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Portrait d'Amandine Toulza
La France Agricole
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07/03/2024
Retournée à la terre « par amour », Amandine Toulza a usé de sa capacité d’adaptation pour faire sa place dans la pépinière de sa belle-famille.
Catégorie
📚
Éducation
Transcription
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00:00
Si vraiment il y a quelque chose qui nous fait envie, qu'on a au fond de nous, il faut y aller.
00:06
On n'apprend pas l'agriculture dans un bouquet, on n'apprend pas l'agriculture via un tableau Excel.
00:10
J'avais du mal à penser, à croire que j'étais légitime pour parler de ça, parce que je ne correspondais à aucune case.
00:16
Nos failles, c'est notre plus grande force.
00:19
C'est ça, je suis assez sensible.
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On est deux patrons avec deux systèmes, on va dire, culturels qui s'associent très bien.
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Moi j'ai grandi dans le Tarn-et-Garonne, parce que la famille de mon papa est originaire de là-bas.
00:43
Donc en fait, il faut savoir que moi, mes ancêtres, que ce soit du côté de mon père en Occitanie, dans le Tarn-et-Garonne,
00:50
et également du côté de ma maman, en fait tous ils étaient cultivateurs.
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Donc à La Réunion, mes grands-parents, eux, ils travaillaient dans la canne à sucre.
01:00
Et après du côté du Tarn-et-Garonne, pareil, ils étaient tous cultivateurs, pour les cultures élevages.
01:06
Mes parents, ils avaient un petit élevage, c'était des veaux en batterie à l'époque.
01:11
Les veaux en batterie, ils les recevaient d'Espagne ou d'Italie.
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Et après, mes parents devaient les engraisser, et après ces veaux repartaient.
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Mais mes parents étaient payés une misère.
01:23
Donc du coup, ils ont voulu arrêter.
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Et moi je me souviens bien, à l'époque, mes parents se posaient la question, parce qu'ils n'arrivaient pas à vivre dignement.
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Donc ils se sont dit "Que fait-on ? Est-ce qu'on s'agrandit ou est-ce qu'on arrête ?"
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Ils se sont dit "Finalement, on va arrêter, parce qu'on ne gagne pas notre vie."
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Je pense qu'ils ont pris une très bonne décision.
01:47
Ma mère a beaucoup galéré dans l'agriculture, elle a porté beaucoup de poids, elle s'est usée.
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Donc elle a connu la misère à La Réunion, elle a travaillé dur, elle a vu ses ancêtres travailler dur.
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Mais les veaux, pour elle, elle en garde un souvenir aussi très dur.
02:00
En fait, maintenant je le vois avec du recul, je vois que c'est un moyen pour rebondir, pour apprendre.
02:05
Donc ma mère m'a dit "Amandine, fais des études, deviens une femme indépendante."
02:12
Et voilà, c'est ce que j'ai fait.
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Mais ça, ça m'avait marquée. Je me rappelle une fois, elle était venue quand j'allais me coucher,
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et elle m'a dit ça.
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Même si mon niveau scolaire n'était pas très haut ou engagé pour faire des études de tourisme,
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j'ai quand même persévéré, parce que c'était mon rêve.
02:36
Donc j'ai fait mes études de tourisme supérieures, finalement je les ai faites brillamment.
02:42
Donc pourquoi des fois quand il y a quelque chose qui nous plaît, il faut foncer même si on patine.
02:48
Mais j'ai rencontré, on s'est mis ensemble avec Jean.
02:51
J'ai travaillé entre guillemets pour dépanner à la pépinière, mais dans le sud-ouest, au siège social.
02:58
Et puis après, ça m'a plu, on préparait des commandes, j'arrachais l'herbe, je nettoyais les cerfs.
03:05
Moi avant, en plus, je n'ai jamais eu peur du travail en fait, parce que j'étais éduquée comme ça,
03:12
il faut travailler, travailler dur, travailler dur, travailler dur.
03:16
Donc je pense que ça a été très dur pour moi, mais très formateur.
03:21
Vous êtes vu comme la petite jeune, et mon époux c'est Jean-Sébastien Frongnier, qui porte le nom de la pépinière.
03:29
Donc moi je suis la personne qui vient, on va dire un peu en second.
03:33
Donc les gens préfèrent avoir affaire au fils du patron, des ancêtres quoi.
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Donc ça c'est vrai, je peux comprendre.
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C'est step by step, ça j'aime bien le dire ce mot, mais ça se fait étape par étape.
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C'est sûr qu'il faut travailler, il faut s'imposer, mais il faut s'imposer aussi, je dirais de manière délicate.
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Il ne faut pas arriver avec ses gros sabots.
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Je pense qu'on ne met pas assez en avant dans la vie, c'est le chemin qui est beau.
04:03
Alors c'est dur.
04:04
Ça fait plusieurs fois qu'on dit que oui à mon époux, Monsieur Tulsa,
04:10
parce que c'est mon nom de jeune fille, donc moi ça me fait plaisir, mais même lui ça ne le gêne pas.
04:16
Déjà être soi-même, je pense que c'est important.
04:20
Je pense que c'est important d'avoir sa propre identité,
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de ne pas jouer un rôle ou se cacher derrière des codes, derrière quelque chose.
04:29
Je pense que c'est bien d'assumer, d'être soi-même.
04:33
Elle m'a imposé ses choix, parce qu'elle ne trouvait aucun intérêt de travailler avec moi
04:39
si elle n'avait pas de pouvoir de décision, ce qui était normal pour elle,
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et si elle ne mettait pas la patte dans le travail qui était habillé.
04:50
Mes beaux-parents avant étaient meloniers dans le Tarn-et-Garonne,
04:54
et ils ont beaucoup voyagé, parce qu'ils ont travaillé un peu partout dans le monde aussi,
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en tant que melonier, puis après ils se sont installés en tant que producteurs de plants de melon dans le Tarn-et-Garonne.
05:08
Donc au début quand je suis arrivée à la pépinière et que je devais préparer ces fameux plants de tomates gigantissimes,
05:16
c'était ici, je me revois encore.
05:21
Donc je me suis occupée après de cette diversification-là,
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et les clients ont fait confiance petit à petit.
05:29
On s'est planté, bien sûr, on a appris, mais en fait c'est en se plantant qu'on apprend.
05:35
Ça c'est complexe, vous arrivez dans une même famille, vous voulez "plaire" aussi.
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C'est humain, donc pour moi c'était aussi une sorte de challenge, d'adaptation.
05:51
Il y avait quelque chose qui m'a tenue à cœur, c'était le management, l'esprit d'équipe, le coco un peu familial.
06:01
Parce qu'en fait, je ne sais pas, je ne suis pas du tout éduquée comme ça,
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je suis toujours partie du principe qu'on passe beaucoup de temps au travail,
06:07
donc il faut que les gens se sentent bien au travail.
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La première chose qu'elle a un peu mise en place sans le vouloir, c'est de faire prendre un peu de recul sur les choses.
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Donc en prenant du recul, évidemment, on a compris qu'il y a des situations, du management et tout ça,
06:24
qu'on faisait d'année en année, il n'était pas forcément adapté par rapport à une nouvelle génération qui arrivait dans le travail.
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C'est la meuf du patron, je pense qu'on n'est pas trop prise au sérieux, il faut être honnête.
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Du coup, je pense que le fait que je fasse ça aussi, ça a permis de m'intégrer un peu plus.
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Les équipes, elles nous ont vu, elles ont grandi avec nous, donc elles nous ont vu galérer.
07:01
En fait, en 2018-2019, suite à cette prise de conscience personnelle et professionnelle,
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je me suis rendue compte aussi qu'il y avait ce manque de lien avec le producteur et le consommateur.
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Donc comment faire pour que le consommateur se rende compte de la beauté du métier agricole,
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de la beauté de l'origine de l'alimentation, comment c'est fait, etc.
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Donc, moi, j'ai créé cette application mobile, Terratitude, moi j'ai pris de chez vous.
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Terratitude, ça me permet aussi de m'exprimer à travers la création, à travers plein de choses,
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alors que sans ça, en fait, j'oserais pas ou j'arriverais pas à parler.
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Voilà, je sais pas pourquoi c'était...
08:00
Donc en ce moment, je fais des ateliers en collaboration avec le service restauration scolaire de la Comcom,
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de la communauté de communes de Petit-Ockamargues,
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mais également je fais des ateliers à travers d'autres programmes.
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Soit les enfants peuvent venir ici à la Pépinière avec leur école,
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ou sinon je me déplace dans les écoles, soit pour une sorte d'atelier court pendant plusieurs heures,
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ou là, en ce moment, avec la Comcom, c'est pendant le temps de pause du midi,
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les enfants peuvent participer à des ateliers vivants, pour comprendre le vivant.
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Donc moi, je pars d'une graine, de mon métier, tout commence par une graine,
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et on va jusqu'à l'assiette, donc en plus c'est en lien avec le plat qu'ils vont manger.
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J'essaie de faire un lien avec le végétal ou les petites bêtes, mais avec nous, êtres humains.
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J'aime beaucoup parler aussi de tolérance, de diversité.
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Je peux relier les deux assez facilement.
09:04
Et Amandine, elle a parfaitement rempli la mission de l'évolution de l'entreprise.
09:09
Merci.
09:10
[SILENCE]
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