.
23:09Oui, j'en suis un peu à l'origine.
23:10En fait,
23:11c'est le premier ministre,
23:12M. Raffarin,
23:13qui m'avait missionné
23:14pour aller comprendre
23:17comment ça fonctionnait
23:17aux Etats-Unis,
23:18notamment,
23:19parce que ça existait déjà
23:19depuis plusieurs années.
23:21Donc, je suis parti en mission,
23:22notamment en Floride.
23:24J'ai rencontré des détenus
23:26qui portaient ce bracelet
23:27en live,
23:29en GPS,
23:30c'est-à-dire avec un suivi
23:31en direct
23:32de tous les déplacements
23:33des condamnés.
23:34J'étais voir aussi à Londres,
23:36ça se faisait,
23:36en Espagne.
23:37L'Espagne était très précurseur
23:38également.
23:39Donc, j'ai fait mon petit rapport
23:40au premier ministre
23:42qui l'a retenu
23:43et qui deviendra
23:44une loi
23:45sur, effectivement,
23:46le bracelet électronique.
23:48Qu'on voit beaucoup aujourd'hui.
23:49Qu'on voit beaucoup
23:50et dont beaucoup
23:50l'apprécient.
23:53Je dirais,
23:53l'apprécient,
23:53attention,
23:54c'est une vraie peine,
23:55un bracelet électronique.
23:56Mais c'est quand même
23:58moins lourd
23:59qu'un emprisonnement.
24:00Oui.
24:00Une peine alternative,
24:01disons.
24:01Et je crois que l'idée,
24:02je me suis un peu renseigné,
24:03du bracelet électronique,
24:04c'est un juge du Nouveau-Mexique
24:06qui s'appelait Jack Love
24:07en 1983.
24:09Il y avait trop de monde
24:09dans les prisons
24:10et il a eu cette idée,
24:11il l'a proposé au gouvernement.
24:12Oui.
24:12Ça évite, effectivement,
24:14l'incarcération.
24:15Donc, ça évite
24:16la désocialisation,
24:18la perte des liens familiaux,
24:20professionnels.
24:21Ça cadre l'individu
24:22parce qu'il a des horaires
24:23qu'il doit respecter.
24:24C'est très dur.
24:25Moi, j'en ai vu aux Etats-Unis
24:26où c'est au bout de six mois,
24:27c'est très dur.
24:28Un an,
24:28c'est très compliqué.
24:30On appelle ça
24:31les barreaux dans la tête.
24:33Moi, j'ai même vu des détenus
24:34qui se sont arrachés
24:35leurs bracelets
24:36et qui ont préféré
24:37retourner en prison
24:38pour pouvoir vivre
24:39une vie plus tranquille.
24:41Ne pas être toujours
24:42à respecter
24:43un certain nombre d'obligations.
24:44Donc, je vous dis ça
24:45parce que ça n'est pas
24:46une peine anodine.
24:47C'est une peine,
24:47une vraie peine.
24:48Mais vous dites d'ailleurs
24:49dans ce reportage,
24:50Georges Fenech,
24:50que c'est dangereux
24:51pour la santé morale
24:52et que la limite,
24:53c'est deux ans.
24:54Il n'y a pas de détenus
24:55qui puissent supporter,
24:56il n'y a pas d'individus
24:57qui puissent supporter
24:58plus de deux ans
24:59un bracelet électronique.
25:00C'est très, très constreignant.
25:02Et vous pensez
25:02qu'on en parlerait autant
25:03aujourd'hui,
25:04Georges Fenech ?
25:05De quoi ?
25:05De le bracelet électronique,
25:06dans l'actualité,
25:07avec tout ce qui s'est passé ?
25:09Non, aujourd'hui,
25:10le bracelet électronique,
25:11quand on voit
25:12ces hordes déferlées,
25:15ces jeunes s'entretuer,
25:16le bracelet n'est pas
25:17la mesure adaptée,
25:18bien sûr.
25:19Alors, il se trouve
25:20que cette mesure
25:20avait été prise
25:21par le juge
25:22d'application des peines
25:23qu'on appelle le JAP.
25:24Le JAP, on l'a connu
25:25grâce à Carlos
25:26à la télévision
25:27qui a fait une série
25:28de huit épisodes
25:29où il était
25:29le juge d'application
25:30des peines.
25:31Et cette commission,
25:33vous vous retrouvez
25:33à sa tête
25:34à la suite d'un long parcours
25:35car avant d'arriver
25:36à ce stade,
25:38vous avez connu
25:38les mutations traditionnelles
25:39au début,
25:40Georges Fenech ?
25:40Oui, comme tout magistrat
25:42ou fonctionnaire
25:43s'amelait à,
25:44d'abord,
25:46à bénéficier
25:47d'avancements de carrière,
25:49donc on se déplace,
25:50puis au créé
25:51de ces demandes aussi,
25:52moi j'étais très désireux
25:53d'aller découvrir
25:54et exercer Outre-mer.
25:56Donc je suis parti
25:57comme substitut
25:59du procureur de la République
26:00à Pointe-à-Pitre
26:01et je tenais
26:02mes audiences foraines
26:03sur l'île de Marie-Galante,
26:04à Saint-Barthélevis,
26:05j'adorais ça.
26:06C'est génial.
26:07J'adorais les Antilles.
26:09Et puis vous êtes devenu
26:09juge d'instruction
26:10à Lyon finalement.
26:12Voilà, ça c'était
26:12le Graal pour moi.
26:14Je suis devenu très tôt
26:15d'ailleurs à 30 ans.
26:16Le but de tout cela,
26:18parce que,
26:19vous l'avez peut-être
26:19pas encore mentionné,
26:21mais ça a été
26:22un flash
26:23info
26:24de repas
26:25en 1975,
26:28mois de juillet.
26:29J'entends,
26:30j'étais encore étudiant
26:31à l'époque,
26:31j'entends,
26:33cette nuit,
26:34montée de l'observance,
26:36dans la nuit du 2 ou 3 juillet 1975,
26:38le juge,
26:39le premier juge d'instruction
26:40lyonnais,
26:41François Renaud,
26:42a été assassiné
26:43par des tueurs
26:44qui ont épargné
26:45sa compagne
26:45qu'il tenait au bras
26:46et qu'il a protégé
26:47de son corps.
26:48Le juge François Renaud,
26:50surnommé
26:50le shérif,
26:52qui se battait
26:53contre le gang
26:54des Lyonnais
26:55de l'époque,
26:55comme il se battait,
26:56comme il allait chasser
26:57l'éléphant à l'Afrique,
26:58il venait de la coloniale,
26:59c'était un espèce
27:01de sergent-major des Indes
27:03avec sa belle moustache,
27:04ses cheveux au vent,
27:05c'était un séducteur,
27:06c'était un magistrat hors pair
27:07qui sortait des sentiers battus.
27:09Et il a été assassiné
27:10parce qu'évidemment,
27:12il troublait
27:12le gang des Lyonnais
27:13et leurs petites affaires.
27:15Ce jour-là,
27:16je pense que j'ai eu,
27:17c'est à ce moment-là,
27:18vraiment le déclic,
27:19quand on est jeune et tout,
27:20on va reprendre le flambeau.
27:21Et il se trouve
27:22que lorsque j'ai réussi
27:24le concours,
27:24que je me suis retrouvé
27:25ensuite juge d'instruction
27:26à Lyon,
27:27le doyen m'amène
27:29dans mon bureau
27:30et il me dit
27:30que c'était le bureau
27:31du juge Renaud.
27:33Imaginez l'émotion
27:35que j'ai ressentie
27:36et il ouvre un placard,
27:38une vieille armoire métallique,
27:39il y avait un vieux dossier
27:40tout poussié rue en bas,
27:42il le sort,
27:43il me le met sur la table,
27:44je vois
27:44assassinat contre X,
27:48donc auteur inconnu,
27:49victime François Renaud.
27:51Je suis trop dénu.
27:52Je ne savais même pas
27:53que le dossier existait encore.
27:54Pour moi, c'était mythique.
27:55C'était le film
27:56de Yves Boisset,
27:58le juge Fayardi,
27:59le shérif interprété
28:00par Patrick Devers.
28:01Qui a été censuré
28:01d'ailleurs au début,
28:02ce qu'on a un peu oublié.
28:04Exactement, oui.
28:05Il y a tout un bip
28:06qui censurait certains passages.
28:07Et là,
28:08j'ai dit
28:08je vais instruire l'affaire
28:10qui a été le déclic
28:11pour moi en réalité.
28:13Je me suis jeté
28:14à corps perdu
28:14dans ce dossier
28:16pendant presque dix ans
28:18et malheureusement
28:18j'ai échoué
28:19comme mes collègues
28:20qui m'ont précédé.
28:21On sait qu'il y a fait
28:22la...
28:22On le sait aujourd'hui,
28:23on le sait.
28:23On n'a jamais pu le prouver.
28:25Et donc voilà,
28:26c'est cette histoire.
28:28Et j'ai voulu
28:28lui rendre hommage
28:29à François Renaud
28:30lorsque j'étais membre
28:31du conseil municipal
28:32de Lyon.
28:33Ensuite,
28:34j'ai fait voter
28:35par le conseil municipal
28:37qu'on donne le nom
28:38de François Renaud
28:40au parvis
28:42qui se trouve devant
28:43le palais de justice,
28:44les 24 colonnes
28:44sur les quais de Saône
28:45qui portent aujourd'hui son nom.
28:46Il se trouve aussi
28:48que justement
28:49le côté palais luxueux
28:51ça ne vous intéresse pas.
28:51Votre premier bureau
28:52je crois avec votre greffière
28:53c'était une petite pièce
28:55avec les dossiers par terre.
28:56Ben oui
28:56parce que toutes
28:57les cabinets d'instruction
28:58étaient nichés
28:59sous les combles
28:59du magnifique
29:02et majestueux
29:03palais de justice
29:05gréco-romain
29:06d'architecte Baltard
29:07qui s'est 24 colonnes
29:09alors les Lyonnais
29:10l'appellent
29:10les 24 colonnes.
29:12Et il y a des salles
29:13d'audience absolument
29:14splendides
29:15historiques
29:16même le mobilier
29:17a été fait par
29:17l'architecte Baltard
29:19cours d'assises
29:20solennel et tout
29:21mais les petits bureaux
29:22des jeux d'instruction
29:22ils étaient dans les combles
29:24et on entendait
29:25il y avait encore
29:25l'institut de médecine légale
29:27qui était encore là-bas
29:28on entendait
29:28les coups de feu
29:29du médecin légiste
29:30qui tirait
29:31pour faire des comparaisons
29:32d'armes
29:32et c'est extraordinaire.
29:34On était tellement heureux
29:35d'exercer ces fonctions.
29:36En même temps
29:37vous êtes dans ce bureau
29:38bien extérieur
29:38parce que quand on débute
29:39il faut se faire un réseau
29:40aussi.
29:41pas d'informateur
29:42mais un relais
29:43de gens de confiance
29:44qui n'est pas simple
29:44au départ.
29:46Attention, attention
29:46le réseau pour un juge
29:47c'est le réseau
29:48dans la police.
29:49Oui exactement.
29:50Voilà donc
29:51oui il faut gagner
29:52la confiance
29:52de la police judiciaire
29:53notamment.
29:55Et je crois
29:56que je l'ai gagné
29:57très vite
29:57et quand j'ai vu
29:58ce dossier Renaud
29:59j'ai passé toute la nuit
30:01dans mon cabinet
30:03je n'ai pas décroché.
30:05J'ai lu tout le dossier
30:06toutes les pièces
30:06de l'époque
30:07les articles de presse
30:09et le lendemain
30:09j'avais appelé
30:09monsieur Richardot
30:10directeur de la police judiciaire
30:12je lui ai dit
30:12monsieur le directeur
30:13vous avez une commission
30:14agatoire encore
30:15sur cette affaire
30:15il m'a dit oui
30:16et je lui ai dit
30:17mais qu'est-ce qu'on fait ?
30:18Il me dit
30:19mais pour nous
30:19c'est le dossier numéro 1
30:20et alors là
30:21je me suis lancé avec lui
30:22et on a vraiment mis
30:23tous les moyens
30:25qu'on a pu.
30:25et puis vous avez une caractéristique
30:27Georges Fenech
30:28vous avez toujours travaillé
30:29en votre âme et conscience
30:31en votre âme et conscience
30:31on a un peu oublié
30:32c'est la première émission
30:33de télévision
30:34de Pierre Dumayet
30:35Pierre Desgros
30:36et Igor Barère
30:37où il y avait
30:38une histoire
30:38qui était jugée
30:39par le public
30:40en leur âme et conscience
30:41et ça
30:42ça a toujours été important
30:43pour vous ?
30:44Oui
30:44la justice
30:46elle repose certes
30:47sur des preuves
30:48mais c'est toujours
30:50en son âme et conscience
30:51et vous savez
30:52le code de procédure pénale
30:54lorsque le président
30:55d'un cours d'assises
30:56clôture l'audience
30:58et dit au juré
31:00avant de se retirer
31:00pour délibérer
31:01il cite un article
31:03du code de procédure
31:04qui dit
31:04et qui se termine
31:05par
31:06posez-vous une seule question
31:08avez-vous
31:09une intime conviction
31:10en mon âme et conscience
31:12intime conviction
31:13et si j'ai un doute
31:15j'acquitte
31:16Et ce qui est étonnant
31:17dans votre parcours
31:18Georges Fenech
31:18c'est que vous êtes
31:19toujours tombé
31:19sur des affaires
31:20dont on ne parlait pas
31:21beaucoup à l'époque
31:22qui n'étaient pas médiatisés
31:23mais qui le sont depuis
31:24comme des affaires
31:25de fausses factures
31:26ou de sectes
31:28La fausse facture
31:28alors là je crois pouvoir dire
31:30et les journalistes
31:31de l'époque
31:32peuvent en témoigner
31:33j'ai été
31:34par le hasard
31:35des permanences
31:36le premier
31:36à ouvrir
31:38la boîte de Pandore
31:39puisque j'ai été
31:41le premier
31:41sous la 5ème République
31:42à découvrir
31:43une affaire
31:44de financement
31:44occulte
31:46d'un parti politique
31:46qui visait à l'époque
31:47le parti socialiste
31:48la fédération
31:49du parti socialiste
31:50du Rhône
31:50c'était Charles Hernu
31:51ancien ministre de la Défense
31:52très proche de Mitterrand
31:53qui était visé
31:54vous vous rendez compte
31:55on rend le bas de combat
31:57au ministère de la Justice
31:58partout
31:58une affaire de fausses factures
32:01il y a des entreprises
32:01qui payaient les affiches
32:03à l'époque
32:03il y avait des grandes affiches
32:04il n'y en a plus maintenant
32:05qui payaient des factures
32:07avec des affiches
32:08avec de la fausse facturation
32:09en fait c'était de l'argent
32:11qu'on mettait dans les caisses
32:12des partis
32:12en contrepartie
32:13de marché public
32:14c'était des très mauvaises heures
32:15je l'ai découvert
32:16alors il ne fallait pas
32:18le découvrir
32:19à tel point que j'ai été
32:20dessaisi de cette affaire
32:22qui a donné lieu
32:23à la première loi
32:24d'amnistie
32:24vous imaginez
32:25d'où on vient
32:26vous imaginez aujourd'hui
32:27des politiques
32:28s'auto-amnistier
32:28ça n'est plus possible
32:29et ils sont arrivés
32:31immédiatement après
32:32le juge Jean-Pierre
32:33Claferroba
32:34le juge Van Rynbeek
32:35et toute cette race
32:37nouvelle de juges
32:39qui ont conquis
32:40un pouvoir
32:41et qui ont été
32:42voir là
32:43où jusqu'alors
32:44on ne regardait pas
32:45mais être dessaisi
32:46comme ça
32:47c'est très dur
32:47quand on a beaucoup
32:48travaillé comme vous
32:49Georges Fenech
32:49pour trouver ce dossier
32:51c'est des moments difficiles
32:52oui
32:52je me souviens
32:53quand le président
32:54me convoque
32:55M. Fenech
32:56voilà
32:56j'ai été d'instruction
32:57avant vous
32:58je sais ce que c'est
32:59mais vous voyez
32:59vous faites l'objet
33:00d'une plainte
33:01oui parce que la personne
33:02que j'avais mis en garde à vue
33:03a déposé plainte contre moi
33:04pour atteindre sa liberté
33:05d'accord
33:06j'ai dit M. le président
33:07si maintenant
33:08il suffit de déposer
33:09une plainte contre son juge
33:10pour s'en débarrasser
33:11ça va faire jurisprudence
33:13bon j'ai pas cherché
33:14l'histoire
33:15et
33:16au fond
33:17l'histoire
33:19m'aura donné raison
33:20puisque aujourd'hui
33:21on a
33:21on a plus
33:22vraiment ces mauvaises mœurs
33:24comme il y avait à cette époque
33:25et les sectes aussi
33:26personne n'en parlait
33:27à l'époque
33:27là aussi
33:29vous voyez comme quoi
33:29j'ai eu un parcours
33:30marqué par des premières
33:32où j'ai instruit
33:33la première affaire
33:34de sectes
33:35en France et en Europe
33:36d'ailleurs
33:37l'église de Scientologie
33:38par le hasard aussi
33:40d'une plainte
33:42qui m'a été adressée
33:42par une dame
33:44Nelly Vick
33:45qui a vu son mari
33:47se défénestrer
33:48sous ses yeux
33:48et de ses enfants
33:49du douzième étage
33:50d'une tour de la Duchère
33:51qui était sous l'emprise
33:52de l'église de Scientologie
33:53et là je vais découvrir
33:55l'organisation internationale
33:57découvrir ce que c'est
33:59avec l'emprise sectaire
34:00et qui va m'amener
34:01à ne plus jamais quitter
34:02effectivement ce combat
34:04et un combat
34:05qui pourrait donner lieu
34:06à des scénarios de films
34:07parce que finalement
34:07il y en a eu
34:08j'ai fait beaucoup
34:09de documentaires moi-même
34:10il y en a un
34:11qui a fortement marché
34:13je vous le recommande
34:14d'ailleurs
34:14parce qu'il est toujours
34:14sur Netflix
34:15qui est Raël
34:17le prophète des extraterrestres
34:18j'y ai participé activement
34:20moi j'ai fait
34:21la première interview
34:22de Claude Vaurillon
34:23il est arrivé
34:25chez Bouvard
34:25j'ai son assistant
34:27il est arrivé
34:27pendant des heures
34:29on a essayé
34:29de le coincer
34:30Bouvard ou moi
34:31sur ces sujets
34:32on n'y est jamais arrivé
34:34et puis il y a eu
34:34je me souviens
34:35et il y a eu surtout aussi
34:36le grand échiquier
34:37avec Jacques Chancel
34:39où on l'invite
34:40Claude Vaurillon
34:40qui dans les volcans
34:42d'Auvergne
34:43a été enlevé
34:44par des extraterrestres
34:45et il s'est retrouvé
34:46sur la planète
34:47Sirius je crois
34:48un banquet
34:49le banquet du millénaire
34:51puisqu'il avait
34:52tous ses demi-frères
34:53à côté de lui
34:53Jésus
34:54Mahomet
34:55enfin tous les Bouddhas
34:56tous les grands prophètes
34:57puisque lui-même
34:58était conçu
34:59d'un extraterrestre
35:00et d'une terrienne
35:01vous vous rendez compte
35:03que ça a marché
35:04jusqu'aujourd'hui
35:05mais aujourd'hui
35:06il vit au Japon
35:07je crois
35:08ça se passe très bien
35:09mais je me souviens
35:09très bien
35:10des ces heures passées
35:11Bouvard m'a déguisé
35:13en extraterrestre
35:14à la télévision
35:14pour arriver devant lui
35:15il n'a pas bougé
35:16il n'a pas signé
35:17non mais je crois
35:18qu'il a fini
35:19par se convaincre lui-même
35:19que tout cela était vrai
35:20alors ça c'est
35:21votre parcours de juge
35:22et puis il y a ce livre
35:23qu'on va évoquer
35:24à travers la date de sa sortie
35:25le 7 mai 2025
35:27à tout de suite
35:28sur Sud Radio
35:29avec Georges Fenech
35:29Sud Radio
35:31les clés d'une vie
35:32Jacques Pessis
35:33les clés d'une vie
35:34mon invité Georges Fenech
35:35on a évoqué votre parcours
35:36que vous évoquez
35:37en filigrane
35:38dans ce livre
35:39qui est sorti
35:40le 7 mai 2025
35:41Hermine
35:42aux éditions
35:43Guitre et Daniel
35:44c'est un livre
35:45qui évoque
35:46une histoire d'amour
35:46avec quelqu'un
35:47dont la presse People
35:49a beaucoup parlé
35:50et c'est un livre
35:51que vous avez écrit
35:52au départ
35:52sans imaginer le sortir
35:53oui
35:55j'avais besoin
35:57de lui parler
35:58comment lui parler
36:00sinon par l'écriture
36:01par ses poèmes
36:03voilà
36:04et
36:04j'ai ressenti ce besoin
36:07pendant un an
36:08j'ai écrit
36:09petit à petit
36:10ce livre
36:10mais je ne pensais pas
36:11en réalité
36:12le publier
36:13j'avais déjà
36:15un éditeur
36:16qui n'était pas chaud
36:17non plus
36:17pour le publier
36:18j'en avais parlé
36:18et donc ça en était
36:20resté là
36:20et c'était pour moi
36:21voilà
36:22c'était pour moi
36:23et pour elle
36:23et vous avez changé d'avis
36:25finalement
36:25et c'est très bien
36:26j'ai changé d'avis
36:27à cause d'un éditeur
36:28parce que dans mon dos
36:29quelqu'un de très proche
36:31l'a adressé
36:32sans m'en parler
36:32à un éditeur
36:33j'étais furieux
36:34elle est là
36:35dans vos studios
36:35d'ailleurs
36:36il ne faut pas le regretter
36:38je la remercie beaucoup
36:39parce que ça a été
36:40une libération
36:41pour moi
36:41véritablement
36:42et donc M. Guy Trédaniel
36:43m'a appelé en personne
36:44pour me dire
36:45mais il faut publier
36:46M. Fennin
36:46il faut publier
36:47alors ce livre
36:48c'est votre histoire d'amour
36:50avec Hermine de Clermont-Tonnerre
36:51qu'on appelle princesse
36:53qui est fille d'un duc
36:53mais qui a été un personnage
36:55étonnant
36:56un personnage de la vie parisienne
36:57que j'ai bien connu
36:58que je voyais souvent
36:59dans les soirées
37:00et qui faisait partie
37:02de ces jetsets
37:03c'est-à-dire
37:03ces gens qui courent
37:05d'une soirée à l'autre
37:06souvent d'un pays à l'autre
37:07et qui sont des soirées mondaines
37:09gérées pour se retrouver
37:12entre amis célèbres
37:13d'abord
37:14le fil d'un duc
37:16c'est une des plus grandes
37:17familles françaises
37:18c'est l'un des huit duchés
37:19les plus importants
37:20le Clermont-Tonnerre
37:22qui a marqué
37:23toute l'histoire de France
37:24et au départ
37:25vous n'êtes pas lié
37:26à cette famille
37:27mais pas du tout
37:28et tout commence
37:29dans un restaurant
37:30tout commence
37:31comme je le raconte
37:33de manière
37:33évidemment romancée
37:35bien sûr
37:36mais ça part de cette réalité
37:37je la vois
37:38pour la première fois
37:39à la maison du caviar
37:40dans cet établissement
37:41très prisée
37:42près des Champs-Elysées
37:44et puis le moins
37:46qu'on puisse dire
37:46c'est qu'elle se fait remarquer
37:47comme toujours
37:49elle ne passe pas inaperçue
37:50elle se fait remarquer
37:51à tel point
37:52qu'elle vient jusqu'à ma table
37:53alors que
37:54j'étais en train de dîner
37:56voilà
37:58et elle me montre
37:59sur son iPad
38:00ses oeuvres
38:01elle me dit
38:01voilà
38:02j'ai un vernissage
38:03dans un mois
38:04je voudrais que vous veniez
38:05je vous invite
38:06elle vous a reconnue
38:07elle vous a appelée
38:08monsieur le juge
38:08elle m'a pris
38:09je me suis levé de table
38:11nous avons eu un apartheid
38:12devant tout le monde
38:13elle m'a appelée
38:14elle m'a reconnue
38:15moi je la connaissais pas
38:17en fond
38:17c'était quelqu'un
38:19tout à fait étranger
38:19à votre univers
38:20complètement
38:21d'abord
38:22nous étions l'opposé total
38:24moi raide comme la justice
38:26elle mondaine
38:26rayonnante
38:28lumineuse
38:28provocante
38:29rebelle
38:31moi née
38:32comme vous le disiez
38:33au bord du désert
38:34elle dans une grande famille
38:36donc tout nous opposait
38:37en réalité
38:38on n'était pas fait
38:38pour se rencontrer
38:39sauf qu'il s'est passé
38:40quelque chose
38:41justement quand vous l'avez
38:42rencontré
38:43du jour au lendemain
38:44votre vie au fond de vous-même
38:46a changé
38:46moi j'étais en rupture
38:48à ce moment là
38:49et puis je ne pensais plus
38:50qu'à elle
38:51et j'attendais
38:52mais comme je n'osais pas
38:54faire le premier pas
38:54c'est elle qui l'a fait
38:55en réalité
38:56puisqu'après le vernissage
38:57où je me suis rendu
38:58mais il y avait tellement
38:59de monde
38:59j'ai reçu un message
39:02pour venir
39:02déjeuner à la mascotte
39:04demain
39:04monsieur le juge
39:05bien
39:06désordre
39:07et j'y suis allé
39:09je l'ai vu débarquer
39:10mais comme une trombe
39:12avec son vélo
39:13son braque de Weimar
39:15madame
39:16et là
39:18c'était une fulgurance
39:19et on a ri
39:21on a ri
39:21on a ri
39:21pendant tout le repas
39:23oui parce que
39:24la mascotte
39:25c'est un restaurant
39:26de Montmartre
39:26car à l'époque
39:27vous habitez
39:27à Montmartre
39:27à Montmartre
39:28où vous airez
39:30pendant des semaines
39:31en attendant
39:31j'espère la croiser
39:33voilà
39:33parce que c'est la reine
39:35un petit peu
39:36la marraine
39:36de Montmartre
39:37l'église Saint-Pierre
39:39c'est son jardin à elle
39:40j'ai vu avec le prêtre
39:41c'était vraiment son jardin
39:43et elle m'avait dit
39:44je vous ferai découvrir
39:45mes secrets jardins
39:47mes jardins secrets
39:48de Montmartre
39:48que je ne connaissais pas
39:49comme elle
39:50les connaissait
39:51et nous partions
39:52en pleine resquille
39:54nous étions
39:55parce que
39:55je ne devrais pas le dire
39:57pour un juge
39:58on enfreignait le règlement
40:00en fait
40:00le confinement
40:01oui car votre rencontre
40:02s'est déroulée
40:03pendant le confinement
40:04il fallait bien vivre
40:05cet amour naissant
40:06donc ce n'était pas possible
40:07et comme elle
40:08ne s'en laissait pas compter
40:10elle arrivait sous des prétextes
40:11avec des faux papiers
40:12des fausses autorisations
40:14de sortie etc
40:14et en réalité
40:15on allait à Montmartre
40:16en même temps
40:17on n'a jamais vu
40:18autant de gens
40:18faire du jogging
40:19dans les rues
40:19avec des autorisations
40:20c'est sûr
40:21et il y a le propriétaire
40:22d'un boa
40:23qui se fait coincer
40:23dans les rues de Marseille
40:24parce qu'il se promenait
40:25avec son boa
40:26autour du cou
40:27et il dit
40:28l'animal a besoin
40:29de prendre un peu d'air
40:29ça n'a pas marché
40:31ça c'est pas dans mon roman
40:32non non
40:32ça c'est authentique
40:33et c'est vrai
40:34que ce Montmartre
40:35vous évoquez notamment
40:36la place d'Alida
40:37oui
40:38la place d'Alida
40:40avec son buste en bronze
40:41vous étiez
40:43vous étiez en train
40:45de rêver
40:45autour de la place d'Alida
40:46oui
40:46parce que d'abord
40:47c'est d'Alida
40:48c'était une chanteuse
40:49et elle me rappelait
40:49tellement ma mère
40:50et puis
40:51il y a
40:51un adage
40:53enfin
40:53une croyance
40:55qu'en caressant
40:56le buste de Dalida
40:57ça portait chance
40:58en amour
40:59donc je passais
41:00tous les soirs
41:00par le buste
41:01et la place d'Alida
41:03est aujourd'hui
41:04le deuxième lieu fréquenté
41:05de Montmartre
41:06derrière le Sacré-Cœur
41:07tellement elle était populaire
41:09et elle vivait
41:10à quelques centaines de minutes
41:10grâce à son frère
41:11Orlando
41:12qui maintient aussi
41:13sa mémoire
41:13sa mémoire
41:14et elle avait une maison
41:15qu'elle avait achetée
41:16oui je la vois très bien
41:17quand elle était
41:18avec le peintre
41:19Jean Sobieski
41:19en 62
41:20elle avait acheté cette maison
41:21qui est devenue son refuge
41:22et qui est devenu
41:23un lieu de légende
41:24alors il se trouve
41:25donc vous la retrouvez
41:26et ça va immédiatement
41:29se concrétiser
41:31mais presque intellectuellement
41:32par des poèmes au départ
41:33Georges Fenech
41:34oui moi j'étais dans une relation
41:36très particulière avec elle
41:38une relation
41:39spirituelle
41:41poétique
41:43je vivais un conte de fées
41:44exactement
41:45et ça me suffisait
41:47ça me remplissait de bonheur
41:49on s'effleurait les mains
41:50on se faisait des petits bisous
41:52et voilà
41:53j'allais la chercher
41:53je l'amenais dans un restaurant
41:55ou au cinéma
41:55quand on pouvait le faire encore
41:57elle, elle aurait voulu
42:00plus de mondanité
42:01moi j'étais plutôt en retrait
42:02par rapport à ça
42:03j'ai accepté une ou deux fois
42:04quand même
42:04c'est là que j'ai vu
42:06des gens de la fête
42:08de Saint-Tropez et autres
42:10je ne vais pas donner de nom
42:11enfin il y a quelques noms
42:13il y a Massimo Gargi
42:14que j'ai appelé autrement
42:15mais
42:17qui lui a organisé
42:18qui est un génie dans le genre
42:20qui a créé son propre journal
42:21The Best
42:21et a donné des prix
42:23qu'il attribue lui-même
42:24pour ensuite avoir des subventions
42:26c'est un génie dans le genre
42:27absolument
42:27mais voilà
42:28donc on se retrouvait
42:30mais ça n'a pas duré
42:31puisque le confinement est arrivé
42:32alors justement
42:34non seulement
42:34c'est une histoire incroyable
42:36mais ces poèmes
42:37pourquoi écrire des poèmes
42:38entre vous
42:38c'était un code
42:40écoutez on avait une relation
42:41très très particulière
42:42et bon c'est toujours
42:43vous voyez
42:44c'est étonnant
42:45voilà
42:45et c'était pas une marque
42:47de snobisme
42:48ni de sa part
42:48ni de la mienne
42:49c'était spontané
42:51ça faisait sourire beaucoup
42:52et rire nos amis
42:53autour de nous
42:53mais voilà
42:56c'est toujours vous voyez
42:57et on s'écrivait par poème
42:58alors j'en ai publié
43:00quelques-uns
43:01qui sont en forme de réponse
43:03notamment il y en a un
43:04qui est très parlant
43:06c'est celui
43:06où à partir du moment
43:08le confinement
43:08est ordonné
43:10elle m'envoie
43:11une lettre
43:11comme on l'envoie
43:12comme une épouse
43:13envoie une lettre
43:13à son mari
43:14qui part à la guerre
43:14et vous
43:15et elle me dit
43:17mais qu'allons-nous faire
43:18le jour où nous serons libres
43:20à nous aimer
43:21voyager etc
43:22toutes ces questions
43:23qui sont restées en suspens
43:24mais finalement
43:25c'était une relation
43:26d'un autre temps
43:27elle vous appelait
43:28mon amoureux
43:29oui
43:30moi je l'appelais
43:31ma princesse
43:32il y a une chose
43:33que j'ai pas écrit
43:34dans le roman
43:34d'ailleurs
43:34c'est que j'ai composé
43:35je compose un petit peu
43:36pour m'amuser
43:37comme ça
43:37avec deux ou trois accords
43:38j'avais composé
43:40une chanson
43:40sur la princesse
43:42ça l'avait rendue heureuse
43:43elle la faisait écouter partout
43:45j'avais composé aussi
43:46un poème
43:47sur
43:49en allégorie
43:50j'ai fait
43:51une sorte de poème
43:53de Jean de la Fontaine
43:54à partir du renard
43:56que mon nom évoque
43:57et de l'hermine
43:58que son prénom évoque
44:00finalement c'est
44:02l'hermine qui gagne
44:03l'hermine qui gagne
44:04sur le renard
44:04et l'hermine
44:05qui est aussi
44:06le manteau
44:06quelquefois
44:07de certains magistrats
44:08et l'hermine
44:08que nous portons
44:09nous magistrats
44:10sur les épaules
44:12avec les pitoges
44:13en hermine
44:13et puis justement
44:15il y a une chanson aussi
44:16qui évoque
44:17cette histoire d'amour
44:18pas comme les autres
44:18une nuit
44:19je faisais un rêve
44:21désopilant
44:22quand je fus réveillé
44:23par un frisson
44:24de l'air
44:25Plume d'Ange
44:25de Claude Nougaro
44:26qui est sauté
44:27par un conte musical
44:28de 1977
44:29qui est une phase d'un disque
44:31et ce que vous ne savez
44:31sans doute pas
44:32c'est qu'il s'interroge
44:34dans ce texte
44:35sur sa ressemblance physique
44:36avec Colombo
44:37ah non ça je ne savais pas
44:39c'est extraordinaire
44:40il y a une très grande cohérence
44:41dans tout cela
44:42ce sont des signes
44:43et pourquoi cette chanson
44:45était presque
44:46quelque chose d'important
44:47pour vous
44:47et pour Hermine de Clermont
44:48parce qu'elle croyait
44:49aux signes
44:50de Céleste
44:52elle était très croyante
44:53véritablement
44:54et un jour
44:56nous allions
44:56nous allions
44:57fleurir la tombe
44:59de Michel Galabru
45:00le comédien
45:02puisqu'elle était
45:03très amie
45:03et je deviendrai
45:04avec Emma
45:06qui est elle-même
45:06comédienne
45:07sa fille
45:07et nous avons été
45:09fleurir ensemble
45:10sa tombe
45:11et à ce moment là
45:11il y a une plume
45:13qui est tombée
45:14dans le cimetière
45:15et elle m'a dit
45:17c'est un message
45:18qui nous envoie
45:19ça m'a beaucoup
45:21interpellé
45:22et à chaque fois
45:23et là quand j'ai
45:24terminé ce roman
45:25il y avait une plume
45:28dans mon salon
45:30mais une très belle plume
45:31rentrée par la fenêtre
45:32j'ai pas de cheminée
45:33que j'ai conservée
45:34précieusement
45:35et donc pour moi
45:36la plume
45:37c'est vraiment
45:37le symbole
45:38d'un message
45:40qui vient d'ailleurs
45:40et c'est ça
45:41c'est dans des traditions
45:43ancestrales
45:44et Claude Nougaro
45:45le dit bien
45:46si tu portes cette nouvelle
45:47à un seul
45:49qui un seul y croit
45:50tu sauves l'humanité
45:51ce qui est étonnant
45:53dans ce livre
45:53ce sont justement
45:54les signes
45:55ce sont les voyances
45:56ce sont ces signes
45:57de l'au-delà
45:58que vous évoquez
45:59avec une croyance
46:01et une certitude étonnante
46:03Georges Fenech
46:03oui je crois
46:05que je me suis un peu
46:05enfin je constate
46:07que je me suis ouvert
46:08on a ouvert
46:09nous son coeur
46:10voilà
46:11à un moment de ma vie
46:12après ce drame
46:13qui est arrivé
46:14avec Hermine
46:15on se pose beaucoup
46:16de questions
46:16sur le deuil
46:17sur la vie après
46:18sur la vie après la mort
46:20et voilà
46:22donc je crois
46:24qu'elle est là
46:24et puisque nous en parlons
46:25elle doit certainement
46:26nous écouter
46:27mais non seulement
46:28beaucoup de gens
46:29se posent
46:30mais le premier
46:30à avoir raconté ça
46:32dans un livre
46:33c'était Raymond Moody
46:33un docteur américain
46:35philosophe
46:36qui a fait un livre
46:37la vie après la vie
46:38traduit en France
46:39par Paul Misraki
46:40compositeur
46:40tout va très bien
46:41Madame la Marquise
46:42qui a été un énorme succès
46:43c'est la première fois
46:44qu'on expliquait
46:45qu'il se passait
46:46quelque chose
46:46sans doute après la vie
46:47oui
46:47et ça
46:48vous en avez aujourd'hui
46:49par ces signes
46:50la certitude
46:51oui
46:52et je vous en prie
46:53laissez-moi y croire
46:54mais il n'y a aucune raison
46:55de ne pas vous laisser y croire
46:57non
46:57j'entends les critiques
46:58c'est l'ancien président
47:02la mission contre les sectes
47:03mais c'est de la croyance
47:05on a le droit
47:07de croire
47:08sans être
47:09vilipendé
47:10voyez-vous
47:11moi je ne demande pas
47:12à ce qu'on croit
47:13à ce que je crois
47:14je dis comme je le ressens
47:15et quand j'évoque
47:17et j'invoque
47:17le souvenir très présent
47:19de ma grand-mère
47:20qui était une voyante
47:21à Florence
47:22elle vivait à Florence
47:23après le rapatriement
47:24de Tunisie
47:25puisqu'elle était italienne
47:26et je me souviens
47:28voilà
47:29tout Florence
47:29défilait chez elle
47:30donc j'ai béni
47:32dans cette culture
47:32de
47:33voilà
47:35de la connexion
47:36avec l'autre monde
47:37et ce qui est étonnant aussi
47:40c'est que vous le dites
47:41dans ce livre
47:41Georges Fenech
47:41c'est finalement
47:42on n'a jamais compris
47:43cet accident
47:44qui a coûté la vie
47:45à Hermine de Clermont-Tonner
47:46on ne saura jamais
47:47elle était dans une ligne droite
47:49à moto
47:49elle adorait la moto
47:50c'était pas un accident
47:51je l'ai dit
47:54pour moi
47:55c'était pas un accident
47:56nous étions
47:57une douzaine
47:58d'amis
47:59qui fêtions
48:00le déconfinement
48:01dans cette auberge
48:02privatisée
48:02dans la vallée
48:03de la chevreuse
48:04ils étaient pratiquement
48:05tous arrivés à moto
48:06sauf deux
48:07parce que moi
48:08je ne suis pas un motard
48:09donc je l'avais amené
48:10avec moi en voiture
48:11donc à la fin
48:12de cette journée festive
48:13à 18h
48:14les motos ronflaient
48:15sur le parking
48:16et moi j'étais déjà
48:17dans ma voiture
48:18j'attendais qu'elle monte
48:19je voyais qu'elle n'était
48:20toujours pas là
48:21je redescends de la voiture
48:22et je la vois
48:23enfourcher
48:24une moto au chopper
48:26comme les Harley Davidson
48:27qu'elle avait toujours piloté
48:28je m'approche
48:30elle décolle
48:31elle démarre
48:31je dis
48:32Lulu
48:32qui était le propriétaire
48:33d'une moto
48:34je dis
48:34mais t'inquiète pas
48:35elle m'a demandé
48:35de lui prêter
48:36elle fait le tour
48:37comme ça
48:37des maisons
48:39elle va revenir
48:40c'est juste pour l'essayer
48:41une minute
48:43deux minutes
48:43trois minutes
48:44j'ai la boule au ventre
48:45je dis
48:46mais fonce
48:47fonce
48:48elle a sauté sur notre moto
48:49elle nous a appelé
48:51c'était
48:51on l'a retrouvé
48:52au pied d'un arbre
48:53elle s'était fracassée
48:54la peau
48:54donc quand je dis
48:56que ce n'était pas un accident
48:57elle ne circulait pas
48:59à moto
49:00c'est ça que je suis en train
49:00de vous dire
49:00elle voulait jouer
49:02avec cette moto
49:02comme on joue
49:03avec le destin
49:04moi j'ai cette toute dernière photo
49:07qui a été prise par une amie
49:08elle a les mains comme ça
49:10elle prit les yeux au ciel
49:12un chapeau pliable
49:13très élégant
49:15et notre amie qui l'a dit
49:18mais à quoi penses-tu
49:20elle n'a pas répondu
49:21une heure après
49:23elle était partie
49:24comme si elle savait
49:25qu'elle allait quitter ce monde
49:26quelque chose
49:27absolument saisissant
49:29en tout cas ce livre
49:30est bouleversant
49:31on en apprend beaucoup
49:32sur vous
49:32et sur vous et sur elle
49:33avec ce conte de fées
49:35qui s'est terminé tragiquement
49:36merci de l'avoir écrit
49:37si vous me permettez
49:39si j'ai aussi écrit
49:40c'est pour tous ceux
49:41qui l'ont aimé
49:42connu
49:43pour leur dire
49:44elle est morte
49:44tragiquement jeune
49:46mais je crois pouvoir dire
49:48en plein bonheur
49:50exactement
49:50et c'est presque
49:52l'essentiel de la vie
49:53le bonheur
49:53ça s'appelle Hermine
49:55c'est l'audition
49:55Guittre et Daniel
49:57merci Georges Fenech
49:58et puis
49:59continuez à vivre heureux
50:00c'est l'essentiel
50:01les clés d'une vie
50:02c'est terminé pour aujourd'hui
50:04on se retrouve bientôt
50:05restez fidèles
50:05à l'écho de Sud Radio
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