- 10/06/2025
Les clefs d'une vie avec Yves Sente
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-10##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous êtes devenu un maître de la BD en assurant en particulier la relève des maîtres de l'école belge,
00:12à commencer par Edgar Pierre Jacobs.
00:14Après avoir imprimé votre marque qui n'est pas jaune,
00:18vous vous lancez aujourd'hui dans une nouvelle aventure, le thriller.
00:21Bonjour Yves Sante.
00:22Bonjour.
00:23Alors, on vous connaît, on connaît votre nom à travers la BD,
00:26à travers Black & Mortimer, Torgal et 13 et autres.
00:29On ne connaît pas l'homme.
00:31Et l'homme va découvrir à l'occasion de la sortie d'un roman,
00:33l'expérience Pentagram, au Seuil, chez Collection Verso,
00:38qui est un roman tout à fait inattendu, un thriller.
00:41Donc, on va évoquer ce roman tout à l'heure, après avoir parlé de votre parcours,
00:44puisque c'est le principe des clés d'une vie avec des dates clés.
00:47D'accord ?
00:47Très bien.
00:48Alors, la première date, elle ne vous correspond pas exactement,
00:52mais en même temps, elle est importante, le 5 juin 1930.
00:55C'est ce jour-là que, dans le petit 20e, paraissent les premières planches
01:00de la deuxième aventure de Tintin, Tintin au Congo.
01:04Et ça vous a marqué ?
01:05Ah, Tintin au Congo, pour moi, c'est un livre fondateur de beaucoup de choses dans ma vie.
01:11Donc, en Belgique, il existe la Saint-Nicolas,
01:13qui est une fête très importante pour les petits-enfants.
01:15Le 6 janvier, donc, les enfants se lèvent et on ouvre la porte du salon.
01:18Le 6 décembre.
01:19Le 6 décembre, pardon.
01:21Vous connaissez mieux la Belgique que moi.
01:23Le 6 décembre, Saint-Nicolas.
01:25Et donc, j'avais 6 ans, je ne lisais pas encore tout seul, parfaitement bien.
01:31Je descends et au milieu des cadeaux, il y a cette couverture de cette voiture-là
01:34qui avance dans la savane africaine, Tintin au Congo.
01:38Je prends l'album en main, tout de suite.
01:40Je ne regarde même pas les autres jouets, mes parents me rappellent encore.
01:42Et je vois ces images et ce petit bonhomme qui bouge.
01:46Et je comprends naturellement ce qu'il fait, même sans savoir lire les textes.
01:50Et voilà, c'est le début d'un amour inconditionnel pour la bande dessinée
01:53qui commence ce jour-là.
01:54Il se trouve qu'au départ, la série originale, il y avait 110 planches
01:58et qu'elle a été revue à 62 planches pour des questions de fabrication
02:02parce que les albums contenaient 62 planches ensuite.
02:05Et cet album a été très contesté, ce qui n'était pas le cas à l'époque.
02:08Ça ne posait aucun problème.
02:09Non, à l'époque, en tout cas, moi, enfant, je ne voyais pas où il pouvait y avoir le mal.
02:14Après, on se rend compte, on prend du recul sur certaines choses.
02:17Mais à l'époque, non, c'était juste les aventures de Tintin, point.
02:20Voilà, et en même temps, au Congo, on considère cet album
02:23comme faisant partie du patrimoine, vous voyez.
02:25Oui.
02:27Alors, vous allez petit à petit lire toutes les aventures de Tintin,
02:30souvent en les empruntant à la bibliothèque.
02:33Effectivement, je recevais un album aux grandes occasions,
02:36Noël, l'anniversaire, c'était à peu près tout.
02:40Le reste du temps, mais toutes les librairies,
02:43ce qu'on appelle librairies des bibliothèques en Belgique,
02:45paroissiales ou communales, avaient toujours des piles de BD.
02:49Et donc, je recevais quelques francs belges de mes parents tous les week-ends
02:51pour aller en louer.
02:52C'est là que j'ai commencé à dévorer, dans le désordre d'ailleurs,
02:55un certain nombre d'albums de beaucoup de collections.
02:57Voilà.
02:58En même temps, il n'y avait pas encore des albums comme aujourd'hui,
03:01il y avait beaucoup plus de journaux ou d'albums.
03:02Les journaux étaient évidemment en plein dans le ressort,
03:06les années encore 60-70.
03:09Mais mes parents ne m'avaient pas abonné à un journal.
03:11Donc, soit je lisais le journal Spirou ou Tintin chez un de mes camarades,
03:16soit je louais les albums à la bibliothèque.
03:18Alors, parmi vos lectures de jeunesse,
03:20il y avait Joann et Pierre-Louis de Peyot.
03:23Ça, c'est quelque chose qui vous a marqué ?
03:25Ah, Jean et Pierre-Louis, Peyot est un merveilleux conteur.
03:27Pour moi, on parle toujours des dessinateurs.
03:31Hergé, grand dessinateur, oui, mais Hergé est aussi un grand scénariste.
03:34Peyot, merveilleux dessinateur, bien sûr, mais Peyot est un merveilleux scénariste.
03:38Et c'est surtout...
03:39On dit souvent en bande dessinée, le dessin séduit, le scénario fidélise.
03:43Et effectivement, les grandes séries sont celles qui ont de bons scénarios.
03:46Et il y a des auteurs comme ça, magnifiques, comme Hergé, Peyot ou Cossé plus tard,
03:52qui sont à la fois scénaristes et dessinateurs.
03:55Ce qu'on appelle les auteurs complets en BD, je ne sais pas très bien ce que ça veut dire.
03:59Mais j'ai une admiration sans bande pour ces gens-là.
04:01Oui, et Peyot, lui, le miracle, ça a été les schtroumpfs.
04:04Lui-même ne croyait pas que ça marcherait comme ça.
04:06Non, non, au tout début, les schtroumpfs, c'était des personnages secondaires
04:10dans la série Jean et Pierre-Louis, dans la flûte à six schtroumpfs.
04:13Et puis, les lecteurs de journal en ont réclamé, redemandé, et puis voilà.
04:17Et voici quelques jours, le record du monde du plus grand rassemblement de schtroumpfs
04:22a été battu à l'an dernier dans le Finistère.
04:24Vous savez, ça a réuni 3076 personnes déguisées en schtroumpfs,
04:29en schtroumpfettes et en grand schtroumpfs.
04:30C'est totalement hallucinant.
04:31J'ai lu ça ce matin dans la presse, j'ai beaucoup ritué.
04:34Alors, finalement, c'est une époque où les dessinateurs ne sont pas des stars.
04:38Ce sont des gens qui écrivent pour les enfants.
04:40Ce sont des gens qui écrivent pour les enfants.
04:43Et puis, en général, en bande dessinée, c'est le héros qui devient la star.
04:48Moi, j'ai eu la chance de rencontrer Peyo parce que quand je suis rentré aux éditions du Lombard,
04:53les schtroumpfs venaient d'y arriver en 92.
04:56J'étais plusieurs fois au restaurant avec Peyo.
04:58Personne ne se retournait autour de nous parce que personne ne le reconnaissait.
05:01Alors qu'il y a des milliards de gens qui connaissaient les schtroumpfs sur Terre.
05:04C'était hallucinant.
05:05En même temps, les auteurs sont des grands enfants comme leurs lecteurs.
05:08Toujours.
05:11Les lecteurs, je crois qu'on a été marqués dans l'enfance.
05:16Eux-mêmes ont été marqués par Disney, par d'autres auteurs.
05:19Et je crois qu'on a été marqués au point de vouloir devenir auteur soi-même.
05:22C'est qu'on a décidé de garder et d'exploiter une part d'enfant.
05:25Mais ce qui est étonnant aussi, c'est Hergé qui l'avait dit,
05:29il écrivait pour les enfants sans imaginer que les adultes aimeraient ça, qu'ils deviendraient des stars.
05:34Le jour où il a été le plus surpris, Hergé, c'est quand les trois astronautes de la Lune sont venus lui demander une dédicace.
05:40Ah oui, il y a des moments merveilleux.
05:42Mais je crois que c'est aussi les enfants qui grandissent, qui vieillissent et qui gardent leurs souvenirs d'enfance.
05:47Les lecteurs adultes, ce sont ceux-là en général.
05:49C'est rare les gens de plus de 50 ans qui découvrent Tintin.
05:54Et vous avez aussi une autre passion dans l'enfance, Yves Sand, c'est Jules Verne.
05:58Oui, Jules Verne, dans les premiers livres sans images que j'ai lus ou avec quelques illustrations,
06:05il y avait bien entendu les romans de Jules Verne qui prêtaient à la rêverie.
06:09C'était de l'aventure.
06:11On partait dans les airs, sous les mers.
06:14Enfin, c'était formidable à l'époque.
06:15Je vous rappelle qu'en Belgique, en tout cas, il n'y avait pas beaucoup de télévision.
06:20À la maison, il n'y avait que la RTBF et la chaîne flamande que je ne parle pas.
06:25Donc, ça laissait très peu de choix pour les distractions en dehors de livres.
06:29Et en plus, vous n'êtes pas le seul puisque l'œuvre de Jules Verne a été traduite plus de 4750 fois.
06:35Ce qu'il place derrière Agatha Christie et devant Shakespeare.
06:38Ah ben, je ne savais pas.
06:40Et puis, il y a un autre Verne aussi qui est célèbre et qui a été évoqué en chanson.
06:43Henri Verne, qui est un pseudonyme d'ailleurs, et Bob Moran avec Indochine.
06:54Et c'est vrai que quand Henri Verne, il me l'a dit, le jour où on a fait l'émission pour ses 100 ans,
06:58On est clé d'une vie, il m'a dit qu'il avait entendu par hasard Indochine à la radio,
07:02qu'il n'était pas au courant.
07:03Assez fort possible, oui.
07:04Henri Verne était un personnage.
07:06J'ai eu la chance de le croiser aussi puisque le lombard l'adaptait en bande dessinée.
07:09Et c'est vrai que c'est un personnage qui m'a aussi fait rêver énormément.
07:13Le chasseur de dinosaures, un des premiers romans que j'ai lu, gamin.
07:16Ce qui est fou, c'est qu'Henri Verne avait écrit un roman à la vallée infernale.
07:20Ne pensez pas qu'il y aurait une suite, il a écrit de son roman.
07:24Oui, oui, oui.
07:25Et ça correspond à un style dont on a besoin, un style de scénario dont on a besoin, Yves Sante.
07:30Je pense que le besoin d'aventure, il ne disparaîtra jamais.
07:34Aujourd'hui, il y a plus de tendance vers l'introspection des scénarios qui parlent de soi
07:39ou des problèmes de la vie, du quotidien.
07:43C'est très, très bien.
07:44Mais en même temps, on a tous besoin toujours d'aventures, de rêves, d'espace.
07:48Alors, vous êtes né donc à Bruxelles, Hucle, qui est un quartier assez chic de Bruxelles.
07:53C'est le Neuilly de Bruxelles, Hucle.
07:55C'est une ancienne campagne de Bruxelles qui est aujourd'hui devenue très dense
07:59puisque la commune d'Hucle a plus de 80 000 habitants, je pense, aujourd'hui.
08:05Mais il y a encore beaucoup de verdure, donc c'est très, très agréable.
08:07On sent un peu la campagne tout en étant dans la ville.
08:10Alors, ce qui est étonnant, c'est qu'il y a un pape, Léon III,
08:12qui a baptisé l'église Saint-Pierre d'Hucle entre 795 et 816 en présence de Charlemagne.
08:20Un pape Léon, vous voyez.
08:21Vous me l'apprenez.
08:22Et puis donc, au départ, votre famille n'a rien à voir avec la BD.
08:25Je crois que votre père est fonctionnaire, votre mère travaille à la maison
08:28et vous faites des études normales jusqu'au bac, ils se sentent.
08:31Oui, tout à fait.
08:32Je fais des études de l'atteinte science et puis mes parents, pour eux,
08:36le petit dessine, le petit fait du théâtre, le petit valet choral,
08:40tout ça, c'est très bien, mais il faut étudier pour avoir un métier sérieux plus tard.
08:44Et le métier sérieux, c'est avocat au départ ?
08:46Au début, c'était avocat, donc j'ai fait ce qu'on appelait la candidature,
08:53c'est les trois premières années à l'université de droit, ça je les ai achevées.
08:57Puis ces trois années m'ont suffi pour savoir que je ne voulais plus être avocat,
09:00que ça ne serait pas mon trip à moi.
09:04Et donc, j'ai bifurqué vers les sciences politiques,
09:06parce qu'à ce moment-là, j'avais un rêve tout à fait utopique aussi.
09:09J'avais encore une idée de la carrière diplomatique,
09:12de quelque chose de très aventureux, qui nous permettait de voyager.
09:17J'avais lu comme ça que certains diplomates, le soir, passaient leur temps à écrire des romans,
09:21des choses, et ça, ça me tentait de faire fort.
09:24Et puis, donc, j'ai achevé ces études de sciences politiques dans cet objectif-là.
09:27Vous avez aussi passé un moment aux États-Unis.
09:30Ça, c'était avant, donc à la fin du bac, j'ai refait mon bac aux États-Unis.
09:34Pourquoi ?
09:35C'était pour l'expérience, pour apprendre l'anglais, pour vivre autre chose,
09:38sorti un petit peu de chez moi, et mes parents m'ont permis de le faire,
09:42et ont financé ce voyage.
09:44Enfin, j'étais dans une famille, et c'est une expérience formidable.
09:47Alors, vous avez obtenu un diplôme, et les ennuis ont commencé à ce moment-là,
09:50parce qu'il faut trouver du travail quand on a un diplôme, Yves Saint.
09:52Voilà. Alors, mes parents m'ont dit,
09:54bon, ben maintenant, on t'a financé toutes ces études-là,
09:57on t'a bien poussé, tu as fini, c'est très bien,
09:59maintenant, il s'agit de travailler.
10:01Et ça mettait déjà du temps.
10:03À l'époque, on était tout début des années 90,
10:06et, bon, il me fallait un an de plus pour préparer l'entrée au concours diplomatique,
10:13et c'est là où mes parents me disent,
10:14une année, tu ne vas pas rester à la maison à lire des livres,
10:18tu vas travailler.
10:20Et je me regarde dans la presse,
10:22et je vois une annonce miraculeuse pour moi,
10:25les éditions du Lombard engagent rédacteur en chef.
10:27Oui, mais à l'époque, vous aviez un dossier chez vous
10:30avec des lettres de candidature de refus.
10:31Ah oui, oui, j'en ai, je l'ai toujours d'ailleurs,
10:34j'ai gardé tout un dossier,
10:37j'ai eu une centaine, une cent cinquante refus
10:39de différentes entreprises où j'avais postulé.
10:41C'était déjà pas simple à l'époque.
10:43Mais c'est fou,
10:44c'est pas démoralisant dans ces cas-là ?
10:47Mais oui, alors,
10:48pour garder le moral,
10:50je m'occupais sur le côté,
10:51en plus de rechercher cet emploi,
10:53et c'est comme ça que j'ai commencé ma première bande dessinée,
10:54au dessin et au scénario.
10:58C'était vraiment un hobby à l'époque,
11:00mais enfin, j'avais été mis en contact
11:02par le biais d'un ami avec Thibé,
11:05le dessinateur de Ricochet,
11:09dessinateur et scénariste de Chicbille.
11:11Il habitait près de chez moi,
11:12il m'a reçu de manière très simple,
11:14très sympathique,
11:15il m'a bien critiqué d'ailleurs,
11:17il me donnait beaucoup de conseils,
11:19et donc ça m'occupait en même temps
11:20que je cherchais mon premier travail.
11:22Et justement, ce premier travail,
11:24on va l'évoquer à travers une date
11:25qui ne correspond pas à la vôtre,
11:27mais qui est importante,
11:28qui est le 26 septembre 1946.
11:30A tout de suite sur Sud Radio,
11:32avec Yves Sante.
11:33Sud Radio, les clés d'une vie,
11:35Jacques Pessis.
11:36Sud Radio, les clés d'une vie,
11:37mon invité Yves Sante.
11:39On connaît votre nom,
11:40moins votre parcours,
11:41on l'évoque aujourd'hui.
11:42Vous êtes le scénariste de séries de BD,
11:44à commencer par Black et Mortimer.
11:46Vous publiez votre premier roman,
11:48un thriller,
11:49l'expérience Pentagram,
11:51qu'on va évoquer tout à l'heure.
11:52Et puis, la deuxième date
11:54que j'ai choisie,
11:55c'est le 26 septembre 1946.
11:57Elle est liée à cette voix.
11:59C'était vraiment,
12:00je le considérais,
12:00comme une petite farce,
12:01comme une petite chose,
12:02sans lendemain.
12:04La voix d'Hergé que vous reconnaissez.
12:05Vous n'avez pas connu, Hergé ?
12:07Non.
12:08Mais en même temps,
12:09ce jour-là,
12:10apparaît le numéro 1
12:11du journal Tintin,
12:12avec un éditeur,
12:13Raymond Leblanc,
12:13qui a fait un pari, je crois.
12:15Eh bien,
12:16c'était donc la fin de la guerre
12:17et les jeunes,
12:19en particulier,
12:20avaient besoin de rêver,
12:22d'évasion.
12:23Et Raymond Leblanc fait le pari
12:24de lancer un nouveau journal
12:26pour la jeunesse.
12:27Il y en avait d'autres
12:27qui existaient déjà,
12:28en France,
12:29ou même Spirou,
12:30en Belgique.
12:31Et il se dit,
12:33mais si je lance un journal,
12:34il me faut un personnage
12:34emblématique.
12:35Et pour n'importe quel Belge
12:37de l'époque,
12:38le personnage emblématique,
12:39c'est Tintin.
12:40Et Raymond Leblanc
12:41était donc un...
12:45Un résistant.
12:46Un résistant.
12:46Voilà, je vous remercie.
12:47Et en tant que tel,
12:49il a permis à Hergé
12:50de se dépatouiller
12:51un petit peu des ennuis
12:51qu'il avait à la fin de la guerre,
12:53puisqu'il avait travaillé
12:53dans le journal Le Soir,
12:54qui était tenu par les Allemands.
12:56Donc, ça créait des polémiques.
12:58Et grâce à Raymond Leblanc,
12:59il a pu sortir
13:00de toutes ces polémiques.
13:01Et donc,
13:02il lui a dit oui,
13:03bien évidemment,
13:04pour donner le nom de Tintin
13:05à son nouveau journal.
13:06Et c'était le début
13:06d'un énorme succès.
13:07Voilà.
13:08Il se trouve que quand la police
13:09venait arrêter Hergé
13:10pendant la guerre,
13:11il disait,
13:11mais je ne m'appelle pas Hergé,
13:12je m'appelle Georges Remy,
13:13qui était son vrai nom.
13:14Et la police repartait brenouille
13:16à chaque fois.
13:16Ça marchait très bien.
13:17Et c'est vrai que Tintin
13:19a été un événement.
13:21Ça a été le début
13:21de ce qu'on appelait
13:22l'école belge,
13:23la Glynclerc.
13:24Ah oui, c'était...
13:25Au début,
13:26Hergé ne pouvait pas faire...
13:27Remplir un journal tout seul.
13:28Donc, il a commencé
13:29par chercher autour de lui
13:30des amis
13:35Edgar-Pierre Jacobs
13:36qui a commencé...
13:37Blake Mortimer
13:38qui sont nés dans le premier numéro
13:39du journal Tintin.
13:41Il y avait Corentin,
13:42bien entendu,
13:43aussi de Cuvelier.
13:45Et c'était ce petit noyau
13:47qui a démarré le journal.
13:49Et puis très vite,
13:50face au succès,
13:51on a décidé d'augmenter
13:52le nombre de pages.
13:53Donc, il fallait plus
13:54de dessinateurs.
13:55Et sont arrivés
13:56les Jacques Martin,
13:57les Jean Graton,
13:58les Tibets,
13:59et toutes les générations
14:00qui ont suivi.
14:01Et vous, vous arrivez
14:02donc aux éditions du Lombard
14:03par une petite annonce
14:04très précise
14:05mais qui vous attire
14:06tout de suite.
14:07Une petite annonce
14:08donc parue dans la presse
14:10et j'étais très étonné
14:11que pour un poste pareil,
14:13on s'adresse
14:15par voie de presse.
14:16On cherchait un rédacteur
14:17en chef ?
14:17On cherchait un rédacteur
14:18en chef pour les journaux
14:20qui existaient encore
14:20aux éditions du Lombard.
14:22Ils n'avaient plus le droit
14:23sur le titre Tintin
14:24qui s'appelait à l'époque
14:25Hello BD.
14:26Enfin, c'était toujours
14:27le même journal
14:28avec les mêmes auteurs.
14:30Et on demandait
14:31à un rédacteur en chef
14:32qui avait au moins 25 ans.
14:35Donc, ça collait
14:36et pour le reste,
14:37je n'avais zéro expérience
14:38mais j'y suis allé au bluff
14:40et avec surtout
14:41beaucoup d'enthousiasme
14:42et une bonne connaissance
14:43de tout ce qu'avaient produit
14:44les éditions du Lombard.
14:46Et puis, voilà,
14:46je vais passer les détails
14:47mais j'ai été pris.
14:48Et donc, vous découvrez
14:49à ce moment-là
14:50un immeuble de légende
14:50car l'immeuble
14:51à côté de la gare du Midi
14:52de Bruxelles,
14:53l'immeuble de Tintin
14:54construit juste
14:55avant l'exposition universelle
14:57était un événement.
14:58C'est un immeuble
14:59que tous les enfants,
15:01les grands enfants
15:02de Bruxelles connaissent
15:02puisqu'il est surmonté
15:03par la tête de Tintin et Milou
15:04qui tournent sur elle-même.
15:08Raymond Leblanc
15:09s'était inspiré
15:09de l'étoile Mercedes
15:10qu'il avait vue un jour
15:12à Francfort, je pense.
15:14Oui, sur une autoroute
15:14à la nuit.
15:16Et il s'était dit
15:18mais moi,
15:18je veux la même chose
15:20pour mon journal
15:21à Bruxelles.
15:21Il avait donc fait monter
15:22cette effigie
15:23au-dessus de l'immeuble
15:24et moi, gamin,
15:25je me souviens
15:25comme beaucoup
15:26d'autres enfants
15:27quand on passait
15:28dans le quartier
15:29je demandais à mon père
15:30ah, fais un détour
15:31on veut voir
15:31la tête de Tintin
15:32on veut voir
15:32la tête de Tintin.
15:34Et ça tournait
15:35grâce à une mécanique
15:36mise au point
15:36par l'ingénieur
15:37qui avait justement
15:38organisé
15:39l'étoile Mercedes
15:40à Francfort.
15:41C'est ça.
15:42Alors, il se trouve donc
15:43que vous arrivez
15:43dans un immeuble
15:44de légende
15:45avec L.O.B.D.
15:46En fait,
15:47le journal Tintin
15:47s'était arrêté
15:48à cause d'Alain Baran
15:49secrétaire d'Hergé
15:50qui soi-disant
15:51correspondait
15:52avec Hergé
15:52par table tournante
15:53et avait dit
15:54il faut arrêter le journal.
15:55Il a repris un journal
15:56qui n'avait pas marché
15:56et L.O.B.D.
15:57est arrivé
15:58et là, ça a été aussi
15:59trois années
16:00de découverte pour vous
16:01d'une nouvelle BD,
16:02Yves Saint.
16:03Ah oui, il y avait
16:04de nouveaux auteurs
16:05les générations
16:05succès de génération
16:06mais heureusement
16:07il y avait toujours
16:07quelques anciens
16:08comme Tibet
16:09ou Rosinski
16:10et Herman
16:11qui étaient des piliers
16:13du journal
16:14depuis les années 60.
16:15Ils étaient toujours là
16:16et ça permettait
16:17quand même à la maison
16:18de tourner un petit peu
16:19mais disons qu'à l'époque
16:21le Lombard
16:22n'était plus aussi
16:23rayonnant
16:24qu'il l'avait été
16:25dans les années 60-70.
16:26Il y avait du travail
16:27de redynamisation
16:29et il fallait aller chercher
16:30de nouvelles générations
16:31d'auteurs.
16:32Oui, parce qu'à l'époque
16:33les journaux étaient en baisse
16:34et L.O.B.D.
16:35n'a pas survécu
16:35d'ailleurs au bout
16:36de quelques années
16:36mais les albums
16:38au départ
16:38c'était pas ce qu'on voulait.
16:40Les premiers albums
16:41je crois
16:42Le secret de l'Espadon
16:43de Jacobs
16:43s'est vendu
16:44à 10 000 exemplaires
16:46et principalement
16:47à la librairie
16:48en dessous du journal
16:49tenu par la première femme
16:50des guerres
16:50Pierre Jacobs.
16:52Oui, les mauvaises langues
16:53racontent que Hergé
16:54n'avait pas trop
16:55la concurrence
16:55et avait demandé
16:57à Raymond Leblanc
16:58de ne pas trop
16:58appuyer sur les albums
17:00parce que
17:00les albums de Tintin
17:02pour lui
17:02suffisaient en librairie.
17:04Maintenant
17:04les autres auteurs
17:05avaient eux aussi
17:05envie de rayonner
17:07et d'avoir une vie
17:07en album
17:08qui rentre dans les bibliothèques
17:09parce que les journaux
17:10à l'époque
17:10il faut bien le dire
17:11on les lisait
17:12avec passion
17:13mais on se les passait
17:13entre frères et sœurs
17:14ça se déchirait
17:16ça finissait souvent
17:16la poubelle
17:17donc il ne restait rien
17:18et les auteurs avaient envie
17:19quand même
17:19que leur oeuvre perdure
17:20donc les albums
17:21sont nés quand même.
17:22Oui, mais ce que les générations
17:24d'aujourd'hui
17:24ne savent pas
17:25c'est que jadis
17:26les auteurs de BD
17:27gagnaient leur vie
17:28chaque semaine
17:29avec une planche
17:29qu'ils apportaient au journal.
17:31Ah, les journaux
17:32rapportaient énormément d'argent
17:33non seulement par les ventes
17:35mais parce qu'il y avait
17:35de la publicité
17:36dans les journaux
17:36de bande dessinée
17:37donc l'éditeur pouvait financer
17:39l'achat de la planche
17:40de BD
17:41chaque semaine
17:42et l'auteur
17:44vivait déjà très bien
17:45comme ça.
17:45Je me souviens
17:46que Tibem avait dit
17:47que quand il avait 18 ans
17:48dans les années 50
17:51il gagnait beaucoup mieux sa vie
17:53que son frère
17:54qui était ingénieur
17:54ce qui le rendait un peu jaloux
17:55le frère
17:57et il disait
17:58non, non
17:58la bande dessinée
18:00était dans une période
18:02face à cette époque-là
18:03grâce aux journaux
18:04et tout ce qui se vendait
18:06en plus en album derrière
18:07c'était du bonus.
18:08Voilà, en même temps
18:09à l'époque
18:09les planches
18:10n'avaient aucune valeur
18:11Tibem a un jour raconté
18:12qu'il dédicassait des planches
18:14dans les séances de signature
18:15alors qu'aujourd'hui
18:16elles se vendent
18:16quelquefois
18:17par des centaines
18:18de millions d'euros.
18:19Ah, j'ai lu
18:20il y a 2-3 jours
18:21je pense qu'une planche
18:22de Hergé
18:23vient d'être mise en vente
18:24480 000 euros
18:26aux enchères à Liège
18:27donc ça atteint
18:28des sommes
18:29qu'on n'imaginait
18:29évidemment pas du tout
18:30à l'époque.
18:31Parce que quand vous manipuliez
18:32les planches
18:33que vous receviez
18:34ça n'avait pas plus d'intérêt
18:35que ça à l'époque
18:36Yves Saint.
18:37Dans les années 90
18:38les auteurs commençaient
18:39petit à petit
18:40à se rendre compte
18:40de la valeur
18:42de leur travail
18:42donc on faisait quand même
18:43très attention à ne pas les perdre
18:44ou à ne pas les abîmer.
18:46Alors, effectivement
18:47il y avait
18:48les nouveaux dessinateurs
18:49les nouveaux auteurs
18:50et on repérait tout de suite
18:51celui qui avait
18:52le bon scénario
18:53ou le bon trait
18:53Yves Saint.
18:55Là c'est de l'instinct
18:57il faut avoir lu beaucoup
18:58avoir beaucoup
18:59intégré les codes
19:00de la bande dessinée
19:01tant sur le plan graphique
19:02que visuel
19:03quand on reçoit
19:03des nouveaux projets
19:04je recevais
19:04je ne sais pas
19:04une dizaine de projets
19:05au moins par semaine
19:07et on en lançait
19:082-3 nouveaux par an
19:09donc déjà à l'époque
19:10la sélection était rude
19:12et il fallait bien se baser
19:13sur certains critères
19:14et les premiers critères
19:15pour moi c'est
19:16la lisibilité
19:17tant du récit
19:18que du dessin
19:19la crédibilité
19:21ça c'était le maître mot d'Hergé
19:22il faut toujours
19:23qu'une histoire
19:24tienne la route
19:26à aucun moment
19:27même si on est dans
19:28la science-fiction
19:29le lecteur puisse se dire
19:30enfin il raconte n'importe quoi
19:31il se contredit
19:32par rapport à ce qu'il a dit avant
19:32donc la crédibilité
19:34est un maître mot
19:35et puis dans
19:36il y avait cette culture
19:37au Lombard
19:38qui remonte au début
19:39du journal Tintin
19:39Raymond Leblanc
19:41l'Hergé voulait
19:42des récits
19:44qui étaient documentés
19:45parce que
19:45que ce soit
19:46Alix pour l'antiquité
19:48ou Michel Vaillant
19:49Jean Graton
19:50pour l'automobile
19:51tout ça était
19:52très documenté
19:53il fallait distraire
19:54faire rêver les gamins
19:55mais en même temps
19:57leur enseigner quelque chose
19:58par la bande
19:59leur apprendre quelque chose
20:00et ça je crois
20:00que tous les lecteurs
20:02qui sont nés
20:04avec ce type
20:05de travail
20:06ont gardé ça
20:08entre eux
20:08en eux
20:10ont essayé
20:10de le reproduire
20:11en tout cas même moi
20:11au niveau de mon roman
20:12enfin on en parlera après
20:13la part documentation
20:14était quelque chose
20:16d'essentiel
20:16pour moi
20:16bien sûr
20:17et puis il y a aussi
20:18la case de fin de planche
20:20pour que la semaine suivante
20:21on puisse relire la suite
20:23ah oui
20:24au début
20:26chaque auteur
20:27avait droit
20:27à une page
20:28dans le journal
20:29donc il s'agissait
20:30que la dernière case
20:31de chaque page
20:32se termine
20:34sur un petit
20:35suspens
20:36sur une envie
20:36évidemment
20:37demande vivement
20:39la semaine prochaine
20:39qu'on continue
20:40de ne pas lasser
20:41de ne pas décevoir
20:42donc ça demande
20:43un rythme d'écriture
20:44très particulier
20:45quand on fait
20:47quand on écrit
20:47le scénario
20:48de l'histoire
20:49voilà
20:49et en même temps
20:50l'obligation pour vous
20:51à l'époque au Lombard
20:52Yves Sand
20:53c'était Angoulême
20:53le festival d'Angoulême
20:54aujourd'hui
20:55il est souvent décrié
20:57parce qu'on dit
20:57un auteur qui vend
20:58n'est pas un auteur de BD
20:59vous avez connu
21:01les débuts
21:01et les fêtes
21:02et surtout
21:03l'engouement
21:04des lecteurs
21:04pour la BD
21:05ah ben
21:07les festivals
21:08et Angoulême
21:09en particulier
21:10ont connu
21:11un essor
21:11grandissant
21:13depuis la fin
21:14des années 70
21:15jusqu'aujourd'hui
21:16alors oui
21:17c'est grâce à
21:18François Mitterrand
21:18qui un jour
21:19est venu
21:19inaugurer Angoulême
21:21et ça a été
21:21le déclenchement
21:22ah c'est possible
21:23que c'était
21:24un des grands
21:25déclenchements
21:26et c'est vrai
21:27que c'est une fête
21:28permanente
21:28parce que finalement
21:29un auteur de BD
21:30il reste chez lui
21:31pendant des mois
21:32et des mois
21:32sans sortir
21:33Angoulême
21:34c'est la sortie
21:34de l'année
21:35ah mais si vous demandez
21:36à un auteur
21:36pourquoi il sera
21:38en festival
21:389 fois sur 10
21:40ou 99 fois sur 100
21:42il va vous répondre
21:44c'est pour aller voir
21:44les copains
21:45alors évidemment
21:46on est toujours content
21:47de rencontrer le public
21:48et de dédicacer
21:49mais enfin
21:49en soi
21:50c'est parfois fastidieux
21:53ça peut même faire
21:53mal à la main
21:54en fin de journée
21:55mais voir les copains
21:56le soir
21:56c'est très important
21:57parce que tout le reste
21:58de l'année
21:58comme vous dites
21:58on est souvent
21:59très seul
22:00quand on est
22:00que ce soit scénariste
22:02ou que ce soit dessinateur
22:03et vous avez connu cela
22:04et on va l'évoquer
22:05à travers une autre date
22:06le 26 juin
22:071999
22:08à tout de suite
22:09sur Sud Radio
22:10avec Yves Saint
22:11Sud Radio
22:12les clés d'une vie
22:13Jacques Pessis
22:14Sud Radio
22:15les clés d'une vie
22:15mon invité
22:16Yves Saint
22:17dont vous commencez
22:18à connaître le parcours
22:19à la fois
22:20comme directeur éditorial
22:21du Lombard
22:22et puis vos jeunes années
22:23vous publiez
22:24l'expérience
22:25Pentagram
22:25un livre au seuil
22:27dans la collection
22:27Verseau
22:28un thriller
22:29votre premier thriller
22:29on va en parler
22:30mais si vous arrivez
22:31au thriller
22:32c'est parce qu'il y a eu
22:32d'autres choses avant
22:33et si je cite
22:34la date du 26 juin
22:361999
22:36c'est qu'elle est liée
22:38à un nom
22:39et une voix
22:40au début de chaque histoire
22:42il y a toujours
22:42la petite étincelle
22:43qui est l'idée
22:44Edgar Pierre Jacobs
22:47ce jour là
22:48paraît
22:49la machination
22:50Voronov
22:50un album
22:51que vous avez signé
22:52dans des conditions
22:53très particulières
22:54car vous êtes à la fois
22:55directeur éditorial
22:56du Lombard
22:57et vous avez écrit
22:58un scénario
22:58de Black & Mortimer
22:59oui
23:00c'est un petit miracle
23:02qui m'est arrivé
23:03qui vient du hasard
23:05comme je l'ai dit tout à l'heure
23:06donc j'aimais bien
23:07la bande dessinée
23:08enfin j'étais passionné
23:09de bande dessinée
23:09comme lecteur
23:10j'avais commencé
23:12comme
23:12Obi
23:13une première bande dessinée
23:15avant d'entrer au Lombard
23:16celle que je montrais
23:17à Tibet
23:17et ça
23:19ça me manquait
23:20j'avais toujours envie
23:21de créer quelque part
23:22et le métier d'éditeur
23:23est passionnant
23:24mais ça ne répondait pas
23:25à ce besoin spécifique
23:27et donc
23:28le groupe
23:29Média Participation
23:30enfin les éditions d'Argo
23:31avait racheté
23:32les éditions
23:33et les droits
23:34de refaire de nouveau
23:35Black & Mortimer
23:35en 96
23:36et avait relancé
23:38la série
23:38avec un album
23:39de Jean Van Amme
23:39et de tête Benoît
23:40au dessin
23:41qui s'appelait
23:42l'étrange
23:43l'affaire Francis Blake
23:44l'étrange rendez-vous
23:45c'est le suivant
23:45vous avez raison
23:46l'affaire Francis Blake
23:47superbe travail
23:49tant sur le plan scénario
23:51que sur le plan dessin
23:52vraiment
23:52et c'est un succès
23:53un carton absolu
23:54je crois que
23:55d'Argo en faisant
23:565 ou 600 000 exemplaires
23:57et donc tout le monde se dit
23:59c'est formidable
24:00les gens redemandent
24:01donc ils vont en faire
24:02un autre bientôt
24:03et puis étonnamment
24:04peut-être Benoît
24:05qui était
24:06bien parti
24:08qui avait les personnages
24:09en main
24:09se fait en fait
24:11de plus en plus lent
24:11est-ce que c'était
24:12la pression du succès
24:13on ne sait pas très bien
24:14toujours est-il
24:15qu'il met beaucoup
24:15beaucoup de temps
24:16à faire le suivant
24:17et que
24:17les éditions d'Argo
24:19décident
24:19je la fais très courte
24:21de lancer
24:22une deuxième équipe
24:22et quand j'apprends ça
24:24j'envoie un synopsis
24:26de manière anonyme
24:27à Didier Christmann
24:28qui est le directeur éditorial
24:30de Dargo à l'époque
24:30en charge de Black Mortimer
24:32et en disant
24:34j'ai reçu ça à Bruxelles
24:35ce qui était logique
24:36puisque Jacobs
24:37et Black Mortimer
24:38étaient nés aux éditions
24:39du Lombard à l'époque
24:40et donc j'envoie mon scénario
24:42et quand je vais à Paris
24:44deux semaines après
24:45je vais voir Didier Christmann
24:46qui me dit
24:47ah mais c'est formidable
24:47c'est absolument
24:48ce qu'on cherche
24:49j'ai déjà fait lire
24:50à tout le monde
24:51c'est qui qu'il a écrit
24:53et donc là
24:54j'avais plus le choix
24:56donc je me dévoile
24:57et il me dit
24:57ah bon
24:58il me dit
24:58mais c'est très bien
25:00on ne cherchait pas un nom
25:02on cherchait quelqu'un
25:02qui sache faire
25:03du Black et Mortimer
25:04et c'est comme ça
25:06que c'est née
25:06la machination Voronov
25:07qui est une histoire
25:08qui se passe en 1957
25:10au moment de la guerre froide
25:11et c'est vrai que
25:12Black et Mortimer
25:12c'est une série mythique
25:14et c'est une série
25:15qui s'étirait toujours
25:16dans une époque bien précise
25:17oui disons que le coeur
25:19de l'oeuvre
25:20se situe
25:21dans les années
25:2140-50
25:23et c'est là
25:24que l'éditeur
25:25a décidé de relancer
25:26la série
25:26en demandant
25:27au repreneur
25:28de garder
25:28de conserver ce code
25:29des années 50-60
25:31pour Jacob
25:32c'était différent
25:32Jacob dessinait lui
25:33en temps réel
25:34pour lui
25:34c'était une série
25:35contemporaine
25:36d'ailleurs
25:37son dernier album
25:38le premier volume
25:39des trois formules
25:41de Professeur Sato
25:42on voit clairement
25:43dans les véhicules
25:45et les décors
25:45que ça se passe
25:46pour lui
25:46dans les années 70
25:47mais pour les nouveaux
25:49lecteurs
25:50et les nouveaux auteurs
25:52on a décidé
25:53qu'on allait rester
25:54dans les années
25:54le coeur du mythe
25:55autour de
25:56la marque jaune
25:57on va dire
25:58dans les années 50
25:59la marque jaune
25:59justement ça fait partie
26:00de vos lectures d'enfance
26:01Yves Saint
26:02Ah bien sûr
26:03la marque jaune
26:04c'est après
26:04je pense
26:05Tintin
26:05c'est la bande dessinée
26:07qui m'a le plus marqué
26:08et sur différents plans
26:10l'histoire était
26:11prenante
26:12bien sûr
26:12elle faisait un peu peur
26:13d'ailleurs
26:14mais je me souviens aussi
26:16que c'était
26:16la première bande dessinée
26:17que je n'ai pas réussi
26:18à lire en une fois
26:19il y avait tellement
26:19de textes
26:20c'était tellement dense
26:21que c'était comme
26:22un petit roman
26:22donc enfant
26:23j'ai dû m'y mettre
26:24à deux ou trois fois
26:25pour le terminer
26:26parce qu'après
26:27je tombais de fatigue
26:28voilà
26:29et puis il y avait aussi
26:30cette particularité
26:32c'est que les personnages
26:33étaient adultes
26:34ils avaient l'âge de mon père
26:35alors que les autres
26:36personnages BD
26:36on se projetait facilement
26:38dedans
26:38parce que c'était en général
26:39des gamins
26:40Tintin est un gamin
26:40Spirou est un gamin
26:41Béga Mortimer
26:42c'était deux personnages
26:43un peu austères
26:45très très sérieux
26:46ça ne rigole pas du tout
26:47dans cet album
26:48dans ses albums
26:48et donc c'était une ambiance
26:50tout à fait particulière
26:51qui m'a énormément plu
26:52marqué
26:53voilà
26:53il se trouve qu'à cette époque là
26:55les enfants
26:56dans les cours de récréation
26:57dessinaient des marques jaunes
26:58tellement ça avait de succès
26:59il paraît
27:01dans les années 50
27:02je n'étais pas encore là
27:03pour le vérifier
27:04mais en tout cas
27:05oui oui j'ai entendu
27:06alors ça veut dire
27:07que vous entrez dans
27:08Black & Mortimer
27:08avec un principe
27:09que Jacobs appliquait
27:11en prenant du temps
27:11c'est à dire
27:12beaucoup de documentation
27:13Yves Saint
27:13oui pour moi
27:14c'est très important
27:15c'est vrai que Jacobs
27:17se documentait beaucoup
27:18et avait la réputation
27:19d'être un scénariste
27:21et un dessinateur
27:21maniaque à l'extrême
27:23qui pouvait faire attendre
27:24son éditeur
27:25pendant des semaines
27:26pour avoir une nouvelle planche
27:27parce qu'il lui manquait
27:28tel ou tel élément
27:29de décor
27:30pour dessiner
27:32et moi ça m'a toujours plu
27:35que ce soit
27:35dans la bande de ciné
27:37dans le roman
27:38ou dans le cinéma
27:39quand je suis face
27:41à une oeuvre de fiction
27:42j'attends
27:43qu'on me fasse rire
27:45qu'on me crée des émotions
27:47que j'ai peur
27:48peu importe les émotions
27:50j'ai envie d'y croire
27:52et pour y croire
27:52il faut que tout ce qui entoure
27:54le récit
27:56ou l'action
27:56soit crédible
27:57et je pense
27:59qu'une bonne documentation
28:00est fondamentale
28:01pour emmener
28:02les gens justement
28:03vers la fiction
28:04si au début
28:04ils se rendent compte
28:05ça c'est vrai
28:06ça c'est vrai
28:06ça c'est vrai
28:07hop au moment
28:08où vous dérapez
28:09pour aller vers le faux
28:10le mensonge
28:11la fiction
28:12ils continuent à croire
28:13que c'est vrai
28:13il faut les préparer à ça
28:15donc il faut à chaque fois
28:16une idée
28:16je crois que vous en êtes
28:17au 9ème ou 10ème
28:18Black et Mortimer
28:18il faut trouver l'idée
28:19et après il faut trouver
28:20une documentation
28:21ce qui n'est pas toujours évident
28:22non parce qu'effectivement
28:25il y a des choses
28:25surtout sur le plan visuel
28:27qui ont disparu
28:28dans le double album
28:30La Vallée des Immortels
28:31que j'ai écrit
28:33pour le dessinateur
28:34Peter van Dongen
28:35ça se passe
28:36dans les années 50
28:37à Hong Kong
28:38et c'était l'éditeur
28:39Yves Schlierf
28:40qui m'avait suggéré Hong Kong
28:41très bonne idée
28:42très beau cadre
28:44pour un nouveau
28:44Black et Mortimer
28:45mais il n'y existe
28:46plus rien
28:47sur le front de mer
28:48des magnifiques bâtiments
28:49qui existaient
28:50à l'époque
28:50et donc
28:52on a dû faire venir
28:53des livres de là-bas
28:53parce qu'ici même
28:54dans les bibliothèques
28:55on n'en trouvait pas
28:56sur internet
28:56très très peu de choses
28:57et Peter van Dongen
28:59grâce à toute cette documentation
29:00a pu reconstituer
29:01tout le front de mer
29:02dans l'album en dessin
29:03et c'est formidable
29:04parce qu'il n'y a quasiment
29:05plus personne
29:06qui peut avoir accès
29:07à ces images-là
29:08Alors le premier album
29:09Yves Sante
29:10La Machination Voronoff
29:11vous avez travaillé
29:12tout de suite
29:12avec André Gulliard
29:13le dessinateur disparu
29:15voici quelques mois
29:15qui avait été un élève
29:17de Christian et Mézières
29:18les créateurs
29:20de Valérien
29:20et c'est vrai
29:21que là aussi
29:21c'est une documentation
29:22des voyages
29:23à chaque fois
29:24pour préparer
29:24chaque album
29:25Ah mais c'est
29:26toute cette génération
29:27enfin je ne suis pas
29:28les générations
29:29qui m'ont précédé
29:30encore plus
29:31ou autant en tout cas
29:32qui effectivement
29:33aimait se documenter
29:36toujours et encore
29:37je veux dire
29:37André Gulliard
29:38jusqu'à la fin
29:39ce qu'il voulait
29:40dans Black & Mortimer
29:41c'était découvrir
29:41de nouvelles régions
29:42pour le dernier album
29:44paru l'année passée
29:46donc ça se passait
29:46en Cornouaille
29:47c'était une suggestion
29:48d'André
29:48qui m'envoie
29:49un petit dessin un jour
29:50de Black & Mortimer
29:51qui parle entre eux
29:52qui dit
29:52oh cher Francis
29:54est-ce qu'on ne demanderait
29:54pas à Yves
29:55de nous emmener
29:55en Cornouaille
29:56et parler des légendes
29:57arthuriennes
29:58et puis les décors
29:58seraient tellement beaux
29:59pour nous
30:00etc
30:00donc c'était toujours
30:01comme ça
30:01très discret
30:03sa manière de demander
30:04des thèmes
30:04des sujets
30:05et puis moi
30:06ça me faisait rebondir
30:07donc quand j'ai écrit
30:08le scénario
30:08après souvent
30:09on allait en Angleterre
30:10on allait prendre des photos
30:11sur place
30:11on allait se documenter
30:12sur place
30:13que ce soit à Oxford
30:14à Londres
30:15à Liverpool
30:15on est allé dans plein
30:16d'endroits
30:16pour les différents albums
30:18mais il y a aussi
30:19la documentation internet
30:20on ne s'en prive pas non plus
30:21alors il se trouve aussi
30:22que j'ai le sentiment
30:24que Diar Jacobs
30:24est beaucoup plus connu
30:25aujourd'hui
30:27qu'il l'était de son vivant
30:28il avait un petit monde
30:30autour de lui
30:30mais aujourd'hui
30:31il est mythique
30:32alors là pour moi
30:33c'est un véritable mystère
30:35effectivement
30:35Jacobs
30:36le mythe
30:37Jacobsien
30:38est né quelque part
30:39entre sa disparition
30:41en 1987
30:42et la relance
30:44des nouveaux albums
30:45avec l'affaire Francis Blake
30:47dont on parlait tout à l'heure
30:48il y a plus de 10 ans
30:49qui ont passé
30:50enfin presque 10 ans
30:52et en 10 ans
30:53c'est comme si
30:54Jacobs était
30:55et Blake et Mortimer
30:56surtout
30:57parce que les auteurs
30:57sont plus
30:58les personnages sont plus connus
30:59que l'auteur
31:00mais
31:01était devenu mythique
31:03il y avait eu un manque
31:04c'était créé quelque part
31:05il se trouve qu'en plus
31:06Jacobs avait été
31:07chanteur d'opéra
31:08avant de devenir
31:10assinateur
31:10il a même été
31:11bugs dans une revue
31:12de Miss Tinguette
31:13à Bruxelles
31:14en 1920
31:14c'est une chose particulière
31:17et c'est vrai
31:18que c'était quelqu'un
31:18de très discret
31:19qui n'acceptait pas
31:20les interviews
31:20moi un jour
31:21j'ai réussi à interviewer
31:22parce qu'il était fan
31:23de Dorothée
31:23je lui ai envoyé
31:24une photo dédicacée
31:25de Dorothée
31:25il m'a reçu
31:26au bois des pauvres
31:27ensuite
31:27dans sa maison
31:28il a eu beaucoup de chance
31:29j'ai été un privilège
31:30alors vous avez dans tout ça
31:32un parrain
31:32qui est genre en âme
31:33qu'on a reçu dans les clés d'une vie
31:35l'auteur de plein de séries
31:36a commencé par 13
31:37et c'est vrai
31:38qu'il a été un parrain
31:39qui vous a beaucoup soutenu
31:40dans le monde de la BD
31:41mais quand j'ai donc
31:44soumis mon premier scénario
31:45La Machination Vrauneuf
31:46de Blake Mortimer
31:48chez Dargo
31:48donc je l'avais fait anonymement
31:50et quand ils m'ont répondu
31:52avec enthousiasme
31:53que c'était bon
31:54j'ai dit
31:54oulala
31:55avant d'en parler
31:56je veux aussi
31:57que Jean Van Amme le lise
31:58sans savoir qui c'est
31:59parce que c'était Jean
32:00qui avait repris la série
32:02j'étais toujours
32:03à l'époque son éditeur
32:04sur la série Torgal
32:05je ne voulais pas
32:06qu'il y ait de conflits d'intérêts
32:08ou je ne sais pas comment dire
32:08enfin je ne voulais pas
32:09qu'il y ait de malaise
32:10entre nous
32:10donc voilà
32:13donc on a envoyé le scénario
32:14aussi à Jean Van Amme
32:15de manière adonyme
32:16il savait que c'était venu
32:17par Bruxelles
32:18donc il m'appelle
32:19il me dit au téléphone
32:20bon j'ai lu
32:21La Machination Runner
32:22c'est très bien
32:24bon maintenant
32:25tu peux me dire
32:25qui il a fait
32:26je me dévoile
32:28donc une nouvelle fois
32:29puis un petit blanc
32:30puis il me dit
32:32bon
32:33il est
32:3417h30
32:35je ne sais plus
32:36tu fais quelque chose
32:38pour l'apéritif
32:38je dis non
32:39j'étais au téléphone
32:40on m'a passé à la maison
32:41donc je quitte
32:43le Lombard
32:43et je vais chez lui
32:44parce qu'il n'habite pas
32:45très loin de chez moi
32:46à Hucle aussi
32:46et nous avons pris l'apéritif
32:48et en quelques phrases
32:51c'est toujours très sympa
32:54il m'a pointé
32:55les deux trois choses
32:55que je pouvais peut-être
32:56améliorer dans le scénario
32:57que Jean
32:58un regard d'aigle pour ça
32:59ce qui m'a beaucoup aidé
33:01d'ailleurs
33:01et puis il m'a dit
33:03bonne chance
33:04moi aussi
33:04j'ai commencé
33:05en faisant des reprises
33:06une excellente école
33:07parce que lui avait commencé
33:08en reprenant Corentin
33:09avec Cuvelier
33:10exactement
33:11et vous avez continué
33:12à faire d'autres reprises
33:13puisqu'ensuite
33:14il y a eu Torgal
33:15et Treize
33:16né aussi
33:17de Rosensky
33:19et de Jean Van Am
33:19et là aussi
33:20vous avez continué
33:21dans le droit chemin
33:22Yves Sante
33:23et là aussi
33:24c'est la chance
33:25qui m'a suivi
33:27je ne sais pas
33:27le travail peut-être
33:29aussi
33:29donc un jour
33:30Jean Van Am
33:31avait décidé
33:31annoncé à ses éditeurs
33:33qu'il allait arrêter
33:34Torgal et Treize
33:35et on s'est mis en quête
33:37de nouveaux scénaristes
33:38repreneurs
33:39puis Jean les a tous refusés
33:40ou Rosensky
33:41puis comme éditeur
33:42un jour
33:43j'ai dit
33:44écoutez c'est bien
33:45mais nous on a besoin
33:45d'un Torgal
33:46dans les chiffres
33:47chaque année
33:47ça fait quand même partie
33:48des séries
33:49les plus importantes
33:50de la maison
33:51et puis un jour
33:52peu après
33:53Jean m'a appelé
33:54on a été déjeuner
33:55et puis il m'a dit
33:56mais en fait
33:56tu as déjà travaillé
33:57Grégor sur
33:58La Vengeance du Comte Scarbeck
33:59j'avais fait un one shot
34:00avec Rosensky
34:00on s'entendait très bien
34:01tu connais Torgal
34:03tu connais Torgal mieux que personne
34:04tu l'édites depuis
34:05déjà 15 ans
34:06pourquoi tu ne le fais pas
34:08toi-même
34:08oh
34:09oups
34:10et puis
34:11ben voilà
34:12il fallait de toute façon
34:13qu'un album sorte
34:14pour
34:14dans le meilleur intérêt
34:16de tout le monde
34:16et des lecteurs
34:17qui attendaient
34:18donc j'ai dit
34:18oui
34:19et puis je lui ai soumis
34:20mon scénario
34:20bien sûr
34:21il l'a adubé
34:23et puis voilà
34:23c'est comme ça
34:23que j'ai repris Torgal
34:24pendant tout un temps
34:25et aujourd'hui
34:25vous êtes scénariste
34:26de bande dessinée
34:27avec une chose importante
34:28le rythme des séries
34:29n'est plus celui
34:30des années 50-60
34:31Yves Saint
34:32le rythme des années 50-60
34:34dépendait du rythme
34:35de la presse
34:36aujourd'hui
34:37comme il n'y a plus de presse
34:39l'album sort
34:40quand il est prêt
34:41mais le rythme de l'histoire aussi
34:43ah le rythme de l'histoire
34:44moi je garde un rythme
34:46à l'ancienne
34:47à savoir
34:47j'essaie de faire en sorte
34:49qu'il se passe quelque chose
34:50dans chaque planche
34:51et qu'à chaque page de droite
34:53donc toutes les deux pages minimum
34:54il se passe un petit suspense
34:57à la dernière case
34:58pour qu'on a envie
34:58de tourner la page
34:59c'est des trucs d'anciens
35:01mais je crois
35:02que ça fonctionne toujours
35:04c'est très important
35:06le rythme
35:06voilà
35:06et le rythme
35:07est déjà important
35:08pour vous
35:09pour la BD
35:09mais il n'y a pas que ça
35:10et on va évoquer
35:11votre premier roman
35:12qui est sorti
35:13le 4 avril 2025
35:14à tout de suite
35:15sur Sud Radio
35:16avec Yves Saint
35:17Sud Radio
35:18les clés d'une vie
35:19Jacques Pessis
35:20Sud Radio
35:21les clés d'une vie
35:22mon invité Yves Saint
35:23donc vous commencez
35:24à vous connaître
35:24à travers votre parcours
35:25d'éditeur au lombard
35:27de passionné de BD
35:28de scénariste
35:29de Black & Mortimer
35:30et vous aviez un rêve de toujours
35:32c'était écrire un roman
35:33et donc
35:34pareil aujourd'hui
35:35au seuil chez Verso
35:36l'expérience Pentagram
35:38qui est votre premier roman
35:39et là
35:40vous passez directement
35:41de 44 ou 60 planches
35:43à 500 pages
35:44c'est quand même
35:45un rythme très différent
35:46mais en même temps
35:46c'est un désir de toujours
35:47c'est un désir de toujours
35:50effectivement
35:50le gamin
35:51j'avais autant envie
35:52d'écrire des romans
35:54que des bandes dessinées
35:55les hasards de la vie
35:55dont on a parlé
35:56ont fait que j'ai plongé
35:58dans la bande dessinée
35:59mais c'est l'écriture
36:00qui était mon premier moteur
36:02en bande dessinée
36:04il faut bien comprendre
36:04que quand un scénariste
36:06remet son travail
36:08il y a les
36:09huit dixièmes
36:10de ces lignes
36:12qui disparaissent
36:13puisqu'elles se transforment
36:14en dessin
36:14parfois on voit
36:15une grande case
36:16au début d'un album
36:17avec une scène
36:18de ville
36:19des voitures
36:20il faut tout expliquer
36:21au dessinateur
36:22à savoir
36:22telle voiture arrive de là
36:23telle autre de là
36:24il y a un avion là
36:24c'est important
36:25parce que trois pages
36:26plus loin
36:26il y aura ceci
36:27il y aura cela
36:27donc on donne
36:28tous les détails
36:28et parfois
36:29c'est une page d'écriture
36:31pour décrire une case
36:32et en haut de cette case
36:33il est écrit
36:34ce matin là
36:35alors les gens vous disent
36:36c'est facile d'être scénariste
36:38vous écrivez ce matin là
36:39et tout le boulot
36:40est pour le dessinateur
36:41oui
36:41sauf que moi
36:42j'ai dû écrire
36:43tout ce que le dessinateur
36:44a mis en scène
36:45donc j'écris
36:46beaucoup depuis longtemps
36:48mais cette écriture
36:50ne se voit pas
36:50et là j'avais envie
36:51plutôt que
36:52de faire transformer
36:54ces visions en dessin
36:55et bien de les transformer
36:57en phrases
36:57qui ne soient pas techniques
36:59ou simplement destinées
37:00à expliquer au dessinateur
37:01ce qu'il doit faire
37:02mais qu'elle se suffise
37:03à elle-même
37:04pour que le lecteur
37:05du roman
37:06imagine les scènes
37:07et les voit
37:08comme si elles étaient
37:09dessinées ou filmées
37:10devant lui
37:10alors il faut d'abord
37:11un sujet
37:12et vous étiez passionné
37:13par un sujet
37:14ce sont les puces
37:15qu'on met dans le cerveau
37:16ça c'est quelque chose
37:17qui vous intéresse
37:17depuis toujours
37:18Yves Saint
37:18depuis très longtemps
37:19et alors ça ne vous étonnera pas
37:21c'est la première fois
37:22que le sujet m'a marqué
37:23c'est dans la marque jaune
37:25l'encéphalotoscope
37:26invention du professeur Septimus
37:29qui permettait
37:30à ce méchant
37:31dans la série
37:32Black Mortimer
37:33de téléguider
37:34Holrick
37:35à distance
37:36et à l'époque
37:37c'était du fantasme pur
37:39de la science-fiction pure
37:40alors qu'aujourd'hui
37:41la technologie
37:42a tellement avancé
37:43c'est un petit peu
37:44comme avec Jules Verne
37:44beaucoup de choses
37:46sont devenues vraies
37:48et le thème
37:49des puces
37:50dans le cerveau
37:51est un thème
37:52qui me parle
37:52à titre personnel
37:53parce qu'il y a quelques années
37:54il n'est plus aujourd'hui
37:56mais mon père a souffert
37:57de la maladie de Parkinson
37:58et c'était les balbutiements
38:00aujourd'hui
38:00on travaille beaucoup
38:01Parkinson
38:02avec des puces
38:02à planter en cerveau
38:03on travaille sur Alzheimer
38:05grâce à ça
38:05donc la science
38:07est là
38:07progresse
38:08et le rôle du scénariste
38:10c'est toujours de dire
38:11bon
38:11les côtés positifs
38:13on les connait
38:13le stade d'avancée technologique
38:16on le connait
38:17oui mais et si
38:18et si demain
38:19et ça c'est le rôle
38:21du scénariste
38:22ou du romancier
38:22c'est d'avoir ce réflexe
38:25qu'ont tous les gamins
38:26quand ils jouent entre eux
38:26dans un cours de récréation
38:27et si on disait que
38:29moi je suis le cow-boy
38:29et tout l'indien
38:30et bien c'est un petit peu
38:32faire la même chose
38:33à l'âge adulte
38:34donc je me documente
38:35beaucoup sur le sujet
38:35c'est un sujet
38:36qui m'intéresse
38:37sur plusieurs plans
38:38et puis à partir
38:39de la documentation
38:40je me dis
38:41mais comment faire
38:41une histoire
38:42qui pourrait amener
38:43les gens à découvrir
38:44le sujet
38:45tout en ayant
38:47un récit captivant
38:48d'aventure
38:49d'un thriller
38:51donc l'expérience
38:52Pentagram
38:53c'est au départ
38:53une expérience
38:54basée sur ces puces
38:56c'est une expérience
38:58qui a été réalisée
38:59au sein de la DARPA
39:00la DARPA
39:00est une agence
39:01du Pentagone
39:02qui existe réellement
39:02qui a un budget
39:04de 4 milliards de dollars
39:05par an
39:05rendez-vous compte
39:06juste pour que
39:07les scientifiques
39:07fassent des expériences
39:08les plus folles
39:09les plus secrètes
39:11dans le but
39:12d'aider leurs soldats
39:13à guérir
39:15de certains traumas
39:16post-guerre
39:18à créer de la robotique
39:20pour les aider
39:21sur le terrain
39:22ces scientifiques
39:24font des recherches
39:25tous azimuts
39:26donc cette DARPA
39:27je trouve
39:27c'est un vivier
39:29pour des récits
39:30de thriller fiction
39:31assez extraordinaire
39:33et il y avait
39:34beaucoup de romans
39:35déjà avec des agents
39:36de la CIA
39:36des agents du FBI
39:37des agents de la NSA
39:38ou de la DGS
39:40en France
39:40etc.
39:41et la DARPA
39:42à ma connaissance
39:43personne n'en avait
39:43encore parlé
39:44alors que c'est un endroit
39:45complètement fou
39:46je me suis dit
39:47pourquoi pas trouver
39:48une héroïne
39:48qui soit chef
39:49de la sécurité
39:50de cette fameuse DARPA
39:51et quand une expérience
39:53dérape
39:53comme c'est dit
39:54dans le roman
39:54c'est à elle
39:55qu'on fait appel
39:56exactement
39:57en fait elle est là
39:57quand le Pentagone
39:58ne parvient pas
39:59à résoudre un problème
39:59elle arrive
40:00une femme
40:01dans un genre de service
40:02c'est assez rare aussi
40:03en général
40:04c'était réservé aux hommes
40:05Yves Saint
40:06l'armée
40:07et a fortiori
40:08l'armée américaine
40:09a très longtemps
40:10été une armée machiste
40:11et c'est clair
40:12qu'aujourd'hui toujours
40:13on a encore vu
40:15des sujets
40:15même en France
40:16ou en Belgique
40:17récemment
40:17on se rend bien compte
40:18qu'à l'armée
40:19il y a encore des codes
40:20un petit peu particuliers
40:21on va dire
40:21et souvent très machistes
40:23mais toutes les armées
40:25se sont ouvertes
40:27bien naturellement
40:27aux femmes
40:28il y a des femmes
40:28aujourd'hui
40:29pilotes de chasse
40:30qui est le job
40:31le plus compliqué
40:32le plus dur
40:34sans doute
40:34dans toutes les armées
40:35du monde
40:35et elles ont accès
40:37à tous les postes
40:38donc je trouve ça
40:39moi qui ai deux filles
40:40je trouve ça très bien
40:41et je veux toujours
40:41mettre en avant
40:42le fait que les filles
40:43aujourd'hui
40:43peuvent faire
40:44exactement la même chose
40:44que les garçons
40:45bien entendu
40:46alors il se trouve
40:46que le point de départ
40:47de votre roman
40:48qui est un thriller
40:49Yves Sante
40:50c'est un journal
40:51du Chicago
40:52Herald Tribune
40:52qui est un des
40:53dix grands journaux
40:54de New York
40:54encore aujourd'hui
40:55qui existe depuis 1847
40:57vient à Bruxelles
40:58tiens
40:58qui est un hasard
40:59et va se retrouver
41:00dans des situations étranges
41:01avec d'autres américains
41:03qui eux aussi
41:03sont à Bruxelles
41:04voilà
41:05il s'agit de cinq américains
41:07qui ne se sont jamais
41:08vus de leur vie
41:08qui vivent dans des endroits
41:10très différents aux Etats-Unis
41:11et qui un beau jour
41:13se sentent appelés
41:14il n'y a pas d'autre terme
41:15vers une destination
41:17qui les mène
41:17tous les cinq
41:18qui les amènent d'abord
41:20à quitter leur boulot
41:20leur vie de famille
41:21tout
41:22pouf
41:22du jour au lendemain
41:23à partir
41:23sans prévenir personne
41:24et ils se retrouvent
41:26sans trop savoir eux-mêmes
41:27pourquoi
41:27à Waterloo
41:29qui est dans la banlieue sud
41:30de Bruxelles
41:31c'est une petite ville
41:33qu'on connait évidemment
41:34pour la célèbre bataille
41:35mais qui est en Belgique
41:36et aujourd'hui
41:37surtout connue
41:38pour être un
41:38un fief d'expatriés américains
41:41parce qu'elle est
41:42idéalement située
41:43entre l'OTAN
41:44qui est au nord de Bruxelles
41:45et le SHAP
41:46le gouvernement stratégique
41:48de l'OTAN
41:49qui est au sud
41:49et puis il y a aussi
41:50beaucoup de lobbyistes
41:51qui vont travailler
41:52auprès des communautés européennes
41:54donc il y a énormément
41:55d'américains
41:55ils se retrouvent là
41:56ils habitent là
41:56donc nos cinq personnages
41:58se retrouvent là
41:59comme beaucoup d'autres
42:00donc ils sont quasiment inaperçus
42:01c'est pas inhabituel
42:02devant les américains
42:02qui viennent louer des maisons
42:03et donc comme tout bon américain
42:06toujours
42:06ils organisent des petits barbecues
42:08entre eux
42:09ils font connaissance
42:10et tout d'un coup
42:11ils se rendent compte
42:12qu'il y a un truc
42:12qui ne va pas du tout
42:13c'est que
42:14ils sont deux
42:16trois
42:17quatre
42:18cinq
42:19à partager
42:20la même date de naissance
42:21le même passé
42:23et que
42:24d'un point de vue
42:26ce n'est pas possible
42:28que ce soit du hasard
42:29statistiquement
42:30c'est impossible
42:30si vous avez rencontré
42:31dans votre vie
42:32une personne qui a exactement
42:33le même âge que vous
42:34qui est née le même jour
42:35c'est déjà beaucoup
42:36cinq dans le même clos
42:38c'est pas possible
42:40il y a quelque chose
42:40mais ils ne savent pas quoi
42:41ils ne se sont jamais vus avant
42:42et c'est là que l'histoire commence
42:43en même temps
42:45Wirewings
42:45donc la chef de la sécurité
42:46de la DARPA
42:47qui elle est toujours à Washington
42:48comprend ce qui s'est passé
42:50et va se dépêcher
42:52de rejoindre nos cinq personnages
42:53pour essayer de sauver
42:54une situation
42:54qui risque de se révéler
42:56très explosive
42:57et ce qui s'est passé
42:58c'est qu'il y a eu une évasion
42:59un problème au départ
43:00et voilà
43:01c'est une expérience
43:02qui a eu lieu
43:03quinze ans plus tôt
43:05et qui a
43:05gentiment dérapé
43:07à l'époque
43:08elle a été considérée
43:09comme un échec
43:10mais il se trouve
43:12que l'échec
43:13n'était pas
43:14tout à fait vrai
43:15puisque quinze ans après
43:17l'expérience
43:18redémarre
43:19d'elle-même
43:20et c'est une course
43:21contre la montre
43:22qui commence
43:22dans un livre
43:23car c'est une course
43:24permanente
43:25pour essayer
43:26que tout s'arrange
43:26ce qui n'est pas évident
43:27c'est le principe du thriller
43:29il faut une course
43:30contre la montre
43:30il faut un suspense
43:32qui soit motivé
43:33par une urgence
43:34et donc
43:35il y a une question
43:36de vie ou de mort
43:37je ne vais pas tout dévoiler
43:38ici
43:38mais il faut effectivement
43:39que l'agent de la DARPA
43:43parvienne à solutionner
43:44la chose
43:44avant que les cinq
43:45personnages
43:46ne se remettent
43:47en route
43:48pour la mission
43:49pour laquelle
43:49ils avaient été programmés
43:50quinze ans plus tôt
43:51et en même temps
43:52c'est un sujet
43:53qui n'existe pas
43:54mais qui pourrait exister
43:55j'aurais tendance
43:57à dire
43:58qu'il va exister
43:59parce que c'est clair
44:00et net
44:00qu'on a déjà tous lu
44:02aussi sur Neuralink
44:04la société d'Elon Musk
44:05actuellement
44:05qui travaille
44:06sur ces puces neuronales
44:08et qui viennent
44:09justement
44:09à l'origine
44:10des recherches
44:11de la DARPA
44:12alors tant que
44:14c'est dans le cadre
44:15d'un gouvernement
44:16censé
44:17d'une agence
44:18de l'armée
44:19je peux me dire
44:20qu'il y a encore
44:21des garde-fous
44:21qui peuvent être mis en place
44:23le jour
44:24où les puces
44:25neuronales
44:26rentreront
44:26dans le privé
44:27et qu'on les couplera
44:29d'une manière
44:29ou d'une autre
44:30avec l'intelligence artificielle
44:31vous savez
44:31moi je trouve
44:33aujourd'hui
44:34il n'y a plus vraiment
44:34d'espace de liberté
44:35si on regarde
44:36autour de nous
44:36vous payez beaucoup
44:38de choses
44:38avec votre carte
44:39de banque
44:40on sait ce que vous mangez
44:42on sait
44:43où vous prenez
44:43de l'essence
44:44on sait ce que
44:44à peu près
44:45on peut
44:45à peu près savoir
44:46tout ce que vous faites
44:47en plus les réseaux sociaux
44:48internet
44:49si on veut vous espionner
44:50on connaît à peu près
44:51toute votre vie
44:52le seul espace qui reste
44:53c'est l'intérieur de votre tête
44:54ça
44:55vous pouvez penser
44:56ce que vous voulez
44:56personne ne peut deviner
44:59ce que vous pensez
45:00c'est quasiment
45:01impossible
45:02et d'ailleurs
45:02je crois qu'autant
45:03tous autant que nous sommes
45:05nous avons des secrets
45:06que même nos amis
45:08et nos plus proches
45:09ne connaissent pas
45:10on a tous
45:10notre jardin intérieur
45:11et bien
45:12ce jardin intérieur
45:13avec les puces neuronales
45:15il va être mis en danger
45:16et c'est la première fois
45:17qu'on traite ce sujet
45:18il n'a jamais été traité
45:19dans un thriller
45:19et le thriller
45:20est un genre
45:21qui vous passionne
45:22depuis toujours
45:22je crois qu'il y a un des maîtres
45:23qui a écrit
45:24Jurassic Park
45:25Michael Crichton
45:26qui est un de vos maîtres aussi
45:27pour moi
45:28Michael Crichton
45:29c'est le Jules Verne
45:31des années 90-2000
45:34j'ai quasiment tout lu de lui
45:36c'est vrai qu'il y a
45:37beaucoup de récits
45:39qu'il a écrits
45:42comme le roman
45:42Jurassic Park
45:43qui est très très bien détaillé
45:45pour l'époque
45:45très bien documenté
45:46sur la manipulation génétique
45:48et on se rend compte
45:49presque 30 ans après
45:51qu'on est en passe
45:53d'arriver
45:54à recréer
45:55des animaux disparus
45:56en partie
45:57de manière génétique
45:58et un jour
45:58on arrivera à le faire
45:59tout ce que
46:00moi je suis persuadé
46:01depuis toujours
46:02je ne sais pas pourquoi
46:02que tout ce que l'homme
46:04imagine dans une fiction
46:05s'il parvient à l'imaginer
46:07un jour
46:07il parviendra à le faire
46:08alors ça veut dire
46:09des mois de travail
46:10d'écriture
46:11pour arriver à un thriller
46:13qu'on ne lâche pas
46:14chaque page
46:15ce qui est le cas
46:15Yves Sante
46:16ça c'est pas à moi de le dire
46:18comme tout écrivain
46:19je serai le seul
46:20à ne jamais pouvoir lire
46:21mon roman
46:21donc c'est à vous de me dire
46:23si on ne le lâche pas
46:23mais ça veut dire beaucoup de travail
46:24c'est énormément de travail
46:25pour moi ça a pris
46:26à peu près 12-13 mois
46:30j'avais de la chance
46:31pour une fois
46:32je bénissais le ciel
46:33que mes dessinateurs
46:34étaient en retard
46:35donc moi j'avais de l'avance
46:37dans mon travail
46:37et j'avais du temps devant moi
46:39donc soit je faisais
46:40une ou deux bandes dessinées
46:41en plus
46:41soit je me dis
46:42Yves là tu ne peux plus reculer
46:44tu as le temps matériel
46:46de le faire
46:46si tu ne le fais pas maintenant
46:48tu le regretteras toute ta vie
46:49donc j'ai tout mis de côté
46:51j'ai dit voilà
46:51la BD me retrouvera
46:53dans 12-13 mois
46:54maintenant je fais ce roman
46:55rien d'autre
46:56et il y a aussi
46:57d'autres personnages
46:58il y a une femme
46:59qui se retrouve
47:00pour un reportage
47:01dans un centre du Maryland
47:02là aussi
47:02il se passe un événement important
47:04car ça fait aussi partie
47:05des secrets d'état
47:06ah mais les
47:07bon
47:08on est dans un univers
47:10qu'on ne perçoit pas
47:12tous les jours
47:12on connait scientifiquement
47:14ce qu'il y a autour de nous
47:15mais il y a plein de choses
47:16dont on ne se rend pas compte
47:17dans notre quotidien
47:18le rôle du soleil
47:20sur la vie sur terre
47:21est fondamentale
47:22alors on connait
47:22le rôle du soleil
47:23qui chauffe
47:24et qui crée
47:26les photosynthèses
47:27etc etc
47:27mais par contre
47:28il y a des explosions solaires
47:30de manière régulière
47:31qui provoquent
47:32des bombardements
47:33de particules sur terre
47:34qui perturbent
47:35un certain nombre de choses
47:36et qui peuvent être
47:37se révéler
47:38véritablement dangereuses
47:39et c'est exploité
47:41dans le roman aussi
47:42à un stade
47:44du récit
47:45le thriller
47:46est un genre
47:46en plein dévotement
47:47on dit que le premier thriller
47:48ça a été les 30 heures
47:49marche le roman
47:50bien avant de devenir
47:51Ditchcock
47:51mais vous avez vraiment
47:52écrit Yves Saint
47:53un thriller à l'américaine
47:54qui pourrait devenir un film
47:55ça on verra
47:58on verra bien
47:58je l'espère
47:59en tout cas
47:59je l'ai écrit de manière
48:02ça c'est sans doute
48:03une déformation professionnelle
48:04qui vient de la BD
48:05mais de manière très visuelle
48:06quand j'écris un scénario
48:08je dois voir des choses
48:10pour m'assurer
48:12qu'un dessinateur
48:12puisse les mettre en scène
48:13je pense que
48:15quand j'ai écrit
48:15ce roman
48:17c'était pareil
48:18au fur et à mesure
48:19que j'écrivais
48:19comme tous les romanciers
48:21je crois
48:22on doit s'imaginer à scène
48:23mais moi
48:24j'attache une importance
48:27particulière
48:28au fait de
48:28pouvoir voir
48:30et me dire
48:30ça ne va pas être répétitif
48:32ça va être spectaculaire
48:33là ça bouge
48:34etc
48:34il n'y a pas de répétition
48:36parce qu'en BD
48:36on est obligé
48:37à chaque planche
48:38de montrer
48:40quelque chose d'autre
48:40donc j'ai essayé
48:41de le faire
48:42et
48:42j'espère que ça fonctionne
48:44c'est ce qu'on appelle
48:45les romans de l'été
48:46qu'on ne lâche pas
48:47parce qu'on ne peut pas
48:47le lâcher jusqu'à la dernière page
48:48car vous avez prévu
48:49comme dans la BD
48:50un suspense
48:51jusqu'à la dernière page
48:52ah ben
48:53j'espère
48:54effectivement
48:54c'est le genre de roman
48:55je le conseille plutôt
48:57pour l'été
48:58au bord
48:58de la plage
48:59ou ailleurs
49:00que de le lire
49:02de
49:02chapitre par chapitre
49:04le soir
49:05parce que
49:05c'est quand même
49:06assez complexe
49:07il y a des personnages
49:08une fois qu'on est dedans
49:09on est bien parti
49:10mais il faut
49:11pas trop s'arrêter en route
49:12parce que sinon
49:13on va finir par
49:14perdre pied
49:15il faut
49:15un thriller
49:16quand on l'attaque
49:17c'est pour ne pas le lâcher
49:18en général
49:19et vous allez maintenant
49:20revenir à la BD
49:21ou continuer dans le roman ?
49:23oh ben
49:23je compte bien
49:24alterner
49:25il y a encore
49:26un Blake et Mortimer
49:27qui va arriver
49:28à la fin de Saint-Lessie
49:29mais
49:29dès cet été
49:31je me remets
49:31à la suite
49:33des enquêtes
49:35de Wirewings
49:35c'est certain
49:36c'est certain
49:37en tout cas
49:37ça s'appelle
49:38l'expérience
49:38Pentagram
49:39c'est donc au seuil
49:40de la collection
49:41Verso je crois
49:42et c'est vraiment
49:43un roman
49:44plein de chaleur
49:45à lire au soleil
49:47cet été
49:47merci Yves-Centre
49:48de l'avoir écrit
49:49et continue à nous faire rêver
49:50avec tant de BD
49:51et de romans
49:52merci
49:53les clés d'une vie
49:54c'est terminé pour aujourd'hui
49:55on se retrouve bientôt
49:56restez fidèles
49:57à l'écoute de Sud Radio
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