- 07/07/2025
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-07-03##
Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05Le soleil du Sénégal a marqué le début de votre rayonnement international.
00:10Vous avez écrit des pièces qui ont été transformées en billets.
00:13Ceux de théâtre qui, des deux côtés de l'Atlantique, vous ont valu des vagues d'applaudissements.
00:18Vous déboutez aujourd'hui une carrière de romancier.
00:21Bonjour Pierre Laville.
00:22Bonjour Jacques Pessis.
00:23Alors, on vous connaît, on connaît votre nom, moins votre parcours,
00:26car vous avez fait des pièces de théâtre connues dans le monde entier.
00:29On va en parler.
00:30Et puis, il y a vos débuts de romancier avec ce livre.
00:32La guerre les avait jetés là, chez Robert Laffont, qu'on va évoquer aussi.
00:36C'est le principe des clés d'une vie.
00:38Et le principe, c'est aussi des dates.
00:40Et la première que j'ai trouvée, c'est le 1er avril 1966.
00:44C'est là où débute, à Dakar, le premier festival mondial des arts nègres.
00:48Et ça, je crois que vous êtes très lié à cette date.
00:51Vous avez parfaitement raison.
00:52C'est une date qui marque ma véritable entrée dans le théâtre.
01:01Parce que jusque-là, j'avais, pour des raisons de formation,
01:07de formation de famille aussi,
01:10été enseignant à l'université uniquement.
01:14J'étais docteur en droit, etc.
01:15Enfin bref, j'enseignais le droit.
01:18Et comme il y avait une opportunité d'aller exercer cette activité en Afrique,
01:24par curiosité, j'étais parti au Sénégal,
01:26où je suis resté deux ans.
01:29Et là, rencontre par hasard, dans une rue,
01:32ou plus exactement sur le chemin qui longeait la côte de l'océan,
01:39deux personnes, titubantes de fatigue et de chaleur,
01:43me croisent.
01:45J'étais seul sur deux kilomètres.
01:48On se bouscule presque comme des gens solitaires sur le même chemin.
01:51C'était Aimé Césaire et Jean-Marie Serrault.
01:53Il se trouve que ce Festival mondial des arts nègres à Dakar,
01:57ça faisait cinq ans qu'il devait être organisé.
01:59C'est la première fois sur le sol africain
02:01qu'on voulait montrer la culture africaine.
02:04Et je crois que c'est Léopold Seyar-Senghor qui avait voulu ce festival.
02:07Absolument.
02:08C'était même l'illustration, disait-il,
02:10« Je vais incarner la négritude ».
02:13C'était sa phrase courante.
02:16J'ai bien connu, évidemment.
02:18Son meilleur ami s'appelait Aimé Césaire.
02:20C'est-à-dire la première décision de programmation
02:23que Senghor a prise pour le festival
02:26a été de programmer la pièce la plus connue d'Aimé Césaire,
02:30« La tragédie du roi Christophe »,
02:31que Jean-Marie Serrault avait mis en scène à l'Odéon à Paris
02:34et qui était un succès international.
02:37Donc, Serrault et Césaire venaient négocier la présentation
02:42« Dieu, la tragédie du roi Christophe »
02:44dans le cadre du Festival des arts nègres
02:45qui allait réunir tous les grands interprètes noirs dans le monde entier.
02:51Serrault et Césaire avaient fait une belle pièce,
02:55mais ça dépassait largement tout cela.
02:58Le festival portait surtout sur les arts graphiques,
03:01sur la musique, sur le théâtre évidemment,
03:04mais surtout la chanson.
03:06Il y avait Mariam Makeba, il y avait Paul Robesson,
03:09il y avait énormément de grands noms de cette époque-là.
03:13Et le festival a été un événement tout à fait considérable.
03:17C'était la première fois que la culture africaine
03:19se manifestait de manière cohérente et de manière exemplaire.
03:23Parce que le monde entier est venu là.
03:25L'inauguration s'est faite avec l'empereur Elysée-Lassier
03:28qui tenait la main de Malraux, qui tenait la main de Senghor,
03:31qui tenait etc.
03:32Vous voyez, le tout monde entier était là,
03:35comme on aurait pu dire,
03:36quand tout Paris était présent à une générale de théâtre.
03:39Alors à cette époque-là, effectivement,
03:40vous dirigez, Pierre Laville,
03:42l'École nationale d'économie appliquée
03:44qui forme des cadres de haut niveau.
03:46Oui, pardon, je ne m'en excuse pas
03:48parce que ce furent des années magnifiques.
03:51Mais ma formation, j'étais un économiste, un juriste donc,
03:54et j'étais parti en Afrique pour enseigner
03:56et être conseiller du président du conseil de l'époque,
04:00de là-bas, Mamadoudia,
04:02pour les questions économiques.
04:04Donc je me suis trouvé,
04:06et parallèlement, c'est pour cela que je l'indique aussi,
04:10depuis que je suis tout petit,
04:13inexplicablement originaire du Sud-Ouest
04:15et dans un endroit totalement perdu
04:17et loin de tout théâtre,
04:19j'étais fou de théâtre et passionné de théâtre.
04:22Mais comme à l'époque, dans ces années-là,
04:25on ne faisait pas carrière dans le théâtre,
04:26je n'ai jamais envisagé faire du théâtre.
04:29Par contre, j'étais donc professeur de droit à l'université.
04:32Mais dans ma tête, le cœur et la tête étaient dans le théâtre.
04:36Donc rencontrer César et Serrault, c'était un miracle.
04:38Et Serrault, en plus, c'est le père de Colin Serrault
04:41qui a consacré sa vie au théâtre.
04:43On ne recense sur lui que deux apparitions à la télévision
04:46en 1956-57 dans l'émission « En votre âme et conscience ».
04:50Absolument.
04:51C'était une époque, vous savez,
04:52où les choses étaient beaucoup plus pures,
04:53si j'ose dire, qu'aujourd'hui.
04:55C'est-à-dire qu'on faisait du théâtre.
04:58Quand on faisait du cinéma,
04:59c'était vraiment parce qu'on avait besoin
05:00de gagner sa vie ou d'acheter une maison.
05:03Mais on faisait du théâtre.
05:04C'était la voix, c'était la vocation.
05:06Ou bien on faisait du cinéma, ou bien on écrivait.
05:09Les choses n'étaient pas mélangées.
05:10Il n'y avait pas l'extraordinaire mixage
05:13qu'il y a aujourd'hui,
05:15où tout se mélange et où tout se mêle.
05:17Donc, si vous voulez,
05:19à l'époque, c'était très déterminé comme ça.
05:22Et Serrault faisait du théâtre.
05:24Et il avait voué sa vie au théâtre.
05:27Et d'ailleurs, c'est lui qui a révélé
05:28Beckett, Ionesco, Genet, Adamoff, Bertolt Brecht.
05:32C'est un immense homme de théâtre
05:34à qui nous devrons beaucoup.
05:35Alors, il se trouve que, effectivement,
05:36vous êtes né dans un tout petit village,
05:38Saint-Vincent-Rive-Dolte,
05:39près de Cahors.
05:40Vous avez fait vos études au lycée Gambetta à Cahors.
05:44Ce lycée, d'ailleurs, existe grâce à Joachim Murat,
05:47le conseiller de Napoléon,
05:48qui a mis l'argent pour le créer.
05:51Et ensuite, vous faites du droit à Toulouse.
05:53Et vous allez vous retrouver à la Sorbonne
05:55pour enseigner le droit international.
05:57Ça n'a rien à voir avec le théâtre.
05:58Non, justement, c'est ce que je vous disais.
06:00Pour moi, ma vie était toute droite
06:02et uniquement orientée vers un travail sérieux.
06:08Mon père était mort.
06:10Ma mère était dans une situation très modeste.
06:13Donc, je devais gagner ma vie au premier degré.
06:17Et c'était le droit.
06:18J'étais professeur d'université.
06:19J'avais 20 ans, c'était déjà une belle chose.
06:22Donc, la voie était tracée.
06:24Mais, justement, cet accident dont je vous parle,
06:27cette rencontre Serraud-Césaire,
06:29va tout faire basculer.
06:30Et Serraud, vous l'avez reconnu grâce à son imperméable.
06:33Ah oui.
06:33Oui, parce que, pour moi, qui adorais le théâtre,
06:37on avait...
06:37Alors, là aussi, le phénomène d'époque,
06:39on avait très peu d'images des gens de théâtre.
06:42On ne les connaissait pas.
06:43Un metteur en scène,
06:44on pouvait voir une fois tous les dix ans
06:46sa photographie, peut-être, quelque part, dans un livre.
06:49Mais il n'y avait pas de revue,
06:50il n'y avait pas de télévision, évidemment,
06:53où on la regardait très peu.
06:54Donc, les journaux étaient différents.
06:57Donc, on ne connaissait pas les personnalités.
07:00Et Serraud, dans les quelques images rares
07:03que j'avais vues de lui,
07:05notamment avec Samuel Beckett,
07:07qui avait le même imperméable,
07:09il était vécu de cette espèce de choses un peu grises
07:12et bien froissées et très modestes,
07:15parce que c'est aussi...
07:17Ce théâtre d'avant-garde, là,
07:19était très pauvre.
07:20Donc, l'imperméable était pauvre,
07:22il était cohérent avec le répertoire, vous voyez.
07:25Alors, il se trouve que vous osez aborder Jean-Marie Serraud
07:27et que la conversation va se poursuivre
07:29pendant près de trois heures.
07:30Voilà, là, c'était le miracle.
07:32Comment vous dire ?
07:33J'étais réellement timide et audacieux,
07:37comme tous les timides.
07:38Donc, timide,
07:39parce que j'étais sidéré
07:41de les voir là, évidemment.
07:43Je ne savais pas qu'ils étaient là,
07:45qu'ils allaient être là.
07:46Donc, je les rencontrais brusquement,
07:48comme ça, en les heurtant, en plus.
07:49J'ai failli renverser Jean-Marie Serraud
07:51sur cette petite route en bord de mer.
07:54Donc, évidemment, c'était miraculeux,
07:57comme je vous disais tout à l'heure.
07:58Autrement dit,
08:00comme tous les timides,
08:02j'ai osé dire tout ce qu'on ne dit pas
08:05et avec une chaleur
08:07et un enthousiasme
08:08qui l'a visiblement touché
08:10parce qu'à la fin,
08:11au bout d'une demi-heure,
08:12ils étaient écrasés de chaleur encore plus.
08:15Césaire me fujillait du regard,
08:16je le vois encore.
08:17Et Serraud m'a mis la main sur l'épaule
08:19et il m'a dit
08:19« Tu es fait pour le théâtre,
08:21tu démissionnes,
08:22je t'attends ».
08:24Ce sont les mots
08:24qu'il m'a vraiment dit
08:25à l'époque,
08:27il y a bien longtemps donc,
08:28et qui ont changé ma vie
08:29car je l'ai écouté.
08:31Et le théâtre,
08:32vous l'aviez découvert au départ
08:32par les livres,
08:33par des revues spécialisées,
08:35il y avait Paris Théâtre
08:36et déjà l'avant-scène.
08:37Oui, mais surtout Paris Théâtre
08:39qui a été une revue
08:41absolument magnifique.
08:42L'avant-scène a pris le relais
08:43après, bien sûr,
08:44qui a fait un travail magnifique
08:45avec l'ami Philippe Tesson.
08:47Et donc, effectivement,
08:49si vous voulez,
08:51le théâtre avait été pour moi,
08:53comment vous dire,
08:53je vivais dans le sud-ouest,
08:54dans un merveilleux pays.
08:56Vous avez rappelé
08:56mon village de naissance
08:58qui a si joli nom
08:59et qui est d'une beauté
09:00si dérante.
09:02Donc, j'étais...
09:03Ma enfance était très harmonique.
09:05Mais presque secrète.
09:07Elle était à l'écart.
09:08Disons que le théâtre là-bas
09:10n'existait pas.
09:11On n'avait jamais vu ça.
09:13Le grenier de Toulouse
09:13n'était pas allé jusque-là.
09:15Vous voyez,
09:16le théâtre était inconnu.
09:17Donc, je ne le connaissais
09:18que par mes lectures
09:20et surtout la radio.
09:22La radio a été très essentielle
09:25parce qu'elle diffusait
09:25beaucoup de pièces.
09:27Et il y avait beaucoup
09:27d'émissions comme la vôtre,
09:29d'émissions très courantes.
09:32Et donc, j'étais à...
09:33Comment dire ?
09:34Un appétit d'écoute
09:35de toutes les radios
09:37et de tous les livres.
09:38Donc, j'avais constitué
09:39une espèce de culture parallèle
09:41à moi, secrète,
09:42dont je ne parlais à personne,
09:44qui portait sur le théâtre.
09:45C'était mon Jules Verne à moi,
09:46si vous voulez.
09:47Et Philippe Tesson,
09:48justement,
09:48vous parliez de l'avant-scène.
09:50L'avant-scène,
09:50au départ,
09:51était un supplément théâtral
09:52d'un journal
09:53qui s'appelait Radio 52
09:54qui était l'ancêtre
09:55de Télé 7 jours.
09:56Mais absolument.
09:57Alors, il se trouve aussi
09:58que vous avez découvert
09:59le Festival d'Avignon
10:00grâce à Jean Villard.
10:01Alors, oui.
10:02Alors, ça, c'est...
10:03Là, vous avez déjà
10:04sauté quelques années
10:06car c'est déjà
10:07l'après-séro, je dirais,
10:09dans ce sens que
10:10autre miracle de Jean-Marie,
10:11si vous voulez,
10:12le petit jeune homme que j'étais,
10:13donc que j'ai rejoint
10:14et j'ai été
10:15le compagnon de travail
10:16de Jean-Marie
10:17comme assistant-metteur en scène
10:19pendant 9 ans.
10:20Mais parallèlement,
10:22il parlait de moi
10:23et c'était très étonnant
10:25parce qu'un jour,
10:26si vous me permettez l'anecdote,
10:28j'ai été appelé.
10:30Alors, donc,
10:30j'avais 26 ans.
10:31J'étais fringant
10:34et passionné,
10:36mais totalement inconnu.
10:37Et un jour,
10:38le téléphone sonne.
10:39C'était la secrétaire
10:40du ministre de la Culture
10:41de l'époque, Jacques Duhamel,
10:43qui me dit
10:43« Le ministre veut vous voir ».
10:44Et je vais donc voir
10:46Jacques Duhamel
10:46le lendemain matin
10:47qui voit arriver
10:49donc ce petit jeune homme
10:50et je vois encore
10:51le visage de Jacques Duhamel
10:52qui était un grand ministre
10:53d'ailleurs,
10:54me dire
10:55« Écoutez, monsieur,
10:56je ne vous connais pas,
10:58mais monsieur Serrault
10:58se porte garant pour vous.
11:00Voulez-vous la direction
11:01du Théâtre des Amandiers
11:02de Nanterre ? »
11:03Et on va en reparler tout à l'heure.
11:04Et donc,
11:04ça s'est passé comme ça
11:05et j'ai dit
11:06« Oui »
11:07et je suis parti
11:07déjeuner en terre
11:08entre coups de volant
11:11je dirais de ma vie.
11:12Alors ça,
11:13ce sont d'autres coups de volant
11:14qu'on va évoquer justement
11:15à travers d'autres dates
11:16mais j'en ai choisi
11:17une autre avant celle-là
11:18qui est importante
11:19dans votre parcours
11:20et dans les médias.
11:21C'est le 28 mars 1983.
11:23A tout de suite
11:24sur Sud Radio
11:24avec Pierre Laville.
11:26Sud Radio,
11:27les clés d'une vie,
11:28Jacques Pessis.
11:29Sud Radio,
11:30les clés d'une vie,
11:31mon invité Pierre Laville.
11:32On parlera tout à l'heure
11:33de la guerre
11:34« Les avais jetés là »
11:35votre premier roman
11:36chez Robert Laffont.
11:37Et puis,
11:38on a évoqué vos débuts
11:39effectivement dans le théâtre
11:40grâce à Jean-Marie Serrault
11:42mais il n'y a pas eu
11:42que le théâtre dans votre vie.
11:44Le 28 mars 1983
11:45débute une émission
11:47de télévision
11:48dont vous allez reconnaître
11:49le générique.
11:53Plaisir du théâtre
11:54car pendant 5 ans
11:56vous avez produit
11:57une émission
11:58sur le théâtre
11:59à la télévision
11:59ce qui n'était pas évident.
12:00Vous savez combien j'ai fait
12:02si je peux me permettre ?
12:0355 émissions
12:04d'une heure
12:05qui passaient
12:06sans interruption
12:07publicitaire
12:08à 22 heures.
12:1155 émissions.
12:13Et avec
12:13un million de spectateurs
12:14à chaque fois.
12:15Ça marchait beaucoup.
12:17J'ai arrêté
12:17uniquement par décision.
12:19Pierre Desgroppes
12:20aimait beaucoup l'émission.
12:21C'est lui qui me l'avait commandé.
12:23Et un jour
12:24je lui ai dit
12:25j'arrête
12:26parce que
12:26professionnellement
12:27c'était incompatible.
12:28J'ai travaillé beaucoup
12:29aux Etats-Unis
12:29et j'ai travaillé beaucoup
12:30à Broadway à ce moment-là.
12:32Je ne pouvais plus.
12:32J'avais une revue
12:33de théâtre sur les bras
12:34j'écrivais des pièces
12:36j'en adaptais d'autres
12:37c'était une vie merveilleuse
12:39toute ma vie
12:40a été merveilleuse
12:41de toute façon
12:41je la recommencerai
12:42de A à Z
12:43mais là vraiment
12:44c'était un pic
12:45un pic où vraiment
12:46c'est devenu très difficile
12:47j'écrivais les numéros
12:49de ma revue
12:49dans les avions
12:50sur mes genoux
12:51j'ai perdu un numéro
12:52entier
12:53entièrement écrit
12:54à l'aéroport de Dallas
12:55dans un changement
12:56où je partais
12:56à Los Angeles
12:57enfin c'était devenu
12:58complètement fou
12:59donc il fallait
13:00prendre des décisions.
13:01Alors il se trouve
13:02que cette émission
13:02au départ
13:03vous allez voir
13:03Pierre Desgroupe
13:04qui est le patron
13:05justement d'Enne
13:06magnifique personnage
13:08et vous lui proposez
13:09une émission
13:09qui est l'anti-émission
13:10de l'époque
13:11parce que parler du théâtre
13:12à 22h le soir
13:13et pas seulement
13:14parce qu'à l'époque
13:15il y avait au théâtre ce soir
13:16il y avait Max Favel-Eli
13:17qui présentait les chroniques
13:18et qu'on a connu ensuite
13:19pour le mot le plus long
13:20et le plaisir du théâtre
13:22c'était Frédéric Rossif
13:23qui avait trouvé ce titre
13:23en 55
13:24dans une autre émission
13:25vous m'apprenez quelque chose
13:27je l'ignorais
13:28mais par contre
13:29ce qui était
13:30le plus novateur
13:30à l'époque
13:31c'est qu'au théâtre ce soir
13:32c'était les retransmissions
13:33des spectacles
13:34on ne parlait pas du théâtre
13:35c'était pas les gens
13:36de théâtre qui s'apprenaient
13:37mais c'était les pièces
13:37et elle passait en soirée
13:39différemment
13:40par contre
13:42et l'émission de Favel-Eli
13:44c'était à 19h
13:45avec Elis et Lina
13:46ça durait 20 minutes
13:47moi j'avais une heure d'émission
13:50j'avais 58 minutes
13:51et 58 minutes non-stop
13:54donc c'était
13:55et aucun contrôle
13:56une liberté totale
13:57c'était magnifique
13:58avec toutes les formes de théâtre
14:00qu'on ne traitait pas à la télévision
14:02ah oui là vraiment
14:03alors j'avais
14:04si vous voulez
14:05je fais un peu l'addition
14:06de ce que j'étais à l'époque
14:07c'est à dire
14:08j'avais connu par ma direction
14:10Théâtre des Amandiers
14:11tout le secteur public
14:12et je connaissais également
14:14tous les grands acteurs
14:16du théâtre privé
14:17donc j'avais fait
14:18la réunion des deux secteurs
14:20ce qui était
14:21les frères ennemis
14:22qu'ils sont toujours
14:24d'ailleurs plus que jamais
14:25quoi qu'on en dise
14:26et quoi qu'on en veuille
14:27donc c'était
14:29l'émission avait ce mérite là
14:31de faire alterner
14:32je me souviens
14:33j'ai eu
14:33Edwish Seyer
14:35n'a jamais été interviewée
14:36à la télévision
14:37sauf avec moi
14:38elle voulait
14:39parce que c'était moi
14:40Elvire Popesco
14:42toujours là
14:42se faisait interviewer
14:43et en face
14:45nous avions Samuel Beckett
14:46en train d'écrire
14:48sa dernière pièce
14:49ou Marguerite Duras
14:51qui était une amie
14:52qui racontait
14:54son dernier roman
14:54donc on avait
14:55si vous voulez
14:56une réunion
14:57des personnalités
14:59qui je répète
15:00aujourd'hui
15:01n'existe nulle part
15:03ne serait-ce que la durée
15:04encore une fois
15:05parce que c'est moi
15:06qui faisais les liens
15:06je n'avais aucune interruption
15:08j'avais une heure pleine
15:09de discours libre
15:11et votre première invitée
15:12c'était je crois
15:13Madeleine Renaud
15:13c'était Madeleine
15:14oui
15:14Madeleine
15:15alors Madeleine
15:15c'était une immense
15:18institution du théâtre
15:19évidemment
15:20Madeleine avait déjà
15:22joué deux de mes pièces
15:24donc je la connaissais
15:25je l'avais choisie
15:26comme marraine de l'émission
15:27parce que
15:28pour moi
15:28elle incarnait le théâtre
15:29à l'état pur
15:30puisque nous étions en 83
15:33elle avait débuté
15:34en 1916
15:35donc vous voyez
15:36elle avait déjà
15:37plus de 87-8 ans
15:39quelque chose comme ça
15:40donc
15:41non 83
15:42elle est née avec le siècle
15:42je m'excuse
15:43donc
15:44enfin
15:45c'était déjà
15:46l'immense comédienne
15:48qu'on a d'ailleurs
15:50oublié beaucoup
15:50oui
15:51à la fin de leur vie
15:52moi je suis allé voir
15:53Madeleine Renaud
15:53et Jean-Louis Barraud
15:54chez eux
15:54personne n'allait les voir
15:56alors qu'il avait fait
15:57beaucoup de théâtre
15:57Jean-Louis surtout
15:58était extrêmement malheureux
16:00Jean-Louis Barraud
16:02est vraiment mort
16:03je dirais
16:04de désintérêt
16:05alors qu'il avait régné
16:07sur le théâtre
16:08quand il était à Marigny
16:09il était roi du théâtre parisien
16:12là
16:13personne n'allait le voir
16:14son talent
16:16n'avait pas grandi
16:17il ne s'était pas adapté
16:18à l'époque
16:19il faut bien le reconnaître aussi
16:20donc il était
16:21réellement laissé pour compte
16:23c'était bouleversant
16:24moi j'ai des souvenirs
16:25de lui
16:26c'était
16:27et Madeleine
16:28le secouait
16:29le tansait
16:30moi j'étais témoin
16:31témoin de scène
16:33entre eux
16:34ça fait grandiose
16:35parce que Madeleine
16:37sous ses petits airs
16:38comme ça
16:38elle tenait à la baguette
16:39Marguerite Duras d'un côté
16:40Jean-Louis Barraud
16:41l'autre
16:41Samuel Beckett derrière
16:42c'était quelque chose
16:44alors il se trouve aussi
16:46que vous
16:46j'en reviens à vous
16:47au début au théâtre
16:48je crois que votre parcours au théâtre
16:50a débuté à Chaillot
16:50avec l'inauguration
16:51de la salle
16:52Firmin-Gémié
16:53oui
16:53avec Jean-Marie Serrault
16:55exactement
16:55car vous êtes devenu
16:57et il faut revenir au début
16:58l'assistant de Jean-Marie Serrault
17:00pendant 9 ans
17:019 ans
17:01mais pendant ce temps-là
17:03à cause de la rencontre
17:04avec Jacques Diomel
17:05dont je vous parlais
17:06j'étais déjà
17:08directeur de théâtre
17:08en même temps
17:09c'est-à-dire que je dirigeais
17:10le théâtre de Nanterre
17:11et puis je partais
17:12à 18h
17:13en courant
17:14suivre les répétitions
17:16de Jean-Marie
17:16à 20h
17:17à Paris
17:18donc je n'ai jamais
17:19interrompu
17:20c'est la mort de Jean-Marie
17:21qui a mis fin
17:22à ce long
17:24et magnifique chemin
17:25de travail
17:25et d'amitié
17:26Jean-Marie
17:27qui est le parrain
17:28de mon fils
17:28vous voyez
17:29a été vraiment
17:30quelqu'un de très essentiel
17:32et de très admirable
17:33je ne cesserai jamais
17:36de célébrer son nom
17:40oui alors il se trouve aussi
17:41que Jean-Marie Serrault
17:42d'abord
17:42et c'était un grand metteur en scène
17:44qui travaillait
17:45avec des bouts de ficelle
17:46je crois que sa porte
17:46était toujours ouverte
17:47il y avait un bouchon
17:48à l'entrée de sa porte
17:49absolument
17:50il n'avait plus rien
17:51parce que figurez-vous
17:52il avait
17:53quand il était
17:53directeur de théâtre lui-même
17:54il avait une petite salle
17:56à Paris
17:56près de Sèvres-Babylone
17:57qui s'appelait
17:58le théâtre Babylone
17:59et il avait fait
18:00une faillite épouvantable
18:01au bout de trois ans
18:02où il avait monté
18:03que des chefs-d'oeuvre
18:03notamment
18:04en attendant Godot
18:05de Samuel Beckett
18:06aujourd'hui
18:07qui est joué
18:07dans le monde entier
18:08et qui est un classique
18:09des classiques
18:09et à cause de ça
18:11pour avoir produit
18:12en attendant Godot
18:12il avait fait
18:13une faillite
18:14frauduleuse
18:15c'est-à-dire que
18:15les huissiers
18:16venaient saisir
18:17tout ce qu'ils possédaient
18:19à tout moment
18:20quand je l'ai connu
18:20c'est-à-dire
18:2125 ans plus tard
18:24il payait toujours
18:25la faillite de Godot
18:26et il ne pouvait
18:27rien posséder
18:27il n'avait pas
18:28de frigidaire
18:29il vivait dans un
18:31deux pièces
18:31sur le courbe
18:32avec donc la porte
18:33toujours ouverte
18:35il avait une grande
18:36panière en osier
18:37dans laquelle il mettait
18:38ses trésors
18:39disait-il
18:40et il y avait
18:41par exemple
18:42les manuscrits
18:43et un jour
18:43il me dit
18:44tu voudrais voir
18:45le manuscrit
18:46d'un attendant Godot
18:47j'ai dit
18:47oui oui
18:47ça m'intéresse
18:48fais-moi voir
18:48il en a tiré
18:49une vingtaine de feuillets
18:50il m'a dit
18:51hop j'ai perdu le reste
18:52et puis voilà
18:53il ne s'attachait pas
18:54aux choses matérielles
18:55parce qu'on le lui interdisait
18:57il y avait ça aussi
18:58c'était le cas aussi
18:59de Pascal Jardin
19:00qui était saisi
19:01de tous les côtés
19:01il avait trouvé une astuce
19:02il avait acheté un appartement
19:04il avait mis tous les meubles
19:05à l'intérieur
19:05et après il avait appelé
19:06un maçon
19:07et il avait fait retracir l'entrée
19:09c'est-à-dire que les huissiers
19:09ne pouvaient plus
19:10emporter les meubles
19:11et tout restait chez lui
19:12ah c'est extraordinaire ça
19:13et c'est vrai que
19:14ça a été la meilleure école de théâtre
19:15dont on puisse rêver
19:16pour vous
19:17je ne pouvais pas l'imaginer
19:19les meilleurs amis de Serreau
19:21si vous voulez
19:21et que j'ai connus
19:22et fréquentés par conséquent
19:24puisque j'étais tous les jours
19:25chez lui
19:25plusieurs heures durant
19:26s'appelaient
19:27Pierre Boulez
19:28Delphine Serig
19:29Michael Lansdal
19:31Ionesco
19:32Beckett
19:33voilà
19:34ce que voulez-vous
19:35voilà
19:37et puis en plus
19:38c'était quelqu'un
19:39pour qui la fête
19:41était permanente
19:41les répétitions avaient lieu
19:42puis après on dansait
19:43Pierre Laville
19:44exactement
19:44et il avait même
19:46il engageait avec les comédiens
19:48des musiciens
19:49et par exemple
19:50il avait engagé
19:52tenez-vous bien
19:52Michel Portal
19:53le grand musicien
19:55que vous connaissez
19:56le grand interprète
19:57mais aussi
19:57Jean-Pierre Drouet
19:58et Eddie Lewis
19:59et tous les trois
20:00faisaient orchestre
20:02et faisaient danser
20:02les comédiens
20:03aux pauses
20:04dans les pauses
20:05et il y avait une chose
20:07qu'il ne supportait pas
20:08et il vous l'a enseigné
20:09c'est la perfection
20:10absolument
20:12et ça je l'ai retrouvé
20:13je l'ai retrouvé
20:15chez d'autres très grands
20:16ensuite
20:17très grands metteurs en scène
20:18qui soutiennent
20:20et je crois que c'est très vrai
20:21qu'un spectacle parfait
20:24ça existe
20:25je l'ai vu
20:25j'en ai vu
20:26des spectacles parfaits
20:28finissent à la fin
20:29de la représentation
20:30par laisser presque
20:31une sorte d'indifférence
20:33et de lassitude
20:34et la perfection
20:36est une provocation
20:37parce que
20:37nous ne sommes pas parfaits
20:39aucun spectateur
20:40n'est parfait
20:41dans la salle
20:41qui regarde cette perfection
20:43et c'est presque embarrassant
20:44c'est comme quand on
20:45plutôt ça rappelle
20:47le regard
20:48que l'on porte
20:49à un tableau
20:50dans un musée
20:51et donc
20:52mais le théâtre
20:52c'est pas un musée
20:53le fait que le théâtre
20:55change tous les soirs
20:56et soit mobile
20:57vivant en permanence
20:58interdit
20:59justement
21:00cette perfection
21:01et Serrault avait une chose
21:02extraordinaire
21:03pour empêcher la perfection
21:05qu'il savait faire
21:06parce qu'il avait travaillé
21:07avec Brecht
21:08il avait travaillé
21:08avec Streller
21:09enfin
21:09bon
21:10pour empêcher la perfection
21:11quand il mettait en scène
21:13une pièce
21:14il choisissait
21:15dans la pièce
21:16une scène
21:17qu'il travaillait
21:18pendant 4 semaines
21:19que ça
21:2010 pages
21:21et puis
21:23les 4 derniers jours
21:24il disait
21:24allez
21:24on fait la pièce
21:25et il mettait en scène
21:27en 4 jours
21:28tout le reste
21:28c'est à dire que
21:29les acteurs
21:30n'avaient pas le temps
21:30de s'habituer
21:31à être parfait
21:32vous voyez
21:34ils avaient atteint
21:35des sommets
21:36de curiosité
21:37et de perspicacité
21:40par la grande scène
21:42qu'ils avaient travaillé
21:43mais faire la pièce
21:44en 4 jours
21:45on ne pouvait pas
21:46c'est à dire que
21:46les spectacles gardaient
21:48une sorte
21:48que je n'ai jamais retrouvé ailleurs
21:50si chez Brooke
21:51chez Peter Brooke
21:51mais une sorte
21:52de vivacité
21:54de légèreté
21:55d'inconséquence
21:56vous voyez
21:57qui la rendait amical
21:59c'était intéressant ça
22:01ça c'était votre apprentissage
22:03mais après il y a eu
22:04d'autres choses
22:04et il y a une date
22:05importante dans votre parcours
22:06c'est le 11 septembre 2015
22:08à tout de suite
22:09sur Sud Radio
22:10avec Pierre Laville
22:11Sud Radio
22:12les clés d'une vie
22:13Jacques Pessis
22:14Sud Radio
22:15les clés d'une vie
22:15mon invité
22:16Pierre Laville
22:17nous parlerons tout à l'heure
22:18de votre premier roman
22:19La guerre les avait jetés là
22:21chez Robert Laffont
22:23on a évoqué
22:24au début
22:24dans le théâtre
22:25avec l'apprentissage
22:27par Jean-Marie Serraud
22:28et puis le 11 septembre 2015
22:30c'est une date importante
22:32car c'est la première
22:33ce soir-là
22:34à Princeton
22:34au Mac Carter Theater Center
22:37une salle de 300 places
22:38d'une pièce
22:39que vous avez adaptée
22:40de Tennessee Williams
22:41eh bien non
22:43ce n'est pas une pièce
22:44que j'ai adaptée
22:44de Tennessee Williams
22:45non c'est adaptée
22:46d'un film
22:47il n'y avait pas
22:48de pièce de Tennessee Williams
22:49c'est ça oui
22:49j'ai fait cette espèce
22:51de chose aberrante
22:52qui a constitué
22:53a représenté
22:55une grande première
22:56d'une pièce inédite
22:58de Tennessee Williams
23:00que j'avais écrite
23:01vous voyez
23:01c'était un pas
23:02ça s'appelait Baby Doll
23:03au départ
23:03Baby Doll
23:04le film est merveilleux
23:06la pièce n'existait pas
23:07il avait fait
23:08des morceaux
23:10en un acte
23:11il avait essayé
23:12mais il n'avait pas
23:14il n'y avait pas de pièce
23:15et je ne sais pas
23:16j'ai réussi à faire ça
23:17et on l'a créé là-bas
23:19ça a été absolument
23:20magnifique
23:21un succès formidable
23:23et un grand bonheur
23:25surtout de
23:26s'entendre à l'anglais
23:28vous voyez
23:28comme
23:28comme si c'était vrai
23:31quoi
23:31c'était très
23:32très merveilleux
23:34ce Baby Doll
23:34de Princeton
23:35voilà
23:37ce Mac Carter
23:39Theater Center
23:40on ne sait pas
23:41en fait c'est une compagnie
23:42professionnelle
23:43à but non lucratif
23:44qui est à l'université
23:45et c'est un peu
23:47la vitrine de Broadway
23:47ah oui tout à fait
23:49oui
23:49vous savez
23:50ils ont une tradition
23:51là-bas
23:51c'est de
23:52d'essayer
23:53de présenter
23:54en preview
23:55avant la première
23:57à Broadway
23:58dans une ville voisine
24:00dans un grand théâtre
24:01d'une ville voisine
24:02parce que
24:02ce sont des théâtres
24:03de mille places
24:04et pas des petites choses
24:05de présenter
24:07le spectacle
24:08qui va être joué
24:09à New York
24:10de le présenter
24:11en avant-première
24:12je dirais
24:13et quelquefois
24:14il ne va pas plus loin
24:15par exemple
24:15il y a un très célèbre exemple
24:18c'est Betty Davis
24:19qui jouait
24:20la nuit de l'iguane
24:21de Tennessee Williams
24:22à Philadelphia
24:23en preview
24:24qu'on n'a pas amené
24:25à Broadway
24:26parce que
24:27c'était pas assez bien
24:28vous voyez
24:29donc c'est dangereux aussi
24:30il y a un grand risque
24:32et il y a un jeune comédien
24:33qui était à l'époque
24:34étudiant
24:35à cette université
24:36qui a débuté
24:36dans les chœurs
24:37c'était James Stewart
24:37je ne savais pas
24:40mais
24:40le théâtre est merveilleux
24:43et il est
24:43dans la ville
24:44mais il jouxte
24:46l'université
24:46et comment vous êtes
24:48vous retrouvé
24:48pour un auteur français
24:49jouer à Princeton
24:51ça il faut remonter
24:53alors là
24:53il faut remonter
24:54mais 30 ans plus tôt
24:56parce que
24:57déjà
24:58c'est la fin
24:59de mes années américaines
25:00le Baby Doll
25:02le début
25:03des années américaines
25:04c'est
25:05alors là
25:05c'est encore plus merveilleux
25:07si vous voulez
25:07c'est David Mamet
25:09qui était un très grand auteur américain
25:11qui a eu de l'oppré
25:11Pulitzer
25:12qui a traduit
25:14ma deuxième pièce
25:16qui s'appelait
25:16Le Fleuve Rouge
25:17que Marcel Maréchal
25:19avait monté
25:19au Théâtre National
25:21de Chailloux
25:21c'était ma deuxième pièce
25:23elle était tout jeune
25:24et ça a été un grand succès
25:27la pièce était traduite
25:28dans une quinzaine de langues
25:29voilà
25:30c'était une pièce
25:31qui a très très bien marché
25:32et notamment
25:33elle a été traduite
25:34en anglais
25:35et en américain
25:36par David Mamet
25:37qui a créé
25:38là aussi
25:38la première fois
25:40à Chicago
25:41au Goodman Theater
25:43au Red River
25:44le Fleuve Rouge
25:45voilà
25:46et là
25:47ça a été
25:47mais vraiment
25:48très important
25:49parce que
25:50c'est à cette occasion-là
25:52si vous voulez
25:52alors là
25:52ça a généré
25:54immédiatement
25:55Mamet était une grande vedette
25:57mon adaptateur
25:58prix Pulitzer
25:59et c'était le grand auteur
26:01qui démarrait là-bas
26:02à ce moment-là
26:02on a à peu près le même âge
26:04on se ressemblait beaucoup
26:05et on est devenu
26:06très amis d'ailleurs
26:07parce que j'ai traduit ensuite
26:0814 pièces de lui
26:09et lui a continué
26:10à me traduire là-bas
26:11donc si vous voulez
26:12ça a été une collaboration
26:13qui a démarré là-bas
26:14et par exemple
26:16Red River
26:16à Chicago
26:17a été vu
26:19l'ambassade de France
26:22on ne jouait pas
26:23d'auteur français
26:24j'étais le premier
26:25joué là-bas
26:26depuis longtemps
26:26donc
26:27l'ambassade
26:28avait fait une soirée
26:29pour moi
26:29enfin bon
26:30etc
26:30pas drôle du tout
26:33mais il fallait le faire
26:34et je m'avais donné
26:35comme compagne
26:36Jeanne Moreau
26:37que je ne connaissais pas
26:39et Jeanne
26:39on sympathise tout de suite
26:41elle était de passage là-bas
26:42et Jeanne me dit
26:43ah c'est ta fête
26:44on sympathise
26:45et à la fin de la journée
26:46elle me dit
26:46ah c'est ta fête
26:47je t'amène au théâtre
26:49et je me retrouve ainsi
26:51devant
26:52elle ne m'avait pas dit quoi
26:53un rideau qui se lève
26:55et je vois en scène
26:55Elisabeth Taylor
26:57et Richard Burton
26:58à la fin
26:59Jeanne me dit
26:59ça t'ennuie pas
27:00qu'on aille leur dire bonjour
27:01j'ai dit non pas du tout
27:02on peut y aller
27:03et je me retrouve en coulisse
27:05avec
27:05donc Elisabeth Taylor
27:07et Burton
27:08qui me trouvent sympathique
27:09et me dit
27:10oh mais on va
27:10si c'était comme ça
27:11on t'amène avec Jeanne
27:12et hop
27:13me voilà
27:14monté dans la limousine
27:15puis aller dans l'appartement
27:16d'Elisabeth Taylor
27:18et Burton
27:19à New York
27:20et j'ai passé là-bas
27:21une nuit et des moments
27:22mais inimaginables
27:24parce qu'on était seul
27:25évidemment
27:25sans journaliste
27:26etc
27:27donc ça a été une soirée
27:29Jeanne a été
27:30devenue une personne
27:31absolument précieuse
27:33et Taylor et Burton
27:35des gens que j'admire
27:36encore aujourd'hui
27:37alors en totalité
27:39la beauté
27:41d'Elisabeth Taylor
27:41était une chose
27:42confondante
27:43moi j'ai regardé
27:44ses yeux
27:45elle n'était pas grande
27:45elle était plus petite que moi
27:46je regardais ses yeux violets
27:48et à un moment donné
27:50je me suis senti
27:51me pencher vers elle
27:53c'est-à-dire
27:53je tombais dans les yeux
27:54mais vraiment
27:55et Burton
27:56qui le voyait
27:57m'a attrapé par le bras
27:58il circulait
27:59et il m'a dit
27:59en anglais
28:00tu vois pourquoi
28:01je suis devenu fou
28:02c'était déjà extraordinaire
28:06c'est un peu l'époque
28:07que je trouve
28:08aujourd'hui
28:09nous sommes un peu
28:09réducteurs
28:10parce qu'on sait tout
28:11de tout le monde
28:11et on n'a pas ce genre
28:13de mystère
28:13parce que Taylor et Burton
28:15moi j'aurais jamais imaginé
28:16les rencontrer
28:17et même Jeanne Moreau
28:18bon j'aurais pu
28:19elle
28:19mais quand même
28:21Jeanne était
28:21sublime
28:23il y a quelqu'un
28:25qui se cachait régulièrement
28:26chez Liz Taylor
28:27pour être tranquille
28:28et un jour
28:29j'avais une interview
28:30au téléphone
28:30avec Liz Taylor
28:31et c'est lui
28:32qui a décroché
28:32c'est Michael Jackson
28:33oui
28:34ça je sais
28:35c'était très très lié
28:35effectivement
28:36alors j'en reviens aussi
28:37à Tennessee Williams
28:38parce que vous avez
28:39une particularité
28:40vous avez publié
28:42le théâtre de Tennessee Williams
28:43ce qui était une première
28:44en France
28:45Pierre
28:45oui
28:46c'est à dire
28:46à la demande
28:50de Jean-Luc Barré
28:51le directeur de plomb
28:52et de bouquin
28:54j'avais fait un bouquin
28:57un gros bouquin
28:58la magnifique collection
29:00de Jean-Louis Barré
29:00qui est un magnifique éditeur
29:02j'avais fait
29:03un Tennessee Williams
29:04c'est à dire
29:04j'avais retraduit
29:06les principales pièces
29:08du Traménome et Désir
29:09jusqu'à etc
29:10et donc
29:11à la suite
29:13de ce gros bouquin
29:14j'ai été amené
29:17à retraduire
29:18même les petits
29:19à traduire
29:20pour la première fois
29:21on ne l'avait jamais traduite
29:22les pièces en un acte
29:23les toutes petites pièces
29:24qui ont fait
29:25plusieurs volumes
29:25donc Tennessee Williams
29:27après la suite
29:28de David Mamet
29:29vous voyez
29:29et après ça sera
29:30Tony Kuchner
29:31à la comédie française
29:32il se trouve que Tennessee Williams
29:34pour les français
29:34il fait penser
29:35à cette chanson
29:36on a tous
29:38quelque chose
29:39en nous
29:39de Tennessee
29:40cette volonté
29:43de prolonger
29:44c'est vrai que Tennessee Williams
29:46voit aussi beaucoup
29:46à Johnny Hallyday
29:47à cette chanson
29:48ah ben ça
29:48écoutez
29:49Tennessee bien entendu
29:51c'est la matrice
29:53exactement
29:54mais c'est Michel Berger
29:55qui avait écrit
29:56cette chanson
29:56pour Johnny Hallyday
29:57quand Johnny Hallyday
29:58était un peu
29:59en baisse de popularité
30:01et il lui a fait découvrir
30:02Tennessee Williams
30:03Williams
30:04à tel point
30:04que Johnny Hallyday
30:06ensuite a joué
30:07une pièce
30:08de Tennessee Williams
30:09c'est exact
30:10et il n'était pas mauvais
30:11vous savez
30:12je l'ai vu la pièce
30:13oui
30:13il existait
30:15il avait une véritable
30:16personnalité
30:17il peut
30:18je pense que
30:21les chanteurs
30:22ont eu une telle
30:24un tel
30:24comment dire
30:25ont eu
30:27une telle ambition
30:28d'occuper
30:29l'espace sur scène
30:30qu'ils sont démultipliés
30:33et qu'ils ont
30:33un aura d'acteurs
30:34exceptionnel
30:35et je pense que
30:36tous les grands acteurs
30:37tous les grands chanteurs
30:38sont de grands acteurs
30:39d'ailleurs on l'a vu
30:40dès que Montand
30:42ou je ne sais pas
30:44ou Piaf même
30:45ou pour finir
30:47à Barbara
30:47pour finir
30:48sans parler
30:50des plus récents
30:51sont devenus
30:53des grands artistes
30:54de la scène
30:55avant d'être
30:55des chanteurs presque
30:56alors ça c'est votre carrière
30:58d'adaptateur
30:59Pierre Laville
30:59mais il y a aussi
31:00votre carrière d'auteur
31:01et je crois que
31:02Jean-Marie Serrault
31:03vous a mis le pied
31:04à l'étrier
31:04avec une pièce
31:05qui s'appelait
31:06les ressources naturelles
31:07oui
31:07c'est pareil
31:09si vous voulez
31:09c'était des miracles
31:11bien entendu
31:13qui m'étaient dus
31:14puisque j'écrivais la pièce
31:15mais sans Jean-Marie
31:17ça n'aurait pas existé
31:18en ce sens que
31:20il initiait
31:22les gens
31:23à produire
31:24ce qu'ils avaient
31:25peut-être de meilleur
31:26enfin c'était
31:27une immense qualité
31:28ça
31:28et les ressources naturelles
31:30c'est ma première pièce
31:31effectivement
31:32qu'il devait mettre en scène
31:33et malheureusement
31:35il est tombé malade
31:36il est mort
31:37il n'a pas pu l'achever
31:38mais il avait choisi
31:39le théâtre
31:40et j'ai eu l'honneur
31:42et incroyable
31:44que ma toute première pièce
31:46soit jouée
31:46sur la grande salle
31:48du théâtre national
31:49de Strasbourg
31:49en théâtre national
31:50ce qui je crois
31:52est unique
31:52dans les carrières
31:53d'auteur
31:54oui avec un problème
31:55ce soir-là
31:56Pierre Laville
31:57c'est qu'une partie
31:57du public
31:58est partie
31:58en pleine représentation
31:59oui parce que
32:01il y avait
32:01c'était
32:03la pièce
32:04c'est là aussi
32:05si vous voulez
32:06c'est la même manière
32:07que
32:07Sérot disait
32:08qu'on ne peut pas
32:10être parfait
32:10il estimait
32:11qu'il n'y avait pas
32:12d'accueil du public
32:13total
32:13et il y avait eu
32:14le problème
32:16c'était pas la pièce
32:17c'était le drame
32:17c'est qu'il y avait eu
32:19il s'était produit
32:20un accident
32:20à l'extérieur
32:21ou un événement extérieur
32:23qui avait fait sortir
32:24une partie
32:24mais par contre
32:26à l'entracte
32:27j'ai eu le bonheur
32:28incroyable
32:29le directeur du théâtre
32:31national de Strasbourg
32:32vient me chercher
32:33en courant
32:33il me dit
32:34viens vite
32:34viens vite
32:35Pierre Dux
32:36c'est au téléphone
32:36il veut te parler
32:37j'étais à l'entracte
32:38Pierre Dux
32:39administrateur général
32:40de la comédie française
32:41et moi
32:42j'étais donc
32:43un auteur débutant
32:45jeune directeur de théâtre
32:46mais quand même
32:47bon débutant
32:48qui avait écrit une pièce
32:50et Dux m'appelait
32:51et la conversation
32:52était incroyable
32:53là aussi
32:53Dux me dit
32:55monsieur
32:55je ne vous connais pas
32:56bonjour
32:57etc
32:57je viens de lire
33:00votre pièce
33:01celle qui se jouait
33:02en première
33:03où on était à la moitié
33:04je viens de lire
33:05votre pièce
33:05j'aime beaucoup
33:06alors écoutez
33:06je vous commande
33:07une pièce
33:07pour la comédie française
33:08je dis comment
33:10oui bon
33:11voulez-vous
33:12je ne peux pas
33:13vous dire non
33:13c'était ma réponse
33:14il me dit
33:15écoutez vous avez
33:16six mois
33:16dans six mois
33:17vous passez au comité
33:17de lecture
33:18et vous écrivez
33:20ce que vous voulez
33:20et c'était la Célestine
33:22la deuxième pièce
33:24qui a été reçue
33:24à l'unanimité
33:25du comité
33:26ils étaient 25
33:27ça serait toute ma vie
33:28il y avait René Clair
33:29à côté de Jacques Charon
33:31qui dormait
33:32sur l'épaule de Le Poulain
33:33qui éternuait
33:34sur l'épaule
33:35de François Seignier
33:36enfin c'était
33:36c'était terrible
33:37et donc
33:39la pièce
33:39a été reçue
33:40à l'unanimité
33:40ça a été
33:41un succès
33:42extrêmement divisé
33:43enthousiaste
33:44magnifique
33:45qu'on a joué
33:46longtemps après
33:47qui a été repris
33:48c'est une pièce fétiche
33:49pour moi
33:49et la pièce
33:50surtout
33:51la Célestine
33:52était jouée
33:53surtout c'était ça
33:54par Denise Jones
33:56qui était sublime
33:56Jean-Paul Laussillon
33:58Christine Fersenne
33:59Catherine Samy
34:00Patrice Carbra
34:01etc
34:02c'est-à-dire
34:02la grande troupe
34:03de la comédie française
34:04et là
34:05j'apprenais
34:06à chaque minute
34:07en les regardant
34:08travailler
34:08il se trouve
34:09que votre plus grand
34:10succès international
34:11Pierre Laville
34:13ce sont
34:13les trois mousquetaires
34:14ah oui
34:15oui mais là
34:17là je n'en parle jamais
34:20parce que c'est un travail
34:21très modeste
34:22là si vous voulez
34:23la petite histoire
34:24de la pièce
34:24elle est assez amusante
34:25mon meilleur ami
34:27s'appelait
34:27Marcel Maréchal
34:28qui a été
34:29un lettre merveilleux
34:30que vous avez vu jouer
34:31sûrement
34:32et Marcel avait
34:34une phobie
34:34c'était
34:35jouer et monter
34:37les trois mousquetaires
34:38que son ennemi
34:39ami
34:39préféré
34:41Lyonnais
34:41Roger Planchon
34:42avec lequel
34:44il y avait un triomphe
34:44et Marcel voulait
34:45absolument refaire
34:46les trois mousquetaires
34:47et faire mieux
34:47que Planchon
34:48et il m'avait dit
34:49naturellement
34:50tu fais l'adaptation
34:51tu prends le roman
34:51du mât
34:52et tu fais l'adaptation
34:54j'ai dit
34:54non non non
34:55ça ne m'intéresse pas
34:56du tout
34:56je suis parti aux Etats-Unis
34:58à ce moment-là
34:58je ne sais plus
34:58ce que je faisais
34:59bref
35:00il m'a dit
35:00non non
35:01je ne le fais pas
35:02bon
35:02et puis
35:03je dis
35:04fais-le
35:04je dis à Jean-Marie
35:05et Jean-Marie
35:06le fait
35:07sauf que
35:08on fait la distribution
35:10ensemble quand même
35:11par plaisir
35:11et il met la pièce
35:13en répétition
35:14et huit jours
35:15avant de
35:15huit jours
35:18avant de commencer
35:18les répétitions
35:19véritablement
35:20il m'appelle
35:21il me dit
35:21tu sais
35:21j'ai fait des lectures
35:23c'est très mauvais
35:24ce que j'ai fait
35:24c'est catastrophique
35:25on n'y arrivera pas
35:27alors
35:27tu as dix jours
35:28mais fais l'adaptation
35:29je dis
35:30mais je ne peux pas
35:31je prends l'avion pour
35:32j'ai plus
35:32j'étais à Dallas
35:33à ce moment-là
35:33je ne sais plus quoi
35:34je ne peux pas
35:36et dans les couloirs d'avion
35:38je me souviens très bien
35:39j'avais un carnet
35:39et je faisais
35:41l'adaptation
35:41mousquetaire
35:42j'ai dû faire ça
35:43en moins d'une semaine
35:44en cinq jours
35:45je lui envoyais ça
35:46j'ai dit
35:46écoute
35:46fais ce que tu peux avec
35:47débrouille-toi
35:48il le met en répétition
35:50il me dit
35:51descends à la première
35:52j'arrive la veille
35:53il me dit
35:55tu sais
35:55je suis catastrophé
35:56même avec ce que tu as fait
35:57ça ne marche pas
35:58et alors
35:59je regarde ça
36:00avec lui
36:00et j'ai dit
36:01effectivement
36:01c'est pas bien
36:02ça ne marche pas
36:03on passe en première
36:04avec l'idée
36:05de faire un bille noir
36:06mais vous savez
36:06et il me dit
36:09j'ai tellement honte
36:10viens avec moi
36:11on va dans les cintres
36:12il n'osait pas entrer
36:13dans la salle
36:14on monte dans les cintres
36:15tous les deux
36:16le noir se fait
36:17sur la première
36:18représentation
36:18et là
36:19tout à coup
36:20le comédien
36:22qui commence la pièce
36:23se lance
36:24mais deux minutes après
36:26éclat de rire
36:27multiplié par un autre
36:29par un autre
36:30les gens hurlaient de rire
36:31et Marcel se retourne vers moi
36:33et me dit
36:33tu vois
36:34c'est un bide
36:35ils emboîtent
36:37et il a fallu une heure
36:38pour qu'on comprenne
36:39que c'était un triomphe
36:40et que les gens
36:40étaient fous de joie
36:41on l'a joué 1200 fois
36:43dans 25 pays
36:45on a eu des prix
36:46du meilleur spectacle
36:47au Brésil
36:48en Tunisie
36:49à Moscou
36:50mais
36:50invraisemblable
36:52le prix de la critique
36:53inespérée à Paris
36:54incroyable
36:56ça c'est votre vie
36:57d'auteur de théâtre
36:58et puis il y a celle
36:58de romancier
36:59qu'on va évoquer
37:00à travers la date
37:01du 9 février 2025
37:02à tout de suite
37:03sur Sud Radio
37:04avec Pierre Laville
37:05Sud Radio
37:06les clés d'une vie
37:07Jacques Pessis
37:08Sud Radio
37:09les clés d'une vie
37:10mon invité
37:10Pierre Laville
37:11on a évoqué
37:12votre parcours
37:13d'auteur de théâtre international
37:14tous vos succès
37:15et puis
37:16le 9 février 2025
37:17surprise
37:18votre premier roman
37:19la guerre
37:20les avait jetés là
37:21chez Robert Laffont
37:23un roman
37:24qui se passe
37:25à la comédie française
37:26pendant la seconde guerre mondiale
37:27pourquoi
37:28d'abord avoir écrit
37:29ce roman
37:30alors écoutez
37:31moi je suis un fou
37:33de littérature
37:34et le roman
37:36est une forme
37:36d'écriture
37:37et de création
37:38que je trouve
37:38absolument magnifique
37:39tellement que
37:41je n'ai jamais
37:41voulu
37:42et osé
37:43entreprendre
37:44quoi que ce soit
37:45toute ma vie
37:47le théâtre
37:48a pris la place
37:49totalement
37:50j'ai écrit
37:51vous savez
37:51j'arrive
37:52je ne devrais pas le dire
37:53mais un projet
37:54que j'ai pour le mois
37:55de janvier prochain
37:56c'est mon centième
37:59centième spectacle
38:01j'arrive à 100 pièces
38:02donc c'est absolument
38:03invraisemblable
38:04d'ailleurs
38:05voilà
38:06donc si vous voulez
38:07le théâtre
38:08a occupé
38:09le terrain
38:09complètement
38:10donc pas de roman
38:11arrive le covid
38:12j'habite
38:14mais les oiseaux
38:14à Saint-Cloud
38:14il y a plein de charme
38:15avec un jardin
38:16un chien
38:17tout ça
38:17c'était très agréable
38:18aussi
38:18mais bon
38:20le directeur
38:23le directeur
38:23de Robert Laffont
38:24citons-le
38:25m'appelle
38:26en me disant
38:27qu'est-ce que tu fais
38:28est-ce que tu t'ennuies
38:30j'ai dit
38:31oui
38:31non
38:32je travaille
38:33je fais du théâtre
38:33il me dit
38:34mais écris donc un roman
38:35c'est le moment
38:36tu es chez toi
38:37il faut être chez soi
38:38pour créer un roman
38:39il faut être replié sur soi
38:40il faut avoir le temps
38:42dans la durée
38:42écris un roman
38:44j'ai dit écoute
38:44j'ai jamais fait ça
38:45mais fais-le
38:46tu en as envie
38:47oh oui
38:48et bien fais-le
38:49et il me fait porter
38:50un contrat
38:51avec un avaloir
38:52parcoursier
38:53le lendemain matin
38:54alors là je me suis dit
38:55quand même
38:56il faut le faire
38:57mais je n'avais pas de sujet
38:59et je ne cherchais pas
39:01mais sur internet
39:02comme ça
39:03un jour
39:04je vois passer
39:05une information
39:06Marie Belle
39:08est la première
39:10personne
39:11que le général de Gaulle
39:12a voulu décorer
39:14de la légion d'honneur
39:15pour fait de résistance
39:16en descendant d'avion
39:18en venant de Londres
39:19en mai 45
39:21j'étais sidéré
39:24car j'avais très bien
39:26connu Marie Belle
39:27je vous dirai pourquoi
39:29et comment après
39:29parce que c'est le personnage
39:30central du livre
39:31et donc
39:32et Marie ne m'avait jamais
39:34elle était discrète
39:36sur sa vie
39:36mais ne m'ait jamais
39:37parlé de ça du tout
39:38et donc
39:40je l'ai fait de résistance
39:42moi j'avais connu
39:43Marie Belle
39:43une star
39:44directrice de gymnase
39:45très fantasque
39:47une espèce de surdiva
39:49richissime
39:51la résistance
39:52je n'y crois pas
39:54et je cherche sur internet
39:55Marie Belle
39:57et résistance
39:58etc
39:58et je trouve
40:00une dizaine
40:02de témoignages
40:03de familles juives
40:03sauvées
40:05par Marie Belle
40:06qui avait fait aménager
40:07dans son appartement
40:09du 32 de l'avenue
40:10des Champs-Elysées
40:10un deuxième niveau
40:12un plafond secret
40:13dans lequel
40:14elle a caché
40:15des familles juives
40:16toute l'occupation
40:18pendant qu'au rez-de-chaussée
40:19dans ce grand lieu parisien
40:22elle recevait
40:23Goebbels
40:23ou Goering
40:24au Champagne
40:25pendant qu'elle avait
40:26la famille juive
40:27qui était
40:28sur le plafond
40:29et elle était à l'époque
40:30star de la comédie française
40:31une star inimaginable
40:33et c'est pour ça
40:33que vous situez l'action
40:34de ce roman
40:35à la comédie française
40:36dans les vrais spectacles
40:38qu'elle joue
40:38voilà
40:39parce que tout s'est réuni
40:40si vous voulez
40:41donc je me dis
40:42mais voilà un sujet
40:43parce que le sujet
40:44c'est évidemment
40:45la contradiction
40:46entre la star
40:47qui se protège
40:49et puis la femme militante
40:51magnifique
40:52que des corps de Gaulle
40:54qui devient la meilleure amie
40:55de Malraux
40:55Malraux disait
40:56avait une phrase
40:58ça doit être ça
41:00ce que je vais dire
41:01Malraux disait
41:02pour connaître
41:03le génie français
41:04non
41:05on ne peut pas connaître
41:06le génie français
41:07s'il n'en a pas vu
41:08jouer Marie-Belle
41:08dans Phèdre
41:09c'est magnifique
41:11c'est pas mal
41:12comme
41:12voilà
41:12et donc si vous voulez
41:14ça te contradit
41:15j'avais un personnage central
41:17après je me suis dit
41:18où
41:18où
41:19mais naturellement
41:20à la comédie française
41:21puisqu'à la comédie française
41:22vous avez parlé
41:23de la Célestine
41:24mais j'ai eu
41:24huit pièces
41:25jouées à la comédie française
41:26huit
41:26c'est énorme
41:28c'est énorme pour moi
41:29en tout cas j'entends
41:29c'est à dire
41:30huit émotions incroyables
41:32la troupe
41:33la maison
41:34que je connais par coeur
41:35je peux y aller
41:36les yeux fermés
41:36tous les étages
41:37d'une linge à l'autre
41:38je ne suis pas chez moi
41:40bien entendu
41:41mais je la connais vraiment
41:42très à fond
41:42et je l'aime infiniment
41:44cette maison
41:44qui est sublime
41:45la plus grande maison de théâtre au monde
41:47et donc je me suis dit
41:48ça va se passer
41:49Marie-Belle
41:49à la comédie française
41:50elle y était à l'époque
41:52pendant la guerre
41:53parce que c'est une période
41:55très vive
41:56où mon père avait été résistant
41:58enfin il y avait
41:59j'avais une sensibilité
42:01particulière à cette période
42:02donc voilà
42:03la guerre
42:05Marie-Belle
42:05la comédie française
42:06et à partir de là
42:08je me suis dit
42:08quand
42:09et pour moi
42:10la date principale
42:11de la comédie française
42:12pendant la guerre
42:13c'est la création
42:14du soulier de satin
42:15au mois de novembre 1943
42:18car le soulier de satin
42:20a été un énorme événement
42:22un événement artistique
42:23parce que la mise en scène
42:24de barreau
42:25qui durait près de 6 heures
42:26était un événement incroyable
42:28d'autant plus
42:29qu'il y avait
42:29les couvre-feux
42:30et qu'on ne pouvait pas
42:32jouer tard
42:33qu'il fallait commencer
42:34à 5 heures de l'après-midi
42:35en plein jour
42:36enfin c'était un événement bizarre
42:38puis ensuite
42:39Claudel
42:39qui à l'époque
42:40était un auteur colossal
42:42mais très ambigu
42:42parce que
42:43impliquait
42:45dans le soutien
42:46du maréchal Pétain
42:47et en même temps
42:48défendant
42:49des idées
42:50très proches
42:50de la résistance
42:51c'était un personnage
42:52très ambigu
42:53bon
42:53et puis
42:54ça me permettait
42:55de convoquer
42:56puisque
42:57la communauté française
42:59de l'époque
42:59était une plaque tournante
43:00qui a aimanté
43:01tous les intellectuels
43:03artistes de l'époque
43:04donc je me suis dit
43:06voilà le terrain
43:07il se trouve en plus
43:08que ce soulier de satin
43:09ça a été un énorme succès
43:10alors il y a un mot
43:11qui circule le lendemain
43:12qu'on attribue à Cocteau
43:13qui est
43:14heureusement
43:15il n'y avait pas la paire
43:16mais apparemment
43:17ce n'est pas Cocteau
43:17qui l'a prononcé
43:18et on lui a rapporté
43:20oui oui absolument
43:20non non
43:21c'est du Sacha Guitrey
43:25qui n'y était pas
43:25dans la salle
43:26voilà
43:26mais il se trouve
43:27effectivement que
43:28c'est un des événements
43:30de la comédie française
43:30que vous racontez
43:31mais il y a d'autres événements
43:33notamment l'arrivée
43:33de Jean Cocteau
43:34à la comédie française
43:35qui veut imposer
43:36Jean Marais
43:36et qui n'y arrive pas
43:37exactement
43:38alors si vous voulez
43:39c'est là où
43:39la construction
43:41se faisait un peu
43:42un étoile
43:42parce qu'au centre
43:44il y avait Marie-Belle
43:45le soulier de satin
43:46de la comédie française
43:46mais les branches
43:48de l'étoile
43:48étaient tous les grands
43:50noms
43:50ou grands personnages
43:52notamment
43:53la meilleure amie
43:54de Marie-Belle
43:54qui s'appelait Arletti
43:55Arletti
43:56évidemment à l'époque
43:57convoque Céline
43:58il y avait
44:00la meilleure amie
44:02eux
44:02de Marie-sur-Seine
44:04qui s'appelait
44:05Marie-Marquet
44:05qui était la maîtresse
44:07du commandant
44:09de la Loutvaf
44:10qui était
44:11l'auteur
44:12du Veldiv
44:14donc on était
44:16dans des contradictions
44:16extraordinaires
44:17et Marie-Marquet
44:18qui a fini sa vie
44:19en disant des poèmes
44:20dans une boulangerie
44:21et moi je me souviens
44:22d'une émission de télévision
44:23où elle est invitée
44:24par Thierry Leluron
44:25elle arrive
44:25pour se faire maquiller
44:26puis il y a un problème
44:28sur le conducteur
44:28ils ont oublié
44:29Marie-Marquet
44:30ils sont venus
44:30la chercher à minuit
44:31dans la maison de la radio
44:32elle était là
44:33elle attendait
44:33c'est terrible
44:35c'est terrible
44:35parce que
44:35Marie-Marquet
44:36si vous faites la parenthèse
44:37Marie-Marquet
44:38c'est une vie incroyable
44:39elle raconte
44:41elle a écrit
44:42des livres de mémoire
44:43qui sont des tissus
44:43de mensonges
44:44extraordinaires
44:45tout est faux
44:46mais elle invente tout
44:48c'est incroyable
44:49y compris
44:50d'ailleurs
44:51sa vie
44:52avec Edmond Rostand
44:53c'est vrai
44:54elle a été la maîtresse
44:55de Rostand
44:55quand elle avait 18 ans
44:56mais ça ne méritait pas
44:58qu'elle se fasse
44:59l'héroïne de Rostand
45:00voilà
45:01puis après ça a été gémé
45:04avec qui il a eu
45:04une relation très difficile
45:05un fils qui est devenu
45:07la gloire
45:08et le drame de sa vie
45:09et puis
45:11entrant à la comédie française
45:13grâce à des présidents
45:15du conseil
45:15dont elle était
45:16la maîtresse officielle
45:17parce qu'on disait à l'époque
45:18quand vous voulez avoir
45:19la légion d'honneur
45:20vous allez frapper
45:21au bureau de Marie-Marquet
45:22à la comédie française
45:23à la loge de Marie-Marquet
45:25il y a des personnages
45:25extraordinaires
45:26parce qu'en plus
45:26vous évoquez
45:27l'ambiance de cette époque là
45:28on avait peur
45:29on écoutait Radio Londres
45:30et notamment cette chanson
45:31Anna Marley
45:37qui a chanté
45:38et ce chant des partisans
45:39qui au départ
45:40était simplement
45:40l'indicatif
45:41du poste noir
45:43de Radio Londres
45:44créé par André Gillois
45:46qui ne soutenait pas
45:46encore De Gaulle
45:47mais là ça vous amène
45:48à votre
45:49à votre
45:49Pierre Dac
45:50oui c'est autre chose
45:51mais effectivement
45:52il y a un autre personnage
45:54que vous évoquez aussi
45:55dans ce livre
45:56Pierre
45:57Pierre Laville
45:58et cette femme
45:59est une femme célèbre
46:00et elle était alors
46:01totalement inconnue
46:02si tu t'imagines
46:05si tu t'imagines
46:06fillette
46:07fillette
46:08si tu t'imagines
46:08Julie Gréco
46:09on le sait
46:09a été abandonné
46:10par sa mère
46:11et a été élevé
46:12par Hélène Duc
46:13pendant la guerre
46:14et vous en faites
46:14un personnage
46:15qui hante
46:16les couloirs
46:16de la comédie française
46:17alors si vous voulez
46:19Gréco
46:22elle a
46:23au moment où la pièce se passe
46:24elle a 17 ans
46:25elle ne chante pas encore
46:27elle est simplement
46:29la fille
46:30d'une mère
46:31très compliquée
46:33lesbienne
46:35ambiguë
46:36qui va se retrouver
46:38prisonnière
46:39dans les camps allemands
46:40elle a une adolescence
46:42épouvantable
46:43et la gemme
46:45Juliette Gréco
46:46s'en va
46:48s'évade
46:48je dirais
46:49elle se retrouve
46:50quasiment diante
46:51dans Paris
46:52et fera la rencontre
46:55décisive
46:56du couple
46:57Sartre-Bouvoir
46:58qui vraiment
46:59vont la prendre en charge
47:00et c'est Jean-Paul Sartre
47:01qui lui écrira
47:01sa première chanson
47:03Oui mais ce qui est
47:03extraordinaire aussi
47:04c'est que dans ce livre
47:05tout est vrai
47:06alors que c'est un roman
47:07Pierre Laville
47:08c'est-à-dire que
47:09la vérité historique
47:12est tout à fait présente
47:14dans votre livre
47:14c'est-à-dire que
47:16si vous voulez
47:17dans la mesure
47:18où je convoquais
47:19des gens célèbres
47:20d'une part
47:21et d'autre part
47:22j'en avais connu
47:24la plupart
47:25pour rien au monde
47:27je n'aurais voulu
47:27trahir quoi que ce soit
47:28et écrire un mensonge
47:30alors le gros du travail
47:32l'écriture a été
47:34relativement rapide
47:35et relativement aisée
47:36et heureuse en tout cas
47:37du roman
47:38par contre
47:39j'ai tenu à
47:40et c'est là
47:41que j'ai passé
47:42le plus de temps
47:42j'ai tenu à vérifier
47:45absolument
47:46chaque événement
47:47très soigneusement
47:49c'est-à-dire que
47:50par exemple
47:51je vous donne un exemple
47:52parce qu'il est
47:53il est maniaque
47:54et
47:55et j'ai mis beaucoup
47:57de temps
47:57à l'établir
47:59lorsque
48:00Maria Cazares
48:02et Camus
48:03partent de Chélie
48:05pour traverser
48:06le boulevard
48:07Saint-Germain
48:07rejoindre
48:09de l'autre côté
48:11du boulevard
48:12Jean-Paul Sartre
48:13et Simone de Beauvoir
48:14tel jour
48:15de tel mois
48:16de telle année
48:17c'est vrai
48:17j'ai réussi à trouver
48:19dans les biographies
48:20des uns et des autres
48:21qu'ils s'étaient rencontrés
48:22ce jour-là
48:22je suis allé
48:23si vous voulez
48:24je vais jusqu'à
48:25la méticulosité
48:26de vérifier les rencontres
48:28par contre
48:28croisant
48:30ces
48:30ces exactitudes-là
48:33il y a une partie
48:35de roman
48:35complètement autonome
48:36inventée
48:37et qui n'a aucune
48:38historicité
48:40c'est à peu près
48:42moitié-moitié
48:43mais les gens connus
48:44il leur arrive
48:46des choses
48:46que j'ai vérifiées
48:47selon Poil Sartre
48:49que j'ai très bien
48:49connu après
48:50puisque
48:50j'ai eu ce bonheur
48:52et cet honneur
48:52là aussi
48:53enfin ce bonheur
48:54c'était très difficile
48:55mais
48:55il me disait
48:57viens me promener
48:57il était aveugle
48:59la dernière année
49:00et j'allais le trouver
49:02une fois
49:03je me souviens
49:03je l'ai promené
49:04en le tenant par la main
49:05boulevard du Montparnasse
49:06vous savez
49:07quand on est un jeune homme
49:09qui aime la littérature
49:10et qu'on promène
49:11par la main
49:12Jean-Paul Sartre
49:12boulevard du Montparnasse
49:14ça fait des émotions
49:16très très
49:16très énormes
49:18voilà
49:18des émotions
49:19vous en préparez d'autres
49:20puisque ça
49:20c'est le roman
49:21mais vous pensez déjà
49:23votre rentrée au théâtre
49:25oui
49:26alors
49:26si vous voulez
49:28je ne sais pas
49:31si je dois
49:32vous parler de ça
49:36parce qu'avant
49:37je voudrais
49:38si vous voulez
49:38c'est l'objet
49:40de ma petite recherche
49:41il y a
49:44ça va se faire
49:46au théâtre Antoine
49:47au mois de janvier
49:492026
49:50et là
49:51au théâtre Antoine
49:52il y a
49:53c'est un théâtre
49:54que j'aime
49:54à la folie
49:55c'est à dire
49:56que là aussi
49:58comme la comédie française
49:59j'ai eu 8 pièces jouées
50:00j'ai eu 8 pièces jouées
50:01au théâtre Antoine
50:02et
50:03pour un total
50:04j'ai fait le compte
50:05pour m'amuser l'autre jour
50:063500 représentations
50:08c'est à dire que
50:08la moyenne
50:10d'une pièce
50:10c'est 400 représentations
50:11et il y en a
50:13donc ça
50:13que des bonheurs
50:15c'est un théâtre
50:15magnifique
50:17miraculeux
50:18et il y a
50:19notamment
50:19un spectacle
50:20qui s'appelait
50:21Un marre idéal
50:23que j'ai monté là-bas
50:25et crié
50:26et fait là-bas
50:27qui a été joué
50:29mille fois
50:29avec Annie Dupéret
50:31Didier Sandre
50:32Dominique Sanda
50:33et d'après Oscar Wilde
50:36et là
50:36c'est un
50:37inimaginable
50:39bonheur
50:40et puis
50:41il y a la rentrée
50:42avec
50:43une pièce
50:44en janvier
50:442026
50:45car vous n'allez pas
50:46arrêter comme ça
50:47Pierre Laville
50:47au théâtre Antoine
50:49voilà
50:49le théâtre Antoine
50:50qui est un théâtre
50:51hyper cher
50:52à mon cœur
50:53dans lequel
50:54effectivement
50:55je viens de terminer
50:58l'adaptation nouvelle
50:59de la pièce
51:00d'Edouard Dalby
51:01le chef-d'oeuvre
51:02d'Edouard Dalby
51:02qui a peur
51:03de Virginia Woolf
51:04qui va être jouée
51:06par Marc Lavoine
51:07et Béatrice Dalle
51:09quand même
51:10voilà
51:10donc je pense
51:12que ça sera
51:13un spectacle
51:14dont on va
51:14beaucoup parler
51:15et je pense
51:16beaucoup applaudir
51:17car vous n'allez pas
51:17arrêter comme ça
51:18vous êtes trop jeune
51:19pour ça
51:20ah oui
51:20bien sûr
51:21non non
51:21il y a aussi
51:22parallèlement
51:23j'ai une pièce à moi
51:24une nouvelle pièce
51:26que j'ai écrite
51:26qui va démarrer
51:28en Allemagne
51:29à Hambourg
51:32qui est déjà traduite
51:33en allemand
51:33et en répétition
51:34et avant la France
51:35et voilà
51:37et une autre
51:38qui est en projet
51:39dans un théâtre à Paris
51:40ça c'est votre passion
51:41de votre vie
51:42c'est-à-dire qu'il n'est pas question
51:43de prendre votre retraite
51:44oui
51:44et surtout
51:45alors ça c'est
51:46je vous parlais théâtre
51:47parce que vous me parliez théâtre
51:48mais j'ai surtout
51:49le bonheur
51:50de l'écriture
51:51de la guerre
51:53qui les avait jetées là
51:54chez Robert Laffont
51:55a été telle
51:57que je viens de terminer
51:59hier
52:00très exactement
52:01hier soir
52:02l'écriture
52:03et le texte
52:04à remettre à l'éditeur
52:05de mon deuxième roman
52:06voilà
52:07qui s'appelle
52:08La rencontre du soleil
52:09et qui démarre
52:11en Afrique
52:12et où on trouvera
52:14la rencontre
52:15de Jean-Marie Chirot
52:16et d'Emme Césaire
52:16et en attendant
52:17on lira
52:17La guerre
52:18les avait jetées là
52:19chez Robert Laffont
52:20votre premier roman
52:20et vous reviendrez
52:21dans les clés d'une vie
52:22parce que vous avez
52:22tellement de choses
52:23à raconter
52:23pour le second roman
52:24ou pour une autre pièce
52:25Pierre Laville
52:26avec plaisir
52:27merci
52:27les clés d'une vie
52:28c'est terminé
52:28pour aujourd'hui
52:29on se retrouve bientôt
52:30restez fidèles
52:31à l'écoute de Sud Radio
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